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vendredi, 11 octobre 2013

Dracula - Coppola, Oldman, Hopkins

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Film : Dracula (1992, durée 2h10)

Réalisateur : Francis Ford Coppola

Le comte Dracula (Gary Oldman), Jonathan Harker (Keanu Reeves), Mina Murray (Winnona Ryder), Lucy Westenra (Sadie Frost), Abraham Van Helsing (Anthony Hopkins), les concubines de Dracula (Monica Belluci, Micaela Bercu et Florina Kendrick)

 

¤     ¤     ¤

 

Voix off de Jonathan : J'ai des pensées étranges que je n'ose confesser à ma propre conscience. Le comte, la façon dont il a regardé le portrait de Mina m'emplit d'effroi. Comme si j'avais un rôle à jouer dans une intrigue qui m'est inconnue. 

 

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Le comte Dracula : S'il vous arrivait de quitter ces appartements, n'essayez sous aucun prétexte de trouver le sommeil dans quelque autre pièce de ce château. Il est vieux, il est peuplé de mauvais souvenirs. Je vous aurais prévenu.

Jonathan : Je comprends, soyez-en assuré.

 

Le comte frémit à la vue de la croix que Jonathan porte au cou.

 

Le comte Dracula : N'ayez pas foi en de telles breloques mensongères, nous sommes en Transsylvanie et la Transsylvanie n'est pas l'Angleterre. Nos usages ne sont pas vos usages. A vos yeux, beaucoup de choses vont paraître insolites.

Jonathan : De nombreuses choses m'ont parues insolites durant ce voyage ! Une meute de loups sanguinaires à ma poursuite dans un bleu infernal !

Le comte Dracula : Ecoutez-les donc. Ils sont les enfants de la nuit. Quelle douce musique, n'est-ce pas ?

Jonathan : De la musique ? Ce sont des monstres !

 

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Lettre de Jonathan à Mina : Tout va bien ici. Le comte a insisté pour que je reste un mois afin de lui enseigner les coutumes anglaises. Je ne peux rien dire de plus, à part que je vous aime. A jamais fidèle, Jonathan.

 

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Voix off de Jonathan : Les lettres que j'ai écrites ont sans aucun doute scellé ma perte. Les bohémiens du comte, d'intrépides guerriers dévoués jusqu'à la mort à tous les nobles qu'ils servent, besognant jour et nuit, ils emplissent des caisses de terre décrépite arrachée aux entrailles du château. Elles doivent être expédiées à l'abbaye de Carfax qu'il vient d'acquérir à Londres. Pourquoi remplissent-ils ces caisses de terre ?  

  

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jeudi, 10 octobre 2013

Après l'amour - Isabelle Huppert, Lio, Bernard Giraudeau, Hippolyte Girardot, Yvan Attal

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Film : Après l'amour (1991, durée 1h44)

Réalisatrice : Diane Kurys

Lola (Isabelle Huppert), Marianne (Lio), Rachel (Judith Reval), Anne (Ingrid Held), Elisabeth (Laure Killing)

David (Bernard Giraudeau), Tom (Hippolyte Girardot), Romain (Yvan Attal)

 

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Tom : Tu m'as manquée. J'ai failli t'appeler tous les jours.

Lola : Pourquoi tu l'as pas fait ?

Tom : Parce que c'est bon d'attendre.

[...]

Tom : T'as jamais eu envie de faire un enfant ?

Lola : Non.

Tom : Arrête, à qui tu veux faire croire ça ?

Lola : Non, je me vois pas avec un enfant. Souvent on fait un enfant pour être moins seul, pour sauver une histoire d'amour. Tu crois qu'un jour je vais le regretter ?

Tom : Tout ce que je sais, c'est qu'il vaut mieux regretter quelque chose qu'on a fait plutôt que quelque chose qu'on n'a pas fait, non ?

Lola : ...

Tom : Non ? 

 

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Tom : Je reviens ce soir. Attends-moi. Dors.

 

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Rachel : Qu'est-ce qu'elle a dit Lola quand elle a su que vous alliez avoir un enfant ?

David : Elle a rien dit.

Rachel : Mais c'est ça qui est incroyable ! Une autre femme à sa place, elle serait partie.

David : Elle est pas comme les autres.

Rachel : Mais si, elle est comme les autres. Elle a rien dit pour pas vous perdre, c'est tout.

David : T'as pas mangé ton chausson aux pommes.

Rachel : Quand je suis montée à Paris, j'aurais jamais cru que je rencontrerais des gens comme vous.

David : Qu'est-ce que tu veux faire ?

Rachel : Vous savez pas ce que ça représente pour moi d'être là, ce soir avec vous.

 

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Lola : Pourquoi tu m'as jamais quittée ?

David : Tu m'as jamais demandé. Parce que tu m'as jamais retenu. Oh, je sais pas Lola, il est six heures du matin.

 

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Lola : Vingt-quatre décembre, joyeux Noël, j'ai trente-cinq ans. Je retrouve mes vieux stylos, mes vieux cahiers d'il y a dix ans Et même le waterman que j'avais mordu jusqu'à l'encre quand j'ai fini mon premier livre. J'ai encore le goût de l'encre dans la bouche. Il faut que j'invente, il faut que je travaille, que j'écrive un roman, pas un journal. Je vis pas, je prends des notes, je perds mon temps. Demain matin, j'achète un crayon avec une gomme dessus. C'est décidé, à partir de maintenant j'écris au crayon, et à chaque fois que je dis la vérité, je l'efface.

 

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David : Je peux voir ?

Lola : Non, laisse ! C'est pas fini, je veux pas que tu lises.

David : C'est pour ça que t'y arrives pas. D'habitude tu me racontes au fur et à mesure, et là, je sais pas de quoi ça parle.

Lola : Moi non plus.

David : C'est nouveau, ça. Ca vient de sortir ? Tu dis rien sur moi, j'espère.

Lola : Benh si, ça parle de nous.

David : Alors il faut qu'il se passe des choses terribles, des vrais drames, des séparations. Des larmes, du sang, je sais pas, moi... un meurtre. Imagine le pire. C'est ça qu'il faut écrire. Je vais partir au Brésil, ou alors aux Bahamas. On va se quitter, Lola, on vit plus rien ensemble.T'écris ton livre, tu parles de nous, mais t'es toute seule dans ton histoire.

Lola : Mais je m'en fous de ce bouquin. Je le brûle si tu veux.

David : Pourquoi tu racontes notre histoire ?

Lola : Parce que je veux pas que ce soit fini.

David : Mais c'est fini, Lola... Mets un peu d'humour quand même. Je sais pas moi, invente-lui un amant, hein ? Ils font des choses très con, il l'emmène à Tourcoing. Je déconne. Tu devrais peindre en gris, ça se confondrait avec le ciel.

Lola : Si ça se trouve, je vais rien changer.

David : Pourquoi t'es pas partie en vacances ? Qu'est-ce que tu fais ce soir ?

 

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Lola à Tom : Pourquoi les femmes, quand elles sont amoureuses, ça les rend malades ? Les hommes, ça leur donne la pêche.

 

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Rachel : Vous me faites peur.

Lola : Pourquoi ? 

Rachel : Parce que vous dites la vérité.

 

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Olivier, le fils aîné de David et Marianne : C'est quoi ton travail ? T'es architecte ?

Lola : Non, j'écris.

Simon, le cadet : A qui ?

Lola : A personne. A tout le monde.

 

mercredi, 09 octobre 2013

Coups de feu sur Broadway - Woody Allen

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Film : Coups de feu sur Broadway / Bullets over Broadway (1994, durée 1h39)

Réalisateur : Woody Allen

David Shayne le dramaturge (John Cusack), Helen Sinclair comédienne (Dianne Wiest), Olive Neal (Jennifer Tilly), Cheech (Chazz Palminteri), Julian Marx (Jack Warden), Nick Valenti (Joe Viterelli), Rocco (Tony Sirico), Eden Brent (Tracey Ullman), Sheldon Fendler (Rob Reiner)


 

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Olive Neal : J'en ai marre, j'en ai plus que marre ! J'en ai marre, tu comprends ? Tu peux marcher sur les pieds de tes gorilles tant que tu veux mais moi j'en ai jusque là !

Nick Valenti : Qu'est-ce qu'il y a encore ?

Olive Neal : Je veux pas partager une loge et puis j'en ai plein le dos, tout le monde me bouscule et me piétine ! Y'a pas une pétasse qui sait danser ici alors.

Nick Valenti : C'est la meilleure troupe de New York.

Olive Neal : Mon cul !

Nick Valenti : Oh, ça va, la ferme !

Olive Neal : Mon cul ! Mon cul !

Nick Valenti : Olive, calme-toi, Olive, c'est notre anniversaire.

Olive Neal : Pas du tout, c'est pas notre anniversaire, tu deviens gâteux.

Nick Valenti : Ca fait six mois aujourd'hui.

Olive Neal : Et alors ?

Nick Valenti : Je m'en souviens comme si c'était hier, parce que c'est le matin où on a pété les jambes de Joey Benjamin.

Olive Neal : Six mois !! Six mois, six mois et je moisis toujours dans cette saloperie de trou à rats, moi.

Nick Valenti : Olive.

Olive Neal : Quoi ?

Nick Valenti : J't'ai apporté quelque chose.

Olive Neal : Qu'est-ce que c'est ?

Nick Valenti : Ouvre-le.

Olive Neal : Non, toi ouvre-le, tu vois pas que j'me change.

Nick Valenti : Bon, j'vais l'ouvrir. Tiens, regarde.

Olive Neal : Qu'est-ce que c'est ?

Nick Valenti : Des perles. Non mais de quoi ça a l'air ?

Olive Neal : Les perles, c'est blanc !

Nick Valenti : C'est des perles noires.

Olive Neal : Tu te fous de moi ? J'ai jamais entendu parler de perles noires !

Nick Valenti : T'en as jamais entendu parler, ça veut pas dire que ça existe pas.

Olive Neal : Dis donc, pour qui tu m'prends ? Pour une conne !? Des perles noires, tes perles noires, on les a probablement pêchées dans une huitre défectueuse.

Nick Valenti : Mais ces perles sont pas malades, Olive, parce que les perles noires c'est fait pour être noir. Allez ma poulette, sois pas comme ça. Tu sais bien que j'suis fou d'toi.

Olive Neal : Si t'es tellement fou de moi, Nicky, pourquoi tu m'fais pas sortir de cette troupe pouilleuse, hein ? J'suis venue à New York pour être actrice, j'ai des dons pour faire actrice.

Nick Valenti : Mais oui, ma belle, tu seras une grande actrice, une promesse est une promesse. Allez-allez, vas vite t'habiller, j'tamène à Harlem.

Olive Neal : Au Cotton Club !?

Nick Valenti : Oui, ma belle.

Olive Neal : D'accord ! 

 

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David Shayne : Non, mais j'te l'dis, ils lisent ma pièce et elle leur fait peur.

- C'est sans rapport, c'est sans rapport !

David Shayne : C'est pas sans rapport !

- Ce que je te faire remarquer, c'est qu'aucun véritable grand artiste n'a été reconnu comme tel de son vivant. Prends Van Gogh ou Edgar Allan Poe. Poe est mort de froid et dans la misère avec son chat enroulé sur ses pieds.

- Tu vois, David, ne désespère pas, on te produira peut-être à titre posthume.

- Tu sais, j'ai jamais eu une pièce de moi montée, et c'est vrai hein, et j'écris une pièce par an depuis maintenant vingt ans.

David Shayne : Oui, ça c'est parce que tu es un génie. Et la preuve, c'est que pour monsieur tout-le-monde comme pour les intellectuels, ton œuvre est totalement incohérente, donc tu es un génie.

- Nous avons tous nos heures de doute, tu sais. Tiens, je peins une toile par semaine, moi. J'y jette un seul coup d'oeil et je la lacère à coups de rasoir.

- C'est ce qu'il y a de mieux à faire dans ton cas.

Elise : Moi j'ai foi en tes pièces, David. J'ai toujours eu foi.

David Shayne : Elle a foi en mes pièces parce qu'elle m'aime.

Elise : Non, c'est aussi parce que t'es un génie.

David Shayne : Quand je pense qu'il y a dix ans, j'ai kidnappé cette femme, je l'ai arrachée à une belle existence bourgeoise à Pittsburgh et depuis, je lui fais mener une vie de chien.

- Elise, crois-moi, si c'est un type bien, cramponne-toi. Vous savez, l'erreur que nous faisons, nous les femmes, c'est de tomber amoureuse de l'artiste. Eh, vous écoutez les gars ? On tombe amoureuse de l'artiste, pas de l'homme.

- Je trouve pas que ce soit une erreur. On peut pas différencier. Disons qu'il y a le feu, une maison qui brûle, et que vous pouvez vous précipiter et sauver seulement une chose, soit l'unique exemplaire des œuvres de Shakespeare ou un quelconque être humain anonyme. Qu'est-ce que vous faites ?

David Shayne : On n'a pas le droit de priver le monde de ces chefs-d'oeuvre.

- C'est insensé, il faut partir du principe que la vie des gens est un objet inanimé.

- C'est pas un objet inanimé, c'est de l'art. L'art c'est la vie. L'art ça vit.

 

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David Shayne : Flender ! Flender, réveille-toi, c'est David Shayne. Il faut que je te parle. Je t'en prie, Flender. Flender !

Flender : Ha ha ha, regardez qui est là, la coqueluche de Broadway. "Moi, je n'écris pas des succès, mes pièces sont de l'art, expressément écrites pour ne pas être produites."

David Shayne : Oui, Elise est là ?

Flender : Non, elle est pas là.

David Shayne : Je crois que si.

Elise : Je te félicite de ton succès, David, j'ai toujours cru en tont talent.

David Shayne : Oui, eh bien tu avais tort. Il faut que je te pose une question.

Elise : Quoi ?

David Shayne : Tu aimais en moi l'artiste, ou l'homme ?

Elise : Les deux.

David Shayne : Même s'il devait s'avérer que je ne suis pas vraiment un artiste ?

Elise : Je pourrais aimer un homme qui n'est pas un vrai artiste, mais je pourrais pas aimer un artiste qui n'est pas un vrai homme.

Flender : eh mais-mais, c'est horrible tout ça, parce qu'elle est avec moi maintenant!

David Shayne : C'est ça que tu veux, être avec Flender ? Tu veux être avec Flender ?

Elise : Hey ! Flender est un très bon amant.

Rita, d'une fenêtre de l'immeuble en face : J'ai couché avec Flender. Il était tout juste passable.

Elise : C'est vrai ?

Flender : Rita, Rita, s'il te plaît, mais qu'est-ce que tu racontes ? C'était il y a des années, pendant ta période amours libres.

Elise : Je pense que c'est relatif. Avec moi, il est formidable.

Rita : Très intéressant. Tu parles pure mécanique ou quoi ?

Elise : Il a une technique prodigieuse.

Flender : Prodigieuse.

David Shayne : Là, tu confonds sexe et amour !

Rita : Non, pour moi, l'amour va très profond. Le sexe ne va qu'à quelques centimètres.

Pfendler : Vous, vous êtes tous à côté de la plaque. Vous negligez le fait que je donne du plaisir plusieurs fois par jour !

Rita : Allons, Flender, qu'est-ce que la quantité a à voir dans tout ça ?

Flender : La quantité, la quantité conditionne la qualité ?

David Shayne : D'après qui ?

Flender : Karl Marx !

Rita : Ah, alors, si on se met à parler économie.

Flender : Le sexe c'est "économie".

David Shayne : Foutaises. Elise, viens, descends, je veux te parler. Elise, je t'aime, je veux te voir descends.

Elise : D'accord.

Flender : Quoi ? Qu'est-ce que ça veut dire "d'accord" ? Qu'est-ce que je deviens, moi ?

Elise : T'es génial, Flender, mais c'est inutile. Je ne guérirai jamais de David. Tu as bien dû te rendre compte qu'à chaque fois que j'ai un orgasme, je crie "David ! David !"

Flender : J'avais compris que tu disais "va vite ! va vite !"

Rita : Flender, fiche-leur la paix, voyons. Tu ne vois pas qu'ils s'aiment tous les deux.

David Shayne : C'en est fini de tout ça. Fini de vivre dans des mansardes, de manger du fromage et de boire de la vinasse en discourant sur l'art dans des cafés, c'est fini. Je t'aime. Je veux qu'on se marie, on va retourner à Pittsburgh...

Elise : Mais tu es une vedette. Ta pièce est un succès.

David Shayne : ... j'enseignerai, on aura des gosses. 

Elise : Pourquoi est-ce que soudain tu as changé ?

David Shayne : Parce que j'ai bien trop perdu de temps, parce que je t'aime

Elise : Mais tu es un artiste.

David Shayne : Non, pas du tout, pas du tout. Je t'expliquerai ça quand on sera dans le train pour Pittsburgh. Il y a deux choses dont je suis bien certain : primo je t'aime, et secondo je suis pas un artiste. Ca y est, je l'ai dit, je me sens libre. J'sui pas un artiste... Veux-tu m'épouser ?

Elise : Oui.

 

mardi, 08 octobre 2013

Les frères Grimm

 

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Film : Les frères Grimm (2005, durée 1h59)

Réalisateur : Terry Gilliam

Wilhelm Grimm (Matt Damon), Jacob Grimm (Heath Ledger), le général Delatombe (Jonathan Pryce), Angelika (Lena Headey), Cavaldi (Peter Stormare), Dax (Bruce MacEwen), Letorc (Julian Bleach), la reine au miroir (Monica Belluci), le Petit Chaperon rouge (Alena Jakabova), le garçon d'écurie (Harry Gilliam), le maire (Roger Ashton-Griffiths), Jacob enfant (Jeremy Robson)

 

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Wilhelm Grimm : Angelika, il y avait une force occulte dans la forêt, enfin, dans la tour ?

Angelika : Mon père nous y emmenait souvent.

Wilhelm Grimm : Où est-il maintenant ?

Angelika : Il est mort.

Wilhelm Grimm : Oh !

Angelika : L'hiver dernier. On dit que les loups l'ont emporté.

Wilhelm Grimm : Les loups !?

Jacob Grimm : Si vous refusez de nous guider, nous donnerez-vous une carte au moins ?

Angelika : Une carte ne servirait à rien.

Jacob Grimm : Parlez pour vous, mademoiselle Graus. Parce que nous, on sait lire.

Wilhelm Grimm : Allez viens, Jacob.

Angelika : Vous croyez tout savoir !? J'ai été à la ville ! Mon père a réussi à économiser afin que je puisse avoir une bonne éducation !

Wilhelm Grimm : Ah oui, oh si tu veux mon avis, c'était de l'argent gaspillé.

Angelika : Vous avez raison ! Après sa mort, mes sœurs sont restées seules, les premières à avoir été enlevées.

Wilhelm Grimm : Oh, c'est pour ça qu'on vous dit maudites.

Angelika : Veuillez me dire, ô célèbres frères Grimm, comment vous allez réussir à nous sauver ? Je crois que je vais plutôt chercher toute seule.

 

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Le général Delatombe : Je vous salue, car cette brillantissime présence illumine la forêt allemande, havre de... d'ignorance et de superstition.

 

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Cavaldi : Oooh, oooh, mon général, oooh, oooh. Guten tag ! Bongiorno ! Bonjour, voilà ! Voilà, bonjour à tous ! Général, vos soldats, euh, euh, finito. Ils sont morts, tous. C'est par chance que j'ai survécu. Regardez, regardez ! Là, vous voyez, cette... cette égratignure ? Toute tou-tou-tou-toute petite é-gra-ti-gnure ? Una, ah, uh... una, uh... uuuuuh....

Le général Delatombe : Nous commencerons par la bisque de homard.

 

samedi, 14 septembre 2013

Noce blanche - Bruno Cremer, Vanessa Paradis

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Film : Noce blanche (1989, durée 1h32)

Réalisateur : Jean-Claude Brisseau

François Hainaut professeur de philosophie (Bruno Cremer), Mathilde Tessier élève (Vanessa Paradis), Catherine Hainaut son épouse et libraire (Ludmila Mikaël), Carpentier (François Négret), le concierge à Dunkerque (Jean Dasté), la conseillère d'éducation (Veronique Silver), le surveillant (Philippe Tuin)

César du meilleur espoir féminin pour Vanessa Paradis.

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Mathilde : J'ai eu un peu peur tout à coup, peur que tu sois plus là. Là-bas, j'arrivais presque plus à penser à autre chose qu'à toi. Je tournais en rond, j'allais au téléphone.  Tout le monde m'était indifférent. Ma mère à moitié morte et défigurée par la souffrance, même mon père et même mes frères. J'arrive plus à me passer de toi. Flanque ta femme à la porte.

François : C'est pas possible.

Mathilde : Alors quitte-la. On vivra chez moi, c'est pas grand mais on déménagera si tu veux.

François : C'est pas possible.

Mathilde : A cause du lycée ?

François : Tu as dix-sept ans.

Mathilde : Et alors ?

François : Dans dix ans, je serai déjà un vieillard.

Mathilde : C'est quand tu me parles comme ça que tu l'es. De toute façon, tu en connais beaucoup des couples qui tiennent longtemps ? Regarde autour de toi. C'est toi que j'aime. Que tu sois âgé, gros, maigre, malade, vieillissant n'y changera rien. C'est profond en moi. De toute façon, où on sera dans dix ans ? Morts si ça se trouve, toi, ou moi. Je t'aime comme j'ai jamais aimé. C'est toi qui a fait de moi une femme. Et tu vois pas que je te supplie.

François : Et on vivra de quoi, d'amour et d'eau fraîche ?

Mathilde : Ce sera romantique. Qu'est-ce que tu veux dire ?

François : Jamais personne n'acceptera qu'un prof de mon âge aille avec une de ses élèves. Sans compter que tu es mineure.

Mathilde : Mais demande ton changement dans une autre ville ? S'il le faut, pour les autres je ferai semblant d'être ta fille. Ou je me cacherai. Pour que personne me voit, je resterai enfermée, comme une recluse. J'ai plus d'orgueil, j'ai plus rien, pourvu que je reste avec toi tout le temps.

François : Ca ne durerait pas deux mois.

Mathilde : Rappelle-toi, un jour tu m'as dit que personne pouvait savoir ce que la vie pouvait lui réserver, que le manque de confiance, que le désespoir étaient des marques d'orgueil. Tu m'as dit qu'il fallait rester vierge devant la Providence. Alors... les autres peuvent penser ce qu'ils veulent, nous on est différents. Il nous faut notre voie à nous. Aie confiance en moi, et en la vie.

François : Je n'ai pas le droit de te prendre ta vie.

Mathilde : Ca veut dire que t'as pas le courage de quitter ta femme pour partager ta vie avec moi. On va faire l'amour une dernière fois. Après il restera rien. Si on a encore besoin de se voir seuls.

 

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mardi, 10 septembre 2013

La fièvre au corps - William Hurt, Kathleen Turner

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Film : La fièvre au corps / Body Heat (1981, durée 1h55)

Réalisateur : Lawrence Kasdan

Ned Racine avocat en Floride (William Hurt), Matty Walker femme mariée (Kathleen Turner), monsieur Walker le riche mari (Richard Crenna) 

 

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Ned : Vous pouvez rester avec moi si vous voulez, à condition que vous ne me parliez pas de la chaleur.

Matty : Je suis une femme mariée.

Ned : Ca veut dire quoi ?

Matty : Ca veut dire que je ne cherche pas de compagnie.

Ned : Vous auriez dû dire "Je suis une femme mariée et heureuse".

Matty : Il n'y a que moi que ça regarde.

Ned : Quoi ?

Matty : Si je suis heureuse ou non.

Ned : Vous êtes vraiment heureuse ?

Matty : Vous, vous êtes un peu lourd. C'est un défaut qui me plaît.

Ned : Qu'est-ce qui vous plaît encore ? La paresse ? La laideur, la luxure ? J'ai tous les défauts.

Matty : Vous n'êtes pas paresseux. Dites-moi, ce genre de baratin, ça marche avec combien de femmes ?

Ned : Uniquement avec celles qui n'ont pas beaucoup vécu.

Matty : Ca me rassure. Je me demandais si j'étais encore dans le coup.

Ned : Vous voulez que je vous offre un verre ?

Matty : Je vous l'ai déjà dit, j'ai un mari.

Ned : Je lui en offrirai un à lui aussi.

Matty : Il n'est pas en ville.

Ned : Vous avez un mari idéal. Nous allons boire à sa santé.

Matty : Il ne vient que pour le week-end.

Ned : Alors là, il commence à me plaire de plus en plus. Il faut vite prendre votre décision parce que dans une demi-heure, je vais m'énerver, je vais me tirer.

Matty : Vous voulez m'offrir quelque chose ?

Ned : Oui.

Matty : Alors je veux une glace.

Ned : A quoi ?

Matty : Cerise.

Ned : (au glacier) Cerise, mettez-en deux... Vous n'êtes pas de Miranda Beach. Je vous aurais remarquée.

Matty : Cette ville est si petite que ça ?

Ned : Oh... Pine Heaven ? Vous devez habiter Pine Heaven. Au bord de la plage. Vous avez une villa.

Matty : A quoi voyez-vous cela ?

Ned : Vous avez le style Pine Heaven.

Matty : Le style Pine Heaven, c'est quoi ?

Ned : Petite fille gâtée.

Matty : Je suis gâtée, c'est vrai Je suis gâtée. Et pas vous ?

Ned : Moi ? Je rêve d'être gâté. Je rêve d'une femme qui s'occuperait de moi, une femme qui me masserait mes muscles fatigués, qui me ferait mon lit.

Matty : Alors mariez-vous.

Ned : Je parlais juste pour ce soir.

 

Matty en tache son chemisier avec sa glace.

 

Matty : Oh ! Benh bravo Matty.

Ned : Matty ? J'adore. C'est juste sur votre cœur.

Matty : Ca me rafraîchit. Avec la chaleur qu'il fait.

Ned : Je vous ai interdit de parler de la chaleur.

Matty : Vous voulez bien m'apporter une serviette en papier ? Trempez-la dans l'eau fraîche.

Ned : Tout de suite. Je vais même vous enlever la tâche.

Matty : Vous ne voulez pas la lécher ?

 

Il part aux latrines. A son retour, elle n'est plus là.

 

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Matty : Mais qui je vois ? Ca alors, c'est une coïncidence.

Ned : Je vous connais ?

Matty : L'homme qui interdit que l'on parle de la chaleur. C'est dommage, je vous aurais parlé de mes mobiles.

Ned : Vos mobiles ?

Matty : Chez moi, j'ai des mobiles musicaux. Dès qu'ils se mettent à tinter, je sors en espérant un peu d'air frais, c'est ce qu'ils veulent dire d'habitude. Mais pas cette année. Cette année, l'air est si lourd.

Ned : Comme quelqu'un que je connais ?

Ned, au barman : Un bourbon quelconque avec de la glace.

Ned : Vous en voulez un autre ?

Matty : Oui. Que faites-vous à Pine Heaven ?

Ned : Je suis pas un plouc, je suis allé jusqu'à Miami une fois.

Matty : C'est curieux comme certains hommes, dès qu'ils sentent une proie, la traquent comme des chiens.

Ned : J'en suis pas à ce point-là.

Matty : Comment vous vous appelez ?

Ned : Ned Racine.

Matty : Matty Walker.

Ned : Oh, ça va ?

Matty : Oui, très bien. Ma température normale est entre 38 et 39. Ce n'est pas grave, c'est quelque chose dans le moteur.

Ned : Vous avez peut-être besoin d'une révision ?

Matty : Ne me dites pas que vous avez l'outil qu'il faut.

Ned : Je ne parle pas comme ça.

Matty : Comment m'avez-vous trouvée ?

Ned : Il n'y a qu'un bar à Pine Heaven.

Matty : Vous n'auriez pas dû venir. Vous repartirez déçu.

Ned, voyant une brochette d'hommes qui le regardent éberlués : Qu'est-ce que j'ai fait ?

Matty : Ils ont tous voulu s'asseoir à côté de moi. Vous êtes le premier que j'ai laissé faire.

Ned : Vous venez si souvent que ça ?

Matty : Beaucoup d'hommes sont des enfants.

Ned : Vous devriez rester boire chez vous.

Matty : Trop triste.

Ned : Vous ne devriez pas vous habiller comme ça.

Matty : J'ai une blouse et une jupe, je ne vois pas ce que vous voulez dire.

Ned : Alors vous devriez changer de corps.

Matty : Il y a des moments, je ne sais pas. J'en ai tellement marre de tout que je finis par m'en foutre. Est-ce que vous me comprenez, Ned ?

Ned : Je sais qu'il y a des moments où il y a tellement de merde qui me tombe dessus qu'il faudrait que je porte un chapeau.

Matty : Oui, vous me comprenez. Il va falloir que je vous laisse, je dois rentrer.

Ned : Je vous ramène.

Matty : Non, j'ai une voiture.

Ned : Alors je vous suis. Je veux voir les mobiles.

Matty : Vous voulez voir les mobiles ?

Ned : Je veux entendre leur musique.

Matty : C'est tout. Je vous laisse venir mais c'est tout.

Ned : J'ai horreur des complications.

Matty : Je viens souvent dans ce bar. Il peut m'arriver de passer y prendre un verre avec mon mari. Ca ne vous gêne pas de sortir avant moi, m'attendre dans votre voiture ? Je sais que ça semble idiot.

Ned : Qui croyez-vous tromper avec cette comédie ? Ils ont bien vu que vous me draguiez.

 

Elle le gifle.

 

Matty : Fichez-moi la paix maintenant.

 

Elle s'assied à une table seule. Il part.

 

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Ned : C'est aussi bien que chez moi... Pas de bonne ?

Matty : Elle rentre chez elle le soir.

Ned : Vous n'avez pas peur de rester seule ?

Matty : Non.

Ned : Alors c'était vrai, les mobiles. Qu'est-ce que c'est ?

Matty : Une tonnelle.

Ned : Non, non, là-bas.

Matty : La remise à bateau.

Ned : Qu'est-ce qu'il y a dedans ?

Matty : Un bateau... C'est le foutoire là-dedans, il y a, il y a juste une vieille barque, des rames, des chaises longues, des trucs comme ça... Vous devriez vous en aller maintenant.

Ned : Je viens juste d'arriver.

Matty : Vous avez vu les mobiles alors allez-vous en... Je suis vraiment désolée, je n'aurais pas dû vous laisser venir.

Ned : Vous n'êtes pas aussi forte que vous voulez le faire croire.

Matty : Non, je suis faible.

 

Elle l'embrasse à peine, ferme la porte et le laisse dehors. Il marche jusqu'à sa voiture puis revient. Il essaie d'ouvrir la porte d'entrée, elle est fermée à clé. Il contourne la maison, il la voit debout qui le regarde fixement depuis l'intérieur. Il casse une baie vitrée et il entre. 

 

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vendredi, 09 août 2013

Loin d'elle

 

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Film : Loin d'elle (2006, Canada, durée 1h45)

Réalisateur : Sarah Polley

Avec Fiona Anderson (Julie Christie), atteinte d'Alzheimer et Grant Anderson (Gordon Pinset), son mari qui lui rend visite en pension.

 

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Voix off de Grant Anderson : Elle a dit : "Ce serait drôle si on se mariait tous les deux". Je l'ai prise au mot. J'ai dit oui tout de suite. Je n'aurais jamais voulu vivre loin d'elle. Elle était mon étincelle de vie.