vendredi, 15 juin 2012
Ils vont tous bien - Mastroianni
Film : Ils vont tous bien (1990, durée 2h06)
Réalisateur : Giuseppe Tornatore
Matteo Scuro (Marcello Mastroianni), la femme dans le train (Michèle Morgan), Tosca (Valeria Cavalli), Canio (Marino Cenna), Norma (Norma Martelli), Guillaume (Roberto Nobile), Alvaro enfant (Salvatore Cascio)
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Matteo Scuro : Non mais, c'est une vie pour deux parents de ne même pas pouvoir imaginer la vie de leurs enfants ? De n'avoir même jamais vu leur maison, le lit où ils dorment, le bureau où ils travaillent, le bar où ils prennent leur café ? Réponse : non, cent fois non. N'oublie pas mes caleçons longs et la cravate de cachemire que tu m'as offerte. Ah ! et les gouttes pour ma tension, on ne sait jamais. Fais pas une tête pareille, puisque je te raconterai tout, je te rapporterai même des photos
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Matteo Scuro : C'était un voyage important, tu sais. Mais tu m'excuses, je ne peux pas te faire voir les photos de tout ça. J'ai beaucoup marché. J'ai appris des tas de choses aussi. Par exemple, que notre terre, elle n'est pas belle en elle-même comme tout le monde le dit. Elle est belle parce que, pour nous qui y vivons, tout ce qui est au loin, nous paraît plus beau. Oui. Comment ? Et nos enfants ? Nos enfants, ils vont tous très bien. Oui, on les respecte là-haut sur le continent. Et nous pouvons marcher la tête haute. Et toute la Sicile aussi peut être fière d'eux. Qu'est-ce que tu dis ? Bien sûr. Eux aussi ils t'envoient le bonjour et ils m'ont dit de t'embrasser bien fort.
Il s'approche de la tombe de sa femme et l'embrasse.
Matteo Scuro : Ils vont tous très bien.
09:12 Publié dans Films étrangers, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 14 juin 2012
Princesse Marie - Freud, Deneuve, Bennet
Téléfilm : Princesse Marie (2004, durée 1h40)
Réalisateur : Benoît Jacquot
Anne Bonaparte petite-nièce de Napoléon (Catherine Deneuve), Rodolphe Löwenstein (Sebastian Koch), Sigmund Freud (Heinz Bennet)
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Rodolphe Löwenstein : Je suis fou de vous depuis que je vous ai vue et je sais que je vous plais.
Anne Bonaparte : Non.
Rodolphe Löwenstein : Pourquoi ?
Anne Bonaparte : Une femme qui refuse un homme n'a pas à se justifier. Vous me rappelez mon fils. J'ai fait un rêve incestueux cette nuit. Dès que j'en aurais fait l'analyse, je vous la communiquerai.
Rodolphe Löwenstein : Princesse...
Anne Bonaparte : Vous avez été maladroit, ne soyez pas ridicule.
13:11 Publié dans Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 13 juin 2012
Agatha - Dustin Hoffmann, Vanessa Redgrave
Film : Agatha (1979, durée 1h40)
Réalisateur : Michael Apted
Agatha Christie (Vanessa Redgrave), Wally Stanton écrivain américain (Dustin Hoffmann)
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Agatha : Offrez-moi une cigarette.
Wally : Etes-vous consciente de l'étendue de votre charme ?
Agatha : Il se fait tard, au revoir.
Wally : Je n'ai pas allumé votre cigarette.
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Wally : Je sais que vous souffrez. Je sais que quelque chose vous bouleverse. Disposez de moi. Je vous en prie.
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Wally : Je ne suis peut-être pas un auteur aussi réputé que vous, madame Christie, mais même les tâcherons ont leur code d'honneur.
08:14 Publié dans Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : agatha, christie, dustin, hoffmann, michael, apted
lundi, 11 juin 2012
Homo comicus
"Ont glissé leur bulletin peu avant midi dans un bureau de vote du XVIe arrondissement. Ils n'ont pas souhaité faire de commentaire"
(source : Metro, lundi 11 juin 2012)
http://www.linternaute.com/television/programme/photo/les...
Extrait de Homo comicus ou l'intégrisme de la rigolade, François l'Yvonnet, 2012, Ed. Mille et une nuits
Les "Guignols de l'Info" sont une grosse machine à fabriquer de la dérision - comme on fait au mètre de la saucisse -, avec leurs nègres (fort nombreux), leurs voix et leurs vedettes. Il n'y a plus d'auteurs mais un staff. L'auteur a disparu et avec lui la force de l'attaque. Car on ne peut atteindre le pouvoir qu'à partir d'une identité revendiquée, fût-elle collective (parti ou syndicat). C'est la condition du défi ou du duel. Or, les "figures" - invitantes et invitées - de ces émissions de divertissement sont interchangeables, comme les portraits dressés sont parfaitement réversibles. L'essentiel pour ce petit monde est d'être à l'antenne, comme on dit. Une expression qui en dit long sur leur mode d'existence.
La parodie passe à la trappe au profit d'une mise en scène complaisante et finalement assez mimétique des travers physiques, des tics de langage et des appartenances. Le néo-humoriste, fût-il masqué, débite devant les caméras (et d'éventuels spectateurs préalablement "chauffés") un laïus insipide que reçoivent béatement devant leur téloche des millions de quidams hilares. Partout les mêmes quidams, partout la même hilarité. Lecteur, tends l'oreille et tu entendras monter des logis le grand esclaffement du soir. Rassasié de rigolade, le peuple pourra rejoinde sa couche.
Rien de plus stérile et de plus anesthésiant que de se tenir les côtes pour se tenir les côtes. L'apothéose de la dérision des politiques est aujourd'hui atteinte avec la prolifération des imitateurs. La question n'est pas de savoir s'ils sont bons ou mauvais (comme chez les souteneurs et les toreros, il doit y avoir de tout), mais de mesurer l'effet produit : de la même manière que le vote ne fait plus qu'"imiter" le sondage, la parole politique cherche désormais à coller à son imitation, devenant un signifiant pur. Pur de toute signification et par là même irréfutable, seulement répétable à l'infini.
Conséquence prévisible de cette gondolade généralisée : la politique est devenue dérisoire. Certes, on ne saurait mettre au seul crédit des néo-humoristes la disqualification du politique. Ce serait leur faire trop d'honneur. Ils ne sont qu'un symptôme, parmi d'autres, de l'irréversible processus de "disneylandisation" de nos sociétés. La scène politique n'a jamais mieux porté son nom.
François l'Yvonnet
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_L%27Yvonnet
http://www.babelio.com/auteur/Francois-LYvonnet/69627
Se procurer l'ouvrage :
Homo comicus ou l'intégrisme de la rigolade
François l'Yvonnet
mars 2012
Ed. Mille et une nuits
80 pages :
http://www.amazon.fr/Homo-comicus-ou-lint%C3%A9grisme-rig...
09:11 Publié dans Politique & co | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : francois, yvonnet, l'yvonnet, guignols, sarkozy, bruni, nicolas, carla
samedi, 09 juin 2012
Toi qui ravis le cœur de Dieu
Eglise Notre Dame de Grâce de Passy
Crédits photographiques Jana Hobeika
Toi qui ravis le cœur de Dieu
Et qui l’inclines vers la terre,
Marie, tu fais monter vers lui
Ta réponse en offrande.
Toi qui reçois l’appel de Dieu
Comme une terre la semence,
Tu laisses prendre corps en toi
L’espérance nouvelle.
L’homme a perdu la joie de Dieu
En refusant la ressemblance ;
Par toi le Fils nous est donné
Qui nous rend à son Père.
Vierge bénie qui porte Dieu,
Promesse et gage de l’Alliance,
L’amour en toi rejoint nos vies
Et les prend dans la sienne.
23:04 Publié dans Foi, Photographie | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 08 juin 2012
"Je suis le président des bisoux"
Paris, le 8 juin 2012
A la recherche de quelque mot sur la situation qui sévit dans un certain pays chaud,
Je me suis salie les mains ce matin avec un gratuit dans le métro...
Non seulement, découvré-je avec effroi que l'international ne couvre qu'une seule page (je veux dire un seul recto d'une seule page) sur un total de quarante-six (je sais bien que la France va mal, que son économie nous cause bien du souci, que de nouvelles élections se préparent et sur trois pages, que le sport en réclame cinq, qu'il ne faut pas oublier l'indispensable cocktail horoscope-mots-croisés-sudoku-programme-télé, et puisqu'il faut enfin et sourtout collectionner moult réclames pour au final rémunérer le dur labeur des contributeurs de la feuille de chou, les charges qui vont avec pour alimenter les caisses de l'Etat, le loyer des bureaux parce qu'il faut bien se poser quelque part, les capsules de café et les bombones d'eau pour hydrater jeunes et moins jeunes, sans oublier les toujours en vigueur cotisations pour les retraites que nous verrons mais de quelle épaisseur...), mais voici que par-dessus ce sinistre constat, il faut aussi se fendre de la poursuite des aventures du Bizougoud...
Au Bizouland, royaume où règne le Bizougoud élu, il serait dorénavant souhaitable que, mesdames et messieurs les journalistes, vous tâchiez de ne plus en rater une : le petit oiseau doit impérativement sortir, des instants anthologiques, des scènes mythiques, des paroles éternelles sont en train de voir le jour et il ne faudrait surtout pas nous en priver.
Jana Hobeika
(Source : 20 minutes, vendredi 8 juin 2012)
09:22 Publié dans Politique & co, Revue de presse, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : président, bisoux, bisounours, françois, hollande, école
mercredi, 06 juin 2012
Camille Claudel - Rodin, Adjani, Depardieu
Film : Camille Claudel (1988, durée 2h50)
Réalisateur : Bruno Nuytten
Auguste Rodin (Gérard Depardieu), Camille Claudel (Isabelle Adjani), Paul Claudel le frère de Camille (Laurent Grévil), Eugène Blot marchand d'art (Philippe Clévenot), Louis-Prosper Claudel le père de Camille et Paul (Alain Cuny), Louise-Athanaise Claudel la mère de Camille et Paul (Madeleine Robinson), Jessie Lipscomb amie anglaise de Camille (Katrine Boorman), Rose Beuret la compagne de Rodin (Danièle Lebrun)
Auguste Rodin à Camille Claudel : Ne comptez pas sur l'inspiration, elle n'existe pas. Qu'est-ce que vous voulez que je vous apprenne ? Une sculpture demande du temps. Il faut la laisser se reposer. L'oublier pour mieux la juger.
Auguste Rodin à Camille Claudel : On n'en parle pas, mais c'est très important, le chauffage. Quand j'avais votre âge, j'avais loué une écurie qui me servait d'atelier. Il faisait un froid de canard. Je devais y faire mon premier buste, d'après nature, une femme du monde. Alors comme je n'avais pas le sou, je suis allé chez le cordonnier du coin, chercher plein de vieilles paires de chaussures. Me voilà parti à fourguer tout ça dans le poêle pour donner un peu de chaleur, n'est-ce pas. La femme est arrivée, s'est installée. Mais l'odeur, l'odeur ! Elle n'a pas résisté. Elle tourne de l'oeil et hop ! la voilà partie dans les pommes. J'ai eu la frousse de ma vie, j'ai cru qu'elle était morte.
La mère de Camille Claudel : Ca vous amuse ? Moi pas. On verra si vous baillerez dimanche devant Papa. Jusqu'ici ton père était d'accord avec cette histoire d'atelier, Camille. Mais cette fois il ne te donnera pas raison. Tu n'as pas supporté la discipline de l'académie de Colarossi. Tu préfères ta liberté, partager un atelier avec une étrangère délurée. Et tu t'en moques que ça nous coûte trois fois plus cher ! Les cours, le loyer... Et si Papa n'est pas là, c'est justement pour gagner cet argent, sou par sou, au point de tout sacrifier. Mais tu crois que c'est une vie pour un homme de son âge ! de voir sa famille une seule fois par semaine. Et pour moi ? Quand il apprendra que tu découches pour aller voler de la terre dehors, que tu nous obliges à passer des nuits blanches, que ton frère risque de tripler sa philo à cause de tes lubies, et tout ça pour ta soi-disant vocation ! Et puis tu le perturbes, à lui faire lire des cochonneries qui ne sont pas de son âge, l'âge de personne d'ailleurs.
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Paul Claudel à Camille Claudel : Je te remercie de m'avoir fait connaître la poésie de Rimbaud. Il m'arrache les pieds de la terre. Est-ce que j'arriverais un jour à m'enfuir comme lui ?
Rodin : Je vais peut-être vous surprendre, mais j'ai failli entrer dans les ordres. J'étais jeune, j'avais une sœur aînée, Maria, que j'adorais. Maria est devenue novice à la suite d'une promesse de mariage qu'un ami à moi n'a pas tenu. Elle en est morte de chagrin. Alors après sa mort, je suis entré au monastère. Pour la garder vivante, j'ai mené sa vie. A ma grande surprise, mon directeur de conscience m'a demandé de faire un buste de lui. En m'obligeant à sculpter, il m'a rendu à la vie, à la mienne je veux dire.
Le père de Camille Claudel : Par miracle, cet homme-là a su faire la différence entre un chagrin et une vocation.
Rodin : Sans doute, sans doute.
Camille : Je crois que si j'avais un chagrin pareil, je ferais la même chose.
La mère : Toi, Camille, tu deviendrais religieuse ?
Camille : Je m'arrêterai.
La mère : Quel orgueil. Je me demande de qui tu tiens ça.
Le père : Camille n'est pas une orgueilleuse. Seulement elle ne cède jamais une once de ce qu'elle estime devoir lui revenir. Là où elle est violente, ce n'est que parce qu'elle est passionnée. Quand elle était enfant, elle s'amusait à reproduire avec de la glaise des os de squelette humain. Ensuite elle les mettait au four pour les cuire. Elle en perdait le boire et le manger. C'était stupéfiant. Là où elle est ombrageuse, c'est parce qu'elle est d'une grande intention.
Camille : Papa...
Le père : Monsieur Rodin, lui, a dû s'en rendre compte, n'est-ce pas monsieur Rodin ?
Rodin : ah monsieur Claudel, le témpérament, d'où nous vient le tempérament ?
La mère : Ca, on sait pas d'où ça vient mais on sait ce que ça fait, le tempérament.
Camille Claudel à Auguste Rodin : Peux-tu faire des ronds de jambes à des gens qui ne comprennent pas ce que tu fais ?
Eugène Blot : Votre sœur se remet mal de sa séparation avec Rodin.
Paul Claudel : Elle a tout misé sur lui. Elle a tout perdu avec lui, ma sœur.
Eugène Blot : On vous bafoue parce qu'on ne peut pas vous détuire. Un génie est toujours un effroi pour son temps.
08:33 Publié dans Beaux-Arts, Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Les mots des films, Sculpture, Thèse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : camille, paul, claudel, auguste, rodin, isabelle, adjani, gérard, depardieu, eugène, blot, nuytten, madeleine, robinson, sculpture