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mardi, 22 octobre 2013

Les moissons du ciel - Terence Malick

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Film : Les moissons du ciel / Days of Heaven (1978, durée 1h33)

Réalisateur : Terence Malick

Bill (Richard Gere) demande à sa compagne Abby (Brooke Adams) en la faisant passer pour sa sœur d'épouser un jeune et riche propriétaire agricole soi-disant devant mourir bientôt d'une maladie (Sam Shepard), Linda la petite sœur de Bill (Linda Manz)

 

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Voix off de Linda : Le fermier, il a peut-être pas compris pourquoi il était attiré vers elle. Peut-être que c'était le vent dans ses cheveux.

 

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Abby à Linda : A ton âge, je fabriquais des cigars et je travaillais la nuit. J'étais blanche comme ce papier. Je ne voyais jamais le jour. Ici c'est pas si mal.

 

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Bill à Abby : Je n'ai jamais oublié la première fois que je t'ai vue. Je n'avais jamais vu des cheveux aussi noirs. Une aussi jolie peau. Il fallait que je te revoie, tu sais.

 

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Bill à Abby : Alors j'ai été travailler à la fabrique. J'étais pressé d'y aller. On commençait à sept heures et il fallait pas avoir l'air fatigué et il fallait toujours sourire. Et puis un jour on se réveille. On s'aperçoit qu'il y a plus intelligent que vous. Et que jamais vous pourrez gagner le gros lot. Pourtant quand j'étais petit, j'étais certain que j'y arriverais.

 

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Bill : Je voulais pas tomber amoureux de toi.

Abby : Personne ne t'a forcé.

Bill : Je savais que tu me trouvais irrésistible. Je le suis encore.

Abby : Tu as toujours autant de cheveux.

 

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Le fermier : J'ai toujours été persuadé, avant qu'on se marie bien sûr, qu'il fallait s'habituer à vivre seul. Que c'était le lot de l'homme. Quelques fois c'est comme si tu étais en moi, à l'intérieur de moi. J'entends ta voix, je sens ton souffle. Pourquoi es-tu si mal à l'aise avec moi ?

Abby : Excuse-moi.

Le fermier : Je ne te le reproche pas. Est-ce que j'ai l'air de te le reprocher ?

Abby : Tu en as le droit.

Le fermier : En fait, j'ai l'impression de ne pas te connaître.

 

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lundi, 21 octobre 2013

Gorky Park - Michael Apted, William Hurt, Lee Marvin

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Film : Gorky Park (1983, durée 2h06)

Réalisateur : Michael Apted

D'après le roman de Martin Cruz Smith.

Arkady Renko (William Hurt), Jack Osborne (Lee Marvin), Irina Asanova (Joanna Pacula), William Kirwill (Brian Dennehy), Iamskoy (Ian Bannen), le professeur Andreev (Ian McDiarmid), Anton (Richard Griffiths), Pasha (Michael Elphick), l'agent du KGB Rurik (Nial O'Brien), Levin (Henry Woolf), Natasha (Tusse Silberg), Fet (Patrick Field)

 

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- Mon cher, vous avez la même insolence que votre père. Mais lui, on la lui passait parce qu'il avait beaucoup de talent dans son métier.

 

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Irina : En quel honneur ai-je la visite d'un inspecteur principal ?

Arkady : Vos patins à glace ont été retrouvés, votre nom était dessus.

Irina : Oh, c'est vrai. Oh là là, depuis le temps.

Arkady : Votre déclaration de perte remonte au 4 février mais il paraît que vous les avez perdus le 31 janvier. Vous ne vous en êtes aperçue qu'au bout de quatre jours ?

Irina : Ce genre de choses, c'est quand on en a besoin qu'on voit qu'on les a égarées.

Arkady : C'est une fille morte qui les avait aux pieds.

Irina : C'est le bon Dieu qui l'a punie. Il faut me comprendre, vous savez, j'avais économisé sou par sou pour me les acheter. Et regardez mes bottes, vous voyez ? Foutues.

Arkady : La jeune personne qui avait vos patins a été assassinée.

Irina : Le réalisateur de mon film m'en a promis une paire si je voulais bien coucher avec lui. Faudrait que j'y pense. Qu'est-ce que vous en dites ?

Arkady : Que l'hiver touche presque à sa fin.

Irina : Très juste. Et puis je suis sibérienne, le froid, je connais.

Arkady : Fait-il aussi froid dans votre cœur ?

Irina :  Quoi ?

Arkady : La jeune fille qui a été assassinée avait votre âge. Deux autres personnes ont été tuées en même temps. On leur a arraché le visage.

Irina : Pourquoi vous me dites ça à moi ? Qu'est-ce que vous voulez ?

Arkady : Vos patins à glace, vous ne savez pas qui les avait ?

Irina : Je soupçonne tout le monde et personne.

Arkady : Moi aussi.

Irina : Sincèrement, comptez-vous m'arrêter pour perte de patins à glace ?

Arkady : Je ne pense pas, non.

Irina : Tant mieux, alors laissez-moi tranquille maintenant.

 

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Anton : Bravo, un week-end chez les Yamskoy. Est-ce un père héro de l'armée soviétique qui te vaut cette marque de faveur ? Non. Et tu conviendras que ce n'est sûrement pas non plus ton charme ni ton élégance.

Arkady : Oh, je ne resterai pas tout le week-end. Aujourd'hui seulement, le temps de coincer mon hôte dans un coin.

Anton : Alors, qu'est-ce que tu fabriques ?

Arkady : Je sauve la vie d'un homme.

Anton : La vie de qui ?

Arkady : La mienne. On m'a collé une affaire qui sent bon le KGB. Il va falloir que j'y aille sur la point des pieds.

- Je peux vous offrir un verre de bonne vodka soviétique ?

Arkady : Non, un verre de mauvais vin français fera l'affaire.

 

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Iamskoy : J'ai lu votre rapport, Arkady. Je vous sens très désireux de repasser au KGB une affaire un peu délicate. Cela ne vous ressemble pas, hein, pourquoi, qu'est-ce vous chiffonne ?

Arkady : Puis-je m'ouvrir à vous ?

Iamskoy : A moi ?

Arkady : Il est plus que probable que le KGB a liquidé les trois victimes.

Iamskoy : Et alors ?

Arkady : Et alors, je suis certain que c'est moi que le KGB veut piéger.

Iamskoy : Pourquoi ?

Arkady : Il y a deux ans, j'ai voulu arrêter le major Preguda pour homicide volontaire. Vous vous rappelez, l'affaire des cadavres sur la berge ?

Iamskoy : Dieu qu'il fait froid ici. Vous voulez me glacer le sang jusqu'à la moëlle ?

Arkady : J'ai prouvé que c'était le fait du KGB. Après, j'ai demandé l'inculpation, mais c'est moi qu'on a arrêté, tabassé et jeté en cellule.

Iamskoy : Et qui vous a sorti de là ?

Arkady : Je vous en serai éternellement reconnaissant, mais quel sale moment à passer.

Iamskoy : Arkady, la roue tourne, vous savez. Désormais j'ai le bras plus long que je ne l'avais jadis. Et eux sont plus vulnérables. Vous êtes de loin le meilleur policier de Moscou. C'est de vous dont j'ai besoin, grand besoin.

Arkady : Pouvez-vous nous protéger, moi et mes miliciens ?

Iamskoy : Ecoutez, notre constitution soviétique est une bien belle chose, mais uniquement entre les mains de gens d'honneur. J'entends absolument rester dans la légalité. Le KGB ne peut et surtout ne doit pas travailler dans l'illégalité, sinon il ne vaut pas plus cher que la CIA !

Arkady : Que voulez-vous ?

Iamskoy : L'appui de la milice ! Ne vous désaisissez pas de l'enquête, il ne faut pas lâcher d'un pouce, et je vous promets, Arkady, à vous, personnellement, de vous épauler à chaque jalon posé par tous les moyens.

 

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Arkady : Ce n'est pas le genre de maison où traînent les filles qui n'ont pas des bottes convenables, qu'est-ce que vous en dites ?  Votre richissime ami américain ne va-t-il pas se fâcher ?

Irina : Je vous ai demandé de me ramener, pas de me faire la conversation.

Arkady : C'est parce que vous avez perdu vos patins que vous êtes sur les nerfs ? Enfin, perdus, c'est un mot.

Irina : J'ai fait ma déclaration à la police.

Arkady : Oui mais pourquoi ?

Irina : Quoi ?

Arkady : Je vous vois assez mal aller à la police pour ça si vous n'avez pas une autre bonne raison. Vous aviez peur que ces patins se trompent d'adresse ?

Irina : Laissez-moi sortir.

Arkady : Quoi ?

Irina : Stoppez et laissez-moi sortir, j'irai à pied.

Arkady : Faites pas l'idiote, il fait glacial, vous mourrez de froid. Mais qu'est-ce que vous faites !? Vous êtes folle, vous allez tout droit à la mort !

Irina : Des question, des questions.

Arkady : Et merde, saleté de voiture ! On sera deux maintenant à être frigorifiés. Démarre ! ...

Irina : Le KGB a de meilleures voitures.

Arkady : Oui mais il ne vous emmènent pas toujours où vous voulez, n'est-ce pas ?

 

¤    ¤    ¤

 

Anton : Qui t'a fait ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est Primeluda ? Arkady !

Arkady : Mmmmh.... Ca avait l'air d'être un Américain.

Anton : Merde, la CIA, tu crois ?

Arkady : Je ne sais pas mais ses poings étaient de vraies massues.

Anton : Encore une petite goutte de tranquilisant ?

Arkady : Mmmmh...

Anton : Qu'est-ce qu'on fait dans cette cuisine ? Tu devrais être couché !

Arkady : C'est à la cuisine que tu planques ton armagnac.

 

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Le professeur Andreev : Pour pouvoir faire ça, il faut imaginer que ce sont des êtres chers, ces petites créatures. Hé oui, nous en avons besoin. D'ailleurs, les êtres chers ne sous rongent-ils pas toujours les chairs, hein ?

 

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Le professeur Andreev : Vous savez que trop de gens disparaissent dans ce pays sans laisser de trace. Et pourquoi, à votre avis ?

Arkady : Parce qu'ils tombent dans l'abîme entre ce qui se dit et le silence.

 

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William Kirwill : Au cas où vous ne le savez pas, je vous signale qu'il pleut dehors.

Arkady : Fermez la porte. Non, jetez-la à mes pieds. Videz vos poches sur le lit. Enlevez le manteau aussi. Jetez-le par-terre. Les poches du pantalon.

William Kirwill : Alors, on est tout seul, le ruskov ?

Arkady : Pas un geste.

William Kirwill : Quoi ?

Arkady : Ne bougez pas !

William Kirwill : Allons, le ruskov, allons, je suis dans ma chambre. Où voulez-vous que j'aille ?

Arkady : Assis !

William Kirwill : Doucement.

Arkady : Attachez vous deux lacets de chaussures.

 

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Arkady :  J'ai passé une nuit blanche.

- Comment-comment-comment, il ne faut pas travailler autant !

Arkady : Rassurez-vous, camarade, je rentre chez moi avec mon petit déjeuner.

- Le poète doit ranger sa plume, le tueur sa cognée, et vous apprendre à vous relaxer.

Arkady : Eh bien, je vais pouvoir me relaxer dans mon lit.

- Venez plutôt avec moi. J'ai ce qu'il vous faut pour ouvrir les pores de la peau et délasser un esprit acablé de soucis.

 

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Arkady : J'ai toujours rêvé de voir de près un Américain. Vous êtes tellement... tellement autre. Excusez l'insistance de mon regard. Jusqu'à présent, je n'avais vu qu'un seul Américain, en chair et en os si je puis dire. Un jeune étudiant, il s'appelait Kervin, je crois, James Kervin.

Jack Osborne : Ah.

Arkady : Mais à la morgue, hélas.

Jack Osborne : Alors vous vous êtes senti floué.

Arkady : Comme vous avez dû le remarquer, un monde sépare un homme comme vous, monsieur Osborne, d'un homme comme moi.

Jack Osborne : Vous avez une moustache.

Arkady : ... Pardon ?

Jack Osborne : Vous avez une miette sur la lèvre supérieure.

Arkady : ... Quel plouc, n'est-ce pas ? Ce petit inspecteur venu de rien, il n'a pas sa place dans votre monde. Rendez-vous compte, trois personnes, tuées et sauvagement défigurées, dans Gorky Park, et moi, j'ai des miettes sur ma lèvres.

Jack Osborne : Si encore c'était du caviar.

Arkady : J'ai l'impression que l'exécuteur, appelons-le X pour le moment, aurait préféré que l'adversaire toi un homme un peu plus subtile, non ?

 

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Arkady : C'est vous qui importez nos merveilleuses zibelines soviétiques en Amérique, monsieur Osborne ?

Jack Osborne : Oui, je les achète. N'est-ce pas votre monopole, les zibelines ?

Arkady : J'ai toujours eu envie d'une chapka en zibeline.

Jack Osborne : Un homme de votre envergure devrait avoir ça. Je peux y pourvoir peut-être ?

Arkady : Oh, nous autres Russes, nous sommes dressés à attendre pour obtenir, d'où ma patience, n'est-ce pas. J'observe, je réfléchis et je patiente. C'est ma seule vertu.

Jack Osborne : Pourquoi attendre ? Je suis toujours prêt à obliger mes plus sympathiques amis soviétiques.

Arkady : La patience a sa propre récompense.

Jack Osborne : Vous le voulez ce cadeau ou non ? A moins que mon Sherlock Holmes ne songe à une récompense encore plus payante ?

Arkady : Oui,... c'est possible.

Jack Osborne : Vous n'avez pas encore décidé.

Arkady : Mmmmh, pas pour l'instant. Je marche d'abord à l'intuition, ensuite je réunis mes observations, et enfin je...

Jack Osborne : ... vous ...

Arkady : ... je pars en chasse.

Jack Osborne : Oh, on ne chasse pas ainsi la zibeline. Elle est bien trop rusée, elle est bien trop vive. Le temps que vous patientez, réfléchissiez et observiez, votre proie sera loin.

Arkady : Non, je ne le pense pas.

Jack Osborne : Pourtant moi, la chapka, je l'ai, et vous pas.

 

vendredi, 18 octobre 2013

La balance - Baye, Léotard, Berry, Pagny, Karyo, Berléand

 

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Film : La balance (1982, durée 1h38)

Réalisateur : Bob Swaim

Nicole Danet (Nathalie Baye), Dédé Laffont (Philippe Léotard), Mathias Palouzi (Richard Berry), Roger Massina (Maurice Ronet), Tintin (Christophe Malavoy), Simoni (Florent Pagny), le Belge (Jean-Paul Comart), le capitaine (Bernard Freyd), Petrovic (Tchéky Karyo), Djerbi (Raouf Ben Yaghlane), Picard (Luc-Antoine Diquero), l'inspecteur de la Mondaine (François Berléand)

 

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- Il a raison Massina, on peut pas travailler avec un mec amoureux.

  

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Chez Fauchon.

Dédé Laffont : Bouge pas, brigade mondaine. Donne le fric et j'oublie tout.

Nicole Danet : Tire pas.

Dédé Laffont : C'est pas l'envie qui m'en manque.

Nicole Danet : Il faut payer pour toucher.

Dédé Laffont : Heureusement, sinon je serais cocu.

Nicole Danet : Dis donc, j'ai une surprise pour toi. Devine.

Dédé Laffont : Si ça se mange pas, ça se porte.

Nicole Danet : Tu brûles.

Dédé Laffont : Un pull en cashemire.

Nicole Danet : Comment t'as deviné ?

Dédé Laffont : Benh t'es la seule à m'offrir des cashemire en été.

Nicole Danet : Un casseur ça suit pas les saisons.

Dédé Laffont : [...]

Nicole Danet : Dis donc, c'est du beau, hein, elle a des affaires en or, Sabrina.

Dédé Laffont : Mais c'est moi qui l'ai choisi.

Nicole Danet : Tu veux me faire remarquer ?

Dédé Laffont : Oh, tu vois des flics partout.

Nicole Danet : Le jour où tu les vois plus, t'as gagné le cocotier. 

 

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Nicole Danet : Bonjour, j'ai pas été trop longue ?

La contractuelle : Comme d'habitude.

 

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Une collègue prostituée : Et alors Dédé, content de son pull ?

Nicole Danet : Il l'adore. Dis donc, t'as l'air fatiguée.

Une collègue prostituée : J'suis épuisée, ça fait six heures que j'tapine. Tu peux pas savoir comme j'suis fatiguée. Il me tarde de partir en vacances.

Nicole Danet : Tu vas où ?

Une collègue prostituée : Au Brésil. Hier je suis allée voir le docteur, pour me faire vacciner. Il m'a demandé si je voulais être vaccinée à la fesse ou au bras. Je lui ai dit au bras, ça se verra moins !

 

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Mathias Palouzi : T'as une vraie gueule de bavure.

Dédé Laffont : Toi une vraie gueule de poulet.

Mathias Palouzi : Ce qui est bien avec une pute, c'est qu'on peut pas être cocu.

 

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Dédé Laffont à Nicole Danet : La plus grande bêtise de ma vie, c'est d'avoir bandé pour une pute.

 

jeudi, 17 octobre 2013

D'Artagnan et les trois mousquetaires

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Téléfilm : D'Artagnan et les trois mousquetaires (2004, durée 1h40 & 1h41)

Réalisateur : Pierre Aknine

D'Artagnan (Vincent Elbaz), Milady de Winter (Emmanuelle Béart), Richelieu (Tchéky Karyo), Athos (Heino Ferch), Porthos (Grégory Gadebois), Aramis (Grégori Derangère), Anne d'Autriche (Stefania Rocca), Louis XIII (Tristàn Ulloa), Constance Bonacieux (Diana Amft), Buckingham (Robert Styles)

 

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D'Artagnan : Est-ce que tu crois en Dieu ?

Constance : Pourquoi tu me demandes ça ?

D'Artagnan : J'essaie de comprendre ce qui m'arrive.

Constance : Qu'est-ce qui t'arrive ?

D'Artagnan : Un miracle. T'es tombée du ciel et t'as pas d'égratignures, c'est un miracle.

Constance : Ou une rencontre.

D'Artagnan : Ou un coup de foudre.

Constance : Ca n'existe pas les coups de foudre.

D'Artagnan : Quand je t'ai vue la première fois, j'ai cru que mon cœur allait exploser.

Constance : Quand on rencontre quelqu'un qui nous plaît, on est envahi par de drôles de sensations.

D'Artagnan : Le cœur qui se serre.

Constance : L'impresion d'avoir des étoiles dans les yeux.

D'Artagnan : C'est magique.

Constance : C'est féérique.

D'Artagnan : Tu vois que tu crois en Dieu. 

 

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D'Artagnan devant son miroir : D'Artagnan, t'es le roi du monde. En un jour, tu tues la plus fine lame du royaume, tu sauves le premier ministre du roi d'Angleterre, tu rencontres trois garçons qui seront bientôt tes amis d'enfance, et pour couronner le tout, tu tombes amoureux de la belle Constance, la plus belle femme de Paris.

 

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D'Artagnan : Une formalité, je vous l'avais dit, les doigts dans le nez, les pieds dans les étriers.

- Et comment tu t'y es pris ?

- Qu'est-ce que t'as raconté ?

D'Artagnan : La vérité.

- La vérité ? Il lui a dit la vérité.

- Le pur et noble cœur.

- Quelle vérité ? chacun a la sienne et en plus elle change tout le temps.

- Tiens, tu ferais un bon jésuite.

- Un pour tous !

- Tous pour un !

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Anne d'Autriche : Je vous remercie, monsieur D'Artagnan.

D'Artagnan : Servir votre Majesté a été pour moi un honneur.

Anne d'Autriche : Ce service doit rester entre nous comme un secret.

D'Artagnan : Que votre Majesté se rassure, ma bouche restera close. Vous pouvez compter sur moi.

Anne d'Autriche : Cette bague sera le symbole de ma reconnaissance et du secret qui nous lie. Si un jour vous vous trouvez en difficulté, il vous suffira de me faire parvenir cette bague.

 

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mercredi, 16 octobre 2013

Bouquet Final - Didier Bourdon, Bérénice Bejo, Gérard Depardieu, Michel Galabru

 

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Film : Bouquet final (2008, durée 1h41)

Réalisateur : Michel Delgado

Gervais Bron (Didier Bourdon), Gabriel (Marc-André Grondin), Claire (Bérénice Bejo), Nickye (Marthe Keller), Natacha (Anne Girouard), Hugo (Gérard Depardieu), Evelyne (Chantal Neuwirth), monsieur Froissard (Michel Galabru), Carmen (Marilu Marini), Marie Thanato (Valérie Bonneton), le général (Philippe Laudenbach)

> http://www.programme-tv.net/cinema/1799764-bouquet-final/... 

Synopsis : Gabriel est ravi : il vient de trouver un emploi au sein d'une entreprise américaine. Ses compétences de commercial vont enfin pouvoir être reconnues. Seul problème : il s'agit d'une entreprise de pompes funèbres. Difficile, dès lors, d'assumer sa nouvelle situation professionnelle auprès de sa famille et de Claire, sa petite amie. Pour apprendre les ficelles du métier, Gabriel effectue une première immersion au sein d'une des principales agences de la firme. C'est Gervais Bron, commercial expérimenté, qui est chargé de le former. Avec ses quinze ans de métier, il a pris beaucoup de distance avec le chagrin des familles qui s'adressent aux pompes funèbres. Très vite, Gabriel ne parvient plus à cacher son dégoût face à tant de cynisme...

 

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Gervais Bron : Y'a qu'une seule représentation !

Gabriel : C'est mal foutu aussi ! Faudrait mettre... les noms sur les couvercles !

Gervais Bron : Oh, enfin, pas besoin d'être prix nobel ! Une croix, à un musulman ! Non mais, qu'est-ce qu'on t'a appris à ton école de commerce-là ? A faire des noeuds de cravate ?

Gabriel : Et toi ? Tu crois que t'es un as du marketing ? Avec ta musique d'hospice, tes fleurs en plastique et ton capiton champagne ? Et pourquoi pas confettis et serpentins ? Moi je vais changer toute cette communication de ringards !

Gervais Bron : Ecoute-moi mon petit bonhomme ! Moi ça fait plus de vingt ans que je suis le meilleur vendeur en cercueils acajou ! Alors que toi tu serais même pas capable de... de vendre un pitbull à un rappeur ! T'es un mauvais ! Toi ... ! Bonjour, monsieur.

Gabriel : Bonjour.

Monsieur Froissard : Je viens pour régler l'enterrement de madame Froissard.

Gervais Bron : Oui, je... je m'occupe de vous. J'arrive.

Gabriel : Laisse, c'est pour moi.

 

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Gabriel : On verra le global par la suite, mais présentement j'ai budgété six mille euros pour la dauphin. TTC naturellement.

Monsieur Froissard : Je vous fais confiance. Ca vous ennuie pas que je vous donne des arrhes en espèces ?

Gabriel : Allez monsieur Froissard, on s'occupe de tout. On se voit à la cérémonie. Mes condoléances.

Monsieur Froissard : Vous faites un métier difficile, mais vous le faites bien. Merci. Merci pour elle.

 

Il sort de la boutique.

 

Evelyne : Quasiment vingt-cinq mille euros... C'est notre plus gros client depuis le début de l'année.

Gervais Bron : T'aurais pu lui filer la concession à perpète, quand même.

Evelyne : Moi, j'trouve ça super pour un nouveau.

Gabriel : Pas de mérite. C'était aussi facile que de piquer un sac à une vieille ! A demain.

 

Il sort de la boutique.

 

Gervais Bron : Trop sensible. Tiendra pas.

Evelyne : On peut demander à José pour le dauphin.

Gervais Bron : Mmh.

Evelyne : Il m'a coulé des bacs à fleurs en ciment de toute beauté.

Gervais Bron : Ne dites pas n'importe quoi, Evelyne.

Evelyne : Qu'est-ce que j'ai dit ?

Gervais Bron, à Gabriel dehors : Hé, vendre c'qu'on n'a pas, moi aussi j'sais faire ! Et flipper le dauphin, c'est ton problème !

 

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Claire : Vous connaissiez ma grand-mère ?

Gabriel : Benh... oui ! Madame Froissard, c'est votre grand-mère ?

Claire : Mais c'est incroyable cette coïncidence. Cette musique aussi d'ailleurs.

Gabriel : Oui, je sais, c'était sa volonté. Enfin, je... j'imagine. Monsieur Froissard, votre grand-père, vous êtes venue avec lui ?

Claire : Il a fait un infarctus cette nuit. C'est pour ça que je suis en retard.

Gabriel : C'est la série noire.

Claire : C'est à cause de cette boite de pompes funèbres. Ils lui ont volé toutes ses économies, vingt-cinq mille euros, c'est vraiment des VOLEURS !  

Gervais Bron : Messieurs et dames, si vous voulez bien...

Gabriel : Des voleurs et des nuls. Regardez, ils ne sont que trois pour porter le cercueil. J'y vais.

Claire : Uh, c'est gentil.

 

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Le crémateur : Bel acajou du Brésil. Ah benh chapeau, Gervais. Ca faisait un bail !  

Gervais Bron : Aaanh, j't'ai déjà dit, Max, moi j'mange pas c'de pain-là.

Le crémateur : Oh, dis, ça va, hé oh, pour une fois, hein. Attends, tu vas quand même pas cramer une boite à cinq mille euros, non ?

Gervais Bron : Non.

Le crémateur : Allez, on fait moit'-moit'. Tu partages avec ton collègue.

Gabriel : C'est quoi ces magouilles là ? Ca va pas, non !? Hé ! Vous la brûlez AVEC SON CERCUEIL !

Le crémateur : T'es un p'tit nouveau, toi ? J't'avais jamais vu par ici. Il sort d'où lui ?

Gervais Bron : C'est notre directeur commercial. Il est en formation.

Le crémateur : Pardon, je... j'plaisantais. Tenez, si vous voulez, regardez pendant que ça brûle par la lucarne, pendant que ça brûle, je vous prépare un petit tabouret, hein ? Et des lunettes aussi parce que, attention les yeux, hein, ça turbine à mille degrés là-dedans.

Gabriel : C'est bon, ça va, j'en ai largement assez vu !

Le crémateur : J'ai dit... ?

Gervais Bron : Rien, t'es pas son genre. 

 

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Gabriel : Je sais pas ce qui m'a pris. J'suis pas comme ça d'habitude.

Claire : Tu n'as rien à te reprocher. Tu sais, c'est la première fois que j'couche avec un mec comme ça... à l'hôtel, quoi... enfin, si vite.

Gabriel : Moi aussi.

Claire : C'est cet enterrement. Je sais pas. J'avais envie de me sentir vivante. De faire l'amour, sans réfléchir.

Gabriel : Benh heureusement, c'est tombé sur moi.

 

Son téléhpone vibre.

 

Gabriel : Excuse-moi. Oui ?

Gervais Bron : Excuse-moi de te déranger pendant tes travaux pratiques, mais y'a du boulot à la maison-mère. T'as fini ?

Gabriel : Tout à fait.

Gervais Bron : Ouais, j'ai un petit cas d'école, on sera pas trop de deux.

Gabriel : Tout à fait.

Gervais Bron : Bon alors dans une demi-heure chez Carmen.

Gabriel : D'accord. T... tout à fait.

Gervais Bron : Quoi tout-à-fait-tout-à-fait ? Vous jouez à ni-oui-ni-non ou quoi ? Allez, rapplique.

Gervais Bron à lui-même : Tout à fait... Tout à fait...

Gabriel à Claire : Ouais, c'était mon agent artistique. Il m'attend pour une question de contrat.

 

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Gabriel : J'ai pas le cœur.

Gervais Bron : C'est pas l'organe concerné par l'établissement.

Gabriel : Gervais, j'veux pas rentrer chez moi. J'suis tout seul. J'ai même plus mon piano.

Gervais Bron : Ouais mais t'as fait une belle connerie d'le vendre ton piano. Elle vaut pas une pelletée de terre ta gonzesse. Allez avance.

Gabriel : Mais j'lui ai menti, c'est ma faute !

Gervais Bron : Elle devrait être fière de toi. On fait le plus vieux métier du monde.

Gabriel : C'est pas le body-body le plus vieux métier du monde, non ?

Gervais Bron : Oui, enfin, à égalité. Allez viens, je t'emmène.

Gabriel : Oh non-non-non-non-non ! T'es trop bourré. On y va à pied.

Gervais Bron : Alors on va chez moi, c'est au bout. 

 

mardi, 15 octobre 2013

Le quart d'heure américain - Anémone, Gérard Jugnot

 

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Film : Le quart d'heure américain (1982, durée 1h30)

Réalisateur : Philippe Galland

Bonnie (Anémone), Ferdinand (Gérard Jugnot), Patrice (Jean-Pierre Bisson), François-Albert (Jean-François Balmer), Paul (Michel Dussarat), Bruno Estier (Pierre Lescure), René Tandy (Philippe Brigaud), Joël (Martin Lamotte), Léa (Brigitte Catillon), Sophie (Michèle Moretti), Marjolaine (Brigitte Roüan), Minou (Nathalie Guérin)

Sourcing pour partie des images : http://php88.free.fr/bdff/image_film.php?ID=68#comm

 

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Patrice, au micro pour la radio : Eh bien je crois que ce monsieur nous a entendus puisqu'il s'est enfin arrêté. Il va sûrement se précipiter... Eh bien non, apparemment, il a un petit problème. Oui-oui, c'est sûrement ça, ce monsieur doit avoir des ennuis avec sa ceinture de sécurité. C'est fou le nombre de conducteurs qui, sous le coup de l'émotion, s'emmêlent dans leur ceinture et n'arrivent plus à en sortir. Et voici Bonnie qui surgit de la voiture, n'écoutant que son bon cœur. Elle se précipite. Le monsieur ne s'est pas encore montré. Peut-être ignore-t-il qu'il peut gagner la grosse enveloppe de dix mille francs. Ah, le voilà. Bonnie est à pied d'oeuvre, elle va lui tendre une main secourable. Notre auditeur apparaît. Tout n'est pas gagné pour autant, il semble que, sous le choc, c'est à peine s'il réagit. Allez, allez monsieur, faites clic-clac et volez vers la fortune. Maintenant Bonnie prend par la main notre auditeur, ils courent, ils courent, mon Dieu, il vient de glisser, il a vraiment failli tomber et se faire mal. Je vous jure que c'est un spectacle étonnant que de voir un auditeur se précipiter ainsi... vers la chance.

Bonnie : Eh bien monsieur, comment vous appelez-vous ?

Ferdinand : Euh, Perlin, Ferdinand Perlin.

Patrice : Dites-moi, Ferdinand, on a eu du mal à vous récupérer, hein.

Ferdinand : Benh, c'est... j'ai pas souvent de la chance alors forcément, j'ai... j'ai pas l'habitude.

Bonnie : Eh bien, nous allons choisir une enveloppe.

Ferdinand : Oui.

Bonnie : Bravo, celle du milieu.

Patrice : Voilà, et nous comptons les billets, allons-y. Attention, dix, vingt, trente, quarante, cinquante, soi... soixante francs ! Dites-moi, c'est formidable ! Soixante francs, ça n'est pas rien ! Enfin, pas tout à fait. Qu'est-ce que vous en pensez, Ferdinand ?

Ferdinand : Ah benh là, je suis sous le coup. Benh je remercie Radio 1. Pis soixante francs, c'est pas mal, parce que là, j'en ai quand même pour cinq mille balles de réparations alors...

Patrice : Mais... mais c'est formidable aussi, chers amis, qui roulez dans le Val-de-Marne, surveillez votre rétroviseur parce que c'est peut-être la chance qui vous suit ! ... Allez monte, on s'en va... Excusez-moi, j'espère que ça va aller.

Ferdinand : Oh, vous en faites pas pour moi.

Bonnie : Hé, on peut pas le laisser comme ça !

Patrice : Monte ou tu rentres à pied.

Bonnie : Non, écoute, Patrice, j'sui désolée, j'me suis énervée tout à l'heure, je pensais pas du tout ce que j'ai dit mais là on peut pas le laisser comme ça.

Patrice : On n'a pas vraiment le temps alors appelle une ambulance ou une dépanneuse.

Ferdinand : Euh non, une dépanneuse, ça va bien, hein parce que quand même, les frais, ça va bien.

Patrice : Non, on peut vraiment rien pour lui. De toute façon, c'est lui qui s'y est mis tout seul dans son trou de merde !

Bonnie : Mais enfin, t'es immonde, hein !

Ferdinand : Euh, non, vous engueulez pas pour moi, je préfère... un coup de main.

Patrice : Oui, benh, ça aurait été avec plaisir, mais...

  

¤     ¤     ¤

 

Ferdinand : On ne touche plus rien, on demande avant.

Bonnie : J'ai rien fait. Elle est pourrie, votre bagnole.

Ferdinand : Je vous arrête tout de suite. Cette voiture, avant votre rencontre, elle valait de l'or. Moi, lundi matin je partais pour Bangkok. Bonsoir tout le monde !

Bonnie : Vous comptez aller à Bangkok avec ça ?

Ferdinand : Je vais me gêner.

Bonnie : Vendez-là à Dijon, ça vous paiera peut-être le billet de retour.

Ferdinand : Ah oui, oh c'est facile de se moquer des gens qui partent. Vous pouvez pas comprendre. Des fois on étouffe à Paris. Alors la route, c'est... c'est comme une petite voix qui vous dit au fond, comme ça, "viens, viens, lâche tout." Hein ? Oui, enfin, moi, en l'occurrence, la voix elle me disait plutôt "casse-toi, on veut plus de toi." Oh, j'fais peut-être une connerie mais y'a plus rien pour me retenir. C'est vrai, mon poisson rouge est mort la semaine dernière. Un cancer généralisé, il a traîné d'hôpitaux en hôpitaux. L'horreur.

Bonnie : Bon benh, salut.

Ferdinand : Dites, quand vous serez dans votre bain bien chaud, pensez à moi.

 

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Ferdinand : Chez moi ils m'ont coupé l'eau chaude.

Bonnie : Vous gênez pas faites provisions.

 

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Patrice : T'as fait du stop pour rentrer ?

Bonnie : Je m'suis débrouillée.

Patrice : Ca t'a fait du bien ? T'es calmée ?

Bonnie : En pleine forme.

Patrice : Bon benh, va t'habiller.

Bonnie : D'abord tu resors, tu sonnes, et à ce moment-à je vois si je t'ouvre, OK ?

Patrice : Pourquoi ? J'ai la clé.

Bonnie : Excellente question, tu me la rends, j'ai changé d'avis.

Ferdinand : Oh, merde ! J'crois qu'il y a eu un petit problème. Ah, salut. Vous avez pas une serviette, pour... pour mes cheveux ?

Bonnie : Crotte, mon séchoir.

Ferdinand : Ouais, faut pas s'étonner, c'est made in Taïwan, alors...

Patrice : Qu'est-ce que c'est que ça ?

Bonnie : Je m'suis sentie seule, brusquement j'ai eu besoin d'affection.

Patrice : Mais enfin, tu l'as regardé ?

Bonnie : Non, mais il a d'autres qualités.

Patrice : Dans le fond, c'est pas déplaisant de se faire virer par une putain.

Bonnie : Heeeiiiin !?

Ferdinand : Non, dites donc, mon vieux, je connais pas votre problème, mais j'estime qu'il y a un minimum de politesse à respecter, surtout avec une dame !

Patrice : Fais taire ton gnome, ça sera plus prudent.

Ferdinand : Alors fais gaffe, mon grand. T'as de la chance d'être handicapé sinon tu pourrais avoir des problèmes, hein ?

Bonnie : Huuuuuh ! Eh benh voilà.

Ferdinand : Uh...

Patrice : Pas de bol, mon pote, j'suis gaucher. Bonnie, demain matin évite un détours, passe directement à l'ANPE.

Ferdinand : Uh... uh... uh...

Bonnie : Patrice, attends !

Ferdinand : Vous avez mon escalope ?

Bonnie : Je vous apporte de la glace.

Ferdinand : Non-non, y'a que l'escalope qui marche. Je le sais, j'ai fais un peu de boxe alors.

Bonnie : Vous auriez pas dû arrêter, hein. C'est tout ce que j'ai, moi.

Ferdinand : Oh d'ici qu'elle dégèle, alors là...

Bonnie : Heureusement que t'étais là, n'empêche. Ca l'a calmé. Sinon, c'est moi qu'aurais tout pris.

Ferdinand : J'adore rendre service.

Bonnie : Oh-la-la, il t'a salement amoché. Je peux faire quelque chose pour me faire pardonner parce que moi je sais en général je fais jamais attention aux gens et puis après je regrette. Aaaaaargh ! Ca va pas non !?

Ferdinand : Excusez-moi... Je... Je sais pas ce qui m'a pris. J'avais cru... D'habitude je fais attention. C'est de faute, aussi ! Quand on me dit des trucs gentils, moi j'suis pas habitué ! Puis habillez-vous autrement !

Bonnie : J'ai horreur qu'on me saute dessus, c'est tout ! Le prenez pas pour vous.

Ferdinand : Oh mais si, je le prends pour moi ! D'ailleurs, vous êtes pas la première, j'ai l'habitude ! J'ai cru que je pouvais embrasser une fille, comme ça, sous le coup de l'émotion. Mais non, pas moi ! Mais pour qui j'me prends, hein ? Pour qui j'me prends ? Tournez-vous ! Ca va vous donner des boutons. C'est vrai, des fois, j'oublie la répulsion que j'inspire. De toute façon, aujourd'hui, au-dessous d'un mètre quatre-vingt, faut demander l'autorisation pour vivre.

Bonnie : Oh mais arrêtez votre cirque ! Vous auriez fait deux mètres trente c'était pareil.

Ferdinand : Je vous en veux pas. Vous avez bien fait de me remettre à ma place.

Bonnie : Hé, mais de quoi on parle ici, hein ? Je vous connais pas, moi ! Je vous ai fait monter pour vous sécher par pour autre chose. Alors y'a des professionnelles pour ça ! Alors vous croyez que c'est commode ? Dès que j'ai une seconde de relâchement, y'a un mec qui me saute dessus ! Mais qu'est-ce que je vous ai fait ?? J'ai même plus de boulot moi en plus maintenant. J'en ai marre ! J'en ai marre ! Bou-hou-hou...

Ferdinand : Hé, vous allez pas pleurer parce que les mecs vous trouvent sexy ?

Bonnie : Y'a pas que ça dans la vie.

Ferdinand : Non. Ca compte.

 

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Ferdinand : En tout cas, la beauté, ça se mange pas en salade. C'est ma mère qui me disait ça. J'étais pas beau quand j'étais petit.

 

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Bonnie : T'étais tout seul pour faire ça ?

Ferdinand : Oui.

 

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Bonnie : Attends, j'te termine. Deux heures, j'me suis tapée le mec. Tu vois le genre super Dupont, la caricature. Avec ça, un espèce de trip soixante-huitard, euh, on largue tout, on part, on fait l'orient, à nous la sérénité, j'avais honte pour lui.

Marjolaine : C'est la misère chez l'auditeur de base, hein.

Bonnie : Tu l'as dit bouffi. Mais attends, mais le pire, c'est que ce mec, avec sa tronche à gagner un concours de grimaces sans bouger la figure, il doute de rien ! Il t'a cinq minutes sous main, il te drague. T'imagines ?

Marjolaine : Il a bien le droit de vivre quand même, ce pauvre mec.

Bonnie : Franchement, c'est limite. A sa place, je me demande dans quelle mesure j'irais pas faire un tour chez le vétérinaire. Une bonne piqûre, on n'en parle plus.

Marjolaine : Oh arrête ! Et tu t'en es débarrassée comment ?

 

¤     ¤     ¤

 

Ferdinand : La classe ! Une gonzesse, je te dis pas, le canon. Si tu veux, le genre de fille, au départ tu te dis "non, il faut être lucide, c'est pas pour moi." Au départ.

Joël : Et à l'arrivée ?

Ferdinand : A l'arrivée, on a des surprises.

Joël : Oh, tu l'as baisée, dis ? Arrête des conneries.

- Ah, il t'a attendu, peut-être !

Ferdinand : Je ne peux rien dire.

 

¤     ¤      ¤

 

Ferdinand : Tu vois, Joël, dans ma vie, là, benh finalement, je m'aperçois que j'ai fait que courir. Pour... pour pas tomber. J'te jure. Là, si quelqu'un me disait, enfin une femme, un peu comme la gonzesse d'hier, si quelqu'un me disait "arrête-toi, j'suis là", j'te jure que... hein ? ... hein ? ... Non, je dirais non. D'ailleurs je vois pas qui est-ce qui pourrait me dire ça. Non, t'as raison, vaut mieux que je me casse. C'est pas pour moi tout ça.

 

¤     ¤     ¤

 

Marjolaine : François-Albert !

François-Albert : Bonjour, ma poule.

Marjolaine : Bon benh faut qu'on discute. Toi t'as des choses à faire, hein ?

Bonnie : Non, pas vraiment.

François-Albert : Mais non, pour le boulot, on a bien le temps. Venez, quoi. Vous faites de la radio, vous aussi ?

Bonnie : Oui, de temps en temps, ça m'arrive.

François-Albert : C'est sympa. J'adore les nouvelles têtes.

 

¤      ¤     ¤  

 

François-Albert : Bon benh, je m'absente, les filles. Vous allez pouvoir dire du mal.

Bonnie : Il est jeté mais j'aime bien comme genre.

Marjolaine : Apparemment c'est réciproque.

Bonnie : Oh, tu crois ?

Marjolaine : Mais quelle ordure ! Ca fait un mois que j'suis sur le coup, moi, t'as pas le droit de me l'piquer !

Bonnie : Mais c'est pas de ma faute. Moi aussi, il faut que je m'en sorte. La chasse est ouverte, t'avais qu'à en faire autant.

Marjolaine : T'es très jolie comme ça.

Bonnie : Tu trouves ?

Marjolaine : Non.

 

¤      ¤      ¤

 

François-Albert : Un problème, non ?

Bonnie : Non-non, pas du tout, non.

François-Albert : Elle est sympa, comme fille ?

Bonnie : Oui, en ce moment, elle est un peu surmenée.

François-Albert : Ouais, je sais ce que c'est, moi. Raymond m'fait une vie d'enfer, il veut le projet pour ses soins. Dans une belle merde.

Bonnie : Ah bon ? C'est quoi comme émission ?

François-Albert : C'est la meilleure émission des dix dernières années. Une idée... géniale. Forcément, hein, sinon il n'aurait jamais payé, quoi.

Bonnie : C'est facile, alors, y'a qu'à s'y mettre ?

François-Albert : Oui. Il faut que je m'y mettre très fort. Le problème, c'est que j'ai... aucune idée de ce que ça peut être cette idée, hé-hé... Des fois, je regrette. J'aurai jamais dû faire génie. C'est épuisant.

Bonnie : Vous voulez qu'on cherche ensemble ?

 

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Sophie : Pour en revenir à ton histoire, t'as deux solutions. Ou tu oublies, ou tu assumes.

Bonnie : Oui, t'as raison, je vais oublier.

 

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Ferdinand : J'ai encore gagné quelque chose ?

Bonnie : Non, c'est personnel. J'entre ?

Ferdinand : Qu'est-ce que c'est que ça ?

Bonnie : C'est un baise-en-ville.

Ferdinand : Ah, euh... ah, oui mais non, là, c'est la banlieue.

Bonnie : C'est gentil chez vous. Enfin, ça aurait pu. Oh, puis vous avez même deux pièces. La chambre, c'est ?

Ferdinand : Non, attendez, là, j'ai pas bien saisi vos intentions.

Bonnie : Oh.

 

¤     ¤     ¤

 

Bonnie : Ca va pas bien ?

Ferdinand : Si, si, euh, non, non. J'ai dû manger un truc que je digère pas. Ecoutez, ce qu'on va faire, vous avez qu'à me laisser votre numéro de téléphone, j'vous rappelle, hein.

Bonnie : Dites donc, hein, moi je viens de traverser tout Paris, c'est pas pour me faire jeter !!

Ferdinand : J'vous ai rien demandé, moi ! Soyez sympa, laissez-moi tranquille.

Bonnie : Non ! Mais où tu vas, t'es fou ?

Ferdinand : J'vous préviens, vous allez au devant d'une cruelle déception. On est partis sur des mauvaises bases, hein ! C'est pas mon genre, moi j'ai besoin d'un minimum de sentiments !

Bonnie : Mais arrêêête !

Ferdinand : C'est vrai quoi, moi j'ai besoin d'un peu d'affection ! Je sais pas, moi, un peu de tendresse ? Sinon, j'y arrive pas.

Bonnie : C'est même pas vrai. Hé, les mecs d'habitude, bonjour-bonsoir, ils adorent ça. Aaaah, attends, mais attends-moi !

Ferdinand : Moi, je suis pas les mecs !! Je m'appelle Ferdinand !!

Bonnie : Mais reviens, Ferdinand !! Mais arrête, je vais pas te bouffer !

Ferdinand : Mais si, justement !

Bonnie : Oh-la-la, j'te jure, t'es pas sociable, toi, comme mec !

Ferdinand : Laisse-moi où j'appelle !

Bonnie : Mais on peut jamais parler avec toi !!

Ferdinand : Au secours !!

Bonnie : Ooooh, ça suffit ! ... Bon, j'peux en placer une ?

Ferdinand : Fous-moi la paix.

Bonnie : Mais tu vas m'écouter, merde !

Ferdinand : Oh, c'est malin, avec tes conneries, on est bloqués.

Bonnie : Non mais c'est pas grave. T'as pas un briquet ?

Ferdinand : Non, j'ai arrêté de fumer.

Bonnie : Ca va pas ? T'es claustro ?

Ferdinand : Non, je fais un peu d'asthme, c'est nerveux.

Bonnie : Calme-toi, écoute. Calme toi, Ferdinand. Bon, bouge pas, je vais... je vais te détendre.

Ferdinand : Ouais, j'sens que je me détends un peu, là.

 

¤     ¤     ¤

 

Ferdinand : Si j'me retenais pas, là, j'serais presque heureux. C'est con, la vie. C'est vrai, j'ai pas toujours été un nase. Non, j'aurais pu être architecte naval. J'ai étudié pour ça. Je dessinais des bateaux, c'était mon truc. Je dessine bien. Puis j'me suis embarqué dans une folie, un bateau à voile pour la pêche. C'est vrai, le fuel, c'est ce qui coûte le plus cher pour les marins. Alors j'avais dessiné un trimaran, superbe. Seulement en France, tu parles, on n'a pas de pétrole, mais quand on a des idées, tout le monde s'en fout. Alors j'ai commencé à le faire moi-même, en faisant des petits boulots à droite à gauche. Magnifique, vrai beau bateau. Et puis ça a merdé, une histoire de place de poisson. C'est vrai, j'avais pas pensé à la place du poisson dans la cale. Un multicoque, c'est pas simple. Alors j'ai craqué, un grand dégoût de la mer. [...] Alors je m'enfuis. Tu comprends, y'avait personne avec moi pour m'aider. J'étais tout seul. Alors maintenant que je t'ai rencontrée, je sais pas, c'est peut-être idiot, mais... j'ai envie de... hein ?

Bonnie : Excuse-moi, j'ai dû m'endormir. Qu'est-ce tu dis ?

Ferdinand : Euh non, rien. Je disais, quand j'étais petit, je voulais être danseur étoile et puis... j'ai fait du diabète alors j'ai arrêté.

Bonnie : Oh mais ça se soigne, ça, c'est pas grave.

Ferdinand : Non-non, c'est pas grave.

 

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Sophie : Alors, dans la vie, finalement, y'a pas que le cul, hein ?

Bonnie : J'suis claquée. Ca fait un bien fou, hein ?

 

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Bonnie : Ah benh il manquait plus que toi.

Ferdinand : Enfin,... suite aux égarements de l'autre soir, moi j'ai une paire de lunettes qui est en trop.

Bonnie : Bon benh, pose-les chez la concierge, j'envoie un coursier.

Ferdinand : Oh hé, minute là, c'est trop facile, ça ! J'ai réfléchi. Une paire de lunettes, ça s'oublie pas comme ça. Ah non. Ca, ça veut dire que tu meurs d'envie de me revoir mais... y'a quelque chose qui bloque quelque part, un truc comme ça.

Bonnie : Oh hé, c'est intéressant ton truc, hein, t'as lu ça dans Cosmo ?

Ferdinand : Oui, enfin, bon, euh, bref, euhh, moi j'suis sur le départ, ça te laisse plus trop longtemps pour assumer tes contradictions.

Bonnie : Mais qu'est-ce qu'il me fait, lui ! C'est quoi ce minable, avec sa psychanalyse de Prisu ?

Raymond : Salut jeunes gens !

Bonnie : Bonjour Raymond.

Bonnie : Bon, écoute, ça suffit, hein ! Si je veux un divan, j'ai pas besoin de toi !

Ferdinand : Oui, apparemment, pour un lit, c'est plus dur.

Bonnie : Mais dis donc, hein, t'es pas tout seul !! Garde-les mes lunettes, tu m'emmerdes !!

 

¤     ¤     ¤

 

Ferdinand : Salut.

Léa : J'te croyais mort.

Ferdinand : La médecine fait des progrès, tu sais. Je suis venu pour m'expliquer. J'peux entrer, ta minuterie est cassée, le noir ça m'angoisse. Bon voilà, l'autre fois, j'suis parti un peu comme un voleur.

Léa : Comme un voleur ? T'es parti comme un lâche, comme un rat, comme une merde ! Et moi, j't'ai attendu ! En plus, j'étais inquiète, figure-toi.

Ferdinand : J'ai téléphoné deux fois, c'était pas libre.

Léa : Non, j't'en prie, en plus te fous pas de ma gueule, hein.

Ferdinand : Oh t'es dure Léa, vraiment t'es dure ! Si tu savais c'qui m'est arrivé, hein ? J'ai été enlevé par les brigades rouges en... en bas de chez toi. Oui ! Ils... ils m'ont confondu avec le fils de l'ambassadeur. J'ai été séquestré pendant trois mois en Bulgarie, j'te dis pas les privations et... les sévices corporels ! Bon, enfin bref, j'ai réussi à m'enfuir et je sors à peine de la DST, ils m'ont interrogé pendant des heures avec la lampe...

Léa : Arrête, arrête, tu me fais pas rire... Ecoute, t'es salaud, quand même.

Ferdinand : Oh excuse-moi. J'ai mal agi. Je savais pas que tu me regretterais. Notre histoire, c'était fini. On baisait même plus.

Léa : Benh et alors ? On peut parler quand même.

Ferdinand : Ouais. T'as un coca ? glou-glou-glou...

Léa : Alors ? T'arrives à t'en sortir quand même un peu ?

Ferdinand : Pas vraiment. Enfin là je pars. Donc... enfin presque, parce que j'ai un problème. Euh... un problème mécanique, c'est... Euh, justement... tu t'en sers, du frigidaire ?

Léa : Frigidaire ?

Ferdinand : Non, parce que... je sais pas si tu te souviens, quand on l'avait acheté, t'avais pas ton chéquier et... c'est moi qui l'ai payé.

Léa : Non mais t'es sérieux, là ?

Ferdinand : Non, on peut discuter. Si tu t'en sers, t'as qu'à me rembourser une partie. C'était mille quatre cent francs.

Léa : Oh quelle ordure. Oh quelle ordure !

Ferdinand : Mais j'suis pas venu pour ça ! Léa, j'suis pas venu pour ça, j'suis venu pour te voir aussi.

Léa, en jetant les aliments hors du réfrigérateur : Alors ça, tu m'excuses, c'est à moi, hein. Alors je garde !

Ferdinand : C'est pas à cinq minutes, je repasserai demain.

Léa : Certainement pas ! Tu t'embarques, avec ce frigidaire, sous le bras, et on en parle plus, allez, hop !

Ferdinand : Mais... Léa ! Tu pourrais comprendre ? J'ai besoin... j'ai besoin de trois sous !

Léa : Mais oui-oui-oui. Allez, hop !

Ferdinand : Mais tu vas l'esquinter !

Léa : Eh benh tant mieux !

Ferdinand : Vraiment, t'as un des caractères. J'étais venu pour faire la paix. 

Léa : Ah oui ? Allez !

 

¤     ¤     ¤

 

François-Albert : Et alors ?

Bonnie : C'est bien chez toi, hein. C'est pas banal comme lit.

François-Albert : Ca t'a plu ?

Bonnie : Ah ouais, c'était super. C'était très blitz.

 

¤     ¤     ¤

 

Joël : C'est deux copines, elles dépannent super.

Ferdinand : Laisse tomber, j'ai pas envie.

Joël : Hé, Ferdinand, y'en a une qui est charcutière ! Bon, d'accord, c'était une affaire, ta langouste. Mais y'a pas qu'elle sur terre. Y'en a d'autres, des salopes ! Bon benh... on se rappelle...

 

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Bonnie : Ecoute, ce qui s'est passé entre nous, ça compte pas.

Ferdinand : Hein ? Euh, oui, benh on n'a qu'à dire ça.

Bonnie : Non mais écoute, c'est vrai, on n'est pas des bêtes ! On doit pouvoir contrôler... enfin tout ça quoi. Benh y'a qu'à pas y penser.

Ferdinand : J'y pensais pas.

Bonnie : De toute façon, on a rien à se dire, hein ? Alors ce qu'on a à faire ensemble, c'est pas vraiment le pied.

Ferdinand : J'aurais pas employé ce mot-là. C'est pas grave, je m'en vais, la voiture est réparée.

Bonnie : Ah benh tant mieux, comme ça on se verra plus jamais.

Ferdinand : T'imagines, si on peut plus se passer l'un de l'autre.

Bonnie : Oh-la-la, quelle horreur.

 

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Ferdinand : Mais tu sais pas tout, hein ! J'ai même failli épouser Caroline de Monaco. Puis ça s'est pas fait, une histoire de TVA, une connerie.

Bonnie : Oh et pour moi, c'est pas dur peut-être, hein ? Moi je l'ai pas, ce talent. J'fais que de remuer du vent, moi. D'ailleurs, j'ferais bien de me magner parce que j'ferai pas très longtemps illusion. C'est vrai, en plus, j'suis même pas belle.

Ferdinand : Stop. Tu ne répètes jamais ça.

Bonnie : C'est vrai que j'suis pas belle. J'ai tous les défauts d'la terre.

Ferdinand : Heureusement que t'as des défauts. Heureusement. T'es un prototype, toi. C'est normal. Des fausses Maryline, des fausses Bardot, y'en a plein les rues. Toi, t'es un modèle unique. Alors la beauté... tu penses si on s'en tape. C'est toi qui l'inventes.

Bonnie : Menteur. 

 

¤     ¤     ¤

 

Ferdinand : Tu devrais te méfier parce que,... tu vas finir par y prendre du plaisir. Aïe ! Aïe ! Elle est folle ! Elle est folle ! Elle prend son partenaire sexuel, elle le mord. Mais ça va pas bien ?

Bonnie : Remarque, je vais peut-être finir par m'y faire ? C'est vrai, y'a des angles où t'es pas si moche.

Ferdinand : Bon, d'abord, je ne suis pas moche, je suis médiocre. Ensuite, euh, de corps, par exemple, je suis très bien proportionné, j'ai de très jolis pieds.

Bonnie : Dans la vie, remarque, on peut pas savoir parce que tu t'habilles avec des sacs poubelle.

Ferdinand : J'm'habille fonctionnel.

Bonnie : Non, te fâche pas, t'as d'autres qualités. Mais enfin, t'es pas très sortable, c'est tout.

 

¤     ¤     ¤

 

Ferdinand : Je voudrais exactement le contraire, mais en propre. C'est pour sortir, euh... pour épater quelqu'un.

 

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Ferdinand : C'est peut-être un petit peu trop, non ?

Le vendeur : C'est classique.

Ferdinand : Justement...

Le vendeur : C'est très chic, et en même temps, vous êtes à l'abri de la mode.

Ferdinand : Oui, c'est ça... Et les chaussures ? C'est normal que ça me serre un petit peu ?

Le vendeur : Ca va se faire, c'est du veau.

 

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François-Albert : J'ai l'air d'avoir cent ans, là-dessus !

René : Ah oui, t'es pas gâté, oui.

Bonnie : M'enfin, c'est de ta faute ! Quand on t'a présenté le bon à tirer, t'étais complètement défoncé !

 

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René : Il est pas frais, le pépère !

François-Albert : Qu'est-ce que c'est que ça ?

René : Je sais pas, il sort du salon de l'agriculture ? Il a les pieds qui chauffent.

François-Albert, à Ferdinand : Salut, mon pote ! Bonjour chez vous.

François-Albert, à Bonnie : T'as déjà un fan. C'est à toi qu'il en veut. Ca devrait pas avoir le droit de se reproduire, ces machins-là.

Bonnie : Arrête ! J'ai horreur de ça !

François-Albert : Ah benh écoute, mais regarde-le ! C'est ça, l'auditeur de base ! Y'a de quoi déprimer, non ?

Sophie : Mais c'est pas lui, quand même ?

François-Albert : Oh le déchet. Ca m'dégoûte.

Ferdinand : Y'a quelque chose qui vous fait rire ?

François-Albert : Non. Mais, quand tu montes à la ville, eh benh, tu mets tes chaussons, hein, tu seras mieux !

René : On fait les mêmes pour homme ?

Ferdinand : Je vais pas me laisser traîner dans la boue par ces guignols, non ?

René : On se calme, le croque-mort, sinon il va morfler.

 

¤     ¤     ¤

 

François-Albert : Je meurs... Merde, je saigne. Il m'a complètement détruit la face !

Sophie : Oh, arrête de geindre.

François-Albert : C'est moi qui souffre, non ?

 

¤     ¤     ¤

 

Le garçon de café : Hé, j'ai deux-cent vingt-cinq francs de consommation, qui est-ce qui paie ?

Sophie : Ouh, mais une seconde !!

Bonnie : Arrêtez !! Sophie !! Sophie !!

Sophie : Tu laisses tomber !

René : Ecoute, il m'a énervé.

François-Albert : ... Au secours... au secours...

Bonnie : Tu vas pas tout payer, quand même ?

François-Albert : ... Au secours... au secours...

Ferdinand : Si, justement. J'suis un minable. J'suis un minable qui paie.

Bonnie : C'est malin.

Ferdinand : J'suis pas sortable, hein. T'as honte de moi. Mais avoue !

Bonnie : C'est pas une raison pour taper sur la tête des gens.

Ferdinand : Des gens... C'est qui, ça, c'est des amis à toi ? On les laisse sortir du zoo maintenant ?

Bonnie : Eh benh eux, ils se déguisent pas en notaire pour aller au restaurant.

Ferdinand : T'as raison de faire la fine bouche. Moi, à côté de ça, je fais banlieue.

Bonnie : Mais qu'est-ce que tu cherches ?

Ferdinand : La merde.

Bonnie : Oh, et puis j'en ai rien à foutre !
 

¤     ¤     ¤

 

Ferdinand : Tire-toi, c'est trop tard.

Bonnie : Je suis  désolée pour ce qui s'est passé hier soir, c'est entièrement de ma faute et, euh, j'aurais pas dû et je m'excuse. Tu devrais en profiter, je m'excuse jamais d'habitude ! Mais écoute, tu m'as pas aidée non plus, ils étaient vachement important pour moi ces gens.

Ferdinand : Oui, c'était des gens importants, ça m'a échappé. J'écoute pas assez la radio. Bon il faut que je me change, tu t'en vas.

Bonnie : Non... Je veux pas que tu partes Ferdinand. Parce que, avec toi, je suis bien et, pis quand tu me touches, ç... M'enfin, j'ai jamais dit ça à personne !

Ferdinand : J'en ai marre qu'on me court après pour mon cul !! J'ai quand même pas une tronche de sexe symbole ? C'est vrai. Mes clés !

Bonnie, qui jette ses clés par la fenêtre : Tiens.

Ferdinand : Mes cléééés !! Mais, elle est folle. Bravo, bien visé. Comment je fais, moi, maintenant ?

Bonnie : Ah, c'est le destin ! Qu'est-ce que tu me proposes, toi, hein ? Un bateau rouillé ? Une 403 commerciale ? Tu peux pas essayer de gagner un peu, non ? Les deux poings en avant et puis tu fonces, c'est comme ça que ça marche !

Ferdinand : Pousse-toi.

Bonnie : Qu'est-ce tu fais ?

Ferdinand, qui attache des draps à son balcon : J'ai déjà donné, hein. J'ai joué ma partie, j'ai perdu. Je sens que je gêne alors je m'en vais.

Bonnie : T'es fou ?

Ferdinand : Tu vois une autre soluton ?

Bonnie : Fais pas ça Ferdinand, tu vas te tuer !

Ferdinand : Lâ-che-moi, tu veux !

Bonnie : Aaah ! Aïe !

Ferdinand : Je le connais ton truc. Ecraser les autres, c'est facile, hein. Moi j'peux pas. C'est le bruit qui m'gêne. J'suis pas un gosse de riche, moi, j'ai des principes !

Bonnie : T'as pas le monopole de la pauvreté, hein ! J'suis née dans la poubelle, moi ! Et jamais j'y retournerai, t'entends ? A aucun prix, jamais ! 

Ferdinand : Je pars. Tu sais pourquoi ? Hein ? Ah non, j'ai pas peur d'en prendre plein la gueule, j'ai l'habitude. Non, je pars parce que tu me dégoûtes. T'es peut-être jolie à l'extérieur, mais à l'intérieur, c'est une horreur ! Tout ce qui t'intéresse, c'est ton cul, ta réussite, ta radio ! Le reste, si ça gêne, on écrase ! Moralement, tu pues !

Bonnie : Retire c'que tu viens de dire !

Ferdinand : J'peux pas, c'est la vérité.

Bonnie : Retire c'que tu viens de dire ou j'te détache !

Ferdinand : Chiche.

Bonnie : Tiens.

Ferdinand : Aïe !

Bonnie : Aaaaaaah ! Non, je... j'veux pas que tu meurs ! j'veux pas que tu meurs !

Ferdinand : Remonte-moi !!

Bonnie : Mais j'peux pas, ça glisse !!

Ferdinand : Aaaaaaaaaaaah !!

Bonnie : Aaaaaaah !

Ferdinand : Huh... Oh...

Bonnie : Ca va, tu t'es pas fait mal ?

Ferdinand : Ca va.

Bonnie : Eh benh bravo, t'as gagné ! Non mais c'est vrai. Quand un mec aspire à la cloche avec autant d'énergie, on peut rien pour lui, hein. Salut, mon pote, bonne dégringolade !

Ferdinand : Tu vas pas me laisser là ?

Bonnie : Ha-ha ! Je vais me gêner peut-être ?

Ferdinand : T'es une ordure !

Bonnie : Oui, j'suis une ordure, toi t'es un déchet, comme ça, tout est dit.

Ferdinand : Bonnie !!

Bonnie : Ha-haaa !

Ferdinand : Oh merde, merde, merde, merde, merde !! Oh, j'suis mal. J'suis mal ! Y'a quelqu'un !?

 

¤     ¤     ¤

 

François-Albert : C'est gentil d'être venue.

Bonnie : Mais c'est pas vrai, tu vas pas me faire ça non !

François-Albert : Oh tu sais, j'étais... au bout du rouleau. J'étais chez moi, tout seul... tout seul ! Face à... moi même, et là en me faisant cuire deux œufs dans ma petite cuisine, je me suis brûlé avec la poêle, ouïe, ça fait mal. Alors, je me suis mis à pleurer comme un gosse... je me suis jeté par la fenêtre.

Bonnie : Par la fenêtre du premier étage, il habite un pavillon à Garches.

François-Albert : C'est l'intention qui compte.

 

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Ferdinand : La dernière fois que j'ai fais des efforts, il y a eu des blessés.

Bonnie : Vous vous êtes peut-être trompé de direction. 

 

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lundi, 14 octobre 2013

Quatre mariages et un enterrement

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Film : Quatre mariages et un enterrement (1993, durée 1h57)

Réalisateur : Mike Newell

Charles (Hugh Grant), Thomas (James Fleet), Gareth (Simon Callow), Matthew (John Hannah), David (David Bower), Angus (Timothy Walker), George (Rupert Vansittart), Hamish (Corin Redgrave), Bernard 'David Haig)

Caroline (Andie MacDowell), Fiona (Krinstin Scott Thomas), Henrietta (Anna Chancellor), Scarlett (Charlotte Coleman), Deirdre (Susann Hamnet), Lydia (Sophie Thompson)

 

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 http://www.youtube.com/watch?v=b6Jk3MImJn4&feature=re...

  

Henrietta : Bonsoir, Charles.

Charles : Henriette, euh... euh... excuse-moi, Henriette, mais j'aurais du mal à spporter une scène aujourd'hui. Je sais que nous avons beaucoup de choses à nous dire, mais euh... je suis pas assez en forme.

Henrietta : J'étais à ce point angoissante la dernière fois ?

Charles : Benh, tu te rappelles Psychose, la scène de la douche ?

Henrietta : Oui.

Charles : C'était rien à côté. Ah, je suis déprimé. Et toi, comment vas-tu ?

Henrietta : Ecoute, ça va, j'ai perdu plusieurs kilos et j'ai un nouveau flirt, une merveille.

Charles : Peut-être que tu as raison, on aurait dû se marier. 

Henrietta : Oh Seigneur ! T'épouser, ce serait épouser ta bande d'amis et  je suis sure que ça aurait coincé avec Fiona

Charles : Fiona t'adore.

Henrietta : Mmmmh, elle m'a surnommé Tronche de canne.

Charles : Je ne sais pas où tu es allée chercher ça.

Henrietta : Bon d'accord, allez, au revoir. Appelle-moi. Ah, toujours aussi mignon.

 

Henrietta s'éloigne. Fiona approche.

 

Fiona à Charles : Comment va Tronche de canne ? 

 

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Charles : Et toi, Fifi ? Tu as trouvé ?

Fiona : Je ne cherche plus, les dés sont jetés, je l'aime depuis des siècles.

Charles : Qui est-ce ?

Fiona : Toi, Charlie. Ca a toujours été toi. Depuis notre première rencontre... il y a tant d'années. Je l'ai su dès le premier regard, à travers une pièce pleine à craquer. Non, c'était le jardin. C'est pas grave. On n'y peut rien. C'est la vie. Etre ami, c'est... bien aussi, c'est déjà pas mal.

Charles : Oh, Fiona... Fiona... Rien n'est facile, hein ?

Fiona : Non. N'y pensons plus, ce sont des bêtises.

  

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