mardi, 12 novembre 2013
Indomptable Angélique - épisode IV
Film : Indomptable Angélique - IVe épisode (1967, durée 1h25)
Réalisateur : Bernard Borderie
Musique : Michel Magne
D'après le roman de Anne et Serge Golon
Angélique (Michèle Mercier), Joffrey de Peyrac (Robert Hossein), Jason (Ettore Manni), Vivonne (Christian Rode), le marquis d'Escrainville (Roger Pigaut), Coriano (Bruno Dietrich), Millerand (Sieghardt Rupp), Savary (Pasquale Martino)
Angélique : Monsieur de Vivonne ! Que faites-vous ici ?
Vivonne : J'assume mes fonctions d'intendant général des galères. Je fouille chaque île, chaque port qui pourrait servir de relâche aux pirates barbaresques ou chrétiens. Et vous, madame, que faites-vous ici ? Qui est cet homme ?
Angélique : Mon médecin.
Vivonne : O-ho-ho, curieux équipage ! Madame, vous n'ignorez pas que le roi vous fait rechercher. Je vais être contraint de vous ramener à Marseille sous escorte.
Angélique : Non, monsieur, je me rends à Candy pour affaires, et ni vous ni personne ne me détournerait de ma route.
Vivonne : Vraiment ? Et c'est avec votre barque que vous comptez partir ?
Angélique : Non, avec votre galère.
Vivonne : Moi ? Charger une femme sur une galère du roi ? Jamais.
Angélique : Laissez-nous Savary. Monsieur de Vivonne, je pense qu'il n'est pas de votre intérêt, ni de celui de votre sœur, madame de Montespan, que je réapparaisse à Versailles.
Vivonne : Ah oui ?
Angélique : Oui, monsieur. J'ai été le témoin d'une messe noire, à laquelle participait votre sœur. Elle a tenté de me faire empoisonner par une dame voisin. Tenez-vous à ce que le roi et moi en parlions ensemble ? Qu'en pensez-vous ?
Vivonne : Qu'il est somme toute préférable d'être de vos amis. Je vais faire charger vos bagages à bord de mon navire.
Angélique : Et mon médecin ?
Vivonne : Cela va sans dire.
- Si vous me touchez, vos doigts vont tomber les uns après les autres. Votre bouche sera bientôt comme la mienne, un trou sans lèvres.
Vivonne : Dieu ! Madame, vous êtes encore plus belle en femme.
Angélique : Mon cher duc, je suis désolée de vous déranger, mais j'ai besoin de votre secours.
Vivonne : Oh, rien ne peut me donner plus de joie que de vous venir en aide.
Angélique : Ce que je veux vous demander est en réalité un travail de femme de chambre.
Vivonne : Demandez, ordonnez, je ferai tout pour vous, je serai votre suivante.
Angélique : J'ai réussi à me changer seule, à me coiffer seule, mais je n'arrive pas à retirer mes bottes.
Vivonne : Asseyez-vous.
Angélique : Croyez que je suis confuse.
Vivonne : Moi, croyez que je suis heureux... de faire auprès de vous et sur vous une besogne qu'eût aimé faire le roi.
Vivonne : Madame, les seules places fortes qu'il me plaise de prendre sont celles qui se défendent.
Angélique : Puis-je encore solliciter de vous une nouvelle faveur ?
Vivonne : Accordée par avance.
Vivonne : Cap au sud !
¤ ¤ ¤
Angélique : Laissez-moi.
Vivonne : Jamais.
Angélique : Non.
Vivonne : Pourquoi ?
Angélique : J'ai mes raisons.
Vivonne : Elles sont mauvaises. Vous êtes veuve. Une femme telle que vous ne peut détester l'amour.
Angélique : Ce n'est pas une raison pour aimer le premier marin venu.
Vivonne : Avant d'être marin, je suis Mortemar, duc de Vivonne, amiral en chef de la flotte de sa majesté !
Angélique : Louis le quatorzième et roi de France. Et je ne vous donnerai pas ce que je lui ai refusé à lui.
Vivonne : ... Et vous avez offert à d'autres.
Angélique : Sortez !
Vivonne : Jamais !
Angélique : Ah ! Eh ! Aaaah ! Huh ! Uh ! Non ! Aïe !
Vivonne : Vous n'allez pas vous donner en spectacle à la chiourme !
Angélique : Alors lâchez-moi ! Aaah !
Elle le gifle sur le pont du galion à la vue des esclaves qui rament.
Angélique : Vous avez commis une erreur, monsieur.
Vivonne : Vous aussi. Maintenant je ne peux plus vous emmener en Sardaigne, et encore moins vous garder à mon bord. Je vous débarquerai à l'aube.
Peyrac : Je vous ai rapporté des bijoux espagnols que j'ai trouvés dans le ventre d'un galion de sa majesté très catholique. Je vous les donnerai ce soir au dîner... Tu es gentille.
Peyrac : Qui a fait ça ?
Peyrac : Pourquoi ?
Yasmine : Le maître l'aime plus que moi !!
Peyrac : Vas-t-en. Vas-t-en.
¤ ¤ ¤
Peyrac : Savary... Savary, c'est moi, Peyrac, parlez-moi.
Savary : Angélique...
Peyrac : Que faisiez-vous à bord ? Etait-elle avec vous ?
Savary : Elle voulait... vous retrouver. Elle... elle... elle avait tout quitté... pour vous rejoindre.
Peyrac : Elle est aux mains des barbaresques ?
Savary : Hhh... hhhh...
Peyrac : Est-elle morte ?
Savary : Non... non... Nn...
07:02 Publié dans Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : angelique, indomptable, michele, mercier, robert, hossein, gallion
lundi, 04 novembre 2013
Angélique et le roy - épisode III
Film : Angélique et le roy - IIIe épisode (1965, durée 1h45)
Réalisateur : Bernard Borderie
Musique : Michel Magne
D'après le roman de Anne et Serge Golon
Angélique (Michèle Mercier), Louis XIV (Jacques Toja), Bachtiary Bey (Sami Frey), Desgrez (Jean Rochefort), le prince Racoczi (Fred Williams), Philippe de Plessis-Bellières (Claude Giraud), Joffrey de Peyrac (Robert Hossein), madame de Montespan (Estella Blain), Molinès (Jacques Hilling), l'apothicaire (Jean Lefebvre), Bontemps (Michel Galabru) , Thérèse (Ann Smyrner)
Racoczi : Je meurs, sire.
Louis XIV : Vous déraisonnez. La fièvre en est la cause.
Racoczi : Non, sire. Ma vie me quitte le corps. Mais ma raison est là. Le roi aime ma femme.
Louis XIV : Que dites-vous ?
Racoczi : Je dis... que le roi de France... veut me prendre le seul bien que je ne puisse céder... ma femme. Ah, sire, j'aime aussi Angélique. Et comme d'autre part, je chéris mon roi plus que ma propre vie,... l'existence en était devenue... par trop lourde à porter.
Louis XIV : Mon ami.
Racoczi : Que votre majesté me pardonne... cette brutale franchise... que ne peut excuser que ma situation...
Angélique, à son fils : Monsieur, les hommes de notre famille n'ont jamais eu peur. Et je compte sur vous pour ne pas déroger à la tradition !
- Madame, pourquoi êtes-vous si dure avec ce garçon.
Angélique : Moline, dans le siècle où nous sommes ne survivent que les forts. En conséquence, vous comprendrez que j'aime trop mes fils pour les ménager.
Desgrez : Madame, je vous retrouve telle qu'en vous-même vous fûtes depuis toujours.
Angélique : Desgrez, mon ami, seriez-vous devenu homme de cour ?
Desgrez : Pas seulement ! Monsieur de la Rénie et moi-même sommes en train d'éclairer Paris. Une lanterne à chaque carrefour, notre belle capitale devient la ville lumière.
Angélique : Quel bon vent vous amène ?
Desgrez : Le roi.
Angélique : Que me veut-il ?
Desgrez : Vous.
Angélique : Plaisanterie.
Desgrez : Vérité. Votre deuil ayant pris fin, le roi a formé le souhait que vous gagniez la cour.
Angélique : Je refuse.
Desgrez : Aaah, la chose est délicate, madame, car les désirs du roi s'entendent comme des ordres.
Angélique : Je n'irai pas. Desgrez, je ne veux pas revoir le roi. Deux fois il m'a pris mon bonheur. D'abord Joffrey parce qu'il était trop puissant, et puis Philippe.
Desgrez : Monsieur de Plessis-Bellières, ce n'était pas le roi. C'était la guerre.
Angélique : Il n'a pas été tué à la guerre. Il s'est fait tuer exprès à la guerre. Et vous qui savez tout le savez parfaitement
Desgrez : Dans ce cas... Le roi voulait vous confier une mission diplomatique.
Angélique : Une mission ?
Desgrez : De la plus haute importance. Enfin, il la confiera à une autre. Vous resterez dans vos terres, vos fils ne connaîtront ni éloges ni honneurs. De par leur naissance, ils auraient pu avoir des régiments. Au lieu de cela, ils seront gentilshommes de campagne, des ces hobereaux qui portent bien l'épée et aussi les sabots.
Angélique : Quelle est la nature de cette mission ?
Desgrez : Oh, énorme. Economique, politique, stratégique et militaire. C'était pour vous l'occasion unique de gravir aisément les échelons supérieurs de la gloire.
Angélique : Vous moquez.
Desgrez : non, non. Le coup d'éclat que je vous apporte ferait pâlir le nom de madame de Montespan, favorite du roi.
Angélique : Bon. Alors expliquez-moi.
Desgrez : Ah, je ne puis, je ne suis que le messager.
Angélique : Vous savez ce que vous êtes, Desgrez ? Un corrupteur !
Desgrez : Ho-ho-ho, si peu ! Heu-heu-heu-heu !
Angélique : Hé bien soit, j'irai à la cour, je subirai le roi... à moins que ce ne soit lui qui me subisse.
Madame de Montespan : Louis !?
Louis XIV : Madame.
Madame de Montespan : Que se passe-t-il ?
Louis XIV : Le travail, madame, toujours le travail. Dormez, mon amie.
Madame de Montespan : Et vous, sire, ne dormirez-vous point ?
Louis XIV : Les affaires du royaume passent avant mon sommeil, madame.
Angélique : Sire, je...
Louis XIV : Relevez-vous. Vous manquiez à la cour. Et vous manquiez au roi. Savez-vous, madame, que le temps n'a rien changé, bien au contraire, à l'inclination profonde que j'éprouve pour votre personne ?
Angélique : Que votre majesté me pardonne, mais monsieur Desgrez m'avait entretenue d'une mission.
Louis XIV : Je vois que vos humeurs hardies, elles aussi, sont inchangées.
Angélique : Si mon caractère déplaît à votre majesté, je puis ne pas le montrer.
Louis XIV : Il ne me déplaît pas. Il m'amuse. Il m'enchante. Mais il me blesse aussi parfois. Le royaume de Perse. Les Russes ont offert à la Perse une alliance. Si elle était conclue, tous les états chrétiens d'Europe seraient en péril. Il est donc essentiel que les Perses soient nos alliés, et non ceux des Moscovites.
Angélique : Dieu du ciel, sire, que puis-je donc faire là-dedans ?
Louis XIV : Vous pouvez faire signer le traité d'alliance entre la France et la Perse.
Angélique : Dois-je comprendre que votre majesté veut que j'aille chez les Perses ?
Louis XIV : Oh non, mais son excellence Bachtiar Iqbay, embassadeur du chah, est actuellement à Paris.
Angélique : Mais je n'entends rien du tout à la diplomatie !
Louis XIV : Mmmh, nous n'en croyons rien.
Angélique : Je ne parle pas persan !
Louis XIV : Vos yeux, votre sourire, votre maintien, vos cheveux même parlent le persan. Et puis vous aurez un interprète en la personne de monsieur de Saint-Amont.
Angélique : Saint-Amont ! Mais cet homme-là n'a pas toute sa tête !
Louis XIV : Mais il a toute sa langue, et c'est de mes diplomates le seul qui parle le persan.
Angélique : Puis-je savoir plus précisément ce que votre majesté attend de moi ?
Louis XIV : Que vous fassiez rire le dey, que vous lui parliez de nos coutumes, bref que vous lui fassiez prendre le chemin de Versailles, qu'il s'obstine à refuser à cause des bévues accumulées de Saint-Hamon !
Angélique : Sire, cette mission n'est pas celle d'un diplomate, mais d'une courtisane !
Louis XIV : Mon Dieu, que de courroux... J'avais seulement pensé que là où un homme médiocre avait échoué, une femme telle que vous pouvait réussir aisément.
Angélique : De quelle femme votre majesté veut-elle parler ? Car, sire, vous ne sauriez confier cette mission à la marquise de Pléssis-Bellières, alors que vous la demandez à la veuve du sorcier Peyrac !
Louis XIV : Vos propos vont parfois jusqu'à l'extravagance ! Et vous voyez le roi plus noir qu'il n'est. D'ailleurs, je vais vous en donner la preuve. Monsieur Colbert. Oui, madame, sachez que le meilleur de mes ministres ne dort que quatre heures par nuit.
Colbert : Sire, tout a été fait selon les ordres de votre majesté.
Louis XIV : Merci, monsieur Colbert. Voici l'ordre de restitution de l'hôtel de Beautreilli, propriété de votre premier mari, Joffrey de Peyrac, comte de Toulouse.
Angélique : Sire, merci.
Louis XIV : Irez-vous voir l'ambassadeur de Perse ?
Angélique : Votre majesté me permet-elle de réfléchir un peu ?
Louis XIV : Nous nous sentons prêt à tout vous permettre.
Angélique : Sire, il me déplairait que ceci paraisse être aux yeux de votre majesté le prix de mon acceptation.
Louis XIV : Ha-ha-ha-ha, madame, vous êtes tout à fait impossible, mais surtout, surtout ne changez pas.
à suivre...