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jeudi, 30 janvier 2014

L'aventure, c'est l'aventure - Lelouch, Ventura, Brel, Denner, Hallyday, Maccione

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Film : L'aventure, c'est l'aventure (1972, durée 2h)

Réalisateur : Claude Lelouch

Lino (Lino Ventura), Jacques (Jacques Brel), Simon (Charles Denner), Johnny Hallyday (Johnny Hallyday), Charlot (Charles Gérard), Aldo (Aldo Maccione), Nicole (Nicole Courcel), l'ambassadeur (André Falcon), la femme de l'ambassadeur (Prudence Harrington), Ernesto Juearez (Juan Luis Bunuel), Davis (Alexandre Mnouchkine), l'avocat de la défense (Yves Robert)

 

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Lino : Aujourd'hui, j'ai eu mon compte. T'as compris ? J'ai mon compte. Disons que j'ai eu une journée un petit peu... un petit peu spéciale. Et vraiment, j'ai l'impression de vivre dans un monde de dingues. Je ne sais pas ce qui vous prend à tous, mais, non-non-non, écoute, je ne veux pas de... je suis pressé [...]

Son fils : Papa, il faut que je t'explique. Je veux que tu comprennes.

Lino : Oui, mais alors deux secondes.

Son fils : Deux secondes. Le capital, c'est foutu. La Cinquième, c'est foutu. Le PC, c'est foutu. La société de consommation, c'est fini tout ça, c'est foutu. Les bagnoles, foutues. Faut que tu en prennes conscience, faut que tu te réveilles. Il faut que tu nous aide.

Lino : Bon, bon, alors.

 

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samedi, 01 décembre 2012

Les Gaspards - Tchernia, Serrault, Noiret, Denner, Galabru, Depardieu, Carmet, Chantal Goya, Annie Cordy (fin et bonus)

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Film : Les Gaspards (1974, durée 1h35)

Réalisateur : Pierre Tchernia

Musique : Gérard Calvi

Jean-Paul Rondin le libraire (Michel Serrault), Marie-Hélène sa fille (Chantal Goya), le facteur (Gérard Depardieu)

Le ministre (Charles Denner), son directeur de cabinet (Marie-Pierre de Gérando), le commissaire Lalatte (Michel Galabru), Ginette Lalatte son épouse (Annie Cordy), l'inspecteur Balzac son successeur (Gérard Hernandez)

Gaspard de Montfermeil (Philippe Noiret), Paul Bourru (Jean Carmet), Bougras (Jacques Legras), Helmut Von Strumundrang (Konrad von Bork)

 

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Gaspard de Montfermeil : Et il s'appelle comment, ce petit curieux ?

Rondin : Rondin, Jean-Paul Rondin, libraire.

Gaspard : Jean-Paul Rondin ? L'historien ?

Rondin : Oui, enfin, historien, le mot est un peu fort. Enfin, quand même, je m'intéresse au vieux Paris.

Gaspard : Vous avez écrit un livre remarquable.

Rondin : Oui... je n'en ai pas vendu beaucoup.

Gaspard : Aaaah, mais Mathieu tout s'explique, monsieur connaît admirablement ce quartier. Vous avez si joliment décrit la vie de cet arrondissement sous Louis XV.

Rondin : Oui, on imagine mal d'ailleurs ce qu'était le quatorzième au dix-huitième.

Gaspard : Asseyez-vous, je vous prie. Mais non, le fauteuil, monsieur Rondin, le fauteuil !

 

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Gaspard : Je suis trop heureux de rencontrer un de mes auteurs favoris. Je me présente, Montfermeil, vieille famille du village d'Auteuil.

Rondin : Ah effectivement, il y avait un Montfermeil, lieutenant général au baillage du Louvre, vers 1740.

Gaspard : C'est exact.

Rondin : Il avait en charge toutes les carrières de Paris.

Gaspard : C'est exact. Comment croyez-vous que j'ai découvert ces cavernes, hein ? Jetez un œil.

Rondin : C'est merveilleux.

Gaspard : N'est-ce pas ?

Rondin : Ah benh oui. Alors en effet, là je comprends, alors nous sommes exactement...

Gaspard : Oui, permettez. Moi je suis Gaspard de Montfermeil, c'est amusant, ne trouvez-vous pas, que mon père m'ait prénommé Gaspard ? Vous savez ce que c'est qu'un gaspard, en argot ?

Rondin : Oui, oui, c'est un rat.

Gaspard : C'est un rat, oui. D'ailleurs, entre nous, je les appelle souvent comme ça, mes gaspards... les gaspards de la nui, loin du monde, et du bruit ! Ah, vous essayez de voir où nous sommes, monsieur Rondin ! Vous devez bien le deviner un peu.

Rondin : Pas exactement.

Gaspard : Eh benh, tant mieux ! Nous avons le goût du secret, mes amis et moi.

Rondin : Oui. Vous êtes nombreux ?

Gaspard : Les philosophes sont rares.

Rondin : Les philosophes...

Gaspard : Oui, ou les ermites, ou les hommes sages, qui ont renoncé à vivre avec les fous, là-haut.

Rondin : Ah oui. Pas d'impôts.

Gaspard : Pas d'autos !

Rondin : Est-ce que vous faites du recrutement ?

Gaspard : Comment ça ?

Rondin : Non, enfin, je veux dire, je ne sais pas, enfin est-ce que...

Gaspard : Comment ?

Rondin : Quelques fois, est-ce que vous allez chercher des gens là-haut, par exemple, des jeunes filles ?

Gaspard : Quelle drôle de question.

 

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Gaspard : La truite de Schubert !

 

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vendredi, 30 novembre 2012

Les Gaspards - Tchernia, Serrault, Noiret, Denner, Galabru, Depardieu, Carmet, Chantal Goya, Annie Cordy (suite)

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Film : Les Gaspards (1974, durée 1h35)

Réalisateur : Pierre Tchernia

Musique : Gérard Calvi

Jean-Paul Rondin le libraire (Michel Serrault), Marie-Hélène sa fille (Chantal Goya), le facteur (Gérard Depardieu)

Le ministre (Charles Denner), son directeur de cabinet (Marie-Pierre de Gérando), le commissaire Lalatte (Michel Galabru), Ginette Lalatte son épouse (Annie Cordy), l'inspecteur Balzac son successeur (Gérard Hernandez)

Gaspard de Montfermeil (Philippe Noiret), Paul Bourru (Jean Carmet), Bougras (Jacques Legras), Helmut Von Strumundrang (Konrad von Bork)

 

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Le facteur : Elle a pas pu tomber dans l'trou.

Une amie : Y'a des palissades.

Le facteur : Ouais, puis c'est pas profond, ça doit être des travaux du gaz ou de la voirie. Chez nous aussi on fait des travaux aux PTT, mais ils sont plus propres. C'est peut-être l'EDF, hein. On sera jamais foutus d'ouvrir un trou tous en même temps. C'est le gaz qui arrive, ils font un trou, ils le referment. Puis les autres qui arrivent, ils refont un trou.

 

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Un clochard, l'oreille collée sur l'ouverture d'une canalisation : Hé-là, tu me fais d'l'ombre. 

Rondin : Dites-moi, monsieur, c'est la radio... c'est la radio que vous écoutez ? La radio ?

Le clochard : Non, c'est ma petite musique à moi.

Rondin : Ah bon...

Le clochard : Et pis tire-toi là ooooh !!

 

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Le commissaire Lalatte : Un enlèvement, j'aime pas ça du tout... Bon, votre nom ?

Rondin : Rondin.

Lalatte : Prénom ?

Rondin : Jean-Paul.

Lalatte : Marié ?

Rondin : Veuf.

Lalatte : Profession.

Rondin : Benh mettez... euh... oui, euh, libraire.

Lalatte : Benh, vous faites autre chose ?

Rondin : Oui, je... j'écris aussi des livres, je suis auteur.

Lalatte : Non, libraire, c'est mieux. Le prénom de votre fille ?

Rondin : Marie-Hélène.

Lalatte : Son âge ?

Rondin : 22 ans.

Lalatte : 22 ans ? Aaaaah, benh ça change tout, alors, ça c'est pas un détournement ! C'est une promenade.

Rondin : On l'a enlevée.

Lalatte : Non, non-non-non-non-non, vous avez vu le soleil, non-non-non-non-non, rassurez-vous, elle est pas toute seule.

Rondin : Enfin, ça, vous connaissez pas ma fille.

Lalatte : Ah benh vous non plus. Oui, on ne connaît jamais ses enfants, non-non, 22 ans. Ils sont deux ! C'est une fugue. C'est une fugue. Hhhhhh... Deux de mes hommes qui ont disparu depuis trois jours.

Rondin : Ils sont deux ? Deux ? C'est une fugue.

 

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Le facteur : Ah, c'est drôle, cette disparition. Enfin, je veux dire, c'est pas drôle. Oh, ms'ieur Rondin, va, depuis quelques temps, j'en entends dire dans le secteur. Tenez, à côté, au couvent, là, il se passe des choses pas catholiques. Y'a des bonnes sœurs qui ont vu des légumes qui s'enfonçaient dans le sol.

Rondin : Dans le sol ?

Le facteur : Oui, parfaitement. Et puis pour pas chercher bien loin, euh, dans la cave de m'sieur Bourru, vous savez bien là, m'sieur Bourru, le marchand de vin. Benh y'a des tas de bouteilles qui disparaissent, on sait pas par où, et pis des bonnes, hein, du Château-Margaux !

 

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Bourru : Depuis deux-trois mois, ça fait bien 150 bouteilles.

Rondin : Vous en avez pas parlé au commissaire de police ?

Bourru : Il s'est foutu d'moi. Il m'a dit que c'était certainement les rats du quartier qui venaient se saouler la gueule. Ah si c'est les rats, ils ont bon nez, hein, parce que c'est pas n'importe quoi qu'ils m'emportent, c'est pas de la piquette, Château-Margaux, Châteaux-Margaux 66, vous savez ce que ça coûte ? C'est un mystère. M'sieur...

Rondin : Rondin.

Bourru : Oui, monsieur Rondin, votre voisin d'en-face, le marchand de bicyclettes, on lui fauche ses cadres de vélo.

Rondin : Ses cadres de vélo ?

Bourru : Ses cadres de vélo. C'est sûrement les jeunes.

Rondin : Pourquoi les jeunes ?

Bourru : Benh, parce qu'ils sont jeunes.

 

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Rondin : Y'a pas que des égouts. Vous vous rendez pas compte de tout ce qu'il peut y avoir sous les trottoirs... des galeries, des tunnels... Tiens, le métro, rien que le métro, mmmh ? 180 kilomètres. Et les carrières... tout le quartier ici, c'est une termitière, d'où on a sorti du calcaire, de l'argile, et même un peu de charbon. Pour construire la maison au-dessus, ils ont pris les pierres en-dessous. Il y a ça aussi, pendant des siècles, on a cultivé des champignons, les champignons de Paris. En 1848, les insurgés se cachaient dans les carrières de Montmartre. Les Misérables, que j'oubliais... qui est-ce qui se promène dans le ventre de Paris avec Marius sur les épaules ? C'est Jean Valjean.

 

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Nos informations : au mirco, Patrick Beaulieu. Premier août. Dans les rues de la capitale, les touristes étrangers remplacent les Parisiens car le grand rush des vacances est commencé. Cependant, la situation internationale reste préoccupante, en particulier...

 

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Balzac  : Bonjour monsieur le commissaire.

Lalatte : Ah, bonjour. Comment vous vous appelez ?

Balzac : Balzac, Hervé Balzac.

Lalatte : Aaaah, c'est un nom célèbre, ça ! Il y a la rue Balzac... il y a le cinéma Balzac... il y a un standard téléphonique aussi Balzac !

Balzac : Il y a, il y a l'écrivain.

Lalatte : Aaaah... aussi, eh benh dites donc.

 

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Lalatte, qui lit un écriteau : "C'est ici l'empire de la mort". Comme disaient les anciens, "O tempora, ô mores".

Un gendarme : Qu'est-ce que ça veut dire, monsieur le commissaire ?

Lalatte : Hein ? C'est du latin, une langue morte.

Le gendarme : Oh alors.

 

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Rondin : Vous êtes gentil, hein, vous refermez derrière moi, mais juste avec la planche, que j'puisse resortir. Au revoir.

Le facteur : Au revoir. Monsieur Rondin, monsieur Rondin !

Rondin : Oui !

Le facteur :  Vous allez rester longtemps ?

Rondin : Je ne sais pas, une journée ou deux. Je veux retrouver ma fille.

Le facteur : Si je vous revois plus, moi, qu'est-ce que je dois faire ?

Rondin : Je reviendrai. De toute façon, vous pouvez pas prévenir ma famille, je la cherche !

 

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Un gendarme : Ils étaient en voyage organisé, ils passaient huit jours à Paris.

Lalatte : Vous aves les passeports ? Frankenfeld, Fuji, Von Buven, Nixon... Nixon ?

Le gendarme : Ah oui, mais Averel, pas Richard. Averel Nixon.

Lalatte : Mais, mais, mais il habite Washington ! C'est la famille, ça ! Oh la-la-la-la-la-la... J'suis pas parti encore en vacances, c'est une affaire politique, ça ! Allez, embarquez-moi tout ça au commissariat ! Allez !! Allez !!

 

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Lalatte : Un des touristes s'appelle Nixon, monsieur le directeur. Nixon. Alors tout cela risque de prendre des proportions internationales. Je vous demande ce que je dois faire.

Le directeur : Surtout ne faites pas de bruit autour de tout cela, gardez le silence, prenez la situation en main et... et faites pour le mieux ! Malheureusement, je dois quitter Paris tout de suite, mais je vous fais confiance, Lalatte, hein.

 

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Lalatte : Ecoute, Ginette, c'est une affaire plus grave que je ne pensais.

Ginette : Le jour de ton départ en vacances.

Lalatte : Le plus simple serait que tu rentres à la maison.

Ginette : Il n'en est pas question.

Lalatte : Non, c'est juste pour ce soir, parce que demain, je t'assure...

Ginette : Nnnnon. Nous avons pris la voiture ce matin pour aller en vacances ?

Lalatte : Oui.

Ginette : Mmmh oui. Les bagages étaient bien préparés ?

Lalatte : Très bien.

Ginette : J'ai mis les housses sur les fauteuils ?

Lalatte : Comme toujours.

Ginette : Les enfants sont prêts pour le voyage ?

Lalatte : Oh les mignons.

Ginette : Eh bien nous ne rentrerons pas à la maison.

Lalatte : Ginette, tu veux rester là ?

Ginette : Dans la voiture.

Lalatte : Mais comment va-t-on manger ?

Ginette : Dans la voiture.

Lalatte : Mais où va-t-on dormir ??

Ginette : Dans la voiture.

Lalatte : Mais, avec les enfants, c'est pas possible.

 

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Lalatte : C'est quand même extraordinaire. C'est choses-là n'arrivent qu'à moi ! On m'enlève vingt touristes, dont un Nixon, et personne ne me demande de rançon !!

 

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Lalatte : Je pensais qu'il s'agissait de vous, monsieur le ministre.

Le ministre : Ca va, j'ai lu, vous pouvez faire effacer.

Lalatte : C'est une pièce à conviction.

Le ministre : Je sais, mais ça fait sale. Et puis, les Français sont en vacances, inutile de les tracasser ! Pas de photos, pas de journaliste !

Lalatte : Alors, qu'est-ce que vous comptes faire, monsieur le ministre ?

Le ministre : Comment, qu'est-ce que je compte faire ? Je ne fais pas de "trous", commissaire, j'ordonne des excavations ! D'ailleurs, c'est à vous de retrouver ces touristes. Ce n'est pas à moi de traiter avec une organisation subversive, enfin !

L'assistant du ministre : Monsieur le ministre, ça va être l'heure de la réception à l'ambassade.

Le ministre : J'irai plus tard.

L'assistant : Ensuite il y a le fala italien à l'opéra.

Le ministre : On verra. Ce qui arrive est trop grave. C'est à moi qu'on en veut.

 

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Un employé : Il y a la guerre ?

Rondin : Non, il n'y a pas la guerre, non.

 

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Rondin : Il se passe des choses, vous savez, dans le sous-sol de Paris.

Lalatte : Qu'est-ce que vous dites ?

Rondin : Il y a tout un monde, monsieur le commissaire, dans le sous-sol.

Lalatte : Mais un monde de quoi ?

Rondin : Il y a des gens... j'ai vu des gens, je vous dis, travailler dans une galerie souterraine.

Lalatte : Dans une galerie...

Rondin : J'ai vu une femme, sur une échelle, qui cueillait des poireaux.

Lalatte : Vous êtes fou.

Rondin : Monsieur le commissaire, ma fille est sous mes pieds ! J'en suis sûr ! Ils me l'ont prise !

Lalatte : Elle a fait une escapade.

Rondin : Mais non !! Elle est en-dessous, bon sang !! Commissaire !

Le ministre : C'est intéressant ce que dit ce soldat. Approchez.

Lalatte : Monsieur le ministre, c'est un illuminé.

Le ministre : Et si les touristes étaient restés prisonniers dans les catacombes ?

 

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Le ministre : C'est donc ça, le métro ?

 

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Le ministre : Ecoutez, commissaire, ça m'amuserait infiniment d'aller à mon gala en métro. Métro !

 

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jeudi, 29 novembre 2012

Les Gaspards - Tchernia, Serrault, Noiret, Denner, Galabru, Depardieu, Carmet, Chantal Goya, Annie Cordy

 

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Film : Les Gaspards (1974, durée 1h35)

Réalisateur : Pierre Tchernia

Musique : Gérard Calvi

Jean-Paul Rondin le libraire (Michel Serrault), Marie-Hélène sa fille (Chantal Goya), le facteur (Gérard Depardieu)

Le ministre (Charles Denner), son directeur de cabinet (Marie-Pierre de Gérando), le commissaire Lalatte (Michel Galabru), Ginette Lalatte son épouse (Annie Cordy), l'inspecteur Balzac son successeur (Gérard Hernandez)

Gaspard de Montfermeil (Philippe Noiret), Paul Bourru (Jean Carmet), Bougras (Jacques Legras), Helmut Von Strumundrang (Konrad von Bork)

 

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Un habitué de la librairie : Dites donc, ça avance les travaux, hein ?

Rondin : Oui.

L'habitué : Ils sont tout autour.

Rondin : Oui, si on veut. J'ai le sentiment d'être sur un petit rocher quand la mer monte. Asseyez-vous cher ami. J'ai trouvé des choses qui vont vous plaire.

L'habitué : Vraiment ?

Rondin : Regardez. Ce sont des photos du vieux Paris.

L'habitué : Oh, c'est extraordinaire. Ah mais oui, c'est la place de la Bourse. La rue du 4 septembre et le Théâtre du Vaudeville qui n'existe plus. Ils avaient déjà le parking. Ca, ah c'est l'Opéra.

 

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Rondin : L'Opéra vers 1900, à peu près. Ca c'est le percement de l'avenue de l'Opéra.

L'habitué : Très curieux.

 

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Rondin : Percement... ça correspond à la fin du second empire, 70.

L'habitué : Oui, c'est ça, c'est ça. Et ceci ? Ah c'est la place d'Italie ! Ca s'est beaucoup construit depuis !

 

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Marie-Hélène : C'est Paris, ça ?

L'habitué : C'était Paris.

Marie-Hélène : Je vais vous chercher une tasse de café.

L'habitué : Merci.

 

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Le facteur : Messieurs-Dames, bonjour, c'est le facteur !

Rondin : Bonjour facteur !

Le facteur : Monsieur Rondin !

Rondin : C'est lui.

Le facteur : Voilà... Votre livre, là...

Rondin : Oui.

Le facteur : Je vous en ai encore vendu deux.

Rondin : Vous en avez vendu deux ? Ca c'est gentil, alors, c'est formidable.

Le facteur : Ah benh j'suis content de vous aider, hein. Je vous en reprends encore deux, hein.

Rondin : Franchement, vous arrivez... vous arrivez à les vendre ?

Le facteur : Vous êtes écrivain, moi j'suis facteur, on est tous les deux des hommes de lettres !

 

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"Quand le bâtiment va, tout va", dit la sagesse populaire. Et pendant l'été, bulldozers et marteaux-piqueurs ne manquent pas à Paris. Aujourd'hui, sur l'un des grands chantiers de la capitale, le ministre des travaux publics a convoqué les journalistes pour les tenir au courant de son activité. Les efforts du ministre, chacun peut les constater dans les rues de Paris. Quant à ses projets futurs, il devait en révéler les grandes lignes cet après-midi, au ministère des travaux publics.

 

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Le ministre : Messieurs, dans vingt-cinq ans, c'est l'an 2000. L'avenir est pour demain, il faut aller de l'avant et j'irai.

Un journaliste : Monsieur le ministre, est-ce que vous rencontrez beaucoup d'obstacles ?

Le ministre : Des obstacles, pas seulement des obstacles, des menaces ! La lettre anonyme. Merci. Regardez ce torchon : "Tu déshonores Paris, arrête de creuser des trous sinon...!" Les grands travaux, ils appellent ça des trous. Mais moi, quand je suis en route, rien ne m'arrête. Voulez-vous me suivre, messieurs. Problème numéro 1, décongestionner Paris. C'est effroyablement simple. Il suffit de bétonner la surface de la Seine, tracer une ligne blanche au milieu et vous avez l'autoroute que la capitale mérite.

Un photographe : Une photo, monsieur le ministre.

Le ministre : Merci. Maintenant, venez voir ça. Je ne recherche pas QUE l'efficacité, je veux aussi marquer mon époque. Des deux côtés des tours de Notre-Dame, je bâtis deux tours de béton et d'acier. Le Moyen-Age et le vingtième siècle se tendent la main. Messieurs, je me résume. Le problème capital, c'est le problème de LA capitale. Donnez-moi les armes nécessaires et j'engage la bataille de Paris. J'enveloppe Belleville par l'aile gauche, je fais sauter le verrou de la Contre-Escarpe, je colmate les Batignolles, je fais charger les bulldozers par la percée de l'Hôtel de ville et je gagne la bataille de Paris, je la gagne !

 

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C'est avec ces images du ministre des travaux publics que prend fin notre dernier bulletin d'informations. Il me reste à vous souhaiter une bonne nuit.

 

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mercredi, 19 septembre 2012

Peur sur la ville - Verneuil, Belmondo, Denner, Morricone, Dante (bonus)

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Film : Peur sur la ville (1975, durée2h)

Réalisateur : Henri Verneuil

Musique : Ennio Morricone

Le commissaire Jean Letellier (Jean-Paul Belmondo), l'inspecteur Charles Moissac (Charles Denner), le commissaire divisionnaire Sabin (Jean Martin), un inspecteur de police (Henry Djanik), le préfet (Georges Riquier), l'inspecteur de police (Henry Djanik), l'inspecteur Duvielle (Louis Samier), Jacques Paoli (Jacques Paoli lui-même), le commissaire de quartier (Philippe Brigaud), le préfet (Georges Riquier), le sous-préfet (Jean-Louis Le Goff), un inspecteur (Maurice Auzel)

Julien Dallas l'étudiant (Jean-François Balmer), le psychologue (Roland Dubillard), un journaliste de RTL (André Valardy), Cacahuète (Jacques Rispal)
 
Pierre Valdeck alias Minos (Adalberto Maria Merli), Marcucci (Giovanni Cianfriglia), Cortes (Henri-Jacques Huet), l'invité qui se trompe de porte (Maurice Vallier)
 
Nora Elmer (Lea Massari), Germaine Doizon (Rosy Varte), Hélène Grammont (Catherine Morin), Pamela Sweet (Germana Carnacina), Eugène Merclin le gardien de l'immeuble de Nora (Roger Riffard), la concierge de Germaine (Gilberte Geniat), Julio Cortes l'amant de Nora (Henri-Jacques Huet)
 
 

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 That's all, Folks !

 

mardi, 18 septembre 2012

Peur sur la ville - Verneuil, Belmondo, Denner, Morricone, Dante (suite)

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Film : Peur sur la ville (1975, durée2h)

Réalisateur : Henri Verneuil

Musique : Ennio Morricone

Le commissaire Jean Letellier (Jean-Paul Belmondo), l'inspecteur Charles Moissac (Charles Denner), le commissaire divisionnaire Sabin (Jean Martin), un inspecteur de police (Henry Djanik), le préfet (Georges Riquier), l'inspecteur de police (Henry Djanik), l'inspecteur Duvielle (Louis Samier), Jacques Paoli (Jacques Paoli lui-même), le commissaire de quartier (Philippe Brigaud), le préfet (Georges Riquier), le sous-préfet (Jean-Louis Le Goff), un inspecteur (Maurice Auzel)

Julien Dallas l'étudiant (Jean-François Balmer), le psychologue (Roland Dubillard), un journaliste de RTL (André Valardy), Cacahuète (Jacques Rispal)
 
Pierre Valdeck le chef de clinique (Adalberto Maria Merli), Marcucci (Giovanni Cianfriglia), Cortes (Henri-Jacques Huet), l'invité qui se trompe de porte (Maurice Vallier)
 
Nora Elmer (Lea Massari), Germaine Doizon (Rosy Varte), Hélène Grammont (Catherine Morin), Pamela Sweet (Germana Carnacina), Eugène Merclin le gardien de l'immeuble de Nora (Roger Riffard), la concierge de Germaine (Gilberte Geniat), Julio Cortes l'amant de Nora (Henri-Jacques Huet)
 

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Jean Letellier : C'est qui, ça ?  (Il montre des photos au mur)

Cacahuète le patron du café : Laszlo Papp.

Jean Letellier : Bien. Et ça ?

Cacahuète : Max Cohen ?

Jean Letellier : Très bien. Et ça ? C'est un acteur, non ?

Cacahuète : Jean Gabin.

Jean Letellier : Très très bien. Et lui ? (Il tend une photo de sa poche)

Cacahuète : Je connais pas.

Jean Letellier : C'est pas un acteur... C'est pas un boxeur... Qu'est-ce qu'il y a là-dessous ?

Cacahuète : Mais, rien. C'est une cave. Des bouteilles, des saloperies qui s'entassent comme dans toutes les caves.

 

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Jean Letellier : Vous venez d'où comme ça ?

Un clandestin : D'Afrique. Du Mali.

Jean Letellier : Et vous vivez là-dedans ?

Le clandestin : Oui, patron.

Jean Letellier : Combien êtes-vous ?

Le clandestin : Quarante.

Jean Letellier : Combien payez-vous ?

Le clandestin : Chacun trente francs, tous les mois.

Charles Moissac : Benh il la rentabilise bien, sa cave, la salope.

 

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Jean Letellier : Eh benh, tu vois, on te doit des excuses. Tu avais raison. C'est une cave tout ce qu'il y a de plus normal. Avec des bouteilles, un tas de trucs qui s'entassent. Une vraie cave, quoi. Oh, mais dis donc, tu saignes, toi ?

Charles Moissac : Oui.

Jean Letellier : Mais dis, mon grand, c'est pas un coup de couteau, ça ?

Charles Moissac : Benh maintenant que tu me l'dis...

Jean Letellier : Hé, qui est-ce qui a pu te donner un coup de couteau ? Y'a personne dans la cave...

Charles Moissac : Ah non.

Jean Letellier : Y'a personne dans la salle... Qui est-ce qui a pu te faire ça ?

Cacahuète : Ca va pas, non ?

Jean Letellier : Frapper un policier à coup de couteau, est-ce que c'est sérieux, hein ?

Cacahuète : J'ai frappé personne !

Jean Letellier : Et ça ?

Cacahuète : Mais c'est pas à moi, ça !

Jean Letellier : Oui, mais y'a tes empreintes dessus maintenant. Donc, ce n'est pas un acteur, ce n'est pas un boxeur.

Charles Moissac : Je vais te souffler, pour t'aider un peu. Le hold up de la banque à Asnières, ça te dit quelque chose ?

 

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Le poste de radio : Z2 appelle TV108, Z2 appelle TV108 

Jean Letellier : TV108, j'écoute.

Le poste de radio : Où étiez-vous, bon Dieu, ça fait une heure que je vous appelle ! 

Jean Letellier : On a été acheter des cacahuètes.

 

¤     ¤     ¤

 

L'invité qui s'est trompe de porte, appelons-le Maurice.  

Jean Letellier : Quand vous avez sonné, vous n'avez entendu ni cri ni bruit de lutte ?

Maurice : Seulement son cri à elle, rien d'autre.

Jean Letellier : Une femme cri au secours dans la nuit, et vous allez tranquillement passer la soirée chez vos amis.

Maurice : Elle n'a pas crié au secours. Elle a tout simplement poussé un cri. C'était la première fois que je venais chez monsieur et madame Chisco, je me suis tout simplement trompé de porte, c'est tout.

 

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Jean Letellier : Vous êtes le gardien de l'immeuble ?

Le gardien : Eugène Merclin, quarante-cinq ans, célibataire !

Jean Letellier : A quelle heure madame Elmer est-elle rentrée ce soir ?

Le gardien : Attendez, j'ai regardé les informations, il devait être huit heures, ouais c'est ça, huit heures à peu près.

Charles Moissac : Et comment était-elle ?

Le gardien : Il me semble bien qu'elle portait un pantalon de toile, un peu style blue jean, vous voyez ?

Jean Letellier : C'est pas ce qu'on vous demande, mon toto. Elle était bouleversée, inquiète, nerveuse ?

Le gardien : Ah, pardon. Benh non, pas plus que d'habitude. Il faut dire qu'elle venait de perdre son mari dans un accident de voiture. Alors...

Jean Letellier : C'est lui ?

Le gardien : Ah benh ouais, ça c'est... hmm... enfin, c'était monsieur Elmer.

Charles Moissac : Elle vivait seule depuis ?

Le gardien : Même avant ! Il voyageait beaucoup, son mari. Il la laissait souvent seule.

Jean Letellier : Et lui, qui est-ce ?

Le gardien : Je ne sais pas. Ca me dit quelque chose, mais... Aah ! Il me semble bien que je l'ai vu dans l'immeuble.

Charles Moissac : Elle recevait beaucoup ?

Le gardien : Allez savoir où vont les gens ? Il y a quarante-huit étages dans cette putain de tour !

Jean Letellier : Raccompagne ces messieurs à cette putain de porte, on leur enverra une putain de convocation.

 

¤     ¤     ¤

 

Jean Letellier au téléphone : Letellier, brigade criminelle. Vous avez reçu l'appel d'une nommée Nora Elmer ?

Le commissaire de quartier : Euh exact. Elle se plaignait d'un maniaque du téléphone.

Jean Letellier : Vous avez envoyé quelqu'un ?

Le commissaire de quartier : Oh benh ça arrive dix fois par nuit. On ne va pas se déranger chaque fois.

Jean Letellier : Ce coup-ci vous auriez dû.

Le commissaire de quartier : Pourquoi ?

Jean Letellier : Parce qu'elle vous dérangera plus, celle-là.

 

¤     ¤     ¤

 

Charles Moissac : Dis donc, j'ai un peu regardé sa correspondance. Des condoléances, le patron de son mari, des amis, une petite cousine de la Nièvre, mais voilà, là, c'est autre chose : "Ma chérie, je sais que je vais te faire un peu de peine mais je dois quitter la France et je ne sais pas si je reviendrai un jour. Oublie-moi. Tu gardes toute ma tendresse, mon cœur saigne." Et c'est signé : Julio Cortès."

 

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Jean Letellier : Vous devez pas vous ennuyer dans ce quartier avec toutes ces tours.

Charles Moissac : Ca doit tomber comme des mouches.

: Comment ?

Jean Letellier : Quel beau métier que le nôtre. Les gens sautent, on les ramasse. C'est chouette, non ? Tu sais ce que j'ai envie de faire ?

Charles Moissac : Benh non.

Jean Letellier : J'ai envie de sauter, moi aussi. Tu diras que, passionné par cette affaire, qui doit sûrement être l'affaire du siècle, j'ai voulu procéder à une reconstitution.

 

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Jean Letellier : C'est vrai qu'il a le cœur qui saigne.

Cortes : A... Appelez une ambulance...

Charles Moissac : Qu'est-ce que tu dis ?

Jean Letellier : Hein ? J'ai rien dit.

Charles Moissac : Ah bon.

Jean Letellier qui allume une cigarette : Merci. C'est bon de se détendre après l'effort.

Cortes : Vous voyez... vous voyez pas que je pisse mon sang ? Je vais crever.

Jean Letellier : Qu'est-ce qu'il veut ?

Charles Moissac : Il dit qu'il est en train de mourir.

Jean Letellier : Dis-lui que je m'en fous.

Charles Moissac : Il s'en fout.

Cortes : A... Appelez une ambulance... Ah... Ah... Bon D...

Charles Moissac : Pourquoi tu as tiré ?

Jean Letellier : Tu parles d'abord, on appelle l'ambulance après.

Cortes : Et si je meurs ? Vous serez responsables ?

Jean Letellier : Tu crois qu'on pourra survivre à ce remords ?

Charles Moissac : Ce sera dur.

Jean Letellier : On essaie ? Allez ! On le laisse mourir pour voir si on supporte le choc, mmmh ?

Cortes : Revenez !

Jean Letellier : Il nous a appelés ?

Cortes : La valise... ah... le double fond... ... ... uuh... l'ambulance... vite...

Jean Letellier : Nora Elmer, tu connais ?

Cortes : Quoi ?

Jean Letellier : "Ma chérie, je sais que je vais te faire un peu de peine mais je dois quitter la France..."

Cortes : Vous n'avez jamais eu l'intention d'appeler une ambulance, vous vouliez me descendre, c'est tout.

Jean Letellier : Comment ?

Cortes : Je vous ai refilé la drogue, je suis en train de crever, vous me lisez une lettre d'amour. Allez-vous-en.

Jean Letellier : Elle est morte.

Cortes : Nora ? Aaah... Uuuuh...

Charles Moissac : C'est toi qui l'a tuée.

Cortes : Moi ? ... Huh... Oh...

Charles Moissac : Allez, tu nous dis la vérité, tu es à l'hôpital dans cinq minutes.

Cortes : Tuer Nora Elmer, moi, mais pourquoi faire ?

Charles Moissac : Je crois qu'on peut laisser tomber. Appelle-lui... son ambulance.

Jean Letellier : Allô ? Ici le commissaire Letellier, oui. Envoyez-moi une... attendez une seconde. Dis donc, pendant qu'on y est, dis-moi comme ça, très vite, qui te fournissait la drogue ?

Cortes : Oh merde... Je recevais un coup de fil, ça se passait au bar La Frégate, place Pereire, c'était jamais le même type.

Jean Letellier : Eh benh voilà.

 

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Charles Moissac, qui répond au téléphone : Le commissaire Letellier est occupé. Je suis son adjoint.

L'assassin : Je veux parler au commissaire Letellier. C'est au sujet de la mort de Nora Elmer.

Jean Letellier : Commissaire Letellier, j'écoute.

L'assassin : Justice est faite. Cette nuit, Nora Elmer a payé de sa mort ses instincts les plus bas. C'était une ignoble salope qui salissait même le deuil le plus sacré. Je serai désormais le bras d'une justice qui condamnera et exécutera sans pitié toutes celles qui se vautreront dans cette immense boue sexuelle qui submerge le monde.

Jean Letellier : Qui êtes-vous ?

L'assassin : Je vais vous le dire, commissaire.

Jean Letellier, à son équipé : Essayer de localiser l'appel.

L'assassin : Permettez-moi de raccrocher d'abord, au cas où vous tenteriez de repérer mon appel. A tout de suite.

Jean Letellier : Merde ! Qu'est-ce que c'est que cette connerie... Commissaire Letellier, j'écoute.

L'assassin : Vous avez lu L'enfer de Dante, commissaire ? Sans doute pas. Eh bien, je suis Minos. Après chacune de mes condamnations, vous recevrez une lettre. Le double en sera envoyé à la presse, elle contiendra le nom de ma victime et une photo qui représentera une partie de mon corps. Vous les assemblerez comme un puzzle et vous obtiendrez un jour mon portrait tout entier, vous connaîtrez donc Minos. Mais, d'ici là, le monde aura tremblé.

 

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Le commissaire divisionnaire Sabin : "J'ai tué Nora Elmer", c'est ce qu'affirme un mystérieux correspondant dans une lettre adressée à France Soir et signée Minos.

Jean Letellier : C'est pas la première fois qu'un foldingue revendique un crime ? Ca arrive souvent. Et ceux qui en général écrivent aux journaux ou nous téléphonent... sont pas bien méchants. Et pour Nora Elmer, rien ne prouve encore que ce soit un assassinat. Bon, eh benh, voilà. Pas bien méchant, tout ça.

Sabin : Letellier ! Vous avez fait beaucoup de karaté, je crois.

Jean Letellier : Oui.

Sabin : Et puis du judo, aussi ?

Jean Letellier : Oui.

Sabin : Et au tir rapide, vous ne vous débrouillez pas mal non plus ?

Jean Letellier : Ecoutez, je vous arrête tout de suite, on m'a déjà fait le coup à l'armée. Vous savez parler l'anglais ? Oui ? Bon, alors corvée de chiottes.

Sabin : Je veux la liste de toutes les femmes qui depuis trois mois ont demandé le changement de leur numéro de téléphone. Je veux aussi savoir pourquoi elles ont demandé ce changement.

Jean Letellier : Navré de vous avoir coupé votre effet, monsieur Sabin.

Sabin : Letellier. Vous n'imaginez pas le nombre d'affaires de police qui ont été résolues par des corvées de chiottes.  

 

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Jean Letellier : Ouvre-le !

Charles Moissac : Je l'aimais bien, cette voiture. Je m'étais habitué.

Jean Letellier : Hein ?

Charles Moissac : C'est peut-être une bombe.

Jean Letellier : Il commence à me courir, ton copain, hein. D'ailleurs, c'est toute cette affaire qui commence à me courir. Sept-cent quatre-vingt demandes de changement de ligne dont deux cent soixante femmes. On en a déjà vu sept ce matin et j'en ai plein les bottes. Arrête de lire quand je te parle.

Charles Moissac : Oui-oui.

Jean Letellier : La dame, dont le numéro est à une chiffre près celui du radio taxi. La pute qui travaillait par téléphone et qui veut tirer un trait sur son passé. L'infirmière réveillée toutes les nuits par un maniaque. Aucun intérêt tout ça ! Mais arrête de lire !

Charles Moissac : Tiens, écoute. "Minos, c'est la terrible voix de la conscience qui juge les intentions et qui prononce les condamnations." Mais ça t'inquiète pas, ce type qui nous suit.

Jean Letellier : Mais c'est un foldingue ! Il fait joujou et j'ai pas de temps à perdre, moi. Bon, la prochaine s'appelle Germaine Doizon. y'a aucune raison qu'on s'emmerde à deux, on va tirer à pile ou face celui qui y va. Face, c'est moi, pile, c'est toi. Pour la peine, c'est moi.

Charles Moissac : Ca fait mille ou deux mille fois qu'on tire à pile ou face, tu perds toujours. La pièce est truquée.

Jean Letellier : C'est toi qui la lance.

Charles Moissac : Alors tu es cocu.

Jean Letellier : C'est toi qui est marié.

Charles Moissac : Alors, merde.

Jean Letellier : Allez, détends-toi. Elle est peut-être passionnante cette Germaine Doizon ? 

 

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Germaine Doizon : Mon mari était bijoutier. Il avait un port d'arme.

Un "policier" : Il est chargé ?

Germaine Doizon : Ah benh bien sûr ! Ce salaud m'a menacée plusieurs fois de venir. Eh benh, je l'attends. Voulez-vous une cigarette ?

Un "policier" : Non merci. Pourquoi "ce salaud" ?

Germaine Doizon : Vous avez raison, je devrais dire "ce malade". C'est sûrement un... un irresponsable. Mais il me rend la vie tellement impossible que moi j'ai du mal à lui trouver des excuses. Voulez-vous boire quelque chose, commissaire ? Un petit café, hein ?

Un "policier" : Non merci.

Germaine Doizon : Ah, vraiment ?

Un "policier" : Pourquoi "un malade" ?

Germaine Doizon : Oh benh, parce que... benh il est par normal, ce type, c'est évident.

Un "policier" : Vous trouvez anormal de stigmatiser le vice, la pourriture qui nous entoure ?

Germaine Doizon : Comment ?

Un "policier" : C'est plus simple de le traiter de fou, n'est-ce pas ? Ca permet de fermer les yeux sur soi-même, de continuer sa petite vie sans remords.

Germaine Doizon : J'avoue que j... je ne vous suis pas du tout.

Un "policier" : J'essayais de comprendre, c'est tout. Un policier qui a un minimum de sensibilité doit essayer de comprendre les criminels, vous ne croyez pas ?

Germaine Doizon : Oui, mais enfin lui, y'a rien à comprendre. C'est un pauvre fou. Puis il doit être impuissant en plus.

Un "policier" : Ah oui ?

Germaine Doizon : Ah oui ! Ca alors, pour dire toutes ces saletés ! Il doit rêver de les faire et ne pas pouvoir. Ah oui, ça alors, c'est sûrement un impuissant.

Un "policier" : Comment l'imaginez-vous physiquement ? Enfin, d'après sa voix.

Germaine Doizon : Je sais pas. Je peux pas lui voir un visage normal comme vous et moi. Ni même un corps. C'est... oh, c'est pas un monstre non plus, non, mais plutôt quelque chose d'informe. Oh, il faut dire que je suis encore dans un demi-sommeil quand il me parle, c'est comme un cauchemar en fait. Oh, et puis quand il se met à baver sur ma vie privée, j'imagine une espèce de grosse chenille pleine de haine.

Un "policier" : Et bien sûr, votre vie privée à vous est irréprochable.

Germaine Doizon : Ah mais absolument ! Mais je baise moi, commissaire ! Je suis veuve depuis cinq ans et parfaitement normale. Alors, j'allais pas entrer au couvent, non ? Vous me pardonnerez ma franchise mais je m'envoie en l'air de temps en temps et j'aime ça.

Un "policier" : Je prendrais bien un café finalement.

Germaine Doizon : Oui ? Je nous apporte ça tout de suite. Vous l'aimez très fort ?

Un "policier" : En fait, nous savons un peu à quoi ressemble Minos. Nous avons fait une sorte de portrait robot.

Germaine Doizon : Ah bon ?

Un "policier" : Ce n'est pas une grosse chenille. Il est plutôt beau. Assez beau pour inspirer le désir à n'importe quelle salope... et assez fort pour ne pas lui céder !

 

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Charles Moissac : J'ai pas besoin de la voiture, moi. Prends-la. T'en meurs d'envie.

Jean Letellier : Tu crois ?

Charles Moissac : Ouais. Je rentrerai en bus.

Jean Letellier : Benh non, y'a déjà trois types en faction. T'as une cigarette.

Charles Moissac : Non, terminé.

Jean Letellier : Dis-donc, c'est incompréhensible, ce truc-là.

Charles Moissac : Ouais, c'est pas facile à lire.

Jean Letellier : Si l'autre dingue a été jusqu'au bout, ça vaut une remise de peine.

Charles Moissac : Bon, je vais voir Germaine.

Jean Letellier : Bonne bourre !

Charles Moissac : Ca vole haut avec toi. Je t'accompagne, alors fais-moi un beau sourire.

 

¤     ¤     ¤

 

Jean Letellier : N'importe quel flic supplierait à genoux qu'on la lui donne. Pas moi. Marcucci, dans un, cinq, dix ans, j'aurais fini par l'avoir. C'est ma catégorie. Mais le schyzo-machin à tendance paranoïde, c'est pas mon truc ça, je trouverai pas la distance. Alors, monsieur le directeur, je vous demande de me retirer de l'affaire. Voilà.

Sabin : Letellier ! Vous ne trouvez pas que vous en faites un peu trop ? Dans le style petite tronche et gros bras, rien dans la tête, tout dans les muscles !?

Jean Letellier : Dans le fond, qu'est-ce que c'est que les muscles ? Quelques grammes de gélatine durcie placés où il faut. Ca sert aussi quelques fois à faire des flics vivants.

Sabin : Letellier, vous êtes commissaire principal de la brigade criminelle, pas videur dans une boite de nuit. Que vous préfériez le western à l'explication psychologique, ça vous regarde. Mais on ne fait pas toujours ce qu'on aime. Minos vous a dénoncé, Letellier, il vous a cafté ! Et vous avez un compte à régler avec lui maintenant. Le schyso-machin à tendance paranoïde, il vous a foutu dans la merde jusqu'au cou ! Et si vous n'essayez pas de vous en sortir, vous pouvez compter sur moi pour vous appuyer sur la tête et pour vous y enfoncer complètement !! Je vous demande pardon, monsieur le directeur.

Jean Letellier : Je peux me retirer ?

 

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Jean Letellier : Vous allez sursauter longtemps comme ça ? C'est horripilant à la fin. Ca fait deux nuits qu'on passe ensemble, et chaque fois que je rentre quelque part, vous sursautez. Vous devriez commencer à vous habituer.

Hélène Grammont : Ne prenez pas ce verre.

Jean Letellier : Pourquoi ?

Hélène Grammont : Il est ébréché.

Jean Letellier : S'il est ébréché, pourquoi vous le gardez ?

Hélène Grammont : Je ne sais pas !!

Jean Letellier : Je garde pas les verres ébréchés, moi.

 

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Jean Letellier : Vous feriez mieux d'aller vous coucher.

Hélène Grammont : Non ! Arrêtez de hocher la tête. Ca fait deux jours que vous hochez la tête, ça aussi c'est horripilant !

 

¤     ¤     ¤

 

Pierre Valdeck, au téléphone : Hélène ?

Hélène Grammont, au téléphone : Oui.

Pierre Valdeck : Je te réveille ?

Hélène Grammont : Non, tu ne me réveilles pas, je ne suis pas seule. Je suis avec quelqu'un de la police pour ce que tu sais.

Pierre Valdeck : Et alors ?

Hélène Grammont : Rien de neuf. [...]

Jean Letellier : Dites à votre gugusse de plus appeler la nuit.

Hélène Grammont : Il appelle parce qu'il s'inquiète pour moi. Et c'est pas un gugusse !

Jean Letellier : Je sais, il est chef de clinique, marié et père de deux enfants. Vous vouliez garder secrets vos rapports, c'est raté. Je vous rappelle que vous êtes sur écoute et que nous vérifions toutes les communications.

Hélène Grammont : Je lis les journaux tous les matins. On vous traîne dans la boue depuis trois jours. Vous avez sans doute des raisons d'être nerveux mais moi aussi, figurez-vous ! Entre les urgences la nuit et les appels de Minos, je ne dors plus depuis des semaines.

Jean Letellier : Allez vous coucher ! Je ne vous demande pas de me tenir la main.

Hélène Grammont : Non ! Vous êtes arrivé ici d'une humeur de chien et c'est moi qui paie. Et je n'ai aucune raison de supporte ça. Allez-vous-en, je n'ai pas besoin de vous !

Jean Letellier : Ne - criez - pas.

Hélène Grammont : Allez-vous en.

 

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Jean Letellier : "L'as de la brigade joue les westerns en plein Paris." J'aurais eu Marcucci il y a un an, j'étais un héro. 

 

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Jean Letellier : Commissaire principal à la brigade criminelle, attendre vissé dernière un téléphone l'appel d'un dingue. Ah, non de Dieu, quand je pense à ce que j'imaginais quand j'étais gosse.

Hélène Grammont : Ah oui ?

Jean Letellier : Ah oui, alors.

Hélène Grammont : Et qu'est-ce que vous imaginiez ?

Jean Letellier : Sur la police, sur tout, quoi. Y'a un truc qui m'avait frappé, une image. Les g-men américains qui escortaient les voitures officielles. Ils marchaient la main sur le capot, la voiture avançait au pas, et leur regard était extraordinaire. Ils cherchaient un type sur les toits, ou derrière une fenêtre, embusqué. J'étais tout gosse, moi. Et quand je voyais ces types, aux actualités, ces g-men, je me disais "c'est ça, un flic". Je crois que j'ai jamais raconté ça à personne.

Hélène Grammont  : Heureusement.

Jean Letellier : Hein ?

Hélène Grammont : Je dis, heureusement que vous n'avez jamais raconté ça à personne.

Jean Letellier : Pourquoi ?

Hélène Grammont : Parce que c'est consternant.

Jean Letellier : Qu'est-ce que ça veut dire, ça ?

Hélène Grammont : Ca veut dire que le rêve du commissaire Letellier depuis trente ans, c'est de devenir un gorille. Excusez-moi, mais je trouve ça complètement débile. Oh mais je l'avais pressenti en lisant les journaux, "le commissaire flingueur", "l'as de la brigade anti-gangs". Je m'attendais à tomber sur un demeuré. Mais à ce point-là... Douze ans d'âge mental ! Et encore, mon petit frère a neuf ans et il est plus évolué.

Jean Letellier : Peut-être pas très évolué mais vous, c'est pas mal non plus. Vous avez lu les journaux et moi j'ai écouté les communications. Votre roman photo avec le chirurgien, c'est dégoulinant de connerie. Elle l'aime. Il est marié, père de deux enfants. Trouveront-ils le bonheur ? En vente tous les jeudis dans les kiosques. Lui : "Allô, ma chérie, excuse-moi, je ne pourrai pas passer la soirée avec toi. Un confrère étranger qui débarque, sans crier gare." Elle : "Ne mens pas, tu vas encore passer la soirée avec ta femme." Lui : "Enfin, ma chérie, tu sais très bien qu'il n'y a plus rien entre ma femme et moi." Elle : "Pourquoi ne divorces-tu pas ?" Lui : "Les enfants ne comprendraient pas, mon amour." Moi : je me prends peut-être pour un cow-boy mais au moins je ne joue pas les backstreets avec mon chef de service !

Hélène Grammont : Vous êtes content ?

Jean Letellier : Je suis fatigué.

Hélène Grammont : Enlevez votre chemise.

Jean Letellier : Pardon ?

Hélène Grammont  : Allez, enlevez-moi ça et venez par ici. Je fais de la rééducation à l'hôpital, vous en avez sérieusement besoin. Venez vous allonger ici.

 

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Hélène Grammont : C'est bon ?

Jean Letellier : Formidable... Vous savez, quand je vous ai traitée de conne, tout à l'heure, je le pensais pas vraiment.

Hélène Grammont : Et moi, quand je vous ai traité de demeuré, je le pensais.

 

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L'assassin, au téléphone : Vous avez encore vu votre amant aujourd'hui.

Hélène Grammont, au téléphone : J'ai le droit de faire ce que je veux de ma vie.

L'assassin : La loi vous en donne le droit. L'Eglise ferme hypocritement les yeux. Le monde moderne vous applaudit. Mais ma justice, car il faut qu'il y en ait une, vous a déjà condamnée.

Jean Letellier : Continuez.

Hélène Grammont : Quand vous avez appelé, j'étais sur le point de faire l'amour avec un homme. Un homme avec un corps d'homme, des mains d'homme. Faire l'amour, Minos, vous ne savez sans doute ce que ça veut dire, mais ça peut être très beau. Il était si près de moi, il est presque nu. Et nous vous plaignons beaucoup, tous les deux.

L'assassin : Sale putain ! Vous êtes en train de localiser mon appel.

Jean Letellier : Vous n'auriez pas dû le provoquer comme ça.

Hélène Grammont : C'est vous que je provoquais.

Jean Letellier : Il doit pas être content.

Le téléphone sonne.

Jean Letellier : Il est pas content du tout.

Hélène Grammont : Allô ?

Un homme : Mademoiselle Grammont ?

Hélène Grammont : Oui.

Un homme : Ici l'hôpital de la Trinité, c'est pour une urgence. Le professeur Hermione entre en salle d'opération, on vous attend.

Hélène Grammont : J'arrive.

 

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Hélène Grammont : Salut cow-boy.

Jean Letellier : Le cow-boy débile et demeuré évidemment.

Hélène Grammont : Je ne sais pas. Mais je peux vous assurer quelque chose, c'est que si vous aviez eu la tête d'Einstein, je ne vous aurais pas massé les épaules.

Jean Letellier : Euh, quel âge il a déjà votre petit frère ?

Hélène Grammont : Neuf ans ?

Jean Letellier : Eh benh je vais quand même essayer de le rattraper.

Hélène Grammont : Oh, si vous devez rester encore quelque temps à la maison, je vous achéterai un rasoir.

Jean Letellier : Mécanique ! Avec un blaireau et du savon qui fait beaucoup de mousse.

 

lundi, 17 septembre 2012

Peur sur la ville - Verneuil, Belmondo, Denner, Morricone, Dante

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Film : Peur sur la ville (1975, durée2h)

Réalisateur : Henri Verneuil

Musique : Ennio Morricone

Le commissaire Jean Letellier (Jean-Paul Belmondo), l'inspecteur Charles Moissac (Charles Denner), le commissaire divisionnaire Sabin (Jean Martin), un inspecteur de police (Henry Djanik), le préfet (Georges Riquier), l'inspecteur de police (Henry Djanik), l'inspecteur Duvielle (Louis Samier), Jacques Paoli (Jacques Paoli lui-même), le commissaire de quartier (Philippe Brigaud), le préfet (Georges Riquier), le sous-préfet (Jean-Louis Le Goff), un inspecteur (Maurice Auzel)

Julien Dallas l'étudiant (Jean-François Balmer), le psychologue (Roland Dubillard), un journaliste de RTL (André Valardy), Cacahuète (Jacques Rispal)
 
Pierre Valdeck alias Minos (Adalberto Maria Merli), Marcucci (Giovanni Cianfriglia), Cortes (Henri-Jacques Huet), l'invité qui se trompe de porte (Maurice Vallier)
 
Nora Elmer (Lea Massari), Germaine Doizon (Rosy Varte), Hélène Grammont (Catherine Morin), Pamela Sweet (Germana Carnacina), Eugène Merclin le gardien de l'immeuble de Nora (Roger Riffard), la concierge de Germaine (Gilberte Geniat), Julio Cortes l'amant de Nora (Henri-Jacques Huet)

 

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Nora Elmer : Comment vous le savez ? Hein ? Hein ?? [...] Quoi !? Vous êtes rentré chez moi, vous.

Le tueur : C'est joli chez vous, j'aime beaucoup. Surtout votre lit. Je l'ai essayé. Il est doux, moelleux, un vrai lit pour l'amour. Un lit qui doit vous rappeler un amant et un pauvre mari qui est mort maintenant, n'est-ce pas, Nora ?

Nora Elmer : Vous étiez... vous étiez un ami de Pierre, n'est-ce pas ?

Le tueur : Ha ha ha ha, non, rassurez-vous. Mais vous pourrez me parler de lui, puisque je viens.

Nora Elmer : Oh non !! 

 

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Le concierge: Allô ?

Nora Elmer : Allô, monsieur Merclin ? 

Le concierge: Oui.

Nora Elmer : Je suis Nora Elmer. Je viens d'être menacée par téléphone. Je vous en supplie, ne laissez monter personne !

Le concierge : Menacée ?

Nora Elmer : Oui, menacée ! Je vous en supplie, personne.

Le concierge: Je surveillerai, mais vous savez bien qu'on peut monter directement par le parking. Alors là, j'y peux rien. Vous devriez plutôt prévenir la police.

Nora Elmer : Je viens de téléphoner ! mais ça ne répond pas. Qu'est-ce que je dois faire là ?

Le concierge : La nuit, il faut appeler le commissariat d'arrondissement. Je vous donne le numéro.

Nora Elmer : Oui, merci, attendez. Dites-moi.

Le concierge : Défense 44 52.

 

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Le commissaire de quartier : Ne vous inquiétez pas, madame, nous avons l'habitude de ce genre d'appels. Ce sont des détraqués, ils s'excitent de la frayeur qu'ils provoquent. Ils disent tous qu'ils vont venir, ça fait partie de leur petit cinéma mais ils ne viennent jamais.

Nora Elmer : Mais s'il vient quand même ? Qu'est-ce que je dois faire, moi ?

Le commissaire : Rappelez-nous. En moins de cinq minutes, on est chez vous. Mais rassurez-vous, il ne viendra pas. Bonsoir, madame.

Nora Elmer : Bonsoir, monsieur, merci.

 

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Le policier : Quarante-sept avenue George Méliès. Défénestration. Nom de la victime, Nora... Elmer. Je préviens la criminelle. 

 

A suivre...