vendredi, 14 décembre 2012
Le Lauréat - Dustin Hoffmann, Mrs Robinson (fin)
Film : Le Lauréat / The Graduate (1967, durée 1h42)
Réalisateur : Mike Nichols
Benjamin Braddock (Dustin Hoffman), monsieur Braddock (William Daniels), madame Braddock (Elizabeth Wilson)
Benjamin : Bonjour.
Madame Braddock : Salut, est-ce que je peux te dire un mot ?
Benjamin : Oui.
Madame Braddock :Benji, chéri, j'aimerais... j'ai une question à te poser, mais tu sais, tu n'es pas forcé de répondre si ça t'ennuie.
Benjamin : Qu'y a-t-il ?
Madame Braddock :Eh bien, je voudrais savoir ce que tu fais le soir lorsque tu sors.
Benjamin : Lorsque je sors ?
Madame Braddock : Ne me réponds pas si tu n'en as pas envie.
Benjamin : Non-non, ça m'est égal, je te répondrai. Je fais un tour en voiture.
Madame Braddock : Rien d'autre ?
Benjamin : Non, rien d'autre.
Madame Braddock : Mais tu ne roules pas de minuit jusqu'au lendemain sans t'arrêter, je suppose.
Benjamin : Oh, non.
Madame Braddock : Alors que fais-tu ? Tu vois une fille ?
Benjamin : Je vois une fille ? Et pourquoi dis-tu ça ?
Madame Braddock : Bon, ça te regarde. Je ne veux pas jouer aux devinettes.
Benjamin : Non, pas si vite. Je ne retrouve personne, maman, pourquoi dis-tu ça ?
Madame Braddock : Benjamin, je ne veux pas me mêler de tes affaires, mais je préférerais que tu n'aies rien dit du tout plutôt que de m'avoir menti. Bonne nuit.
Benjamin : Maman, mais attends une minute.
Benjamin : Attendez une minute, madame Robinson, vous ne croyez pas que nous pourrions bavarder un peu d'abord, pour une fois ?
Mrs Robinson : Nous n'avons pas tellement à nous dire, je crois.
Benjamin : Ecoutez, depuis des mois, nous n'avons fait que monter ici et nous fourrer au lit.
Mrs Robinson : En avez-vous assez ?
Benjamin : Non-non, non, pas du tout. Vous ne croyez pas que nous pourrions pimenter les choses par un peu de conversation ?
Mrs Robinson : De quoi voulez-vous que nous parlions ?
Benjamin : Je ne sais pas, de n'importe quoi.
Mrs Robinson : Voudriez-vous me parler de certaines de vos aventures au collège ?
Benjamin : Oh, mon Dieu. Trouvez un autre sujet.
Mrs Robinson : Hhhh, si nous parlions d'art ?
Benjamin : D'art ? Ah ça c'est un bon sujet ! Allez, commencez !
Mrs Robinson : Non, commencez vous, je n'ai aucune notion artistique.
Benjamin : Eh bien, que voudriez-vous savoir ? Qu'est-ce qui vous intéresse ? L'art moderne ou le classique ?
Mrs Robinson : Ni l'un ni l'autre.
Benjamin : Les arts ne vous intéressent pas ?
Mrs Robinson : Non.
Benjamin : Alors pourquoi voulez-vous en parler ?
Mrs Robinson : Je n'y tiens pas.
Benjamin : Ecoutez, nous allons faire ceci, nous allons parler un peu de tout. Dites-moi ce que vous avez fait aujourd'hui.
Mrs Robinson : Hhhh, je me suis levée.
Benjamin : Mmmh.
Mrs Robinson : J'ai préparé le petit déjeuner de mon mari.
Benjamin : Ah tenez, tenez, en voilà un sujet de conversation, votre mari.
Mrs Robinson : O-ho, lui...
Benjamin : Expliquez-moi tout. Je ne sais pas comment vous vous arrangez pour tout ça. Que lui dites-vous quand vous vous en allez ?
Mrs Robinson : Rien du tout, il dort.
Benjamin : Toujours ? Il ne se réveille pas quand vous rentrez ?
Mrs Robinson : Hhhh, nous faisons chambre à part.
Benjamin : Ah, je vois. Ainsi, vous n... Enfin, je m'en voudrais d'être un peu indiscret, mais je devine que vous ne couchez plus ensemble.
Mrs Robinson : Non, c'est fini.
Benjamin : Depuis combien de temps est-ce que ça dure ?
Mrs Robinson : Oh je vous en prie, laissez-moi.
Benjamin : Non, un instant. Pourquoi l'avez-vous épousé ?
Mrs Robinson : Voyons si vous devinez.
Benjamin : Eh bien, j'y renonce.
Mrs Robinson : Réfléchissez bien, Benjamin.
Benjamin : Je ne vois pas pourquoi, à moins que... vous n'avez pas été forcée de l'épouser, n'est-ce pas ?
Mrs Robinson : ... Ne dites rien à Elaine.
Benjamin : Non, vous avez dû vous marier parce que vous étiez enceinte ?
Mrs Robinson : Ca vous choque ?
Benjamin : Jamais je ne vous aurais vu vous et monsieur Robinson sous...
Mrs Robinson : Ca suffit, nous n'avons mieux à faire...
Benjamin : Un instant, attendez une minute. Comment est-ce arrivé ?
Mrs Robinson : Quoi ?
Benjamin : Vous et monsieur Robinson. Vous ne voulez pas me dire dans quelles circonstances ?
Mrs Robinson : Pas particulièrement.
Benjamin : Il faisait ses études de droit à cette époque ?
Mrs Robinson : M-hm.
Benjamin : Et vous étiez étudiante vous aussi ?
Mrs Robinson : Hm-hm.
Benjamin : Dans un collège ?
Mrs Robinson : Oui hhh.
Benjamin : Quelles études faisiez-vous ?
Mrs Robinson : Oh mais pourquoi me posez-vous toutes ces questions, Benjamin ?
Benjamin : Parce que ça m'intéresse, madame Robinson. J'aimerais savoir en quoi vous étiez étudiante.
Mrs Robinson : En art.
Benjamin : En art ? Mais je croyais... Je vois, ce sujet a cessé de vous intéresser il y a de ça des années.
Mrs Robinson : Oui, c'est vrai.
Benjamin : Comment cela est-il arrivé ?
Mrs Robinson : Quoi ?
Benjamin : Vous et monsieur Robinson ?
Mrs Robinson : Qu'allez-vous chercher...
Benjamin : Je veux dire, est-ce qu'il vous a emmenée dans sa chambre ou... dans un hôtel ?
Mrs Robinson : Oooh, Benjamin, mais qu'est-ce que ça peut bien vous faire ?
Benjamin : Ca m'intrigue.
Mrs Robinson : Ca s'est passé dans son auto.
Benjamin : Oh non, quoi, dans une auto ?
Mrs Robinson : Eh bien nous n'étions sûrement pas les premiers.
Benjamin : C'était une auto de quelle marque ?
Mrs Robinson : Quoi ?
Benjamin : Vous vous rappelez pas la marque de l'auto ?
Mrs Robinson : Oh, mon Dieu... C'était une Ford, Benjamin.
Benjamin : Oh, une Ford ! Ha-ha-ha !! Ca ! Ca lors, elle est bonne, une Ford !
Mrs Robinson : Allons, ça suffit.
Benjamin : Cette chère Elaine Robinson a donc été mise en chantier dans une Ford.
Mrs Robinson : Ne parlez pas d'Elaine.
Benjamin : Vous ne voulez pas que j'en parle ?
Mrs Robinson : Non.
Benjamin : Pourquoi ?
Mrs Robinson : Parce que je n'y tiens pas.
Benjamin : M'enfin pourquoi ? J'aimerais que vous me le disiez.
Mrs Robinson : Il n'y a rien à dire.
Benjamin : Pourquoi devient-elle tout à coup un sujet tabou ? Parce que je veux essayer de connaître le fond des choses.
Mrs Robinson : Benjamin, je vous interdis de sortir avec cette petite ! Avez-vous compris ?
Benjamin : Ecoutez, je n'ai aucune intention de sortir avec elle.
Mrs Robinson : Bien.
Benjamin : Je ne faisais que vous taquiner.
Mrs Robinson : Bien.
Benjamin : Mais pourquoi me le défendre ?
Mrs Robinson : J'ai mes raisons.
Benjamin : Exposez-les moi.
Mrs Robinson : Non.
Benjamin : Exposez-les moi, madame Robinson, parce que je crois les connaître. Je ne suis pas assez bien pour la fréquenter, n'est-ce pas ? Je ne suis pas assez bien même pour lui adresser la parole !
Mrs Robinson : N'en parlons plus.
Benjamin : Si, nous en reparlerons ! Je suis assez bien pour vous mais pas assez pour fréquenter votre fille, c'est bien ça, n'est-ce pas ?
Mrs Robinson : Benjamin !
Benjamin : C'est ça, hein ?
Mrs Robinson : ... Oui.
Benjamin : Allez au diable. Allez-y au diable, madame Robinson. Vous me croyez fier de moi, je suppose. Vous me croyez fier ? Eh bien, je ne le suis pas. Non alors, je ne suis pas fier de passer mon temps avec une femme vieille et alcoolique.
Mrs Robinson : Je saisis.
Benjamin : Si vous croyez que je viens dans cet hôtel autrement que par pur ennui, alors là vous vous trompez. Parce que là, madame Robinson, ceci est la chose la plus perverse, la plus sale qui me soit arrivée. Et si ça vous amuse, moi je vais foutre le camp !
Mrs Robinson : Ah oui ?
Benjamin : Oui, je vais m'en aller immédiatement.
Mrs Robinson : C'est ça que vous pensez de moi ? Que je suis un être écœurant et malade ?
Benjamin : Ne commencez pas ce disque.
Mrs Robinson : Lequel ?
Benjamin : Ne jouez pas la femme blessée.
Mrs Robinson : Vous ne vous attendiez pas à ce que je le sois un peu ?
Benjamin : Vous restez la vautrée à me dire que je ne suis pas assez bien pour votre Elaine.
Mrs Robinson : Ai-je donc dit ça ?
Benjamin : En termes très précis.
Mrs Robinson : Hhhh, Benjamin, j'aimerais que vous me pardonniez si c'est là l'impression que vous avez eue.
Benjamin : Mais, il y a deux minutes encore, vous me disiez que j'étais indigne de votre fille, et maintenant vous regrettez que j'ai eu cette impression.
Mrs Robinson : Je n'ai pas voulu dire ça. Je pense que vous n'êtes pas faits pour vous entendre. Jamais je ne prétendrais que vous n'êtes pas aussi bien qu'elle.
Benjamin : C'est vrai, ça ?
Mrs Robinson : Bien sûr, c'est vrai.
Benjamin : Mais, qu'est-ce que vous faites ?
Mrs Robinson : Eh bien ça, ça doit se voir. Vous ne voulez plus de moi auprès de vous.
Benjamin : Mais, écoutez,... j'étais assez énervé. Je m'excuse d'avoir dit ces choses-là.
Mrs Robinson : Ca ne fait rien. Je crois être en mesure de comprendre pourquoi je vous dégoûte.
Benjamin : Je n'en sais rien. Ecoutez, vous me plaisez, autrement je n'aurais pas continué à venir ici.
Mrs Robinson : Ca ne vous écœurait donc pas ?
Benjamin : Oh, ce n'est pas... J'aime beaucoup ça, je n'attends que ça, c'est d'ailleurs la seule chose que j'ai dans l'existence.
Mrs Robinson : Vous n'auriez pas dû dire ça.
Benjamin : Non, je l'avoue. Mais je ne le dirais pas si c'était pas vrai.
Mrs Robinson : Puis-je rester dans ce cas ?
Benjamin : Oui, je vous en prie, j'y tiens.
Mrs Robinson : Merci.
Benjamin : Ne me... Ne me remerciez pas parce que j'y tiens.
Mrs Robinson : Et vous ne sortirez pas avec Elaine, n'est-ce pas ? Je veux que vous me promettiez cela.
Benjamin : Mais pourquoi diable avez-vous abordé ce sujet ? Il ne m'est jamais venu à l'idée de la sortir.
Mrs Robinson : Alors donnez-moi votre parole.
Benjamin : Hhhh, c'est absurde.
Mrs Robinson : Promettez-moi, Benjamin !
Benjamin : Hhh, entendu, je vous promets, je jure sur les saintes Ecritures de ne jamais sortir avec Elaine Robinson.
Mrs Robinson : Merci. Benjamin.
Benjamin : Maintenant, n'en parlons plus. Ne parlons plus du tout.
Benjamin : Ecoutez, Elaine et moi, nous ne sommes pas faits pour nous entendre.
Monsieur Braddock : Qu'en sais-tu ? Vous ne vous êtes pas vus depuis le lycée. Je crois que tes soirées, mon garçon, pour l'usage que tu en fasses, sont trop précieuses.
Benjamin : Ca n'a rien à voir avec ça.
Monsieur Braddock : Je crois que je vais devoir dire à monsieur Robinson que tu es trop occupé le soir à faire Dieu seul sait quoi !
Madame Braddock : Allons, cessez de discuter ainsi ! Oh si Benjamin refuse catégoriquement de sortir Elaine...
Benjamin : Je refuse.
Madame Braddock : Alors moi, il ne me reste plus qu'à inviter tous les Robinson en bloc pour jeudi.
Benjamin : Ecoutez, ça ne vient pas de moi, cette idée, elle vient de mon père, je vous assure.
Mrs Robinson : Benjamin, je croyais m'être fait clairement comprendre sur ce point.
Benjamin : Ecoutez-moi, nous irons dîner, nous prendrons un verre et puis je ma ramènerai. Parce que, ou c'était ça ou un dîner à la maison pour le deux familles et j'avais peur de ne pouvoir endurer ça, si vous comprenez. Ecoutez, je n'ai pas l'intention, croyez-moi, de sortir votre précieuse fille, Elaine, une autre fois. Alors ne soyez pas tourmentée.
Mrs Robinson : Je le suis. Ca me tourmente au plus haut point, Benjamin.
Elaine : Hello.
Benjamin : Hello.
Mr Robinson : Je te conseille de te tenir sur tes gardes, ce soir. Nul ne peut savoir quels trucs Ben a pu apprendre là-bas dans l'est.
Elaine : Alors tu vis chez tes parents à présent ?
Benjamin : Oui.
Elaine : Sais-tu ce que tu vas faire ensuite ?
Benjamin : Non.
Elaine : Est-ce que tu comptes retourner à l'université ?
Benjamin : Non.
Elaine : Est-ce que tu conduis toujours comme ça ?
Benjamin : Oui.
Benjamin : Assieds-toi. Pourquoi ne regardes-tu pas le spectacle ?
Elaine : Benjamin, as-tu une raison spéciale de me haïr ?
Benjamin : Non, pourquoi ça ?
Elaine : J'en sais rien.
Benjamin : Tu rates un effet extraordinaire. Qu'est-ce que tu penses de ça ? Tu pourrais le faire ?
Benjamin : Elaine, pardonne-moi. Elaine.
Elaine : Peux-tu me reconduire chez moi ?
Benjamin : Je regrette de t'avoir emmenée ici.
Elaine : Il vaut mieux que je rentre, je t'en prie.
Benjamin : Elaine.
Elaine : Mais où est ta voiture ?
Benjamin : J'aimerais te dire quelque chose.
Elaine : Et moi je voudrais rentrer.
Benjamin : Je peux te dire uniquement cette chose-là.
Elaine : Laquelle ?
Benjamin : Toute cette idée, ce rendez-vous et le reste, ça vient de mes parents, ils m'ont forcé à l'accepter.
Elaine : Oooh, c'est très gentil à toi de me dire ça.
Benjamin : Non, je veux dire, ça explique ma conduite, je ne suis pas comme ça, je m'en veux à mort d'ailleurs. Je t'en prie, tu ne peux pas cesser de pleurer ?
Elaine : Non, je ne peux pas !
Benjamin : Pourrais-tu essayer ?
Elaine : Non !
Benjamin : Je ressens cette impression depuis que je suis lauréat. On dirait qu'une force secrète en moi me pousse à être goujat, tu vois ce que je veux dire ?
Elaine : Oui, je vois.
Benjamin : On dirait qu'elle me fait jouer une espèce de jeu, mais ces règles n'ont pas de sens pour moi. Elles sont fabriquées par des gens non qualifiés.
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jeudi, 13 décembre 2012
Le Lauréat - Dustin Hoffmann, Mrs Robinson (suite)
Film : Le Lauréat / The Graduate (1967, durée 1h42)
Réalisateur : Mike Nichols
Benjamin Braddock (Dustin Hoffman), monsieur Braddock (William Daniels), madame Braddock (Elizabeth Wilson)
Monsieur Braddock : Mesdames et messieurs, veuillez m'écouter s'il vous plaît. Maintenant, la grande attraction du jour ! Hé là-bas, écoutez-moi, vous ! Je requière toute votre attention ! Et toi, est-ce que tu es prêt, grande attraction ? Ecoutez, je demande à chacun de vous d'applaudir de toutes ses forces afin d'amener ce gaillard à se montrer. Non, c'est pas ça, ce n'est pas ce que je voulais dire. Afin que ce jeune homme sorte de sa tanière parce qu'aujourd'hui il va fêter sa vingt-et-unième année. [...] Ce petit, oh pardon, ce jeune homme va d'ici peu continuer ses études en qualité du lauréat du prix de Harvard, mais, avant de les continuer, mais, avant de les continuer... [...] il a l'intention de vous offrir une démonstration pratique de ce que j'estime justifié d'appeler un cadeau d'anniversaire d'un genre plutôt passionnant, ha-ha-ha, et j'espère que ça marchera ou je perds deux cent dollars et prix. Allons-y, tous en cœur pour Benjamin Braddock ! [...] A présent, mes amis, ce remarquable jeune homme va accomplir en votre honneur quelques spectaculaires et surprenants numéros périlleux dans une eau qui a plus de deux mètres de profondeur.
Benjamin : Je ne sais pas très bien comment vous dire ça...
Mrs Robinson : Benjamin ?
Benjamin : Ecoutez, j'ai pensé à notre tête-à-tête... après la réception...
Mrs Robinson : Où êtes-vous ?
Mrs Robinson : Où êtes-vous ?
Mrs Robinson : Avez-vous retenu une chambre ?
Mrs Robinson : Accordez-moi une heure.
Mrs Robinson : Je vous rejoins dans une heure.
L'employé de l'hôtel : Je peux vous aider, monsieur ?
L'employé de l'hôtel : Etes-vous ici pour un rendez-vous ?
L'employé de l'hôtel : La soirée "single man", peut-être ?
L'employé de l'hôtel : Dans la salle de bal, monsieur.
Benjamin : En réalité, je ne faisais que chercher un ami.
Une femme : Oh mais je ne comprends pas.
Benjamin : Je ne viens pas à votre soirée, je m'excuse.
Mrs Robinson : Bonsoir, Benjamin. Pourrais-je m'asseoir ?
Mrs Robinson : Merci. Ca va ?
Mrs Robinson : Je prends quelque chose.
Mrs Robinson : Garçon, servez-moi un Martini.
Le garçon : Bien, madame.
Mrs Robinson : Inutile d'être aussi nerveux, vous savez.
Mrs Robinson : Et la chambre ?
Mrs Robinson : Avez-vous retenu une chambre ?
Mrs Robinson : Est-ce que vous y tenez ?
Mrs Robinson : Vous voulez que je la retienne ?
Mrs Robinson : Vous y allez tout de suite ?
Mrs Robinson : Oui.
Mrs Robinson : Pourquoi attendre ?
L'employé de l'hôtel : Oui, monsieur.
L'employé de l'hôtel : Une chambre simple ou double ?
L'employé de l'hôtel : Signez cette fiche, monsieur. Un ennui, monsieur ?
L'employé de l'hôtel : Avez-vous des bagages, monsieur Gladstone ?
L'employé de l'hôtel : Où sont-ils ?
L'employé de l'hôtel : Vos bagages, où sont-ils ?
L'employé de l'hôtel : Bien, monsieur, je vais appeler le bagagiste.
L'employé de l'hôtel : Non, bien sûr. Je vais demander qu'on vous montre la chambre.
L'employé de l'hôtel : Comme vous vous voudrez.
Benjamin : Merci.
Mrs Robinson : Allô ?
Mrs Robinson : Oui.
Mrs Robinson : Oui.
Mrs Robinson : Benjamin, où êtes-vous ?
Mrs Robinson : Oui, je vous vois.
Mrs Robinson : C'est parfait.
Mrs Robinson : Voulez-vous monter le premier ?
Mrs Robinson : Je monte dans cinq minutes.
Mrs Robinson : Benjamin.
Mrs Robinson : Est-ce que vous n'avez rien d'autre à me dire ?
Mrs Robinson : Oui.
Mrs Robinson : Le numéro.
Mrs Robinson : Le numéro de la chambre, Benjamin, il est nécessaire de me le dire.
Benjamin : Oh, vous avez tout à fait raison. C'est le... 568.
Mrs Robinson : Merci.
Benjamin : Il n'y a pas de quoi. Ah eh bien, à tout à l'heure, madame Robinson.
¤ ¤ ¤
Mrs Robinson : Bonsoir, Benjamin.
Mrs Robinson : Eh bien.
Mrs Robinson : Benjamin.
Benjamin : Oui.
Mrs Robinson : Je vais me déshabiller. Est-ce que ça vous convient ?
Mrs Robinson : Pourquoi ne pas regarder ?
Mrs Robinson : Apportez-moi un cintre.
Mrs Robinson : Un cintre.
Mrs Robinson : Quoi ?
Mrs Robinson : Oh, l'un ou l'autre ira très bien.
Mrs Robinson : Merci. Voulez-vous m'aider, s'il vous plaît ?
Mrs Robinson : Merci.
Mrs Robinson : Benjamin, ce serait moins gênant pour vous dans le noir.
Mrs Robinson : Comment ?
Mrs Robinson : Vous trouvez que je ne suis pas désirable ?
Mrs Robinson : Que pourraient-ils dire ?
Mrs Robinson : Auriez-vous peur de moi ?
Mrs Robinson : Puis-je vous poser une question personnelle ?
Mrs Robinson : Est-ce votre première fois ?
Mrs Robinson : Ca l'est, oui ou non ? Répondez, est-ce votre première fois ?
Mrs Robinson : Voyons, pourquoi ne pas l'admettre ?
Mrs Robinson : Il n'y a pas de quoi avoir honte pour si peu.
Mrs Robinson : On sait bien que la première fois, on n'est pas toujours...
Mrs Robinson : Enfin je veux dire...
Mrs Robinson : ... on a peur de ne pas être à la hauteur évidemment.
Mrs Robinson : Je crois que je ferais mieux de...
Monsieur Braddock : Pourquoi ?
Monsieur Braddock : As-tu pensé un peu à la suite de tes études ?
Monsieur Braddock : Dis-moi, ça te fatiguerait de me dire à quoi ton service et quatre années d'études préparatoires et à quoi rime l'effort que tu as fourni ?
Mrs Robinson : Ecoute, Ben... écoute, je crois que c'est une excellente chose qu'un jeune homme qui a fourni un très très bon travail puisse avoir l'occasion de se détendre et de s'offrir un peu de bon temps, de flâner, de boire un peu, enfin et caetera. Mais au bout de quelques semaines, il me semble cependant qu'il devrait se reprendre en main et réfléchir à sa situation. Et se dire que l'heure et venue de secouer sa paresse !
Madame Braddock : Les Robinson sont là.
Mr Robinson : Salut Ben ! Qu'est-ce que tu fais de ta personne ces jours-ci ?
Mr Robinson : Hé-hé, hé benh j'aimerais pouvoir en faire autant. Y'a pas de mal à ça. Dis, Ben, Elaine va bientôt revenir de Berkeley. Il faudrait que tu l'appelles cette fois-ci.
Mr Robinson : Parce que je crois que vous vous entendrez comme larrons en foire.
Madame Braddock : Dis bonjour à madame Robinson, Benjamin.
Benjmin : Bonjour, madame.
Mrs Robinson : Bonjour, Benjamin.
à suivre...
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mercredi, 12 décembre 2012
Le Lauréat - Dustin Hoffmann, Mrs Robinson
Film : Le Lauréat / The Graduate (1967, durée 1h42)
Réalisateur : Mike Nichols
Benjamin Braddock (Dustin Hoffman), monsieur Braddock (William Daniels), madame Braddock (Elizabeth Wilson)
- Une petite italienne rouge ?
Monsieur Braddock : C'est mon cadeau pour son diplôme.
- Tu n'auras pas de mal à aller draguer avec ça, n'est-ce pas ?
Benjamin : Qui ?
- Les filles ! Les nanas ! Les nymphettes !
Madame Braddock : Oh, je crois que Ben a déjà franchi le stade des nymphettes, n'est-ce pas Ben ?
Benjamin : Excusez-moi, j'ai quelque chose à faire à ma voiture, j'en ai pour une minute
- Oh Ben, que nous sommes fiers de vous !
- Fiers, fiers, fiers comme tout !
- Qu'allez-vous faire à présent ?
Benjamin : J'avais l'intention de monter une petite minute.
- Oh non, je voulais parler de votre avenir.
- De votre carrière.
Benjamin : Ah eh bien, c'est assez difficile à dire.
Monsieur Braddock : Ben.
Benjamin : Excusez-moi. Monsieur McGuire.
Monsieur McGuire : Ben.
Benjamin : Monsieur McGuire.
Monsieur McGuire : Suivez-moi une minute, j'aimerais que nous causions. Excusez-nous, John.
- Quelle charmant garçon !
- Quel âge exact à votre fils ?
- Oh il est charmant, ce garçon est très intelligent.
Monsieur McGuire : Je n'ai qu'un seul mot à vous dire. Juste un mot.
Benjamin : Oui, monsieur.
Monsieur McGuire : Vous écoutez ?
Benjamin : Oui, oui, j'écoute.
Monsieur McGuire : Plastique.
Benjamin : Qu'entendez-vous au juste par là ?
Monsieur McGuire : Il y a de l'avenir dans les plastiques. Songez-y. Vous allez y penser ?
Benjamin : Oui-oui, j'y penserai.
Monsieur McGuire : Chut. Ca suffit. Marché conclu.
: Il est là ! Voilà Ben !
Mrs Robinson : Comment ça va, Benjamin ?
Benjamin : Très bien. Merci, madame Robinson. La salle de bain est au bout du couloir.
Mrs Robinson : Elle est charmante, cette chambre.
Benjamin : Ecoutez, madame Robinson, je ne veux pas vous vexer, mais je suis affreusement...
Mrs Robinson : Y a-t-il un cendrier ici ?
Benjamin : Non.
Mrs Robinson : Ah oui, j'oubliais, notre athlète ne fume pas. Est-ce une fille ?
Benjamin : Qu'est-ce qui est une fille ?
Mrs Robinson : L'objet de vos pensées.
Benjamin : Oh non-non, c'est seulement, euh, que je suis préoccupé par des choses.
Mrs Robinson : En général.
Benjamin : C'est ça, oui.
Mrs Robinson : Eh bien, félicitations.
Benjamin : Merci.
Mrs Robinson : Oh, Benjamin, j'ai quelque chose à vous demander.
Benjamin : Quoi ?
Mrs Robinson : Voulez-vous me reconduire ?
Benjamin : Quoi ?
Mrs Robinson : Mon mari a gardé la voiture, voulez-vous me reconduire ?
Benjamin, lui donnant ses clés de voitures : Tenez, prenez ça. Vous connaissez les vitesses étrangères ? Non ?
Mrs Robinson, lançant les clés dans l'aquarium : Non.
Benjamin, les repêchant : Allons-y.
Mrs Robinson : Entrez avec moi.
Benjamin : Quoi ?
Mrs Robinson : J'aimerais que vous restiez jusqu'à ce que j'aie allumé.
Benjamin : Mais pourquoi ?
Mrs Robinson : Parce que je ne me sens jamais tranquille dans le noir.
Mrs Robinson : Vous buvez quoi, du Bourbon ?
Benjamin : Ecoutez, madame Robinson, je vous ai déposée à votre porte, ça m'a été agréable, mais j'ai pas mal de choses en tête. Est-ce que vous comprenez ?
Mrs Robinson : Oui.
Benjamin : Très bien alors.
Mrs Robinson : Qu'est-ce que je vous sers ? Benjamin, ne m'en veuillez pas d'être comme ça mais j'ai horreur de me trouver toute seule dans cette maison.
Benjamin : Pourquoi ?
Mrs Robinson : Veuillez attendre le retour de mon époux.
Benjamin : Quand compte-t-il rentrer ?
Mrs Robinson : Je ne sais pas. Buvez.
Benjamin : Non-non-non. Avez-vous toujours aussi peur de vous trouver toute seule ?
Mrs Robinson : Oui.
Benjamin : Fermez toutes les portes à clé et allez vous coucher !
Mrs Robinson : Je suis une névrosée... Puis-je vous poser une question ? Que pensez-vous de moi ?
Benjamin : Que voulez-vous dire ?
Mrs Robinson : Vous me connaissez depuis presque toujours, vous devez vous être fait une opinion sur moi.
Benjamin : Eh bien, je vous ai toujours trouvée des plus... sympathiques.
Mrs Robinson : Saviez-vous que j'étais alcoolique ?
Benjamin : Quoi ?
Mrs Robinson : Saviez-vous cela ?
Benjamin : Ecoutez, je crois qu'il faut que je m'en aille.
Mrs Robinson : Asseyez-vous, Benjamin.
Benjamin : Madame Robinson, si vous ne m'en voulez pas de le dire, cette conversation devient un peu étrange. Alors je pense que monsieur Robinson va rentrer d'une minute à l'autre.
Mrs Robinson : Non.
Benjamin : Quoi ?
Mrs Robinson : Mon mari va sûrement rentrer très tard. Il est parti pour plusieurs heures.
Benjamin : Oh, mon Dieu.
Mrs Robinson : Pardon ?
Benjamin : Oh non, madame Robinson, non.
Mrs Robinson : Mais qu'y a-t-il ?
Benjamin : Madame Robinson, vous ne comptez pas...
Mrs Robinson : Quoi ?
Benjamin : Enfin, vous ne pensiez vraiment pas que je ferais une chose comme ça ?
Mrs Robinson : Comme quoi ?
Benjamin : Comme ce que vous pensez ?
Mrs Robinson : J'en sais rien !
Benjamin : Pour l'amour de Dieu, madame Robinson, réfléchissez, enfin, vous me faites entrer chez vous, vous me faites boire, vous mettez de la musique et maintenant vous me racontez votre vie privée et vous me dites que votre mari ne rentrera pas avant des heures.
Mrs Robinson : Alors ?
Benjamin : Madame Robinson, vous essayez de me séduire.
Mrs Robinson : H-ha-ah-ah-a...
Benjamin : C'est ça ?
Mrs Robinson : Eh bien non, je n'y songeais guère. J'en suis on ne peut plus flattée.
Benjamin : Madame, m'excusez-vous pour ce que je viens de dire ?
Mrs Robinson : Ca n'a pas d'importance.
Benjamin : Si ça en a une, c'est la pire des choses que j'ai jamais dite.
Mrs Robinson : Asseyez-vous.
Benjamin : Pardonnez-moi, vous m'êtes si sympathique. J'ai une très bonne opinion de vous mais je perds le nord.
Mrs Robinson : Ca ne fait rien, finissez votre verre.
Benjamin : Madame Robinson, ça me rend malade de vous avoir dit cela.
Mrs Robinson : Eh bien n'en parlons plus et terminez votre verre.
Benjamin : Mais qu'est-ce que je peux bien avoir ?
Mrs Robinson : Avez-vous vu le portrait d'Elaine ?
Benjamin : Si j'ai vu son portrait ?
Mrs Robinson : Oui.
Benjamin : Non.
Mrs Robinson : Nous l'avons fait faire à Noël. Vous voulez le voir ?
Benjamin : Avec plaisir.
Mrs Robinson : Il est là, dans la chambre d'Elaine.
Benjamin : Mmmh, Elaine est une jeune fille très séduisante, n'est-ce pas ? Je ne me rappelais pas qu'elle avait les yeux bruns.
Mrs Robinson : Benjamin ?
Benjamin : Oui ?
Mrs Robinson : Voulez-vous venir par ici une minute ?
Benjamin : Oh, par ici ?
Mrs Robinson : M-hm.
Benjamin : Bien sûr.
Mrs Robinson : Voulez-vous défaire ma robe ? Je crois que je vais me coucher.
Benjamin : Ah, eh benh bonne nuit.
Mrs Robinson : Oh vous ne voulez pas défaire ma robe ?
Benjamin : J'aime autant pas, madame Robinson.
Mrs Robinson : Vous persistez à croire que j'essaie de vous séduire.
Benjamin : Non-non, du tout, mais c'est que je me sens un peu bizarre.
Mrs Robinson : Benjamin, vous me connaissez depuis toujours.
Benjamin : Je sais. Seulement...
Mrs Robinson : Je n'arrive pas à atteindre ma fermeture éclair. Merci.
Benjamin : Et voilà.
Mrs Robinson : Voyons, de quoi avez-vous donc si peur ?
Benjamin : Je n'ai pas peur, madame Robinson.
Mrs Robinson : Alors pourquoi vous dérobez-vous constamment ?
Benjamin : Parce que vous allez vous coucher et que je n'aurais pas dû monter.
Mrs Robinson : Vous n'avez encore jamais vu une femme en tenue légère ?
Benjamin : Si, bien sûr, mais je... écoutez... mais si monsieur Robinson rentrait maintenant ?
Mrs Robinson : Et puis après ?
Benjamin : Eh bien, ça pourrait paraître plutôt bizarre.
Mrs Robinson : Vous ne croyez pas qu'il a confiance en nous ?
Benjamin : Si, bien entendu, mais il pourrait se faire une idée fausse, comme n'importe qui.
Mrs Robinson : Je ne vois pas comment, je suis deux fois plus âgée que vous. Qui pourrait s'imaginer que vous...
Benjamin : Mais c'est forcé, réfléchissez !
Mrs Robinson : Benjamin, je ne cherche pas à vous séduire.
Benjamin : Mais j'en suis sûr, mais je vous en prie, madame Robinson, il m'est difficile de...
Mrs Robinson : Vous n'aimeriez pas que je vous séduise.
Benjamin : Quoi ?
Mrs Robinson : Est-ce ça que vous essayez de me dire ?
Benjamin : Je vais rentrer, maintenant. Et je m'excuse de ce que j'ai dit. J'espère que vous l'oublierez. A présent, je rentre chez moi.
Mrs Robinson : Benjamin !
Benjamin : Oui.
Mrs Robinson : Voulez-vous m'apporter mon sac avant de partir ?
Benjamin : Je dois m'en aller maintenant, excusez-moi.
Mrs Robinson : Je n'ai pas envie de me rhabiller. Voulez-vous me le monter ?
Benjamin : Où est-il ?
Mrs Robinson : Sur la table de l'entrée.
Benjamin : Madame Robinson ?
Mrs Robinson : Je suis dans la salle de bain.
Benjamin : Bon, je l'ai votre sac.
Mrs Robinson : Pourriez-vous me le monter ?
Benjamin : Je vais vous le passer. Venez sur le palier, je vous le donne.
Mrs Robinson : Benjamin, je commence à en avoir assez de tous ces soupçons. Si vous ne pouvez pas me rendre un petit service, alors vraiment c'est la fin de tout !
Benjamin : Je vais le poser là, sur la dernière marche.
Mrs Robinson : Pour l'amour du ciel, Benjamin, cessez de vous conduire comme ça. Apportez-le moi !
Benjamin : Je le pose ici, devant la porte.
Mrs Robinson : Vous ne voulez pas me l'apporter ?
Benjamin : J'aime mieux pas.
Mrs Robinson : Très bien. Mettez-le dans la chambre d'Elaine, là où nous étions.
Benjamin : Bon !... Oh ! Oh, Seigneur ! Non, laissez-moi sortir.
Mrs Robinson : Ne soyez pas si nerveux.
Benjamin : Ecartez-vous de cette porte.
Mrs Robinson : Je veux d'abord vous dire quelque chose. Benjamin, je veux que vous sachiez que je suis libre pour vous et que si vous refusez de coucher avec moi cette fois, si vous ne voulez pas coucher avec moi cette fois-ci, vous pourrez toujours me téléphoner et nous prendrons nos dispositions. Comprenez-vous ce que j'ai dit ?
Benjamin : Oh... Laissez-moi sortir.
Mrs Robinson : Avez-vous compris ce que j'ai dit ?
Benjamin : Oui, oui-oui. Laissez-moi sortir.
Mrs Robinson : Je vous trouve très attirant. Et le jour où vous voudrez...
Benjamin : Oh, Seigneur, c'est lui !
Il dévale les escaliers et reprend son verre en main.
Mr Robinson : C'est la voiture de Ben qui est devant la maison ?
Benjamin : Oui, monsieur ! J'ai reconduit... j'ai reconduis madame Robinson chez elle, elle m'a demandé de la reconduire alors je l'ai reconduite
Mr Robinson : Très bien, je t'en sais gré !
Benjamin : Elle est en haut. Elle a voulu que j'attende ici votre retour.
Mr Robinson : On t'a chargé de veiller sur le château, hein ?
Benjamin : Oui, monsieur.
Mr Robinson : Ah, félicitations.
Benjamin : Merci.
Mr Robinson : Alors, tu refais le plein ?
Benjamin : Oh non-non, je dois m'en aller.
Mr Robinson : T'as... t'as des ennuis ? T'as l'air d'être assez ému.
Benjamin : Oh, non, seulement, seulement un peu préoccupé par mon avenir. Je me fais du souci pour mon avenir.
Mr Robinson : Alors viens, on va s'offrir un dernier verre. Scotch ?
Benjamin : Euh, du Bourbon.
Mr Robinson : Ben, dis-moi, quel âge as-tu au juste ?
Benjamin : Euh, vingt ans, je vais en avoir vingt-et-un.
Mr Robinson : C'est un âge épatant, tu sais, Ben ?
Benjamin : Merci. Merci, monsieur.
Mr Robinson : Eh... j'aimerais avoir encore cet âge-là. Parce que, Ben...
Benjamin : Oui ?
Mr Robinson : ... tu seras plus jamais aussi jeune.
Benjamin : Oui, je sais.
Mr Robinson : Ben, je voudrais te dire quelque chose.
Benjamin : Quoi ?
Mr Robinson : Heum... Il y a combien de temps à présent, que nous nous connaissons ? Il y a combien de temps que nous deux nous nous connaissons ? Il y a combien de temps que ton père et moi sommes associés ?
Benjamin : Ca fait un bout de temps.
Mr Robinson : Je t'ai vu grandir, tu sais, Ben.
Benjamin : Oui, monsieur.
Mr Robinson : A... à maints égards, je te considère comme mon propre fils.
Benjamin : Merci.
Mr Robinson : Alors j'espère que tu ne m'en voudras pas de te donner un conseil purement amical.
Benjamin : J'ai hâte de l'entendre.
Mr Robinson : Ben, je crois... je crois que tu devrais être plus détendu et à ton aise dans l'existence que tu ne me parais l'être. Il faut jeter ta gourme. Tu dois saisir toutes les occasions ! T'amuser avec les filles, et caetera !
Mrs Robinson : Restez assis.
Mr Robinson : Je venais de dire à ...
Benjamin : ... Ben...
Mr Robinson : ... de jeter un peu sa gourme. De se distraire pendant qu'il le peut. Crois-tu que le conseil soit judicieux ?
Mrs Robinson : Oui, je crois.
Benjamin : Il faut que je parte.
Mr Robinson : Mais... tâche de t'offrir quelques ... quelques aventures, cet été. Je parie que... que tu es un homme à femmes.
Benjamin : Oh non.
Mr Robinson : Quoi !? Pourtant t'as l'air d'être ce genre de type qui doit se défendre avec les femmes ? Dis, chérie, à toi il te donne pas l'impression d'être le genre de type qui se défend avec elles ?
Mrs Robinson : Oui, c'est le genre.
Mr Robinson : Dis, Elaine... Elaine doit revenir de Berkeley samedi prochain.
Benjamin : Ah oui.
Mr Robinson : Passe-lui donc un coup de fil ?
Benjamin : Je l'appellerai.
Mrs Robinson : Benjamin ! Benjamin !
Benjamin : Oui.
Mrs Robinson : Merci de m'avoir reconduite. A très bientôt j'espère.
A suivre...
08:00 Publié dans Films étrangers, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laureat, graduate, dustin, hoffman, robinson, mike, nichols
mercredi, 06 juin 2012
Camille Claudel - Rodin, Adjani, Depardieu
Film : Camille Claudel (1988, durée 2h50)
Réalisateur : Bruno Nuytten
Auguste Rodin (Gérard Depardieu), Camille Claudel (Isabelle Adjani), Paul Claudel le frère de Camille (Laurent Grévil), Eugène Blot marchand d'art (Philippe Clévenot), Louis-Prosper Claudel le père de Camille et Paul (Alain Cuny), Louise-Athanaise Claudel la mère de Camille et Paul (Madeleine Robinson), Jessie Lipscomb amie anglaise de Camille (Katrine Boorman), Rose Beuret la compagne de Rodin (Danièle Lebrun)
Auguste Rodin à Camille Claudel : Ne comptez pas sur l'inspiration, elle n'existe pas. Qu'est-ce que vous voulez que je vous apprenne ? Une sculpture demande du temps. Il faut la laisser se reposer. L'oublier pour mieux la juger.
Auguste Rodin à Camille Claudel : On n'en parle pas, mais c'est très important, le chauffage. Quand j'avais votre âge, j'avais loué une écurie qui me servait d'atelier. Il faisait un froid de canard. Je devais y faire mon premier buste, d'après nature, une femme du monde. Alors comme je n'avais pas le sou, je suis allé chez le cordonnier du coin, chercher plein de vieilles paires de chaussures. Me voilà parti à fourguer tout ça dans le poêle pour donner un peu de chaleur, n'est-ce pas. La femme est arrivée, s'est installée. Mais l'odeur, l'odeur ! Elle n'a pas résisté. Elle tourne de l'oeil et hop ! la voilà partie dans les pommes. J'ai eu la frousse de ma vie, j'ai cru qu'elle était morte.
La mère de Camille Claudel : Ca vous amuse ? Moi pas. On verra si vous baillerez dimanche devant Papa. Jusqu'ici ton père était d'accord avec cette histoire d'atelier, Camille. Mais cette fois il ne te donnera pas raison. Tu n'as pas supporté la discipline de l'académie de Colarossi. Tu préfères ta liberté, partager un atelier avec une étrangère délurée. Et tu t'en moques que ça nous coûte trois fois plus cher ! Les cours, le loyer... Et si Papa n'est pas là, c'est justement pour gagner cet argent, sou par sou, au point de tout sacrifier. Mais tu crois que c'est une vie pour un homme de son âge ! de voir sa famille une seule fois par semaine. Et pour moi ? Quand il apprendra que tu découches pour aller voler de la terre dehors, que tu nous obliges à passer des nuits blanches, que ton frère risque de tripler sa philo à cause de tes lubies, et tout ça pour ta soi-disant vocation ! Et puis tu le perturbes, à lui faire lire des cochonneries qui ne sont pas de son âge, l'âge de personne d'ailleurs.
¤ ¤ ¤
Paul Claudel à Camille Claudel : Je te remercie de m'avoir fait connaître la poésie de Rimbaud. Il m'arrache les pieds de la terre. Est-ce que j'arriverais un jour à m'enfuir comme lui ?
Rodin : Je vais peut-être vous surprendre, mais j'ai failli entrer dans les ordres. J'étais jeune, j'avais une sœur aînée, Maria, que j'adorais. Maria est devenue novice à la suite d'une promesse de mariage qu'un ami à moi n'a pas tenu. Elle en est morte de chagrin. Alors après sa mort, je suis entré au monastère. Pour la garder vivante, j'ai mené sa vie. A ma grande surprise, mon directeur de conscience m'a demandé de faire un buste de lui. En m'obligeant à sculpter, il m'a rendu à la vie, à la mienne je veux dire.
Le père de Camille Claudel : Par miracle, cet homme-là a su faire la différence entre un chagrin et une vocation.
Rodin : Sans doute, sans doute.
Camille : Je crois que si j'avais un chagrin pareil, je ferais la même chose.
La mère : Toi, Camille, tu deviendrais religieuse ?
Camille : Je m'arrêterai.
La mère : Quel orgueil. Je me demande de qui tu tiens ça.
Le père : Camille n'est pas une orgueilleuse. Seulement elle ne cède jamais une once de ce qu'elle estime devoir lui revenir. Là où elle est violente, ce n'est que parce qu'elle est passionnée. Quand elle était enfant, elle s'amusait à reproduire avec de la glaise des os de squelette humain. Ensuite elle les mettait au four pour les cuire. Elle en perdait le boire et le manger. C'était stupéfiant. Là où elle est ombrageuse, c'est parce qu'elle est d'une grande intention.
Camille : Papa...
Le père : Monsieur Rodin, lui, a dû s'en rendre compte, n'est-ce pas monsieur Rodin ?
Rodin : ah monsieur Claudel, le témpérament, d'où nous vient le tempérament ?
La mère : Ca, on sait pas d'où ça vient mais on sait ce que ça fait, le tempérament.
Camille Claudel à Auguste Rodin : Peux-tu faire des ronds de jambes à des gens qui ne comprennent pas ce que tu fais ?
Eugène Blot : Votre sœur se remet mal de sa séparation avec Rodin.
Paul Claudel : Elle a tout misé sur lui. Elle a tout perdu avec lui, ma sœur.
Eugène Blot : On vous bafoue parce qu'on ne peut pas vous détuire. Un génie est toujours un effroi pour son temps.
08:33 Publié dans Beaux-Arts, Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Les mots des films, Sculpture, Thèse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : camille, paul, claudel, auguste, rodin, isabelle, adjani, gérard, depardieu, eugène, blot, nuytten, madeleine, robinson, sculpture