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lundi, 06 mai 2013

Vos enfants - Gibran, Delacroix

 

Delcroix, lutte de= jacob avec l'ange
Lutte de Jacob avec l'ange, Delacroix


> A consulter pour plus de Delacroix : http://www.eternels-eclairs.fr/tableaux-delacroix.php

 

 Extrait du Prophète, Khalil Gibran, 1923

 

Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit,
Parlez-nous des Enfants.
Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
Mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance
pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie ;
Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.

 

> A consulter pour plus de Gibran : http://lapoesiequejaime.net/gibran.htm


vendredi, 03 mai 2013

Glenn et Ludwig

 

 Les mains en mitaines de l'artiste.

glenn gould

 

 

Extrait de "La pensée de Glenn Gould", 2013, Maxence Caron :

[...]

Infiniment nuancé, dansant sur une ligne de crête, usant de la technologie pour la retourner contre elle-même, créant un domaine de protection pour que l’âme puisse vivre en solitude au domaine de l’âme et l’artiste en solitude dans une demeure d’artiste, Glenn Gould, rigodant avec Pandore*, touche aux éléments où notre ère prend plaisir à succomber et demande à l’individu de marcher sur les eaux.

[...] Là où les artistes avancent vers l’esclavage à mesure qu’ils font carrière, lui se retire de toute carrière, il prend sa retraite à l’âge où d’autres commencent à réussir de vendre leur âme, il refuse d’être donné en spectacle, il entre en soi, il rentre chez soi pour définir les modalités d’exercice de l’art et les fondre avec ce que fut depuis toujours l’absence de compromission de l’érémitisme attaché à la création individuelle.

[...]

Le but de Glenn Gould : la sagesse, la pensée – et pour cela, la solitude. « La solitude, il est en votre pouvoir de l’acquérir et de votre devoir de la cultiver, car la contemplation est une grâce dont on doit pouvoir jouir à bon escient ». La sagesse et la pensée ne conduisent pas Gould à une éthique ni à une érudition, mais à un savoir contemplatif mû par un Absolu.

[...]

Advient de ce fait une communion d’un génie à l’autre ; en l’occurrence, quelles que soient les distorsions et les « folies » que la bienséance croit entendre Gould infliger aux compositeurs qu’il joue, il faut comprendre ces audaces comme le fondamental contact d’égal à égal entre deux personnalités, deux compositeurs, pour qui l’art n’est pas un fait de musée. Gould transpose la vie d’une œuvre dans sa propre vie qui est elle-même pensée du fondement de toute vie, et, s’ouvrant ainsi à cette œuvre depuis ce qu’il a de plus profond, il fait poser l’œuvre pour lui tandis qu’il se donne à elle. [...]

Pourquoi Gould aurait-il fait autant de simagrées mimiques, lui qui clamait son dégoût du spectacle, s’il ne s’était pas laissé éprendre par une instance plus lointaine que son ego. [...] Ce que Glenn Gould quiert, il l’acquiert en le recevant d’un ciel qui est « par-dessus le toi », le moi, par-dessus tout domaine ne relevant que de l’idiosyncrasique. [...] Les fameux mugissements gouldiens lorsqu’il joue relèvent de la glossolalie au sens mystique. [...] Les minores habentes ne se doutent pas de ce qui sous-tend les insolences du génie. Ne connaîtront que ceux qui en sont, parmi ceux qui perçoivent ce qui est plus pur et plus différent que l’espace.

[...] Gould a trouvé un moyen d’ouvrir au triple agir à l’œuvre en son génie de compositeur, de pianiste et d’écrivain, une capacité d’expression paroxystique [...].

Il y a ainsi dans l’art, dit Gould, « une composante qui lui permet de présider à sa propre désuétude » : l’art, s’il réussit, a une destinée d’auto-abandon vers la spiritualité.

Glenn Gould avait donné son âme à Dieu : la plupart de ses nombreux textes sont les esquisses d’un important ouvrage qu’il méditait d’écrire depuis des années, lorsqu’il aurait pris, non sans produire un autre scandale sans doute, sa seconde retraite, et après avoir reçu la prophétique grâce d’hypnotiser Pandore*.

 

> Le texte intégral indispensable http://laregledujeu.org/2013/02/14/12365/la-pensee-de-gle...

 

* A propos de Pandore : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pandore.

glenn gould, pandoreDans la mythologie grecque, Pandore (Πανδώρα, "tous les dons") est la première femme, "celle qui fait sortir les présents des profondeurs", "la Déesse de la terre qui préside la fécondité". Pandore fut créée sur l'ordre de Zeus qui voulait se venger des hommes pour le vol du feu par Prométhée. Elle fut fabriquée dans de l'argile et de l'eau par Héphaïstos ; Athéna lui donna ensuite la vie, lui apprit l'habileté manuelle, entre autre l'art du tissage, et l'habilla ; Aphrodite lui donna la beauté ; Apollon lui donna le talent musical ; Hermès lui apprit le mensonge et l'art de la persuasion ; Héra lui donna la curiosité et la jalousie. Zeus offrit la main de Pandore à Epiméthée, frère de Prométhée. Bien qu'il eût promis à Prométhée de refuser les cadeaux venant de Zeus, Epiméthée accepta Pandore. Pandore apporta dans ses bagages une boîte mystérieuse que Zeus lui interdit d'ouvrir. Celle-ci contenait tous les maux de l'humanité, notamment la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie, la Passion ainsi que l'Espérance. Une fois installée comme épouse, Pandore céda à la curiosité qu'Héra lui avait donnée et ouvrit la boîte, libérant ainsi les maux qui y étaient contenus. Elle voulut refermer la boîte pour les retenir il était hélas trop tard. Seule l'Espérance, plus lente à réagir, y resta enfermée. L'Iliade énonce que sans femme, la vie de l'homme n'est pas vivable, et avec une femme, guère plus.

 

 

glenn gould
Crédits photographiques Gordon Parks

 

> Page à consulter également 
http://theselvedgeyard.wordpress.com/2011/03/10/pianist-glenn-gould-rejecting-the-bloodsport-cult-of-showmanship/
pour de nombreuses photos
de Glenn Gould en enregistrement de Bach
prises par Gordon Parks pour LIFE
et commentées.

 

Trente-deux variations


http://www.youtube.com/watch?v=bVrUaiL2gz8&feature=pl...

 

Le IIIe mouvement du Concerto n°3 + photos :
mis en ligne en janvier 2011, seulement 6'081 vues (!?)


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...

 

glenn-gould-061.jpg

glenn gould

 

L'Appassionata


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=GXjM2hrqO54


 
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=YCgwVVgSDpU

 

glenn gould

glenn gould

 

La Tempête I, II, III


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...

 

 La Tempête III


http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=vEGmSHKlsaI 

 

glenn gould

glenn gould

 

Le Clair de Lune I et III


http://www.youtube.com/watch?v=WD6pGV69fJI&feature=player_detailpage

 


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=DVZqAbbkdgw

 

glenn-gould au café.jpg

Gould-420x0.jpg

 

La Pathétique I, II, III


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...

 


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...

 


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...

 

GOULD_08.jpg

glenn gould

 

Les deux dernières sonates :

Sonate 31 opus 110


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...

 

Sonate 32 opus 111


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...

 

Si ce n'est déjà fait :

> Page à consulter absolument 
pour de nombreuses photos de Gordon Parks pour LIFE
avec commentaires
http://theselvedgeyard.wordpress.com/2011/03/10/pianist-glenn-gould-rejecting-the-bloodsport-cult-of-showmanship/

 

dimanche, 21 avril 2013

Messe en si - ET ENCORE - Bach, Richter 1962

Bach, messe en si
Jean-Sébastien Bach (1685-1750)

 

  

 

 

sacré coeur, montmartre, basilique, paris                sacre coeur, basilique, montmartre
Basilique du Sacré-Coeur, Montmartre, Paris

 

 

 

 

A consulter également : http://annebrassie.fr/?p=153

 

Extrait de La pensée catholique de Jean-Sébastien Bach, Maxence Caron, 2010, Via Romana :

[...]

Le Gloria est constitué d'huit épisodes harmonieusement répartis, soit : choeur, aria, choeur, duo, choeur, aria, aria, choeur - Gloria et in terra pax, laudamus, gratias agimus, Domine Deus, Qui tollis, Qui sedes, Quoniam tu, Cum Sancto Spiritu. Quatre sont confés au choeur et quatre aux solistes, et l'on constate ainsi l'alternance de l'unité des armées angéliques et de la solitude humaine, [...] dans le plus beau des amours, à son Ami, Maître, Père, Sauveur et Frère - le Seigneur.

Lors des arias, l'humanité ne parle point seule, et nous l'avons vu, nous avons montré la belle complexité du discours de Bach, car la parole humaine est toujours accompagnée de la surnature, [...] jusques à parvenir à la thématique incarnatrice, moment où le "miserere nobis" et le "suscipe deprecationem" font entendre l'oxymore musical d'une détresse pacifiée par la présence divine transmise dans la perpétuelle communion à la parole des saints Anges et à leur foi dont on prononce de tout coeur les paroles véritables.

La présence divine infuse chaque pan de parole au sein de ce Gloria, et le moment de pure singularité humaine est encore, en sa solitude même, transporté au coeur même du Coeur de Dieu dont la miséricordieuse kénose le porte.  

 

 

maxence caron, via romana, bach, messe en si, pensée, catholiqueSe procurer l'ouvrage :

La pensée catholique de Jean-Sébastien Bach

Maxence Caron

2010

Via Romana

273 pages

http://www.amazon.fr/La-pens%C3%A9e-catholique-Jean-S%C3%A9bastien-Bach/dp/291672768X/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1365408144&sr=8-1&keywords=caron+bach+messe

 

 

saint germain des prés
Eglise Saint-Germain-des-Prés
Crédits photographiques Jana Hobeika

 

 

jeudi, 18 avril 2013

Messe en si - ENCORE - Bach, Richter

Bach, messe en si
Jean-Sébastien Bach (1685-1750)

 

 

sacre coeur, basilique, paris, mosaique
Basilique du Sacré-Coeur, Montmartre
Crédits photographiques Hermann Schurig

 

 


http://www.youtube.com/watch?v=r6ZErrGKb9c&feature=pl...

 

Kyrie

Gloria à 20'38''

Credo à 1h03'15''

Sanctus à 1h39'30''

Osanna à 1h46'08''

 

hermann schurig, montmartre, sacré-coeur, basilique, paris
Prise à Montmartre
Crédits photographiques Hermann Schurig

 

Extrait de La pensée catholique de Jean-Sébastien Bach, Maxence Caron, 2010, Via Romana :

[...]

Pourquoi une dynamique systématiquement binaire pour ce qui ne concerne pas le mystère de l'Incarnation ou ce qui lui est immédiatement rattaché ? En outre, il ne s'agit point de n'importe quel rythme binaire, car, à l'exception de l'Et in unum Dominum Jesum, toutes les mesures binaires sont établies à la blanche : la blanche est l'unité de mesure rythmique, tout est enchâssé en une largesse et une ampleur qui, sans être rare en musique, ne constitue pas non plus la norme. Cet usage de la blanche signifie que, lorsque les différents points de stricte substance et donc stricte ineffabilité divines sont peints par la musique, la respiration humaine à les dire doit se faire plus large afin de se donner les moyens les meilleurs d'accueillir la possibilité de se remplir du plus large espace dicible devant l'indicible [...]. Exception est faite dans la numération de la mesure choisie pour évoquer musicalement le Fils, une mesure à 4/4, étalonnée ainsi par la noire et non plus par la blanche, noires qui sont au nombre de quatre par mesure [...].

 

 

maxence caron, via romana, bach, messe en si, pensée, catholiqueSe procurer l'ouvrage :

La pensée catholique de Jean-Sébastien Bach

Maxence Caron

2010

Via Romana

273 pages

http://www.amazon.fr/La-pens%C3%A9e-catholique-Jean-S%C3%A9bastien-Bach/dp/291672768X/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1365408144&sr=8-1&keywords=caron+bach+messe

 

 

mercredi, 17 avril 2013

Les amants de Montmorency - Alfred de Vigny

alfred de vigny
Alfred de Vigny (1797-1863), par Felix Nadar

 

                          I

Etaient-ils malheureux, Esprits qui le savez !
Dans les trois derniers jours qu'ils s'étaient réservés ?
Vous les vîtes partir tous deux, l'un jeune et grave,
L'autre joyeuse et jeune. Insouciante esclave,
Suspendue au bras droit de son rêveur amant,
Comme à l'autel un vase attaché mollement,
Balancée en marchant sur sa flexible épaule
Comme la harpe juive à la branche du saule ;
Riant, les yeux en l'air, et la main dans sa main,
Elle allait, en comptant les arbres du chemin,
Pour cueillir une fleur demeurait en arrière,
Puis revenait à lui, courant dans la poussière,
L'arrêtait par l'habit pour l'embrasser, posait
Un oeillet sur sa tête, et chantait, et jasait
Sur les passants nombreux, sur la riche vallée
Comme un large tapis à ses pieds étalée ;
Beau tapis de velours chatoyant et changeant,
Semé de clochers d'or et de maisons d'argent,
Tout pareils aux jouets qu'aux enfants on achète
Et qu'au hasard pour eux par la chambre l'on jette.
Ainsi, pour lui complaire, on avait sous ses pieds
Répandu des bijoux brillants, multipliés
En forme de troupeaux, de village aux toits roses
Ou bleus, d'arbres rangés, de fleurs sous l'onde écloses,
De murs blancs, de bosquets bien noirs, de lacs bien verts
Et de chênes tordus par la poitrine ouverts.
Elle voyait ainsi tout préparé pour elle :
Enfant, elle jouait, en marchant, toute belle,
Toute blonde, amoureuse et fière ; et c'est ainsi
Qu'ils allèrent à pied jusqu'à Montmorency.

 

                          II

Ils passèrent deux jours d'amour et d'harmonie,
De chants et de baisers, de voix, de lèvre unie,
De regards confondus, de soupirs bienheureux,
Qui furent deux moments et deux siècles pour eux.
La nuit on entendait leurs chants ; dans la journée
Leur sommeil ; tant leur âme était abandonnée
Aux caprices divins du désir ! Leurs repas
Etaient rares, distraits ; ils ne les voyaient pas.
Ils allaient, ils allaient au hasard et sans heures,
Passant des champs aux bois, et des bois aux demeures,
Se regardant toujours, laissant les airs chantés
Mourir, et tout à coup restaient comme enchantés.
L'extase avait fini par éblouir leur âme,
Comme seraient nos yeux éblouis par la flamme.
Troublés, ils chancelaient, et le troisième soir,
Ils étaient enivrés jusques à ne rien voir
Que les feux mutuels de leurs yeux. La nature
Etalait vainement sa confuse peinture
Autour du front aimé, derrière les cheveux
Que leurs yeux noirs voyaient tracés dans leurs yeux bleus.
Ils tombèrent assis, sous des arbres ; peut-être ...
Ils ne le savaient pas. Le soleil allait naître
Ou s'éteindre... Ils voyaient seulement que le jour
Etait pâle, et l'air doux, et le monde en amour...
Un bourdonnement faible emplissait leur oreille
D'une musique vague, au bruit des mers pareille,
Et formant des propos tendres, légers, confus,
Que tous deux entendaient, et qu'on n'entendra plus.
Le vent léger disait de la voix la plus douce :
" Quand l'amour m'a troublé, je gémis sous la mousse. "
Les mélèzes touffus s'agitaient en disant :
" Secouons dans les airs le parfum séduisant
" Du soir, car le parfum est le secret langage
" Que l'amour enflammé fait sortir du feuillage. "
Le soleil incliné sur les monts dit encor :
" Par mes flots de lumière et par mes gerbes d'or
" Je réponds en élans aux élans de votre âme ;
" Pour exprimer l'amour mon langage est la flamme."
Et les fleurs exhalaient de suaves odeurs,
Autant que les rayons de suaves ardeurs ;
Et l'on eût dit des voix timides et flûtées
Qui sortaient à la fois des feuilles veloutées ;
Et, comme un seul accord d'accents harmonieux,
Tout semblait s'élever en choeur jusques aux cieux ;
Et ces voix s'éloignaient, en rasant les campagnes,
Dans les enfoncements magiques des montagnes ;
Et la terre, sous eux, palpitait mollement,
Comme le flot des mers ou le coeur d'un amant ;
Et tout ce qui vivait, par un hymne suprême,
Accompagnait leurs voix qui se disaient : " Je t'aime. "

 

                          III

Or c'était pour mourir qu'ils étaient venus là.
Lequel des deux enfants le premier en parla ?
Comment dans leurs baisers vint la mort ? Quelle balle
Traversa les deux coeurs d'une atteinte inégale
Mais sûre ? Quels adieux leurs lèvres s'unissant
Laissèrent s'écouler avec l'âme et le sang ?
Qui le saurait ? Heureux celui dont l'agonie
Fut dans les bras chéris avant l'autre finie !
Heureux si nul des deux ne s'est plaint de souffrir !
Si nul des deux n'a dit : " Qu'on a peine à mourir ! "
Si nul des deux n'a fait, pour se lever et vivre,
Quelque effort en fuyant celui qu'il devait suivre ;
Et, reniant sa mort, par le mal égaré,
N'a repoussé du bras l'homicide adoré ?
Heureux l'homme surtout, s'il a rendu son âme,
Sans avoir entendu ces angoisses de femme,
Ces longs pleurs, ces sanglots, ces cris perçants et doux
Qu'on apaise en ses bras ou sur ses deux genoux,
Pour un chagrin ; mais si la mort les arrache,
Font que l'on tord ses bras, qu'on blasphème, qu'on cache
Dans ses mains son front pâle et son coeur plein de fiel,
Et qu'on se prend du sang pour le jeter au ciel. -
Mais qui saura leur fin ? -
Sur les pauvres murailles
D'une auberge où depuis on fit leurs funérailles,
Auberge où pour une heure ils vinrent se poser
Ployant l'aile à l'abri pour toujours reposer,
Sur un vieux papier jaune, ordinaire tenture,
Nous avons lu des vers d'une double écriture,
Des vers de fou, sans rime et sans mesure. - Un mot
Qui n'avait pas de suite était tout seul en haut ;
Demande sans réponse, énigme inextricable,
Question sur la mort. - Trois noms, sur une table,
Profondément gravés au couteau. - C'était d'eux
Tout ce qui demeurait... et le récit joyeux
D'une fille au bras rouge. " Ils n'avaient, disait-elle,
Rien oublié. " La bonne eut quelque bagatelle
Qu'elle montre en suivant leurs traces, pas à pas.
Et Dieu ? - Tel est le siècle, ils n'y pensèrent pas.

 

 

> Pour plus de poësie d'Alfred de Vigny :
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/alfred_de_vigny/index.html



> Pour des citations d'Alfred de Vigny :
http://www.babelio.com/auteur/Alfred-de-Vigny/9906/citations


 

alfred de vigny   marie dorval, alfred de vigny
Alfred de Vigny (1797-1863)                   Marie Dorval (1798-1849)


> A propos de son amour pour Marie Dorval :
http://lieuxcommuns.over-blog.com/article-correspondance-...


L'été 1831, alors que la seconde doit jouer la pièce du premier, La Maréchale d'Ancre, ils deviennent amants. Le poète installe sa muse dans un appartement de la rue Montaigne, où ils se retrouvent avec passion. Peu à peu, celle-ci s'éteindra, mais les amants restent attachés l'un à l'autre. En 1838, après de violentes disputes, ils se séparent. Vigny est extrêmement jaloux, au point de faire suivre sa "vieille maîtresse" par l'inspecteur Vidocq lui-même, ne supportant pas sa liaison avec un poète plus jeune, Jules Sandeau.

"Tout était passion chez elle, la maternité, l'art, l'amitié, le dévouement, l'indignation, l'aspiration religieuse ; et comme elle ne savait et ne voulait rien modérer, rien refouler, son existence était d'une plénitude effrayante, d'une agitation au-dessus des forces humaines...", écrit à propos de Marie Dorval son amie George Sand.


vendredi, 12 avril 2013

Messe en si - V - Bach

Bach, messe en si

 

Donnez à vos oreilles d'entendre et d'écouter
"la grâce de l'Amour s'écoulant du Coeur de Dieu",

*

la grâce
de l'Amour
s'écoulant
du Coeur de Dieu

*

en particulier à partir de la deuxième moitié de la huitième minute = 8'33''
jusques à la fin de cet extrait. 

 

notre dame de paris, hermann schurig, bach, maxence caron
Notre Dame de Paris
Crédits photographiques Hermann Schurig

  

 


http://www.youtube.com/watch?v=XquwyMNjysI&feature=pl...

 

 

Extrait de La pensée catholique de Jean-Sébastien Bach, Maxence Caron, 2010, Via Romana :

 

[...] La Croix. Cette numération à 4/4 montre Dieu qui, en la Personne du Fils, et dans la mission divine de la Deuxième Personne trinitaire, se fait disponibilité pour l'humanité entière : le Christ est déposé sur la Croix, il y est disposé bras ouverts pour le pardon des péchés et l'accueil de l'univers humain au sein du Coeur de Dieu ; le Fils de l'homme est élevé en Croix, dit l'Evangile, pour que toutes les nations viennent à lui, des quatre coins d'un monde ressentant la grâce de l'Amour s'écoulant du Coeur de Dieu ; c'est la vertu universellement rédemptrice des quatre points de la Croix. Le Christ est le nouvel Adam, et les quatre lettres qui composent le nom d'"Adam" sont les quatre premières lettres c'est-à-dire les initiales des quatre mots grecs désignant les quatre points cardinaux : Adam représentait l'humanité entière répandue dans le monde, le nouvel Adam est étendu sur le bois d'une Croix d'où de son Sang Sacré il inonde le monde afin de le faire renaître à l'Eternité dont il doit vivre. [...] 

 

 

maxence caron, via romana, bach, messe en si, pensée, catholiqueSe procurer l'ouvrage :

La pensée catholique de Jean-Sébastien Bach

Maxence Caron

2010

Via Romana

273 pages

http://www.amazon.fr/La-pens%C3%A9e-catholique-Jean-S%C3%A9bastien-Bach/dp/291672768X/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1365408144&sr=8-1&keywords=caron+bach+messe

 

 

jeudi, 11 avril 2013

Messe en si - IV - Bach

jean-sébastien bach, messe, maxence caron

 

 

notre dame de paris, hermann schurig
Notre Dame de Paris
Crédits photographiques Hermann Schurig

 

 


http://www.youtube.com/watch?v=tBEnw56qDYo&feature=pl...

 

 

maxence caron, via romana, bach, messe en si, pensée, catholiqueSe procurer l'ouvrage :

La pensée catholique de Jean-Sébastien Bach

Maxence Caron

2010

Via Romana

273 pages

http://www.amazon.fr/La-pens%C3%A9e-catholique-Jean-S%C3%A9bastien-Bach/dp/291672768X/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1365408144&sr=8-1&keywords=caron+bach+messe