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jeudi, 04 octobre 2012

La fille du mineur - Michael Apted, Tommy Lee Jones

 

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Film : La fille du mineur / Coal Miner's Daughter (1980, durée 2h05)

Réalisateur : Michael Apted

D'après l'autobiographie de Loretta Lynn écrite avec George Vecsey

Loretta Lynn (Sissy Spacek), Doolittle Lynn (Tommy Lee Jones), Patsy Cline (Beverly D'Angelo), Ted le père de Loretta (Levon Helm), sa mère (Phyllis Boyers), Lee Dollarhide (William Sanderson), Charlie Dick (Bob Hannah), Patsy Lynn (Jennifer Beasley)

 

¤     ¤     ¤

 

Loretta : Pourquoi t'as pas mis tes protecteurs ?

Son père : Salut Loretta. C'est bas de plafond là-dedans, tu sais. Si tu mets les protecteurs, tu t'arraches la peau du dos. Si tu les mets pas, c'est les genoux que tu t'esquintes. Je les mettrai demain pour reposer mon dos.

 

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Doolittle : Les gars, y'a pas un endroit où ma jeep peut pas aller ! Rien ne l'arrête ! Les ravins, les ruisseaux, elle grimpe n'importe quelle côte.

- Benh j'en connais une de côte que tu grimperas jamais. C'est le beau petit tas de rouge, là-bas.

Doolittle : Hah, tu m'fais rigoler ! Je te le monte quand tu veux, ton tas de merde.

- Hé ! Vous pourriez surveiller votre langage ! Y'a des enfants, ici.

Doolittle : Bon-bon-bon ! Alors, j'peux pas l'grimper, ce tas-là ? Qui c'est qui parie avec moi ?

- Tu veux parler du gros qui est derrière, là ?

Doolittle : Mais j'le monte en marche arrière, ce putain... oh ! pardon, j'suis désolé.

- Il est cinglé. Il montera jamais.

- Il y arrivera pas.

Doolittle : J'ai vingt-cinq beaux petits dollars qui disent le contraire et j'prends tous les paris qu'on m'amène. Par ici les paris ! 

 

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Carl : Salut Ted.

Le père de Loretta : Salut Carl. C'est qui le... le petit soldat qui pavoise comme... un jeune coq, là ?

Carl : Ah benh, c'est le gars de Red Lynn, Doolittle. Il est complètement déchaîné depuis qu'il est rentré de l'armée.

Le père de Loretta : Benh quand on lui aura mis une pelle à charbon dans les mains, il se calmera, j'te le dis.

Carl : C'est certain. 

 

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Le père de Loretta : Alors, Attention, ah, ça s'est pour Donald.

La mère : Tu sais ce que c'est ?

Le père : Jack, vas lui donner ça.

Jack : Je crois que c'est des chaussures.

Donald : Oh oui, c'est des chaussures.

Le père : Alors, elles vous vont bien ?

La mère : Aide-la à mettre ses bottines.

Un des fils : Papa, Peggy a deux pieds droits.

Le père : Quoi ? Oh t'en fais pas, on va aller les échanger.

Le fils : Elles te font pas mal ?

Peggy : Non-non, ça va.

Un des fils : Pourquoi elle a droit à ça en plus, elle ? Et, et moi alors ? C'est pas juste, dis donc.

Le père : Si, c'est juste. Loretta est devenue une jeune femme. Elle va avoir quatorze ans, et les femmes doivent avoir de jolies robes.

Loretta : Oh, regarde, maman !

Un des enfants : Elle est pas une femme, elle est encore petite, elle a la morve au nez.

Loretta : Et toi, tu t'es pas regardé, ça se voit !

 

Cris et rires.

 

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Lee Dollarhide à Doolittle Lynn : Quand tu es né dans la montagne, tu as que trois choix. Tu as la mine, ou bien tu as le whiskey, ou bien alors t'as plus qu'à foutre le camp.

 

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La mère : Tu as encore mal à la tête aujourd'hui ? Tu veux que je te prépare ton médicament ?

Le père : Non, ça sert pas à grand chose, ça va passer.

Loretta : Qu'est-ce que tu vois dans le marc, maman ?

Le père : Loretta, prends le bébé.

La mère : Y'a une femme qui pleure. J'crois bien qu'il y a un homme qui pleure aussi.

Le père : Loretta.

La mère : Allez, va la bercer un peu dehors, ça lui fera du bien... Les présages sont mauvais.

Le père : On n'a pas besoin d'une diseuse de bonne aventure pour savoir ça.

 

Loretta sort bercer sa sœur : In the pine, in the pine, where the sun never shines, and I shiver, when the cold wind blows. [...]

 

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A une vente aux enchères de tartes faites par les jeunes filles, achetées par les garçons qui deviennent leurs cavaliers.

 

Doolittle Lynn : Voilà la dernière, la dernière tarte de la soirée, elle est au chocolat et je pense qu'elle appartient à Loretta Webb. Qui parle le premier ? J'écoute.

Un enchérisseur : Moi, vingt-cinq cents.

Doolittle Lynn : Comment, mais c'est une insulte, ça ! Qui est-ce qui commence à un dollar ? Est-ce que quelqu'un dit "un dollar" ?

Le même enchérisseur : Je vais l'avoir, ça y est.

Doolittle Lynn : Dans ce cas, je monte à un dollar, moi, je regrette.

- Hé, c'est toi qui dirige la vente, t'as pas le droit d'enchérir !

Doolittle Lynn : On a un dollar une fois, un dollar deux fois...

L'enchérisseur : Un dollar quinze !

Doolittle Lynn : Trois dollars.

- Hé, c'est pas juste, il triche.

Doolittle Lynn : Alors j'ai dit trois dollars une fois, trois dollars deux fois...

L'enchérisseur : Trois dollars quinze !

Doolittle Lynn : Trois quatre-vingt-cinq !

L'enchérisseur : Trois quatre-vingt dix-neuf !

Doolittle Lynn : On va à cinq dollars. Une fois, deux fois, vendu à monsieur Doolittle pour cinq dollars !

 

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Il crache la première et seule  bouchée dans le poêle.

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Doolittle Lynn : T'en as fait beaucoup des tartes au chocolat ?

Loretta : Non, j'en ai jamais fait. C'est la première fois.

Doolittle Lynn : Quelle quantité de sel il fallait mettre d'après la recette ?

Loretta : Du sel ? Mais on met jamais de sel dans une tarte au chocolat. On met du sucre et puis...

Doolittle Lynn : Oui, c'est bien ce que je pensais. T'as confondu, quoi. Remarque, c'est des choses qui arrivent. Ca a la même couleur, alors...

 

¤     ¤      ¤

 

Doolittle Lynn : C'est pas la peine de marcher quand on peut rouler. Allez, monte.

Loretta : Je monterai pas là-dedans.

Doolittle Lynn : T'es jamais montée dans une voiture ?

Loretta : Ca, une voiture ? On dirait qu'il vient de la planète mars, ton engin.

Doolittle Lynn : Mars ? Qu'est ce que tu connais de la planète mars, toi, hein ? Je suis sûr que t'as jamais mis les pieds de l'autre côté de la colline. Allez, dépêche-toi, monte là-dedans !

Loretta : J'ai dit que je monterai pas là-dedans. C'est clair ? T'as qu'à me raccompagner à pied si t'en as tellement envie.

Doolittle Lynn : Oh-la-laaaaa, y'a pas que les mulets qui sont têtus dans le coin, j'te jure. Non mais attends-moi une minute, j'arrive !

 

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Doolittle : Tu sais, la première fois que je t'ai vue, je me suis dit qu'on irait bien ensemble, cette bonne-femme-là et moi.

Loretta : Moi aussi, je t'ai remarqué, dans ton petit uniforme. Je trouvais que tu ressemblais à un soldat de plomb.

Doolittle : Hé ho, le soldat Doolittle a commencé son temps quinze jours après le début de la grande offensive ! Et puis il est resté au combat jusqu'à la victoire, jusqu'au grand jour. Tu sais comment on les a eus ? ... Laisse tomber, va. En tout cas, il y a quelque chose que l'armée m'a appris. C'est que le monde est drôlement grand. Alors, tu comprends, passer ma vie au fond d'une mine de charbon, y'a pas un putain de brin d'avenir là-dedans et justement, ce qui m'intéresse moi, c'est... c'est l'avenir, nom de Dieu. T'as des projets d'avenir, toi ?

Loretta : Non, j'en ai aucun. Tu jures beaucoup, dis donc.

Doolittle : Oui, je jure ! Je jure, je bois et je cours les jupons.

Loretta : Qu'est-ce que tu fais ?

Doolittle : Hé benh je vais t'embrasser. On t'a jamais embrassée ? ... Hé, demain je reviens avec ma jeep et on ira faire un tour.

 

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Loretta : Je plus respirer, je crois que je vais m'évanouir.

Doolittle : Quand on est amoureuse, ça arrive très souvent. 

 

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Le père : Où étais-tu, tu peux me le dire ?

Loretta : Doolittle m'a fait faire un tour.

Le père : Quoi ?

Loretta : Doolittle m'a fait faire un tour.

Le père : C'est ça, il t'a fait faire un tour. Alors tu fiches le camp comme ça, sans demander la permission, hein, tout le monde est mort d'inquiétude et toi t'en fiches, hein.

 

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La mère : Tu sais bien qu'il préférerait se couper le bras plutôt que d'être obligé de te corriger. Qu'est-ce qui t'a pris de partir comme ça avec cette tête brûlée ?

Loretta : Je l'aime, maman.

La mère : Ne raconte pas de sottises. Laisse donc c'type là où il est ou c'est à moi que tu auras à faire, j'te l'garantis. Allez, tu mettras un peu d'onguent sur tes jambes, je vais t'en préparer.

 

à suivre...

 

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