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mardi, 12 novembre 2013

Indomptable Angélique - épisode IV

 

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Film : Indomptable Angélique - IVe épisode (1967, durée 1h25)

Réalisateur : Bernard Borderie

Musique : Michel Magne

D'après le roman de Anne et Serge Golon

Angélique (Michèle Mercier), Joffrey de Peyrac (Robert Hossein), Jason (Ettore Manni), Vivonne (Christian Rode), le marquis d'Escrainville (Roger Pigaut), Coriano (Bruno Dietrich), Millerand (Sieghardt Rupp), Savary (Pasquale Martino)

 

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Angélique : Monsieur de Vivonne ! Que faites-vous ici ?

Vivonne : J'assume mes fonctions d'intendant général des galères. Je fouille chaque île, chaque port qui pourrait servir de relâche aux pirates barbaresques ou chrétiens. Et vous, madame, que faites-vous ici ? Qui est cet homme ?

Angélique : Mon médecin.

Vivonne : O-ho-ho, curieux équipage ! Madame, vous n'ignorez pas que le roi vous fait rechercher. Je vais être contraint de vous ramener à Marseille sous escorte.

Angélique : Non, monsieur, je me rends à Candy pour affaires, et ni vous ni personne ne me détournerait de ma route.

Vivonne : Vraiment ? Et c'est avec votre barque que vous comptez partir ?

Angélique : Non, avec votre galère.

Vivonne : Moi ? Charger une femme sur une galère du roi ? Jamais.

Angélique : Laissez-nous Savary. Monsieur de Vivonne, je pense qu'il n'est pas de votre intérêt, ni de celui de votre sœur, madame de Montespan, que je réapparaisse à Versailles.

Vivonne : Ah oui ?

Angélique : Oui, monsieur. J'ai été le témoin d'une messe noire, à laquelle participait votre sœur. Elle a tenté de me faire empoisonner par une dame voisin. Tenez-vous à ce que le roi et moi en parlions ensemble ? Qu'en pensez-vous ?

Vivonne : Qu'il est somme toute préférable d'être de vos amis. Je vais faire charger vos bagages à bord de mon navire.

Angélique : Et mon médecin ?

Vivonne : Cela va sans dire. 

 

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- Si vous me touchez, vos doigts vont tomber les uns après les autres. Votre bouche sera bientôt comme la mienne, un trou sans lèvres.

 

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Vivonne : Dieu ! Madame, vous êtes encore plus belle en femme.

Angélique : Mon cher duc, je suis désolée de vous déranger, mais j'ai besoin de votre secours.

Vivonne : Oh, rien ne peut me donner plus de joie que de vous venir en aide.

Angélique : Ce que je veux vous demander est en réalité un travail de femme de chambre.

Vivonne : Demandez, ordonnez, je ferai tout pour vous, je serai votre suivante.

Angélique : J'ai réussi à me changer seule, à me coiffer seule, mais je n'arrive pas à retirer mes bottes.

Vivonne : Asseyez-vous.

Angélique : Croyez que je suis confuse.

Vivonne : Moi, croyez que je suis heureux... de faire auprès de vous et sur vous une besogne qu'eût aimé faire le roi.

 

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Vivonne : Madame, les seules places fortes qu'il me plaise de prendre sont celles qui se défendent.

Angélique : Puis-je encore solliciter de vous une nouvelle faveur ?

Vivonne : Accordée par avance.

 

¤     ¤     ¤

 

Vivonne : Cap au sud !

 

¤     ¤     ¤

 

Angélique : Laissez-moi.

Vivonne : Jamais.

Angélique : Non.

Vivonne : Pourquoi ?

Angélique : J'ai mes raisons.

Vivonne : Elles sont mauvaises. Vous êtes veuve. Une femme telle que vous ne peut détester l'amour.

Angélique : Ce n'est pas une raison pour aimer le premier marin venu.

Vivonne : Avant d'être marin, je suis Mortemar, duc de Vivonne, amiral en chef de la flotte de sa majesté !

Angélique : Louis le quatorzième et roi de France. Et je ne vous donnerai pas ce que je lui ai refusé à lui.

Vivonne : ... Et vous avez offert à d'autres.

Angélique : Sortez !

Vivonne : Jamais !

Angélique : Ah ! Eh ! Aaaah ! Huh ! Uh ! Non ! Aïe !

Vivonne : Vous n'allez pas vous donner en spectacle à la chiourme !

Angélique : Alors lâchez-moi ! Aaah !

 

Elle le gifle sur le pont du galion à la vue des esclaves qui rament.

 

Angélique : Vous avez commis une erreur, monsieur.

Vivonne : Vous aussi. Maintenant je ne peux plus vous emmener en Sardaigne, et encore moins vous garder à mon bord. Je vous débarquerai à l'aube.

 

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Peyrac : Je vous ai rapporté des bijoux espagnols que j'ai trouvés dans le ventre d'un galion de sa majesté très catholique. Je vous les donnerai ce soir au dîner... Tu es gentille.

 

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Peyrac : Qui a fait ça ?

 

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Peyrac : Pourquoi ?

Yasmine : Le maître l'aime plus que moi !!

Peyrac : Vas-t-en. Vas-t-en.

 

¤     ¤     ¤

 

Peyrac : Savary... Savary, c'est moi, Peyrac, parlez-moi.

Savary : Angélique...

Peyrac : Que faisiez-vous à bord ? Etait-elle avec vous ?

Savary : Elle voulait... vous retrouver. Elle... elle... elle avait tout quitté... pour vous rejoindre.

Peyrac : Elle est aux mains des barbaresques ?

Savary : Hhh... hhhh...

Peyrac : Est-elle morte ?

Savary : Non... non... Nn... 

 
... à suivre.
 

lundi, 04 novembre 2013

Angélique et le roy - épisode III

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Film : Angélique et le roy - IIIe épisode (1965, durée 1h45)

Réalisateur : Bernard Borderie

Musique : Michel Magne

D'après le roman de Anne et Serge Golon

Angélique (Michèle Mercier), Louis XIV (Jacques Toja), Bachtiary Bey (Sami Frey), Desgrez (Jean Rochefort), le prince Racoczi (Fred Williams), Philippe de Plessis-Bellières (Claude Giraud), Joffrey de Peyrac (Robert Hossein), madame de Montespan (Estella Blain), Molinès (Jacques Hilling), l'apothicaire (Jean Lefebvre), Bontemps (Michel Galabru)Thérèse (Ann Smyrner)

 

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Racoczi : Je meurs, sire.

Louis XIV : Vous déraisonnez. La fièvre en est la cause.

Racoczi : Non, sire. Ma vie me quitte le corps. Mais ma raison est là. Le roi aime ma femme.

Louis XIV : Que dites-vous ?

Racoczi : Je dis... que le roi de France... veut me prendre le seul bien que je ne puisse céder... ma femme. Ah, sire, j'aime aussi Angélique. Et comme d'autre part, je chéris mon roi plus que ma propre vie,... l'existence en était devenue... par trop lourde à porter.

Louis XIV : Mon ami.

Racoczi : Que votre majesté me pardonne... cette brutale franchise... que ne peut excuser que ma situation...

 

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Angélique, à son fils : Monsieur, les hommes de notre famille n'ont jamais eu peur. Et je compte sur vous pour ne pas déroger à la tradition !

- Madame, pourquoi êtes-vous si dure avec ce garçon.

Angélique : Moline, dans le siècle où nous sommes ne survivent que les forts. En conséquence, vous comprendrez que j'aime trop mes fils pour les ménager.

 

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Desgrez : Madame, je vous retrouve telle qu'en vous-même vous fûtes depuis toujours.

Angélique : Desgrez, mon ami, seriez-vous devenu homme de cour ?

Desgrez : Pas seulement ! Monsieur de la Rénie et moi-même sommes en train d'éclairer Paris. Une lanterne à chaque carrefour, notre belle capitale devient la ville lumière.

Angélique : Quel bon vent vous amène ?

Desgrez : Le roi.

Angélique : Que me veut-il ?

Desgrez : Vous.

Angélique : Plaisanterie.

Desgrez : Vérité. Votre deuil ayant pris fin, le roi a formé le souhait que vous gagniez la cour.

Angélique : Je refuse.

Desgrez : Aaah, la chose est délicate, madame, car les désirs du roi s'entendent comme des ordres.

Angélique : Je n'irai pas. Desgrez, je ne veux pas revoir le roi. Deux fois il m'a pris mon bonheur. D'abord Joffrey parce qu'il était trop puissant, et puis Philippe.

Desgrez : Monsieur de Plessis-Bellières, ce n'était pas le roi. C'était la guerre.

Angélique : Il n'a pas été tué à la guerre. Il s'est fait tuer exprès à la guerre. Et vous qui savez tout le savez parfaitement

Desgrez : Dans ce cas... Le roi voulait vous confier une mission diplomatique.

Angélique : Une mission ?

Desgrez : De la plus haute importance. Enfin, il la confiera à une autre. Vous resterez dans vos terres, vos fils ne connaîtront ni éloges ni honneurs. De par leur naissance, ils auraient pu avoir des régiments. Au lieu de cela, ils seront gentilshommes de campagne, des ces hobereaux qui portent bien l'épée et aussi les sabots.

Angélique : Quelle est la nature de cette mission ?

Desgrez : Oh, énorme. Economique, politique, stratégique et militaire. C'était pour vous l'occasion unique de gravir aisément les échelons supérieurs de la gloire.

Angélique : Vous moquez.

Desgrez : non, non. Le coup d'éclat que je vous apporte ferait pâlir le nom de madame de Montespan, favorite du roi.

Angélique : Bon. Alors expliquez-moi.

Desgrez : Ah, je ne puis, je ne suis que le messager.

Angélique : Vous savez ce que vous êtes, Desgrez ? Un corrupteur !

Desgrez : Ho-ho-ho, si peu ! Heu-heu-heu-heu !

Angélique : Hé bien soit, j'irai à la cour, je subirai le roi... à moins que ce ne soit lui qui me subisse.

 

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Madame de Montespan : Louis !?

Louis XIV : Madame.

Madame de Montespan : Que se passe-t-il ?

Louis XIV : Le travail, madame, toujours le travail. Dormez, mon amie.

Madame de Montespan : Et vous, sire, ne dormirez-vous point ?

Louis XIV : Les affaires du royaume passent avant mon sommeil, madame.

 

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Angélique : Sire, je...

Louis XIV : Relevez-vous. Vous manquiez à la cour. Et vous manquiez au roi. Savez-vous, madame, que le temps n'a rien changé, bien au contraire, à l'inclination profonde que j'éprouve pour votre personne ?

Angélique : Que votre majesté me pardonne, mais monsieur Desgrez m'avait entretenue d'une mission.

Louis XIV : Je vois que vos humeurs hardies, elles aussi, sont inchangées.

Angélique : Si mon caractère déplaît à votre majesté, je puis ne pas le montrer.

Louis XIV : Il ne me déplaît pas. Il m'amuse. Il m'enchante. Mais il me blesse aussi parfois. Le royaume de Perse. Les Russes ont offert à la Perse une alliance. Si elle était conclue, tous les états chrétiens d'Europe seraient en péril. Il est donc essentiel que les Perses soient nos alliés, et non ceux des Moscovites.

Angélique : Dieu du ciel, sire, que puis-je donc faire là-dedans ?

Louis XIV : Vous pouvez faire signer le traité d'alliance entre la France et la Perse.

Angélique : Dois-je comprendre que votre majesté veut que j'aille chez les Perses ?

Louis XIV : Oh non, mais son excellence Bachtiar Iqbay, embassadeur du chah, est actuellement à Paris.

Angélique : Mais je n'entends rien du tout à la diplomatie !

Louis XIV : Mmmh, nous n'en croyons rien.

Angélique : Je ne parle pas persan !

Louis XIV : Vos yeux, votre sourire, votre maintien, vos cheveux même parlent le persan. Et puis vous aurez un interprète en la personne de monsieur de Saint-Amont.

Angélique : Saint-Amont ! Mais cet homme-là n'a pas toute sa tête !

Louis XIV : Mais il a toute sa langue, et c'est de mes diplomates le seul qui parle le persan.

Angélique : Puis-je savoir plus précisément ce que votre majesté attend de moi ?

Louis XIV : Que vous fassiez rire le dey, que vous lui parliez de nos coutumes, bref que vous lui fassiez prendre le chemin de Versailles, qu'il s'obstine à refuser à cause des bévues accumulées de Saint-Hamon !

Angélique : Sire, cette mission n'est pas celle d'un diplomate, mais d'une courtisane !

Louis XIV : Mon Dieu, que de courroux... J'avais seulement pensé que là où un homme médiocre avait échoué, une femme telle que vous pouvait réussir aisément.

Angélique : De quelle femme votre majesté veut-elle parler ? Car, sire, vous ne sauriez confier cette mission à la marquise de Pléssis-Bellières, alors que vous la demandez à la veuve du sorcier Peyrac !

Louis XIV : Vos propos vont parfois jusqu'à l'extravagance ! Et vous voyez le roi plus noir qu'il n'est. D'ailleurs, je vais vous en donner la preuve. Monsieur Colbert. Oui, madame, sachez que le meilleur de mes ministres ne dort que quatre heures par nuit.

Colbert : Sire, tout a été fait selon les ordres de votre majesté.

Louis XIV : Merci, monsieur Colbert. Voici l'ordre de restitution de l'hôtel de Beautreilli, propriété de votre premier mari, Joffrey de Peyrac, comte de Toulouse.

Angélique : Sire, merci.

Louis XIV : Irez-vous voir l'ambassadeur de Perse ?

Angélique : Votre majesté me permet-elle de réfléchir un peu ?

Louis XIV : Nous nous sentons prêt à tout vous permettre.

Angélique : Sire, il me déplairait que ceci paraisse être aux yeux de votre majesté le prix de mon acceptation.

Louis XIV : Ha-ha-ha-ha, madame, vous êtes tout à fait impossible, mais surtout, surtout ne changez pas.

 

à suivre...

 

mercredi, 08 août 2012

Taxi driver - Martin Scorsese, Robert De Niro, Jodie Foster, Harvey Keitel, Cybill Shepherd

 

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Film : Taxi driver (1976, durée 1h55)

Réalisateur : Martin Scorsese

Musique : Bernard Herrmann

Travis Bickle le chauffeur de taxi (Robert De Niro), Iris la jeune prostituée (Jodie Foster), Sport son maquereau (Harvey Keitel), Betsy militante (Cybill Shepherd), Charles Palantine le candidat (Leonard Harris), Wizard un autre chauffeur de taxi (Peter Boyle)

 

¤   ¤   ¤

 

Le journal intime de Bickle : Un jour viendra où une bonne pluie lavera les rues de toute cette racaille. [...] Chaque matin, quand je rends le taxi au garage, faut que je nettoie les traces de toutes leurs cochonneries. Encore bien beau quand c'est pas du sang. [...] Douze heures de travail et je n'arrive toujours pas à dormir. Merde. Les jours passent l'un après l'autre mais ils finissent jamais. Il avait toujours manqué à ma vie le sentiment du port d'attache. Je ne pense pas qu'on doive vouer son existence à la contemplation morbide de soi. Je crois qu'on doit devenir une personne comme les autres. La première fois que je l'ai vue, c'était à la permanence électorale de Palantine, à l'angle de la soixante-troisième et Broadway. Elle portait une robe blanche, elle avait l'air d'un ange  sorti de cette pourriture infecte. Elle est unique. Et ils peuvent tout souiller sauf elle.

 

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Bickle : Si ça se trouve, c'est un Italien.

Betsy : Non.

Bickle : Tu en es sure et certaine ?

Betsy : C'est un noir.

Bickle : Parce que s'il avait été italien, il pouvait être de la mafia. C'est vrai, c'est signé, la mafia fait ça constamment. Tu prends, tu prends, tu prends un voleur qui loupe son coup, par exemple. Eh benh, pof ! ils lui flinguent les doigts. Je sais, ça a l'air d'une blague, comme ça, mais c'est vrai ! Ils flinguent un gars qui les a pigeonnés. Qu'est-ce qu'ils mettent sur le cadavre ? Une mouche, ça rappelle que c'était un mouchard.

Betsy : Ils pourraient mettre un pigeon puisqu'on les a pigeonnés.

Bickle : C'est vrai ça, ça devrait être un pigeon. Je sais pourquoi ! Il faut l'attraper le pigeon. Alors qu'une mouche, tu peux trouver ça partout. Ca s'attrape facilement, boum ! vite pris, vite tué. Et puis une mouche, sur un cadavre, c'est normal.

 

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Bickle : Bonjour. Je viens offrir mes services.

Le collègue de Betsy : Bravo, allez m'attendre là-bas.

Bickle : C'est à mademoiselle que je les offre, si ça vous gêne pas.

Betsy : Et pourquoi croyez-vous que c'est à moi que vous devez offrir vos services ?

Bickle : Parce que je pense que vous êtes la plus belle femme que j'ai jamais rencontrée.

Betsy : Merci. Que pensez-vous de Palantine ?

Bickle : Euh... euh...

Betsy : Charles Palantine, le sénateur que vous voulez aider à devenir président.

Bickle : Moi, j'suis persuadé qu'il fera un excellent président. Vous dire exactement sa politique, ça j'en sais rien mais j'pense qu'il fera des bons trucs.

Betsy : Vous ferez sa propagande ?

Bickle : Oui, j'la ferai.

Betsy : Qu'est-ce que vous pensez de son statut d'aide à la famille ?

Bickle : J'connais pas très bien son statut d'aide à la famille mais j'pense que c'est un excellent statut, hé-hé.

Betsy : Vous en êtes bien sûr ?

Bickle : Ouiii.

 

¤   ¤   ¤

 

Bickle : Est-ce que vous accepteriez de venir prendre un petit café avec moi ?

Betsy :  Pourquoi ?

Bickle : Pourquoi !? Je vais vous dire pourquoi. J'trouve que vous avez l'air bien seule. Souvent je passe dans mon taxi là-devant et je vous vois, j'vois tout plein de gens autour de vous, j'vois tous ces téléphones, tous ces machins sur votre bureau et... et j'pense que c'est l'vide. Dès le moment où je suis entré, où je vous ai parlé, j'ai senti dans votre regard, à votre façon d'agir, dans tout, que vous n'étiez pas heureuse. Y'a quelque chose qui vous manque, et s'il faut appeler ça un ami, alors disons que c'est un ami.

Betsy : Vous voulez être mon ami, c'est ça ?

Bickle : Oui... Ca vous va ? Ca va faire drôle si on reste là à discuter le coup. Juste pour cinq minutes, c'est tout, on va là au coin, et après on revient. Et moi je vous protège.

Betsy : Ha-ha-ha...

Bickle : Venez, vous faites une petite pause.

Betsy : J'ai une pausé café à quatre heures. Si vous êtes là, je...

Bickle : A quatre heures, aujourd'hui ?

Betsy : Oui.

Bickle : Eh benh, je serai là.

Betsy : Eh benh voyons.

Bickle : C'est d'accord ? A quatre heures ?

Betsy : Mais oui.

Bickle : On se retrouve là-devant ?

Betsy : Mmmh.

Bickle : D'accord. Oh, je m'appelle Travis, Betsy.

Betsy : Travis ?

Bickle : Oui. J'suis bien content, Betsy.

 

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Le journal intime de Bickle : Vingt-six mai, à quatre heures de l'après-midi, j'ai emmené Betsy dans un snack à Columbus Circus. Moi j'ai pris un café, une part de tarte aux pommes et une bonne portion de fromage. Je crois que j'ai bien choisi ce qu'il fallait. Betsy a pris un café et une salade de fruits. Mais elle aurait pu commander ce qu'elle voulait, elle l'aurait eu.

Betsy : Quinze mille volontaires, rien qu'à New York, c'est déjà très bien. Mais, pour organiser tout ça, que de problèmes.

Bickle : Mmmh. Je mets à votre place. Moi aussi, j'ai des problèmes. Faut aussi que je m'organise. Vous savez, y'a à faire avec mon appartement,... mes petites affaires... Je devrais mettre au mur un écriteau "un de ces jours, il va falloir que je m'organicise."

Betsy : Vous voulez dire "organise" ?

Bickle : Non, "ogranicise". "Organicise", c'est une astuce, quoi. "O, R, G, A, N, I, C, I, S, E, R".

Betsy : Ah, vous mettriez "organiciser" dans le genre du slogan "je pense donc je suis."

Bickle : Vous vous plaisez là où vous travaillez ?

Betsy : On a de bons éléments qui travaillent pour nous. Et je crois que Palantine a une chance sérieuse.

Bickle : Mmmmh. Vous savez que vous avez de beaux yeux ? Euh... il est gentil ce gars qui travaille avec vous ?

Betsy : Y'a rien à en dire.

Bickle : Oui, mais il vous plaît, ce garçon ?

Betsy : Eh bien, il me fait rire et dans le travail il est très très bien, rien à redire. Mais je crois qu'il a des petits problèmes.

Bickle : Ah, j'vais vous dire, ça se voit qu'il a des problèmes. J'ai l'impression qu'il tape un peu à côté de la plaque. Quand je vous ai vus, vous étiez assis, l'un à côté de l'autre. Et je me suis dit, rien qu'à votre allure, "y'a rien entre eux deux, sur aucun plan". Mais par contre, dès que je vous ai vue, j'ai senti que le courant passait entre nous. Y'avait une impulsion qui me poussait vers vous. J'ai senti que j'avais le droit de m'adresser à vous. Autrement, jamais j'aurais pensé que j'avais ce droit-là, de vous parler, de vous dire quoi que ce soit. J'aurais jamais eu le courage d'aller de l'avant. Quand j'me suis aperçu qu'entre vous y'avait rien, et ça je l'ai senti dès les premières minutes, je me suis dit "t'as eu raison." Ca vous fait cet effet ?

Betsy : Autrement je ne serais pas là.

Bickle : Vous êtes de New York ?

Betsy : Oui, de Park Avenue.

Bickle : J'aime pas le gars avec lequel vous travaillez. Enfin, c'est pas que je l'aime pas, c'est que... qu'il a l'air idiot. Je crois qu'il n'a aucun respect pour vous.

Betsy : Moi, c'est bien la première fois que je vois un garçon comme vous.

Bickle : Vous voulez allez au... au... au ciné avec moi ?

Betsy : Il faut que je retourne au bureau.

Bickle : J'disais pas tout de suite, je pensais une autre fois.

Betsy : ... Bien sûr. Vous savez à quoi vous me faites penser ?

Bickle : A quoi ?

Betsy : A cette chanson... par... Kris Kristofferson.

Bickle : Qui c'est ?

Betsy : Un chanteur moderne. Hhh, c'est un prophète. C'est un prophète, un pourvoyeur, moitié réel, moitié fiction, ambulante contradiction.

Bickle : Et c'est moi, ce type-là ?

Betsy : Bien sûr. De qui voulez-vous que je parle ?

Bickle : J'suis pas un pourvoyeur, j'touche pas à la came, moi.

Betsy : Hhh, non, je disais ça en pensant au mot "contradiction." C'est ce que vous êtes.

 

¤   ¤   ¤

 

Le journal intime de Bickle : J'ai rappelé Betsy à son bureau et elle m'a dit qu'on pourrait peut-être aller au cinéma après qu'elle aurait fini son travail demain. C'est mon jour de congé. D'abord elle a hésité et je l'ai rappelée et là elle a accepté. Betsy, Betsy, oh que j'suis con, Betsy quoi ? J'ai encore oublié de lui demander son nom. Merde ! des trucs comme ça, faut que je m'en souvienne !

 

¤   ¤   ¤

 

Bickle : Vous êtes Charles Palantine, le candidat !?

Palantine : Oui-oui, c'est moi.

 

¤   ¤   ¤

 

Palantine : Je vais vous faire un aveu, j'en ai beaucoup plus appris sur l'Amérique en prenant des taxis qu'en montant dans des limousines avec chauffeur.

Bickle : Ah  oui !?

Palantine : Et comment ! Je peux vous poser une question, Travis ?

Bickle : Allez-y.

Palantine : Quel est selon vous le domaine où ça va le plus mal dans ce pays ?

Bickle : J'en sais rien. Vous savez, les affaires politiques, faut être dans le coup, hein. J'en sais rien.

Palantine : Vous voyez peut-être ce qu'il faut changer.

Bickle : Oh, y'aura qui on voudra à la tête, ce sera d'abord le coup de torchon, parce que New York, c'est... c'est un dépôt d'ordures à ciel ouvert, foutu merdier, moi je vous dis ça. Y'a des moments où je peux plus supporter. Celui qui va devenir président, faudra qu'il passe la serpillère, vous voyez de quoi je parle ? Y'a des moments, quand je roule et que je renifle, où j'ai des maux de tête tant qu'c'est moche. J'vous jure, si c'est pas une blague. Des maux de tête qui m'lâchent plus. Je crois que le président, il faudra qu'il prenne le taureau par les cornes et qu'il foute la merde en l'air, y'a pas autre chose à faire.

Palantine : Eh bien, je crois vous avoir compris, Travis. Mais la tâche ne sera pas aisée. Il va falloir se préparer à des changements radicaux.

Bickle : Un peu, oui.

Palantine : Tenez, Travis, et gardez la monnaie. Je suis content de vous avoir parlé, Travis.

Bickle : Moi aussi, très content, m'sieur. Vous êtes très bien, je sais que vous gagnerez.

Palantine : Merci. Merci.

 

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Bickle : Je te connais bien, mais on n'a jamais beaucoup discuté. Je me suis dit que t'as dû en voir, alors tu pourrais...

Wizard : Ecoute, on m'appelle le sorcier, c'est pas pour rien.

Bickle : C'est que, tu vois, c'est que, j... y'a d...

Wizard : Benh quoi, c'est la vie qu'est pas une vie ?

Bickle : Voilà. C'est la vie qui...

Wizard : Tout ça c'est normal, ça arrive à des gens très biens.

Bickle : J'ai plus le moral, j'suis déprimé. Ah y'a des moments où je me demande, tu vois, si... mais il va falloir que j'en sorte et, après faudra... faudra que ça... pète ou que tout ça dise pourquoi.

Wizard : C'est le taxi à vie que te fait peur ?

Bickle : Oui, enfin... Non, c... j'en sais rien. J'veux descendre dans la rue parce que j'ai vraiment... Tu sais, j'ai vraiment envie de... Y'a des moches d'idées qui me travaillent dans la tête.

Wizard : Non, tu vois, il faut voir les choses comme ça. Un mec, un mec il a un travail, tu vois ? Et son travail, comment j'te dirais ça, voyons, il se confond avec, tu comprends ? C'est vrai, quoi... tu fais un truc, eh benh tu deviens ce truc-là. Et moi qui te parle, j'fais le taxi depuis déjà dix-sept ans, tu vois ? Dix ans de nuit, eh benh j'suis toujours pas patron et tu veux savoir pourquoi ? Parce que j'ai pas envie. Tu vois, moi il faut que j'fasse c'que j'veux. Moi il faut que je fasse la nuit et que je conduise le bahut d'un autre. Tu me suis ? Tu comprends, vieux, on devient finalement un travail et puis on n'est plus que ça. Tu prends un gars, il vit à Brooklyn, un autre, il habite à Sutton Place ; un, c'est un avocat, l'autre il est docteur ; t'as un gars qui agonise, un autre qui est en forme et... et puis ça se renouvelle. Remarque, si j'étais jeune comme toi... j'vais te dire, à ton âge, on tringle... on se soûle, on a toujours plein de choses à faire. Benh, de toute façon, t'as pas le choix ! On est tous baisés... enfin, plus ou moins.

Bickle : Des conneries, j'en ai entendues, mais des comme ça, j'dois dire qu'y'en a d'autres.

Wizard : J'suis pas Einstein, j'suis un mec ordinaire, j'fais le taxi, moi, c'est tout. Tu veux que je te dise ? Je suis même pas foutu de comprendre de quoi t'as voulu m'parler.

Bickle : Benh j'en sais rien moi-même, c'est te dire.

Wizard : Ne te fatigue pas les méninges. Laisse glisser, vieux, n'appuie pas. Tu sais, j'en ai vu un tas dans ma putain de vie et... je sais, OK ?

Bickle : Oui, merci. Hhh, j'crois que... Hhhh...

Wizard : Et oui, laisse rouler, ça ira, tu verras ça ira.

 

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Le journal intime de Bickle : Toute ma vie, j'ai été suivi par la solitude. Partout, dans les bars, les voitures, sur les trottoirs, dans les magasins, partout. Y'a pas d'issue, j'suis abandonné de Dieu. Huit juin, je viens de tourner une nouvelle page de ma vie. Les jours passent avec régularité, encore et encore. Chaque jour, indiscernable de celui qui le suit, une longue chaîne continue. Et puis soudain, un changement.

 

¤   ¤   ¤

 

Bickle, devant son miroir : Hein ? ... Hein ? ... Hein ?? ...  J'flinguerais ça, moi. Feignasse, salopard ! J'te vois venir, p'tite vache ! Ordure... J'flingue plus vite que toi. J'me plante là, et tu me provoques. Alors, mec, tu provoques ? Mmmh ? Tu provoques ? Fais pas ça ou t'es foutu... C'est à moi que tu parles ? ... C'est à moi que tu parles ? ... C'est à moi que tu parles ?? Alors à qui est-ce que tu parles, t'en vois un autre que moi ici ? J'en vois pas d'autre que moi ici. A qui tu parles, alors, tu vas le dire oui ou non ? Ah oui. Ah. D'accord. Hein ?

 

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Bickle, à qui veut : Ecoutez bien, bande de dépravés. Vous avez, devant vous, un homme qui en a marre. Un homme qui n'en peut p... Ecoutez bien, bande-de-dépravés. Voilà l'homme pour qui la coupe est pleine. L'homme qui s'est dressé contre la racaille, le cul, les cons, la crasse, la merde. Voilà quelqu'un qui a refusé.

 

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Iris : Eh benh entre !

Bickle : Vous avez vraiment douze ans et demi ?

Iris : Ecoute, t'as pas de temps à perdre, c'est vite passé un quart d'heure. Quand la cigarette sera finie, ce sera fini pour toi.

Bickle : Quel âge tu as ? Tu veux pas m'le dire ? Comment tu t'appelles ?

Iris : Facilité.

Bickle : C'est pas un nom, ça, Facilité.

Iris : Mais c'est facile à se rappeler.

Bickle : Mais c'est comment, ton vrai nom ?

Iris : Je l'aime pas, mon vrai nom.

Bickle : Vas-y, dis-le, même si tu ne l'aimes pas.

Iris : Iris, tu te rends compte ?

Bickle : Qu'est-ce que tu reproches à ce nom-là ? Je le trouve très joli, moi.

Iris : Oui, toi, tu trouves ?

Bickle : Non, fais pas ça, fais pas ça. Tu te souviens pas de moi ? Mais si, enfin, tu te rappelles bien, la fois où t'es montée dans un taxi, même que c'était un taxi jaune et quand t'as ouvert, y'a un certain Mathieu qui s'est pointé et il a dit qu'il voulait pas que tu partes. Il t'a prise par le bras !

Iris : Ah, là, tu vois, j'me souviens pas.

Bickle : Tu te souviens pas du tout de ça ?

Iris : Non.

Bickle : Bon, ça fait rien. Moi je vais te tirer de là.

Iris : On ferait mieux de s'y mettre sans quoi Sport il va piquer sa rage. T'as une préférence ?

Bickle : J'suis pas venu pour ça. Qui c'est, Sport ?

Iris : Oh, c'est Mathieu, moi je l'appelle Sport. Tu veux qu'on commence tout de suite ?

Bickle : Ecoute, j... je sais pas. C'est vrai, quoi, c'est pas si difficile à comprendre. C'est toi qui est montée dans mon taxi. C'est toi qui voulait tout plaquer ce soir-là.

Iris : Mais j'devais être vachement défoncée.

Bickle : Pourquoi ? J'comprends pas, il te drogue ?

Iris : Oh, dis pas de conneries.

Bickle : Qu'est-ce que tu fais ?

Iris : Tu veux pas baiser ?

Bickle : Non, je t'ai déjà dit que non. Je veux t'aider.

Iris : C'est à moi de t'aider, m'sieur.

Bickle : Oh, merde ! Non mais c'est pas vrai ! Merde, quoi ! Qu'est-ce que t'as dans la tête, dure, hein ?

Iris : C'est vrai, au fond, t'es pas obligé.

Bickle : Mais enfin, bon Dieu, t'as pas envie de faire autre chose ? Tu comprends au moins pourquoi j'suis monté ?

Iris : Oui, oui, j'crois que oui. Un soir, c'est moi ai voulu monter dans ton taxi, et maintenant, c'est toi qui veut m'emmener. C'est ça ?

Bickle : Benh oui. Mais pourquoi t'as pas envie de partir ?

Iris : J'suis libre de partir quand ça m'chante.

Bickle : Alors pourquoi t'as fait ça ce soir-là ?

Iris : J'étais défoncée, j'te dis. Tu comprends, c'est pour ça qu'ils m'ont reprise. Et même quand je suis pas défoncée, j'peux pas aller ailleurs, alors... Tout ce qu'ils font, c'est de... de me protéger contre moi-même, tu vois ?

Bickle : Uhhhh... Moi je... uhhhh... je nage, moi. Je nage mais j'aurais toujours essayé.

Iris : J'te trouve gentil, tu sais. Je parle sérieusement cette fois.

Bickle : Ah. Bon, j'pourrais te revoir ?

Iris : T'as de ces questions.

Bickle : Non, je parle pas de ça mais je pensais te fréquenter, te sortir. C'est pas une vie que tu mènes ici.

Iris : Bon, petit déjeuner demain, ça te va ?

Bickle : Demain ?

Iris : Oui, je me lève vers une heure.

Bickle : Vers une heure.

Iris : Vers une heure.

Bickle : Uh. Benh, c'est-à-dire que... moi je p...

Iris : Faut savoir, hein, tu veux, oui ou non ?

Bickle : Oh, je veux bien, entendu, ça me va. Alors entendu, à une heure.

Iris : A une heure.

Bickle : Entendu. Alors à demain. Euh, Iris ? Je m'appelle Travis.

Iris : Merci, Travis.

Bickle : Au revoir, Iris. On se voit demain... Douce Iris.

 

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Iris : Pourquoi tu veux tellement que je retourne chez mes parents, hein ? On me déteste là-bas. Moi, si je me suis tirée, c'est que j'avais une bonne raison. C'est froid chez eux, un désert !

Bickle : J'comprends, mais tu ne peux pas vivre comme ça, ici c'est l'enfer. Une fille, ça doit être en famille.

Iris : MLF, t'as entendu parler ou pas ?

Bickle : T'es pas une femme qu'il faut libérer, enfin. Tu es encore toute gosse, tu devrais être à la maison, avec tes parents. Tu devrais porter des jolies robes, t'amuser avec des petits flirts, tu devrais même aussi aller à l'école. Le truc classique, enfin !

Iris : Mon Dieu ! Alors toi, tu dates !

Bickle : Non, je date pas ! C'est toi qui dates ! Tu déconnes, oui ! Non mais enfin, tu te vois ? Tu sors avec toutes les épaves qui traînent dans les rues, les sales types, les vicelards et tu leur vends ton... enfin, tu te vends. Et pour pas un rond en plus. Pour un sale petit maq ! Un petit maq qui relève le compteur. Et c'est moi qui date ? Mais à côté de moi, tu n'es qu'un fossile ! Jusque là, j'ai encore jamais baisé avec une bande de tueurs et de drogués, comme toi tu le fais ! Ca s'appelle "être à la cool", ça ? Ha-ha, mais de quel monde tu sors, hein ?

Iris : Qui est un tueur ?

Bickle : L'autre, là, Sport, c'est un tueur, un vrai tueur.

Iris : Sport n'a jamais tué personne.

Bickle : Il a sûrement tué quelqu'un.

Iris : Il est de la balance.

Bickle : Il est quoi !?

Iris : J'suis balance moi aussi, c'est pour ça qu'on s'entend si bien.

Bickle : C'est un tueur pour moi, pas autre chose.

Iris : J'crois que c'est les cancer qui font les meilleurs amants mais... dans la famille, on est tous des signes d'air.

Bickle : C'est aussi un type qui se drogue.

Iris : Mais d'où que tu prends le droit de faire de la morale ? Tu te crois mieux que nous ? Regarde un peu la poutre qui est dans ton œil et pas la paille du voisin.

Bickle : Comment tu vas faire avec Sport et l'autre fumier ?

Iris : Quand ?

Bickle : Quand tu t'en iras.

Iris : J'en sais rien, je les plaquerai, c'est tout.

Bickle : Tu vas t'en aller comme ça ?

Iris : Oh, ils sont pleins d'autres filles, tu sais.

Bickle : Mais c'est pas encore réussi ton coup. Comment tu vas faire ?

Iris : Et qu'est-ce tu veux qu'je fasse ? J'appelle les flics ?

Bickle : Oh, les flics, ils font rien, ça c'est connu.

Iris : Oh tu sais, Sport, il m'a jamais fait de mal. Enfin, j'veux dire, il m'a jamais maltraitée, jamais battue.

Bickle : C'est à nous de l'empêcher de recommencer avec d'autres filles. C'est à nous d'empêcher ça. Ce type, c'est une véritable petite ordure. Il faut absolument que quelqu'un le coince ! C'est une saloperie intégrale ! C'est la pire des... tssss... Oh, une sangsue comme ce fumier, j'ai jamais vu ça de ma vie, moi. Et tu sais ce qu'il a dit sur toi ? Ah, il te fait une de ces réputations. Il t'a traitée de poule !

Iris : Tu sais, ça n'a rien de méchant. Je vais aller vivre dans une communauté du Vermont.

Bickle : Tu vois, Iris, j'ai encore jamais vu de communauté, mais ça me dit rien. J'ai lu... un reportage une fois dans un magasine mais, j'sais pas, c'est pas net.

Iris : Pourquoi tu vivrais pas en communauté avec moi ?

Bickle : Qui ça, moi ? Vivre en communauté avec toi ? Ho-ho-ho.

Iris : Pourquoi pas ?

Bickle : Ces endroits-là, c'est pas mon genre.

Iris : Pourquoi pas, enfin ?

Bickle : Non, les gens qui sont là-dedans, je m'entends pas avec eux.

Iris : T'es un scorpion.

Bickle : Comment ?

Iris : Bien sûr, t'es un scorpion, ça se voit à ta façon d'agir.

Bickle : Et puis d'ailleurs, il faut que je reste ici.

Iris : M'enfin, pourquoi ?

Bickle : J'ai un travail très important à finir.

Iris : Tu fais quoi de si important ?

Bickle : Je travaille pour le gouvernement. Taxi, je fais ça à mi-temps, c'est tout.

Iris : Est-ce que t'es dans les stups ?

Bickle : J'ai l'air d'être là-dedans, moi ?

Iris : Ouais ! Ha-ha-ha !

Bickle : Alors c'est que j'y suis.

Iris : Ha-ha-ha-ha ! Oh, toi alors ! Je sais pas qui est le plus dingue de toi ou de moi ! Ha-ha-ha ! ... Alors c'est bien vrai, tu viens pas avec moi ?

Bickle : Tu sais ce que je vais faire, Iris, je vais te donner du fric pour que tu partes, d'accord ?

Iris : Oh non, je t'assure, c'est pas nécessaire.

Bickle : Si-si, si, je veux que tu acceptes. J'veux pas que tu demandes quoi que ce soit à ces salopards. J'tiens à faire ça. J'peux pas mieux employer mon argent ! ... Il se peut que moi aussi j'sois obligé de partir.

 

¤   ¤   ¤

 

Sport : Tu es fatiguée, c'est tout.

Iris : Je n'aime pas c'que j'fais, Sport.

Sport : Mais, ma biche, j't'ai jamais demandé d'aimer c'que tu fais. Si jamais tu te mettais à aimer c'que tu fais, tu ne serais plus ma petite femme.

Iris : Tu te rends compte que je ne te vois plus jamais ?

Sport : Mais il faut que je m'occupe de mes affaires, mon poussin. Ton mec te manque, hein ? Huh, tu sais que moi non plus j'aime pas être séparé de toi ? Tu sais bien c'que tu es pour moi. J'ai besoin de toi. Je serais perdu sans toi. Faut jamais oublier ça. J'ai besoin de toi, c'est fou. Viens dans mes bras, mon p'tit. Laisse-moi t'serrer. Quand tu es comme ça, tout contre moi, j'me sens si bien. Je souhaiterais à chaque homme de savoir c'que c'est que d'être aimé par toi. Je souhaiterais à chaque femme d'avoir un homme qui l'aime autant que je t'aime. Comme c'est bon de se sentir l'un contre l'autre. Une chance comme ça, ça n'arrive à personne au monde. Je serre une femme qui a envie de moi, besoin de moi. Il n'y a qu'avec toi que je me retrouve.

 

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Lettre à Bickle : Cher monsieur Bickle, je ne peux pas vous dire combien madame Steensma et moi nous avons été heureux d'apprendre que vous étiez rétabli. Nous avons voulu vous rendre visite à l'hôpital quand nous sommes venus chercher Iris à New York mais vous étiez toujours dans le coma. Nous vous serons toujours infiniment redevables de nous avoir rendu notre Iris. Nous pensions l'avoir perdue mais aujourd'hui notre vie a retrouvé tout sons sens. Inutile de vous dire que dans cette maison, vous êtes devenu une sorte de héro. Vous voudrez sûrement avoir des nouvelles d'Iris : elle a repris ses études avec assiduité. La transition a été très dure pour elle, comme vous pouvez l'imaginer, mais nous avons pris des mesures pour qu'elle n'ait plus jamais de raison de s'enfuir.  Pour terminer, madame Steensma et moi, nous tenons à vous remercier une fois encore, du fond du cœur, malheureusement nos moyens ne nous permettent pas de revenir à New York afin de vous remercie de vive voix comme nous en avons le désir. Mais si jamais vous veniez à Pittsburgh, vous serez toujours accueilli chez nous à bras ouverts. Nos plus vifs remerciements, Burt et Ivy Steensma.

 

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Betsy : J'ai appris votre aventure par la presse. Comment ça va ?

Travis : Oh, c'était rien au fond, j'ai récupéré. La presse fait toujours mousser ce genre d'histoires. Il y a encore des petites douleurs, c'est tout.

 

mardi, 24 juillet 2012

La tour infernale - Steve McQueen, Paul Newman, Fred Astaire, Robert Wagner

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Film : La tour infernale / The towering inferno (1974, durée 2h45)

Réalisateurs : John Guillermin, Irwin Allen

Doug Roberts l'architecte de la tour (Paul Newman), Susan Franklin sa compagne (Fay Dunaway), Michael O'Hallorhan chef des pompiers (Steve McQueen), Jim Duncan (William Holden), Harlee Clairborne (Fred Astaire), Roger Simmons l'ingénieur de la tour (Richard Chamberlain), Patty Simmons son épouse (Susan Blakely), Lisolette Mueller (Jennifer Jones), Harry Jernigan (O.J.Simpson), le sénateur Gary Parker (Robert Vaughn), Dan Bigelow (Robert Wagner)

3 Oscars (meilleure photographie, meilleur montage, meilleure chanson) et 2 Golden Globes (meilleur acteur Fred Astaire, révélation féminine Susan Flannery)

 

¤     ¤     ¤
 
 

Patty Simmons : Doug, ça pour une surprise !

Doug Roberts : Où est donc ton petit surdoué de l'ampèremètre ? On a appelé son bureau, le club, la marina, il est nulle part.

Patty Simmons : Qu'est-ce qu'il a fait ? Viens, je te sers un verre. Il a forcément fait quelque chose étant donné que mon père a appelé. Ca fait longtemps qu'il n'était pas remonté comme ça.

Doug Roberts : Est-ce que tu sais où il peut être ?

Patty Simmons : Mon mari a un périmètre d'action très, très étendu. Il peut se trouver absolument n'importe où dans un cet Etat, dans un rayon de quatre-vingt dix kilomètres. Mais patience, il finira par rentrer, il est bien obligé, ses vêtements sont ici. Je te sers à boire ?

Doug Roberts : Non merci.

Patty Simmons : J'en déduis que tu ne veux pas me dire ce que Roger a fait.

 

Roger entre.

 

Roger Simmons : Salut Doug. Chérie.

Patty Simmons : Bonjour.

Roger Simmons : Qu'est-ce que je te sers ?

Doug Roberts : Rien pour l'instant.

Roger Simmons : Tu t'es décidé à quitter ta cambrousse ? Et que nous vaut cet honneur ?

Doug Roberts : Callahan a testé un générateur de secours. Il y a eu une surtension et ensuite un court-circuit.

Roger Simmons : Comment est-ce possible ?

Doug Roberts : En principe, c'est pas possible. Sauf si tu n'as pas respecté les spécifications du matériel électrique.

Roger Simmons : Ta brutalité ne s'est pas arrangée.

Doug Roberts : Elle a même empiré.

Roger Simmons : Tu comprendras que je me montre également brutal. Je ne vois pas du tout en quoi ça te regarde.

Doug Roberts : Je me demande à qui le pot-de-vin a bien pu profiter.

Roger Simmons : Tes accusations sans preuve, tu peux les garder.

Doug Roberts : Ecoute-moi bien. On a eu un début d'incendie dans la salle de service principale. Visiblement les câbles n'étaient pas exactement ceux que j'avais commandés.

Roger Simmons : Le moindre câble que j'ai placé dans cet immeuble correspond au standard en vigueur dans le bâtiment.

Doug Roberts : Oui, mais cet immeuble est absolument hors norme. Et ça tu le savais. C'est pour ça que j'avais demandé une installation qui ne rentrerait pas dans les standards.

Roger Simmons : Mais tu vis dans un monde imaginaire. Je suis confronté aux réalités.

Doug Roberts : Je veux les schémas de tes câblages et une copie de tes bons de commande.

Roger Simmons : Il faudra des semaines pour les réunir et une personne ayant plus d'influence pour m'obliger à le faire.

Doug Roberts : Je les veux sur mon bureau, demain matin à neuf heures.

 

Doug sort.

 

Patty Simmons : On raconte qu'il se battait contre des ours bruns dans le Montana. Bien sûr, il était plus jeune, sûrement en meilleure condition.

Roger Simmons : Tout ceci a dû énormément te réjouir.

Patty Simmons : Non, loin de là. Au contraire, ça me fait de la peine pour toi et pour moi.

Roger Simmons : Que voulais-tu que je fasse ? Que j'en arrive aux mains, c'est ça ?

Patty Simmons : Si jamais tu as fait quoi que ce soit à l'immeuble de mon père, Dieu te protège.

Roger Simmons : Je n'ai pas besoin de l'aide de Dieu, pas plus que de celle de ton père. Plus maintenant. Je ne me mettrai plus au garde-à-vous chaque fois qu'il aboiera. Enfin, si c'est cela que tu veux me voir faire.

Patty Simmons : Tout ce que je veux, c'est l'homme que je croyais avoir épousé. Mais il n'y a plus beaucoup de raisons de rester mariés, d'après ce que je constate.

Roger Simmons : Il se fait tard, on devrait se préparer. 

 

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Jennifer Jones, Fred Astair

 
Lisolette Mueller : Votre villa dans le sud doit vous manquer.

Harlee Clairborne : Faire du bateau, de la natation, et puis aussi organiser des soirées. Le plus terrible dans tout ça, c'est que les femmes s'arrachent les derniers célibataires argentés, même les vieux débris dans mon genre.

Lisolette Mueller : Allons-allons, pas de fausse modestie.

Harlee Clairborne : Je vous en prie, après vous. J'ai... j'ai donc décidé de me plonger dans la réalité de San Francisco et d'envisager de nouvelles perspectives et faire preuve de modestie. Et aussi passer plus de temps à faire la seule chose pour laquelle je suis doué : jouer en bourse.

Lisolette Mueller : Monte Carlo y perdra ce que San Francisco y gagnera.

Harlee Clairborne : Merci. Croyez-vous à la destinée ?

Lisolette Mueller : Je suis prête à croire aux bonnes choses.

Harlee Clairborne : Il y a forcément une raison qui a commandé mon retour : vous connaître. 

 

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Steve McQueen, William Holden

 
 
 
Jim Duncan : Vous vouliez me voir, chef ?

Michael O'Hallorhan : Si vous êtes Duncan, oui.

Jim Duncan : Vous contrôlez la situation ?

Michael O'Hallorhan : Il faut évacuer tout ce beau monde de là.

Jim Duncan : Oh, il n'y a rien de dramatique.

Michael O'Hallorhan : Il y a le feu, monsieur, c'est toujours dramatique.

Jim Duncan : Ma foi, je ne crois pas que vous soyez familiarisé avec les moyens modernes de sécurité dont notre tour est équipée, brigadier. Nous les avons tous.

Michael O'Hallorhan : Entendu, c'est votre immeuble, mais notre incendie. Vous allez m'évacuer tous ces gens.

Jim Duncan : Vous n'écoutez pas ce que je vous dis. Un incendie au quatre-vingt-unième n'atteindra pas les étages supérieurs. Pas dans cet immeuble !

Michael O'Hallorhan : Très bien, je vais le faire.

Jim Duncan : Une seconde, une seconde. Le Maire est ici, vous voulez qu'il abuse de son autorité ?

Michael O'Hallorhan : En cas d'incendie, je suis le seul maître à bord. Nous devons éviter de déclencher la panique. Je peux le leur dire mais c'est mieux si c'est vous. Vous n'avez qu'à annoncer en douceur à tous vos invités que la réception va bientôt reprendre mais plus bas que l'étage où il y a le feu. Tout de suite.

 

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