mardi, 10 septembre 2013
La fièvre au corps - William Hurt, Kathleen Turner
Film : La fièvre au corps / Body Heat (1981, durée 1h55)
Réalisateur : Lawrence Kasdan
Ned Racine avocat en Floride (William Hurt), Matty Walker femme mariée (Kathleen Turner), monsieur Walker le riche mari (Richard Crenna)
Ned : Vous pouvez rester avec moi si vous voulez, à condition que vous ne me parliez pas de la chaleur.
Matty : Je suis une femme mariée.
Ned : Ca veut dire quoi ?
Matty : Ca veut dire que je ne cherche pas de compagnie.
Ned : Vous auriez dû dire "Je suis une femme mariée et heureuse".
Matty : Il n'y a que moi que ça regarde.
Ned : Quoi ?
Matty : Si je suis heureuse ou non.
Ned : Vous êtes vraiment heureuse ?
Matty : Vous, vous êtes un peu lourd. C'est un défaut qui me plaît.
Ned : Qu'est-ce qui vous plaît encore ? La paresse ? La laideur, la luxure ? J'ai tous les défauts.
Matty : Vous n'êtes pas paresseux. Dites-moi, ce genre de baratin, ça marche avec combien de femmes ?
Ned : Uniquement avec celles qui n'ont pas beaucoup vécu.
Matty : Ca me rassure. Je me demandais si j'étais encore dans le coup.
Ned : Vous voulez que je vous offre un verre ?
Matty : Je vous l'ai déjà dit, j'ai un mari.
Ned : Je lui en offrirai un à lui aussi.
Matty : Il n'est pas en ville.
Ned : Vous avez un mari idéal. Nous allons boire à sa santé.
Matty : Il ne vient que pour le week-end.
Ned : Alors là, il commence à me plaire de plus en plus. Il faut vite prendre votre décision parce que dans une demi-heure, je vais m'énerver, je vais me tirer.
Matty : Vous voulez m'offrir quelque chose ?
Ned : Oui.
Matty : Alors je veux une glace.
Ned : A quoi ?
Matty : Cerise.
Ned : (au glacier) Cerise, mettez-en deux... Vous n'êtes pas de Miranda Beach. Je vous aurais remarquée.
Matty : Cette ville est si petite que ça ?
Ned : Oh... Pine Heaven ? Vous devez habiter Pine Heaven. Au bord de la plage. Vous avez une villa.
Matty : A quoi voyez-vous cela ?
Ned : Vous avez le style Pine Heaven.
Matty : Le style Pine Heaven, c'est quoi ?
Ned : Petite fille gâtée.
Matty : Je suis gâtée, c'est vrai Je suis gâtée. Et pas vous ?
Ned : Moi ? Je rêve d'être gâté. Je rêve d'une femme qui s'occuperait de moi, une femme qui me masserait mes muscles fatigués, qui me ferait mon lit.
Matty : Alors mariez-vous.
Ned : Je parlais juste pour ce soir.
Matty en tache son chemisier avec sa glace.
Matty : Oh ! Benh bravo Matty.
Ned : Matty ? J'adore. C'est juste sur votre cœur.
Matty : Ca me rafraîchit. Avec la chaleur qu'il fait.
Ned : Je vous ai interdit de parler de la chaleur.
Matty : Vous voulez bien m'apporter une serviette en papier ? Trempez-la dans l'eau fraîche.
Ned : Tout de suite. Je vais même vous enlever la tâche.
Matty : Vous ne voulez pas la lécher ?
Il part aux latrines. A son retour, elle n'est plus là.
Matty : Mais qui je vois ? Ca alors, c'est une coïncidence.
Ned : Je vous connais ?
Matty : L'homme qui interdit que l'on parle de la chaleur. C'est dommage, je vous aurais parlé de mes mobiles.
Ned : Vos mobiles ?
Matty : Chez moi, j'ai des mobiles musicaux. Dès qu'ils se mettent à tinter, je sors en espérant un peu d'air frais, c'est ce qu'ils veulent dire d'habitude. Mais pas cette année. Cette année, l'air est si lourd.
Ned : Comme quelqu'un que je connais ?
Ned, au barman : Un bourbon quelconque avec de la glace.
Ned : Vous en voulez un autre ?
Matty : Oui. Que faites-vous à Pine Heaven ?
Ned : Je suis pas un plouc, je suis allé jusqu'à Miami une fois.
Matty : C'est curieux comme certains hommes, dès qu'ils sentent une proie, la traquent comme des chiens.
Ned : J'en suis pas à ce point-là.
Matty : Comment vous vous appelez ?
Ned : Ned Racine.
Matty : Matty Walker.
Ned : Oh, ça va ?
Matty : Oui, très bien. Ma température normale est entre 38 et 39. Ce n'est pas grave, c'est quelque chose dans le moteur.
Ned : Vous avez peut-être besoin d'une révision ?
Matty : Ne me dites pas que vous avez l'outil qu'il faut.
Ned : Je ne parle pas comme ça.
Matty : Comment m'avez-vous trouvée ?
Ned : Il n'y a qu'un bar à Pine Heaven.
Matty : Vous n'auriez pas dû venir. Vous repartirez déçu.
Ned, voyant une brochette d'hommes qui le regardent éberlués : Qu'est-ce que j'ai fait ?
Matty : Ils ont tous voulu s'asseoir à côté de moi. Vous êtes le premier que j'ai laissé faire.
Ned : Vous venez si souvent que ça ?
Matty : Beaucoup d'hommes sont des enfants.
Ned : Vous devriez rester boire chez vous.
Matty : Trop triste.
Ned : Vous ne devriez pas vous habiller comme ça.
Matty : J'ai une blouse et une jupe, je ne vois pas ce que vous voulez dire.
Ned : Alors vous devriez changer de corps.
Matty : Il y a des moments, je ne sais pas. J'en ai tellement marre de tout que je finis par m'en foutre. Est-ce que vous me comprenez, Ned ?
Ned : Je sais qu'il y a des moments où il y a tellement de merde qui me tombe dessus qu'il faudrait que je porte un chapeau.
Matty : Oui, vous me comprenez. Il va falloir que je vous laisse, je dois rentrer.
Ned : Je vous ramène.
Matty : Non, j'ai une voiture.
Ned : Alors je vous suis. Je veux voir les mobiles.
Matty : Vous voulez voir les mobiles ?
Ned : Je veux entendre leur musique.
Matty : C'est tout. Je vous laisse venir mais c'est tout.
Ned : J'ai horreur des complications.
Matty : Je viens souvent dans ce bar. Il peut m'arriver de passer y prendre un verre avec mon mari. Ca ne vous gêne pas de sortir avant moi, m'attendre dans votre voiture ? Je sais que ça semble idiot.
Ned : Qui croyez-vous tromper avec cette comédie ? Ils ont bien vu que vous me draguiez.
Elle le gifle.
Matty : Fichez-moi la paix maintenant.
Elle s'assied à une table seule. Il part.
Ned : C'est aussi bien que chez moi... Pas de bonne ?
Matty : Elle rentre chez elle le soir.
Ned : Vous n'avez pas peur de rester seule ?
Matty : Non.
Ned : Alors c'était vrai, les mobiles. Qu'est-ce que c'est ?
Matty : Une tonnelle.
Ned : Non, non, là-bas.
Matty : La remise à bateau.
Ned : Qu'est-ce qu'il y a dedans ?
Matty : Un bateau... C'est le foutoire là-dedans, il y a, il y a juste une vieille barque, des rames, des chaises longues, des trucs comme ça... Vous devriez vous en aller maintenant.
Ned : Je viens juste d'arriver.
Matty : Vous avez vu les mobiles alors allez-vous en... Je suis vraiment désolée, je n'aurais pas dû vous laisser venir.
Ned : Vous n'êtes pas aussi forte que vous voulez le faire croire.
Matty : Non, je suis faible.
Elle l'embrasse à peine, ferme la porte et le laisse dehors. Il marche jusqu'à sa voiture puis revient. Il essaie d'ouvrir la porte d'entrée, elle est fermée à clé. Il contourne la maison, il la voit debout qui le regarde fixement depuis l'intérieur. Il casse une baie vitrée et il entre.
07:00 Publié dans Films étrangers, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : body, heat, fièvre, corps, william, hurt, kathleen, turner
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