lundi, 21 octobre 2013
Gorky Park - Michael Apted, William Hurt, Lee Marvin
Film : Gorky Park (1983, durée 2h06)
Réalisateur : Michael Apted
D'après le roman de Martin Cruz Smith.
Arkady Renko (William Hurt), Jack Osborne (Lee Marvin), Irina Asanova (Joanna Pacula), William Kirwill (Brian Dennehy), Iamskoy (Ian Bannen), le professeur Andreev (Ian McDiarmid), Anton (Richard Griffiths), Pasha (Michael Elphick), l'agent du KGB Rurik (Nial O'Brien), Levin (Henry Woolf), Natasha (Tusse Silberg), Fet (Patrick Field)
- Mon cher, vous avez la même insolence que votre père. Mais lui, on la lui passait parce qu'il avait beaucoup de talent dans son métier.
Irina : En quel honneur ai-je la visite d'un inspecteur principal ?
Arkady : Vos patins à glace ont été retrouvés, votre nom était dessus.
Irina : Oh, c'est vrai. Oh là là, depuis le temps.
Arkady : Votre déclaration de perte remonte au 4 février mais il paraît que vous les avez perdus le 31 janvier. Vous ne vous en êtes aperçue qu'au bout de quatre jours ?
Irina : Ce genre de choses, c'est quand on en a besoin qu'on voit qu'on les a égarées.
Arkady : C'est une fille morte qui les avait aux pieds.
Irina : C'est le bon Dieu qui l'a punie. Il faut me comprendre, vous savez, j'avais économisé sou par sou pour me les acheter. Et regardez mes bottes, vous voyez ? Foutues.
Arkady : La jeune personne qui avait vos patins a été assassinée.
Irina : Le réalisateur de mon film m'en a promis une paire si je voulais bien coucher avec lui. Faudrait que j'y pense. Qu'est-ce que vous en dites ?
Arkady : Que l'hiver touche presque à sa fin.
Irina : Très juste. Et puis je suis sibérienne, le froid, je connais.
Arkady : Fait-il aussi froid dans votre cœur ?
Irina : Quoi ?
Arkady : La jeune fille qui a été assassinée avait votre âge. Deux autres personnes ont été tuées en même temps. On leur a arraché le visage.
Irina : Pourquoi vous me dites ça à moi ? Qu'est-ce que vous voulez ?
Arkady : Vos patins à glace, vous ne savez pas qui les avait ?
Irina : Je soupçonne tout le monde et personne.
Arkady : Moi aussi.
Irina : Sincèrement, comptez-vous m'arrêter pour perte de patins à glace ?
Arkady : Je ne pense pas, non.
Irina : Tant mieux, alors laissez-moi tranquille maintenant.
Anton : Bravo, un week-end chez les Yamskoy. Est-ce un père héro de l'armée soviétique qui te vaut cette marque de faveur ? Non. Et tu conviendras que ce n'est sûrement pas non plus ton charme ni ton élégance.
Arkady : Oh, je ne resterai pas tout le week-end. Aujourd'hui seulement, le temps de coincer mon hôte dans un coin.
Anton : Alors, qu'est-ce que tu fabriques ?
Arkady : Je sauve la vie d'un homme.
Anton : La vie de qui ?
Arkady : La mienne. On m'a collé une affaire qui sent bon le KGB. Il va falloir que j'y aille sur la point des pieds.
- Je peux vous offrir un verre de bonne vodka soviétique ?
Arkady : Non, un verre de mauvais vin français fera l'affaire.
Iamskoy : J'ai lu votre rapport, Arkady. Je vous sens très désireux de repasser au KGB une affaire un peu délicate. Cela ne vous ressemble pas, hein, pourquoi, qu'est-ce vous chiffonne ?
Arkady : Puis-je m'ouvrir à vous ?
Iamskoy : A moi ?
Arkady : Il est plus que probable que le KGB a liquidé les trois victimes.
Iamskoy : Et alors ?
Arkady : Et alors, je suis certain que c'est moi que le KGB veut piéger.
Iamskoy : Pourquoi ?
Arkady : Il y a deux ans, j'ai voulu arrêter le major Preguda pour homicide volontaire. Vous vous rappelez, l'affaire des cadavres sur la berge ?
Iamskoy : Dieu qu'il fait froid ici. Vous voulez me glacer le sang jusqu'à la moëlle ?
Arkady : J'ai prouvé que c'était le fait du KGB. Après, j'ai demandé l'inculpation, mais c'est moi qu'on a arrêté, tabassé et jeté en cellule.
Iamskoy : Et qui vous a sorti de là ?
Arkady : Je vous en serai éternellement reconnaissant, mais quel sale moment à passer.
Iamskoy : Arkady, la roue tourne, vous savez. Désormais j'ai le bras plus long que je ne l'avais jadis. Et eux sont plus vulnérables. Vous êtes de loin le meilleur policier de Moscou. C'est de vous dont j'ai besoin, grand besoin.
Arkady : Pouvez-vous nous protéger, moi et mes miliciens ?
Iamskoy : Ecoutez, notre constitution soviétique est une bien belle chose, mais uniquement entre les mains de gens d'honneur. J'entends absolument rester dans la légalité. Le KGB ne peut et surtout ne doit pas travailler dans l'illégalité, sinon il ne vaut pas plus cher que la CIA !
Arkady : Que voulez-vous ?
Iamskoy : L'appui de la milice ! Ne vous désaisissez pas de l'enquête, il ne faut pas lâcher d'un pouce, et je vous promets, Arkady, à vous, personnellement, de vous épauler à chaque jalon posé par tous les moyens.
Arkady : Ce n'est pas le genre de maison où traînent les filles qui n'ont pas des bottes convenables, qu'est-ce que vous en dites ? Votre richissime ami américain ne va-t-il pas se fâcher ?
Irina : Je vous ai demandé de me ramener, pas de me faire la conversation.
Arkady : C'est parce que vous avez perdu vos patins que vous êtes sur les nerfs ? Enfin, perdus, c'est un mot.
Irina : J'ai fait ma déclaration à la police.
Arkady : Oui mais pourquoi ?
Irina : Quoi ?
Arkady : Je vous vois assez mal aller à la police pour ça si vous n'avez pas une autre bonne raison. Vous aviez peur que ces patins se trompent d'adresse ?
Irina : Laissez-moi sortir.
Arkady : Quoi ?
Irina : Stoppez et laissez-moi sortir, j'irai à pied.
Arkady : Faites pas l'idiote, il fait glacial, vous mourrez de froid. Mais qu'est-ce que vous faites !? Vous êtes folle, vous allez tout droit à la mort !
Irina : Des question, des questions.
Arkady : Et merde, saleté de voiture ! On sera deux maintenant à être frigorifiés. Démarre ! ...
Irina : Le KGB a de meilleures voitures.
Arkady : Oui mais il ne vous emmènent pas toujours où vous voulez, n'est-ce pas ?
¤ ¤ ¤
Anton : Qui t'a fait ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est Primeluda ? Arkady !
Arkady : Mmmmh.... Ca avait l'air d'être un Américain.
Anton : Merde, la CIA, tu crois ?
Arkady : Je ne sais pas mais ses poings étaient de vraies massues.
Anton : Encore une petite goutte de tranquilisant ?
Arkady : Mmmmh...
Anton : Qu'est-ce qu'on fait dans cette cuisine ? Tu devrais être couché !
Arkady : C'est à la cuisine que tu planques ton armagnac.
Le professeur Andreev : Pour pouvoir faire ça, il faut imaginer que ce sont des êtres chers, ces petites créatures. Hé oui, nous en avons besoin. D'ailleurs, les êtres chers ne sous rongent-ils pas toujours les chairs, hein ?
Le professeur Andreev : Vous savez que trop de gens disparaissent dans ce pays sans laisser de trace. Et pourquoi, à votre avis ?
Arkady : Parce qu'ils tombent dans l'abîme entre ce qui se dit et le silence.
William Kirwill : Au cas où vous ne le savez pas, je vous signale qu'il pleut dehors.
Arkady : Fermez la porte. Non, jetez-la à mes pieds. Videz vos poches sur le lit. Enlevez le manteau aussi. Jetez-le par-terre. Les poches du pantalon.
William Kirwill : Alors, on est tout seul, le ruskov ?
Arkady : Pas un geste.
William Kirwill : Quoi ?
Arkady : Ne bougez pas !
William Kirwill : Allons, le ruskov, allons, je suis dans ma chambre. Où voulez-vous que j'aille ?
Arkady : Assis !
William Kirwill : Doucement.
Arkady : Attachez vous deux lacets de chaussures.
Arkady : J'ai passé une nuit blanche.
- Comment-comment-comment, il ne faut pas travailler autant !
Arkady : Rassurez-vous, camarade, je rentre chez moi avec mon petit déjeuner.
- Le poète doit ranger sa plume, le tueur sa cognée, et vous apprendre à vous relaxer.
Arkady : Eh bien, je vais pouvoir me relaxer dans mon lit.
- Venez plutôt avec moi. J'ai ce qu'il vous faut pour ouvrir les pores de la peau et délasser un esprit acablé de soucis.
Arkady : J'ai toujours rêvé de voir de près un Américain. Vous êtes tellement... tellement autre. Excusez l'insistance de mon regard. Jusqu'à présent, je n'avais vu qu'un seul Américain, en chair et en os si je puis dire. Un jeune étudiant, il s'appelait Kervin, je crois, James Kervin.
Jack Osborne : Ah.
Arkady : Mais à la morgue, hélas.
Jack Osborne : Alors vous vous êtes senti floué.
Arkady : Comme vous avez dû le remarquer, un monde sépare un homme comme vous, monsieur Osborne, d'un homme comme moi.
Jack Osborne : Vous avez une moustache.
Arkady : ... Pardon ?
Jack Osborne : Vous avez une miette sur la lèvre supérieure.
Arkady : ... Quel plouc, n'est-ce pas ? Ce petit inspecteur venu de rien, il n'a pas sa place dans votre monde. Rendez-vous compte, trois personnes, tuées et sauvagement défigurées, dans Gorky Park, et moi, j'ai des miettes sur ma lèvres.
Jack Osborne : Si encore c'était du caviar.
Arkady : J'ai l'impression que l'exécuteur, appelons-le X pour le moment, aurait préféré que l'adversaire toi un homme un peu plus subtile, non ?
Arkady : C'est vous qui importez nos merveilleuses zibelines soviétiques en Amérique, monsieur Osborne ?
Jack Osborne : Oui, je les achète. N'est-ce pas votre monopole, les zibelines ?
Arkady : J'ai toujours eu envie d'une chapka en zibeline.
Jack Osborne : Un homme de votre envergure devrait avoir ça. Je peux y pourvoir peut-être ?
Arkady : Oh, nous autres Russes, nous sommes dressés à attendre pour obtenir, d'où ma patience, n'est-ce pas. J'observe, je réfléchis et je patiente. C'est ma seule vertu.
Jack Osborne : Pourquoi attendre ? Je suis toujours prêt à obliger mes plus sympathiques amis soviétiques.
Arkady : La patience a sa propre récompense.
Jack Osborne : Vous le voulez ce cadeau ou non ? A moins que mon Sherlock Holmes ne songe à une récompense encore plus payante ?
Arkady : Oui,... c'est possible.
Jack Osborne : Vous n'avez pas encore décidé.
Arkady : Mmmmh, pas pour l'instant. Je marche d'abord à l'intuition, ensuite je réunis mes observations, et enfin je...
Jack Osborne : ... vous ...
Arkady : ... je pars en chasse.
Jack Osborne : Oh, on ne chasse pas ainsi la zibeline. Elle est bien trop rusée, elle est bien trop vive. Le temps que vous patientez, réfléchissiez et observiez, votre proie sera loin.
Arkady : Non, je ne le pense pas.
Jack Osborne : Pourtant moi, la chapka, je l'ai, et vous pas.
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samedi, 06 octobre 2012
La fille du mineur - Michael Apted, Tommy Lee Jones (fin)
Film : La fille du mineur / Coal Miner's Daughter (1980, durée 2h05)
Réalisateur : Michael Apted
D'après l'autobiographie de Loretta Lynn écrite avec George Vecsey
Loretta Lynn (Sissy Spacek), Doolittle Lynn (Tommy Lee Jones), Patsy Cline (Beverly D'Angelo), Ted le père de Loretta (Levon Helm), sa mère (Phyllis Boyers), Lee Dollarhide (William Sanderson), Charlie Dick (Bob Hannah), Patsy Lynn (Jennifer Beasley)
¤ ¤ ¤
Doolittle offre une guitare à Loretta, qui ne sait pas jouer. Elle joue, tout le temps, en particulier avec les enfants.
Puis il l'emmène dans un bar et lui demande de monter sur scène.
Viennent les enregistrements.
Les concerts
Les tournées
La télévision
Doolittle : T'as changé ta coiffure ?
Loretta : Oui, c'est un admirateur qui me les a coupés.
Doolittle : Ah... très joli.
Loretta : Les migraines m'ont pris d'un seul coup, il y a dix jours.
Doolittle : Est-ce que tu prends ton médicament ?
Loretta : Je le prends, oui. Mais ça ou rien, c'est la même chose. Ca ne soulage pas du tout.
Doolittle : Tu devrais peut-être t'arrêter quelques temps.
Loretta : Oui, seulement quand tu t'arrêtes, on t'oublie vite. Quand je repartirai en tournée, je voudrais que tu viennes avec moi. Ils vont avoir ma peau si ça continue. Je t'assure que j'ai besoin de quelqu'un qui prenne soin de moi.
Doolittle : Les gens se battent pour prendre soin de toi, tu le sais.
Loretta : C'est toi que je veux, Doo. Il me faut quelqu'un qui m'aime. J'ai besoin de toi.
09:27 Publié dans Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michael, apted, tommy, lee, jones, loretta, lynn
vendredi, 05 octobre 2012
La fille du mineur - Michael Apted, Tommy Lee Jones (suite)
Film : La fille du mineur / Coal Miner's Daughter (1980, durée 2h05)
Réalisateur : Michael Apted
D'après l'autobiographie de Loretta Lynn écrite avec George Vecsey
Loretta Lynn (Sissy Spacek), Doolittle Lynn (Tommy Lee Jones), Patsy Cline (Beverly D'Angelo), Ted le père de Loretta (Levon Helm), sa mère (Phyllis Boyers), Lee Dollarhide (William Sanderson), Charlie Dick (Bob Hannah), Patsy Lynn (Jennifer Beasley)
Le père : Doolittle est venu tous les jours de la semaine. Je veux plus qu'il mette les pieds chez nous.
Loretta : Pourquoi ?
Le père : Parce que. Je regrette, t'as pas à sortir avec ce type-là. T'es encore très très jeune, et lui, il a le diable au corps. C'est un homme. Enfin...
Loretta : Je l'aime, papa, tu sais. Et il m'a parlé de se marier, c'est ce qu'il veut.
Le père : Mais tu te rends compte que t'as même pas quatorze ans. Vous vous connaissez depuis quoi, un mois, c'est tout, hein ?
Loretta : Je sais, écoute, je l'aime, j'y peux rien.
Le père : Qu'est-ce qu'il faut pas entendre. Non, je t'en prie, Loretta. Il faut pas que tu gaspilles ta jeunesse comme ça. Tu peux me croire quand je te dis qu'il est fier de toi ton père.
Loretta : Ce que je sais, c'est que j'y suis pour rien. Je t'assure.
Doolittle : Regarde, Loretta.
Loretta : Mon Dieu, mais qu'est-ce que c'est ? Où est-ce que t'as eu tout ça ?
Doolittle : Eh benh c'est des chèques de paie que j'ai pas dépensés. Tu sais que demain, c'est notre anniversaire.
Un petit frère : Rapprochez-vous les amoureux, smouch-smouch-smouch !
Loretta : Toi, si je t'attrape, j'te tue !... Qu'est-ce que tu disais ?
Doolittle : Je disais que demain, c'est notre anniversaire et c'est peut-être une bonne journée pour qu'on se marie, toi et moi, surtout... enfin, avec tout l'argent que j'ai amassé...
Loretta : Demande à mon père.
Doolittle : Monsieur Webb, Loretta et moi, on a l'intention de se marier, enfin c'est-à-dire si vous êtes d'accord... demain.
Le père : ... ... Va demander à Clara.
Doolittle : Madame Webb, voilà. Loretta et moi, on pensait qu'on pourrait se marier... demain.
La mère : Va demander à Ted.
¤ ¤ ¤
Loretta : Et alors, qu'est-ce qui se passe ?
Doolittle : La merde. Ted dit que c'est Clara que ça regarde. Et Clara dit que c'est Ted. J'en sais rien.
Loretta : Viens t'asseoir ici. Quand ils seront au lit, tu les auras tous les deux en même temps. Autrement, ils vont te faire courir toute la nuit et je les connais.
Doolittle : Monsieur et madame Webb ? Je sais que tout ça s'est fait très rapidement, je sais qu'elle est très jeune, je sais combien vous l'aimez. Seulement, ce qu'il y a, c'est que... je l'aime aussi, moi. Je l'aime autant que vous. Je suis devenu un homme bien vite et j'ai beaucoup roulé ma bosse, comme on dit, mais je sais que Loretta est la femme que je veux dans la vie. Alors, je vous promets que, que je travaillerai très fort et qu'elle sera très heureuse avec moi.
La mère : Je pense que ta décision est prise même si on est pas d'accord, c'est ça ?
Doolittle : Je voudrais pas aller contre votre volonté mais j'ai pris ma décision, oui.
Le père : Ecoute-moi, il y a deux choses que je veux que tu me promettes. C'est de ne jamais la battre quoi qu'il arrive, et aussi de... de ne pas l'emmener loin de la maison.
Doolittle : C'est d'accord, je vous le promets, monsieur.
Le pasteur : Promets-tu de l'aimer, de la réconforter, de l'honorer et de la garder, qu'elle soit malade ou en santé, et rejetant au loin toutes les autres femmes, et de lui rester attaché tant que tu vivras ?
Doolittle : Je le promets, oui.
Le pasteur : Et toi, Loretta, veux-tu prendre cet homme pour époux, afin de vivre avec lui dans le saint état du mariage ? Promets-tu de l'aimer, de le réconforter, de l'honorer et de le garder, qu'il soit malade ou en santé, et rejetant tous les autres hommes, de lui rester attachée aussi longtemps que tu vivras ?
Loretta : Oui, je le promets.
Le pasteur : Qui donne cette femme à marier à cet homme ?
Le père de Loretta : ... Moi.
Le pasteur : Mets ta main droite dans la main droite de ton future époux, Loretta. L'anneau du mariage est le signe extérieur visible d'une grâce intérieure et spirituelle, témoignant au monde de l'union de cet homme et de cette femme dans les liens du mariage.
Doolittle : Allez, vas-vite te préparer pour aller au lit, ma chérie... Il fallait pas laisser tes vêtements sous ta chemise de nuit, écoute.
Loretta : J'suis frigorifiée, moi.
Doolittle : Tant pis. Va enlever tout ce que tu as sous ta chemise, allez ! Vas-y Loretta, allez, allez... grouille.
Loretta : ... Non, laisse-moi ! Non, Doolittle, non ! Arrête tout !!
Doolittle : C'est... c'est un petit peu pénible la première fois.
Loretta : Non !! Non !! Laisse-moi j'te dis !!
Doolittle : T'en fais pas. C'est rien, ma belle. Allez, détends-toi.
Loretta : Je veux pas, non !! Non !!
Doolittle : C'est bon, tu verras.
Loretta : Non !! Non, arrête !!
Loretta : Ca c'est bon quand c'est chaud.
Doolittle : Je sais bien mais ça a refroidi le temps de venir du restaurant. Si tu veux manger chaud, il faut que tu viennes avec moi.
Loretta : Je t'ai déjà dit que j'irai jamais là-bas, parce que tous les gens vont savoir ce qu'on a fait hier soir.
Doolittle : Ah parce que tu crois peut-être que le reste du monde sait pas ce que c'est ? J'te jure qu'ils s'en fichent complètement ! C'est pas bien marrant la première fois, d'accord, mais c'est tout.
Loretta : T'as pas eu l'air de trouver ça pénible, toi.
Doolittle : Eh benh, tu ferais mieux de t'y habituer, ma vieille, parce que le mariage...
Loretta : Non, je m'habituerai jamais à ce que tu me grimpes dessus en suant comme un gros porc !! ... T'as promis à papa que tu me battrais jamais et tu commences déjà.
Doolittle : Oh excuse-moi, Loretta, mais tu m'as poussé à bout !!
Loretta : Tiens, regarde ça. Tous les postes de radio qui sont là-dessus sont en soldes. Tu crois qu'on peut s'en acheter un ?
Doolittle : Oh... huh... Tiens, lis d'abord ça, après on reparlera de radio.
Loretta : "Sexualité chez les nouveaux mariés". Mon Dieu, y'a plein de dessins là-dedans !
Doolittle : Hhhhh...
Doolittle : Ecoute, Loretta. Ce livre-là, il a aidé des gens partout à travers le monde entier, tu comprends ? Alors peut-être... peut-être que... il pourrait nous aider nous aussi, non ?
Loretta : J'peux pas lire ça, Doo... C'est plein de mots à rallonge là-dedans ! Tiens, regarde celui-là, regarde ! Il fait quinze centimètres, si c'est pas dix-neuf ! Tu crois qu'il est important parce qu'il est plus long que les autres ?
Doolittle : Hhhh....
Loretta : Tu sais, j'ai pas besoin d'un livre pour savoir... pour savoir ce qui va pas. Il faut que tu sois un peu plus patient avec moi, c'est tout. Je vais m'y faire. C'est du temps qu'il me faut, c'est simple.
Doolittle : Oui, c'est facile à dire. Alors on va faire le compte de toutes les choses où il faut que je te laisse du temps, si tu veux. Il te faut du temps pour apprendre... à faire la cuisine. Du temps pour apprendre à faire le... le ménage. Plus du temps pour apprendre à aimer ton homme comme il faut ! Eh benh, merde, après tout ça, est-ce que tu penses que tu sais encore faire quelque chose ?
Loretta : Quand est-ce que tu vas m'acheter mon alliance ?
Doolittle : Hhhhh....
Loretta : Arrête de faire ces bruits ! On dirait un ours, un grizzli, tout malheureux. Tu t'en vas ? Doo, où est-ce que tu vas ?
Doolittle : Non, je m'en vais pas.
Loretta : Bonjour maman. Doo m'a dit de m'en aller alors je suis revenue.
La mère : Oh, loué soit le Seigneur ! Peut-être qu'il est pas trop tard pour t'empêcher de refaire des bêtises.
Le père : Loretta ! Tu es revenue ! Mais dis donc, ça t'a fait engraissé le mariage, on dirait ?
La mère : Oh, mon Dieu, pas ça...
Le docteur : La dernière fois que je t'ai vue, c'était pour le vaccin contre les oreillons, et aujourd'hui j'apprends que tu es mariée. Tu es heureuse ?
Loretta : Oh oui... sauf qu'on va se séparer.
Le docteur : Eh benh dis donc, si je comprends bien, ça va plutôt vite entre vous deux, on dirait.
Doolittle : Je laisse le Kentucky, je m'en vais, c'est décidé. Je pars dans l'ouest, vers l'état de Washington, pour me trouver du boulot, n'importe où. La mine, j'en ai marre, bordel, j'en crève !
Loretta : Alors t'allais m'quitter comme ça ?
Doolittle : Le temps qu'il faut pour faire de l'argent et tu me rejoins.
Loretta : Non mais parce que tu crois que j'irai, t'es malade ?
Doolittle : Benh t'es ma femme, non ?
Loretta : Ta femme ! Ah benh c'est nouveau ! Tu crois pas que tu ferais mieux de te trouver autre chose que ça ?
Doolittle : Y'a rien à faire pour moi ici au Kentucky, Loretta. Tout c'que je peux espérer, c'est la retraite à quarante ans, et des bronches pleines de poussières. T'as qu'à demander à ton père. Et je veux que tu viennes avec moi parce que j't'aime.
Loretta : T'as promis à papa que tu m'emmènerais pas loin de la maison, tu t'souviens pas ?
Doolittle : Il va falloir que tu te fasses une idée. Ou bien t'es sa fille et tu restes au Kentucky, ou t'es ma femme et tu viens. Monte. Allez, j'te raccompagne chez toi. Pourquoi t'es venue en ville ?
Loretta : J'suis allée voir le docteur.
Doolittle : T'es malade ?
Loretta : Oui, on va avoir un enfant.
Doolittle : Hé-hé-hé, ah ça, c'est inouï ! Tu sais que t'as peut-être bien découvert une chose que tu sais faire !
à suivre...
09:26 Publié dans Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michael, apted, tommy, lee, jones, loretta, lynn
jeudi, 04 octobre 2012
La fille du mineur - Michael Apted, Tommy Lee Jones
Film : La fille du mineur / Coal Miner's Daughter (1980, durée 2h05)
Réalisateur : Michael Apted
D'après l'autobiographie de Loretta Lynn écrite avec George Vecsey
Loretta Lynn (Sissy Spacek), Doolittle Lynn (Tommy Lee Jones), Patsy Cline (Beverly D'Angelo), Ted le père de Loretta (Levon Helm), sa mère (Phyllis Boyers), Lee Dollarhide (William Sanderson), Charlie Dick (Bob Hannah), Patsy Lynn (Jennifer Beasley)
¤ ¤ ¤
Loretta : Pourquoi t'as pas mis tes protecteurs ?
Son père : Salut Loretta. C'est bas de plafond là-dedans, tu sais. Si tu mets les protecteurs, tu t'arraches la peau du dos. Si tu les mets pas, c'est les genoux que tu t'esquintes. Je les mettrai demain pour reposer mon dos.
Doolittle : Les gars, y'a pas un endroit où ma jeep peut pas aller ! Rien ne l'arrête ! Les ravins, les ruisseaux, elle grimpe n'importe quelle côte.
- Benh j'en connais une de côte que tu grimperas jamais. C'est le beau petit tas de rouge, là-bas.
Doolittle : Hah, tu m'fais rigoler ! Je te le monte quand tu veux, ton tas de merde.
- Hé ! Vous pourriez surveiller votre langage ! Y'a des enfants, ici.
Doolittle : Bon-bon-bon ! Alors, j'peux pas l'grimper, ce tas-là ? Qui c'est qui parie avec moi ?
- Tu veux parler du gros qui est derrière, là ?
Doolittle : Mais j'le monte en marche arrière, ce putain... oh ! pardon, j'suis désolé.
- Il est cinglé. Il montera jamais.
- Il y arrivera pas.
Doolittle : J'ai vingt-cinq beaux petits dollars qui disent le contraire et j'prends tous les paris qu'on m'amène. Par ici les paris !
Carl : Salut Ted.
Le père de Loretta : Salut Carl. C'est qui le... le petit soldat qui pavoise comme... un jeune coq, là ?
Carl : Ah benh, c'est le gars de Red Lynn, Doolittle. Il est complètement déchaîné depuis qu'il est rentré de l'armée.
Le père de Loretta : Benh quand on lui aura mis une pelle à charbon dans les mains, il se calmera, j'te le dis.
Carl : C'est certain.
Le père de Loretta : Alors, Attention, ah, ça s'est pour Donald.
La mère : Tu sais ce que c'est ?
Le père : Jack, vas lui donner ça.
Jack : Je crois que c'est des chaussures.
Donald : Oh oui, c'est des chaussures.
Le père : Alors, elles vous vont bien ?
La mère : Aide-la à mettre ses bottines.
Un des fils : Papa, Peggy a deux pieds droits.
Le père : Quoi ? Oh t'en fais pas, on va aller les échanger.
Le fils : Elles te font pas mal ?
Peggy : Non-non, ça va.
Un des fils : Pourquoi elle a droit à ça en plus, elle ? Et, et moi alors ? C'est pas juste, dis donc.
Le père : Si, c'est juste. Loretta est devenue une jeune femme. Elle va avoir quatorze ans, et les femmes doivent avoir de jolies robes.
Loretta : Oh, regarde, maman !
Un des enfants : Elle est pas une femme, elle est encore petite, elle a la morve au nez.
Loretta : Et toi, tu t'es pas regardé, ça se voit !
Cris et rires.
¤ ¤ ¤
Lee Dollarhide à Doolittle Lynn : Quand tu es né dans la montagne, tu as que trois choix. Tu as la mine, ou bien tu as le whiskey, ou bien alors t'as plus qu'à foutre le camp.
La mère : Tu as encore mal à la tête aujourd'hui ? Tu veux que je te prépare ton médicament ?
Le père : Non, ça sert pas à grand chose, ça va passer.
Loretta : Qu'est-ce que tu vois dans le marc, maman ?
Le père : Loretta, prends le bébé.
La mère : Y'a une femme qui pleure. J'crois bien qu'il y a un homme qui pleure aussi.
Le père : Loretta.
La mère : Allez, va la bercer un peu dehors, ça lui fera du bien... Les présages sont mauvais.
Le père : On n'a pas besoin d'une diseuse de bonne aventure pour savoir ça.
Loretta sort bercer sa sœur : In the pine, in the pine, where the sun never shines, and I shiver, when the cold wind blows. [...]
A une vente aux enchères de tartes faites par les jeunes filles, achetées par les garçons qui deviennent leurs cavaliers.
Doolittle Lynn : Voilà la dernière, la dernière tarte de la soirée, elle est au chocolat et je pense qu'elle appartient à Loretta Webb. Qui parle le premier ? J'écoute.
Un enchérisseur : Moi, vingt-cinq cents.
Doolittle Lynn : Comment, mais c'est une insulte, ça ! Qui est-ce qui commence à un dollar ? Est-ce que quelqu'un dit "un dollar" ?
Le même enchérisseur : Je vais l'avoir, ça y est.
Doolittle Lynn : Dans ce cas, je monte à un dollar, moi, je regrette.
- Hé, c'est toi qui dirige la vente, t'as pas le droit d'enchérir !
Doolittle Lynn : On a un dollar une fois, un dollar deux fois...
L'enchérisseur : Un dollar quinze !
Doolittle Lynn : Trois dollars.
- Hé, c'est pas juste, il triche.
Doolittle Lynn : Alors j'ai dit trois dollars une fois, trois dollars deux fois...
L'enchérisseur : Trois dollars quinze !
Doolittle Lynn : Trois quatre-vingt-cinq !
L'enchérisseur : Trois quatre-vingt dix-neuf !
Doolittle Lynn : On va à cinq dollars. Une fois, deux fois, vendu à monsieur Doolittle pour cinq dollars !
Il crache la première et seule bouchée dans le poêle.
Doolittle Lynn : T'en as fait beaucoup des tartes au chocolat ?
Loretta : Non, j'en ai jamais fait. C'est la première fois.
Doolittle Lynn : Quelle quantité de sel il fallait mettre d'après la recette ?
Loretta : Du sel ? Mais on met jamais de sel dans une tarte au chocolat. On met du sucre et puis...
Doolittle Lynn : Oui, c'est bien ce que je pensais. T'as confondu, quoi. Remarque, c'est des choses qui arrivent. Ca a la même couleur, alors...
¤ ¤ ¤
Doolittle Lynn : C'est pas la peine de marcher quand on peut rouler. Allez, monte.
Loretta : Je monterai pas là-dedans.
Doolittle Lynn : T'es jamais montée dans une voiture ?
Loretta : Ca, une voiture ? On dirait qu'il vient de la planète mars, ton engin.
Doolittle Lynn : Mars ? Qu'est ce que tu connais de la planète mars, toi, hein ? Je suis sûr que t'as jamais mis les pieds de l'autre côté de la colline. Allez, dépêche-toi, monte là-dedans !
Loretta : J'ai dit que je monterai pas là-dedans. C'est clair ? T'as qu'à me raccompagner à pied si t'en as tellement envie.
Doolittle Lynn : Oh-la-laaaaa, y'a pas que les mulets qui sont têtus dans le coin, j'te jure. Non mais attends-moi une minute, j'arrive !
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Doolittle : Tu sais, la première fois que je t'ai vue, je me suis dit qu'on irait bien ensemble, cette bonne-femme-là et moi.
Loretta : Moi aussi, je t'ai remarqué, dans ton petit uniforme. Je trouvais que tu ressemblais à un soldat de plomb.
Doolittle : Hé ho, le soldat Doolittle a commencé son temps quinze jours après le début de la grande offensive ! Et puis il est resté au combat jusqu'à la victoire, jusqu'au grand jour. Tu sais comment on les a eus ? ... Laisse tomber, va. En tout cas, il y a quelque chose que l'armée m'a appris. C'est que le monde est drôlement grand. Alors, tu comprends, passer ma vie au fond d'une mine de charbon, y'a pas un putain de brin d'avenir là-dedans et justement, ce qui m'intéresse moi, c'est... c'est l'avenir, nom de Dieu. T'as des projets d'avenir, toi ?
Loretta : Non, j'en ai aucun. Tu jures beaucoup, dis donc.
Doolittle : Oui, je jure ! Je jure, je bois et je cours les jupons.
Loretta : Qu'est-ce que tu fais ?
Doolittle : Hé benh je vais t'embrasser. On t'a jamais embrassée ? ... Hé, demain je reviens avec ma jeep et on ira faire un tour.
Loretta : Je plus respirer, je crois que je vais m'évanouir.
Doolittle : Quand on est amoureuse, ça arrive très souvent.
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Le père : Où étais-tu, tu peux me le dire ?
Loretta : Doolittle m'a fait faire un tour.
Le père : Quoi ?
Loretta : Doolittle m'a fait faire un tour.
Le père : C'est ça, il t'a fait faire un tour. Alors tu fiches le camp comme ça, sans demander la permission, hein, tout le monde est mort d'inquiétude et toi t'en fiches, hein.
La mère : Tu sais bien qu'il préférerait se couper le bras plutôt que d'être obligé de te corriger. Qu'est-ce qui t'a pris de partir comme ça avec cette tête brûlée ?
Loretta : Je l'aime, maman.
La mère : Ne raconte pas de sottises. Laisse donc c'type là où il est ou c'est à moi que tu auras à faire, j'te l'garantis. Allez, tu mettras un peu d'onguent sur tes jambes, je vais t'en préparer.
à suivre...
09:26 Publié dans Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michael, apted, tommy, lee, jones, loretta, lynn
mercredi, 13 juin 2012
Agatha - Dustin Hoffmann, Vanessa Redgrave
Film : Agatha (1979, durée 1h40)
Réalisateur : Michael Apted
Agatha Christie (Vanessa Redgrave), Wally Stanton écrivain américain (Dustin Hoffmann)
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Agatha : Offrez-moi une cigarette.
Wally : Etes-vous consciente de l'étendue de votre charme ?
Agatha : Il se fait tard, au revoir.
Wally : Je n'ai pas allumé votre cigarette.
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Wally : Je sais que vous souffrez. Je sais que quelque chose vous bouleverse. Disposez de moi. Je vous en prie.
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Wally : Je ne suis peut-être pas un auteur aussi réputé que vous, madame Christie, mais même les tâcherons ont leur code d'honneur.
08:14 Publié dans Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : agatha, christie, dustin, hoffmann, michael, apted