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mercredi, 23 octobre 2013

Robin des bois, prince des voleurs - Alan Rickman

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Film : Robin des bois, prince des voleurs (1990, durée 2h18)

Réalisateur : Kevin Reynolds

Robin de Locksley alias Robin des bois (Kevin Costner), Azeem (Morgan Freeman), Marianne (Mary Elizabeth Mastrantonio), le shérif de Nottingham (Alan Rickman), Will Scarlett (Chritian Slater), Mortianna (Geraldine McEwan), Duncan l'aveugle (Walter Sparrow)

 

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Duncan : Quelle peut être l'origine du prénom Azeem ? Irlandaise ? Gaélique ?

Azeem : Mauresque.

Duncan : !!

 

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Le shérif de Nottingham : Quelle magnifique enfant, si jeune, si pleine de vie, inconsciente encore du côté précaire qu'a parfois la vie. J'ai eu une enfance très triste, je te la raconterai peut-être. Je n'ai pas connu mes parents, c'est bizarre que je ne sois pas fou.

 

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Le shérif de Nottingham à un prisonnier : Est-ce que tu préfères mourir ou souffrir ?

Le prisonnier : Mourir.

Le shérif de Nottingham : Torturez-le.

Le shérif de Nottingham à un autre prisonnier : Et toi, mon grand, mourir ou souffrir ?

L'autre prisonnier : Je préfère souffrir.

Le shérif de Nottingham : Torturez-le. Après tout, cela ne fait aucune différence.

Le prisonnier : Aaaaaarghh !

Le shérif de Nottingham : Vous voulez bien souffrir en silence s'il vous plaît ?

 

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Le shérif de Nottingham : J'ai découvert ce trou dans le mur. De quel droit osais-tu m'espionner ? Je veux entendre la vérité !

Mortianna : Pourquoi ? Jusqu'ici la vérité ne t'as guère profité. La vérité ne t'a pas mis à la place qui est la tienne aujourd'hui. Moi je l'ai fait.

Le shérif de Nottingham : Toi, vieille sorcière, je ne veux plus te voir ici. Après le mariage, je te jetterai à la rue et sans ma protection la populasse t'arrachera ton maudit cœur et te brûlera !

Mortianna : Sans moi, tu n'es rien, tu n'es qu'une larve, un fétu de paille, une mouche ! C'est mon corps qui t'a mis au monde. J'ai enlevé un bébé dans ce château et je l'ai tué pour que ce soit toi qui puisses grandir à sa place. Tu es mon fils ! Mmmmh, tu me trouves repoussantes ? Tu es ma chair. Tu sais bien dans ton cœur de pierre que c'est la vérité. Toute ma vie durant, on m'a traitée de monstre. Mais quand tu auras engrossé la jolie Marianne et que mon petit-fils accédera au trône, mon propre sang et ses ferments de haine couleront dans ses veines et nous verrons qui osera nous insulter.

 

mardi, 22 octobre 2013

Les moissons du ciel - Terence Malick

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Film : Les moissons du ciel / Days of Heaven (1978, durée 1h33)

Réalisateur : Terence Malick

Bill (Richard Gere) demande à sa compagne Abby (Brooke Adams) en la faisant passer pour sa sœur d'épouser un jeune et riche propriétaire agricole soi-disant devant mourir bientôt d'une maladie (Sam Shepard), Linda la petite sœur de Bill (Linda Manz)

 

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Voix off de Linda : Le fermier, il a peut-être pas compris pourquoi il était attiré vers elle. Peut-être que c'était le vent dans ses cheveux.

 

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Abby à Linda : A ton âge, je fabriquais des cigars et je travaillais la nuit. J'étais blanche comme ce papier. Je ne voyais jamais le jour. Ici c'est pas si mal.

 

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Bill à Abby : Je n'ai jamais oublié la première fois que je t'ai vue. Je n'avais jamais vu des cheveux aussi noirs. Une aussi jolie peau. Il fallait que je te revoie, tu sais.

 

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Bill à Abby : Alors j'ai été travailler à la fabrique. J'étais pressé d'y aller. On commençait à sept heures et il fallait pas avoir l'air fatigué et il fallait toujours sourire. Et puis un jour on se réveille. On s'aperçoit qu'il y a plus intelligent que vous. Et que jamais vous pourrez gagner le gros lot. Pourtant quand j'étais petit, j'étais certain que j'y arriverais.

 

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Bill : Je voulais pas tomber amoureux de toi.

Abby : Personne ne t'a forcé.

Bill : Je savais que tu me trouvais irrésistible. Je le suis encore.

Abby : Tu as toujours autant de cheveux.

 

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Le fermier : J'ai toujours été persuadé, avant qu'on se marie bien sûr, qu'il fallait s'habituer à vivre seul. Que c'était le lot de l'homme. Quelques fois c'est comme si tu étais en moi, à l'intérieur de moi. J'entends ta voix, je sens ton souffle. Pourquoi es-tu si mal à l'aise avec moi ?

Abby : Excuse-moi.

Le fermier : Je ne te le reproche pas. Est-ce que j'ai l'air de te le reprocher ?

Abby : Tu en as le droit.

Le fermier : En fait, j'ai l'impression de ne pas te connaître.

 

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lundi, 21 octobre 2013

Gorky Park - Michael Apted, William Hurt, Lee Marvin

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Film : Gorky Park (1983, durée 2h06)

Réalisateur : Michael Apted

D'après le roman de Martin Cruz Smith.

Arkady Renko (William Hurt), Jack Osborne (Lee Marvin), Irina Asanova (Joanna Pacula), William Kirwill (Brian Dennehy), Iamskoy (Ian Bannen), le professeur Andreev (Ian McDiarmid), Anton (Richard Griffiths), Pasha (Michael Elphick), l'agent du KGB Rurik (Nial O'Brien), Levin (Henry Woolf), Natasha (Tusse Silberg), Fet (Patrick Field)

 

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- Mon cher, vous avez la même insolence que votre père. Mais lui, on la lui passait parce qu'il avait beaucoup de talent dans son métier.

 

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Irina : En quel honneur ai-je la visite d'un inspecteur principal ?

Arkady : Vos patins à glace ont été retrouvés, votre nom était dessus.

Irina : Oh, c'est vrai. Oh là là, depuis le temps.

Arkady : Votre déclaration de perte remonte au 4 février mais il paraît que vous les avez perdus le 31 janvier. Vous ne vous en êtes aperçue qu'au bout de quatre jours ?

Irina : Ce genre de choses, c'est quand on en a besoin qu'on voit qu'on les a égarées.

Arkady : C'est une fille morte qui les avait aux pieds.

Irina : C'est le bon Dieu qui l'a punie. Il faut me comprendre, vous savez, j'avais économisé sou par sou pour me les acheter. Et regardez mes bottes, vous voyez ? Foutues.

Arkady : La jeune personne qui avait vos patins a été assassinée.

Irina : Le réalisateur de mon film m'en a promis une paire si je voulais bien coucher avec lui. Faudrait que j'y pense. Qu'est-ce que vous en dites ?

Arkady : Que l'hiver touche presque à sa fin.

Irina : Très juste. Et puis je suis sibérienne, le froid, je connais.

Arkady : Fait-il aussi froid dans votre cœur ?

Irina :  Quoi ?

Arkady : La jeune fille qui a été assassinée avait votre âge. Deux autres personnes ont été tuées en même temps. On leur a arraché le visage.

Irina : Pourquoi vous me dites ça à moi ? Qu'est-ce que vous voulez ?

Arkady : Vos patins à glace, vous ne savez pas qui les avait ?

Irina : Je soupçonne tout le monde et personne.

Arkady : Moi aussi.

Irina : Sincèrement, comptez-vous m'arrêter pour perte de patins à glace ?

Arkady : Je ne pense pas, non.

Irina : Tant mieux, alors laissez-moi tranquille maintenant.

 

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Anton : Bravo, un week-end chez les Yamskoy. Est-ce un père héro de l'armée soviétique qui te vaut cette marque de faveur ? Non. Et tu conviendras que ce n'est sûrement pas non plus ton charme ni ton élégance.

Arkady : Oh, je ne resterai pas tout le week-end. Aujourd'hui seulement, le temps de coincer mon hôte dans un coin.

Anton : Alors, qu'est-ce que tu fabriques ?

Arkady : Je sauve la vie d'un homme.

Anton : La vie de qui ?

Arkady : La mienne. On m'a collé une affaire qui sent bon le KGB. Il va falloir que j'y aille sur la point des pieds.

- Je peux vous offrir un verre de bonne vodka soviétique ?

Arkady : Non, un verre de mauvais vin français fera l'affaire.

 

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Iamskoy : J'ai lu votre rapport, Arkady. Je vous sens très désireux de repasser au KGB une affaire un peu délicate. Cela ne vous ressemble pas, hein, pourquoi, qu'est-ce vous chiffonne ?

Arkady : Puis-je m'ouvrir à vous ?

Iamskoy : A moi ?

Arkady : Il est plus que probable que le KGB a liquidé les trois victimes.

Iamskoy : Et alors ?

Arkady : Et alors, je suis certain que c'est moi que le KGB veut piéger.

Iamskoy : Pourquoi ?

Arkady : Il y a deux ans, j'ai voulu arrêter le major Preguda pour homicide volontaire. Vous vous rappelez, l'affaire des cadavres sur la berge ?

Iamskoy : Dieu qu'il fait froid ici. Vous voulez me glacer le sang jusqu'à la moëlle ?

Arkady : J'ai prouvé que c'était le fait du KGB. Après, j'ai demandé l'inculpation, mais c'est moi qu'on a arrêté, tabassé et jeté en cellule.

Iamskoy : Et qui vous a sorti de là ?

Arkady : Je vous en serai éternellement reconnaissant, mais quel sale moment à passer.

Iamskoy : Arkady, la roue tourne, vous savez. Désormais j'ai le bras plus long que je ne l'avais jadis. Et eux sont plus vulnérables. Vous êtes de loin le meilleur policier de Moscou. C'est de vous dont j'ai besoin, grand besoin.

Arkady : Pouvez-vous nous protéger, moi et mes miliciens ?

Iamskoy : Ecoutez, notre constitution soviétique est une bien belle chose, mais uniquement entre les mains de gens d'honneur. J'entends absolument rester dans la légalité. Le KGB ne peut et surtout ne doit pas travailler dans l'illégalité, sinon il ne vaut pas plus cher que la CIA !

Arkady : Que voulez-vous ?

Iamskoy : L'appui de la milice ! Ne vous désaisissez pas de l'enquête, il ne faut pas lâcher d'un pouce, et je vous promets, Arkady, à vous, personnellement, de vous épauler à chaque jalon posé par tous les moyens.

 

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Arkady : Ce n'est pas le genre de maison où traînent les filles qui n'ont pas des bottes convenables, qu'est-ce que vous en dites ?  Votre richissime ami américain ne va-t-il pas se fâcher ?

Irina : Je vous ai demandé de me ramener, pas de me faire la conversation.

Arkady : C'est parce que vous avez perdu vos patins que vous êtes sur les nerfs ? Enfin, perdus, c'est un mot.

Irina : J'ai fait ma déclaration à la police.

Arkady : Oui mais pourquoi ?

Irina : Quoi ?

Arkady : Je vous vois assez mal aller à la police pour ça si vous n'avez pas une autre bonne raison. Vous aviez peur que ces patins se trompent d'adresse ?

Irina : Laissez-moi sortir.

Arkady : Quoi ?

Irina : Stoppez et laissez-moi sortir, j'irai à pied.

Arkady : Faites pas l'idiote, il fait glacial, vous mourrez de froid. Mais qu'est-ce que vous faites !? Vous êtes folle, vous allez tout droit à la mort !

Irina : Des question, des questions.

Arkady : Et merde, saleté de voiture ! On sera deux maintenant à être frigorifiés. Démarre ! ...

Irina : Le KGB a de meilleures voitures.

Arkady : Oui mais il ne vous emmènent pas toujours où vous voulez, n'est-ce pas ?

 

¤    ¤    ¤

 

Anton : Qui t'a fait ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est Primeluda ? Arkady !

Arkady : Mmmmh.... Ca avait l'air d'être un Américain.

Anton : Merde, la CIA, tu crois ?

Arkady : Je ne sais pas mais ses poings étaient de vraies massues.

Anton : Encore une petite goutte de tranquilisant ?

Arkady : Mmmmh...

Anton : Qu'est-ce qu'on fait dans cette cuisine ? Tu devrais être couché !

Arkady : C'est à la cuisine que tu planques ton armagnac.

 

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Le professeur Andreev : Pour pouvoir faire ça, il faut imaginer que ce sont des êtres chers, ces petites créatures. Hé oui, nous en avons besoin. D'ailleurs, les êtres chers ne sous rongent-ils pas toujours les chairs, hein ?

 

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Le professeur Andreev : Vous savez que trop de gens disparaissent dans ce pays sans laisser de trace. Et pourquoi, à votre avis ?

Arkady : Parce qu'ils tombent dans l'abîme entre ce qui se dit et le silence.

 

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William Kirwill : Au cas où vous ne le savez pas, je vous signale qu'il pleut dehors.

Arkady : Fermez la porte. Non, jetez-la à mes pieds. Videz vos poches sur le lit. Enlevez le manteau aussi. Jetez-le par-terre. Les poches du pantalon.

William Kirwill : Alors, on est tout seul, le ruskov ?

Arkady : Pas un geste.

William Kirwill : Quoi ?

Arkady : Ne bougez pas !

William Kirwill : Allons, le ruskov, allons, je suis dans ma chambre. Où voulez-vous que j'aille ?

Arkady : Assis !

William Kirwill : Doucement.

Arkady : Attachez vous deux lacets de chaussures.

 

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Arkady :  J'ai passé une nuit blanche.

- Comment-comment-comment, il ne faut pas travailler autant !

Arkady : Rassurez-vous, camarade, je rentre chez moi avec mon petit déjeuner.

- Le poète doit ranger sa plume, le tueur sa cognée, et vous apprendre à vous relaxer.

Arkady : Eh bien, je vais pouvoir me relaxer dans mon lit.

- Venez plutôt avec moi. J'ai ce qu'il vous faut pour ouvrir les pores de la peau et délasser un esprit acablé de soucis.

 

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Arkady : J'ai toujours rêvé de voir de près un Américain. Vous êtes tellement... tellement autre. Excusez l'insistance de mon regard. Jusqu'à présent, je n'avais vu qu'un seul Américain, en chair et en os si je puis dire. Un jeune étudiant, il s'appelait Kervin, je crois, James Kervin.

Jack Osborne : Ah.

Arkady : Mais à la morgue, hélas.

Jack Osborne : Alors vous vous êtes senti floué.

Arkady : Comme vous avez dû le remarquer, un monde sépare un homme comme vous, monsieur Osborne, d'un homme comme moi.

Jack Osborne : Vous avez une moustache.

Arkady : ... Pardon ?

Jack Osborne : Vous avez une miette sur la lèvre supérieure.

Arkady : ... Quel plouc, n'est-ce pas ? Ce petit inspecteur venu de rien, il n'a pas sa place dans votre monde. Rendez-vous compte, trois personnes, tuées et sauvagement défigurées, dans Gorky Park, et moi, j'ai des miettes sur ma lèvres.

Jack Osborne : Si encore c'était du caviar.

Arkady : J'ai l'impression que l'exécuteur, appelons-le X pour le moment, aurait préféré que l'adversaire toi un homme un peu plus subtile, non ?

 

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Arkady : C'est vous qui importez nos merveilleuses zibelines soviétiques en Amérique, monsieur Osborne ?

Jack Osborne : Oui, je les achète. N'est-ce pas votre monopole, les zibelines ?

Arkady : J'ai toujours eu envie d'une chapka en zibeline.

Jack Osborne : Un homme de votre envergure devrait avoir ça. Je peux y pourvoir peut-être ?

Arkady : Oh, nous autres Russes, nous sommes dressés à attendre pour obtenir, d'où ma patience, n'est-ce pas. J'observe, je réfléchis et je patiente. C'est ma seule vertu.

Jack Osborne : Pourquoi attendre ? Je suis toujours prêt à obliger mes plus sympathiques amis soviétiques.

Arkady : La patience a sa propre récompense.

Jack Osborne : Vous le voulez ce cadeau ou non ? A moins que mon Sherlock Holmes ne songe à une récompense encore plus payante ?

Arkady : Oui,... c'est possible.

Jack Osborne : Vous n'avez pas encore décidé.

Arkady : Mmmmh, pas pour l'instant. Je marche d'abord à l'intuition, ensuite je réunis mes observations, et enfin je...

Jack Osborne : ... vous ...

Arkady : ... je pars en chasse.

Jack Osborne : Oh, on ne chasse pas ainsi la zibeline. Elle est bien trop rusée, elle est bien trop vive. Le temps que vous patientez, réfléchissiez et observiez, votre proie sera loin.

Arkady : Non, je ne le pense pas.

Jack Osborne : Pourtant moi, la chapka, je l'ai, et vous pas.

 

lundi, 14 octobre 2013

Quatre mariages et un enterrement

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Film : Quatre mariages et un enterrement (1993, durée 1h57)

Réalisateur : Mike Newell

Charles (Hugh Grant), Thomas (James Fleet), Gareth (Simon Callow), Matthew (John Hannah), David (David Bower), Angus (Timothy Walker), George (Rupert Vansittart), Hamish (Corin Redgrave), Bernard 'David Haig)

Caroline (Andie MacDowell), Fiona (Krinstin Scott Thomas), Henrietta (Anna Chancellor), Scarlett (Charlotte Coleman), Deirdre (Susann Hamnet), Lydia (Sophie Thompson)

 

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 http://www.youtube.com/watch?v=b6Jk3MImJn4&feature=re...

  

Henrietta : Bonsoir, Charles.

Charles : Henriette, euh... euh... excuse-moi, Henriette, mais j'aurais du mal à spporter une scène aujourd'hui. Je sais que nous avons beaucoup de choses à nous dire, mais euh... je suis pas assez en forme.

Henrietta : J'étais à ce point angoissante la dernière fois ?

Charles : Benh, tu te rappelles Psychose, la scène de la douche ?

Henrietta : Oui.

Charles : C'était rien à côté. Ah, je suis déprimé. Et toi, comment vas-tu ?

Henrietta : Ecoute, ça va, j'ai perdu plusieurs kilos et j'ai un nouveau flirt, une merveille.

Charles : Peut-être que tu as raison, on aurait dû se marier. 

Henrietta : Oh Seigneur ! T'épouser, ce serait épouser ta bande d'amis et  je suis sure que ça aurait coincé avec Fiona

Charles : Fiona t'adore.

Henrietta : Mmmmh, elle m'a surnommé Tronche de canne.

Charles : Je ne sais pas où tu es allée chercher ça.

Henrietta : Bon d'accord, allez, au revoir. Appelle-moi. Ah, toujours aussi mignon.

 

Henrietta s'éloigne. Fiona approche.

 

Fiona à Charles : Comment va Tronche de canne ? 

 

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Charles : Et toi, Fifi ? Tu as trouvé ?

Fiona : Je ne cherche plus, les dés sont jetés, je l'aime depuis des siècles.

Charles : Qui est-ce ?

Fiona : Toi, Charlie. Ca a toujours été toi. Depuis notre première rencontre... il y a tant d'années. Je l'ai su dès le premier regard, à travers une pièce pleine à craquer. Non, c'était le jardin. C'est pas grave. On n'y peut rien. C'est la vie. Etre ami, c'est... bien aussi, c'est déjà pas mal.

Charles : Oh, Fiona... Fiona... Rien n'est facile, hein ?

Fiona : Non. N'y pensons plus, ce sont des bêtises.

  

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mercredi, 09 octobre 2013

Coups de feu sur Broadway - Woody Allen

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Film : Coups de feu sur Broadway / Bullets over Broadway (1994, durée 1h39)

Réalisateur : Woody Allen

David Shayne le dramaturge (John Cusack), Helen Sinclair comédienne (Dianne Wiest), Olive Neal (Jennifer Tilly), Cheech (Chazz Palminteri), Julian Marx (Jack Warden), Nick Valenti (Joe Viterelli), Rocco (Tony Sirico), Eden Brent (Tracey Ullman), Sheldon Fendler (Rob Reiner)


 

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Olive Neal : J'en ai marre, j'en ai plus que marre ! J'en ai marre, tu comprends ? Tu peux marcher sur les pieds de tes gorilles tant que tu veux mais moi j'en ai jusque là !

Nick Valenti : Qu'est-ce qu'il y a encore ?

Olive Neal : Je veux pas partager une loge et puis j'en ai plein le dos, tout le monde me bouscule et me piétine ! Y'a pas une pétasse qui sait danser ici alors.

Nick Valenti : C'est la meilleure troupe de New York.

Olive Neal : Mon cul !

Nick Valenti : Oh, ça va, la ferme !

Olive Neal : Mon cul ! Mon cul !

Nick Valenti : Olive, calme-toi, Olive, c'est notre anniversaire.

Olive Neal : Pas du tout, c'est pas notre anniversaire, tu deviens gâteux.

Nick Valenti : Ca fait six mois aujourd'hui.

Olive Neal : Et alors ?

Nick Valenti : Je m'en souviens comme si c'était hier, parce que c'est le matin où on a pété les jambes de Joey Benjamin.

Olive Neal : Six mois !! Six mois, six mois et je moisis toujours dans cette saloperie de trou à rats, moi.

Nick Valenti : Olive.

Olive Neal : Quoi ?

Nick Valenti : J't'ai apporté quelque chose.

Olive Neal : Qu'est-ce que c'est ?

Nick Valenti : Ouvre-le.

Olive Neal : Non, toi ouvre-le, tu vois pas que j'me change.

Nick Valenti : Bon, j'vais l'ouvrir. Tiens, regarde.

Olive Neal : Qu'est-ce que c'est ?

Nick Valenti : Des perles. Non mais de quoi ça a l'air ?

Olive Neal : Les perles, c'est blanc !

Nick Valenti : C'est des perles noires.

Olive Neal : Tu te fous de moi ? J'ai jamais entendu parler de perles noires !

Nick Valenti : T'en as jamais entendu parler, ça veut pas dire que ça existe pas.

Olive Neal : Dis donc, pour qui tu m'prends ? Pour une conne !? Des perles noires, tes perles noires, on les a probablement pêchées dans une huitre défectueuse.

Nick Valenti : Mais ces perles sont pas malades, Olive, parce que les perles noires c'est fait pour être noir. Allez ma poulette, sois pas comme ça. Tu sais bien que j'suis fou d'toi.

Olive Neal : Si t'es tellement fou de moi, Nicky, pourquoi tu m'fais pas sortir de cette troupe pouilleuse, hein ? J'suis venue à New York pour être actrice, j'ai des dons pour faire actrice.

Nick Valenti : Mais oui, ma belle, tu seras une grande actrice, une promesse est une promesse. Allez-allez, vas vite t'habiller, j'tamène à Harlem.

Olive Neal : Au Cotton Club !?

Nick Valenti : Oui, ma belle.

Olive Neal : D'accord ! 

 

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David Shayne : Non, mais j'te l'dis, ils lisent ma pièce et elle leur fait peur.

- C'est sans rapport, c'est sans rapport !

David Shayne : C'est pas sans rapport !

- Ce que je te faire remarquer, c'est qu'aucun véritable grand artiste n'a été reconnu comme tel de son vivant. Prends Van Gogh ou Edgar Allan Poe. Poe est mort de froid et dans la misère avec son chat enroulé sur ses pieds.

- Tu vois, David, ne désespère pas, on te produira peut-être à titre posthume.

- Tu sais, j'ai jamais eu une pièce de moi montée, et c'est vrai hein, et j'écris une pièce par an depuis maintenant vingt ans.

David Shayne : Oui, ça c'est parce que tu es un génie. Et la preuve, c'est que pour monsieur tout-le-monde comme pour les intellectuels, ton œuvre est totalement incohérente, donc tu es un génie.

- Nous avons tous nos heures de doute, tu sais. Tiens, je peins une toile par semaine, moi. J'y jette un seul coup d'oeil et je la lacère à coups de rasoir.

- C'est ce qu'il y a de mieux à faire dans ton cas.

Elise : Moi j'ai foi en tes pièces, David. J'ai toujours eu foi.

David Shayne : Elle a foi en mes pièces parce qu'elle m'aime.

Elise : Non, c'est aussi parce que t'es un génie.

David Shayne : Quand je pense qu'il y a dix ans, j'ai kidnappé cette femme, je l'ai arrachée à une belle existence bourgeoise à Pittsburgh et depuis, je lui fais mener une vie de chien.

- Elise, crois-moi, si c'est un type bien, cramponne-toi. Vous savez, l'erreur que nous faisons, nous les femmes, c'est de tomber amoureuse de l'artiste. Eh, vous écoutez les gars ? On tombe amoureuse de l'artiste, pas de l'homme.

- Je trouve pas que ce soit une erreur. On peut pas différencier. Disons qu'il y a le feu, une maison qui brûle, et que vous pouvez vous précipiter et sauver seulement une chose, soit l'unique exemplaire des œuvres de Shakespeare ou un quelconque être humain anonyme. Qu'est-ce que vous faites ?

David Shayne : On n'a pas le droit de priver le monde de ces chefs-d'oeuvre.

- C'est insensé, il faut partir du principe que la vie des gens est un objet inanimé.

- C'est pas un objet inanimé, c'est de l'art. L'art c'est la vie. L'art ça vit.

 

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David Shayne : Flender ! Flender, réveille-toi, c'est David Shayne. Il faut que je te parle. Je t'en prie, Flender. Flender !

Flender : Ha ha ha, regardez qui est là, la coqueluche de Broadway. "Moi, je n'écris pas des succès, mes pièces sont de l'art, expressément écrites pour ne pas être produites."

David Shayne : Oui, Elise est là ?

Flender : Non, elle est pas là.

David Shayne : Je crois que si.

Elise : Je te félicite de ton succès, David, j'ai toujours cru en tont talent.

David Shayne : Oui, eh bien tu avais tort. Il faut que je te pose une question.

Elise : Quoi ?

David Shayne : Tu aimais en moi l'artiste, ou l'homme ?

Elise : Les deux.

David Shayne : Même s'il devait s'avérer que je ne suis pas vraiment un artiste ?

Elise : Je pourrais aimer un homme qui n'est pas un vrai artiste, mais je pourrais pas aimer un artiste qui n'est pas un vrai homme.

Flender : eh mais-mais, c'est horrible tout ça, parce qu'elle est avec moi maintenant!

David Shayne : C'est ça que tu veux, être avec Flender ? Tu veux être avec Flender ?

Elise : Hey ! Flender est un très bon amant.

Rita, d'une fenêtre de l'immeuble en face : J'ai couché avec Flender. Il était tout juste passable.

Elise : C'est vrai ?

Flender : Rita, Rita, s'il te plaît, mais qu'est-ce que tu racontes ? C'était il y a des années, pendant ta période amours libres.

Elise : Je pense que c'est relatif. Avec moi, il est formidable.

Rita : Très intéressant. Tu parles pure mécanique ou quoi ?

Elise : Il a une technique prodigieuse.

Flender : Prodigieuse.

David Shayne : Là, tu confonds sexe et amour !

Rita : Non, pour moi, l'amour va très profond. Le sexe ne va qu'à quelques centimètres.

Pfendler : Vous, vous êtes tous à côté de la plaque. Vous negligez le fait que je donne du plaisir plusieurs fois par jour !

Rita : Allons, Flender, qu'est-ce que la quantité a à voir dans tout ça ?

Flender : La quantité, la quantité conditionne la qualité ?

David Shayne : D'après qui ?

Flender : Karl Marx !

Rita : Ah, alors, si on se met à parler économie.

Flender : Le sexe c'est "économie".

David Shayne : Foutaises. Elise, viens, descends, je veux te parler. Elise, je t'aime, je veux te voir descends.

Elise : D'accord.

Flender : Quoi ? Qu'est-ce que ça veut dire "d'accord" ? Qu'est-ce que je deviens, moi ?

Elise : T'es génial, Flender, mais c'est inutile. Je ne guérirai jamais de David. Tu as bien dû te rendre compte qu'à chaque fois que j'ai un orgasme, je crie "David ! David !"

Flender : J'avais compris que tu disais "va vite ! va vite !"

Rita : Flender, fiche-leur la paix, voyons. Tu ne vois pas qu'ils s'aiment tous les deux.

David Shayne : C'en est fini de tout ça. Fini de vivre dans des mansardes, de manger du fromage et de boire de la vinasse en discourant sur l'art dans des cafés, c'est fini. Je t'aime. Je veux qu'on se marie, on va retourner à Pittsburgh...

Elise : Mais tu es une vedette. Ta pièce est un succès.

David Shayne : ... j'enseignerai, on aura des gosses. 

Elise : Pourquoi est-ce que soudain tu as changé ?

David Shayne : Parce que j'ai bien trop perdu de temps, parce que je t'aime

Elise : Mais tu es un artiste.

David Shayne : Non, pas du tout, pas du tout. Je t'expliquerai ça quand on sera dans le train pour Pittsburgh. Il y a deux choses dont je suis bien certain : primo je t'aime, et secondo je suis pas un artiste. Ca y est, je l'ai dit, je me sens libre. J'sui pas un artiste... Veux-tu m'épouser ?

Elise : Oui.

 

mardi, 08 octobre 2013

Les frères Grimm

 

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Film : Les frères Grimm (2005, durée 1h59)

Réalisateur : Terry Gilliam

Wilhelm Grimm (Matt Damon), Jacob Grimm (Heath Ledger), le général Delatombe (Jonathan Pryce), Angelika (Lena Headey), Cavaldi (Peter Stormare), Dax (Bruce MacEwen), Letorc (Julian Bleach), la reine au miroir (Monica Belluci), le Petit Chaperon rouge (Alena Jakabova), le garçon d'écurie (Harry Gilliam), le maire (Roger Ashton-Griffiths), Jacob enfant (Jeremy Robson)

 

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Wilhelm Grimm : Angelika, il y avait une force occulte dans la forêt, enfin, dans la tour ?

Angelika : Mon père nous y emmenait souvent.

Wilhelm Grimm : Où est-il maintenant ?

Angelika : Il est mort.

Wilhelm Grimm : Oh !

Angelika : L'hiver dernier. On dit que les loups l'ont emporté.

Wilhelm Grimm : Les loups !?

Jacob Grimm : Si vous refusez de nous guider, nous donnerez-vous une carte au moins ?

Angelika : Une carte ne servirait à rien.

Jacob Grimm : Parlez pour vous, mademoiselle Graus. Parce que nous, on sait lire.

Wilhelm Grimm : Allez viens, Jacob.

Angelika : Vous croyez tout savoir !? J'ai été à la ville ! Mon père a réussi à économiser afin que je puisse avoir une bonne éducation !

Wilhelm Grimm : Ah oui, oh si tu veux mon avis, c'était de l'argent gaspillé.

Angelika : Vous avez raison ! Après sa mort, mes sœurs sont restées seules, les premières à avoir été enlevées.

Wilhelm Grimm : Oh, c'est pour ça qu'on vous dit maudites.

Angelika : Veuillez me dire, ô célèbres frères Grimm, comment vous allez réussir à nous sauver ? Je crois que je vais plutôt chercher toute seule.

 

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Le général Delatombe : Je vous salue, car cette brillantissime présence illumine la forêt allemande, havre de... d'ignorance et de superstition.

 

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Cavaldi : Oooh, oooh, mon général, oooh, oooh. Guten tag ! Bongiorno ! Bonjour, voilà ! Voilà, bonjour à tous ! Général, vos soldats, euh, euh, finito. Ils sont morts, tous. C'est par chance que j'ai survécu. Regardez, regardez ! Là, vous voyez, cette... cette égratignure ? Toute tou-tou-tou-toute petite é-gra-ti-gnure ? Una, ah, uh... una, uh... uuuuuh....

Le général Delatombe : Nous commencerons par la bisque de homard.

 

mardi, 10 septembre 2013

La fièvre au corps - William Hurt, Kathleen Turner

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Film : La fièvre au corps / Body Heat (1981, durée 1h55)

Réalisateur : Lawrence Kasdan

Ned Racine avocat en Floride (William Hurt), Matty Walker femme mariée (Kathleen Turner), monsieur Walker le riche mari (Richard Crenna) 

 

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Ned : Vous pouvez rester avec moi si vous voulez, à condition que vous ne me parliez pas de la chaleur.

Matty : Je suis une femme mariée.

Ned : Ca veut dire quoi ?

Matty : Ca veut dire que je ne cherche pas de compagnie.

Ned : Vous auriez dû dire "Je suis une femme mariée et heureuse".

Matty : Il n'y a que moi que ça regarde.

Ned : Quoi ?

Matty : Si je suis heureuse ou non.

Ned : Vous êtes vraiment heureuse ?

Matty : Vous, vous êtes un peu lourd. C'est un défaut qui me plaît.

Ned : Qu'est-ce qui vous plaît encore ? La paresse ? La laideur, la luxure ? J'ai tous les défauts.

Matty : Vous n'êtes pas paresseux. Dites-moi, ce genre de baratin, ça marche avec combien de femmes ?

Ned : Uniquement avec celles qui n'ont pas beaucoup vécu.

Matty : Ca me rassure. Je me demandais si j'étais encore dans le coup.

Ned : Vous voulez que je vous offre un verre ?

Matty : Je vous l'ai déjà dit, j'ai un mari.

Ned : Je lui en offrirai un à lui aussi.

Matty : Il n'est pas en ville.

Ned : Vous avez un mari idéal. Nous allons boire à sa santé.

Matty : Il ne vient que pour le week-end.

Ned : Alors là, il commence à me plaire de plus en plus. Il faut vite prendre votre décision parce que dans une demi-heure, je vais m'énerver, je vais me tirer.

Matty : Vous voulez m'offrir quelque chose ?

Ned : Oui.

Matty : Alors je veux une glace.

Ned : A quoi ?

Matty : Cerise.

Ned : (au glacier) Cerise, mettez-en deux... Vous n'êtes pas de Miranda Beach. Je vous aurais remarquée.

Matty : Cette ville est si petite que ça ?

Ned : Oh... Pine Heaven ? Vous devez habiter Pine Heaven. Au bord de la plage. Vous avez une villa.

Matty : A quoi voyez-vous cela ?

Ned : Vous avez le style Pine Heaven.

Matty : Le style Pine Heaven, c'est quoi ?

Ned : Petite fille gâtée.

Matty : Je suis gâtée, c'est vrai Je suis gâtée. Et pas vous ?

Ned : Moi ? Je rêve d'être gâté. Je rêve d'une femme qui s'occuperait de moi, une femme qui me masserait mes muscles fatigués, qui me ferait mon lit.

Matty : Alors mariez-vous.

Ned : Je parlais juste pour ce soir.

 

Matty en tache son chemisier avec sa glace.

 

Matty : Oh ! Benh bravo Matty.

Ned : Matty ? J'adore. C'est juste sur votre cœur.

Matty : Ca me rafraîchit. Avec la chaleur qu'il fait.

Ned : Je vous ai interdit de parler de la chaleur.

Matty : Vous voulez bien m'apporter une serviette en papier ? Trempez-la dans l'eau fraîche.

Ned : Tout de suite. Je vais même vous enlever la tâche.

Matty : Vous ne voulez pas la lécher ?

 

Il part aux latrines. A son retour, elle n'est plus là.

 

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Matty : Mais qui je vois ? Ca alors, c'est une coïncidence.

Ned : Je vous connais ?

Matty : L'homme qui interdit que l'on parle de la chaleur. C'est dommage, je vous aurais parlé de mes mobiles.

Ned : Vos mobiles ?

Matty : Chez moi, j'ai des mobiles musicaux. Dès qu'ils se mettent à tinter, je sors en espérant un peu d'air frais, c'est ce qu'ils veulent dire d'habitude. Mais pas cette année. Cette année, l'air est si lourd.

Ned : Comme quelqu'un que je connais ?

Ned, au barman : Un bourbon quelconque avec de la glace.

Ned : Vous en voulez un autre ?

Matty : Oui. Que faites-vous à Pine Heaven ?

Ned : Je suis pas un plouc, je suis allé jusqu'à Miami une fois.

Matty : C'est curieux comme certains hommes, dès qu'ils sentent une proie, la traquent comme des chiens.

Ned : J'en suis pas à ce point-là.

Matty : Comment vous vous appelez ?

Ned : Ned Racine.

Matty : Matty Walker.

Ned : Oh, ça va ?

Matty : Oui, très bien. Ma température normale est entre 38 et 39. Ce n'est pas grave, c'est quelque chose dans le moteur.

Ned : Vous avez peut-être besoin d'une révision ?

Matty : Ne me dites pas que vous avez l'outil qu'il faut.

Ned : Je ne parle pas comme ça.

Matty : Comment m'avez-vous trouvée ?

Ned : Il n'y a qu'un bar à Pine Heaven.

Matty : Vous n'auriez pas dû venir. Vous repartirez déçu.

Ned, voyant une brochette d'hommes qui le regardent éberlués : Qu'est-ce que j'ai fait ?

Matty : Ils ont tous voulu s'asseoir à côté de moi. Vous êtes le premier que j'ai laissé faire.

Ned : Vous venez si souvent que ça ?

Matty : Beaucoup d'hommes sont des enfants.

Ned : Vous devriez rester boire chez vous.

Matty : Trop triste.

Ned : Vous ne devriez pas vous habiller comme ça.

Matty : J'ai une blouse et une jupe, je ne vois pas ce que vous voulez dire.

Ned : Alors vous devriez changer de corps.

Matty : Il y a des moments, je ne sais pas. J'en ai tellement marre de tout que je finis par m'en foutre. Est-ce que vous me comprenez, Ned ?

Ned : Je sais qu'il y a des moments où il y a tellement de merde qui me tombe dessus qu'il faudrait que je porte un chapeau.

Matty : Oui, vous me comprenez. Il va falloir que je vous laisse, je dois rentrer.

Ned : Je vous ramène.

Matty : Non, j'ai une voiture.

Ned : Alors je vous suis. Je veux voir les mobiles.

Matty : Vous voulez voir les mobiles ?

Ned : Je veux entendre leur musique.

Matty : C'est tout. Je vous laisse venir mais c'est tout.

Ned : J'ai horreur des complications.

Matty : Je viens souvent dans ce bar. Il peut m'arriver de passer y prendre un verre avec mon mari. Ca ne vous gêne pas de sortir avant moi, m'attendre dans votre voiture ? Je sais que ça semble idiot.

Ned : Qui croyez-vous tromper avec cette comédie ? Ils ont bien vu que vous me draguiez.

 

Elle le gifle.

 

Matty : Fichez-moi la paix maintenant.

 

Elle s'assied à une table seule. Il part.

 

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Ned : C'est aussi bien que chez moi... Pas de bonne ?

Matty : Elle rentre chez elle le soir.

Ned : Vous n'avez pas peur de rester seule ?

Matty : Non.

Ned : Alors c'était vrai, les mobiles. Qu'est-ce que c'est ?

Matty : Une tonnelle.

Ned : Non, non, là-bas.

Matty : La remise à bateau.

Ned : Qu'est-ce qu'il y a dedans ?

Matty : Un bateau... C'est le foutoire là-dedans, il y a, il y a juste une vieille barque, des rames, des chaises longues, des trucs comme ça... Vous devriez vous en aller maintenant.

Ned : Je viens juste d'arriver.

Matty : Vous avez vu les mobiles alors allez-vous en... Je suis vraiment désolée, je n'aurais pas dû vous laisser venir.

Ned : Vous n'êtes pas aussi forte que vous voulez le faire croire.

Matty : Non, je suis faible.

 

Elle l'embrasse à peine, ferme la porte et le laisse dehors. Il marche jusqu'à sa voiture puis revient. Il essaie d'ouvrir la porte d'entrée, elle est fermée à clé. Il contourne la maison, il la voit debout qui le regarde fixement depuis l'intérieur. Il casse une baie vitrée et il entre. 

 

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