Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 10 octobre 2013

Après l'amour - Isabelle Huppert, Lio, Bernard Giraudeau, Hippolyte Girardot, Yvan Attal

 apres,amour,isabelle,huppert,lio,bernard,giraudeau,hippolyte,girardot,yvan,attal

 

Film : Après l'amour (1991, durée 1h44)

Réalisatrice : Diane Kurys

Lola (Isabelle Huppert), Marianne (Lio), Rachel (Judith Reval), Anne (Ingrid Held), Elisabeth (Laure Killing)

David (Bernard Giraudeau), Tom (Hippolyte Girardot), Romain (Yvan Attal)

 

apres,amour,isabelle,huppert,lio,bernard,giraudeau,hippolyte,girardot,yvan,attal

 

Tom : Tu m'as manquée. J'ai failli t'appeler tous les jours.

Lola : Pourquoi tu l'as pas fait ?

Tom : Parce que c'est bon d'attendre.

[...]

Tom : T'as jamais eu envie de faire un enfant ?

Lola : Non.

Tom : Arrête, à qui tu veux faire croire ça ?

Lola : Non, je me vois pas avec un enfant. Souvent on fait un enfant pour être moins seul, pour sauver une histoire d'amour. Tu crois qu'un jour je vais le regretter ?

Tom : Tout ce que je sais, c'est qu'il vaut mieux regretter quelque chose qu'on a fait plutôt que quelque chose qu'on n'a pas fait, non ?

Lola : ...

Tom : Non ? 

 

apres,amour,isabelle,huppert,lio,bernard,giraudeau,hippolyte,girardot,yvan,attalapres,amour,isabelle,huppert,lio,bernard,giraudeau,hippolyte,girardot,yvan,attal

 

Tom : Je reviens ce soir. Attends-moi. Dors.

 

apres,amour,isabelle,huppert,lio,bernard,giraudeau,hippolyte,girardot,yvan,attal

 

Rachel : Qu'est-ce qu'elle a dit Lola quand elle a su que vous alliez avoir un enfant ?

David : Elle a rien dit.

Rachel : Mais c'est ça qui est incroyable ! Une autre femme à sa place, elle serait partie.

David : Elle est pas comme les autres.

Rachel : Mais si, elle est comme les autres. Elle a rien dit pour pas vous perdre, c'est tout.

David : T'as pas mangé ton chausson aux pommes.

Rachel : Quand je suis montée à Paris, j'aurais jamais cru que je rencontrerais des gens comme vous.

David : Qu'est-ce que tu veux faire ?

Rachel : Vous savez pas ce que ça représente pour moi d'être là, ce soir avec vous.

 

¤     ¤     ¤ 

 

Lola : Pourquoi tu m'as jamais quittée ?

David : Tu m'as jamais demandé. Parce que tu m'as jamais retenu. Oh, je sais pas Lola, il est six heures du matin.

 

apres,amour,isabelle,huppert,lio,bernard,giraudeau,hippolyte,girardot,yvan,attalapres,amour,isabelle,huppert,lio,bernard,giraudeau,hippolyte,girardot,yvan,attalapres,amour,isabelle,huppert,lio,bernard,giraudeau,hippolyte,girardot,yvan,attal

 

Lola : Vingt-quatre décembre, joyeux Noël, j'ai trente-cinq ans. Je retrouve mes vieux stylos, mes vieux cahiers d'il y a dix ans Et même le waterman que j'avais mordu jusqu'à l'encre quand j'ai fini mon premier livre. J'ai encore le goût de l'encre dans la bouche. Il faut que j'invente, il faut que je travaille, que j'écrive un roman, pas un journal. Je vis pas, je prends des notes, je perds mon temps. Demain matin, j'achète un crayon avec une gomme dessus. C'est décidé, à partir de maintenant j'écris au crayon, et à chaque fois que je dis la vérité, je l'efface.

 

apres,amour,isabelle,huppert,lio,bernard,giraudeau,hippolyte,girardot,yvan,attal

 

David : Je peux voir ?

Lola : Non, laisse ! C'est pas fini, je veux pas que tu lises.

David : C'est pour ça que t'y arrives pas. D'habitude tu me racontes au fur et à mesure, et là, je sais pas de quoi ça parle.

Lola : Moi non plus.

David : C'est nouveau, ça. Ca vient de sortir ? Tu dis rien sur moi, j'espère.

Lola : Benh si, ça parle de nous.

David : Alors il faut qu'il se passe des choses terribles, des vrais drames, des séparations. Des larmes, du sang, je sais pas, moi... un meurtre. Imagine le pire. C'est ça qu'il faut écrire. Je vais partir au Brésil, ou alors aux Bahamas. On va se quitter, Lola, on vit plus rien ensemble.T'écris ton livre, tu parles de nous, mais t'es toute seule dans ton histoire.

Lola : Mais je m'en fous de ce bouquin. Je le brûle si tu veux.

David : Pourquoi tu racontes notre histoire ?

Lola : Parce que je veux pas que ce soit fini.

David : Mais c'est fini, Lola... Mets un peu d'humour quand même. Je sais pas moi, invente-lui un amant, hein ? Ils font des choses très con, il l'emmène à Tourcoing. Je déconne. Tu devrais peindre en gris, ça se confondrait avec le ciel.

Lola : Si ça se trouve, je vais rien changer.

David : Pourquoi t'es pas partie en vacances ? Qu'est-ce que tu fais ce soir ?

 

apres,amour,isabelle,huppert,lio,bernard,giraudeau,hippolyte,girardot,yvan,attal

 

Lola à Tom : Pourquoi les femmes, quand elles sont amoureuses, ça les rend malades ? Les hommes, ça leur donne la pêche.

 

apres,amour,isabelle,huppert,lio,bernard,giraudeau,hippolyte,girardot,yvan,attal

 

Rachel : Vous me faites peur.

Lola : Pourquoi ? 

Rachel : Parce que vous dites la vérité.

 

¤     ¤     ¤

 

Olivier, le fils aîné de David et Marianne : C'est quoi ton travail ? T'es architecte ?

Lola : Non, j'écris.

Simon, le cadet : A qui ?

Lola : A personne. A tout le monde.

 

mercredi, 06 juin 2012

Camille Claudel - Rodin, Adjani, Depardieu

Claudel rivière.jpg

 

Film : Camille Claudel (1988, durée 2h50)

Réalisateur : Bruno Nuytten

Auguste Rodin (Gérard Depardieu), Camille Claudel (Isabelle Adjani), Paul Claudel le frère de Camille (Laurent Grévil), Eugène Blot marchand d'art (Philippe Clévenot), Louis-Prosper Claudel le père de Camille et Paul (Alain Cuny), Louise-Athanaise Claudel la mère de Camille et Paul (Madeleine Robinson), Jessie Lipscomb amie anglaise de Camille (Katrine Boorman), Rose Beuret la compagne de Rodin (Danièle Lebrun) 

 

Claudel face.JPG

 

Auguste Rodin à Camille Claudel : Ne comptez pas sur l'inspiration, elle n'existe pas. Qu'est-ce que vous voulez que je vous apprenne ? Une sculpture demande du temps. Il faut la laisser se reposer. L'oublier pour mieux la juger. 

 

Claudel pied.jpg

 

Auguste Rodin à Camille Claudel : On n'en parle pas, mais c'est très important, le chauffage. Quand j'avais votre âge, j'avais loué une écurie qui me servait d'atelier. Il faisait un froid de canard. Je devais y faire mon premier buste, d'après nature, une femme du monde. Alors comme je n'avais pas le sou, je suis allé chez le cordonnier du coin, chercher plein de vieilles paires de chaussures. Me voilà parti à fourguer tout ça dans le poêle pour donner un peu de chaleur, n'est-ce pas. La femme est arrivée, s'est installée. Mais l'odeur, l'odeur ! Elle n'a pas résisté. Elle tourne de l'oeil et hop ! la voilà partie dans les pommes. J'ai eu la frousse de ma vie, j'ai cru qu'elle était morte.

 

Claudel atelier.jpg 

La mère de Camille Claudel : Ca vous amuse ? Moi pas. On verra si vous baillerez dimanche devant Papa. Jusqu'ici ton père était d'accord avec cette histoire d'atelier, Camille. Mais cette fois il ne te donnera pas raison. Tu n'as pas supporté la discipline de l'académie de Colarossi. Tu préfères ta liberté, partager un atelier avec une étrangère délurée. Et tu t'en moques que ça nous coûte trois fois plus cher ! Les cours, le loyer... Et si Papa n'est pas là, c'est justement pour gagner cet argent, sou par sou, au point de tout sacrifier. Mais tu crois que c'est une vie pour un homme de son âge ! de voir sa famille une seule fois par semaine. Et pour moi ? Quand il apprendra que tu découches pour aller voler de la terre dehors, que tu nous obliges à passer des nuits blanches, que ton frère risque de tripler sa philo à cause de tes lubies, et tout ça pour ta soi-disant vocation ! Et puis tu le perturbes, à lui faire lire des cochonneries qui ne sont pas de son âge, l'âge de personne d'ailleurs.

 

¤   ¤   ¤

 

Paul Claudel à Camille Claudel : Je te remercie de m'avoir fait connaître la poésie de Rimbaud. Il m'arrache les pieds de la terre. Est-ce que j'arriverais un jour à m'enfuir comme lui ? 

 

Claudel dos.JPG

 

Rodin : Je vais peut-être vous surprendre, mais j'ai failli entrer dans les ordres. J'étais jeune, j'avais une sœur aînée,  Maria, que j'adorais. Maria est devenue novice à la suite d'une promesse de mariage qu'un ami à moi n'a pas tenu. Elle en est morte de chagrin. Alors après sa mort, je suis entré au monastère. Pour la garder vivante, j'ai mené sa vie. A ma grande surprise, mon directeur de conscience m'a demandé de faire un buste de lui. En m'obligeant à sculpter, il m'a rendu à la vie, à la mienne je veux dire.

Le père de Camille Claudel : Par miracle, cet homme-là a su faire la différence entre un chagrin et une vocation.

Rodin : Sans doute, sans doute.

Camille : Je crois que si j'avais un chagrin pareil, je ferais la même chose.

La mère : Toi, Camille, tu deviendrais religieuse ?

Camille : Je m'arrêterai.

La mère : Quel orgueil. Je me demande de qui tu tiens ça.

Le père : Camille n'est pas une orgueilleuse. Seulement elle ne cède jamais une once de ce qu'elle estime devoir lui revenir. Là où elle est violente, ce n'est que parce qu'elle est passionnée. Quand elle était enfant, elle s'amusait à reproduire avec de la glaise des os de squelette humain. Ensuite elle les mettait au four pour les cuire. Elle en perdait le boire et le manger. C'était stupéfiant. Là où elle est ombrageuse, c'est parce qu'elle est d'une grande intention.

Camille : Papa...

Le père : Monsieur Rodin, lui, a dû s'en rendre compte, n'est-ce pas monsieur Rodin ?

Rodin : ah monsieur Claudel, le témpérament, d'où nous vient le tempérament ?

La mère : Ca, on sait pas d'où ça vient mais on sait ce que ça fait, le tempérament. 

 

claudel diner.jpg

 

Camille Claudel à Auguste Rodin : Peux-tu faire des ronds de jambes à des gens qui ne comprennent pas ce que tu fais ?

 

Claudel baiser.jpg

 

Eugène Blot : Votre sœur se remet mal de sa séparation avec Rodin.

Paul Claudel : Elle a tout misé sur lui. Elle a tout perdu avec lui, ma sœur.

 

Claudel deux.jpg

 

Eugène Blot : On vous bafoue parce qu'on ne peut pas vous détuire. Un génie est toujours un effroi pour son temps.  

 

claudel famille.jpg