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samedi, 15 novembre 2014

Etymologie - Faire des coupes sombres

 

Faire des coupes sombres
Source : Direct Matin, le 4 mars 2013

 

lundi, 10 novembre 2014

Lettre ouverte au réalisateur de La vie d'Adel - et octosyllabe

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Film : La Vie d'Adèle, chapitres 1 & 2 (2013, durée 2h57)

Réalisateur : Abdellatif Kéchiche

D'après la bande dessinée "Bleu est une couleur chaude", Julie Maroh, 2010

Adèle (Adèle Exarchopoulos), Emma, artiste-peintre (Léa Seydoux)
Lise, la nouvelle compagne d'Emma (Mona Walravens)
Les parents d'Adèle (Catherine Salée, Aurélien Recoing)
La mère et le beau-père d'Emma (ANne Loiret, Benoît Pilot)
Thomas qui se fait larguer par Adèle (Jérémie Laheurte), Samir (Salim Kchiouche), Amélie qui insulte Adèle (Fanny Maurin), Béatrice qui drague Adèle (Alma Jodorowsky), Antoine (Benjamin Siksou), Valentin (Sandor Funtek), Kader (Karim Saidi), Pierre (Tom Hurier), Camille (Camille Rutheford), Vince (Vincent Gaeta)

 

¤

 

Monsieur Kéchiche,

Nausée il y a à regarder votre film... Mais d'où vient cette nausée ?

En premier lieu, de cette fâcheuse impression que derrière - ou dans le derrière d' - Adèle vous avez sournoisement flanqué votre Adel... Car quand même, Monsieur Kéchiche, vous osez d'emblée associer à Adèle une étymologie arabe - aucun dénigrement de ma part, dussé-je myself expliquer tantôt l'origine arabe de mon patronyme tout autant que de mon prénom. Voilà qui tombe vraiment comme un cheveux mal défrisé sur la soupe. Fichtre, ça commence bien. Alors soit on a oublié de nous expliquer un chapitre de l'histoire de la donzelle, soit on se moque du monde pas arabe. Je me vois ici dans l'obligation de commencer moi aussi par remettre les étymologies à leur place et les pendules à l'heure d'hiver : Adèle est un prénom français d'origine germanique et qui veut dire "noble". Tout ce que ce film n'est pas. Il est donc fortement injuste de se l'approprier sans justification.

Mais il ne suffit pas de corriger cette étymologie pour se débarrasser de cette nausée. Adèle... Adel... Et finalement, ne serait-ce pas Abdel en personne, car je ne vois ici qu'une mascarade de fausse castration qui fait qu'en réalité, vous nous montrez vos dessous à vous lorsque vous mettez au lit deux lesbiennes aux fesses bien blanches. Le film est certes tiré d'une bande dessinée écrite par une femme homosexuelle et parue en 2010, il y a pourtant imposture presque tout au long du film, à l'exception de deux vérités qui vont clore notre propos : le grand amour indélébile pour l'artiste et le naturisme sans encre.

L'imposture, c'est ce pois chiche géant gorgé d'une sauce outre-moderne inconcevable - aussi jaunâtre que celle que la muse-Adèle sert aux convives de l'artiste peintre qui aima - que vous nous enfoncez de force dans le gosier, Monsieur Kéchiche, et qui est passée sous le nez de tous, comme cette morve nasale qu'on ne veut pas laisser Adèle Exarchopoulos moucher. Le premier mouchoir n'arrive que très/trop tard. Ah comme on a envie qu'elle se mouche. Mais qu'elle se mouououche !

La bouche d'Adèle est une grosse ventouse inesthétique. Toujours en avant, gloutonne, mais jamais sexy. Comment est-ce possible d'enlaidir autant des lèvres pourtant joliment pulpeuses au départ ? On aura tout vu ici sauf les fameux baisers de cinéma. Ce n'est pas une question de naturisme : un baiser naturiste peut être splendide. Ici, non. Même l'inclusion d'un coucher de soleil entre les deux bouches ne fonctionne pas, c'est pourtant une tarte à la crème qui prend toujours. La boîte à questions canalesque reprise plus bas nous donne une piste... Un Kéchiche qui braille "maaaange !" On dépasse ici largement la malbouffe post-moderne. La malbouffe, c'est aimer la mauvaise bouffe. Ici ? Ici, c'est vraiment particulier et particulièrement outre-moderne. Toute la nourriture dégoûte. Les bouches ressemblent à des égouts. La mastication est laide. Ne parlons pas de l'enfournage... Une figurante dit avoir vu Adèle arriver "un hamburger dans la bouche". Après avoir visionné ce film, quiconque avait quelques kilos à perdre est en condition pour entamer un régime. Le jeûne est si paisible après pareilles orgies analimentaires. Et la cigarette... il est donc possible de fumer avec tant d'inélégance qu'on se prend à vouloir écraser leur clope, pas pour tenter de prolonger leur espérance de vie, mais pour ne plus subir ces wagons d'inélégance gestuelle. Comme tout ceci est plus efficace que les campagnes de santé publique, c'est magnifique. Il manque juste un petit verre de rouge...

Il faut dire aussi que ce mélange des cultures est malhonnête. Je m'explique. Abdellatif Kéchiche, vous êtes est franco-tunisien. Mais au fond, on voit ici que vous n'êtes ni l'un ni l'autre, et vous ne pouvez en fin de compte surtout pas être les deux - toujours aucun dénigrement de ma part qui suis tri-culturelle. Comme vous êtes perdu, ne sachant ni d'où vous venez, ni où en êtes allé, et l'on ne peut pas comprendre où vous essayez de nous dire que vous êtes. Vous ne faites décidément pas la part des choses. Et si jamais c'est volontaire de votre part, vous faites là une propagande douteuse.

J'explique encore un peu - par respect, contrairement à vous qui nous balancez au visage un plat suivi d'un autre sans ménagement. Mademoiselle Adèle prête ses petites mains à la préparation de bricks. Pourquoi ? Ensuite, elle fait une orgie de pâtes, une bassine géante qui est un "crève-cœur" pour mes amies italiennes et qui aurait tout au plus sa place dans une vague auberge espagnole erasmusienne ou sur une astéroïde restée en orbite, en tout cas très loin d'Italie. Je redemande pourquoi ? Entre les deux, vous nous faites un chapitre miteux sur les huîtres avec cette allusion non seulement de mauvais goût mais d'un autre temps à la moule (mince, je suis obligée d'y passer pour me faire comprendre). Comme on s'ennuie. Et cette sauce tomate qui devient jaune-pisse sur le menton des acteurs et actrices, on se sent aux chiottes depuis le début du repas. Et jamais vous ne cesserez l'horreur culinaire. On a juste envie de vomir le kebab que vous avez demandé à vos acteurs de "maaaanger". Manger, mangeoire, ce mot que des aristocrates apprécient peu dans la bouche des hommes parce qu'ils le réservent aux animaux.

A propos du langage, je serai brève : les acteurs vomissent un français des plus hideux dans le mouvement inverse avec la même vélocité qu'ils se bâfrent. Et pour ne rien dire.

Et quel est ce geste improbable : mettre ses mains dans ses cheveux entre l'eau de vaisselle et le torchon ? Ça n'existe pas. Vous avez réussi à énerver une capillophile qui supportait tant bien que mal jusqu'ici l'ensemble du décoiffage lugubre dont vous affublez Adèle. Pourquoi l'enlaidir à ce point ? Elle n'a eu des cheveux regardables que dans une seule scène nue, où d'ailleurs elle est un moment méconnaissable. On est tout à fait surpris quand une jolie hanche, sein ou fesse apparaît.

Pour ce qui est des scènes de sexe - nous y voici donc -, il y a non pas nausée mais véritable misère. Misère sexuelle précisément. Je suis agréablement surprise que Julie Maroh, qui a refusé toutes les sollicitations médiatiques, ait pris le soin de s'exprimer personnellement sur ce point et avec les arguments qu'elle avance. J'ai presque pitié de ces dames que vous mettez en scène. Mais comme elles ont du mal à atteindre l'orgasme... malgré vos injonctions du genre "tu jouiiiiis !". Cela peut se commander, oui, mais pas de là où vous vous trouviez. J'ai peur que vous ayez tué le fantasme de beaucoup d'hommes qui rêvent de voir des femmes nues ensemble. Mais sortez un peu, dans les bars et boites lesbiens justement, que vous décrivez n'importe comment. Toutes les lesbiennes ne sont pas aussi inesthétiques que ce que vous montrez là. J'ajoute qu'une lesbienne n'est pas nécessairement sans féminité. Non, ne venez pas dire qu'Adèle est féminine. Elle n'est pas finie, et plus vous la faites vieillir, plus on comprend qu'elle ne trouvera pas sa féminité, en tout cas pas devant votre caméra. Et Emma, no comment. 

 

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Et allons donc, vous nous livrez toutes les "positions" que vous avez pu imaginer, votre ultime kamasutra lesbien, qui est bien maigre il faut quand même vous le dire - malgré le temps que vous lui avez accordé. Soit, vous êtes libres de polluer l'humanité de vos images et les journalistes sont libres de perdre leur temps à chronométrer ces scènes pour arriver à une durée totale qui leur paraît faramineuse. Quand on aime, on ne compte pas. Et compter pour expliquer le problème reste au ras des pâquerettes. Le malaise soulevé provient du fait que ces scènes sont plus que maladroites tant vous mettez de temps, trop de temps à trouver un cadrage - quand cela vous arrive d'en trouver un. Et finalement, cet enchevêtrement de membres mal agencés fait plutôt penser à La chute des anges rebelles de Rubens. Et par-dessus cela, on voit tout sauf deux femmes... Ce ne sont pas deux hommes non plus... Ni un mix des deux... Sont-ce des créatures bizarres imaginées par un individu dont la sexualité ne serait elle-même pas très affirmée ? La seule chose que l'on puisse dire ici, c'est qu'on ne comprend pas. C'est peut-être aussi ce qui a perturbé les actrices qui ne savaient plus si elles étaient contre ou de travers, sur le coup mais aussi par la suite dans leurs réactions publiques. Résultat : réalisateur et actrices desservent la cause lesbienne qu'ils pensaient si fièrement défendre.

L'opposition des castes est elle aussi bigrement miteuse. Lisez opposition des classes, si vous préférez. Je gardais le mot classe pour plus tard. La caricature a été faite mille fois avant vous, monsieur Kéchiche, et avec classe ou humour, ou les deux. Ici, rien ne se produit. Le couple soit-disant intello-artiste est tout juste soixante-huitard mal dégrossi. Le couple bourgeois n'a rien de la bourgeoisie française. Il est vaguement maghrébin et seulement de loin. Et ce n'est pas drôle parce que non seulement manquant de sens critique, vous n'avez pas non plus une once d'auto-dérision - ce qui est plutôt une qualité des gens du Nord. Les scènes de repas familial avec pièce rapportée ne sont pas non plus tragiques car vous ne nous apprenez strictement rien. Pourtant les acteurs se sont donnés du mal, on voit bien qu'ils essaient, mais ils ne savent pas eux-mêmes le but de la scène.

Et puis vous êtes d'une inculture confondante. Vous voulez dépeindre des gens simples ? Eh bien les gens simples n’ânonnent pas de pareilles inepties sur des sujets qu'ils ne maîtrisent pas. En revanche, les cons ça ose tout... Vous avez réussi en un seul film à souiller la musique, la littérature, la philosophie et la peinture. Allez au diable, vous et votre communauté artistique bidon. Elle n'existe que dans votre imaginaire et vous auriez mieux fait de ne pas l'étaler sur écran. Il est inquiétant que vous ayez reçu la palme d'or : le cul, l'homosexualité et la différence ont plu, je peux le concevoir. Mais vous avez adressé à la communauté de l'art un film qui la méprend à tous les niveaux. Et l'on voit bien que plus personne ne pense et ne parle dès qu'on a badigeonné un sujet d'homosexualité ou de cul tout court.

Zemmour voit un tournant venu avec la série télé "Hélène et les garçons". Je me souviens de ma gentille mère qui était dépitée lorsque je rentrais du lycée et me plantais devant cette merde. En ce temps-là, et à ce créneau horaire, aucune autre des six chaînes ne trouvait grâce à mes yeux immatures, et je n'avais pas assez de neurones actifs pour penser décompresser autrement que devant la lucarne. Il semble que cette série de merde ne soit pas entrée bien loin dans ma cervelle, ou qu'elle en est sortie aussi rapidement, j'avais alors l'attention d'un poisson rouge devant un bocal vide. Pour revenir à nos moutons, je pense qu'un autre tournant est en train d'être mal négocié en France et votre film marque une étape dans notre descente vers l'horreur qui souille tout : l'art, le langage, l'école. Et le mal parler n'est plus l'apanage de séries B et autre téléréalité : le voilà exhibé au cinéma.

Voilà qui me permet de ne pas oublier l'école - moi qui suis prof. Cette maîtresse devant sa classe de CP et, avant, ses cours de français au lycée, sont la caricature du malheur de l'éducation : de trop nombreux profounets manquant de profondeur, descendus de leur estrade, et qui finissent par ne plus transmettre grand chose, c'est-à-dire rien de grand. Je remarque d'ailleurs que ça ne vous gêne pas de cracher dans la soupe - en même temps, votre inculture culinaire le prédisait - puisque que votre message, si j'ai bien compris, c'est de dire que l'école que vous peignez si mal vous a sauvé, vous - ou alors seulement Julie Maroh (?).

Résumé en une phrase, le misérable spectacle qu'offre Abdellatif Kéchiche dans sa vie d'Adel est une morve sidérale qui, en apparence seulement, se bave intello-artiste opposée à la mode - en l'occurrence la mode en peinture qui tracasse Emma qui aima toxiquement l'Adèle mal dégrossie -, et qui est en réalité totalement engluée dans l'outre-modernisme, malpensant, malparlant, malbouffant et malbaisant.

dièse

Mais passons aux qualités du film avant que ses défauts n'aient raison de nos yeux pas bleus. A propos de l'amour, on met enfin le doigt sur une vérité pure et instructive. La vérité à propos de l'amour de l'artiste. Qui se lasse aussi vite qu'il n'est pas tombé amoureux. Qui fabrique une scène de ménage violente, bourrée de cris et d'insultes tous azimuts  - dont une dans la rafale qui aura raison du couple, et nous rappelle que l'attaque reste la meilleure défense de ceux qui s'inspirent de Talleyrand - et donc

tout ces sonores hurlements
pour pas dire qu'il est en faute
l'artiste aux deux bras ballants,
en panne le grand chenapan,
infidèle argonaute,
plus capable de sentiments,
vidé de sienne substance
bonhomme revenu rance,
incapable de se renouveler
sans se remettre à aspirer
une autre qu'il a déjà dans
son collimateur si savant.

L'amour dure trois ans, pour ce genre (entendez : artiste, homme ou femme, hétéro ou homo). Y a-t-il plus pute que l'amour de ce genre de mante religieuse qui oscille entre l'hystérie et la perversion narcissique ?

Dans la configuration que l'on nous propose, il faut comprendre que la femme enceinte - et en grossesse avancée -  présente l'atout rare de l'enfant qu'elle peut apporter à un couple lesbien, et dont le ventre rond relance l'inspiration de l'artiste peintre en mal de muse. Attrait face auquel Adèle ne fait pas le poids, et n'en est mise au courant qu'a posteriori, preuve que la décision est prise sans elle et n'a pas pour base son infidélité pressentie - il fallait bien trouver un prétexte - en l'occurrence masculin - qui somme toute tardait à venir. Au fait, quelqu'un sait qui est le père ?

Pour boucler la boucle, il faut se demander si vous, Abdellatif Kéchiche, n'êtes pas davantage dans le profil d'une Emma manipulatrice que d'une Adèle niaise dont la consonance ne berne plus à la fin du film.

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Il y a pour finir le naturisme. Le naturisme de Kéchiche est fortement appuyé par l'absence de maquillage des actrices. Adèle rougit mieux sans maquillage, cela ne fait aucun doute, bravo. On pense à une Sophie Marceau adolescente aux joues rougissantes. Mais le déséquilibre entre les actrices est dommageable : là où Adèle est présentable, avec de jolis cils naturels (d'ailleurs bien plus esthétiques ainsi que recouverts de mascara pour le spectacle de danse africaine), Léa Seydoux avait besoin d'un minimum... quand même.

Avant de partir, il nous faut souhaiter que si vous aviez le malheur de récidiver avec les chapitres suivants, de grâce, essayez de faire montre d'un chouïa d'honnêteté intellectuelle.

 

Jana Hobeika
Paris, le 10 novembre 2014

 

 

Vous ne refuserez pas un petit tour dans la boîte à Q


http://www.youtube.com/watch?v=gN63ZCgabZs

 

 

> Pour une critique de convenance et morve friendly :
http://www.huffingtonpost.fr/marine-le-breton/critique-la...

http://www.petitelucarneetgrandecran.com/article-la-vie-d...

 

> Bande annonce :
http://programme-tv.premiere.fr/film/la-vie-d-adele-chapitres-1-2
http://www.youtube.com/watch?v=PC9epD2tRgQ

 

lundi, 03 novembre 2014

Considérations sur l'argent - Le Marchand de Venise - Shakespeare, Al Pacino, Jeremy Irons

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Film : Le Marchand de Venise (2004, durée 2h18)

Réalisateur : Michael Radford

Antonio le marchand de Venise et protecteur d Bassanio (Jeremy Irons), Bassanio le protégé d'Antonio et prétendant de Portia (Joseph Fiennes), Leonardo son serviteur (Tony Schiena), Lorenzo l'ami de Bassanio et amoureux de Jessica (Charlie Cox), Gratiano (Kris Marshall)

Shylock l'usurier juif (Al Pacino), Jessica sa fille amoureuse de Lorenzo (Zuleilha Robinson), Lancelot Gobbo son serviteur (Mackenzie Crook)

Portia (Lynn Collins), Nerissa sa dame de compagnie (Heather Goldenhersh)

British Academy Film Award des meilleurs costumes.

 

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Voix off : Au XVIème siècle, les juifs étaient exclus, même à Venise, cité pourtant la plus puissante et la plus libérale de toute l'Europe. La loi les condamnait à vivre reclus dans la vieille fonderie, ou "Geto", de la ville. A la tombée de la nuit, la porte était fermée et gardée par les chrétiens. Tout homme sortant du ghetto pendant la journée devait s'affubler d'un chapeau rouge en signe de confession juive.

Des passants : Usurier ! Usurier !

Voix off : Les Juifs étaient interdits de propriété. Ils pratiquaient alors l'usure, le prêt d'argent à intérêt, ce qui était contre la loi chrétienne. Les Vénitiens les plus cultivés fermaient les yeux, mais les croyants invétérés qui haïssaient les Juifs, eux, leur réservaient un autre sort...

Un homme : Le juste qui obéit à la loi, ne pratique ni l'usure ni ne prend quelconque intérêt, refuse toute iniquité et fait preuve d'un jugement vrai face à un autre homme. S'il respecte mon accord et reste fidèle à l'engagement pris, alors lui et lui seul peut continuer à vivre. Mais s'il pratique l'usure et prend un intérêt, peut-il vivre, celui-là ? Non ! Il ne le peut pas ! S'il commet l'un de ces sacrilèges, alors il doit mourir, car ainsi le veut Dieu. Et pourtant, le vol et le brigandage sont votre pain quotidien. Car l'usurier est un voleur qui mérite la potence sept fois plus que les voleurs ordinaires. De vos pieds et pécheurs vous piétinez un à un tous les commandements de Dieu !

 

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vendredi, 03 octobre 2014

SL - et octosyllabe

 

Ceci est un nu.
Pas simplement au sens visuel.
Une biographie à la fois romancée et réaliste, qui par essence met à nu.
On peut justement penser à celle
par Anne Fontaine sur Chanel .

YSL se confesse ici en peintre raté.
Le film peut lui-même être regardé comme une peinture, un portrait, au final un nu,
livré par un réalisateur qui serait lui-même un autre peintre raté.
Mais un mélomane averti, la narration est
étoffée de chefs-d’œuvre.
Concerto de Mozart.  Ave Maria de Schubert.  Stabat Mater de Pergolèse.
Nos oreilles sont reconnaissantes quand cinéma et musique se rencontrent.
Bravo à ceux qui savent mêler la musique aux images et aux mots.


Rien ou presque n'est épargné, pas d'économie, tout veut être dit. D'où 2h30.
Le rapport tortueux à la mère, la filiation impossible au père,
et inversement le canidé plus qu'ami de l'artiste.
Le Travail, l'entreprise, la possession.
Et la nuit, l'homosexualité multipliée, les femmes annexes,
avec en fond le trio alco-ciga-médoc.

¤

Surtout l'appartenance à la famille intemporelle des artistes de génies
dont la moindre interaction s'apparente à un choc de titans.

Les misogynes de génie
- que de trop nous le savions -
ont le don inavouable
de mettre en beauté les jolies,
tout en restant incapables
de (re)connaître leur raison.
Et l'abîme reste infranchi.

¤

 Le bémol est l'irrégularité du casting. On note Helmut Berger.
 

Jana Hobeika

 

YSL, yves saint laurent

 

Film : SL (2014, durée 2h30)

Réalisateur : Bertrand Bonello

Yves Saint Laurent (Gaspard Ulliel, Helmut Berger), Pierre Bergé (Jérémie Renier), Loulou de la Falaise (Léa Seydoux), Jacques de Bascher (Louis Garrel), Anne-Marie Munoz (Amira Casar), Betty Catroux (Aymeline Valade), Mme Duzer (Valeria Bruni Tedeschi)

 

YSL, yves saint laurent

YSL, yves saint laurent

YSL, yves saint laurent

YSL, yves saint laurent

 

 


http://www.youtube.com/watch?v=vhkSXbmm-uQ

 

vendredi, 05 septembre 2014

Sade à haute voix par Huppert

 

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http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Donatien_Alphonse_Fran%C3%A7ois_comte_de_Sade_dit_le_marquis_de_Sade/141980

 

Extrait de "Le plaisir de lire Sade", Raphaëlle Rérolle, Le Monde, samedi 28 juin 2014 :

Il y a quelque ironie à rencontrer Isabelle Huppert dans les salons de l'Hôtel de l'Abbaye, à Paris, pour parler du marquis de Sade : c'est peu dire que les livres du "Divin Marquis" (1740-1814) sentent le soufre. 

 

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http://teemix.aufeminin.com/stars/isabelle-huppert/album973933/isabelle-huppert-album-du-fan-club-23286290.html#p24

 

L'actrice évoque, pour Le Monde, la lecture qu'elle doit faire des textes de Sade, le 28 juin, à Spolète, en Italie, dans le cadre du Festival des deux mondes. Cette manifestation, qui se tient du 27 juin au 13 juillet, mêle musique, théâtre, art et littérature, avec notamment une belle programmation de poésie persane. Isabelle Huppert lira un montage de textes réalisé par Raphaël Enthoven. Il s'agit d'extraits de Justine ou les Malheurs de la vertu et de Juliette ou les Prospérités du vice, deux romans parus en 1791 et en 1801. La première, jeune orpheline, tente de défendre sa vertu contre les violences infligées par les hommes croisés sur sa route. La deuxième expérimente toutes les formes de dépravation et se livre à une attaque en règle contre la morale et la religion. Laissons la parole à la comédienne.

"Je n'ai pas ressenti de difficulté particulière à lire ces textes ou à les assumer. Dans la lecture, il y a une mise à distance. La voix me fait incarner les personnages de Justine et de Juliette. Donc, cela fait diversion à la violence que peut engendrer la lecture silencieuse : c'est un être vivant qui parle. Justine ou les Malheurs de la vertu et Juliette ou les Prospérités du vice permettent des identifications à ces jeunes filles, contrairement à ce qui se passerait avec des personnages des Cent vingt journées de Sodome, un texte nettement plus radical !

L'histoire de Juliette est assez conceptuelle, mais celle de Justine est très descriptive, y compris topographiquement. Il y a un suspense, une naïveté. C'est pathétique, bien sûr, mais aussi très drôle. Il est certain que la plupart des gens ne voient pas Sade comme un auteur comique, mais la chose que je ressens en le lisant, c'est l'humour.

Dans le public, les gens l'entendent d'ailleurs un peu comme un récit picaresque, surtout du côté de Justine. Il s'agit de véritables aventures, elle passe d'un lieu à l'autre, on imagine le paysage, le temps qu'il fait. Il y a quelque chose d'absolument terrifiant dans son récit, mais ce que fait ressortir la lecture, c'est la naïveté, la confiance aveugle qu'elle met à chaque fois dans ceux qui la tourmentent. il y a aussi chez Sade un comique de l'excès, une telle accumulation de déboires qu'ils finissent par devenir drôles.

La mise en parallèle des textes est brillante. Le montage de Raphaël Enthoven oppose les destins de Justine et de Juliette, leurs attitudes face à la vie, l'une éclairant constamment l'autre. Avec Sade, il y a l'effroi qu'on peut ressentir sur le fond, mais il y a aussi le plaisir d'une langue très voluptueuse.

 

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http://www.laforgecir.com/Artistique/Projets-en-cours/portrait-isabelle-huppert/portrait-isabelle-huppert.fhtm

 

J'ai ajouté au début une lettre d'amour envoyée à Sade par sa belle-sœur, pour montrer qu'il était quelqu'un à qui on envoyait ce genre de lettres très amoureuses. D'ailleurs, quand il fut pour la première fois condamné à mort, il est parti pour l'Italie avec cette belle-sœur. Et n'oublions pas qu'il s'intéressait beaucoup au théâtre. Amoureux d'une comédienne, il fit restaurer un petit théâtre à l'intérieur du château de Saumane, dans le Vaucluse, où il avait passé une partie de son enfance.

Ce qui est intéressant dans la lecture, c'est de mettre le spectateur dans un état de découverte. Certains connaissent les textes, d'autres non. Moi, je fais en sorte de les découvrir plus ou moins en même temps qu'eux. Je ne prépare pas du tout : je lis l'ensemble une fois ou deux, pas plus. Je ne prévois pas de faire une rupture à un endroit plus qu'à un autre, de mettre tel ou tel ton. Cela donne une sorte de fraîcheur  la lecture, en créant un effet de surprise, une forme de naturel. Je lis différemment chaque fois, de même qu'au théâtre je joue différemment tous les soirs.

C'est un exercice que je n'ai pas souvent pratiqué. J'ai un jour lu, à Paris, des pages de Maurice Blanchot, à la Cinémathèque, c'était L'Attente, l'oubli, des textes de Patti Smith et de Julia Kristeva, à l'Odéon et, pour la télévision, des textes de Nathalie Sarraute. Celle-ci disait tout le temps que ses écrits étaient faits pour être dits à haute voix. Elle trouvait d'ailleurs que je les lisais trop vite et elle n'était pas très contente !

En lisant à haute voix, j'ai l'impression qu'en peu de temps j'arrive à transmettre un texte. Ce n'est pas vraiment difficile, mais il me semble que, quand on lit, on fait tout de même un peu plus que lire. Il ne s'agit pas non plus d'aller trop loin dans l'interprétation, ce n'est pas du théâtre. Je respecte une sorte de frontière invisible. Cela se fait de manière intuitive. Même quand on va assez loin, on est tout naturellement limité par la posture et par la feuille qu'on tient dans ses mains ou qu'on regarde. Cette feuille devient une barrière naturelle qu'on ne peut pas franchir. Lorsque je lis, je ne suis pas privée de mon corps, je l'utilise différemment. Cela reste un corps, même dans cette immobilisme partiel.

 

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http://teemix.aufeminin.com/stars/isabelle-huppert/album973933/isabelle-huppert-album-du-fan-club-23286290.html

 

Lorsque j'ai joué dans la pièce 4.48 Psychose, de Sarah Kane, aux Bouffes du Nord, à Paris, je ne bougeais pas, mais je n'étais pas dépourvue de corps, uniquement de mouvement. Dans une lecture, c'est pareil : on a le souffle, les mains, les yeux. Ce qui est intéressant, et qui transforme les choses, c'est la manière dont on joue avec le regard des spectateurs.

Quand vous pensez lecture, vous pensez à des yeux qui ne quittent pas la feuille. Or, moi j'aime bien aller de la lecture à l'adresse : c'est dans ce va-et-vient que se déploie l'art de la lecture. Dès que le regard se pose sur quelqu'un, on peut créer de l'imaginaire, du drame à l'infini. Il faut se dire qu'on s'adresse à un grand nombre et en même temps à une seule personne. A un individu plutôt qu'à une masse informe. C'est le metteur en scène Bob Wilson qui m'a appris cela. Cela permet de se concentrer.

Dans une lecture, on s'en donne à cœur joie, car on est face au public. C'est un peu la situation du gros plan, le rêve de toute actrice. Comme on est tout seul, l'attention n'est pas dispersée.

Et puis, il y a les silences, les temps. IL y a aussi la manière d'intégrer l'espace : on peut faire mille choses, se déplacer. Là, je ne me déplace qu'à un seul moment, un tout petit peu, vers la fin, quand ça devient vraiment très dur. J'ai ressenti le besoin de le faire.

 

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http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Isabelle-Huppert-en-plein-film-d-horreur-dans-le-remake-de-Suspiria-3366266

 

Je ne suis pas une lectrice vorace, mais chronique : je lis tout le temps, quoique pas beaucoup. Cela dit, il m'est difficile d'imaginer la vie sans lecture. Une maison sans livres m'angoisse. Au fond, c'est autant une nécessité qu'un plaisir. Je lis de tout, mais plutôt les romans. Dans un monde idéal, je lirais vraiment tout - toute La Recherche du temps perdu, par exemple, dans l'ordre ! Je me dis que cela doit être bien de s'isoler pendant des jours pour lire Proust ou tout Balzac. Les lectures, ce sont des promesses, c'est aussi bien de les avoir devant soi que derrière. Ce qui compte, ce n'est pas ce qu'on vous raconte, c'est comment c'est raconté.

Les livres qui ont compté pour moi, il y en a beaucoup, mais peut-être que les plus importants sont ceux qu'on lit en premier ou très jeune. Ils font alors figure de romans d'apprentissage, à un moment de la vie où les livres peuvent encore façonner votre vision du monde. Par exemple, quand j'avais 15 ans, j'ai aimé lire Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, entre autres, bien que je ne sache pas si ce texte me ferait le même effet maintenant.

Je me souviens aussi des Mémoires d'une jeune fille rangée, d'où émanaient un enthousiasme, une puissance de vie, une énergie joyeuse qui me plaisaient. J'aimais la liberté de ce livre, par exemple le fait que Simone de Beauvoir pouvait être heureuse en étant seule, quand elle décrivait ses années de professorat à Marseille. Cette indépendance, c'était une découverte.

J'ai été très impressionnée aussi par le premier roman de Doris Lessing, Vaincue par la brousse, qu'elle a écrit à 27 ans. C'est une histoire inspirée de celle de sa mère, où il est question d'une femme blanche qui tombe amoureuse de son boy noir, et qui sombre dans la folie, dans la Rhodésie des années 1940. Cette lecture a précédé le film que j'ai fait avec Claire Denis en 2010, White Material.

Et puis il y a les livres dans lesquels je peux me projeter comme actrice, en y voyant un possible personnage, ce qui m'autorise ainsi  lire de mauvais romans, car on sait bien que ce n'est pas forcément la grande littérature qui fait les meilleurs films. Le saut dans la fiction est très excitant : dans ces cas-là, je ne suis plus une lectrice normale, amis une lectrice actrice. C'est comme si quelque chose prenait feu tout de suite, une sorte d'incendie. Ou un coup de foudre. Je me représente les choses, des images surgissent, dans une sorte de fusion entre soi et ce qu'on est en train de lire. Et cela, bien que je sache très bien que ces livres ne seront presque jamais, ou très rarement transformés en films : ce livre sur lequel vous avez rêvé, ce personnage dans lequel vous vous êtes projeté doivent ensuite faire naître le désir d'un metteur en scène.

Pourtant, cela m'arrive parfois. J'avais jeté mon dévolu sur un livre grâce à Michel Polac qui m'en avait parlé : L'inondation, d'Evgueni Zamiatine, dont j'avais pris les droits. Un petit Dostoïevski, en beaucoup plus sec. Un Crime et châtiment au féminin. Igor Minaiev, metteur en scène ukrainien, l'a réalisé en 1994, c'est un très beau film.

S'il y a un risque à lire Sade, je ne l'ai pas mesuré... Mais il n'y a aucun risque à lire Sade aujourd'hui ! De toute façon, il n'y a vraiment aucun risque à prendre des risque. Je ne sais même pas que ce sont des risques, et cela me donne de la liberté. Il y a une grand part d'inconscience là-dedans. Et peut-être une curiosité qui l'emporte sur tout le reste. Etre curieux, c'est une définition de la vie. Après tout, ça veut dire quoi, se casser la figure ? La peur de rater ? Eh bien, ce n'est pas grave !

De toute façon, le ratage, c'est très subjectif quelle différence faire entre une chose ratée et une chose réussie ? Et puis, une fois que c'est fait, c'est fait : ce qui compte, c'est le plaisir de l'avoir fait.

 

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samedi, 19 juillet 2014

Petit illustré des clichés hollywoodiens

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"Petit illustré des clichés hollywoodiens", Allan Barte, dessinateur :

Source : http://www.greenroomsession.fr/50389-les-cliches-hollywoo...

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Source : Facebook

 

vendredi, 18 juillet 2014

A nous deux - Lelouch, Dutronc, Villeret, Deneuve

 

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Film : A nous deux (1979, durée 1h45)

Réalisateur : Claude Lelouch

Simon Lacassaigne et son père (Jacques Dutronc), Françoise (Catherine Deneuve), Tonton Musique (Jacques Villeret), Tata Musique (Evelyne Kerr), Mimile (Paul Préboist), l'inspecteur Alain (Bernard Crombey), le commissaire Bliche (Gérard Caillaud), le voyou (Daniel Auteuil), la petite fille (Chiara Mastroianni)

 

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Voix off : 1950, la fin d'une grande époque pour les voyous qui avaient un peu trop spéculé sur les désordres de l'après-guerre. Pour le jeune Simon, c'était la dernière soirée de sa vie avec son père. Alors les dernières paroles d'un père, même si elles sont le résultat d'une grande confusion et d'une grande vulgarité, dans la tête d'un enfant de huit ans, ça peut prendre la place du bon sens.

Le père de Simon : Mon fils... C'est le moment où il faut que tu saches que dans la vie il y a trois sortes d'individus. Premièrement, les gagnants, nous. Deuxièmement, les perdants, les autres. Et puis, troisièmement, il y a tout ceux qui se contentent d'un match nul. C'est de ceux-là que viennent les emmerdes.

Tonton musique : Il a raison. On ne peut pas être à la fois bique et bouc.

Une femme : Héééé qu'est-ce-ça veut dire ?

Tonton musique : Ca veut dire qu'on ne veut pas le mettre et se le faire mettre. N'est-ce pas monsieur le marquis ? Mais ça veut dire aussi que, si on a le choix, il vaut mieux le mettre que se le faire mettre.

 

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Voix off sur fond pénitentiaire : Dans un monde qui fait semblant, la vérité est la chose la plus importante. Quand monsieur l'avocat général dit que Simon Chassaigne est un danger pour les honnêtes gens, c'est la vérité. Quand il affirme qu'il le sera toujours, c'est une éventualité. Pour Simon, il n'y a plus qu'une vérité, c'est d'avoir été élevé dans une loi opposée à la nôtre. L'enfance déclenche des automatismes qui nous mènent malgré nous vers le bien ou le mal. Le père de Simon était un des plus grands hors-la-loi de l'après-guerre. Simon a grandi hors la loi. Mon père était avocat, peut-être à cause de lui, j'ai le goût de la justice. Aujourd'hui, c'est nous qui devons enseigner cet automatisme de justice à Simon. L'isolement que vous proposez monsieur l'avocat général, encourage l'égoïsme et la soif de revanche. Il n'est plus question de définir la culpabilité de Simon. Nous savons qu'il est coupable. Mais plutôt d'essayer de savoir s'il peut encore aller à l'école de ceux qui vivent en groupe. Enfin, mesdames et messieurs les jurés, n'oubliez pas qu'ils étaient cinq dans la banque. Simon est seul dans le box. Ce serait humiliant pour la justice de multiplier votre sentence par cinq.

 

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