vendredi, 10 janvier 2014
L'auberge espagnole
Film : L'auberge espagnole (2002, durée 2h)
Réalisateur : Cédric Klapisch
Xavier (Romain Duris), Martine (Audrey Tautou)
L'ami du père de Xavier : Tu peux pas savoir le plaisir ce ça m'fait. Entre, entre ! Regarde, tu vois, c'est là qu'je travaille. Tu vois, un jeune qui monte... La vue sur Paris... La tour Eiffel... Tout Paris. J'connais ton père depuis... piouffff... Il a dû te dire, on était à l'ENA ensemble, à l'époque c'était encore à Paris, euffff... j'me souviens, ça fait... pioufff !
L'ami du père de Xavier : Moi j't'ai dit, la seule chose que j'sais, c'est qu'avec les nouvelles directives européennes, il y a des postes qui vont se créer dans un an. Si tu fais un DEA, sur un sujet qui, de près ou de loin, a une approche des problèmes économiques espagnols, je dois pouvoir t'aider pour te trouver un poste. C'est sûr que là-dedans, il y a des débouchés. Mais donc, il faut bien parler l'espagnol et il faut bien connaître le marché espagnol. Habla espanol ?
Xavier : ... Un poquito ?
L'ami du père de Xavier : Tu connais l'Espagne ?
Xavier : J'connais un peu Ibiza...
Xavier en voix off : Voilà, c'est à partir de là que j'ai décidé de partir un an en Espagne. Quand j'étais petit, j'étais blond. Et je voulais être écrivain. Et puis j'ai changé. On peut changer, quoi. Ma mère - disons, pour aller plus vite - que c'est une bab, une vraie bab. Et le problème avec les vrais babs, c'est qu'ils disent toujours la vérité.
La mère de Xavier : T'aimes pas l'boulghour, t'aimes pas l'tofu, on peut plus rien t'préparer ! Si tu préfères aller bouffer dans les fast foods et manger leur merde, t'enfiler les OGM, les pesticides, les prions et compagnie, mais vas-y ! J'vaispas t'en empêcher... Mais si le progrès consiste à tuer les gens et à les rendre malades avec une nourriture euh... trafiquée...
Xavier en voix off : Il a fallu que j'me renseigne à ma fac sur les échanges universitaires européens. Ca s'appelle Erasums. C'est un bordel innommable. Vous vous demandez qui était Erasmus ? J'ai cherché sur internet et très franchement, j'ai pas bien compris. Pour aller vite, j'crois qu'c'est une sorte de... voyageur hollandais vers 1500. Pour m'inscrire à un DEA en Espagne, ça m'a pris trois mois.
La secrétaire #1 : Vous patientez s'il vous plaît.
La secrétaire #2 : C'est au bureau à côté.
La secrétaire #3 : Vous êtes allé voir ma collègue à côté ?
Le responsable de Xavier : C'est ici, le 2038. Voilà, ce bureau.
L'ami du père de Xavier : On m'a dit que tu étais arrivé ? Bienvenu au club. Bonjour, Bernard.
Le responsable de Xavier : Bonjour, monsieur.
L'ami du père de Xavier : Vous lui dites tout, hein !
Le responsable de Xavier : Je n'y manque pas.
L'ami du père de Xavier : Ca c'est le dossier dont on avait parlé. Ecoute, là j'ai pas beaucoup de temps, j'suis emmerdé mais... on s'voit très vite, hein ! Cio !
Le responsable de Xavier : Bon ! Un p'tit café ?
La collègue : Vous z'allez vouare, l'bâtiment est un peu austaière mais il y a une supaire ambiance.
Le responsable de Xavier : Oui, ça s'est vrai.
La collègue : Hein ! C'est vrai, on rigole bien tout de même monsieur Bernard ! Et voilà.
Le responsable de Xavier : Bon ! Allez !
Le responsable de Xavier : Vous avez quel âge ?
Xavier : 25 ans.
Le responsable de Xavier : Ou-laaaaah ! Benh vous z'allez être un jeune retraité alors !
Le responsable de Xavier : Pour le chauffage, ils ont un peu tendance à chauffer à mort. Alors c'que je fais, moi, je le mets sur 2.
La collègue : 2 c'est bien. C'est LARGEMENT suffisant.
Le responsable de Xavier : En c'qui concerne les dossiers, faut pas s'tromper, hein. Il y a les jaunes... les bleus... les rouges... Même chose pour le fichier informatique. Ils sont assez tâtillons là-dessus à la Commission Européenne.
La collègue : Alors ça, pour ça, ça ne RIGOLE pas, hein. Faut d'l'ordre, hein. Chaque chose à sa place et une place pour chaque chose.
Le responsable de Xavier : Hé-hé-hé-hé-hé !
La collègue : Pas vrai, m'sieur Bernard ? Han-han !
Xavier en voix off : Je choisis un avenir sans débouché. J'vais faire c'que j'ai toujours voulu faire. Tout paraît clair. Simple. Je vais écrire. Limpide à présent. Tout paraît clair. Simple. Limpide à présent. Je ne suis pas ça, ni ça. Je pensais que j'étais comme ça. Je n'suis pas ça. Et je ne suis plus ça, ni ça. Ni ça, ni ça. Ni ça Mais je suis tout ça. Je suis tout ça. Je suis lui, lui, lui et lui. Et lui et lui aussi. Et lui aussi. Et je suis lui aussi : "je veux écrire des livres". Et puis lui - lui - je veux pas le décevoir. Je suis elle, elle, et elle aussi. Je suis français, espagnol, anglais, dannois. J'suis pas un mais plusieurs. J'suis comme l'Europe. J'suis tout ça. J'suis un vrai bordel.
07:00 Publié dans Films français, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auberge espagnole, cédric klapisch, romain duris, audrey tautou, judith godrèche, cécile de france, kelly reilly, de guillebon
jeudi, 08 novembre 2012
Fauteuils d'orchestre
Film : Fauteuils d'orchestre (2006, durée 1h46)
Réalisatrice : Danièle Thompson
Frédéric Grumberg : Tu traînes dans la rue, la nuit. Sans trop entrer dans les détails, t'en es où ? Tu trouves ?
Jessica : Trouver quoi ?
Frédéric Grumberg : J'sais pas, tu cherches quoi ?
Jessica : J'veux une bonne place à l'orchestre, ni trop près, ni trop loin.
Frédéric Grumberg : Et à côté, y'a un siège de libre ?
Claudie : Voilà, "j'aurais voulu être un artiste" comme disait la chanson. Mais... j'avais pas assez de... pas de talent du tout, quoi. Alors j'ai voulu vivre avec les artistes. Et ça, j'ai réussi. Grâce à eux, grâce à vous, j'ai réussi ma vie.
Valentine Lefort : C'est trop facile, des déclarations de guerre, des déclarations d'amour, tout en même temps ! C'est trop facile !
Jean-François Lefort : Ca, c'est quoi, c'est une lettre d'amour ou une lettre d'adieu ?
Valentine Lefort : Qu'est-ce que tu préfères ?
Jean-François Lefort : Je veux qu'on soit ensemble. T'es ma femme, mon soldat. Ma guerre, elle est pas contre toi, Valentine.
Valentine Lefort : Mais je te préviens, la maison au bord d'un lac, c'est...
Jean-François Lefort : C'est une maison au bord de la mer, on essaie ?
Valentine Lefort : Il fait froid.
Jean-François Lefort : Allez, viens, on rentre.
Valentine Lefort : C'était un beau concert. Tu as très bien joué le deuxième mouvement de l'Empereur.
07:21 Publié dans Films français, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fauteuils d'orchestre, cécile de france, valérie lemercier, albert dupontel, claude brasseur, dani, sydney pollack