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vendredi, 24 janvier 2014

Elisa - Paradis, Courau, Depardieu

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Film : Elisa (1995, durée 1h55)

Réalisateur : Jean Becker

Marie (Vanessa Paradis), Solange (Clotilde Courau), Ahmed (Sekkou Sall)

Jacques Desmoulins le père, alias "Leibovich" (Gérard Depardieu), Elisa Desmoulin la mère (Florence Thomassin), la grand-mère (Reine Bartève), le grand-père (André Julien)
 
Samuel (Michel Bouquet), le fumeur de Gitanes (Philippe Léotard), Manina (Catherine Rouvel), Samuel (Werner Schreyer), le fils du pharmacien (Melvil Poupaud), Kevin (Olivier Saladin), le passager du taxi (José Garcia)
 
 
 

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Marie en voix off : Allez, un œil sur mon cul et l'autre sur le compteur. Qu'est-ce qu'il espère ? Il verse des arrhes alors il se sent des droits ? Je suis sure que c'est la même chose quand il achète à diner. Ils doivent compter dans leur tête. Elle va me coûter huit cent balles de restau et cent cinquante pour le ciné. Même s'ils le disent pas vraiment parce qu'ils sont trop lâches, au fond, ils pensent que pour neuf cent cinquante balles, ils auraient plus vite fait de se payer une pute.

Le passager du taxi : Dites-moi, vous avez un numéro où je peux vous joindre ?

Marie : Euh, oui. Ah oui, j'dois avoir ça, mais... oh ! ce matin, j'ai complètement oublié, j'suis partie tellement vite, j'suis partie sans argent ! Vous pouvez pas me dépanner ? Ca vous dérange pas, cinq cent francs ?

Ahmed en voix off : Elle aurait vendu n'importe quoi à n'importe qui. Même à moi, elle m'aurait fait bouffer du porc.

 

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Marie : Alors, c'est quoi aujourd'hui ?

Samuel : Il y a un point intéressant formé par Pluton / lune noire. Pluton, ça symbolise les formes inconscientes, tandis que la lune noire représente la part d'ombre. Fais attention, ce sont des livres anciens.

Un habitué de la librairie : Livres anciens, des vieux bouquins, oui !

Samuel : Pluton, au fond du ciel, t'incite à percer le secret de tes origines, à dépasser le sacrifie qui t'a privée d'un foyer chaleureux.

Solange : Hé, sur le cœur, ils disent quoi pour moi ?

Marie : Ils disent que t'as pas intérêt à coucher avec n'importe qui, voilà. 

Samuel : C'est en explorant cette douleur, ce manque, que tu trouveras les armes pour te projeter dans l'existence et rencontrer la vérité.

Une cliente qui vient d'entrer : Vous avez Elle, mademoiselle ?

Marie : Oh, vous avez déjà vu une libraire ras-la-touffe ?

Samuel : Arrête, tu veux. Sur le présentoir. Qu'est-ce que tu as aujourd'hui ? Ca va pas, tu te sens mal ? Tu veux qu'on parle ?

Marie : Je t'en... Tu veux ma photo ?

Marie en voix off : Quand j'suis pas gentille avec lui, j'm'en veux., mais c'que j'm'en veux. C'est toujours ceux qu't'aimes le plus qui prennent. Forcément, c'est les seuls qui s'intéressent à toi.

 

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- Ils forment un beau couple.

- Sa robe est superbe. 

- Oui, enfin, quand on n'a pas de poitrine, on met pas un décolleté.

- Une orangeade, s'il vous plaît.

Une femme : Tu resteras toujours mon plus beau souvenir, chéri.

Son amant : Je peux te le dire maintenant, j'étais puceau.

La femme : Ha-ha-ha, j'avais remarqué, figure-toi.

Marie : Oh-la-la, j'en ai marre de danser, moi.

Solange : Pas moi.

Marie : Oui, benh, on finit celle-là, et après c'est tout. 

Solange : Hé, c'est une rolex ?

Un garçon : Oui.

Solange : Elle est en or ?

Le  garçon : Oui. Le mécanisme aussi.

Solange : Attends, je rêve. Même le dedans, c'est de l'or ? Alors là, ça me troue le cul.

Le  garçon : Euh, dis, t'as pas un téléphone ?

Solange : Euh, attends. Tu peux essayer de me joindre à colline des Gobelins, oui, chez Samuel, le libraire. Tu sais, c'est à côté de euh... enfin, faudrait demander à Marie, dès fois qu'elle ait des choses contre.

Une fille : On ne s'est pas présentés. Tu t'appelles comment ?

Solange : Solange.

La fille : Aaaah, Solange. Tu es parentée avec la mariée ?

Solange : Ouais. Enfin, euh... Ouais.

La fille : Tu es donc ma cousiiiine.

Solange : Ouais ! J'suis ta cousiiiine !

Le  garçon : Si tu es sa cousine, tu es ma cousine aussi.

Solange : Attendez là, vous m'embrouillez.

La fille : Allez viens, je vais te présenter à la famille, ça leur fera sûrement plaisir.

Le garçon : Arrête. Laisse-la tranquille. Laisse tomber.

La fille : Décidément, t'es comme mon père. Tu peux coucher qu'avec des boniches.

Marie : Pardon ? C'est qui ton père ?

Marie, sur l'estrade au micro : Bonjour. Excusez-moi, j'aimerais savoir qui est le père de cette charmante demoiselle, oui la... la jolie blonde là-bas qui est au buffet.

Un homme : Oui-oui, c'est moi.

Applaudissements.

Marie : C'est vous ?

L'homme : Oui. 

Marie : Bien, il paraît que vous pouvez coucher qu'avec des boniches. C'est vrai, ça ? Enfin, d'après votre fille. Heureusement que votre femme se rattrape, elle se tape tous les puceaux de la famille. Y'en a combien qui y sont passés, ici ? Allez, levez la main. T'as une jolie robe, la mariée. Eh benh l'autre, là, avec sa moustiquaire, elle trouve que t'as pas assez de seins pour mettre un décolleté. Et toi, le marié ? C'est parce que j'étais pas assez bien pour toi, c'est pour ça que tu m'as laissé tomber ? J'étais pas de ton milieu, j'é... j'étais pas assez riche... alors t'as fait mumuse avec moi et puis tu m'as jetée comme un vieux kleenex.

Un homme : Maintenant ça suffit, descendez.

Ahmed : Toi, tu la touches, je t'éclate.

Un homme : Qui c'est, cette fille ?

Solange : Bon benh, salut.

Le garçon : Salut.

Ahmed : Allez, beaucoup de bonheur et bonne bourre.

Solange : Oh, t'es con ou quoi ? Hé, tu m'avais jamais dit que tu t'étais tapée le marié ?

Marie : Quoi ? Mais j'le connais même pas.

Solange : Mais pourquoi t'as fait ça ?

Marie : Pour les faire chier. Y'a pas de raison, c'est toujours les mêmes qui sont heureux.

  

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Marie : Benh tu pourrais ouvrir, ce serait plus co-mmo-de.

La grand-mère : Oh, comme t'es grande !

Marie : Forcément, dix ans, ça laisse le temps de grandir.

La grand-mère : Bonjour... Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, comme t'as changé ! Et tu viens pour quoi ?

Le grand-père : Mais qui c'est qui est là ?

Marie : C'est le père Noël !

La grand-mère : C'est Marie ! Elle vient nous embrasser.

Marie : Arrache le papier, ça va prendre trois heures.

Ahmed : Hé m'sieur, j'peux changer de chaîne ?

Le grand-père : Laisse ça, c'est très bien.

Ahmed : Mais c'est en allemand, j'comprends rien, moi.

Marie : Kkhhh, et on va peut-être baisser pour s'entendre ?

Le grand-père : Du Distel, tu t'es souvenue ?

Marie : Oui, j'me souviens.

Marie : T'as vu, j't'ai pris des biscuits dans une grosse boîte en fer, celle que t'aimes avec les-beaux-paysages-suisses !

La grand-mère : Oh, t'es gentille ! J'la mets avec les autres. Comme ça, c'est comme s'ils jouaient.

Le grand-père, lisant les inscriptions sur la boîte: Ah, de mon temps c'était "Morlin, exploitant, négociant" et puis maintenant c'est "Morlin et fils".

Solange: Je savais pas que Marie elle avait des grands-parents. J'croyais qu'elle avait plus du tout de famille, moi.

Marie : Donne, j'irai plus vite que toi, t'as les pouces tout tordus.

Le grand-père : Oui, ça c'est en 64, c'est les fondations. Puis ça, c'est le gros œuvre, voilà. A cette époque-là, ils savaient y faire, hein, c'était des vrais ouvriers.

Marie en voix off : Il y a des vieux, ils ont toujours été vieux même quand ils étaient jeunes. Je l'jure, j'serai jamais vieille. Regarde-la, ça range dans un ordre, puis ça remet dans un autre. Elle rétrécit, elle se ratatine. Elle est comme son gâteau, toute sèche à l'intérieur. Et lui, petit, mesquin, avec la peur de manquer. Il a le cœur comme ses doigts de pied, ça rebique comme des griffes.

Flash back.

Le grand-père : On te voit que quand t'en as besoin. Quand personne veut plus de toi.

La grand-mère : Et puis cette gamine, d'où qu'elle sort ? Tu débarques avec elle, on la connaît même pas ! D'où qu'elle vient ?

Marie en voix off : Pauvre conne, moi j'sais d'où j'viens.

La grand-mère : Tu sais, à notre âge, un enfant, ça va nous fatiguer très vite. 

Marie en voix off : Gna, gna, gna. De toute façon, j'aurais jamais pu vivre dans ta boîte à chaussures. Y'a que les canaris qu'on enterre là-dedans. C'est moche ! C'est tout petit comme vous, c'est pas plus grand que votre caveau de Maison-Alfort. Et puis ça sent la boule à mites.

Le grand-père : Je trime toute une vie. Avec maman, on croit que c'est fini, qu'on va être pénards, eh benh non. Faut remettre ça. Et en plus avec un mouflet qu'a même pas de père !!

La mère : C'est trop sombre ici, c'est pour ça qu'elle a peur.

Marie en voix off : Forcément, c'est l'hiver polaire. C'est l'hiver des vieux. Ca dure trente ans.

La mère : Faut ouvrir.

La grand-mère : Non-non-non-non ! Ton père, il fait la sieste au salon, on n'ouvre qu'en fin d'après-midi.

Le grand-père : Ouais ! A mon âge, j'supporte plus les courants d'air, alors tu vas pas commencer à nous emmerder !!

Au présent.

Marie : Ca pue ici, faut ouvrir !

Le grand-père : Non-non-non, attention aux courants d'air.

Marie : Pépé, il faut prendre l'air.

La grand-mère : Hé, ferme-lui la fenêtre ! Il va attraper la mort. Tu sais, il va même pas jusqu'au lac l'après-midi. Il aime mieux faire sa sieste.

Marie : Ouais, il a raison de s'acharner. Il veut durer comme les petits lapins avec leurs petites piles duracell ? Faut pas se faire péter le cœur à votre âge ! Faut les regarder, les coin-coins ! Faut leur donner du pain !!

La grand-mère : Qu'est-ce que tu as ? Qu'est-ce que tu as encore, t'étais si gentille ?

Le grand-père : On t'ouvrira plus.

Marie : Et pourquoi tu la gardes, la bouteille ? Pour la boire avec ma mère !?

La gran-mère : T'es méchante !

Marie : Et pis toi, arrête de chouiner !! Qu'est-ce que t'as fait pour elle, hein !? Qu'est-ce que t'as fait pour elle !?

La grand-mère : Qu'est-ce que tu veux ? Mais qu'est-ce que tu veux !? Qu'est-ce que tu veux ?

Marie : Pourquoi tu l'as pas prise, ma mère !? Pourquoi vous l'avez pas prise !!? On était dehors !! On était dehors !!!

 

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Marie : Salut Kevin.

Kevin : Oh non, hé, pas encore vous.

Solange : Hé, salut Kevin, on te dérange pas ?

Kevin : Si !

Ahmed : Salut Kevin.

Kevin : Oh non, ils vont encore me piller mon frigidaire ! Marie, j'te préviens, s'il bâfre comme un cannibal, c'est toi qui fais les courses.

Marie : Tiens, j'ai spécialement tiré ça à la maison d'Angleterre.

Kevin : Non mais hé, j'veux pas d'ennui avec les flics, moi ! [...] Non, hé, j'te préviens, c'est la dernière fois que tu fous les pieds ici, t'as compris ?

Marie : Ooh, arrête de râler ! T'es angoissé, la preuve, t'as du monde chez toi, ça te fait chier, t'as personne, tu déprimes. Me trompe-je ? Ahmed, réponds au téléphone !!

Kevin : Ah non h, pas lui !

Ahmed : *ù%§¤£µé"'_çè('-($$£^^$**§§ù !

Kevin : Prends pas ton accent beurre et note correctement les messages, s'il te plait !

 

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L'assistante sociale : On peut pas fumer ici.

Marie : Tu vois, on peut très bien.

L'assistante sociale : Où est-ce que tu étais ces six derniers mois ? Comment tu vis ? Tu sais que la D--- a fait une demande officielle de recherche aux Mineurs ? Tu as terrorisé tes grands-parents. C'est sérieux. Ils ont porté plainte.

Marie : Bon t'as fini ? Tas fait ton devoir ? C'est vrai que j'suis une fille de pute ? C'est vrai que... mon père est un maquereau ? Benh tu réponds ?

L'assistante sociale : Tu sais que je suis tenue au secret professionnel. Certaines informations sont confidentielles. Tu dois comprendre que ton père...

Marie : Mais tu l'fais mal, ton boulot, ma vieille ! C'qui faut, c'est mentir. Et mentir correctement. Quand c'est moche, la vérité, faut l'embellir, faut... l'enfermer dans une cage à beauté. C'est pas de me raconter des bobards. J'te demande de m'faire rêver. Après tout, il était présentable mon père, il était pianiste. Et puis, mes grands-parents le détestaient alors, pour un peu, j'l'aurais aimé. Attends, tu veux que j'te mette à l'aise ? Dans six mois, j'ai dix-huit ans, la vérité, j'la saurai de toute façon. Mais c'est pas vrai ! Y'a que des ratés ici ! Toi, par exemple. J'suis sure que t'as pas de gosses. Ta vie sentimentale elle est nulle. Bon, rassure-toi, comme tout le monde. Mais... t'as peur de vieillir. T'as un faux chanel. Tu te voyais chirurgien et t'es psycho-machin. J'continue ? Bilan de tout ça, t'es payée pour donner des... ? Conseils. Je rêve ! L'image du père... les zones d'ombre de l'enfance, et patati et patata ! Au moins, dis la vérité ! Moi, tu sais, tout me va.

Elle lui tend le dossier.

L'assistante sociale : J'suis à côté. Si tu as besoin d'moi.

Marie lit : Marie Desmoulins... Desmoulins Jacques né le 22 février... Desmoulins Elisa... Secret des origines... Domicile du père : introuvabe... Mère décédée... Incompatibilité avec les grands-parents... Circonstances de son admission : admis suite au suicide de sa mère Elisa Desmoulins, épouse de Jacques Desmoulins, condamné par défaut de présence au tribunal, le 3 avril 1976 à trois ans fermes pour... proxénétisme.

 

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Jacques Desmoulins : Laaaah, j'aime pas les chiens. Ils savent rien de moi et pourtant ils me détestent. C'est la seule relation stable que j'ai dans la vie. Ca, au moins, c'est du durable.

Le barman : Oh écoute, commence pas, Lebo, hein ?

Jacques Desmoulins : Allez, donne-moi un verre, donne-moi un verre. D'abord, je bois. Et après... après, je parle. Comment il va mon pote ? Tout ce que je déteste. Jeune. Il est con, mais con ! A boire !

Le barman : Eh benh justement,... paie ta tournée, rentre chez toi parce que j'pense bien que t'es fait, tu vois ? Allez ooh-ooh-oooh !

Jacques Desmoulins : Quoi !?

Le barman : Donne-moi ça là !

Jacques Desmoulins : Quaaaah !

Le barman : C'est une mouette, ce gars ! Il te pique tout ce que t'as !

Jacques Desmoulins : Aaah !?

Le barman : Même quand t'as rien !

Jacques Desmoulins : Aaah...

Le barman : Remarque, il sait y faire avec les femmes, lui, hein.

Un homme : C'est pas comme toi, vermine.

Jacques Desmoulins : Oh benh t'as raison. J'ai les grelots qui se sont jamais agités plus de cinq minutes. On m'a jamais donné de plaisir. Mais j'ai une excuse, j'en ai jamais pris. Allez ! Donne m'en un autre, là !

Le barman : Oh écoute, tu devrais aller dormir, hein.

Jacques Desmoulins : Hé hop, attention, hop, la bébête ! Pour jouer les désespérés, faut du talent. Etre alcolo, c'est... c'est une discipline, p'tit gars. Ca supporte pas la médiocrité. Faut de l'endurance. Faut... faut y croire. Tu prends deux verres et puis t'entends La Pastorale. Tu tutoies les anges. Tu voyages dans le sublime. Tu te grises au désespoir et puis tu rentres chez papa et maman qui t'ont laissé un plat dans le four et la lumière allumée parce que t'as peur dans le noir. Et dans le fond, t'es généreux. Heureusement qu'elle t'a, ta pauvre mère ! Elle se barbouille à l'anti-rides, la brave femme. Elle a tellement peur de vieillir que son mouflet, c'est son bain de jouvence. Avant, elle changeait tes couches pleines de merde et maintenant elle ramasse ton vomi mais elle a toujours vingt ans. Tiens, je vais te dire, peut-être même que si je pouvais encore... j'aurais le gourdin pour elle.

 

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Marie : Eh benh, le temps s'est arrêté pour vous. Y'a rien de plus moderne dans votre musée ?

Jacques Desmoulins : J'aime pas les changements.

Marie : Y'a pas de couverts ?

Jacques Desmoulins : Non, y'a pas de couverts. 

Marie : Ah, je vois. On mange avec ses doigts, c'est l'homme nature ? C'est dégueulasse ici, c'est une vraie poubelle. Et vous lavez, quand même ?

Jacques Desmoulins : Benh, quand il pleut, oui. Tiens regarde, j'vais te montrer un truc. C'est con, une moule. Tu vois, tu les chauffes un peu, et hop, elle s'ouvre. Les plus connes, c'est les plus jeunes. C'est elles qui s'offrent en premier.

Marie : Pourquoi vous me dites ça ?

Jacques Desmoulins : Moi... ? Pour rien.

Marie : Et c'est vous qui peignez ces croûtes là ?

Jacques Desmoulins : Oui. J'aime bien les naufrages. Tu crois qu'ils vont s'en tirer ? 

Marie : Non.

Jacques Desmoulins : Ah. Alors, à la baille... C'est quoi ton vrai nom ?  

Marie : J... j'vous l'ai dit.

Jacques Desmoulins : Pas celui-là. Ton vrai nom, c'est quoi ?

 

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lundi, 04 novembre 2013

Angélique et le roy - épisode III

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Film : Angélique et le roy - IIIe épisode (1965, durée 1h45)

Réalisateur : Bernard Borderie

Musique : Michel Magne

D'après le roman de Anne et Serge Golon

Angélique (Michèle Mercier), Louis XIV (Jacques Toja), Bachtiary Bey (Sami Frey), Desgrez (Jean Rochefort), le prince Racoczi (Fred Williams), Philippe de Plessis-Bellières (Claude Giraud), Joffrey de Peyrac (Robert Hossein), madame de Montespan (Estella Blain), Molinès (Jacques Hilling), l'apothicaire (Jean Lefebvre), Bontemps (Michel Galabru)Thérèse (Ann Smyrner)

 

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Racoczi : Je meurs, sire.

Louis XIV : Vous déraisonnez. La fièvre en est la cause.

Racoczi : Non, sire. Ma vie me quitte le corps. Mais ma raison est là. Le roi aime ma femme.

Louis XIV : Que dites-vous ?

Racoczi : Je dis... que le roi de France... veut me prendre le seul bien que je ne puisse céder... ma femme. Ah, sire, j'aime aussi Angélique. Et comme d'autre part, je chéris mon roi plus que ma propre vie,... l'existence en était devenue... par trop lourde à porter.

Louis XIV : Mon ami.

Racoczi : Que votre majesté me pardonne... cette brutale franchise... que ne peut excuser que ma situation...

 

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Angélique, à son fils : Monsieur, les hommes de notre famille n'ont jamais eu peur. Et je compte sur vous pour ne pas déroger à la tradition !

- Madame, pourquoi êtes-vous si dure avec ce garçon.

Angélique : Moline, dans le siècle où nous sommes ne survivent que les forts. En conséquence, vous comprendrez que j'aime trop mes fils pour les ménager.

 

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Desgrez : Madame, je vous retrouve telle qu'en vous-même vous fûtes depuis toujours.

Angélique : Desgrez, mon ami, seriez-vous devenu homme de cour ?

Desgrez : Pas seulement ! Monsieur de la Rénie et moi-même sommes en train d'éclairer Paris. Une lanterne à chaque carrefour, notre belle capitale devient la ville lumière.

Angélique : Quel bon vent vous amène ?

Desgrez : Le roi.

Angélique : Que me veut-il ?

Desgrez : Vous.

Angélique : Plaisanterie.

Desgrez : Vérité. Votre deuil ayant pris fin, le roi a formé le souhait que vous gagniez la cour.

Angélique : Je refuse.

Desgrez : Aaah, la chose est délicate, madame, car les désirs du roi s'entendent comme des ordres.

Angélique : Je n'irai pas. Desgrez, je ne veux pas revoir le roi. Deux fois il m'a pris mon bonheur. D'abord Joffrey parce qu'il était trop puissant, et puis Philippe.

Desgrez : Monsieur de Plessis-Bellières, ce n'était pas le roi. C'était la guerre.

Angélique : Il n'a pas été tué à la guerre. Il s'est fait tuer exprès à la guerre. Et vous qui savez tout le savez parfaitement

Desgrez : Dans ce cas... Le roi voulait vous confier une mission diplomatique.

Angélique : Une mission ?

Desgrez : De la plus haute importance. Enfin, il la confiera à une autre. Vous resterez dans vos terres, vos fils ne connaîtront ni éloges ni honneurs. De par leur naissance, ils auraient pu avoir des régiments. Au lieu de cela, ils seront gentilshommes de campagne, des ces hobereaux qui portent bien l'épée et aussi les sabots.

Angélique : Quelle est la nature de cette mission ?

Desgrez : Oh, énorme. Economique, politique, stratégique et militaire. C'était pour vous l'occasion unique de gravir aisément les échelons supérieurs de la gloire.

Angélique : Vous moquez.

Desgrez : non, non. Le coup d'éclat que je vous apporte ferait pâlir le nom de madame de Montespan, favorite du roi.

Angélique : Bon. Alors expliquez-moi.

Desgrez : Ah, je ne puis, je ne suis que le messager.

Angélique : Vous savez ce que vous êtes, Desgrez ? Un corrupteur !

Desgrez : Ho-ho-ho, si peu ! Heu-heu-heu-heu !

Angélique : Hé bien soit, j'irai à la cour, je subirai le roi... à moins que ce ne soit lui qui me subisse.

 

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Madame de Montespan : Louis !?

Louis XIV : Madame.

Madame de Montespan : Que se passe-t-il ?

Louis XIV : Le travail, madame, toujours le travail. Dormez, mon amie.

Madame de Montespan : Et vous, sire, ne dormirez-vous point ?

Louis XIV : Les affaires du royaume passent avant mon sommeil, madame.

 

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Angélique : Sire, je...

Louis XIV : Relevez-vous. Vous manquiez à la cour. Et vous manquiez au roi. Savez-vous, madame, que le temps n'a rien changé, bien au contraire, à l'inclination profonde que j'éprouve pour votre personne ?

Angélique : Que votre majesté me pardonne, mais monsieur Desgrez m'avait entretenue d'une mission.

Louis XIV : Je vois que vos humeurs hardies, elles aussi, sont inchangées.

Angélique : Si mon caractère déplaît à votre majesté, je puis ne pas le montrer.

Louis XIV : Il ne me déplaît pas. Il m'amuse. Il m'enchante. Mais il me blesse aussi parfois. Le royaume de Perse. Les Russes ont offert à la Perse une alliance. Si elle était conclue, tous les états chrétiens d'Europe seraient en péril. Il est donc essentiel que les Perses soient nos alliés, et non ceux des Moscovites.

Angélique : Dieu du ciel, sire, que puis-je donc faire là-dedans ?

Louis XIV : Vous pouvez faire signer le traité d'alliance entre la France et la Perse.

Angélique : Dois-je comprendre que votre majesté veut que j'aille chez les Perses ?

Louis XIV : Oh non, mais son excellence Bachtiar Iqbay, embassadeur du chah, est actuellement à Paris.

Angélique : Mais je n'entends rien du tout à la diplomatie !

Louis XIV : Mmmh, nous n'en croyons rien.

Angélique : Je ne parle pas persan !

Louis XIV : Vos yeux, votre sourire, votre maintien, vos cheveux même parlent le persan. Et puis vous aurez un interprète en la personne de monsieur de Saint-Amont.

Angélique : Saint-Amont ! Mais cet homme-là n'a pas toute sa tête !

Louis XIV : Mais il a toute sa langue, et c'est de mes diplomates le seul qui parle le persan.

Angélique : Puis-je savoir plus précisément ce que votre majesté attend de moi ?

Louis XIV : Que vous fassiez rire le dey, que vous lui parliez de nos coutumes, bref que vous lui fassiez prendre le chemin de Versailles, qu'il s'obstine à refuser à cause des bévues accumulées de Saint-Hamon !

Angélique : Sire, cette mission n'est pas celle d'un diplomate, mais d'une courtisane !

Louis XIV : Mon Dieu, que de courroux... J'avais seulement pensé que là où un homme médiocre avait échoué, une femme telle que vous pouvait réussir aisément.

Angélique : De quelle femme votre majesté veut-elle parler ? Car, sire, vous ne sauriez confier cette mission à la marquise de Pléssis-Bellières, alors que vous la demandez à la veuve du sorcier Peyrac !

Louis XIV : Vos propos vont parfois jusqu'à l'extravagance ! Et vous voyez le roi plus noir qu'il n'est. D'ailleurs, je vais vous en donner la preuve. Monsieur Colbert. Oui, madame, sachez que le meilleur de mes ministres ne dort que quatre heures par nuit.

Colbert : Sire, tout a été fait selon les ordres de votre majesté.

Louis XIV : Merci, monsieur Colbert. Voici l'ordre de restitution de l'hôtel de Beautreilli, propriété de votre premier mari, Joffrey de Peyrac, comte de Toulouse.

Angélique : Sire, merci.

Louis XIV : Irez-vous voir l'ambassadeur de Perse ?

Angélique : Votre majesté me permet-elle de réfléchir un peu ?

Louis XIV : Nous nous sentons prêt à tout vous permettre.

Angélique : Sire, il me déplairait que ceci paraisse être aux yeux de votre majesté le prix de mon acceptation.

Louis XIV : Ha-ha-ha-ha, madame, vous êtes tout à fait impossible, mais surtout, surtout ne changez pas.

 

à suivre...

 

vendredi, 20 juillet 2012

La Passion selon Bach

Extrait de l'article "La Passion selon Bach, petit bréviaire"

Tiré de "Cité musiques, la revue de la Cité de la musique", n°69, avril-juin 2012

 

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Leipzig en 1714

 

A gauche, l'église Saint-Thomas où fut jouée la Passion selon saint Matthieu en 1727.

A droite, l'église Saint-Nicolas où fut jouée la Passion selon saint Jean en 1724.

Ces deux églises de Leipzig pouvaient accueillir jusqu'à 3000 personnes. Elles étaient un véritable lieu de rencontre et de vie sociale.

 

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En 1723, Jean-Sébastien Bach se voit nommé Cantor de l'église réformée de Saint-Thomas de Leipzig ; il y restera jusqu'à son décès en 1750.

Pendant ces vingt-sept années, Bach compose la majorité de son répertoire religieux destiné à être produit dans le cadre des offices dont la Passion selon saint Jean BWV 245 (1724) et la Passion selon saint Matthieu BWV 244 (1727) données le vendredi saint. La tradition voulait que les deux églises Saint-Thomas et Saint-Nicolas accueillent cet office alternativement d'une année sur l'autre.

Les Passions de Bach sont des oratorios, c'est-à-dire des drames musicaux dont le sujet est religieux. Leur structure - airs, récitatifs, choeurs - est proche de celle de l'opéra, à l'exception important qu'elles ne sont pas destinées à être mises en scène. Elles sont divisées en deux parties, avant et après la prédication, à vêpres en fin de journée.

Après la mort de Bach, en 1750, les Passions ne seront exhumées qu'en 1829 grâce à Felix Mendelssohn. Une deuxième vie commence alors pour ces monuments musicaux hors du cadre liturgique : celle du concert public.

 

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 Johann Sebastian Bach (1685-1750)

 

jeudi, 12 juillet 2012

OSS 117 Le Caire nid d'espions - Michel Hazanavicius, Jean Dujardin, Bérénice Bejo

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Film : OSS 117 Le Caire nid d'espions (2006, durée 1h39)

Réalisateur : Michel Hazanavicius

Hubert Bonisseur de La Bath alias OSS 117 alias Lucien Bramard (Jean Dujardin), Jack Jefferson alias OSS 283 (Philippe Lefebvre), Armand Lesignac leur supérieur (Claude Brosset), Gilbert Plantieux ambassadeur de France au Caire (Eric Prat), Slimane l'homme à tout faire de la SCEP (Abdallah Moundy)

Larmina El Akmar Betouche (Bénérince Bejo), la princesse Al Tarouk (Aure Atika)

Ieveni Setine l'éleveur de moutons russe (Constantin Alexandrov), Nigel Gardenborough le dirigeant de la filière agneau anglais (Laurent Bateau), Raymond Pelletier le dirigeant belge de la filière poulet SBEEP (François Damiens), Gerhard Moeller le dirigeant allemand de la filière boeuf SEEB (Richard Sammel) 

 

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Princesse Al Tarouk : Chien !

OSS 117 : Commençons tranquillement, voulez-vous, avant de corser les choses.

Princesse Al Tarouk : Traître ! Je t'ai percé à jour.

OSS 117 : Tiens donc ?

Prncesse Al Tarouk : Tu travailles pour les services secrets franaçais, tu as OSS 117. Tu as un numéro coimme ces vaches que l'on conduit à l'abattoir.

OSS 117 : A votre service. Moi aussi, je sais qui vous êtes. Vous n'êtes pas Jamlila Naroubi, journaliste libanaise en poste à Rome, mais la princesse Al Tarouk, la nièce du souverain d'Egypte Farouk.

Princesse Al Tarouk : Je suis bien la nièce de Farouk, mais il n'est plus roi d'Egypte. Il a été exilé il y a trois ans par cet infâma Nasser. Qu'il meurt dans d'affreuses souffrances, ce chien !

OSS 117 : Vous êtes bien grossière pour une femme dont le tonton est pharaon.

Princesse Al Tarouk : Mon oncle est roi, les pharaons régnaient il y a quatre mille ans.

OSS 117 : Je le sais, ça. Quoi qu'il en soit, princesse, vous avez quelque chose là dont j'ai un grand besoin.

Princesse Al Tarouk : Porc ! Tu paieras pour ta traîtrise.

OSS 117 : On verra cela.

Princesse Al Tarouk : Avant de partir, sale espion, fais-moi l'amour.

OSS 117 : Je ne crois pas, non.

Princesse Al Tarouk : Pourquoi ?

OSS 117 : Pas envie. Je n'ai pas aimé le truc sur les vaches.

Princesse Al Tarouk : D'accord, je le retire.

OSS 117 : Merci.

Princesse Al Tarouk : Non, attachée.

OSS 117 : Baillonnée ?

Princesse Al Tarouk : Oui... %µ¨-£%µ¨£.... %µ¨-£%µ¨£.... %µ¨-£%µ¨£...

 

Il lui retire le foulard avec lequel il l'a baillonnée.

 

Princesse Al Tarouk : Vient, crotale.

OSS 117 : Oui, mais dépêchons-nous, je n'ai que quelques heures.

 

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Larmina : Cigarette ?

OSS 117 : Non, merci, je ne fume pas. Je n'arrive pas à aimer cela.

Larmina : Quel dommage, pourtant fumer détend. Surtout dans votre travail.

OSS 117 : Je sais, j'enrage. Ne pas fumer me tue. Je vais réessayer, je vous le promets... Jolie voiture. Dommage qu'elle soit si sale.

Larmina : Il y a beaucoup de poussière dans notre pays.

OSS 117 : C'est le moins qu'on puisse dire ! Que je te trimballe des poules, que je te trimballe des pastèques... Ceci dit, c'est sympathique au fond.

Larmina : Sympathique ? Sympathique ? L'Egypte a regné sur le monde pendant plus de deux mille ans. Nous avons inventé l'astronomie, les mathématiques, nos architectes ont construit des sanctaires dont les archéologues s'échinent encore à découvrir l'entrée, monseur le Bonisseur de La Bath ! 

OSS 117 : Bramard, Lucien Bramard.

 

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OSS 117 : C'est somptueux. J'aime les panorama. Celui-ci est magnifique. C'est là que l'on voit la grandeur de votre civilisation. Construire pareil ouvrage il y a quatre mille an, il fallait être visionnaire.

Larmina : Ce canal a été construit il y a seulement quatre-vingt-six ans.

OSS 117 : Ah bon ? En tout cas, quelle fierté pour votre pays.

Larmina : Le canal a un statut international, la compagnie qui le gère est à majorité anglaise. Rien de tout cela n'est égyptien, à part les cadavres des ouvriers qui se sont échinés à le creuser.

OSS 117 : Que se passe-t-il ?

Larmina : Mon père est mort ici.

OSS 117 : Il a participé à la construction du canal ?

Larmina : Non. Il a joué au jokari avec un ami, l'élastic s'est distendu, la balle est partie, il l'a suivie, emporté par les flots. C'était un saint homme.

OSS 117 : L'Egypte est décidément bien meurtrie.

 

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Larmina : Monsieur Jefferson avait découvert qu'un stock d'armes avait été dérobé. Il avait rendez-vous avec un informateur à Ismaéla il y a un mois. Il n'est jamais revenu depuis.

OSS 117 : Curieux.

Larmina : N'est-ce pas.

OSS 117 : Oui, curieux. Vous voyez l'automobile derrière moi ?

Larmina : Oui.

OSS 117 : Ca fait un petit moment que je l'observe.

Larmina : Hé bien ?

OSS 117 : Hé bien, elle est absolument impeccable ! C'est quand même bien mieux une voiture propre, non ? A l'occasion, je vous mettrais un petit coup de polish.

 

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Slimane : Bienvenue à la SCEP, sidi.

OSS 117 : Qu'est-ce que c'est ?

Larmina : La SCEP, la société cairote d'élevage de poulets. Monsieur Jefferson était éleveur de poulets, donc vous aussi maintenant.

OSS 117 : Ah. Très bien.

Slimane : Quatre-cent-cinquante poules, cent-dix coqs, cent-cinquante poulets, c'est ça la SCEP, sidi.

OSS 117 : Et quelle est cette curieuse odeur ?

Slimane : C'est le poulet, sidi.

OSS 117 : Et ce bruit ?

Slimane : C'est aussi le poulet, sidi.

Larmina : Ils font ça quand on allume, ils s'arrêtent quand on éteint.

OSS 117 : Ah. Oui, en effet. C'est cocasse.

 

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Larmina : Lucien, il y a une réception ce soir à l'ambassade de Grande-Bretagne.

OSS 117 : Ah, à la bonne heure. Ce sera l'occasion de porter mon smocking en alpaga.

Larmina : Oui, si vous voulez. Enfin, ce sera surtout l'occasion de rencontrer le gratin cairote.

OSS 117 : Et non pas le gratin de pommes de terre... Non parce que ça ressemble à carotte, cairote, le légume... parce que vous avez dit gratin, gratin de pommes de terre... gratin de pommes de terre, c'est une astuce.

Larmina : Je passerai vous prendre à dix-neuf heures.

OSS 117 : Oui ! très bien !

 

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OSS 117 : Maintenant, princesse, dites-moi pourquoi vous tenez tant à cette enveloppe.

Princesse Al Tarouk : Je n'te dirai rien, fennec !

OSS 117 : Comme vous voudrez.

Princesse Al Tarouk : Je n'te dirai rien !

OSS 117 : Hé bien comme ça nous sommes quitte puisque de mon côté je ne vous ferai pas l'amour. Alors bien sûr, je pourrais me servir de cet outil. Ceci est un pistolet. Par le passé, il a su faire parler beaucoup de monde, hommes comme femmes d'ailleurs. Il se charge et se décharge comme ceci, chargé, déchargé, chargé, déchargé, chargé, déchargé. C'est une arme fiable, ferme, mais qui a un coefficient de pénétration de...

Princesse Al Tarouk : Safi, je ne sais pas d'où vient cette enveloppe ni ce qu'il y a dedans. Je sais juste qu'un inconnu m'a demandé de la transmettre à mon oncle, le roi Farouk.

OSS 117 : Merci.

 

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OS 117 : Vous étiez belle, cet après-midi, Larmina. Vous êtes encore plus belle ce soir. J'ai hâte d'être demain.

Larmina : Je vous conduis ?

OS 117 : Je ne peux rien refuser à une brune aux yeux marrons.

Larmina : Et si j'étais blonde aux yeux bleus ?

OS 117 : Ce serait pareil, vous êtes exactement mon type de femme.

Larmina : Et si j'étais myope et naine.

OS 117 : Je ne vous laisserais pas conduire, c'est absurde.

 

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OSS 117 : Un philosophe a dit un jour, le mystère des pyramides, c'est le mystère de la conscience  dans laquelle on n'entre pas.

Ieveni Setine : Les pharaons se faisaient enterrer avec leurs serviteurs.

Raymond Pelletier : Lorsque l'on meurt, souvent l'on voudrait que tout s'arrête avec soi.

OSS 117 : Mais, c'est le cycle même de la vie. Lorsque quelqu'un ou quelque chose meurt, quelqu'un ou quelque chose naît ailleurs.

Gerhard Moeller : Nous tentons d'oublier que nous sommes que nous sommes des animaux, la nature nous le rappelle, parfois cruellement.

 

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OSS 117 : Bonjour Larmina.

Larmina : Bien dormi ?

OSS 117 : Oui, très bien, merci. J'ai fait un rêve merveilleux. J'ai rêvé qu'une femme sublime aux yeux marrons m'apportait mon petit déjeuner au lit.

Larmina : Vous dites ça à toutes les femmes.

OSS 117 : Non, seulement aux femmes sublimes aux marrons, qui m'apportent mon petit déjeuner au lit. 

 

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OSS 117 : Larmina ?

Larmina : Te voilà fait comme un rat, OSS 117.

OSS 117 : Comment avez-vous pu me trahir ainsi ? Je n'aurais jamais dû vous faire confiance. On ne devrait jamais faire confiance à une femme d'ailleurs ! Moi qui pensais même vous... laisser faire l'amour avec moi. Nous voilà bien lotis.

Larmina : Faire l'amour avec toi ? Toi qui a voulu faire taire un Muezzin parce qu'il t'empêchait de dormir ? Je préférerais forniquer avec un porc un vendredi de Ramadan ! Speuh !