lundi, 03 décembre 2012
Gustav - Le salut de l'homme passe par l'art
"Le salut de l'homme passe par l'art."
Documentaire Arte : Mystérieusement Klimt (2012, durée 25 minutes)
Il vivait avec ses deux sœurs et sa mère, il n'a jamais eu d'appartement à lui.
Son père est orfèvre ciseleur, sa mère est enfant des faubourgs viennois. Il est le deuxième d'une fratrie de 7. Il né le 14 juillet 1862 dans un logement modeste de la Linserstrasse à Baumgarten près de Vienne. La famille Klimt déménage souvent. Quand le père a du travail, on habite de petits appartements. Quand il perd son emploi, on doit s'installer dans des baraquements mal famés de la banlieue, et vivre parmi les immigrés, les journaliers et les chômeurs.
A 14 ans, Gustav Klimt a terminé le collège et grâce à une petite bourse, il entre à l'école des arts décoratifs de Vienne où il reçoit une solide formation en dessin et en peinture décorative. Il est excellent élève et savait dessiner avec une précision photographique.
Devenu célèbre en 1897.
Très tôt, il s'est associé avec son frère Ernst et Franz Match, pour créer un atelier de décoration. Ils avaient respectivement 15, 16 et 18 ans. Et ils ont eu du travail. En 1886, Klimt n'a que 23 ans quand ses associés et lui décrochent un gros contrat pour peindre les plafonds du Burg Theater. Ce contrat, ils l'obtiennent par un concours de circonstances. Hans Makart meurt de façon inattendue et les autres grands noms de la profession travaillent sur d'autres édifices du Ring. C'est ainsi qu'on fait appel aux frères Klimt et à leur associé Franz Match pour peindre dix plafonds dans les escaliers du Burg Theater. La rétribution est fixée à la somme exorbitante de 10 000 florins.
Puis ils enchaînent avec un autre chantier, et on peut voir que Klimt prend une autre direction que son frère et Franz Match, c'est le premier pas vers la "sécession".
Au musée des beaux arts de Vienne, Gustav Klimt réalise 13 fresques entre les colonnes et au-dessus des arcs de l'escalier d'honneur. Ses peintures se trouvent à environ 12 mètres du visiteur, une distance trop grande pour percevoir la patte de l'artiste. Il faut y regarder de plus près pour pouvoir comparer son travail avec celui de son frère Ernst et de son condisciple Franz Match, et constater avec quel brio il a surmonté cette tâche extrêmement ardue. Ces motifs de l'Egypte ancienne et de l'antiquité gréco-romaine préfigurent l'œuvre révolutionnaire qu'il accomplira en tant que représentant de l'art nouveau viennois.
1892. Œuvre méconnue du public. Deux billets de 10 et 50 florins dessinés par Gustav Klimt. Et un billet de 5 florins conçu par Franz Match. Ces esquisses ont été soumises à l'appréciation du directoire de la banque et malheureusement elles n'ont pas reçu un très bon accueil. On estimait que ça ne correspondait pas exactement à ce qu'on recherchait. Dessins remisés au placard au motif qu'ils étaient trop simples et pas assez attrayants dans leur conception pour pouvoir être retenus. Bien sûr, ça n'a pas plu du tout à nos deux artistes et d'après un document interne du directoire, Gustav Klimt se serait plaint auprès de l'imprimerie et aurait su se faire entendre. Mais au final, la banque nationale d'Autriche a déclaré qu'elle lui avait déjà payé les 600 florins promis.
Un siècle plus tard, on ébauche des billets de 500 florins à son effigie. Ce projet non plus ne verra jamais le jour.
A la mort de son frère, il cessera de créer pendant plusieurs années, en dépression.
Il n'aime pas voyager mais se rend avec Alma à Venise. Elle épousera plus tard Gustav Mahler. Il ne voyage pas seul mais avec son beau-frère Carl Mohl et un grand cercle d'amis. A Venise, il tombe amoureux d'Alma Schindler. Elle lui donne son premier baiser puis lui remet une photo qu'il affectionne particulièrement. Toutefois les choses se corsent quand Carl Mohl apprend qu'ils se sont embrassés. Voilà que sa belle-fille entame une liaison avec un artiste plus âgé qu'elle. 1899. S'il s'éprend d'Alma, il entretient toujours une relation avec sa belle-sœur, Hermine Klimt. Parallèlement, il tombe amoureux d'Emilie Flöge. En outre, deux mois plus tard, son fils Gustav Hoshitski vient au monde et deux mois après son fils Gustav Zimmerman. Gustav Klimt se trouve donc dans une situation très compliquée. Son aventure avec Alma Schindler s'achève à Venise.
En entrant dans la basilique Saint-Marc, il voit une profusion d'or. C'est seulement après, en poursuivant sa visite, qu'il découvre les somptueuses mosaïques. Cette expérience le marque tellement qu'il décide d'utiliser l'or dans ses peintures. Pas forcément en couche supérieure.
Erotisme franc, sexualité féminine explicite, ses dessins sont perçus indécents. Taxé de pornographie mais lui ne voyait pas les choses ainsi. A ses yeux, l'Eros s'inscrivait dans la grande thématique de la vie. Pour lui, ses dessins qui étaient en général ouvertement érotiques, comportaient toujours une dimension sacrée. Il voyait dans cet érotisme, le mystère de la vie. L'Eros comme mystère de la vie. Bien sûr, beaucoup de dessins étaient très explicites, très sensuels. Il a d'ailleurs été traité de pornographe, ce qui l'a profondément affecté.
En tant qu'artiste, Gustav Klimt était un personnage exposé, et beaucoup auraient aimé l'épier à travers le trou de la serrure. On sait peu de choses sur ce qui se passait derrière la porte de son atelier. Il travaillait 8, 9 heures par jour et il aimait fredonner des lieder de Schubert, tel que der Lindenbaum, le tilleul.
Certains de ses amis rapportent qu'il entrait dans une colère noire lorsque des visiteurs arrivaient à l'improviste. Et après avoir fait l'objet de scandales retentissants, il aurait accroché une pancarte sur la porte de son atelier avec cette inscription : "Inutile de frapper, on ne vous ouvrira pas."
Personne ne l'a jamais vu en train de dessiner. C'était pour lui ce qu'il y avait de plus intime. Certains contemporains racontent qu'il était entouré de modèles en admiration devant lui. Mais ce ne sont que des fantasmes. En fait, il était très discipliné dans son travail.
Réaliser ce genre de dessins dans son atelier est une chose. Le montrer en est une autre. Et on peut se demander qui l'a vraiment vu à l'époque. Sans doute seulement un petit cercle d'intimes. En revanche, la peinture, qui représente le même modèle, a bel et bien été exposé, ce qui n'a pas manqué de bousculer les conventions et les valeurs morales d'alors, et de soulever de vives polémiques. Peut-on montrer une telle œuvre au grand public ?
Il y a eu des restrictions aux expositions de son vivant : interdit aux femmes de moins de 18 ans.
"La parole ne m'est pas familière, surtout quand je dois m'exprimer sur moi-même ou sur mon travail". S'exprimait dans le dialecte viennois. Peu expansif.
Il n'aimait pas voyager. Quand il voyageait, il envoyait des cartes postales à Emilie Flöge, jusqu'à huit par jour.
Elle tenait une maison de couture avec ses sœurs à Vienne. Financièrement autonome.
Il passait ses étés chez les Flöge, loin de Vienne.
1918, attaque cérébrale qui entraîne une paralysie partielle, installé un temps au sanatorium puis à l'hôpital général où il souffre d'escarres et on lui rase sa barba légendaire. Meurt le 6 février 1918 d'une pneumonie développée avec la grippe espagnole.
Masque mortuaire.
"Le salut de l'homme passe par l'art."
08:00 Publié dans Beaux-Arts, Documentaires, Les mots des films, Peinture, Portraits de personnalités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gustav, gustave, klimt, emilie, floge, ernst, franz, match
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