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mercredi, 14 novembre 2012

Les Arcandiers - De La Brosse, Pinon

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Film : Les Arcandiers (1991, durée 1h35)

Réalisateur : Manuel Sánchez

Tonio (Simon de La Brosse), Bruno (Dominique Pinon), Hercule (Charles Schneider), Véronique (Géraldine Pailhas), "l'ingénieur" fan de Johnny (Yves Afonso), Lamotte (Rudy Moraes)

 

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Bruno :  Alors, Hercule, qu'est-ce qui t'arrive ?

Hercule : Devine.

Bruno : Tu vas pas me dire qu'on t'a encore piqué ta mob. Tiens, j't'en roule une !

Hercule : Non.

Bruno : Allez !

Hercule : Non, j'te dis.

Tonio : Putain de blème. Tu peux rien laisser cinq minutes. Moi, j'vous l'dis, les gars, hein, il faut s'casser. Bon, moi j'vais aller bouffer, moi. A tout à l'heure chez Lamotte.

Hercule : Qu'est-ce qu'il a ?

Bruno : Il veut s'casser.

 

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Tonio : Si on allait au Brésil, hein ?

Hercule : Qu'est-ce qu'on irait foutre au Brésil ? Je parle pas espagnol, moi.

Tonio : L'espagnol ? Mais c'est le portuguais là-bas, nez-de-boeuf.

Hercule : Parlent pas l'espagnol, les Portuguais ?

Tonio : ...

Hercule : Forcément, tu m'causes tout l'temps, comment veux-tu qu'je joue, moi ?

Tonio : J'ai un oncle à mon vieux là-bas. Si je l'trouve, il nous aidera, c'est sûr.

Bruno : Tu parles. Les Da Silva, au Brésil, tu tapes d'un arbre, il en tombe quinze.

Tonio : Combien tu paries qu'on l'trouve ? T'as jamais ouvert un bottin, toi !

Bruno : Mais comment on va faire ? On est secs comme les couilles au Taupin. On a jamais quitté notre bled sauf pour aller en colo à la Bourboule. Toi, tu veux aller au Brésil. Allez, laisse tomber.

Tonio : Moi je m'demande ce que j'fous avec deux glands pareils.

Hercule : On s'demande, ouais.

Bruno : C'est vrai, on s'demande. Un mec aussi intelligent que toi, qu'est-ce qui peut bien foutre avec deux débiles comme nous.

Hercule : On s'demande.

 

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Tonio : Qu'est-ce que vous en pensez ?

Bruno : Fais voir ? ... C'est pas mon genre.

Hercule : Moi j'en ai rien à foutre de sainte Bernadette.

Tonio : Benh j'en suis tombé amoureux. Quand j'l'ai regardée, ça a été la révélation, le déclic. J'l'ai regardée, elle m'a regardé, on s'est compris.

Bruno : T'as picolé, Tonio.

Tonio : On va tirer la sainte, les gars.

Hercule : On va tirer une morte ?

Bruno : J't'ai déjà dit, c'est pas mon genre.

Hercule : Remarque, elle est pas mal.

Tonio : Bruno, qu'est-ce t'en penses ?

Bruno : J'en pense que... ça va encore merder.

Hercule : Il a pas tort.

 

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Bruno : "Je ne vous promets pas d'être heureuse en ce monde, mais dans l'autre". Elle annonce la couleur, Bernadette. On la transporte comment ? 

 

 

 à suivre...

 

lundi, 12 novembre 2012

Casino - Martin Scorsese, Robert de Niro, Sharon Stone, Joe Pesci

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Film : Casino (1995, durée 2h58)

Réalisateur : Martin Scorsese

Sam «Ace» Rothstein (Robert De Niro), Ginger McKenna (Sharon Stone), Nicky Santoro (Joe Pesci), Lester Diamond (James Woods), Frank Marino (Frank Vincent), Remo Gaggi (Pasquale Cajano), Phillip Green (Kevin Pollak), Billy Sherbert (Don Rickles), Artie Piscano (Vinny Vella), Andy Stone (Alan King), Pat Webb (LQ Jones), le sénateur (Dick Smothers)


Synopsis : Dans les années soixante-dix à Las Vegas, Ace Rothstein dirige d'une main de fer l'hôtel casino Tangiers, financé en sous-main par le puissant syndicat des camionneurs. Le Tangiers est l'un des casinos les plus prospères de la ville et Ace est devenu le grand manitou de Las Vegas, secondé par son ami d'enfance, Nicky Santoro. Impitoyable avec les tricheurs, Rothstein se laisse un jour séduire par une virtuose de l'arnaque d'une insolente beauté, Ginger McKenna. Amoureux, il lui ouvre les porte de son paradis et l'épouse. Ses ennuis commencent alors. (Source : http://www.programme-tv.net/cinema/109020-casino/) 

 

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Sam Rothstein en voix off : Mon plaisir était de regarder ma femme Ginger chauffer la salle. Tout le monde l'adorait. Comment on aurait pu faire autrement ? Elle pouvait être la femme la plus charmante du monde. Les gens se disputaient sa compagnie. On se sentait bien en sa présence.

- Bonsoir, madame Rothstein, comment allez-vous ? Vous êtes une des femmes les plus sublimes que j'ai rencontrées. Vous avez bien de la chance, monsieur Rothstein.

Sam Rothstein : Merci, merci bien du compliment.

Sam Rothstein en voix off C'était un jeune du casino, gentil garçon, intelligent. Pour qui il se prenait, ce merdeux ? Le lendemain je l'ai viré. Ginger faisait cet effet aux gens. Je crois même qu'elle les encourageait.

 

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Ginger Rothstein : Tu veux voir celui-là ? Papa m'a donné tous ces bijoux parce qu'il m'aime beaucoup, beaucoup. Passe ton bras là-dedans. Oh, somptueux ! Regarde, regarde ça, c'est papa qui me l'a donné.

Sam Rothstein en voix off Mais ils avaient beau l'aimer, ils ne savaient pas ce qui la faisait vibrer. Ginger étant comblée, je pouvais me concentrer sur ce que je savais le mieux faire

 

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Sam Rothstein : Je comprends que vos chiffres dégringolent. L'attraction, on la met devant, pas au fond. Amenez-les moi devant.

- D'accord, j'y vais, j'y vais.

Sam Rothstein : Retenez bien c'que je vais vous dire. Y a trois façon de faire les choses dans ce casino : la bonne façon, la mauvaise façon et ma façon à moi. Vous comprenez ?

- Je comprends. C'est très clair. Je... je l'fais tout d'suite. Et merci !

Sam Rothstein : Ne me remerciez pas, faites-le. Vous êtes chargé des machines à sou. Je devrais pas avoir à vous l'dire.

- Pardon, vous avez raison, monsieur Rothstein, je vous fais toutes mes excuses.

Sam Rothstein, en voix off : Je me suis retrouvé à travailler dix-huit heures par jour. C'était Ginger qui profitait le mieux de la grande vie à Vegas.

 

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Ginger Rothstein : J'ai besoin d'argent.

Sam Rothstein : Combien d'argent ?

Ginger Rothstein : Oh il m'en faut beaucoup plus que d'habitude.

Sam Rothstein : Retire-le de ton compte, il y a largement de quoi.

Ginger Rothstein : Oui, j'pourrais, bien sûr, seulement... j'ai besoin de plus que ça, j'ai besoin de vingt-cinq mille dollars.

Sam Rothstein : Vingt-cinq mille dollars ! Pour toi, il te les faut ?

Ginger Rothstein : Ouais.

Sam Rothstein : Pourquoi il te faut autant ?

Ginger Rothstein : Qu'est-ce que ça peut faire ? Il me les faut.

Sam Rothstein : Tout de même ! Il faudrait qu'je sache, c'est un sacré paquet. Il s'agit pas d'une boîte de pop-corn, hein, tu comprends ?

Ginger Rothstein : Je m'en rends compte, c'est pas la peine d'en faire une pendule. On va quand même pas se disputer pour ça, hein ? C'était important pour moi, laisse-tomber. Je voulais juste lui faire plaisir, c'est tout, pour une fois.

Sam Rothstein : Qui veut se disputer ? Dis-moi ce que tu veux en faire. Pour quelle raison tu ne peux pas me le dire ? Hein ? Voilà, maintenant je voudrais que tu me le dises. C'est vrai, ma femme vient me voir, elle me demande vingt-cinq mille dollars. De quoi t'as besoin, tu veux une fourrure ?

Ginger Rothstein : Non.

Sam Rothstein : Si tu veux une fourrure, j'te l'offre. Tu le sais bien, c'est pas pour l'argent, c'est pourquoi t'en as besoin, c'est tout c'que j'te d'mande. J'ai pas le droit de poser la question ?

Ginger Rothstein : Sam, j'ai été indépendante toute ma vie. Jamais je n'ai rien eu à demander à personne. Tu vois, toi t'es en train de m'obliger à supplier.

Sam Rothstein : Mais qu'est-ce...

Ginger Rothstein : Tu voudrais m'humilier tu ferais pas autrement ! Pourquoi tu m'obliges à me sentir mal ?

Sam Rothstein : Tu me demandes vingt-cinq mille dollars. J'ai pas envie que tu sois mal ! Je veux pouvoir te faire confiance. C'est de confiance qu'il s'agit. Je dois pouvoir mettre ma vie entre tes mains. Tu t'en rends compte ?

Ginger Rothstein : ...

Sam Rothstein : Est-ce que je peux te faire confiance ?

Ginger Rothstein : ...

Sam Rothstein : Est-ce que je peux te faire confiance ? ... Est-ce que je peux te faire confiance ? Réponds-moi. Est-ce que je peux te faire confiance ?

Ginger Rothstein : Tu peux me faire confiance.

Sam Rothstein : Bon, alors confie-moi pourquoi t'as besoin de ce pognon. 

 

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Ginger Rothstein : Qu'est-ce qui l'a obligé à faire ça, hein ? Dis-moi !

Nicky Santoro : Je sais que c'était pas très sympa...

Ginger Rothstein : Ah ouais, sans blague.

Nicky Santoro : ... mais essaie de le comprendre. Il a pu croire que ce mec voulait t'faire cracher ton fric ou...

Ginger Rothstein : Non.

Nicky Santoro : ... ou t'exploiter d'une façon ou d'une autre.

Ginger Rothstein : Non ! Je lui ai raconté toute l'histoire sur ce mec, avant qu'on se marie. Ca lui tombe pas du ciel, crois-moi.

Nicky Santoro : Ah tu lui as dit ? Benh j'savais pas.

Ginger Rothstein : Ouais, c'est juste un ami à moi, j'voulais lui donner un coup de main. C'est un crime ?

Nicky Santoro : Tu sais, la première fois que j'vous ai vus ensemble, tous les deux, j'l'avais jamais vu si heureux de toute sa vie. Oh, je sais, d'accord, c'est un chieur de youpin et tout ce qui s'en suit, mais je l'ai jamais vu, tu vois, je n'ai jamais vu ce mec réagir comme ça avec personne d'autre. J'crois qu'il t'a méchamment à la bonne, tu sais. Pour lui, c'est le grand amour, j't'assure.

Ginger Rothstein : Allons. J'savais à quoi j'm'exposais en m'fourrant là-dedans. Que le sol pouvait s'écrouler sous mes pieds, n'importe quand. Après tout, moi j'suis une bosseuse. Tu crois pas que je vais me fourrer dans ce genre de guêpier si j'suis pas sure d'être couverte à la fin, non ?

Nicky Santoro : Oui, c'est clair ça.

Ginger Rothstein : Il a mis de côté des bijoux pour moi. Un tas de bijoux.

Nicky Santoro : Tu veux dire le genre de très belles marchandises, y'en a pour combien ?

Ginger Rothstein : Tu veux... les voler ?

Nicky Santoro : Non... ? C'est pas pure curiosité. Je m'demandais combien il était prêt à investir sur ce genre de choses, c'est tout. 

Ginger Rothstein : D'après c'qu'on m'a dit, un bon million de dollars, peut-être plus.

Nicky Santoro : Eh benh, tu vois ? Il s'est pas moqué d'toi. Un million en bijoux, c'est pas rien. Ca veut dire qu'il t'a à la bonne, qu'il est fou d'toi ou alors c'est moi qui suis dingue.

Ginger Rothstein : Jamais j'aurais dû épouser ce mec. Il est gémeaux, triple gémeaux, la dualité. C'est des serpents à sonnette les gémeaux, tu peux pas t'fier à un serpent ! Snif ! Snif ! J't'assure.

Nicky Santoro : Ouais, j'vois c'que tu veux dire. Ecoute, Ginger. Tu vois, je... je pense pas que c'est... bon, de toute façon, j'ai pas la solution. Et je pense pas que c'est c'que t'as envie d'entendre parce que t'es en pétard contre S. Et y'a de quoi. Mais, tu vois, j'crois que tu devrais essayer de... pas trop faire de vagues. Vas-y mollo, tu vois ? Tu verras.

Ginger Rothstein : Il le tuait un peu plus ! Tu comprends ? Il a failli l'tuer ! Il avait pas à le tabasser. C'est vrai, enfin, j'ai pas baisé avec lui. Il m'oblige à m'cacher même pour aller voir mes copains ! Il pète les plombs là ou quoi ?

Nicky Santoro : Mais dis-toi que tout ça c'est parce qu'il est fou d'toi, il est jaloux, il sait plus c'qu'il fait.

Ginger Rothstein : Tu rêves. Il s'en branle de c'que j'fous.

Nicky Santoro : Ecoute, je vais essayer d'voir c'que c'est qu'ce merdier. Dès que j'le vois, j'lui causerai.

Ginger Rothstein : OK.

Nicky Santoro : Ca va ?

Ginger Rothstein : Oui. Merci. Snif ! T'es vraiment gentil.

Nicky Santoro : Hé, et vas-y mollo avec l'antigel. Tu sais bien qu'ce truc ça peut qu'empirer les choses. T'es une fille superbe, tu veux pas bousiller ton physique. J'ai vu des tas de nanas qu'ce machin-là a foutues en l'air.

Ginger Rothstein : T'es un ange.

Nicky Santoro : Allons-allons, j'veux pas t'voir malheureuse.

Ginger Rothstein : Snif !

Nicky Santoro : T'en fais pas.

Ginger Rothstein : Snif ! Merci.

Nicky Santoro : De rien.

 

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Sam Rothstein : Si tu le fais pas pour moi, fais-le pour Amy.

Ginger Rothstein : Oui, d'accord, d'accord.

Sam Rothstein : Tu comprends ? Tu bois trop, maintenant ça devient sérieux. J'vais t'inscrire à une cure, y'en a beaucoup qui sont très bien.

Ginger Rothstein : Snif ! J'en ai pas besoin.

Sam Rothstein : Si t'en as besoin. C'est très discret, ils mettent pas les noms dans les journaux.

Ginger Rothstein : C'est tout c'qui t'inquiète. C'qui peut m'arriver, tu t'en fous.

Sam Rothstein : Non, je t'aime.

Ginger Rothstein : Non tu m'aimes pas.

Sam Rothstein : Comment peux-tu dire ça ? Tu es une femme magnifique, tu es en train de te détruire. T'as pas besoin de tous ces trucs, tu sais, t'as pas besoin de cette sangsue qui vit sur ton dos. J'te connais mieux que si j't'avais fait. T'es une tigresse, t'es forte, plus forte que moi. Quand tu décides vraiment d'arriver à un but, tu y arrives mieux que tout le monde.

Ginger Rothstein : Hin-hin-hin...

Sam Rothstein : Tu vas y arriver.

Ginger Rothstein : Hin, oh mon Dieu. Oh mon Dieu... D'accord, d'accord... D'accord, je vais essayer, je vais essayer, je vais essayer. Vraiment. Te mets pas en colère, d'accord. Je vais y arriver. Hin-hin...

 

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vendredi, 09 novembre 2012

Le cinéma est sur la place

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Paris, le 9 novembre 2012

 

Action ! Sort de l'église un cortège funéraire,

Portant un cercueil de bois clair.

 

Le cinéma est de retour par chez moi,

Précisément sous mes fenêtres,

Et tout à fait vraiment à ma porte,

A gauche, à droite, sur toute la place et dans les rues.

 

Tout le matériel s'étale là,

Tout ce qu'il faut pour offrir un beau paraître,

Un bataillon de bras qui des caisses transporte,

Et de l'éclairage artificiel à perte de vue. 

 

Jana Hobeika

 

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C'était au mois de mai :

> http://fichtre.hautetfort.com/archive/2012/05/19/le-cinem...

 

 

jeudi, 08 novembre 2012

Fauteuils d'orchestre

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Film : Fauteuils d'orchestre (2006, durée 1h46)

Réalisatrice : Danièle Thompson 

Jessica (Cécile de France), Catherine Versen (Valérie Lemercier), Jean-François Lefort (Albert Dupontel), Valentine Lefort (Laura Morante), madame Roux (Suzanne Flon), Jacques Grumberg (Claude Brasseur), Frédéric Grumberg (Christopher Thompson), Claudie (Dani), Valérie (Annelise Hesme), Brian Sobinski (Sydney Pollack), Marcel (François Rollin), le chauffeur de taxi (Ahcène Nini)

 

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Frédéric Grumberg : Tu traînes dans la rue, la nuit. Sans trop entrer dans les détails, t'en es où ? Tu trouves ?

Jessica : Trouver quoi ?

Frédéric Grumberg : J'sais pas, tu cherches quoi ?

Jessica : J'veux une bonne place à l'orchestre, ni trop près, ni trop loin.

Frédéric Grumberg : Et à côté, y'a un siège de libre ?

 

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Claudie : Voilà, "j'aurais voulu être un artiste" comme disait la chanson. Mais... j'avais pas assez de... pas de talent du tout, quoi. Alors j'ai voulu vivre avec les artistes. Et ça, j'ai réussi. Grâce à eux, grâce à vous, j'ai réussi ma vie.

 

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Valentine Lefort : C'est trop facile, des déclarations de guerre, des déclarations d'amour, tout en même temps ! C'est trop facile !

Jean-François Lefort : Ca, c'est quoi, c'est une lettre d'amour ou une lettre d'adieu ?

Valentine Lefort : Qu'est-ce que tu préfères ?

Jean-François Lefort : Je veux qu'on soit ensemble. T'es ma femme, mon soldat. Ma guerre, elle est pas contre toi, Valentine.

Valentine Lefort : Mais je te préviens, la maison au bord d'un lac, c'est...

Jean-François Lefort : C'est une maison au bord de la mer, on essaie ?

Valentine Lefort : Il fait froid.

Jean-François Lefort : Allez, viens, on rentre.

Valentine Lefort : C'était un beau concert. Tu as très bien joué le deuxième mouvement de l'Empereur.

 

mardi, 23 octobre 2012

Travelling avant - Simon De La Brosse, Thierry Frémont (suite et bonus)

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Film : Travelling avant (1987, durée 1h54)

Réalisateur : Jean-Charles Tacchella

Musique : Raymond Alessandrini

Nino (Thierry Frémont), Barbara (Ann Gisel Glass), Donald (Simon de La Brosse), Angèle (Sophie Minet)

Janine (Laurence Côte), Gilles (Luc Lavandier), Vicky (Nathalie Mann), Roger (Jacques Serres), Wanda (Alix de Konopka), Le sosie de Julien Duvivier (Philippe Laudenbach), Le propriétaire du cinéma (Jean-Michel Molé), la mère de Donald (Catherine Hubeau)

 

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Barbara : Tu parlais de Charlot l'autre jour, tu lui ressembles, dans La ruée vers l'or.

Nino : Bois encore un peu. L'alcool ça réchauffe... Raconte-moi, avant de connaître Henri, t'allais quand même au cinéma ?

Barbara : Bien sûr, mais je m'intéressais qu'à l'histoire. Avec Henri, j'ai découvert Flaherty, Jean Vigo. Henri savait bien faire la différence entre un scénario et une mise en scène.

Nino : Tu sais, la mise en scène, c'est tout ce qu'on apporte ou retranche au scénario.

Barbara : C'est drôle, Henri disait la même chose... Si tu avais une caméra, là, maintenant, comment tu nous filmerais ?

Nino : Pour savoir où il doit placer sa caméra, le metteur en scène a besoin de connaître les intentions de ses personnages. Or je ne connais pas les tiennes. Et puis quant à moi, je ne sais même pas si j'en ai.

Barbara : En tout cas, les plus belles scènes d'amour, c'est quand les acteurs parlent d'autre chose mais ne pensent qu'à ça.

Nino : Ca risque pas de nous arriver. Fait trop froid.

Barbara : Il y a des couvertures dans le placard, vas les chercher.

Nino : On ferait mieux de s'enfouir sous les draps avec les couvertures par-dessus.

 

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Nino : A quoi tu penses vraiment depuis cinq minutes ?

Barbara : Ca doit être l'alcool mais j'ai envie de faire l'amour.

Nino : Moi aussi.

Barbara : Commence par ôter tes vêtements.

Nino : Si tu ôtes les tiens. Qu'est-ce qui t'a décidée ?

Barbara : Discute pas.

[...]

Barbara : Surtout pas un mot à Donald.

Nino : T'inquiète pas, j'ai le sens de l'amitié. C'est Henri ? (sur une photo)

Barbara : Je lui dis bonjour en me levant le matin.

Nino : T'es complètement folle, je vais la déchirer ? Hé-hé-hé, ça va pas ?

Barbara : Pauvre type, hein ! Jaloux d'un mort ! Henri, c'était un mec. Pas comme toi.

Nino : Forcément, les morts ça baise toujours mieux.

 

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Donald : Un métier, ça s'apprend seul ou avec les autres. Moi j'apprends avec les autres.

Nino : Un artiste, c'est solitaire.

 

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Donald : Vous devez me trouver idiot de vous avoir invitée au restaurant.

Vicky : Pas du tout, j'adore qu'on me fasse la cour.

Donald : C'est parfait, ça.

 

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Barbara : Je vous attendais.

Donald : Quelque chose d'urgent ?

Barbara : Oui, toi. 

 

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Donald : J'suis heureux, j'suis libre. Toi aussi.

Barbara : Un jour, tu m'as dis "un cinéaste n'a pas le droit de mentir".

Donald : Pour être un créateur, faut être plein de contradictions. Goethe.

Barbara : Superficiel à ce point, jamais vu.

Donald : Quel compliment. La légèreté. Bonjour Sacha Guitry, au revoir Madame !

 

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Nino : Vingt minutes avant, on devrait déjà avoir des spectateurs...

 

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Nino : Ne vous attendez pas à ce qu'on vous explique les films avant la projection en gênant le spectateur par des commentaires. L'important c'est qu'il puisse voir le film et qu'il en tire après lui-même des conclusions. Hein, alors bon, voilà. On va commencer par Laurel et Hardy, deux génies. Bonsoir.

 

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Nino : Tu te comportes comme un salaud avec Barbara.

Donald : Au contraire, je lui apprends à me détester peu à peu.

 

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Donald : Les femmes, ce n'est pas le nécessaire qu'elles veulent, c'est le dérangement.

 

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Barbara à Donald : Je ne serai jamais une salope, ça t'ennuie ?

 

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Nino à Donald : Tu sais ce que dit Jean Giono ? Les femmes, c'est pas le nécessaire qu'elles veulent, c'est le dérangement.

 

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En bonus, les images du générique de début.

 

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lundi, 22 octobre 2012

Travelling avant - Simon De La Brosse, Thierry Frémont

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Film : Travelling avant (1987, durée 1h54)

Réalisateur : Jean-Charles Tacchella

Musique : Raymond Alessandrini

Nino (Thierry Frémont), Barbara (Ann Gisel Glass), Donald (Simon de La Brosse), Angèle (Sophie Minet)

Janine (Laurence Côte), Gilles (Luc Lavandier), Vicky (Nathalie Mann), Roger (Jacques Serres), Wanda (Alix de Konopka), Le sosie de Julien Duvivier (Philippe Laudenbach), Le propriétaire du cinéma (Jean-Michel Molé), la mère de Donald (Catherine Hubeau)

 

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Voix-off : Il était arrivé à Paris cinq mois plus tôt parce qu'à Paris, on peut voir plus de films qu'ailleurs. Nino et Donald avaient fait connaissance dans un ciné club en banlieue.

Donald : Bravo, hein ! Qu'est-ce que vous avez pensé du film ?

Nino : C'est la deuxième fois que je le vois.

Donald : Moi, la quatrième. J'aime ce film. Mais il correspond pas à ma conception de la mise en scène.

Nino : Mais alors, pourquoi vous avez applaudi ?

Donald : Pour le personnage principal. Je voudrais lui ressembler, moi. S'amuser, rater sa vie, devenir un gigolo... et réussir sa mort.

Nino : Et comment sait-on qu'on a réussi sa mort ? 

 

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Nino : Votre conception de la mise en scène ?

Donald : Une action, une morale, un jugement. Citizen Kane, Hitchcock, Murnau, Preston Sturges.

Nino : J'm'appelle Nino.

Donald : Moi, c'est Donald. Vous habitez Colombes ?

Nino : Non, Paris.

Donald : Moi aussi. On va à la gare ?

Nino : Ah non, non, moi j'rentre à pied parce que j'ai plus de sous.

Donald : A pied ? J'vous paie votre billet.

 

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Donald : Moi, le cinéaste que j'admire le plus, c'est Orson Welles.

Nino : Ah benh moi aussi.

Donald : Faire un premier film à vingt-cinq ans...

Nino : Ouais.

Donald : Quel exemple !

Nino : Tout à fait, oui.

Donald : Tenez, regardez là.

Nino : Quel beau plan !

Voix off : Ils prirent l'habitude de se voir tous les matins. Dès l'ouverture des permanences, ils ne se quittaient plus.

 

¤     ¤     ¤

 

Nino : Hé, Donald, faisons un serment ! Celui de nous entr'aider, quoi qu'il arrive ! 

Donald : Aujourd'hui, 8 octobre 1948, je jure d'enfoncer le plus vite possible les portes du cinéma et d'en faire profiter mon ami Nino ! Je l'jure !

Nino : Moi aussi ! Ils ont qu'à bien s'tenir.

 

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Nino : Demain, on a six films à voir.

Donald : Faut pas rater Les trois lumières de Fritz Lang.

 

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Donald : Vous aimez les films noirs ? Vous avez vu Barbara Stanwyck dans Assurance sur la mort ?

Barbara : J'm'appelle Barbara à cause d'elle.

Donald : Pourquoi pas écrire un essai sur les films noirs ? Le premier en son genre, complètement exhaustif !

Nino : Nous avec les filles, c'est simple. Si elles peuvent pas nous citer deux titres des films de Griffith, on leur parle même pas.

Barbara : Intolérance, Le lys brisé.

Donald : Et si j'vous dis Flaherty ?

Barbara : Nanouk, L'homme d'Aran.

Donald : Vous allez dans quel ciné club ?

Barbara : J'y allais.

Nino : Vous y allez plus ? Pourquoi ?

Barbara : Y'a pas que le cinéma dans la vie.

Donald : On se revoit quand ?

Barbara : Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment d'un aussi grand amour.

  

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Donald en voix off : Dans un film américain, elle serait sortie de la salle de bain toute habillée...

 

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... et dans un film français...

 

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...  

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Elle : Tiens, attache-moi.

 

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Barbara : Emmenez-moi au restaurant, comme Spencer Tracy. Au moment de l'addition, on dira qu'on n'a pas un sou. Vous ferez un discours contre les profiteurs. Et ils nous mettront dehors pour ne pas effaroucher les clients. On y va ?

Nino : Spencer Tracy avait un smocking, hein ? Nous, ils nous serviront même pas.

Barbara : Essayons. Moi j'aime les garçons qui font c'que les autres font pas.

 

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Nino : Mince alors... Les Vampires, Feuillade... Le Corbeau de Clouzot... L'Assassinat du père Noël... Hé ho ! Mais où t'as eu tout ça ?

Barbara : On les a fauchés avec un ami.

Nino : Mais où ça ?

Barbara : Dans une vieille usine où ils les mettent avant de les détruire.

 

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Barbara : J'te préviens. N'essaie me de venir dans mon lit. J'sais m'défendre.

Nino : Oh t'inquiète pas. J'fais l'amour qu'avec des putes. Quand je reçois l'argent de ma mère, j'men tape une ou deux. Les filles normales, j'sais à quoi m'en tenir. J'ai lu Montherlant. Allez, bonne nuit.

 

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Donald : Il y a une chose qui nous sépare, toi et moi. C'est que moi, j'suis aussi heureux quand je couche avec une fille que quand j'vois un bon film.

Nino : C'est ça. En attendant, avant hier, tu as loupé Le Vampire de Dreyer.

Donald : J'veux emmagasiner, moi. Comme ça, si un jour j'deviens metteur en scène, j'aurais quelque chose à restituer sur la pellicule. Renoir a fait la guerre de quatorze, ça l'a aidé pour tourner La Grande illusion.

Nino : Mais c'est grotesque, enfin. De Sica n'a pas eu besoin d'être chômeur pour faire Le Voleur de bicyclette... Dis donc, tu peux me prêter dix mille balles ? 

 

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Donald : S'il était là, Lubitsch filmerait les assiettes. Rien qu'en voyant les restes dans chaque assiette, on comprendrait qui est amoureux de qui. Et quel est le personnage qui doit foutre le camp.

Nino : On a encore le temps d'aller à la séance de minuit là. A côté, ils passent L'emprise du crime.

Barbara : Moi, j'me couche.

Nino : Ecoute, c'est un film sur l'amour fou.

Donald : Moi, j'reste avec Barbara.

Nino : Oh benh non alors, si vous venez pas...

 

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Barbara : J'adore ton nez.

Donald : C'est ça qu'on reproche aux filles. Ne jamais voir ce qu'il y a à l'intérieur.

Barbara : Si tu me trouvais moche, tu m'aimerais quand même ?

Donald : Bien sûr. Ca a rien à voir. Les grands personnages sont ceux qui font sur l'écran ce que nous ne faisons pas dans la vie. Qui aurait idée d'aimer une fille affreuse ? Personne. Sauf un héro.

Barbara : Embrasse-moi.

Donald : N'oublie pas, entre nous, tout est différent, rien comme les autres. N'oublie pas. Je suis pas n'importe qui.

Barbara : Tu parles toujours autant avant de faire l'amour ?

Donald : Non, aujourd'hui c'est exceptionnel.

 

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Donald : Tu te souviens des rapports de Bogart et Bacall dans Le port de l'angoisse ?

Barbara : Quelqu'un a-t-il une allumette ?

Donald : J'aimerais que toi et moi on ait les même rapports. Chez Hawks les femmes sont des hommes, tout comme les hommes. 

Barbara : Si t'as besoin de quelque chose, siffle-moi.

 

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Nino : Comment tu t'appelles ?

Une prostituée : On m'appelle Olympe.

Nino : Oh, avant guerre, il y avait une actrice américaine d'origine française qui s'appelait Olympe. Olympe Bradna.

La prostituée : Connais pas.

Nino : Tu... tu vas souvent au cinéma ?

La prostituée : Après midi, ça m'repose les jambes.

Nino : J'ai quelques p'tites questions à te poser. Tu m'répondras franchement ?

La prostituée : Oui, mon chéri.

Nino : Quels sont les films sur la prostitution qui te semblent les plus justes ? Tu as vu Les Abandonnées avec Dolores del Rio ?

La prostituée : Déshabille-toi, mon chou.

Nino : Et Anna Magnani dans Le Bandit, ça c'était réussi, non ?

La prostituée : Oui, elle était très bien.

Nino : Et Simone Signoret dans Dédé d'Anvers ?

La prostituée : C'était réussi.

Nino : Tu sais, Olympe, moi j'ai une théorie là-dessus. C'est qu'il y a que les Suédois et les Argentins qui savent bien parler du sexe à l'écran.

La prostituée : Moi, mon acteur préféré, c'est Fernandel, je n'aime que les films comiques. Ote ton pantalon, mon lapin.

 

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Nino : Quand même, c'est vraiment dégueulasse que Stroheim puisse plus tourner comme metteur en scène.

Donald : Il faisait perdre de l'argent à ses producteurs.

Nino : Et c'est une bonne raison, ça, tu trouves ?

Donald : Oui.

Nino : Tu rigoles ?

Donald : Non.

 

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Donald : J'aime beaucoup vos films, je voudrais être votre stagiaire, j'suis prêt à balayer le plateau, m'sieur Duvivier !

Le sosie de Julien Duvivier : Je ne suis pas Julien Duvivier. Duvivier est dans la voiture là-devant qui vient de partir.

 

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Nino : Depuis des mois on en rêve, de ce ciné club ! Peut-être pas toi, mais moi j'en rêve ! Ca te réussit pas d'être amoureux.

Donald : J'ai presque vingt ans. Orson Welles en avait vingt-cinq quand il a fait Citizen Kane, il me reste cinq ans !

Nino : Mais mon pauvre ami, n'est pas Welles qui veut.

Donald : Ca signifie, ça ?

Nino : Ca signifie que j't'emmerde !

Donald : Moi aussi !!

Nino : Eh benh voilà !

Donald : J'en ai marre de toi !!

Nino : Eh benh moi aussi, j'en ai marre de toi ! J'me barre.

Donald : Mais non, fais pas ça.

Barbara : Salut les génies, faites votre tambouille vous-mêmes.

 

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Janine : Alors il faut que je vienne te relancer chez toi ? Mais ça fait trois jours qu'on s'est pas vus ! Et pourtant on a changé de programme. Mais tu ne m'aimes pas !

Nino : Mais si.

Janine : T'as pas trouvé l'fric pour le ciné club alors t'as plus besoin d'moi. J'te déteste ! T'es un salaud ! Me touche pas !! Mais tu comprends pas que je t'aime !? Que j't'aime ! Mais que j't'aime ! Que j't'aime... J'te demande pardon.

Nino : J't'accompagne au métro... Tu connais les films de Franck Borzage ? C'est le metteur en scène qui a le mieux décrit les couples qui s'aiment. Eh benh toi et moi, on est un couple de Borzage.

Janine : Ah oui ?

Nino : Ouais. Tu vois, les couples de Borsage s'aiment tellement que le temps peut rien contre eux. Par exemple, ils se donnent rendez-vous dans deux mois sous une horloge, eh benh pendant deux mois ils s'voient pas, s'écrivent pas, rien, rien. Puis deux mois après, benh ils sont là, l'un et l'autre, sous l'horloge.

Janine : Tu dis ça pour qu'on se revoit plus.

Nino : Mais pas du tout, Janine. Réfléchis. Si dans deux mois, notre amour est plus fort que tout, plus fort que l'oubli, ce sera merveilleux, non ? Rendez-vous dans deux mois, le vingt-et-un à minuit, devant ton cinéma à la sortie de la dernière séance. 

Janine : Deux mois, c'est loin.

Nino : Mais non, Janine. On doit se montrer forts toi et moi. Allez, monte l'escalier, te retourne pas.

 

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Donald : Je vais partir en Angleterre. Ca t'ennuie que je m'en aille ?...  J'essaie de t'apprendre la liberté. Pense à Hawks, les femmes sont des hommes.

Barbara : N'empêche que Bacall, elle a du mal à se passe de Bogart.

Donald : Mais j'suis pas Bogart, ma chérie. N'exagère pas quand même.

 

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Donald : D'accord ? Tu t'installes ici ?

Nino : T'es vraiment gonflé, toi. J'ai pas envie de coucher là, moi. Elle est chiante, Barabara, franchement. Puis elle se lève la nuit pour bouffer des sardines.  

Donald : Veille sur elle. Elle tourne pas rond en ce moment.

 

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Voix off : Dans les dix premiers jours du mois de mars, Nino réussit à voir quarante et un films, son record. Il commença à écrire une étude comparative des œuvres de René Clair et de Jean Renoir. Il habitait de nouveau chez Barbara. Il ne rentrait que la nuit, très tard, pour dormir.

 

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Donald, au téléphone de Londres : Tu vois, j'ai beau faire la cour à toutes les filles que j'rencontre, j'pense à toi. Alors t'as trouvé un beau garçon pour me remplacer ? 

Barbara : Pas encore.

Donald : Ca viendra, faut pas désespérer.

 

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Voix off au ciné club : Eternellement diverses, éternellement semblables, toutes les femmes aiment les plaisirs du soir et les parures nouvelles.

 

à suivre...

vendredi, 12 octobre 2012

Les compères - Gérard Depardieu, Pierre Richard (fin)

 

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Film : Les compères (1983, durée 1h30)

Réalisateur : Francis Veber

François Pignon (Pierre Richard), Jean Lucas (Gérard Depardieu), Christine Martin (Anny Duperey), Paul Martin (Michel Aumont), Tristan Martin (Stéphane Bierry), Ralph (Jean-Jacques Scheffer), Milan (Philippe Khorsand), Jeannot (Roland Blanche), Verdier (Jacques Frantz), Raffart (Maurice Barrier), madame Raffart (Charlotte Maury Sentier), Louise (Giselle Pascal)

 

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François : J'suis content de vous avoir rencontré, c'est moins pénible à deux.

Jean : Oui, c'est bien que nos fils soient copains. Ca sera plus facile pour les ramener.

François : Elle est belle, cette voiture.

Jean : C'est ma folie, ça. Elle est neuve, je l'ai prise pour la roder, c'est une BM.

François : Elle est superbe. Je l'aurais prise en gis metallisé, moi.

Jean : Moi pas.

 

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Jean : On n'a plus d'essence.

François : Comment ?

Jean : On va manquer d'essence.

François : Snif-snif, snif... On va manquer d'essence...

Jean : C'est pas grave, on va dans une station-service.

François : Ah non, c'est pas pour ça. Je... je pleure de temps en temps parce que je sors de dépression. Ca va passer, ne vous inquiétez pas.

 

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Madame Raffart : Il vous faut autre chose ?

Jean : Vous êtes madame Raffart ?

Madame Raffart : Oui.

Jean : Votre mari ne vous a pas téléphoné ?

Madame Raffart : Mon mari ?

Jean : C'est lui qui nous a conseillé de venir vous voir. Je m'appelle Lucas, mon fils a fait une fugue.

François : François Pignon, le mien aussi.

Jean : Ils sont passés chez votre mari il y a quelques jours avec votre fille

Madame Raffart : Je suis plus avec mon mari depuis quinze ans.

Jean : C'est votre fille qui nous intéresse. Vous avez eu de ses nouvelles récemment ?

Madame Raffart : Non.

Jean : Je veux récupérer mon fils, madame Raffart.

François : Et moi, le mien.

Jean : Et votre fille peut sûrement nous aider.

Madame Raffart : J'sais pas où est ma fille. J'ai du travail, moi. Vous me devez trois cent francs.

 

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François : Elle dit peut-être la vérité.

Jean : Je ne crois pas. Et celle-là, pour la faire parler... Vous pourriez pas pleurer un coup ?

François : Comment ?

Jean : Pleurez un petit coup, comme ça, ça va peut-être l'attendrir.

François : Pleurer, comme ça, maintenant ?

Jean : Benh oui.

François : Huh, c'est pas commode.

Jean : Benh vous pleurez bien parce que j'ai plus d'essence.

François : J'pleure tout l'temps mais pas sur commande.

Jean : Eh benh pleurez pas, mais elle parlera pas.

François : Attendez. Je vais essayer... ... ...

Jean : Mais dépêchez-vous.

François : "Dépêchez-vous", vous êtes marrant, vous. Faut que j'pense à quelque chose de triste. Voyons-voyons... Ffff ! Ffff-ffff !

 

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Jean : Qu'est-ce qui vous arrive ?

François : Ha-ha-ha-ha ! Rrrrr ! Ca fait des mois que j'pleure, j'emmerde tout le monde avec ça, et pour une fois qu'on m'demande, ha-ha-ha-ha ! Zzzz ! L'enterrement de mon père, c'était d'une tristesse ! Chaque fois que j'y pense, j'y reste... ... ... Ffff ! Ffff-ffff ! Hi-hi-hi-hi ! Pas cette fois-ci !

Depardieu le gifle.

François : Oh ! Le con ! Il m'a foutu une baffe.

Jean : Oh mais c'est foutu. On peut repartir ? Benh voilà.

François : J'suis désolé, Lucas. Mais ça fait longtemps que je m'étais pas marré comme ça. J... Hhhh... J... J'en ai les larmes aux yeux dites donc ! Hhhhh-ho-ho-ho-ho !

 

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Madame Raffart : : Votre plein est fait, vous pouvez partir.

Jean : Venez, venez, Pignon.

François : Hhh-hhh... J'vais prendre un kleenex.

Madame Raffart : Qu'est-ce qu'il a ?

Jean : Il a... il a qu'il est bouleversé !

François : Hhhh-hhhh...

Jean : Allons, mon vieux, calmez-vous. Allons, calmez-vous.

François : Hhhh-hhhh !!

Madame Raffart : Il pleure ?

 

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Jean : Oui, il pleure, bien sûr qu'il pleure ! Son fils a disparu et vous refusez de l'aider. Qu'est-ce qu'il peut faire ? 

Madame Raffart : Mais j'pense à ma fille, moi. J'veux pas qu'elle ait des ennuis avec les flics !

Jean : On ne dira rien à la police ! Vous avez ma parole.

François : Hhhh-hhhh ! Hhhh-hhhh-hhh...

Madame Raffart : Vous connaissez les Video-flip ?

Jean : Non.

Madame Raffart : C'est un truc pour les jeunes. Un bar avec des jeux électroniques. Elle est toujours fourrée là-bas. J'vais vous donner l'adresse. S'ils sortent avec elle, j'ai dû les voir, vos gosses. Ils sont comment ?

 

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Jean : Vous avez un téléphone ?

Christine : Oui. Ah, c'est toi. J'ai essayé de te joindre mais tu étais déjà parti. Ecoute-moi.

Jean : Non, toi écoute-moi ! J'ai pas assez de pièces, on va être coupés. Y'a un type qui s'appelle Pignon qui se promène avec la photo de ton fils dans la poche et qui dit qu'il est le père !

Christine : Oui, justement, je... je vais t'expliquer.

Jean : Non ! Ne m'explique rien ! Réponds seulement à une question : qui est le père de cet enfant ? Ton mari, Pignon ou moi ?

Christine : Je ne sais pas ! Et c'est pas le problème pour l'instant ! Ramenez-moi mon fils, c'est tout ce que je vous demande. J'vous ai connus au même moment, tous les trois. Alors c'est peut-être toi le père, c'est peut-être Paul, c'est peut-être Pignon mais on verra ça plus tard ! J'vous en supplie, ramenez-moi mon fils !

Paul : Comment ça, tu sais pas qui est le père ?

 

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Jean : J'en n'ai rien à foutre, moi, de ce gosse ! Je suis venu ici pour mon journal. J'ai une masse de boulot. Si je me suis occupé de lui, c'est que j'avais rien de mieux à faire. Arrêtez de jouer avec cette ceinture, merde ! ... J'ai une vie agréable, je suis célibataire, qu'est-ce que je vais m'emmerder avec des enfants ?

François : Y'a pas de problème là puisque je le prends celui-là.