vendredi, 20 septembre 2013
L'albatros - Baudelaire
Charles Baudelaire (1821-1867) - Jardin du Luxembourg
L'albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Poësie, Sculpture | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 12 septembre 2013
Paris - Eustache Deschamps
Remerciements à Frédéric Bey
qui partage tant de chefs d’œuvres sur FB.
¤ ¤ ¤
Vignes de Montmartre
Crédits photographiques Jana Hobeika
Et visité en chacune partie
Jérusalem, Egypte et Galilée,...
Alexandrie, Damas et la Syrie,
Babylone, Le Caire et Tartarie,
Et tous les ports qui y sont,
Les épices et sucres qui s'y font,
Les fins draps d'or et soie du pays,
Valent bien mieux ce que les Français ont:
Rien ne se peut comparer à Paris.
C'est la cité sur toutes couronnée,
Fontaine et puits de sens et de clergie,
Sur le fleuve de Seine situé:
Vigne, bois, terre et prairie.
De tous les biens de la mortelle vie
A plus qu'autres cités n'ont;
Tous étrangers l'aiment et l'aimeront,
Car, pour déduit et pour être jolis,
Jamais cité telle ne trouveront:
Rien ne se peut comparer à Paris.
Mais elle est bien que ville fermée,
Et de châteaux de grande anceserie,
De gens d'honneur et de marchands peuplée,
De tous ouvriers d'armes, d'orfèvrerie;
De tous les arts c'est la fleurs, de quoi qu'on die:
Tous ouvrages adroits font;
Subtil engin, entendement profond
Verrez avoir aux habitants toudis,
Et loyauté aux oeuvres qu'ils feront:
Rien ne se peut comparer à Paris.
Eustache DESCHAMPS (1340-1406)
07:00 Publié dans Ecrits, Photographie, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montmartre, vin, raisin, vignoble, paris
mercredi, 04 septembre 2013
Graphie de reine - Marie Leczinska
Et une dame...
Marie Leczinska (1703-1768)
Document photographié
en vitrine de la librairie "Autographes"
rue Bonaparte
dans le VIème arrondissement de Paris.
07:00 Publié dans Ecrits, Graphie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marie, leczinska, marie leczinska, librairie, autographe, rue napoléon
mardi, 03 septembre 2013
Graphie d'écrivain - Paul Claudel
Remerciements à Romain Debluë
pour sa correspondance éclairante.
¤ ¤ ¤
... une écriture d'écolier...
Paul Claudel (1868-1955)
"Claudel nous initie à ce dont se tisse une musique non symbolique,
une musique qui restitue le Choeur mystique
dans la synthèse des arts et de la pensée,
une musique de la pensée."
(L'insolent, p.564, 2012, Maxence Caron, coll. Les Affranchis, Ed. Nil)
Se procurer l'ouvrage :
L'insolent
Maxence Caron
2012
Coll. Les Affranchis, Ed. Nil
608 pages
http://www.amazon.fr/Linsolent-ebook/dp/B0079Q8D3O/ref=dp...
Document photographié
en vitrine de la librairie "Autographes"
rue Bonaparte
dans le VIème arrondissement de Paris.
07:00 Publié dans Ecrits, Graphie, Portraits de personnalités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul, claudel, librairie, autographe, rue napoléon, maxence caron
samedi, 31 août 2013
Graphie d'écrivain - Barbey d'Aurevilly
Remerciements à Romain Debluë
pour sa correspondance éclairante.
¤ ¤ ¤
... Il écrit en rouge, en rouge sang bien sûr, et il laisse trainer sa plume sur les tiges inférieures, comme s'il creusait la profondeur des caractères, avec autorité et dans tous les sens du terme...
... Barbey appuie effectivement sur sa plume qui m'a l'air fatiguée, râpeuse et taillée très épaisse, ce qui est peut-être volontaire de sa part...
... effectivement, la plume de Barbey semble râpeuse : elle est un bistouri qui, au sens propre, taille dans la feuille, lacère la page et en tire le sang dont ses romans et nouvelles s'abreuveront par la suite...
Jules Barbey d'Aurevilly (1808-1889)
Graphein, en grec, signifie originellement : égratigner, écorcher ; de là, il est devenu synonyme d'égratignures signifiantes faites sur divers supports, c'est-à-dire synonyme de "graver", mais au sens le plus large possible, donc au sens d'écrire. Et de dessiner, aussi, puisque le dessin et l'écriture peuvent être, tous deux, signifiants comme nous le rappelle la calligraphie chinoise, par exemple. Plus tardivement, il a pris le sens de "rédiger, composer en prose".
Naturellement, l'étymologie la plus lointaine convient à merveille à l'écriture de Barbey, qui est une véritable écorchure de la page blanche.
Pour les autres, je pense que le sens courant soit tout à fait approprié, car parler de calligraphie serait sans doute excessif, surtout si vous comptez ajouter aux illustres précédents quelques petits cancres tels que Sartre !
(Romain Debluë, 2012)
Document photographié
en vitrine de la librairie "Autographes"
rue Bonaparte
dans le VIème arrondissement de Paris.
*
> Pour davantage : http://fichtre.hautetfort.com/les-mots-francais.html
07:00 Publié dans Ecrits, Graphie, Les mots français, Portraits de personnalités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : barbey, aurevilly, barbey d'aurevilly, alfred de musset, librairie, autographe, rue napoléon, romain deblue
vendredi, 30 août 2013
Graphie d'écrivain - Alfred de Musset
Remerciements à Romain Debluë
pour sa correspondance éclairante.
¤ ¤ ¤
... Musset a une écriture de fillette, très fine, timide, qui semble survoler la page comme si elle n'osait pas s'y incruster de peur de violer l'intégrité physique du papier...
... je ne sais pas, je la trouve banale, normale, déjà vue... selon nos standards actuels où effectivement la masculinité se perd... La signature, oui, a quelque chose de féminin...
Alfred de Musset (1810-1857)
"Alfred de Musset, féminin sans doctrine, aurait pu exister dans tous les temps et n'eût jamais été qu'un paresseux à effusions gracieuses."
(Baudelaire)
"Ah ! voilà bien mes couillons de l'école de Lamartine !
Tas de canailles sans vergogne ni entrailles.
Leur poésie est une bavachure d'eau sucrée. Sacré nom de Dieu ! j'écume !
- Je les crois bien ! quand ils me disent qu'ils n'aiment pas l'antique ni les anciens.
Mais ceux qui ont sucé le lait de la louve (j'entends le suc des vieux)
ont un autre sang dans la veine.
- Et ils considèrent comme des fleurs blanches de l'esprit
toutes ces mièvreries pudibondes, où toute naïveté doit périr."
(Flaubert, 20 avril 1853)
Document photographié
en vitrine de la librairie "Autographes"
rue Bonaparte
dans le VIème arrondissement de Paris.
07:00 Publié dans Ecrits, Graphie, Portraits de personnalités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alfred, musset, alfred de musset, librairie, autographe, rue napoléon
jeudi, 29 août 2013
Graphie d'écrivain - Châteaubriand
Remerciements à Romain Debluë.
¤ ¤ ¤
François-René de Chateaubriand (1768-1848)
"C'est la beauté de René, qu'il lui arrive d'écrire comme Chateaubriand.
Il a inventé la grande phrase de la prose poétique, avec ses résonances d'émotion et ses échos pour tous les sens ; la période pleine d'image et de parfums, où les objets de la nature ont trouvé le modelé et la ligne ; où les pensées, rendues sensibles, ont, comme de formes vivantes, leur nombre, leur harmonie et leur couleur."
"Portraits et préférences, p.40, 1991 - posthume, Suarès, Gallimard)
Document photographié
en vitrine de la librairie "Autographes"
rue Bonaparte
dans le VIème arrondissement de Paris.
07:03 Publié dans Ecrits, Graphie, Portraits de personnalités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chateaubriand, librairie, autographe, rue napoléon