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jeudi, 13 décembre 2012

Le Lauréat - Dustin Hoffmann, Mrs Robinson (suite)

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Film : Le Lauréat / The Graduate (1967, durée 1h42)

Réalisateur : Mike Nichols

Benjamin Braddock (Dustin Hoffman), monsieur Braddock (William Daniels), madame Braddock (Elizabeth Wilson)

Elaine Robinson (Katharine Ross), monsieur Robinson (Murray Hamilton), madame Robinson (Anne Bancroft) 
 
L'employé de l'hôtel (Buck Henry), Carl Smith (Brian Avery), monsieur McGuire (Walter Brooke), monsieur McCleery (Norman Fell), madame Singleman (Alice Ghostley), mademoiselle DeWitte (Marion Lorne)
 
 

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Monsieur Braddock : Mesdames et messieurs, veuillez m'écouter s'il vous plaît. Maintenant, la grande attraction du jour ! Hé là-bas, écoutez-moi, vous ! Je requière toute votre attention ! Et toi, est-ce que tu es prêt, grande attraction ? Ecoutez, je demande à chacun de vous d'applaudir de toutes ses forces afin d'amener ce gaillard à se montrer. Non, c'est pas ça, ce n'est pas ce que je voulais dire. Afin que ce jeune homme sorte de sa tanière parce qu'aujourd'hui il va fêter sa vingt-et-unième année. [...] Ce petit, oh pardon, ce jeune homme va d'ici peu continuer ses études en qualité du lauréat du prix de Harvard, mais, avant de les continuer, mais, avant de les continuer... [...] il a l'intention de vous offrir une démonstration pratique de ce que j'estime justifié d'appeler un cadeau d'anniversaire d'un genre plutôt passionnant, ha-ha-ha, et j'espère que ça marchera ou je perds deux cent dollars et prix. Allons-y, tous en cœur pour Benjamin Braddock ! [...] A présent, mes amis, ce remarquable jeune homme va accomplir en votre honneur quelques spectaculaires et surprenants numéros périlleux dans une eau qui a plus de deux mètres de profondeur.

 

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Benjamin : Je ne sais pas très bien comment vous dire ça...

Mrs Robinson : Benjamin ?

Benjamin : Ecoutez, j'ai pensé à notre tête-à-tête... après la réception...

Mrs Robinson : Où êtes-vous ?

Benjamin : Je me demandais si nous pourrions prendre un drink quelque part. 

Mrs Robinson : Où êtes-vous ?

Benjamin : Euh, au Taft Hôtel.

Mrs Robinson : Avez-vous retenu une chambre ?

Benjamin : Non. Je sais qu'il est bien tard, et si vous préfériez... 

Mrs Robinson : Accordez-moi une heure.

Benjamin : Quoi ? 

Mrs Robinson : Je vous rejoins dans une heure.

 

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L'employé de l'hôtel : Je peux vous aider, monsieur ?

Benjamin : Quoi ? Oh, non. Je veux juste...

L'employé de l'hôtel : Etes-vous ici pour un rendez-vous ?

Benjamin : Quoi ? 

L'employé de l'hôtel : La soirée "single man", peut-être ?

Benjamin : Oh, oui, la soirée "single man", oui. 

L'employé de l'hôtel : Dans la salle de bal, monsieur.

Benjamin : Aaah, merci. 
 
 

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Benjamin : En réalité, je ne faisais que chercher un ami.

Une femme : Oh mais je ne comprends pas.

Benjamin : Je ne viens pas à votre soirée, je m'excuse.

 

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Mrs Robinson : Bonsoir, Benjamin. Pourrais-je m'asseoir ?

Benjamin : Oui, bien sûr. 

Mrs Robinson : Merci. Ca va ?

Benjamin : Oui, merci. 

Mrs Robinson : Je prends quelque chose.

Benjamin : Oh oui, bien sûr. Ah, il ne m'a pas vu. 

Mrs Robinson : Garçon, servez-moi un Martini.

Le garçon : Bien, madame.

Mrs Robinson : Inutile d'être aussi nerveux, vous savez.

Benjamin : Nerveux ? Eh bien, je suis un peu énervé, je veux dire, ce n'est pas facile de se montrer galant quand on est... 

Mrs Robinson : Et la chambre ?

Benjamin : Quoi ? 

Mrs Robinson : Avez-vous retenu une chambre ?

Benjamin : Je n'en ai pas retenu. 

Mrs Robinson : Est-ce que vous y tenez ?

Benjamin : Mon Dieu, non. Je veux dire que nous pourrions causer. 

Mrs Robinson : Vous voulez que je la retienne ?

Benjamin : Oh non-non, je la retiendrai.

Mrs Robinson : Vous y allez tout de suite ?

Benjamin : Tout de suite ? 

Mrs Robinson : Oui.

Benjamin : Eh bien, je n'en sais rien. 

Mrs Robinson : Pourquoi attendre ?

Benjamin : Oui, pourquoi attendre ? Eh bien, je... je vais en demander une. Excusez-moi.
 
 

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L'employé de l'hôtel : Oui, monsieur.

Benjamin : Une chambre pour ce soir, je vous prie.

L'employé de l'hôtel : Une chambre simple ou double ?

Benjamin : Une simple, rien que pour moi, s'il vous plaît.

L'employé de l'hôtel : Signez cette fiche, monsieur. Un ennui, monsieur ?

Benjamin : Quoi ? Non, rien du tout.

L'employé de l'hôtel : Avez-vous des bagages, monsieur Gladstone ?

Benjamin : Des bagages ? Oui-oui, j'en ai.

L'employé de l'hôtel : Où sont-ils ?

Benjamin : Quoi ?

L'employé de l'hôtel : Vos bagages, où sont-ils ?

Benjamin : Dans la voiture. Ils sont... ils sont dehors, dans l'auto.

L'employé de l'hôtel : Bien, monsieur, je vais appeler le bagagiste.

Benjamin : Ah non ! Oh ! Je veux dire... Ce n'est pas nécessaire de se donner le mal de me les apporter, je n'ai qu'une brosse à dent comme bagage. J'irai la prendre si ça ne vous fait rien.

L'employé de l'hôtel : Non, bien sûr. Je vais demander qu'on vous montre la chambre.

Benjamin : Oh, mais, en réalité, je... je la trouverai moi-même. Je n'ai à monter qu'une brosse à dent et puis je... je crois que j'y arriverai seul.

L'employé de l'hôtel : Comme vous vous voudrez.

Benjamin : Merci.

 

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Mrs Robinson : Allô ?

Benjamin : Madame Robinson ?

Mrs Robinson : Oui.

Benjamin : C'est Benjamin. 

Mrs Robinson : Oui.

Benjamin : Benjamin Braddock. 

Mrs Robinson : Benjamin, où êtes-vous ?

Benjamin : Regardez à travers la vitre. Vous me voyez maintenant ? 

Mrs Robinson : Oui, je vous vois.

Benjamin : J'ai retenu une chambre simple. 

Mrs Robinson : C'est parfait.

Benjamin : Mais il y a un point noir. Le réceptionniste m'a paru un peu soupçonneux. J'ignore quel est leur règlement, mais... 

Mrs Robinson : Voulez-vous monter le premier ?

Benjamin : Oui, je crois que c'est préférable. 

Mrs Robinson : Je monte dans cinq minutes.

Benjamin : Hé bien, au revoir. 

Mrs Robinson : Benjamin.

Benjamin : Oui ? 

Mrs Robinson : Est-ce que vous n'avez rien d'autre à me dire ?

Benjamin : A vous dire ?

Mrs Robinson : Oui.

Benjamin : Eh bien, j'aimerais que vous sachiez combien j'apprécie cette... ce... je vous assure... 

Mrs Robinson : Le numéro.

Benjamin : Quoi ? 

Mrs Robinson : Le numéro de la chambre, Benjamin, il est nécessaire de me le dire.

Benjamin : Oh, vous avez tout à fait raison. C'est le... 568.

Mrs Robinson : Merci.

Benjamin : Il n'y a pas de quoi. Ah eh bien, à tout à l'heure, madame Robinson. 

 

¤     ¤     ¤

 

Mrs Robinson : Bonsoir, Benjamin.

Benjamin : Bonsoir, madame Robinson.

Mrs Robinson : Eh bien.

Benjamin : Eh bien.
 

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Mrs Robinson : Benjamin.

Benjamin : Oui.

Mrs Robinson : Je vais me déshabiller. Est-ce que ça vous convient ?

Benjamin : Oui. Est-ce que je... Je veux dire, est-ce que je reste ici ? Enfin, je ne sais pas ce que vous voulez que je fasse.

Mrs Robinson : Pourquoi ne pas regarder ?

Benjamin : Eh benh oui, merci.

Mrs Robinson : Apportez-moi un cintre.

Benjamin : Quoi ?

Mrs Robinson : Un cintre.

Benjamin : Ah ! Oui, un cintre. En bois ?
 
 

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Mrs Robinson : Quoi ?

Benjamin : En bois ou en fer, ils ont les deux.

Mrs Robinson : Oh, l'un ou l'autre ira très bien.

Benjamin : D'accord.

Mrs Robinson : Merci. Voulez-vous m'aider, s'il vous plaît ?

Benjamin : Volontiers.

Mrs Robinson : Merci.

Benjamin : Y'a pas de quoi.
 
 
  
¤     ¤     ¤

 

Mrs Robinson : Benjamin, ce serait moins gênant pour vous dans le noir.

Benjamin : Madame Robinson, je ne peux pas faire ça.

Mrs Robinson : Comment ?

Benjamin : Vous êtes terrible méprise.

Mrs Robinson : Vous trouvez que je ne suis pas désirable ?

Benjamin : Oh non ! Madame Robinson, je crois que vous êtes la plus séduisante de toutes les amies de mes parents. C'est vrai, ça, que vous êtes désirable, mais je...  mais au nom du ciel, imaginez mes parents, vous vous rendez compte de ce qu'ils pourraient dire s'ils nous voyaient dans cette chambre, maintenant ?

Mrs Robinson : Que pourraient-ils dire ?

Benjamin : Je n'en ai pas idée, madame Robinson, mais au nom du ciel, ils m'ont bien élevé, ils m'ont rendu la vie agréable et je crois qu'ils méritent mieux que ça. Ils méritent mieux que de me voir au lit avec la femme de l'associé de papa.

Mrs Robinson : Auriez-vous peur de moi ?

Benjamin : Oh non, non, vous n'y êtes pas. Ecoutez, peut-être pourrions-nous faire autre chose ? Madame Robinson, vous ne voulez pas aller au cinéma ?

Mrs Robinson : Puis-je vous poser une question personnelle ?

Benjamin : Demandez ce que vous voudrez.

Mrs Robinson : Est-ce votre première fois ?

Benjamin : Est-ce quoi ?

Mrs Robinson : Ca l'est, oui ou non ? Répondez, est-ce votre première fois ?

Benjamin : Quelle question, madame Robinson, il y a de quoi en rire.

Mrs Robinson : Voyons, pourquoi ne pas l'admettre ?

Benjamin : Vous plaisantez ?

Mrs Robinson : Il n'y a pas de quoi avoir honte pour si peu.

Benjamin : Une minute.

Mrs Robinson : On sait bien que la première fois, on n'est pas toujours...

Benjamin : Qui a dit que c'était ma première fois ?

Mrs Robinson : Enfin je veux dire...

Benjamin : Attendez une minute !

Mrs Robinson : ... on a peur de ne pas être à la hauteur évidemment.

Benjamin : Pas à la hauteur !?

Mrs Robinson : Je crois que je ferais mieux de...

Benjamin : Ne bougez pas ! 
 
 

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Monsieur Braddock : Ben, qu'est-ce que tu fais ?
 
Benjamin : Eh bien, je dirais que je me contente de me laisser aller à la dérive, ici, dans la piscine.

Monsieur Braddock : Pourquoi ?

Benjamin : Parce que rien n'est plus agréable que de se laisser dériver.

Monsieur Braddock : As-tu pensé un peu à la suite de tes études ?

Benjamin : Non.

Monsieur Braddock : Dis-moi, ça te fatiguerait de me dire à quoi ton service et quatre années d'études préparatoires et à quoi rime l'effort que tu as fourni ?

Benjamin : Je ne sais pas.

Mrs Robinson : Ecoute, Ben... écoute, je crois que c'est une excellente chose qu'un jeune homme qui a fourni un très très bon travail puisse avoir l'occasion de se détendre et de s'offrir un peu de bon temps, de flâner, de boire un peu, enfin et caetera. Mais au bout de quelques semaines, il me semble cependant qu'il devrait se reprendre en main et réfléchir à sa situation. Et se dire que l'heure et venue de secouer sa paresse !

Madame Braddock : Les Robinson sont là.

Mr Robinson : Salut Ben ! Qu'est-ce que tu fais de ta personne ces jours-ci ?

Benjamin : Oh, rien d'extraordinaire, hein. Je laisse courir.

Mr Robinson : Hé-hé, hé benh j'aimerais pouvoir en faire autant. Y'a pas de mal à ça. Dis, Ben, Elaine va bientôt revenir de Berkeley. Il faudrait que tu l'appelles cette fois-ci.

Benjamin : Je l'appellerai.

Mr Robinson : Parce que je crois que vous vous entendrez comme larrons en foire.

Madame Braddock : Dis bonjour à madame Robinson, Benjamin.

Benjmin : Bonjour, madame.

Mrs Robinson : Bonjour, Benjamin.

 

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à suivre...

 

mercredi, 12 décembre 2012

Le Lauréat - Dustin Hoffmann, Mrs Robinson

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Film : Le Lauréat / The Graduate (1967, durée 1h42)

Réalisateur : Mike Nichols

Benjamin Braddock (Dustin Hoffman), monsieur Braddock (William Daniels), madame Braddock (Elizabeth Wilson)

Elaine Robinson (Katharine Ross), monsieur Robinson (Murray Hamilton), madame Robinson (Anne Bancroft) 
 
L'employé de l'hôtel (Buck Henry), Carl Smith (Brian Avery), monsieur McGuire (Walter Brooke), monsieur McCleery (Norman Fell), madame Singleman (Alice Ghostley), mademoiselle DeWitte (Marion Lorne)
 
 

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- Une petite italienne rouge ?

Monsieur Braddock : C'est mon cadeau pour son diplôme.

- Tu n'auras pas de mal à aller draguer avec ça, n'est-ce pas ?

Benjamin : Qui ?

- Les filles ! Les nanas ! Les nymphettes !

Madame Braddock : Oh, je crois que Ben a déjà franchi le stade des nymphettes, n'est-ce pas Ben ?

Benjamin : Excusez-moi, j'ai quelque chose à faire à ma voiture, j'en ai pour une minute

 

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- Oh Ben, que nous sommes fiers de vous !

- Fiers, fiers, fiers comme tout !

- Qu'allez-vous faire à présent ?

Benjamin : J'avais l'intention de monter une petite minute.

- Oh non, je voulais parler de votre avenir.

- De votre carrière.

Benjamin : Ah eh bien, c'est assez difficile à dire.

Monsieur Braddock : Ben.

Benjamin : Excusez-moi. Monsieur McGuire.

Monsieur McGuire : Ben.

Benjamin : Monsieur McGuire.

Monsieur McGuire : Suivez-moi une minute, j'aimerais que nous causions. Excusez-nous, John.

- Quelle charmant garçon !

- Quel âge exact à votre fils ?

- Oh il est charmant, ce garçon est très intelligent.

 

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Monsieur McGuire : Je n'ai qu'un seul mot à vous dire. Juste un mot.

Benjamin : Oui, monsieur.

Monsieur McGuire : Vous écoutez ?

Benjamin : Oui, oui, j'écoute.

Monsieur McGuire : Plastique.

Benjamin : Qu'entendez-vous au juste par là ?

Monsieur McGuire : Il y a de l'avenir dans les plastiques. Songez-y. Vous allez y penser ?

Benjamin : Oui-oui, j'y penserai.

Monsieur McGuire : Chut. Ca suffit. Marché conclu.

: Il est là ! Voilà Ben !

 

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Mrs Robinson : Comment ça va, Benjamin ?

Benjamin : Très bien. Merci, madame Robinson. La salle de bain est au bout du couloir.

Mrs Robinson : Elle est charmante, cette chambre.

Benjamin : Ecoutez, madame Robinson, je ne veux pas vous vexer, mais je suis affreusement...

Mrs Robinson : Y a-t-il un cendrier ici ?

Benjamin : Non.

Mrs Robinson : Ah oui, j'oubliais, notre athlète ne fume pas. Est-ce une fille ?

Benjamin : Qu'est-ce qui est une fille ?

Mrs Robinson : L'objet de vos pensées.

Benjamin : Oh non-non, c'est seulement, euh, que je suis préoccupé par des choses.

Mrs Robinson : En général.

Benjamin : C'est ça, oui.

Mrs Robinson : Eh bien, félicitations.

Benjamin : Merci.

Mrs Robinson : Oh, Benjamin, j'ai quelque chose à vous demander.

Benjamin : Quoi ?

Mrs Robinson : Voulez-vous me reconduire ?

Benjamin : Quoi ?

Mrs Robinson : Mon mari a gardé la voiture, voulez-vous me reconduire ?

Benjamin, lui donnant ses clés de voitures : Tenez, prenez ça. Vous connaissez les vitesses étrangères ? Non ?

Mrs Robinson, lançant les clés dans l'aquarium : Non.

Benjamin, les repêchant : Allons-y.

 

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Mrs Robinson : Entrez avec moi.

Benjamin : Quoi ?

Mrs Robinson : J'aimerais que vous restiez jusqu'à ce que j'aie allumé.

Benjamin : Mais pourquoi ?

Mrs Robinson : Parce que je ne me sens jamais tranquille dans le noir.

 

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Mrs Robinson : Vous buvez quoi, du Bourbon ?

Benjamin : Ecoutez, madame Robinson, je vous ai déposée à votre porte, ça m'a été agréable, mais j'ai pas mal de choses en tête. Est-ce que vous comprenez ?

Mrs Robinson : Oui.

Benjamin : Très bien alors.

Mrs Robinson : Qu'est-ce que je vous sers ? Benjamin, ne m'en veuillez pas d'être comme ça mais j'ai horreur de me trouver toute seule dans cette maison.

Benjamin : Pourquoi ?

Mrs Robinson : Veuillez attendre le retour de mon époux.

Benjamin : Quand compte-t-il rentrer ?

Mrs Robinson : Je ne sais pas. Buvez.

Benjamin : Non-non-non. Avez-vous toujours aussi peur de vous trouver toute seule ?

Mrs Robinson : Oui.

Benjamin : Fermez toutes les portes à clé et allez vous coucher !

Mrs Robinson : Je suis une névrosée... Puis-je vous poser une question ? Que pensez-vous de moi ?

Benjamin : Que voulez-vous dire ?

Mrs Robinson : Vous me connaissez depuis presque toujours, vous devez vous être fait une opinion sur moi.

Benjamin : Eh bien, je vous ai toujours trouvée des plus... sympathiques.

Mrs Robinson : Saviez-vous que j'étais alcoolique ?

Benjamin : Quoi ?

Mrs Robinson : Saviez-vous cela ?

Benjamin : Ecoutez, je crois qu'il faut que je m'en aille.

Mrs Robinson : Asseyez-vous, Benjamin.

Benjamin : Madame Robinson, si vous ne m'en voulez pas de le dire, cette conversation devient un peu étrange. Alors je pense que monsieur Robinson va rentrer d'une minute à l'autre.

Mrs Robinson : Non.

Benjamin : Quoi ?

Mrs Robinson : Mon mari va sûrement rentrer très tard. Il est parti pour plusieurs heures.

Benjamin : Oh, mon Dieu.

Mrs Robinson : Pardon ?

Benjamin : Oh non, madame Robinson, non.

Mrs Robinson : Mais qu'y a-t-il ?

Benjamin : Madame Robinson, vous ne comptez pas...

Mrs Robinson : Quoi ?

Benjamin : Enfin, vous ne pensiez vraiment pas que je ferais une chose comme ça ?

Mrs Robinson : Comme quoi ?

Benjamin : Comme ce que vous pensez ?

Mrs Robinson : J'en sais rien !

Benjamin : Pour l'amour de Dieu, madame Robinson, réfléchissez, enfin, vous me faites entrer chez vous, vous me faites boire, vous mettez de la musique et maintenant vous me racontez votre vie privée et vous me dites que votre mari ne rentrera pas avant des heures.

Mrs Robinson : Alors ?

Benjamin : Madame Robinson, vous essayez de me séduire.

Mrs Robinson : H-ha-ah-ah-a...

Benjamin : C'est ça ?

Mrs Robinson : Eh bien non, je n'y songeais guère. J'en suis on ne peut plus flattée.

Benjamin : Madame, m'excusez-vous pour ce que je viens de dire ?

Mrs Robinson : Ca n'a pas d'importance.

Benjamin : Si ça en a une, c'est la pire des choses que j'ai jamais dite.

Mrs Robinson : Asseyez-vous.

Benjamin : Pardonnez-moi, vous m'êtes si sympathique. J'ai une très bonne opinion de vous mais je perds le nord.

Mrs Robinson : Ca ne fait rien, finissez votre verre.

Benjamin : Madame Robinson, ça me rend malade de vous avoir dit cela.

Mrs Robinson : Eh bien n'en parlons plus et terminez votre verre.

Benjamin : Mais qu'est-ce que je peux bien avoir ?

Mrs Robinson : Avez-vous vu le portrait d'Elaine ?

Benjamin : Si j'ai vu son portrait ?

Mrs Robinson : Oui.

Benjamin : Non.

Mrs Robinson : Nous l'avons fait faire à Noël. Vous voulez le voir ?

Benjamin : Avec plaisir.

Mrs Robinson : Il est là, dans la chambre d'Elaine.

Benjamin : Mmmh, Elaine est une jeune fille très séduisante, n'est-ce pas ? Je ne me rappelais pas qu'elle avait les yeux bruns.

Mrs Robinson : Benjamin ?

Benjamin : Oui ?

Mrs Robinson : Voulez-vous venir par ici une minute ?

Benjamin : Oh, par ici ?

Mrs Robinson : M-hm.

Benjamin : Bien sûr.

Mrs Robinson : Voulez-vous défaire ma robe ? Je crois que je vais me coucher.

Benjamin : Ah, eh benh bonne nuit.

Mrs Robinson : Oh vous ne voulez pas défaire ma robe ?

Benjamin : J'aime autant pas, madame Robinson.

Mrs Robinson : Vous persistez à croire que j'essaie de vous séduire.

Benjamin : Non-non, du tout, mais c'est que je me sens un peu bizarre.

Mrs Robinson : Benjamin, vous me connaissez depuis toujours.

Benjamin : Je sais. Seulement...

Mrs Robinson : Je n'arrive pas à atteindre ma fermeture éclair. Merci.

Benjamin : Et voilà.

 

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Mrs Robinson : Voyons, de quoi avez-vous donc si peur ?

Benjamin : Je n'ai pas peur, madame Robinson.

Mrs Robinson : Alors pourquoi vous dérobez-vous constamment ?

Benjamin : Parce que vous allez vous coucher et que je n'aurais pas dû monter.

Mrs Robinson : Vous n'avez encore jamais vu une femme en tenue légère ?

 

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Benjamin : Si, bien sûr, mais je... écoutez... mais si monsieur Robinson rentrait maintenant ?

Mrs Robinson : Et puis après ?

Benjamin : Eh bien, ça pourrait paraître plutôt bizarre.

Mrs Robinson : Vous ne croyez pas qu'il a confiance en nous ?

Benjamin : Si, bien entendu, mais il pourrait se faire une idée fausse, comme n'importe qui.

Mrs Robinson : Je ne vois pas comment, je suis deux fois plus âgée que vous. Qui pourrait s'imaginer que vous...

Benjamin : Mais c'est forcé, réfléchissez ! 

Mrs Robinson : Benjamin, je ne cherche pas à vous séduire.

Benjamin : Mais j'en suis sûr, mais je vous en prie, madame Robinson, il m'est difficile de...

Mrs Robinson : Vous n'aimeriez pas que je vous séduise.

Benjamin : Quoi ?

Mrs Robinson : Est-ce ça que vous essayez de me dire ?

Benjamin : Je vais rentrer, maintenant. Et je m'excuse de ce que j'ai dit. J'espère que vous l'oublierez. A présent, je rentre chez moi.

Mrs Robinson : Benjamin !

Benjamin : Oui.

Mrs Robinson : Voulez-vous m'apporter mon sac avant de partir ?

Benjamin : Je dois m'en aller maintenant, excusez-moi.

Mrs Robinson : Je n'ai pas envie de me rhabiller. Voulez-vous me le monter ?

Benjamin : Où est-il ?

Mrs Robinson : Sur la table de l'entrée.

Benjamin : Madame Robinson ?

Mrs Robinson : Je suis dans la salle de bain.

Benjamin : Bon, je l'ai votre sac.

Mrs Robinson : Pourriez-vous me le monter ?

Benjamin : Je vais vous le passer. Venez sur le palier, je vous le donne.

Mrs Robinson : Benjamin, je commence à en avoir assez de tous ces soupçons. Si vous ne pouvez pas me rendre un petit service, alors vraiment c'est la fin de tout !

Benjamin : Je vais le poser là, sur la dernière marche.

Mrs Robinson : Pour l'amour du ciel, Benjamin, cessez de vous conduire comme ça. Apportez-le moi !

Benjamin : Je le pose ici, devant la porte.

 

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Mrs Robinson : Vous ne voulez pas me l'apporter ?

Benjamin : J'aime mieux pas.

Mrs Robinson : Très bien. Mettez-le dans la chambre d'Elaine, là où nous étions.

Benjamin : Bon !... Oh ! Oh, Seigneur ! Non, laissez-moi sortir.

 

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Mrs Robinson : Ne soyez pas si nerveux.

Benjamin : Ecartez-vous de cette porte.

Mrs Robinson : Je veux d'abord vous dire quelque chose. Benjamin, je veux que vous sachiez que je suis libre pour vous et que si vous refusez de coucher avec moi cette fois, si vous ne voulez pas coucher avec moi cette fois-ci, vous pourrez toujours me téléphoner et nous prendrons nos dispositions. Comprenez-vous ce que j'ai dit ?

Benjamin : Oh... Laissez-moi sortir.

Mrs Robinson : Avez-vous compris ce que j'ai dit ?

Benjamin : Oui, oui-oui. Laissez-moi sortir.

Mrs Robinson : Je vous trouve très attirant. Et le jour où vous voudrez...

Benjamin : Oh, Seigneur, c'est lui !

Il dévale les escaliers et reprend son verre en main.

 

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Mr Robinson : C'est la voiture de Ben qui est devant la maison ?

Benjamin : Oui, monsieur ! J'ai reconduit... j'ai reconduis madame Robinson chez elle, elle m'a demandé de la reconduire alors je l'ai reconduite

Mr Robinson : Très bien, je t'en sais gré !

Benjamin : Elle est en haut. Elle a voulu que j'attende ici votre retour.

Mr Robinson : On t'a chargé de veiller sur le château, hein ?

Benjamin : Oui, monsieur.

Mr Robinson : Ah, félicitations.

Benjamin : Merci.

Mr Robinson : Alors, tu refais le plein ?

Benjamin : Oh non-non, je dois m'en aller.

Mr Robinson : T'as... t'as des ennuis ? T'as l'air d'être assez ému.

Benjamin : Oh, non, seulement, seulement un peu préoccupé par mon avenir. Je me fais du souci pour mon avenir.

Mr Robinson : Alors viens, on va s'offrir un dernier verre. Scotch ?

Benjamin : Euh, du Bourbon.

Mr Robinson : Ben, dis-moi, quel âge as-tu au juste ?

Benjamin : Euh, vingt ans, je vais en avoir vingt-et-un.

Mr Robinson : C'est un âge épatant, tu sais, Ben ?

Benjamin : Merci. Merci, monsieur.

Mr Robinson : Eh... j'aimerais avoir encore cet âge-là. Parce que, Ben...

Benjamin : Oui ?

Mr Robinson : ... tu seras plus jamais aussi jeune.

Benjamin : Oui, je sais.

Mr Robinson : Ben, je voudrais te dire quelque chose.

Benjamin : Quoi ?

Mr Robinson : Heum... Il y a combien de temps à présent, que nous nous connaissons ? Il y a combien de temps que nous deux nous nous connaissons ? Il y a combien de temps que ton père et moi sommes associés ?

Benjamin : Ca fait un bout de temps.

Mr Robinson : Je t'ai vu grandir, tu sais, Ben.

Benjamin : Oui, monsieur.

Mr Robinson : A... à maints égards, je te considère comme mon propre fils.

Benjamin : Merci.

Mr Robinson : Alors j'espère que tu ne m'en voudras pas de te donner un conseil purement amical.

Benjamin : J'ai hâte de l'entendre.

Mr Robinson : Ben, je crois... je crois que tu devrais être plus détendu et à ton aise dans l'existence que tu ne me parais l'être. Il faut jeter ta gourme. Tu dois saisir toutes les occasions ! T'amuser avec les filles, et caetera !

Mrs Robinson : Restez assis.

Mr Robinson : Je venais de dire à ...

Benjamin : ... Ben...

Mr Robinson : ... de jeter un peu sa gourme. De se distraire pendant qu'il le peut. Crois-tu que le conseil soit judicieux ?

Mrs Robinson : Oui, je crois.

Benjamin : Il faut que je parte.

Mr Robinson : Mais... tâche de t'offrir quelques ... quelques aventures, cet été. Je parie que... que tu es un homme à femmes.

Benjamin : Oh non.

Mr Robinson : Quoi !? Pourtant t'as l'air d'être ce genre de type qui doit se défendre avec les femmes ? Dis, chérie, à toi il te donne pas l'impression d'être le genre de type qui se défend avec elles ?

Mrs Robinson : Oui, c'est le genre.

Mr Robinson : Dis, Elaine... Elaine doit revenir de Berkeley samedi prochain.

Benjamin : Ah oui.

Mr Robinson : Passe-lui donc un coup de fil ?

Benjamin : Je l'appellerai.

Mrs Robinson : Benjamin ! Benjamin !

Benjamin : Oui.

Mrs Robinson : Merci de m'avoir reconduite. A très bientôt j'espère.

 

A suivre...

 

lundi, 10 décembre 2012

Tout le monde dit I love you - Woody Allen, Woody Allen, Goldie Hawn, Julia Roberts, Drew Barrymore, Edward Norton, Natalie Portman

 

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Film : Tout le monde dit I love you / Everyone says I love you (1996, durée 1h41)

Réalisateur : Woody Allen

Steffi Dandridge (Goldie Hawn), Bob Dandridge (Alan Alda), Joe Berlin (Woody Allen), DJ Dandridge (Natasha Lyonne), Von Sidell (Julia Roberts), Skylar Dandridge (Drew Barrymore), Holden Spence (Edward Norton), Charles Ferry (Tim Roth), Lane Dandridge (Gaby Hoffmann), Laura Dandridge (Natalie Portman), Claire (Barbara Hollander)

 

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Pour les fans : http://www.everywoodyallenmovie.com/post/everyone-says-i-...

 

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Cliquer pour la version audio : Skylar Dandridge I'm a dreamer.WMA

 

Skylar Dandridge, chantant :

I'm a dreamer, aren't we all ?
Just a dreamer, aren't we all ?
In my dreams each night it seems
my sweetheart comes to call. 
He's so charming, strong and tall.
It's alarming how I fall.
He's ideal but then he isn't real and I'm a fool but aren't we all ?

 

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Holden Spence : Voilà, d'abord alors on s'marrie.

Skylar Dandridge : Uh-hun.

Holden Spence : Et on va vivre près de mes parents, à Sharon.

Skylar Dandridge : Oh, j'pourrais jamais quitter New York.

Holden Spence : On quittera mes parents à Sharon, d'accord, et on va vivre à New York, bien sûr. La seule chose, c'est que peut-être qu'un jour on va avoir besoin de plus d'espace si on veut avoir quatre gosses.

Skylar Dandridge : Je veux deux enfants.

Holden Spence : Deux gosses, deux ? C-ç-c'est parfait ! Deux c'est, deux c'est, parfait, pour moi. Parce que, tu sais, quatre, c'est, il faut dire que c'est trop. Ce sera bien, tu pourras rester à la maison avec eux.

Skylar Dandridge : Non, j'travaillerai.

Holden Spence : ... Je veux dire quand tu travailleras pas à temps complet, évidemment. Tu, tu vas faire carrière dans le journalisme.

Skylar Dandridge : L'architecture.

Holden Spence : L'architecture. D-depuis quand ?

Skylar Dandridge : J'en sais rien, c'est une idée qui m'est passé par la tête.

Holden Spence : Une idée qui t'est pass... Tu as un diplôme de journalisme... D-de toute façon, c'qui compte, c'est qu'j'ai l'impression qu'on est tous les deux d'accord sur presque tout. Mmh ? Enfin il me semble.

Le garçon de café : Hum ! Dois-je apporter le dessert, monsieur ?

Holden Spence : Ah ! C'est, c'est l'heure du dessert, oui, c'est vrai ! Tu veux bien m'excuser une seconde, une petite chose à faire...

 

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Von Sidell : Vous avez survécu ? Comment ça va ? J'étais inquiète.

Joe Berlin : Oh-non non-non, ça va bien ! J'ai juste, je suis juste reparti à l'hôtel. J'ai demandé au... au... de graisser mon pacemaker et, voilà... Au fait, je m'appelle Joe Berlin !

Von Sidell : Ah, Bonnie Sidell.

Joe Berlin : Oui, ah, c'est une drôle de coïncidence, je vous rencontre ici. C'est curieux, deux New Yorkais... font du jogging à Venise, et retombent l'un sur l'autre ici, c'est...

Von Sidell : Comment vous savez que je suis New Yorkaise ?

Joe Berlin : Oh je savais pas ! Mais-mais-mais, enfin, voyez, j'ai, disons... supposé que, que vous étiez mais... vous êtes tout à fait en droit de poser cette question, je veux dire, c'est, enfin, c'est... c'est-c'est une bonne question, n'ayez pas honte de l'avoir posée.

Von Sidell : J'habite la quatre-vingt quatrième à Riverside et vous habitez où à New York ?

Joe Berlin : Paris ! Je, enfin, je suis, j'étais New Yorkais mais-mais maintenant je suis installé à Paris mais je... enfin j'reviens à New York souvent parce que j'me plais là-bas.

Von Sidell : Oui. Qu'est-ce qui vous amène ici ?

Joe Berlin : Hoh ! Enfin, je-je-je pouvais pas envisager de-de venir à Venise sans-sans aller jeter un œil sur les les-les les Tintoret, parce que... c'-c'est mon peintre préféré le-le plus grand maître du monde, j'veux dire j'j'j'adore son  œuvre, j'en suis fou, c'complètement fou ! 

Von Sidell : Il avait un profond génie.

Joe Berlin : Oh ! Le plus profond ! J'-j' la la-la-la rapidité de-de son coup de pinceau, son, son chiaroscuro, ses-ses explosions de couleur, sa, hum, cette capacité de contrôle du geste et de, hum... né en 1519 que pour mourir de nouveau en 1594 mais... ça c'est-c'est, c'est-c'est comme ça que ça arrive pour presque nous tous.

Von Sidell : Je vois que vous appréciez son œuvre à sa juste valeur.

Joe Berlin : Hhh, comment ne pourrais-je pas apprécier l'oeuvre d'un peintre plutôt court - de stature -, mais-mais tellement fier, euh, de nature qu'il, hum, ne peignait pas en marge des... des... des conventions académiques du... du seizième siècle vénitien-hheiiin !

Von Sidell : Quel est votre métier, monsieur Berlin ?

Joe Berlin : Appelez-moi Joe. Je m-moi-moi-moi je suis écrivain, n-euh-romancier, plutôt.

Von Sidell : "Joe Berlin"... J'ai vu un de vos livres un jour ! Ca y est ! Je m'rappelle. Il avait une... euh... il avait une couverture très sexy, c'était sur un éventaire, on le casait à 99 cents. 

Joe Berlin : Hum ! euh oui hum ! vous savez, probablement oui, mais c'c'était le prix de lancement.

Von Sidell : Oh.

Joe Berlin : C'c'est une chose qui se fait parfois, c'c'est, vous savez, vous savez, aux Etats-Unis, je suis un écrivain controversé mais-mais, mais à Paris, où on a - vous savez - une oreille littéraire, là, enfin, on n'a pas tardé à reconnaître le génie de de-de-de de Poe, de Faulkner et de moi-même.

 

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Joe Berlin : Au fond, vous savez, je suis un homme simple. Tout c'que j'veux, c'est... vivre à Paris. Pourquoi pas, peut-être, rencontrer... l'amour et... et... aller me promener... sous la pluie et... et... écouter de la musique... particulièrement peut-être la quatrième de Mahler.

Von Sidell : J'ai l'impression de m'entendre. La Quatrième de Mahler m'a toujours...

Joe Berlin : Ah, c'est ça, Mahler, la Quatrième, ça fait toujours ça. Je, oui-oui, je suis pas, je suis pas, comment dire ça, un fou de technologie.

Von Sidell : J'ai horreur de la technologie.

Joe Berlin : Oh j-j-je sais ! Je n'ai eu qu'à vous regarder pour le savoir. M-m-moi j-j-je tape toujours s-s-sur un de ces vieux, ces vieux machins d'un autre âge, ces vieilles machines portatives qui...

Von Sidell : Ca veut dire que vous n'avez pas succombé à l'âge de l'informatique, c'est ça ?

Joe Berlin : Hoh ! Mais vous savez, j'j'j'ai vraiment des goûts t-très simples dans la vie. Je, j'aime m'asseoir dans ma chambre à Paris et écrire, et peut-être venir à New York une ou deux fois par an, l'été par exemple. Peut-être passer un peu de temps dans un endroit romantique, du genre euh... euh... BO-RA-BO-RA.

 

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Von Sidell : Je... j'adore Bora-Bora ! Depuis mon premier voyage là-bas, pas un instant je n'ai cessé d'y penser !

Joe Berlin : Ah oui ? C'c'c'est normal, parce c'c'c'est magnifique, la nuit, le ciel est si lumineux qu'on lit presque...

Joe Berlin et Von Sidell en chœur: à la lueur des étoiles.

Joe Berlin : A la lueur des étoiles.

Von Sidell : Oh...

Joe Berlin : Ca va, oui ? Il y a eu une... une petite... une petite buée dans vos yeux un instant. J'ai cru que vous alliez pleurer, je vous jure, j'ai cru que...

Von Sidell : Non, ç-ç-ça va, ça va très bien.

Joe Berlin : Vous êtes sure ? Il y a quelque chose qui ne va pas ?

Von Sidell : Non.

Joe Berlin : Qu'est-ce qu'il y a, ça ne va pas ?

Von Sidell : Non, non, au contraire, jamais les choses n'ont été aussi bien.

Joe Berlin : Oui ?

Von Sidell : Oui.

Joe Berlin : Attendez-moi une seconde, je reviens tout de suite.

 

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Cliquer pour la version audio : Julia Roberts Waiting for you.WMA

 

Von Sidell, chantant : All my life, I've been waiting for you, my wonderful one, I've begun living all my life. All my love has been waiting for you. My life is so blind now that I'm giving all my love.

 

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Joe Berlin : J'ai un cadeau pour vous.

Von Sidell : C'est la fleur que j'adore, la marguerite africaine !

Joe Berlin : Vous savez... Qu'est-ce que vous faites ce soir ?

 

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DJ Dandridge : Alors, comment ça a marché ?

Joe Berlin : Elle a été géniale, absolument géniale, tous tes conseils valaient de l'or, c'était, c'était parfait ! mais j'culpabilise.

DJ Dandridge : Pourquoi ?

Joe Berlin : Pourquoi ? Mais-mais parce que, tu sais, j'l'ai fait pleurer, oui, elle a dit qu'elle se sentait très proche de moi. 

DJ Dandridge : Ah benh alors, tu as établi ta tête de pont. Alors au combat et à toi la victoire. Oh, n'oublie surtout pas de souffler entre ses omoplates. Ca la rend complètement dingue !

Joe Berlin : Ah non, non, j-je vais, j'vais pas faire ça, et qu'est-ce que, non-non, écoute, ce qui se passe entre elle et son psy, c'est confidentiel, tu sais. Qu'est-ce que tu vas faire ? Me faire un plan de ses zones érogènes, peut-être ?

DJ Dandridge : Papa, est-ce que tu dois la voir ce soir ?

Joe Berlin : Non, elle est mariée ! Ecoute, ce type que je joue, c'est pas moi. Je confonds Bora-Bora avec béri-béri, j'te jure, et qu'est-ce que j'connais moi au Tintoret ? Rien, rien, j'sais pas faire la différence entre son chiaroscuro et un capuccino.

DJ Dandridge : Surtout, n'oublie pas de souffler entre ses omoplates.

Joe Berlin : Je ne vais pas souffler entre ses omoplates, j'te dis ! En plus, j'utilise un traitement de texte, pas une vieille machine.

DJ Dandridge : Ah, j'espère que tu as apporté de quoi te faire beau parce qu'on va à une soirée.

Joe Berlin : Comment ça, une soirée ?

DJ Dandridge : Je vais te présenter quelqu'un.

 

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Joe Berlin : Vous avez vu cet endroit ? J'allais rentrer justement.

Von Sidell : Non;

Joe Berlin : C'c'c'est incroyable, vous savez, ils ont... Tout ça a l'air, on dirait un vieux... palazzo. C'est vraiment, vraiment magnifique. Mais ça s'agite beaucoup à l'intérieur. Vous êtes superbe.

Von Sidell : Oh, je préfère que vous ne disiez pas ce genre de choses.

Joe Berlin : Pourquoi ça ?

Von Sidell : Parce que je supporte mal les compliments.

Joe Berlin : Mais vous êtes ravissante ! Enfin, j'veux dire, pourquoi pas ? Excusez-moi, j...

Von Sidell : Non ! C'est mon problème.

Joe Berlin : Et pourquoi ? C-ç-ça vous culpabilise ?

Von Sidell : Oui, peut-être, je sais pas. C'est vous qui semblez avoir toutes les réponses.

Joe Berlin : Non, non, mais-mais, je-je-je crois que vous culpabilisez, je-je crois, vous devez avoir des-des fantasmes du genre, peut-être quelqu'un qui croise votre chemin... vous devez faire des rêves où il y a des-des-des bateaux... des navires, peut-être... oui, ou peut-être même des, je sais pas, un ascenseur qui... vous êtes dans un ascenseur et il monte, il monte, il monte, jusqu'au dernier étage et il ne s'arrête pas au dernier étage... il continue et il passe à travers le toit... et là il s'envole au-dessus de l'océan...

Von Sidell : Je crois que je vais m'évanouir. Je le sens.

Joe Berlin : Ca ne va pas ?

Von Sidell : Hhh non. Je suis comme... terrassée. Je suis contente que vous partiez demain.

 

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Steffi Dandridge : Tu sais, je me suis souvent demandée ce qui se serait passé si on était restés ensemble.

Joe Berlin : C'est quelque chose qu'on ne saura jamais. Au moins, on aura réussi... à fabriquer une fille extraordinaire. C'est vrai, elle est formidable ! Elle a... ton physique - heureusement - et ma... ma personnalité magique.

Steffi Dandridge : Oui, elle est merveilleuse.

Joe Berlin : Elle est géniale.

Steffi Dandridge : Oui.

Joe Berlin : Et toi tu a été très heureuse avec Bob alors ça a bien tourné.

Steffi Dandridge : Oh, il est merveilleux.

Joe Berlin : Je le trouve génial, je sais que t'aurais pas pu trouver mieux.

Steffi Dandridge : Non.

Joe Berlin : C'est un type fantastique.

Steffi Dandridge : Oui.

Joe Berlin : Bien sûr, il y a eu quelques occasions, tu te rappelles ? Tu... tu m'envoyais de terribles SOS et j'ai dû venir de sortir d'affaire. Deux ou trois choses.

Steffi Dandridge : Je sais.

Joe Berlin : De grandioses bagarres avec Bob, je me rappelle.

Steffi Dandridge : Oui.

Joe Berlin : Et une grosseur... horrible, qui... qui s'est avérée parfaitement bénigne, malgré ta panique indescriptible.

Steffi Dandridge : Je sais, tu es toujours là pour moi. C'est ça qui compte.

Joe Berlin : Et toi pour moi. C'est ça. C'est ce que j'apprécie, tu vois. Je-je-je crois qu'en réalité, nous avons été meilleurs amis, que-que que marie et femme.

Steffi Dandridge : C'est probablement vrai. Mais tu sais, personne ne m'a jamais fait rire comme toi, Joe. J'aime Bob de tout mon coeur, ça n'a rien à voir ! Ce qu'il y a, c'est que toi, tu as toujours su... euh... appuyer sur le bon bouton, avec moi.

Joe Berlin : Pourquoi c'est si important ?

Steffi Dandridge J'en sais rien, j'en sais rien. J'en sais rien ! Peut-être qu'on est fous, hé-hé-hé-hou-hou-hou ! Hh-hhh ! Cette fille qui t'a laissé tomber aujourd'hui, elle savait te faire rire ?

Joe Berlin : J'en sais rien. Il faut... il faut que je mette ça... derrière moi. Tu vois ?

Steffi Dandridge : Comme c'est drôle la vie.

Joe Berlin : C'est surprenant, surprenant.

  

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samedi, 08 décembre 2012

Speed

 

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Film : Speed (1994, durée 1h56)

Réalisateur : Jan De Bont

Jack Traven (Keanu Reeves), Annie Porter (Sandra Bullock), Howard Payne (Dennis Hopper), Herb McMahon (Joe Morton), Harry Temple (Jeff Daniels), Stephens (Alan Ruck), Helen (Beth Grant), Norwood (Richard Lineback), Sam (Hawthorne James), Ortiz (Carlos Carrasco), Terry (David Kriegel)

 

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Annie : J'ai cru que ça y était... j'ai cru que c'était la bombe... que j'étais morte. Et ensuite je l'ai vu qui passait sous l'autobus. Je m'suis dit...

Jack : Tu étais contente d'être encore en vie.

Annie : Mmmh ! J'suis tellement désolée.

Jack : Il faut pas. On n'est pas désolé d'être vivant. Et ça ne veut pas dire que tu es indifférente.

Annie : Elle avait peur, tellement peur !

Jack : Elle avait peur, oui ! C'est une gentille dame qui méritait pas de mourir. Mais si elle avait réussi à descendre, on aurait tous été tués. Y a qu'un salaud dans cette histoire, celui qui nous a mis là, il faut pas l'oublier, d'accord ?

Annie : Belle ordure.

Jack : Oui.

 

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Jack : Il y a un segment d'autoroute qui manque.

Les passagers : Quoi !?

Une passagère : Un segment qui manque ?

Un passager : Il est grand comment l'trou ?

Jack : Au moins quinze mètres. A deux ou trois kilomètres d'ici.

Une passagère : J'ai pas bien entendu c'qu'il a dit.

Annie : Jack ? Jack ? Si je mettais au point mort mais avec le moteur à fond ?

Jack : C'est branché sur l'essieu.

Annie : Bon alors on fait quoi, on fait quoi ? Alors !? Jack !?

Jack : Fonce.

Annie : Quoi ?

Jack : Fonce j'te dis !! C'est un échangeur, il y aura peut-être une montée. Fonce !!

Jack aux passagers : Vous allez vous aggripper à vos sièges, aux courroies, à tout ce qui est fixe. Quand on arrivera au trou, baissez la tête.

Un passager : C'est tout, c'est tout ?

Jack : C'est tout c'qu'on a. On va mettre les sacs sous les sièges, d'accord ? Mettez tous les sacs sous les sièges.

Un passager : J'voulais pas tirer sur le chauffeur.

Jack : Accroche-toi.

Un passager : Ca va marcher, votre truc ?

 

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lundi, 03 décembre 2012

Gustav - Le salut de l'homme passe par l'art

 

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"Le salut de l'homme passe par l'art."

 

Documentaire Arte : Mystérieusement Klimt (2012, durée 25 minutes)

 

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Il vivait avec ses deux sœurs et sa mère, il n'a jamais eu d'appartement à lui.

Son père est orfèvre ciseleur, sa mère est enfant des faubourgs viennois. Il est le deuxième d'une fratrie de 7. Il né le 14 juillet 1862 dans un logement modeste de la Linserstrasse à Baumgarten près de Vienne. La famille Klimt déménage souvent. Quand le père a du travail, on habite de petits appartements. Quand il perd son emploi, on doit s'installer dans des baraquements mal famés de la banlieue, et vivre parmi les immigrés, les journaliers et les chômeurs.

 

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A 14 ans, Gustav Klimt a terminé le collège et grâce à une petite bourse, il entre à l'école des arts décoratifs de Vienne où il reçoit une solide formation en dessin et en peinture décorative.  Il est excellent élève et savait dessiner avec une précision photographique.

 

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Devenu célèbre en 1897.

Très tôt, il s'est associé avec son frère Ernst et Franz Match, pour créer un atelier de décoration. Ils avaient respectivement 15, 16 et 18 ans. Et ils ont eu du travail. En  1886, Klimt n'a que 23 ans quand ses associés et lui décrochent un gros contrat pour peindre les plafonds du Burg Theater. Ce contrat, ils l'obtiennent par un concours de circonstances. Hans Makart meurt de façon inattendue et les autres grands noms de la profession travaillent sur d'autres édifices du Ring. C'est ainsi qu'on fait appel aux frères Klimt et à leur associé Franz Match pour peindre dix plafonds dans les escaliers du Burg Theater. La rétribution est fixée à la somme exorbitante de 10 000 florins.

 

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Puis ils enchaînent avec un autre chantier, et on peut voir que Klimt prend une autre direction que son frère et Franz Match, c'est le premier pas vers la "sécession".

Au musée des beaux arts de Vienne, Gustav Klimt réalise 13 fresques entre les colonnes et au-dessus des arcs de l'escalier d'honneur. Ses peintures se trouvent à environ 12 mètres du visiteur, une distance trop grande pour percevoir la patte de l'artiste. Il faut y regarder de plus près pour pouvoir comparer son travail avec celui de son frère Ernst et de son condisciple Franz Match, et constater avec quel brio il a surmonté cette tâche extrêmement ardue. Ces motifs de l'Egypte ancienne et de l'antiquité gréco-romaine préfigurent l'œuvre révolutionnaire qu'il accomplira en tant que représentant de l'art nouveau viennois.

 

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1892. Œuvre méconnue du public. Deux billets de 10 et 50 florins dessinés par Gustav Klimt. Et un billet de 5 florins conçu par Franz Match. Ces esquisses ont été soumises à l'appréciation du directoire de la banque et malheureusement elles n'ont pas reçu un très bon accueil. On estimait que ça ne correspondait pas exactement à ce qu'on recherchait. Dessins remisés au placard au motif qu'ils étaient trop simples et pas assez attrayants dans leur conception pour pouvoir être retenus. Bien sûr, ça n'a pas plu du tout à nos deux artistes et d'après un document interne du directoire, Gustav Klimt se serait plaint auprès de l'imprimerie et aurait su se faire entendre. Mais au final, la banque nationale d'Autriche a déclaré qu'elle lui avait déjà payé les 600 florins promis.

 

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Un siècle plus  tard, on ébauche des billets de 500 florins à son effigie. Ce projet non plus ne verra jamais le jour.

A la mort de son frère, il cessera de créer pendant plusieurs années, en dépression.

Il n'aime pas voyager mais se rend avec Alma à Venise.  Elle épousera plus tard Gustav Mahler. Il ne voyage pas seul mais avec son beau-frère Carl Mohl et un grand cercle d'amis. A Venise, il tombe amoureux d'Alma Schindler. Elle lui donne son premier baiser puis lui remet une photo qu'il affectionne particulièrement. Toutefois les choses se corsent quand Carl Mohl apprend qu'ils se sont embrassés. Voilà que sa belle-fille entame une liaison avec un artiste plus âgé qu'elle. 1899. S'il s'éprend d'Alma, il entretient toujours une relation avec sa belle-sœur, Hermine Klimt. Parallèlement, il tombe amoureux d'Emilie Flöge. En outre, deux mois plus tard, son fils Gustav Hoshitski vient au monde et deux mois après son fils Gustav Zimmerman. Gustav Klimt se trouve donc dans une situation très compliquée. Son aventure avec Alma Schindler s'achève à Venise.

 

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En entrant dans la basilique Saint-Marc, il voit une profusion d'or. C'est seulement après, en poursuivant sa visite, qu'il découvre les somptueuses mosaïques. Cette expérience le marque tellement qu'il décide d'utiliser l'or dans ses peintures. Pas forcément en couche supérieure.

Erotisme franc, sexualité féminine explicite, ses dessins sont perçus indécents. Taxé de pornographie mais lui ne voyait pas les choses ainsi. A ses yeux, l'Eros s'inscrivait dans la grande thématique de la vie. Pour lui, ses dessins qui étaient en général ouvertement érotiques, comportaient toujours une dimension sacrée. Il voyait dans cet érotisme, le mystère de la vie. L'Eros comme mystère de la vie. Bien sûr, beaucoup de dessins étaient très explicites, très sensuels. Il a d'ailleurs été traité de pornographe, ce qui l'a profondément affecté.

 

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En tant qu'artiste, Gustav Klimt était un personnage exposé, et beaucoup auraient aimé l'épier à travers le trou de la serrure. On sait peu de choses sur ce qui se passait derrière la porte de son atelier. Il travaillait 8, 9 heures par jour et il aimait fredonner des lieder de Schubert, tel que der Lindenbaum, le tilleul.

Certains de ses amis rapportent qu'il entrait dans une colère noire lorsque des visiteurs arrivaient à l'improviste. Et après avoir fait l'objet de scandales retentissants, il aurait accroché une pancarte sur la porte de son atelier avec cette inscription : "Inutile de frapper, on ne vous ouvrira pas."

 

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Personne ne l'a jamais vu en train de dessiner. C'était pour lui ce qu'il y avait de plus intime. Certains contemporains racontent qu'il était entouré de modèles en admiration devant lui. Mais ce ne sont que des fantasmes. En fait, il était très discipliné dans son travail.

Réaliser ce genre de dessins dans son atelier est une chose. Le montrer en est une autre. Et on peut se demander qui l'a vraiment vu à l'époque. Sans doute seulement un petit cercle d'intimes. En revanche, la peinture, qui représente le même modèle, a bel et bien été exposé, ce qui n'a pas manqué de bousculer les conventions et les valeurs morales d'alors, et de soulever de vives polémiques. Peut-on montrer une telle œuvre au grand public ?

Il y a eu des restrictions aux expositions de son vivant : interdit aux femmes de moins de 18 ans.

"La parole ne m'est pas familière, surtout quand je dois m'exprimer sur moi-même ou sur mon travail". S'exprimait dans le dialecte viennois. Peu expansif.

 

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Il n'aimait pas voyager. Quand il voyageait, il envoyait des cartes postales à Emilie Flöge, jusqu'à huit par jour.

Elle tenait une maison de couture avec ses sœurs à Vienne. Financièrement autonome.

Il passait ses étés chez les Flöge, loin de Vienne.

 

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1918, attaque cérébrale qui entraîne une paralysie partielle, installé un temps au sanatorium puis à l'hôpital général où il souffre d'escarres et on lui rase sa barba légendaire. Meurt le 6 février 1918 d'une pneumonie développée avec la grippe espagnole.

Masque mortuaire.

 

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"Le salut de l'homme passe par l'art."

 

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samedi, 01 décembre 2012

Les Gaspards - Tchernia, Serrault, Noiret, Denner, Galabru, Depardieu, Carmet, Chantal Goya, Annie Cordy (fin et bonus)

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Film : Les Gaspards (1974, durée 1h35)

Réalisateur : Pierre Tchernia

Musique : Gérard Calvi

Jean-Paul Rondin le libraire (Michel Serrault), Marie-Hélène sa fille (Chantal Goya), le facteur (Gérard Depardieu)

Le ministre (Charles Denner), son directeur de cabinet (Marie-Pierre de Gérando), le commissaire Lalatte (Michel Galabru), Ginette Lalatte son épouse (Annie Cordy), l'inspecteur Balzac son successeur (Gérard Hernandez)

Gaspard de Montfermeil (Philippe Noiret), Paul Bourru (Jean Carmet), Bougras (Jacques Legras), Helmut Von Strumundrang (Konrad von Bork)

 

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Gaspard de Montfermeil : Et il s'appelle comment, ce petit curieux ?

Rondin : Rondin, Jean-Paul Rondin, libraire.

Gaspard : Jean-Paul Rondin ? L'historien ?

Rondin : Oui, enfin, historien, le mot est un peu fort. Enfin, quand même, je m'intéresse au vieux Paris.

Gaspard : Vous avez écrit un livre remarquable.

Rondin : Oui... je n'en ai pas vendu beaucoup.

Gaspard : Aaaah, mais Mathieu tout s'explique, monsieur connaît admirablement ce quartier. Vous avez si joliment décrit la vie de cet arrondissement sous Louis XV.

Rondin : Oui, on imagine mal d'ailleurs ce qu'était le quatorzième au dix-huitième.

Gaspard : Asseyez-vous, je vous prie. Mais non, le fauteuil, monsieur Rondin, le fauteuil !

 

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Gaspard : Je suis trop heureux de rencontrer un de mes auteurs favoris. Je me présente, Montfermeil, vieille famille du village d'Auteuil.

Rondin : Ah effectivement, il y avait un Montfermeil, lieutenant général au baillage du Louvre, vers 1740.

Gaspard : C'est exact.

Rondin : Il avait en charge toutes les carrières de Paris.

Gaspard : C'est exact. Comment croyez-vous que j'ai découvert ces cavernes, hein ? Jetez un œil.

Rondin : C'est merveilleux.

Gaspard : N'est-ce pas ?

Rondin : Ah benh oui. Alors en effet, là je comprends, alors nous sommes exactement...

Gaspard : Oui, permettez. Moi je suis Gaspard de Montfermeil, c'est amusant, ne trouvez-vous pas, que mon père m'ait prénommé Gaspard ? Vous savez ce que c'est qu'un gaspard, en argot ?

Rondin : Oui, oui, c'est un rat.

Gaspard : C'est un rat, oui. D'ailleurs, entre nous, je les appelle souvent comme ça, mes gaspards... les gaspards de la nui, loin du monde, et du bruit ! Ah, vous essayez de voir où nous sommes, monsieur Rondin ! Vous devez bien le deviner un peu.

Rondin : Pas exactement.

Gaspard : Eh benh, tant mieux ! Nous avons le goût du secret, mes amis et moi.

Rondin : Oui. Vous êtes nombreux ?

Gaspard : Les philosophes sont rares.

Rondin : Les philosophes...

Gaspard : Oui, ou les ermites, ou les hommes sages, qui ont renoncé à vivre avec les fous, là-haut.

Rondin : Ah oui. Pas d'impôts.

Gaspard : Pas d'autos !

Rondin : Est-ce que vous faites du recrutement ?

Gaspard : Comment ça ?

Rondin : Non, enfin, je veux dire, je ne sais pas, enfin est-ce que...

Gaspard : Comment ?

Rondin : Quelques fois, est-ce que vous allez chercher des gens là-haut, par exemple, des jeunes filles ?

Gaspard : Quelle drôle de question.

 

¤     ¤     ¤

 

Gaspard : La truite de Schubert !

 

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vendredi, 30 novembre 2012

Les Gaspards - Tchernia, Serrault, Noiret, Denner, Galabru, Depardieu, Carmet, Chantal Goya, Annie Cordy (suite)

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Film : Les Gaspards (1974, durée 1h35)

Réalisateur : Pierre Tchernia

Musique : Gérard Calvi

Jean-Paul Rondin le libraire (Michel Serrault), Marie-Hélène sa fille (Chantal Goya), le facteur (Gérard Depardieu)

Le ministre (Charles Denner), son directeur de cabinet (Marie-Pierre de Gérando), le commissaire Lalatte (Michel Galabru), Ginette Lalatte son épouse (Annie Cordy), l'inspecteur Balzac son successeur (Gérard Hernandez)

Gaspard de Montfermeil (Philippe Noiret), Paul Bourru (Jean Carmet), Bougras (Jacques Legras), Helmut Von Strumundrang (Konrad von Bork)

 

¤     ¤     ¤

 

Le facteur : Elle a pas pu tomber dans l'trou.

Une amie : Y'a des palissades.

Le facteur : Ouais, puis c'est pas profond, ça doit être des travaux du gaz ou de la voirie. Chez nous aussi on fait des travaux aux PTT, mais ils sont plus propres. C'est peut-être l'EDF, hein. On sera jamais foutus d'ouvrir un trou tous en même temps. C'est le gaz qui arrive, ils font un trou, ils le referment. Puis les autres qui arrivent, ils refont un trou.

 

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Un clochard, l'oreille collée sur l'ouverture d'une canalisation : Hé-là, tu me fais d'l'ombre. 

Rondin : Dites-moi, monsieur, c'est la radio... c'est la radio que vous écoutez ? La radio ?

Le clochard : Non, c'est ma petite musique à moi.

Rondin : Ah bon...

Le clochard : Et pis tire-toi là ooooh !!

 

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Le commissaire Lalatte : Un enlèvement, j'aime pas ça du tout... Bon, votre nom ?

Rondin : Rondin.

Lalatte : Prénom ?

Rondin : Jean-Paul.

Lalatte : Marié ?

Rondin : Veuf.

Lalatte : Profession.

Rondin : Benh mettez... euh... oui, euh, libraire.

Lalatte : Benh, vous faites autre chose ?

Rondin : Oui, je... j'écris aussi des livres, je suis auteur.

Lalatte : Non, libraire, c'est mieux. Le prénom de votre fille ?

Rondin : Marie-Hélène.

Lalatte : Son âge ?

Rondin : 22 ans.

Lalatte : 22 ans ? Aaaaah, benh ça change tout, alors, ça c'est pas un détournement ! C'est une promenade.

Rondin : On l'a enlevée.

Lalatte : Non, non-non-non-non-non, vous avez vu le soleil, non-non-non-non-non, rassurez-vous, elle est pas toute seule.

Rondin : Enfin, ça, vous connaissez pas ma fille.

Lalatte : Ah benh vous non plus. Oui, on ne connaît jamais ses enfants, non-non, 22 ans. Ils sont deux ! C'est une fugue. C'est une fugue. Hhhhhh... Deux de mes hommes qui ont disparu depuis trois jours.

Rondin : Ils sont deux ? Deux ? C'est une fugue.

 

¤     ¤     ¤

 

Le facteur : Ah, c'est drôle, cette disparition. Enfin, je veux dire, c'est pas drôle. Oh, ms'ieur Rondin, va, depuis quelques temps, j'en entends dire dans le secteur. Tenez, à côté, au couvent, là, il se passe des choses pas catholiques. Y'a des bonnes sœurs qui ont vu des légumes qui s'enfonçaient dans le sol.

Rondin : Dans le sol ?

Le facteur : Oui, parfaitement. Et puis pour pas chercher bien loin, euh, dans la cave de m'sieur Bourru, vous savez bien là, m'sieur Bourru, le marchand de vin. Benh y'a des tas de bouteilles qui disparaissent, on sait pas par où, et pis des bonnes, hein, du Château-Margaux !

 

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Bourru : Depuis deux-trois mois, ça fait bien 150 bouteilles.

Rondin : Vous en avez pas parlé au commissaire de police ?

Bourru : Il s'est foutu d'moi. Il m'a dit que c'était certainement les rats du quartier qui venaient se saouler la gueule. Ah si c'est les rats, ils ont bon nez, hein, parce que c'est pas n'importe quoi qu'ils m'emportent, c'est pas de la piquette, Château-Margaux, Châteaux-Margaux 66, vous savez ce que ça coûte ? C'est un mystère. M'sieur...

Rondin : Rondin.

Bourru : Oui, monsieur Rondin, votre voisin d'en-face, le marchand de bicyclettes, on lui fauche ses cadres de vélo.

Rondin : Ses cadres de vélo ?

Bourru : Ses cadres de vélo. C'est sûrement les jeunes.

Rondin : Pourquoi les jeunes ?

Bourru : Benh, parce qu'ils sont jeunes.

 

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Rondin : Y'a pas que des égouts. Vous vous rendez pas compte de tout ce qu'il peut y avoir sous les trottoirs... des galeries, des tunnels... Tiens, le métro, rien que le métro, mmmh ? 180 kilomètres. Et les carrières... tout le quartier ici, c'est une termitière, d'où on a sorti du calcaire, de l'argile, et même un peu de charbon. Pour construire la maison au-dessus, ils ont pris les pierres en-dessous. Il y a ça aussi, pendant des siècles, on a cultivé des champignons, les champignons de Paris. En 1848, les insurgés se cachaient dans les carrières de Montmartre. Les Misérables, que j'oubliais... qui est-ce qui se promène dans le ventre de Paris avec Marius sur les épaules ? C'est Jean Valjean.

 

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Nos informations : au mirco, Patrick Beaulieu. Premier août. Dans les rues de la capitale, les touristes étrangers remplacent les Parisiens car le grand rush des vacances est commencé. Cependant, la situation internationale reste préoccupante, en particulier...

 

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Balzac  : Bonjour monsieur le commissaire.

Lalatte : Ah, bonjour. Comment vous vous appelez ?

Balzac : Balzac, Hervé Balzac.

Lalatte : Aaaah, c'est un nom célèbre, ça ! Il y a la rue Balzac... il y a le cinéma Balzac... il y a un standard téléphonique aussi Balzac !

Balzac : Il y a, il y a l'écrivain.

Lalatte : Aaaah... aussi, eh benh dites donc.

 

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Lalatte, qui lit un écriteau : "C'est ici l'empire de la mort". Comme disaient les anciens, "O tempora, ô mores".

Un gendarme : Qu'est-ce que ça veut dire, monsieur le commissaire ?

Lalatte : Hein ? C'est du latin, une langue morte.

Le gendarme : Oh alors.

 

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Rondin : Vous êtes gentil, hein, vous refermez derrière moi, mais juste avec la planche, que j'puisse resortir. Au revoir.

Le facteur : Au revoir. Monsieur Rondin, monsieur Rondin !

Rondin : Oui !

Le facteur :  Vous allez rester longtemps ?

Rondin : Je ne sais pas, une journée ou deux. Je veux retrouver ma fille.

Le facteur : Si je vous revois plus, moi, qu'est-ce que je dois faire ?

Rondin : Je reviendrai. De toute façon, vous pouvez pas prévenir ma famille, je la cherche !

 

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Un gendarme : Ils étaient en voyage organisé, ils passaient huit jours à Paris.

Lalatte : Vous aves les passeports ? Frankenfeld, Fuji, Von Buven, Nixon... Nixon ?

Le gendarme : Ah oui, mais Averel, pas Richard. Averel Nixon.

Lalatte : Mais, mais, mais il habite Washington ! C'est la famille, ça ! Oh la-la-la-la-la-la... J'suis pas parti encore en vacances, c'est une affaire politique, ça ! Allez, embarquez-moi tout ça au commissariat ! Allez !! Allez !!

 

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Lalatte : Un des touristes s'appelle Nixon, monsieur le directeur. Nixon. Alors tout cela risque de prendre des proportions internationales. Je vous demande ce que je dois faire.

Le directeur : Surtout ne faites pas de bruit autour de tout cela, gardez le silence, prenez la situation en main et... et faites pour le mieux ! Malheureusement, je dois quitter Paris tout de suite, mais je vous fais confiance, Lalatte, hein.

 

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Lalatte : Ecoute, Ginette, c'est une affaire plus grave que je ne pensais.

Ginette : Le jour de ton départ en vacances.

Lalatte : Le plus simple serait que tu rentres à la maison.

Ginette : Il n'en est pas question.

Lalatte : Non, c'est juste pour ce soir, parce que demain, je t'assure...

Ginette : Nnnnon. Nous avons pris la voiture ce matin pour aller en vacances ?

Lalatte : Oui.

Ginette : Mmmh oui. Les bagages étaient bien préparés ?

Lalatte : Très bien.

Ginette : J'ai mis les housses sur les fauteuils ?

Lalatte : Comme toujours.

Ginette : Les enfants sont prêts pour le voyage ?

Lalatte : Oh les mignons.

Ginette : Eh bien nous ne rentrerons pas à la maison.

Lalatte : Ginette, tu veux rester là ?

Ginette : Dans la voiture.

Lalatte : Mais comment va-t-on manger ?

Ginette : Dans la voiture.

Lalatte : Mais où va-t-on dormir ??

Ginette : Dans la voiture.

Lalatte : Mais, avec les enfants, c'est pas possible.

 

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Lalatte : C'est quand même extraordinaire. C'est choses-là n'arrivent qu'à moi ! On m'enlève vingt touristes, dont un Nixon, et personne ne me demande de rançon !!

 

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Lalatte : Je pensais qu'il s'agissait de vous, monsieur le ministre.

Le ministre : Ca va, j'ai lu, vous pouvez faire effacer.

Lalatte : C'est une pièce à conviction.

Le ministre : Je sais, mais ça fait sale. Et puis, les Français sont en vacances, inutile de les tracasser ! Pas de photos, pas de journaliste !

Lalatte : Alors, qu'est-ce que vous comptes faire, monsieur le ministre ?

Le ministre : Comment, qu'est-ce que je compte faire ? Je ne fais pas de "trous", commissaire, j'ordonne des excavations ! D'ailleurs, c'est à vous de retrouver ces touristes. Ce n'est pas à moi de traiter avec une organisation subversive, enfin !

L'assistant du ministre : Monsieur le ministre, ça va être l'heure de la réception à l'ambassade.

Le ministre : J'irai plus tard.

L'assistant : Ensuite il y a le fala italien à l'opéra.

Le ministre : On verra. Ce qui arrive est trop grave. C'est à moi qu'on en veut.

 

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Un employé : Il y a la guerre ?

Rondin : Non, il n'y a pas la guerre, non.

 

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Rondin : Il se passe des choses, vous savez, dans le sous-sol de Paris.

Lalatte : Qu'est-ce que vous dites ?

Rondin : Il y a tout un monde, monsieur le commissaire, dans le sous-sol.

Lalatte : Mais un monde de quoi ?

Rondin : Il y a des gens... j'ai vu des gens, je vous dis, travailler dans une galerie souterraine.

Lalatte : Dans une galerie...

Rondin : J'ai vu une femme, sur une échelle, qui cueillait des poireaux.

Lalatte : Vous êtes fou.

Rondin : Monsieur le commissaire, ma fille est sous mes pieds ! J'en suis sûr ! Ils me l'ont prise !

Lalatte : Elle a fait une escapade.

Rondin : Mais non !! Elle est en-dessous, bon sang !! Commissaire !

Le ministre : C'est intéressant ce que dit ce soldat. Approchez.

Lalatte : Monsieur le ministre, c'est un illuminé.

Le ministre : Et si les touristes étaient restés prisonniers dans les catacombes ?

 

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Le ministre : C'est donc ça, le métro ?

 

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Le ministre : Ecoutez, commissaire, ça m'amuserait infiniment d'aller à mon gala en métro. Métro !

 

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