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mercredi, 16 octobre 2013

Bouquet Final - Didier Bourdon, Bérénice Bejo, Gérard Depardieu, Michel Galabru

 

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Film : Bouquet final (2008, durée 1h41)

Réalisateur : Michel Delgado

Gervais Bron (Didier Bourdon), Gabriel (Marc-André Grondin), Claire (Bérénice Bejo), Nickye (Marthe Keller), Natacha (Anne Girouard), Hugo (Gérard Depardieu), Evelyne (Chantal Neuwirth), monsieur Froissard (Michel Galabru), Carmen (Marilu Marini), Marie Thanato (Valérie Bonneton), le général (Philippe Laudenbach)

> http://www.programme-tv.net/cinema/1799764-bouquet-final/... 

Synopsis : Gabriel est ravi : il vient de trouver un emploi au sein d'une entreprise américaine. Ses compétences de commercial vont enfin pouvoir être reconnues. Seul problème : il s'agit d'une entreprise de pompes funèbres. Difficile, dès lors, d'assumer sa nouvelle situation professionnelle auprès de sa famille et de Claire, sa petite amie. Pour apprendre les ficelles du métier, Gabriel effectue une première immersion au sein d'une des principales agences de la firme. C'est Gervais Bron, commercial expérimenté, qui est chargé de le former. Avec ses quinze ans de métier, il a pris beaucoup de distance avec le chagrin des familles qui s'adressent aux pompes funèbres. Très vite, Gabriel ne parvient plus à cacher son dégoût face à tant de cynisme...

 

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Gervais Bron : Y'a qu'une seule représentation !

Gabriel : C'est mal foutu aussi ! Faudrait mettre... les noms sur les couvercles !

Gervais Bron : Oh, enfin, pas besoin d'être prix nobel ! Une croix, à un musulman ! Non mais, qu'est-ce qu'on t'a appris à ton école de commerce-là ? A faire des noeuds de cravate ?

Gabriel : Et toi ? Tu crois que t'es un as du marketing ? Avec ta musique d'hospice, tes fleurs en plastique et ton capiton champagne ? Et pourquoi pas confettis et serpentins ? Moi je vais changer toute cette communication de ringards !

Gervais Bron : Ecoute-moi mon petit bonhomme ! Moi ça fait plus de vingt ans que je suis le meilleur vendeur en cercueils acajou ! Alors que toi tu serais même pas capable de... de vendre un pitbull à un rappeur ! T'es un mauvais ! Toi ... ! Bonjour, monsieur.

Gabriel : Bonjour.

Monsieur Froissard : Je viens pour régler l'enterrement de madame Froissard.

Gervais Bron : Oui, je... je m'occupe de vous. J'arrive.

Gabriel : Laisse, c'est pour moi.

 

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Gabriel : On verra le global par la suite, mais présentement j'ai budgété six mille euros pour la dauphin. TTC naturellement.

Monsieur Froissard : Je vous fais confiance. Ca vous ennuie pas que je vous donne des arrhes en espèces ?

Gabriel : Allez monsieur Froissard, on s'occupe de tout. On se voit à la cérémonie. Mes condoléances.

Monsieur Froissard : Vous faites un métier difficile, mais vous le faites bien. Merci. Merci pour elle.

 

Il sort de la boutique.

 

Evelyne : Quasiment vingt-cinq mille euros... C'est notre plus gros client depuis le début de l'année.

Gervais Bron : T'aurais pu lui filer la concession à perpète, quand même.

Evelyne : Moi, j'trouve ça super pour un nouveau.

Gabriel : Pas de mérite. C'était aussi facile que de piquer un sac à une vieille ! A demain.

 

Il sort de la boutique.

 

Gervais Bron : Trop sensible. Tiendra pas.

Evelyne : On peut demander à José pour le dauphin.

Gervais Bron : Mmh.

Evelyne : Il m'a coulé des bacs à fleurs en ciment de toute beauté.

Gervais Bron : Ne dites pas n'importe quoi, Evelyne.

Evelyne : Qu'est-ce que j'ai dit ?

Gervais Bron, à Gabriel dehors : Hé, vendre c'qu'on n'a pas, moi aussi j'sais faire ! Et flipper le dauphin, c'est ton problème !

 

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Claire : Vous connaissiez ma grand-mère ?

Gabriel : Benh... oui ! Madame Froissard, c'est votre grand-mère ?

Claire : Mais c'est incroyable cette coïncidence. Cette musique aussi d'ailleurs.

Gabriel : Oui, je sais, c'était sa volonté. Enfin, je... j'imagine. Monsieur Froissard, votre grand-père, vous êtes venue avec lui ?

Claire : Il a fait un infarctus cette nuit. C'est pour ça que je suis en retard.

Gabriel : C'est la série noire.

Claire : C'est à cause de cette boite de pompes funèbres. Ils lui ont volé toutes ses économies, vingt-cinq mille euros, c'est vraiment des VOLEURS !  

Gervais Bron : Messieurs et dames, si vous voulez bien...

Gabriel : Des voleurs et des nuls. Regardez, ils ne sont que trois pour porter le cercueil. J'y vais.

Claire : Uh, c'est gentil.

 

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Le crémateur : Bel acajou du Brésil. Ah benh chapeau, Gervais. Ca faisait un bail !  

Gervais Bron : Aaanh, j't'ai déjà dit, Max, moi j'mange pas c'de pain-là.

Le crémateur : Oh, dis, ça va, hé oh, pour une fois, hein. Attends, tu vas quand même pas cramer une boite à cinq mille euros, non ?

Gervais Bron : Non.

Le crémateur : Allez, on fait moit'-moit'. Tu partages avec ton collègue.

Gabriel : C'est quoi ces magouilles là ? Ca va pas, non !? Hé ! Vous la brûlez AVEC SON CERCUEIL !

Le crémateur : T'es un p'tit nouveau, toi ? J't'avais jamais vu par ici. Il sort d'où lui ?

Gervais Bron : C'est notre directeur commercial. Il est en formation.

Le crémateur : Pardon, je... j'plaisantais. Tenez, si vous voulez, regardez pendant que ça brûle par la lucarne, pendant que ça brûle, je vous prépare un petit tabouret, hein ? Et des lunettes aussi parce que, attention les yeux, hein, ça turbine à mille degrés là-dedans.

Gabriel : C'est bon, ça va, j'en ai largement assez vu !

Le crémateur : J'ai dit... ?

Gervais Bron : Rien, t'es pas son genre. 

 

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Gabriel : Je sais pas ce qui m'a pris. J'suis pas comme ça d'habitude.

Claire : Tu n'as rien à te reprocher. Tu sais, c'est la première fois que j'couche avec un mec comme ça... à l'hôtel, quoi... enfin, si vite.

Gabriel : Moi aussi.

Claire : C'est cet enterrement. Je sais pas. J'avais envie de me sentir vivante. De faire l'amour, sans réfléchir.

Gabriel : Benh heureusement, c'est tombé sur moi.

 

Son téléhpone vibre.

 

Gabriel : Excuse-moi. Oui ?

Gervais Bron : Excuse-moi de te déranger pendant tes travaux pratiques, mais y'a du boulot à la maison-mère. T'as fini ?

Gabriel : Tout à fait.

Gervais Bron : Ouais, j'ai un petit cas d'école, on sera pas trop de deux.

Gabriel : Tout à fait.

Gervais Bron : Bon alors dans une demi-heure chez Carmen.

Gabriel : D'accord. T... tout à fait.

Gervais Bron : Quoi tout-à-fait-tout-à-fait ? Vous jouez à ni-oui-ni-non ou quoi ? Allez, rapplique.

Gervais Bron à lui-même : Tout à fait... Tout à fait...

Gabriel à Claire : Ouais, c'était mon agent artistique. Il m'attend pour une question de contrat.

 

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Gabriel : J'ai pas le cœur.

Gervais Bron : C'est pas l'organe concerné par l'établissement.

Gabriel : Gervais, j'veux pas rentrer chez moi. J'suis tout seul. J'ai même plus mon piano.

Gervais Bron : Ouais mais t'as fait une belle connerie d'le vendre ton piano. Elle vaut pas une pelletée de terre ta gonzesse. Allez avance.

Gabriel : Mais j'lui ai menti, c'est ma faute !

Gervais Bron : Elle devrait être fière de toi. On fait le plus vieux métier du monde.

Gabriel : C'est pas le body-body le plus vieux métier du monde, non ?

Gervais Bron : Oui, enfin, à égalité. Allez viens, je t'emmène.

Gabriel : Oh non-non-non-non-non ! T'es trop bourré. On y va à pied.

Gervais Bron : Alors on va chez moi, c'est au bout. 

 

mardi, 28 mai 2013

Préparez vos mouchoirs - Blier, Depardieu, Dewaere, Serrault, Carole Laure, Mozart

 

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Film : Préparez vos mouchoirs (1978, durée 1h45)

Réalisateur : Bertrand Blier

Raoul (Gérard Depardieu), Stéphane (Patrick Dewaere), Solange (Carole Laure), Christian Beloeil (Riton Liebman), le voisin (Michel Serrault), Madame Beloeil (Eléonore Hirt), la passante (Sylvie Joly), la barmaid (Liliane Rovère)

 

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vendredi, 12 octobre 2012

Les compères - Gérard Depardieu, Pierre Richard (fin)

 

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Film : Les compères (1983, durée 1h30)

Réalisateur : Francis Veber

François Pignon (Pierre Richard), Jean Lucas (Gérard Depardieu), Christine Martin (Anny Duperey), Paul Martin (Michel Aumont), Tristan Martin (Stéphane Bierry), Ralph (Jean-Jacques Scheffer), Milan (Philippe Khorsand), Jeannot (Roland Blanche), Verdier (Jacques Frantz), Raffart (Maurice Barrier), madame Raffart (Charlotte Maury Sentier), Louise (Giselle Pascal)

 

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François : J'suis content de vous avoir rencontré, c'est moins pénible à deux.

Jean : Oui, c'est bien que nos fils soient copains. Ca sera plus facile pour les ramener.

François : Elle est belle, cette voiture.

Jean : C'est ma folie, ça. Elle est neuve, je l'ai prise pour la roder, c'est une BM.

François : Elle est superbe. Je l'aurais prise en gis metallisé, moi.

Jean : Moi pas.

 

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Jean : On n'a plus d'essence.

François : Comment ?

Jean : On va manquer d'essence.

François : Snif-snif, snif... On va manquer d'essence...

Jean : C'est pas grave, on va dans une station-service.

François : Ah non, c'est pas pour ça. Je... je pleure de temps en temps parce que je sors de dépression. Ca va passer, ne vous inquiétez pas.

 

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Madame Raffart : Il vous faut autre chose ?

Jean : Vous êtes madame Raffart ?

Madame Raffart : Oui.

Jean : Votre mari ne vous a pas téléphoné ?

Madame Raffart : Mon mari ?

Jean : C'est lui qui nous a conseillé de venir vous voir. Je m'appelle Lucas, mon fils a fait une fugue.

François : François Pignon, le mien aussi.

Jean : Ils sont passés chez votre mari il y a quelques jours avec votre fille

Madame Raffart : Je suis plus avec mon mari depuis quinze ans.

Jean : C'est votre fille qui nous intéresse. Vous avez eu de ses nouvelles récemment ?

Madame Raffart : Non.

Jean : Je veux récupérer mon fils, madame Raffart.

François : Et moi, le mien.

Jean : Et votre fille peut sûrement nous aider.

Madame Raffart : J'sais pas où est ma fille. J'ai du travail, moi. Vous me devez trois cent francs.

 

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François : Elle dit peut-être la vérité.

Jean : Je ne crois pas. Et celle-là, pour la faire parler... Vous pourriez pas pleurer un coup ?

François : Comment ?

Jean : Pleurez un petit coup, comme ça, ça va peut-être l'attendrir.

François : Pleurer, comme ça, maintenant ?

Jean : Benh oui.

François : Huh, c'est pas commode.

Jean : Benh vous pleurez bien parce que j'ai plus d'essence.

François : J'pleure tout l'temps mais pas sur commande.

Jean : Eh benh pleurez pas, mais elle parlera pas.

François : Attendez. Je vais essayer... ... ...

Jean : Mais dépêchez-vous.

François : "Dépêchez-vous", vous êtes marrant, vous. Faut que j'pense à quelque chose de triste. Voyons-voyons... Ffff ! Ffff-ffff !

 

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Jean : Qu'est-ce qui vous arrive ?

François : Ha-ha-ha-ha ! Rrrrr ! Ca fait des mois que j'pleure, j'emmerde tout le monde avec ça, et pour une fois qu'on m'demande, ha-ha-ha-ha ! Zzzz ! L'enterrement de mon père, c'était d'une tristesse ! Chaque fois que j'y pense, j'y reste... ... ... Ffff ! Ffff-ffff ! Hi-hi-hi-hi ! Pas cette fois-ci !

Depardieu le gifle.

François : Oh ! Le con ! Il m'a foutu une baffe.

Jean : Oh mais c'est foutu. On peut repartir ? Benh voilà.

François : J'suis désolé, Lucas. Mais ça fait longtemps que je m'étais pas marré comme ça. J... Hhhh... J... J'en ai les larmes aux yeux dites donc ! Hhhhh-ho-ho-ho-ho !

 

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Madame Raffart : : Votre plein est fait, vous pouvez partir.

Jean : Venez, venez, Pignon.

François : Hhh-hhh... J'vais prendre un kleenex.

Madame Raffart : Qu'est-ce qu'il a ?

Jean : Il a... il a qu'il est bouleversé !

François : Hhhh-hhhh...

Jean : Allons, mon vieux, calmez-vous. Allons, calmez-vous.

François : Hhhh-hhhh !!

Madame Raffart : Il pleure ?

 

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Jean : Oui, il pleure, bien sûr qu'il pleure ! Son fils a disparu et vous refusez de l'aider. Qu'est-ce qu'il peut faire ? 

Madame Raffart : Mais j'pense à ma fille, moi. J'veux pas qu'elle ait des ennuis avec les flics !

Jean : On ne dira rien à la police ! Vous avez ma parole.

François : Hhhh-hhhh ! Hhhh-hhhh-hhh...

Madame Raffart : Vous connaissez les Video-flip ?

Jean : Non.

Madame Raffart : C'est un truc pour les jeunes. Un bar avec des jeux électroniques. Elle est toujours fourrée là-bas. J'vais vous donner l'adresse. S'ils sortent avec elle, j'ai dû les voir, vos gosses. Ils sont comment ?

 

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Jean : Vous avez un téléphone ?

Christine : Oui. Ah, c'est toi. J'ai essayé de te joindre mais tu étais déjà parti. Ecoute-moi.

Jean : Non, toi écoute-moi ! J'ai pas assez de pièces, on va être coupés. Y'a un type qui s'appelle Pignon qui se promène avec la photo de ton fils dans la poche et qui dit qu'il est le père !

Christine : Oui, justement, je... je vais t'expliquer.

Jean : Non ! Ne m'explique rien ! Réponds seulement à une question : qui est le père de cet enfant ? Ton mari, Pignon ou moi ?

Christine : Je ne sais pas ! Et c'est pas le problème pour l'instant ! Ramenez-moi mon fils, c'est tout ce que je vous demande. J'vous ai connus au même moment, tous les trois. Alors c'est peut-être toi le père, c'est peut-être Paul, c'est peut-être Pignon mais on verra ça plus tard ! J'vous en supplie, ramenez-moi mon fils !

Paul : Comment ça, tu sais pas qui est le père ?

 

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Jean : J'en n'ai rien à foutre, moi, de ce gosse ! Je suis venu ici pour mon journal. J'ai une masse de boulot. Si je me suis occupé de lui, c'est que j'avais rien de mieux à faire. Arrêtez de jouer avec cette ceinture, merde ! ... J'ai une vie agréable, je suis célibataire, qu'est-ce que je vais m'emmerder avec des enfants ?

François : Y'a pas de problème là puisque je le prends celui-là.

 

 

jeudi, 11 octobre 2012

Les compères - Gérard Depardieu, Pierre Richard (suite)

 

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Film : Les compères (1983, durée 1h30)

Réalisateur : Francis Veber

François Pignon (Pierre Richard), Jean Lucas (Gérard Depardieu), Christine Martin (Anny Duperey), Paul Martin (Michel Aumont), Tristan Martin (Stéphane Bierry), Ralph (Jean-Jacques Scheffer), Milan (Philippe Khorsand), Jeannot (Roland Blanche), Verdier (Jacques Frantz), Raffart (Maurice Barrier), madame Raffart (Charlotte Maury Sentier), Louise (Giselle Pascal)

 

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Christine : Il a dix-sept ans, il s'appelle Tristan.

François : Un fils ? Moi ?  Un enfant, tu as eu un enfant de moi et tu m'as rien dit ?

Christine : Ah non-non, j'ai, j'ai pas pu à l'époque. J'sais pas si tu te souviens, mais c'était pas simple entre nous, hein. On se quittait... On se suicidait...

François : Tu me quittais, je me suicidais.

Christine : Bref, j'ai préféré ne pas t'en parler.

François : Un fils... Tu as une photo ?

Christine : Oh, oui... oui, oui mais elle, elle est pas très bonne, hein... Il y a quelque chose, non ? Les yeux peut-être ? Il a tes yeux.

François : Il me semble qu'il a les yeux noirs, là, non ?

Christine : Beeenh, oui, oui mais c'est... c'est la même forme. 

François : Snif, snif... Il m'a encore apporté mon café sans crème... Snif !

Christine : Comment ?

François : Snif... J'lui demande un café crème, il oublie toujours la crème.

Christine : Mais c'est pas grave !

François : Hhh, non, non, c'est pas grave du tout. Mais je viens de faire une dépression et, je suis guéri maintenant mais, de temps en temps, je pleure encore comme ça, sans raison. Snif ! Le médecin m'a dit que c'était normal ! Que ça allait passer ! Où est-il ? Pourquoi tu l'as pas amené ?

Christine : T'es sûr que tu vas bien, toi ?

François : Très très bien. Où est-il ? 

Christine : Oh je suis désolée de t'embêter avec ça, toi aussi t'as tes problèmes. Non, pardonne-moi.

François : Mais arrête, écoute, j'ai pas de problèmes, j'te dis. Où est mon fils ?

Christine : Hhhh, il est parti. Il a fait une fugue. Je voulais te demander de m'aider, mais je... j'ai peur que tu sois pas en état. 

François : Tu as pensé à moi ? Mais c'est formidable. Ah oui, c'est parce que je suis le père, que je suis bête. J'arrive pas à me faire à l'idée. Ah, que je suis heureux, Christine, tu peux pas savoir. Garçon ! J'suis désolé, pardon. L'addition, s'il vous plait. Snif-snif. Mais bien sûr que je vais t'aider à retrouver notre fils !

Christine : Non mais t'es sûr que t'es en état de...

François : Mais oui, ça va bien, j'te dis. Ca va formidablement bien !

Christine : Faudra partir pour Nice, ça te pose peut-être des problèmes ?

François : Mais pas du tout ! On a une chance inouïe, écoute. J'ai plus de boulot, ma femme m'a quitté, j'habite avec ma mère qui me fait une vie impossible, j'ai pas de projets, pas d'avenir, rien, tout est bouché, foutu, c'est formidable, non ? Snif !

 

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Jean : T'as vu ? C'est reparti, la guerre des casinos.

Son supérieur : J'ai vu ça, oui.

Jean : T'envoies quelqu'un ?

Son supérieur : Dubois.

Jean : Dubois ? C'est pas du tout son truc !

Son supérieur : Justement, il n'a pas écrit un bouquin sur la question, Dubois. Il est pas interdit de séjour dans le Midi.

Jean : Les voyous qui m'ont interdit de séjour, j'en ai rien à foutre. Laisse-moi y aller, Julien, ça m'excite.

Son supérieur : Ca t'excite de prendre une balle dans le ventre ?

Jean : Mais ça gênera personne. J'suis pas marié, j'ai pas de gosses. C'est moi qui les aurai. J'te parie une caisse de champagne. Tu peux la commander tout de suite.

Son supérieur : J'te commande une couronne.

 

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Jean : Qu'est-ce qui se passe ?

François : Hhh-Hhhh ! J'entre dans son bureau pour lui demander un renseignement, il attrappe le téléphone et... C'est un fou dangereux, oui !!

Jean : Ca va ?

François : Hhh-Hhhh ! Mon fils a fait une fugue. C'est normal de faire une enquête, non ? J'vais appeler la police, moi !! Qu'est-ce que c'est que ces procédés !!

Jean : Votre fils a fait une fugue ?

François : Oui. Il m'a pété la mâchoire, ce con !

Jean : Le mien aussi a fait une fugue.

François : Sans blague. Hhh-Hhhh !

Jean : Ils devaient être ensemble, ils sont passés ici à plusieurs. Quel âge il a, le vôtre ?

François : Seize ans. Hhh-Hhhh !

Jean : Le mien aussi.

François : Hhh-Hhhh ! Pignon.

Jean : Lucas.

François : Ravi de vous rencontrer.

Jean : Moi aussi.

François : Si on parlait un peu de nos enfants, monsieurs Lucas ?

Jean : Volontiers.

 

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Jean : D'après Raffart, ils ont piqué des trucs dans un magasin, des transistors, des magnétophones...

François : Oh-la-la.

Jean : Oui, si vous voulez mon avis, ils sont en train de mal tourner, nos enfants.

François : Comment je vais raconter ça à sa mère, moi ?

Jean : Et moi donc ?

François : Pauvre Christine. Elle est déjà assez abattue.

Jean : Elle s'appelle Christine ?

François : Mmh.

Jean : C'est marrant, la mienne aussi. Pauvre Christine.

François : La vérité, c'est que je m'en suis pas assez occupé de cet enfant.

Jean : Eh benh moi non plus. Malheureusement.

François : Ils ont tellement besoin de nous. Surtout le mien, qui est un rêveur, un instable. J'étais comme lui, moi, à son âge. Ombrageux, mal dans ma peau. J'écrivais des poèmes. Il a été plus loin que moi, lui, il a eu le courage de partir. En fait, c'est moi mais en... en moins étouffé, en plus libéré.

Jean : Le mien, c'est une petite brute. Il est costaud comme un boeuf, il se bagarre tout le temps. J'étais comme ça, moi aussi. Je pouvais pas tenir en place. Vous savez ce que j'ai pensé quand j'ai appris qu'il avait fait une fugue ? J'ai pensé c'est bien mon fils, ce p'tit con.

François : C'est la montre que mon père m'a donnée quand j'avais dix-huit ans. Elle lui venait de son père. J'vais la lui donner.

Jean : J'vais le prendre au journal, moi. Stagiaire. Il va bosser, ça lui fera du bien. J'serais là pour lui donner un coup de main. J'vais m'en occuper maintenant.

François : Moi aussi, je vais m'occuper de lui. Puis on sera plus jamais seuls, ni lui ni moi.

 

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Christine : Rien de neuf ?

Paul : Pas grand chose. Ah, y'a un type qui a téléphoné, Lucas, Jean Lucas, il a appelé de Nice.

Christine : Et qu'est-ce qu'il voulait ?

Paul : Des renseignements sur Tristan. Qui c'est, ce type ?

Christine : Oh rien, un garçon que j'ai connu il y a très longtemps.

 

à suivre...

 

mercredi, 10 octobre 2012

Les compères - Gérard Depardieu, Pierre Richard

 

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Film : Les compères (1983, durée 1h30)

Réalisateur : Francis Veber

François Pignon (Pierre Richard), Jean Lucas (Gérard Depardieu), Christine Martin (Anny Duperey), Paul Martin (Michel Aumont), Tristan Martin (Stéphane Bierry), Ralph (Jean-Jacques Scheffer), Milan (Philippe Khorsand), Jeannot (Roland Blanche), Verdier (Jacques Frantz), Raffart (Maurice Barrier), madame Raffart (Charlotte Maury Sentier), Louise (Giselle Pascal)

 

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Le policier : Voilà. On va transmettre à la brigade des mineurs, il n'y a plus qu'à attendre maintenant.

Christine : Vous... vous pensez que vous allez le retrouver ?

Le policier : On les retrouve toujours, madame. C'est comme les voitures volées. Mais quand...

 

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Christine : Il ne comprend rien du tout.

Paul : Mais ne dis pas ça.

Christine : Les fugueurs, ils s'en foutent ! Faut s'en occuper nous-mêmes. On va aller voir les parents de cette fille !

Paul : Mais on va pas aller se traîner à Nice, écoute. On laisse faire la police.

Christine : Oui, c'est comme les voitures volées, on les retrouve toujours. On t'a volé ta voiture, on l'a retrouvée, mais dans quel état... 

 

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La mère de Christine : Tu lui a téléphoné pourquoi ?

Christine : Pour lui demander de m'aider. Je le vois à cinq heures.

Sa mère : T'aider ?

Christine : Si un type comme lui m'avait accompagnée à Nice, ça se serait passé autrement et mon fils serait à la maison maintenant.

Sa mère : Vous vous êtes perdus de vue depuis combien de temps ?

Christine : Je sais pas, dix-sept ans. Laquelle tu trouves la mieux ? (des photos)

Sa mère : Je veux pas te faire de peine, mais qu'est-ce que tu peux attendre d'un homme que tu n'as pas revu depuis dix-sept ans ? Et puis pourquoi se donnerait-il du mal pour un enfant qu'il ne connaît même pas ?

Christine : Je vais lui dire qu'il est de lui.

Sa mère : Comment ?

Christine : Je vais lui dire que Tristan est son fils.

 

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Jean : Oh.

Christine : Il s'appelle Tristan, il a dix-sept ans. J'ai pas voulu te le dire à l'époque, je l'ai gardé et... on l'a élevé.

Jean : Mais pourquoi ?

Christine : Hhhhh parce que je t'aimais et je voulais un enfant de toi.

Jean : Non, pourquoi tu me l'as pas dit ?

Christine : Oh, t'étais si jeune. Tu t'imagines à l'époque en mari et en père de famille ? Alors j'ai épousé Paul et... il a jamais su que c'était pas son fils. 

Jean : C'est dingue, écoute. T'as une photo ? 

Christine : Ah oui, oui mais... elle est pas très bonne... Il y a quelque chose, non ? Le nez peut-être.

Jean : Pas de chance.

Christine : Non, en fait, c'est surtout l'expression. Quand il sourit, c'est toi.

Jean : T'as pas une photo où il sourit ?

Christine : C'est un beau garçon, tu sais. Très beau.

Jean : Pourquoi tu m'annonces ça maintenant, Christine ?

Christine : Il est parti il y a quinze jours, il a fait une fugue. La police s'en fout et Paul, mon mari, n'a pas les épaules. J'veux retrouver mon fils.

Jean : Une fugue, merde alors, c'est con, ça.

Christine : J'pense qu'il est parti avec une fille, une niçoise. J'suis allée à Nice avec Paul, mais...

Jean : Qu'est-ce que t'attends de moi exactement ?

Christine : J'veux que tu reprennes l'enquête. Tu le retrouveras, toi.

Jean : T'es pas vraie, tu sais. Dix-sept ans après, tu m'annonces que j'ai un enfant et puis trois minutes plus tard tu m'annonces que je l'ai plus et puis tu me demandes de le retrouver. J'sais pas quoi te dire, moi.

 

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Sa mère : Il a refusé ? Sois pas déçue, c'était prévisible. Je m'en souvenais très bien, tu sais. Une petite brute égoïste. Tu pouvais rien attendre d'un type comme ça.

Christine : C'est pas une brute. Il est pas égoïste.

Sa mère : Bon, eh benh n'en parlons plus, mmmh ? Tu veux boire quelque chose ? Je vais faire du café.

Christine : J'ai connu un autre garçon à l'époque. François Pignon, tu te souviens ?

Sa mère : Oh non, tu vas pas recommencer ?

Christine : Il était très gentil, très...

Sa mère : Attends, c'est pas lui qui se suicidait tout le temps ?

Christine : J'me demande ce qu'il est devenu.

 

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François en voix off : J'en ai assez de cette vie qui m'a apporté si peu de choses. Je la quitte sans regrets. Pardon à tous ceux qui m'aiment. Adieu. François.

François, la bouche pleine (le canon du pistolet dans la bouche) : Allô ? *ù%§¤£µé"'_çè('-($$£^^$**§§ù. Christine, c'est pas vrai, ça fait si longtemps ! Non-non, j'suis pas en train de déjeuner. Eh benh moi, ça va pas trop mal. Pas du tout, tu ne me déranges pas. Qu'est-ce que tu deviens ? Mais quand tu veux ! Cet après-midi, si ça t'arrange. Cinq heures ? D'accord, j'y serais ! Moi aussi je t'embrasse ! J'suis content que tu m'aies appelé, Christine. A tout à l'heure ! ...Christine...

 

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à suivre...