Questionnaire de Proust

 

 > http://fr.wikipedia.org/wiki/Questionnaire_de_Proust et ses réponses

 

 

Ma vertu préférée.
L'honnêteté intellectuelle et les belles manières. Les bonnes manières sont un prérequis.

 

La qualité que je préfère chez un homme.
La barbe de trois jours, et les cheveux assortis. Droit dans ses bottes. Avec des valeurs, du style et du raffinement. L'air débarqué d'un siècle précédent. Qui ne reprend pas d'une main ce qu'il a donné de l'autre.

 

La qualité que je préfère chez une femme.
Qu'elle me passe ma misogynie, dans les deux sens du verbe : qu'elle m'en passe l'envie ou qu'elle l'accepte.

 

Ma plus grande qualité.
Toujours prête à rendre service et à faire plaisir.

 

Ce que j'apprécie le plus chez mes amis.
La clairvoyance et la bienveillance à mon égard : m'ouvrir les yeux au sens figuré ; que je puisse crier au secours et obtenir une forme de réponse, au mieux qu'ils prennent fait et cause pour moi comme je le fais pour eux.
Que me fréquenter ne se fasse que pour le plaisir, jamais par devoir social. Donc la paresse est une bonne excuse pour décommander. Mais je ne suis pas paresseuse quand on demande à me voir.

 

Mon principal défaut.
Je suis petite, au sens physique et figuré.
On me dit "non conventionnelle" et enthousiaste, ce qui peut compliquer les situations. Disons que j'intellectualise beaucoup et que j'ai peu d'affinités avec la banalité.  

 

Mon occupation préférée.
En un mot : ce blog que vous me faites l'honneur de lire. C'est-à-dire contempler l'art et le partager. Pour cela : écouter Beethov sous les doigts de Glenn Gould ou de Maxence Caron ou me coller au piano pour une après-midi de sonates ; au fond de mon lit avec Dante, Rimbaud ou Baudelaire entre les mains ou à arpenter les ailes peu fréquentées du Louvre ou du musée d'Orsay ; devant un film en noir et blanc entre mes quatre murs ou fondue dans une salle obscure ; et flâner, respirer un parfum puis acquérir un objet ou un livre qui manquait - ou non ! - à mon intérieur. D'où une grande quantité de livres, DVD, CD, partitions et autres babioles artistiques. Il faut avouer l'existence d'une collection de robes, escarpins et autres babioles de femme à base de perles, brillants, dentelles et rubans. Et il y a tous ces savons odorants, ces jolis flacons remplis de parfum et autres bocaux pleins de thés en vrac. 
Maquiller des enfants aux anniversaires et kermesses. Leur apposer des tatouages éphémères. Leur faire fabriquer des poupées, bracelets et autres scoubidous. 
Passer des vidéos en cours à mes étudiants. C'est plus exaltant que de corriger des copies une fois l'estrade vide.
Transcrire des entretiens et des dialogues de films. Retranscrire des manuscrits. Relire et corriger des tapuscrits et des bons à tirer. Chercher et bricoler des illustrations. Réussir moi-même une photo et pouvoir l'utiliser.
Raccommoder des vêtements, en particulier des mitaines.
Être en avance à un rendez-vous chez le psy.
Réussir un plat ou un gâteau.
Ou un poëme.

 

Mon rêve de bonheur.
Le Ciel.
En attendant, une erreur de la banque en ma faveur et les vieilles choses que je peux chiner ou recevoir en cadeau.

 

Quel serait mon plus grand malheur ?
L'Enfer.
Et ici, les œufs à la coque trop cuits et la sangria sans alcool.
Les conducteurs de bus qui roulent à deux à l'heure, les livreurs et chauffeurs de taxi posés en double file alors qu'il y avait moyen de moyenner.
Et puis tous ces virus qui nous clouent au lit ou nous amenuisent et nous font revoir notre emploi du temps à la baisse.

 

Ce que je voudrais être.
Re-connue.

 

Le pays où je désirerais vivre.
Ce sont des villes : Paris, Rome, Venise, Florence, Prague, Vienne. Mettons encore Venise (c'est pour insérer un autre lien). A Paris, il y a en particulier un bassin rectangulaire au Jardin du Luxembourg. Et une cascade au Bois de Boulogne à côté desquels je pourrais construire ma cabane.

 

 

  

La couleur et la fleur que je préfère.
Pourpre : la couleur du sang et du vin. Qui s'étale sur les lèvres, les ongles, et les copies...
La fleur odorante et messagère.

 

L'oiseau que je préfère.
L'albatros. A défaut du condor.

 

Mes auteurs favoris en prose. 
Proust, Baudelaire, Balzac, Céline, Muray, Delerm, Caron, Debluë.

 

Mes auteurs favoris en vers.
Dante, Rimbaud, Apollinaire, Baudelaire, Hugo, de Vigny.

 

Mes héros dans la fiction.
Albator, le capitaine du corsaire.

 

Mes héroïnes favorites dans la fiction.
Chloé de L’écume des jours.

 

Mes compositeurs préférés.
Beethoven, Bach, Chopin, Mozart, Vivaldi, Brahms, Malher. Pas un de moins.

 

Mes peintres favoris.
Rembrandt, Rubens, Raphaël, Titien, El Greco, De La Tour, Delacroix, Poussin, Boticelli, Le Caravage, Turner. Klimt, Blake, Munch, Picasso, Dali. Et d'autres dont je n'ai pas encore contemplé les œuvres.

 

Mes héros dans la vie réelle.
Mon héros dans la vie réelle est descendu de son piédestal et me l'a jeté au visage.
Le deuxième est Guitry, généreux.
Et Glenn Gould, surdoué.

 

Mes héroïnes dans l'histoire.
Lucette Almanzor ép. Destouches, alias Madame Louis-Ferdinand Céline.

 

Mes noms favoris.
Carcassonne, passacaille et palimpseste.

 

Ce que je déteste par-dessus tout.
Le mauvais goût.
Le bruit. Les gens qui parlent fort, de ceux qui beuglent et de celles qui jacassent.
La bêtise. Celle qui se manifeste par l'aveuglement persistant malgré des heures passées à argumenter avec intelligence pour montrer la vérité. Qu'est-ce que j'ai pu en avoir, et combien il m'en reste...
Le bourgeoisisme. Sous toutes ses formes, je crois. Même à petite dose.
Le catholicisme engoncé. Qui récite des préjugés. Qui n'a pas vécu.
Le niveau de français qu'il faut subir aujourd'hui pour communiquer avec nos congénères.
La vaisselle et la poubelle de trois jours. Le faux recyclage que l'on subit en France aujourd'hui.

 

Personnages historiques que je méprise le plus.
Pour anticiper sur la question suivante, les personnages instigateurs et initiateurs de faits guerriers qui font morts et dégâts.

 

Le fait militaire que j'admire le plus.
J'ai une profonde antipathie pour toute forme de conflits, de la scène de ménage domestique au sein du couple qui se connaît, s'aime et blesse là où ça fait le plus mal, à la guerre en passant par les altercations entre passants qui ne se connaissent pas mais s'aboyent généreusement l'un sur l'autre. Je ne comprends pas la guerre ni les guerres. Je manque d'instruction sur le sujet.

 

La réforme que j'estime le plus.
A vue de nez, aucune de celles qui ont été passées de mon vivant. Et je connais peu l'histoire pour pouvoir évaluer les réformes passées.

 

Le don de la nature que je voudrais avoir.
L'ubiquité. La mémoire du beau et l'oubli du laid.

 

Comment j'aimerais mourir.
Plus instruite.

 

État d'esprit actuel.
L'insatisfaction. Mes réponses sont médiocres. Elles ont l'air bien sur le coup, puis elles vont pourrir à vue d’œil.

 

Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence.
Toutes, du moment qu'elles sont admises. Je pardonne sans autre formalité.
Pourvu que je parvienne à constater de la bonté en l'homme, et - si pas affinité - percevoir ses nuances, être emmenée dans ses variations.

 

Ma devise.
Fichtre ! Toute la palette : de l'étonnement à l'admiration.
En prérequis : le temps, pour vivre sa vie ; et le silence, pour entendre la Musique.