mercredi, 30 janvier 2013
La maison du Chat-qui-pelote - Balzac - le film
Téléfilm : La maison du Chat-qui-pelote (2009, durée 1h)
Réalisateur : Jean-Daniel Verhaeghe
Scénariste : Anne Andréi
D'après Balzac.
Monsieur Guillaume, drapier à Paris qui tient l'enseigne du Chat-qui-pelote (Régis Laspalès), madame Guillaume son épouse (Marie Vincent), Virginie Guillaume leur fille aînée, légèrement disgracieuse (Françoise Gillard), Augustine Guillaume la cadette aux deux prétendants (Mélanie Bernier)
Théodore de Sommervieux aristocrate et peintre à ses heures (Raphaël Personnaz), Joseph Lebas le commis de monsieur Guillaume
Madame Roguin (Evelyne Bouix), la duchesse de Carigliano (Arielle Dombasle)
¤ ¤ ¤
> Le téléfilm dans son intégralité :
> A consulter également, Balzac et le cinéma :
http://balzac.pagesperso-orange.fr/cinema.htm
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samedi, 01 décembre 2012
Les Gaspards - Tchernia, Serrault, Noiret, Denner, Galabru, Depardieu, Carmet, Chantal Goya, Annie Cordy (fin et bonus)
Film : Les Gaspards (1974, durée 1h35)
Réalisateur : Pierre Tchernia
Musique : Gérard Calvi
Jean-Paul Rondin le libraire (Michel Serrault), Marie-Hélène sa fille (Chantal Goya), le facteur (Gérard Depardieu)
Le ministre (Charles Denner), son directeur de cabinet (Marie-Pierre de Gérando), le commissaire Lalatte (Michel Galabru), Ginette Lalatte son épouse (Annie Cordy), l'inspecteur Balzac son successeur (Gérard Hernandez)
Gaspard de Montfermeil (Philippe Noiret), Paul Bourru (Jean Carmet), Bougras (Jacques Legras), Helmut Von Strumundrang (Konrad von Bork)
Gaspard de Montfermeil : Et il s'appelle comment, ce petit curieux ?
Rondin : Rondin, Jean-Paul Rondin, libraire.
Gaspard : Jean-Paul Rondin ? L'historien ?
Rondin : Oui, enfin, historien, le mot est un peu fort. Enfin, quand même, je m'intéresse au vieux Paris.
Gaspard : Vous avez écrit un livre remarquable.
Rondin : Oui... je n'en ai pas vendu beaucoup.
Gaspard : Aaaah, mais Mathieu tout s'explique, monsieur connaît admirablement ce quartier. Vous avez si joliment décrit la vie de cet arrondissement sous Louis XV.
Rondin : Oui, on imagine mal d'ailleurs ce qu'était le quatorzième au dix-huitième.
Gaspard : Asseyez-vous, je vous prie. Mais non, le fauteuil, monsieur Rondin, le fauteuil !
Gaspard : Je suis trop heureux de rencontrer un de mes auteurs favoris. Je me présente, Montfermeil, vieille famille du village d'Auteuil.
Rondin : Ah effectivement, il y avait un Montfermeil, lieutenant général au baillage du Louvre, vers 1740.
Gaspard : C'est exact.
Rondin : Il avait en charge toutes les carrières de Paris.
Gaspard : C'est exact. Comment croyez-vous que j'ai découvert ces cavernes, hein ? Jetez un œil.
Rondin : C'est merveilleux.
Gaspard : N'est-ce pas ?
Rondin : Ah benh oui. Alors en effet, là je comprends, alors nous sommes exactement...
Gaspard : Oui, permettez. Moi je suis Gaspard de Montfermeil, c'est amusant, ne trouvez-vous pas, que mon père m'ait prénommé Gaspard ? Vous savez ce que c'est qu'un gaspard, en argot ?
Rondin : Oui, oui, c'est un rat.
Gaspard : C'est un rat, oui. D'ailleurs, entre nous, je les appelle souvent comme ça, mes gaspards... les gaspards de la nui, loin du monde, et du bruit ! Ah, vous essayez de voir où nous sommes, monsieur Rondin ! Vous devez bien le deviner un peu.
Rondin : Pas exactement.
Gaspard : Eh benh, tant mieux ! Nous avons le goût du secret, mes amis et moi.
Rondin : Oui. Vous êtes nombreux ?
Gaspard : Les philosophes sont rares.
Rondin : Les philosophes...
Gaspard : Oui, ou les ermites, ou les hommes sages, qui ont renoncé à vivre avec les fous, là-haut.
Rondin : Ah oui. Pas d'impôts.
Gaspard : Pas d'autos !
Rondin : Est-ce que vous faites du recrutement ?
Gaspard : Comment ça ?
Rondin : Non, enfin, je veux dire, je ne sais pas, enfin est-ce que...
Gaspard : Comment ?
Rondin : Quelques fois, est-ce que vous allez chercher des gens là-haut, par exemple, des jeunes filles ?
Gaspard : Quelle drôle de question.
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Gaspard : La truite de Schubert !
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vendredi, 30 novembre 2012
Les Gaspards - Tchernia, Serrault, Noiret, Denner, Galabru, Depardieu, Carmet, Chantal Goya, Annie Cordy (suite)
Film : Les Gaspards (1974, durée 1h35)
Réalisateur : Pierre Tchernia
Musique : Gérard Calvi
Jean-Paul Rondin le libraire (Michel Serrault), Marie-Hélène sa fille (Chantal Goya), le facteur (Gérard Depardieu)
Le ministre (Charles Denner), son directeur de cabinet (Marie-Pierre de Gérando), le commissaire Lalatte (Michel Galabru), Ginette Lalatte son épouse (Annie Cordy), l'inspecteur Balzac son successeur (Gérard Hernandez)
Gaspard de Montfermeil (Philippe Noiret), Paul Bourru (Jean Carmet), Bougras (Jacques Legras), Helmut Von Strumundrang (Konrad von Bork)
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Le facteur : Elle a pas pu tomber dans l'trou.
Une amie : Y'a des palissades.
Le facteur : Ouais, puis c'est pas profond, ça doit être des travaux du gaz ou de la voirie. Chez nous aussi on fait des travaux aux PTT, mais ils sont plus propres. C'est peut-être l'EDF, hein. On sera jamais foutus d'ouvrir un trou tous en même temps. C'est le gaz qui arrive, ils font un trou, ils le referment. Puis les autres qui arrivent, ils refont un trou.
Un clochard, l'oreille collée sur l'ouverture d'une canalisation : Hé-là, tu me fais d'l'ombre.
Rondin : Dites-moi, monsieur, c'est la radio... c'est la radio que vous écoutez ? La radio ?
Le clochard : Non, c'est ma petite musique à moi.
Rondin : Ah bon...
Le clochard : Et pis tire-toi là ooooh !!
Le commissaire Lalatte : Un enlèvement, j'aime pas ça du tout... Bon, votre nom ?
Rondin : Rondin.
Lalatte : Prénom ?
Rondin : Jean-Paul.
Lalatte : Marié ?
Rondin : Veuf.
Lalatte : Profession.
Rondin : Benh mettez... euh... oui, euh, libraire.
Lalatte : Benh, vous faites autre chose ?
Rondin : Oui, je... j'écris aussi des livres, je suis auteur.
Lalatte : Non, libraire, c'est mieux. Le prénom de votre fille ?
Rondin : Marie-Hélène.
Lalatte : Son âge ?
Rondin : 22 ans.
Lalatte : 22 ans ? Aaaaah, benh ça change tout, alors, ça c'est pas un détournement ! C'est une promenade.
Rondin : On l'a enlevée.
Lalatte : Non, non-non-non-non-non, vous avez vu le soleil, non-non-non-non-non, rassurez-vous, elle est pas toute seule.
Rondin : Enfin, ça, vous connaissez pas ma fille.
Lalatte : Ah benh vous non plus. Oui, on ne connaît jamais ses enfants, non-non, 22 ans. Ils sont deux ! C'est une fugue. C'est une fugue. Hhhhhh... Deux de mes hommes qui ont disparu depuis trois jours.
Rondin : Ils sont deux ? Deux ? C'est une fugue.
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Le facteur : Ah, c'est drôle, cette disparition. Enfin, je veux dire, c'est pas drôle. Oh, ms'ieur Rondin, va, depuis quelques temps, j'en entends dire dans le secteur. Tenez, à côté, au couvent, là, il se passe des choses pas catholiques. Y'a des bonnes sœurs qui ont vu des légumes qui s'enfonçaient dans le sol.
Rondin : Dans le sol ?
Le facteur : Oui, parfaitement. Et puis pour pas chercher bien loin, euh, dans la cave de m'sieur Bourru, vous savez bien là, m'sieur Bourru, le marchand de vin. Benh y'a des tas de bouteilles qui disparaissent, on sait pas par où, et pis des bonnes, hein, du Château-Margaux !
Bourru : Depuis deux-trois mois, ça fait bien 150 bouteilles.
Rondin : Vous en avez pas parlé au commissaire de police ?
Bourru : Il s'est foutu d'moi. Il m'a dit que c'était certainement les rats du quartier qui venaient se saouler la gueule. Ah si c'est les rats, ils ont bon nez, hein, parce que c'est pas n'importe quoi qu'ils m'emportent, c'est pas de la piquette, Château-Margaux, Châteaux-Margaux 66, vous savez ce que ça coûte ? C'est un mystère. M'sieur...
Rondin : Rondin.
Bourru : Oui, monsieur Rondin, votre voisin d'en-face, le marchand de bicyclettes, on lui fauche ses cadres de vélo.
Rondin : Ses cadres de vélo ?
Bourru : Ses cadres de vélo. C'est sûrement les jeunes.
Rondin : Pourquoi les jeunes ?
Bourru : Benh, parce qu'ils sont jeunes.
Rondin : Y'a pas que des égouts. Vous vous rendez pas compte de tout ce qu'il peut y avoir sous les trottoirs... des galeries, des tunnels... Tiens, le métro, rien que le métro, mmmh ? 180 kilomètres. Et les carrières... tout le quartier ici, c'est une termitière, d'où on a sorti du calcaire, de l'argile, et même un peu de charbon. Pour construire la maison au-dessus, ils ont pris les pierres en-dessous. Il y a ça aussi, pendant des siècles, on a cultivé des champignons, les champignons de Paris. En 1848, les insurgés se cachaient dans les carrières de Montmartre. Les Misérables, que j'oubliais... qui est-ce qui se promène dans le ventre de Paris avec Marius sur les épaules ? C'est Jean Valjean.
Nos informations : au mirco, Patrick Beaulieu. Premier août. Dans les rues de la capitale, les touristes étrangers remplacent les Parisiens car le grand rush des vacances est commencé. Cependant, la situation internationale reste préoccupante, en particulier...
Balzac : Bonjour monsieur le commissaire.
Lalatte : Ah, bonjour. Comment vous vous appelez ?
Balzac : Balzac, Hervé Balzac.
Lalatte : Aaaah, c'est un nom célèbre, ça ! Il y a la rue Balzac... il y a le cinéma Balzac... il y a un standard téléphonique aussi Balzac !
Balzac : Il y a, il y a l'écrivain.
Lalatte : Aaaah... aussi, eh benh dites donc.
Lalatte, qui lit un écriteau : "C'est ici l'empire de la mort". Comme disaient les anciens, "O tempora, ô mores".
Un gendarme : Qu'est-ce que ça veut dire, monsieur le commissaire ?
Lalatte : Hein ? C'est du latin, une langue morte.
Le gendarme : Oh alors.
Rondin : Vous êtes gentil, hein, vous refermez derrière moi, mais juste avec la planche, que j'puisse resortir. Au revoir.
Le facteur : Au revoir. Monsieur Rondin, monsieur Rondin !
Rondin : Oui !
Le facteur : Vous allez rester longtemps ?
Rondin : Je ne sais pas, une journée ou deux. Je veux retrouver ma fille.
Le facteur : Si je vous revois plus, moi, qu'est-ce que je dois faire ?
Rondin : Je reviendrai. De toute façon, vous pouvez pas prévenir ma famille, je la cherche !
Un gendarme : Ils étaient en voyage organisé, ils passaient huit jours à Paris.
Lalatte : Vous aves les passeports ? Frankenfeld, Fuji, Von Buven, Nixon... Nixon ?
Le gendarme : Ah oui, mais Averel, pas Richard. Averel Nixon.
Lalatte : Mais, mais, mais il habite Washington ! C'est la famille, ça ! Oh la-la-la-la-la-la... J'suis pas parti encore en vacances, c'est une affaire politique, ça ! Allez, embarquez-moi tout ça au commissariat ! Allez !! Allez !!
Lalatte : Un des touristes s'appelle Nixon, monsieur le directeur. Nixon. Alors tout cela risque de prendre des proportions internationales. Je vous demande ce que je dois faire.
Le directeur : Surtout ne faites pas de bruit autour de tout cela, gardez le silence, prenez la situation en main et... et faites pour le mieux ! Malheureusement, je dois quitter Paris tout de suite, mais je vous fais confiance, Lalatte, hein.
Lalatte : Ecoute, Ginette, c'est une affaire plus grave que je ne pensais.
Ginette : Le jour de ton départ en vacances.
Lalatte : Le plus simple serait que tu rentres à la maison.
Ginette : Il n'en est pas question.
Lalatte : Non, c'est juste pour ce soir, parce que demain, je t'assure...
Ginette : Nnnnon. Nous avons pris la voiture ce matin pour aller en vacances ?
Lalatte : Oui.
Ginette : Mmmh oui. Les bagages étaient bien préparés ?
Lalatte : Très bien.
Ginette : J'ai mis les housses sur les fauteuils ?
Lalatte : Comme toujours.
Ginette : Les enfants sont prêts pour le voyage ?
Lalatte : Oh les mignons.
Ginette : Eh bien nous ne rentrerons pas à la maison.
Lalatte : Ginette, tu veux rester là ?
Ginette : Dans la voiture.
Lalatte : Mais comment va-t-on manger ?
Ginette : Dans la voiture.
Lalatte : Mais où va-t-on dormir ??
Ginette : Dans la voiture.
Lalatte : Mais, avec les enfants, c'est pas possible.
¤ ¤ ¤
Lalatte : C'est quand même extraordinaire. C'est choses-là n'arrivent qu'à moi ! On m'enlève vingt touristes, dont un Nixon, et personne ne me demande de rançon !!
Lalatte : Je pensais qu'il s'agissait de vous, monsieur le ministre.
Le ministre : Ca va, j'ai lu, vous pouvez faire effacer.
Lalatte : C'est une pièce à conviction.
Le ministre : Je sais, mais ça fait sale. Et puis, les Français sont en vacances, inutile de les tracasser ! Pas de photos, pas de journaliste !
Lalatte : Alors, qu'est-ce que vous comptes faire, monsieur le ministre ?
Le ministre : Comment, qu'est-ce que je compte faire ? Je ne fais pas de "trous", commissaire, j'ordonne des excavations ! D'ailleurs, c'est à vous de retrouver ces touristes. Ce n'est pas à moi de traiter avec une organisation subversive, enfin !
L'assistant du ministre : Monsieur le ministre, ça va être l'heure de la réception à l'ambassade.
Le ministre : J'irai plus tard.
L'assistant : Ensuite il y a le fala italien à l'opéra.
Le ministre : On verra. Ce qui arrive est trop grave. C'est à moi qu'on en veut.
Un employé : Il y a la guerre ?
Rondin : Non, il n'y a pas la guerre, non.
Rondin : Il se passe des choses, vous savez, dans le sous-sol de Paris.
Lalatte : Qu'est-ce que vous dites ?
Rondin : Il y a tout un monde, monsieur le commissaire, dans le sous-sol.
Lalatte : Mais un monde de quoi ?
Rondin : Il y a des gens... j'ai vu des gens, je vous dis, travailler dans une galerie souterraine.
Lalatte : Dans une galerie...
Rondin : J'ai vu une femme, sur une échelle, qui cueillait des poireaux.
Lalatte : Vous êtes fou.
Rondin : Monsieur le commissaire, ma fille est sous mes pieds ! J'en suis sûr ! Ils me l'ont prise !
Lalatte : Elle a fait une escapade.
Rondin : Mais non !! Elle est en-dessous, bon sang !! Commissaire !
Le ministre : C'est intéressant ce que dit ce soldat. Approchez.
Lalatte : Monsieur le ministre, c'est un illuminé.
Le ministre : Et si les touristes étaient restés prisonniers dans les catacombes ?
Le ministre : C'est donc ça, le métro ?
Le ministre : Ecoutez, commissaire, ça m'amuserait infiniment d'aller à mon gala en métro. Métro !
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jeudi, 29 novembre 2012
Les Gaspards - Tchernia, Serrault, Noiret, Denner, Galabru, Depardieu, Carmet, Chantal Goya, Annie Cordy
Film : Les Gaspards (1974, durée 1h35)
Réalisateur : Pierre Tchernia
Musique : Gérard Calvi
Jean-Paul Rondin le libraire (Michel Serrault), Marie-Hélène sa fille (Chantal Goya), le facteur (Gérard Depardieu)
Le ministre (Charles Denner), son directeur de cabinet (Marie-Pierre de Gérando), le commissaire Lalatte (Michel Galabru), Ginette Lalatte son épouse (Annie Cordy), l'inspecteur Balzac son successeur (Gérard Hernandez)
Gaspard de Montfermeil (Philippe Noiret), Paul Bourru (Jean Carmet), Bougras (Jacques Legras), Helmut Von Strumundrang (Konrad von Bork)
Un habitué de la librairie : Dites donc, ça avance les travaux, hein ?
Rondin : Oui.
L'habitué : Ils sont tout autour.
Rondin : Oui, si on veut. J'ai le sentiment d'être sur un petit rocher quand la mer monte. Asseyez-vous cher ami. J'ai trouvé des choses qui vont vous plaire.
L'habitué : Vraiment ?
Rondin : Regardez. Ce sont des photos du vieux Paris.
L'habitué : Oh, c'est extraordinaire. Ah mais oui, c'est la place de la Bourse. La rue du 4 septembre et le Théâtre du Vaudeville qui n'existe plus. Ils avaient déjà le parking. Ca, ah c'est l'Opéra.
Rondin : L'Opéra vers 1900, à peu près. Ca c'est le percement de l'avenue de l'Opéra.
L'habitué : Très curieux.
Rondin : Percement... ça correspond à la fin du second empire, 70.
L'habitué : Oui, c'est ça, c'est ça. Et ceci ? Ah c'est la place d'Italie ! Ca s'est beaucoup construit depuis !
Marie-Hélène : C'est Paris, ça ?
L'habitué : C'était Paris.
Marie-Hélène : Je vais vous chercher une tasse de café.
L'habitué : Merci.
Le facteur : Messieurs-Dames, bonjour, c'est le facteur !
Rondin : Bonjour facteur !
Le facteur : Monsieur Rondin !
Rondin : C'est lui.
Le facteur : Voilà... Votre livre, là...
Rondin : Oui.
Le facteur : Je vous en ai encore vendu deux.
Rondin : Vous en avez vendu deux ? Ca c'est gentil, alors, c'est formidable.
Le facteur : Ah benh j'suis content de vous aider, hein. Je vous en reprends encore deux, hein.
Rondin : Franchement, vous arrivez... vous arrivez à les vendre ?
Le facteur : Vous êtes écrivain, moi j'suis facteur, on est tous les deux des hommes de lettres !
"Quand le bâtiment va, tout va", dit la sagesse populaire. Et pendant l'été, bulldozers et marteaux-piqueurs ne manquent pas à Paris. Aujourd'hui, sur l'un des grands chantiers de la capitale, le ministre des travaux publics a convoqué les journalistes pour les tenir au courant de son activité. Les efforts du ministre, chacun peut les constater dans les rues de Paris. Quant à ses projets futurs, il devait en révéler les grandes lignes cet après-midi, au ministère des travaux publics.
Le ministre : Messieurs, dans vingt-cinq ans, c'est l'an 2000. L'avenir est pour demain, il faut aller de l'avant et j'irai.
Un journaliste : Monsieur le ministre, est-ce que vous rencontrez beaucoup d'obstacles ?
Le ministre : Des obstacles, pas seulement des obstacles, des menaces ! La lettre anonyme. Merci. Regardez ce torchon : "Tu déshonores Paris, arrête de creuser des trous sinon...!" Les grands travaux, ils appellent ça des trous. Mais moi, quand je suis en route, rien ne m'arrête. Voulez-vous me suivre, messieurs. Problème numéro 1, décongestionner Paris. C'est effroyablement simple. Il suffit de bétonner la surface de la Seine, tracer une ligne blanche au milieu et vous avez l'autoroute que la capitale mérite.
Un photographe : Une photo, monsieur le ministre.
Le ministre : Merci. Maintenant, venez voir ça. Je ne recherche pas QUE l'efficacité, je veux aussi marquer mon époque. Des deux côtés des tours de Notre-Dame, je bâtis deux tours de béton et d'acier. Le Moyen-Age et le vingtième siècle se tendent la main. Messieurs, je me résume. Le problème capital, c'est le problème de LA capitale. Donnez-moi les armes nécessaires et j'engage la bataille de Paris. J'enveloppe Belleville par l'aile gauche, je fais sauter le verrou de la Contre-Escarpe, je colmate les Batignolles, je fais charger les bulldozers par la percée de l'Hôtel de ville et je gagne la bataille de Paris, je la gagne !
C'est avec ces images du ministre des travaux publics que prend fin notre dernier bulletin d'informations. Il me reste à vous souhaiter une bonne nuit.
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vendredi, 16 novembre 2012
Les Arcandiers - De La Brosse, Pinon (fin)
Film : Les Arcandiers (1991, durée 1h35)
Réalisateur : Manuel Sánchez
Tonio (Simon de La Brosse), Bruno (Dominique Pinon), Hercule (Charles Schneider), Véronique (Géraldine Pailhas), "l'ingénieur" fan de Johnny (Yves Afonso), Lamotte (Rudy Moraes)
¤ ¤ ¤
Tonio, la bouche pleine de pomme : C'est quoi ton nom ?
Véronique : Véronique.
Bruno : Véronique ? Qui rit quand on la nique ?
Tonio : Fais pas gaffe, hein, il est pas cuit. Tu vas où ?
Véronique : A Nantes.
Tonio : Ouais, benh nous, on va au Brésil.
Bruno : Ouais, y'a un bateau qui nous attend, à Saint-Nazaire. T'aurais pas une cigarette ?
Tonio : Tu fumes des brunes ? Oh laaa, ça vaut de la thune, ça. (un briquet)
Véronique : Je l'ai trouvé avec les cigarettes.
Bruno : T'en trouves des trucs, toi.
Hercule : T'aurais pas une bière ?
Tonio : Hé ooooh, c'est pas un bar-tabac, hein.
Hercule : Qu'est-ce t'en sais, toi, elle aurait pu trouver une bière.
¤ ¤ ¤
Hercule : Moi j'vous dis qu'on n'arrivera jamais.
Tonio : Dans trois jours on y est, à Saint-Nazaire.
Bruno : Saint-Nazaire, mon cul. Saint-Nazaire.
Hercule : C'était qui saint Nazaire ?
Bruno : C'était un saint. C'était peut-être bien le saint des nazes.
Véronique : Ca vous dirait de faire l'amour avec moi ?
Bruno : Putain, j'suis pas bien réveillé.
Tonio : Tu peux répéter, là ?
Véronique : J'aimerais bien faire l'amour avec vous.
Hercule : C'est bien ce qu'elle a dit ?
Bruno : Ca fait plaisir à entendre.
Véronique : Ca vous gêne ?
Tonio : Non-non, c'est pas ça. C'est quand même pas courant de rencontrer une fille comme toi. Et ça t'arrive souvent de demander aux mecs ?
Véronique : Non, d'habitude non, mais vous, vous me plaisez.
Bruno : Dommage qu'on t'ait pas rencontrée plus tôt.
Tonio : Ca fait du bien. Oh, la dernière fois que j'ai baisé, c'est y'a deux ans, sur le pont, à Fourchambault. Tiens, file-moi une taffe.
Hercule : J'la sens pas, cette gonzesse. J'suis sûr que c'est une pute.
Tonio : T'es pas pédé ?
Hercule : Pourquoi tu dis ça ?
Tonio : J'ai l'impression que t'aimes pas les femmes.
Hercule : Des nanas, j'en ai baisé plus que tu crois, hein.
Tonio : C'est marrant, j'les ai jamais vues.
Hercule : C'est parce que j'suis discret.
Tonio : Très discret.
Hercule : Benh ouais.
Tonio : C'est c'que j'dis, t'es discret.
Hercule : J'sais pas, j'ai l'impression que tu t'fous d'ma gueule, là. J'aime pô ça.
Bruno : J'y arrive pas, elle rigole tout l'temps. Elle dit que j'ai une tête qui la fait marrer. T'y vas, toi ?
Hercule : Rends-moi ma clope.
Bruno : J'comprends pas pourquoi j'la fais rire.
Tonio : Parce que tu lui plais.
Bruno : Ouais, benh, c'est pas toujours ceux qui les font rire qui les baisent.
Tonio : Bon, benh on va pas coucher là.
Hercule : On déjeune toujours pas ce matin ?
Tonio : Ah ouais, t'as des thunes ?
Hercule : On peut quand même s'arrêter dans une ferme acheter des œufs.
Véronique : Ca vous dirait d'aller au restaurant ? J'pourrais faire la pute sur le bord de la route.
Tonio : Hé, on n'est pas des maquereaux, hein.
L'automobiliste : Bonjour !
Véronique : Bonjour, c'est deux cent francs.
L'automobiliste : Oui, on fait ça où ?
Véronique : Là-bas.
L'automobiliste : On peut pas faire ça dans ma voiture ?
Véronique : C'est mieux dans la cabane.
L'automobiliste : Oui, oui-oui, je vous rejoins.
Véronique : Ca vous plaît pas ?
L'automobiliste : Si, si-si, si-si, je vous rejoins.
Bruno : Qu'est-ce qu'elle est bonne, la paëlla.
Hercule : On mange quoi au Brésil ?
Tonio : Beaucoup de riz.
Bruno : Je crois que tu confonds avec les Chinois.
Véronique : Comment vous auriez fait si vous m'aviez pas rencontrée ?
Tonio : T'sais, nous, on s'est toujours débrouillés tous seuls dans la vie, hein.
Bruno : On aurait peut-être mieux fait d'être aidés.
Véronique : Vous avez des passeports pour partir ?
Tonio : On voyage en clandestins.
Véronique : J'pourrais partir avec vous au Brésil ?
Tonio : J'croyais que t'allais à Nantes.
Véronique : Benh j'ai changé d'idée.
¤ ¤ ¤
Hercule : Ca veut dire quoi ornithologue ?
Tonio : Un psychiatre, un machin comme ça.
Bruno : Mais non, ornithologue, c'est un toubib pour la gorge.
Tonio : Qu'est-ce t'en sais ? Un mec qu'a du fric, en tout cas.
[...]
Véronique : J'espère que vous l'avez pas tué.
Hercule : J'ai pas tapé fort.
Bruno : Le problème avec toi, Hercule, c'est que tu sens pas ta force.
Hercule : On tue pas un mec comme ça.
Véronique : J'aime bien comme tu m'as appelée cette nuit.
Tonio : Ah bon ? Qu'est-ce que j't'ai raconté encore comme conneries ?
Véronique : Tu te rappelles pas ? Ma p'tite fauvette.
Tonio : T'as dû rêver.
Véronique : J'rêve jamais.
Tonio : T'entends des voix alors.
Véronique : Regarde là-haut. Tu sais qu'on raconte que si on fouillait au pied de l'arc-en-ciel, on trouverait un trésor ?
Tonio : Si on devait pas repartir, j'irais bien vérifier si c'est pas des conneries.
Véronique : Regarde-moi ? J'aime bien la couleur de tes yeux.
Tonio : Arrête de raconter des conneries un peu. Laisse-moi bosser.
Véronique : T'es toujours comme ça avec les filles ?
Tonio : Laisse-moi bosser, j'te dis.
Véronique : Bon, benh écoute, moi j'vais me recoucher si tu veux me rejoindre.
Tonio : Tu penses qu'à ça ?
Véronique : Moi j'ai tout l'temps envie d'faire l'amour.
Bruno : J'sais pas c'qu'elle y trouve, à Tonio, on n'est pas plus cons que lui. Remarque, avec les femmes, faut pas chercher à comprendre.
Hercule : Quand même, on peut s'poser des questions ? Surtout avec celle-là.
¤ ¤ ¤
Véronique : Quand est-ce qu'on repart ?
Tonio : Bientôt.
Véronique : Ce serait bien si on sortait un peu le soir au lieu de rester tout l'temps enfermés ici, non ?
Bruno : Ca fait quand même du bien de revenir à la civilisation.
Le patron : Alors, ce Noël, joyeux ? Qu'est-ce que je vous sers ?
Tonio : Y'a une sacrée ambiance chez vous.
Le patron : Ils vont arriver.
Le DJ, au micro : On va s'amuser, on va faire la fête. Comme promis, la direction est d'accord, go, c'est parti !
[....]
Véronique : Vous dansez pas ?
Bruno : On sait pas.
Véronique : Pas besoin de savoir.
Bruno : J'ai souvent remarqué que les femmes préfèrent les cons. Qu'est-ce t'en penses, Hercule ?
Hercule : Ca dépend des femmes.
L'homme de la boite de nuit : Ils te font pas danser, tes copains ?
Véronique : C'est pas mes copains, c'est mes frères.
L'homme : Vous vous ressemblez pas. Remarque, avec mes frangins, c'est pareil. J'peux t'offrir un verre, ils diront rien ?
Véronique : Ils aiment pas trop qu'on me tourne autour.
L'homme : Si j'avais une sœur comme toi, j'aimerais pas trop non plus, hein.
¤ ¤ ¤
L'homme : Alors comme ça, c'est votre frengine ?
Bruno, en désignant Tonio : C'est surtout la sienne. Nous, on serait plutôt ses demi-frères.
¤ ¤ ¤
L'homme : Hé, dites donc, j'peux pas laisser monter votre sœur là-dedans, hein. Elle a transpiré toute la nuit et j'ai pas envie d'avoir une morte sur la conscience le jour de Noël, hein. Tu montes avec moi, toi.
Tonio : Non-non-non, elle reste avec nous, elle.
L'homme : Mais t'inquiète pas, j'vais pas te la voler, ta frengine.
Véronique : Fais pas cette tête.
Tonio : Moi, j'm'en fous, tu fais c'que tu veux, hein.
Bruno : T'es jaloux, toi, maintenant ?
Tonio : J'suis jaloux, moi ?
¤ ¤ ¤
Véronique : J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Il est pas mort, l'ornithologue.
Bruno : Comment tu sais ?
Véronique : Le type de la boite, c'était un policier. Il m'a raconté qu'ils avaient découvert un type assommé dans une cabane de chantier.
Hercule : J'vous avais dit, les mecs, j'avais pas tapé fort.
Tonio : Et toi, t'étais où, toi ? Toi on te cherche partout.
Véronique : On s'est baladés, on a... on a roulé toute la nuit.
Bruno : Il a pas tellement une tête à se balader avec les jeunes filles, ce mec-là.
Tonio : Qu'est-ce tu veux dire par là, toi ?
Bruno : Rien. Les flics, en général, c'est pas très romantique.
Véronique : Bon, benh j'vais m'coucher.
Bruno : Bon, on part quand au Brésil ?
Tonio : Behn on part demain.
¤ ¤ ¤
Tonio : Il nous ramène des timbres, lui ! Passe-moi le flingue et mets-toi au volant !
¤ ¤ ¤
Un policier : Arrêtez le moteur, descendez du véhicule. On vient de me signaler le vol de la voiture.
Hercule : Vous m'emmenez où ?
Un policier : A votre avis !
L'ingénieur : Douze mètres carrés, j'ai mesuré. Tu prends le pajot, là, à côté. Tu mettras les patins, hein ? J'tiens pas à ce que tu dégueulasses ma piaule. T'es tombé pourquoi ?
Hercule : J'ai volé une voiture. Et toi ?
L'ingénieur : Moi, j'me suis castagné avec les cognes dans un bal ! J'ai éclaté une couille au brigadier. Coups et blessures sur un représentant des forces de l'ordre. Six mois de cabane pour une couille. [...]Remarque, j'en profite pour me remplumer, parce que j'bouffais pas gras à l'extérieur. [...] C'est quoi ton blaze ?
Hercule : Hercule.
L'ingénieur : Hercule ? Qui rit quand on l'encule ? Tu veux un canon ?
Hercule : T'as de l'alcool ?
L'ingénieur : Benh qu'est-ce tu crois ? Il suffit de sonner puis t'as un larbin qui te demande ce que tu veux. T'es comme à l'hôtel ici, sauf que tu paies pas. C'est pas beau ? Tiens.
Hercule : Qu'est-ce que c'est ? On dirait de l'eau de Cologne.
L'ingénieur : Mais tu sais que t'es pas con, toi ? On devrait faire équipe tous les deux. Puis en plus, ça empêche de puer de la gueule. Parce qu'avec ce qu'ils nous donnent à becter ici, on aurait tendance à puer du bec. Tu veux de la lecture ?
Hercule : Ca dépend ce que t'as.
L'ingénieur chante : Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir. Oui gris, c'est gris, et c'est fini, oh oh oh oh. Ca me rend fou. J'ai cru à ton amour... [...] Oh putain, quand j'écoute ça, moi, tu vois, ça m'donne une de ces pêches, moi ! T'as vu les super gonzesses là-dessus ? J'me demande où elles crèchent. J'en ai jamais vu des comme ça dans l'coin.
Hercule : T'sais j'crois qu'il faut monter à Paris pour en trouver des comme ça.
L'ingénieur : Eh benh ils doivent pas s'emmerder, les Parigots. T'es page combien, là ?
Hercule : Trois cent trente-trois.
L'ingénieur : Qu'est-ce que tu penses de celle à cent soixante-cinq francs ?
Hercule : J'aime pas trop les blondes, moi.
L'ingénieur : Mais tu trouves pas qu'elle ressemble à Sylvie Vartan ?
Hercule : Euh, non. Mon genre à moi, ce serait plutôt celle à cent quatre-vingt neuf francs, là.
L'ingénieur : Chacun ses goûts ! Puis comme ça, chacun la sienne. T'es du coin, toi ?
Hercule : Non, de Nevers.
L'ingénieur : Mais qu'est-ce que tu me racontes là ?
Hercule : Enfin à côté de Fourchanbault.
L'ingénieur : Mais c'est extraordinaire c'que tu m'racontes là ! Mais j'suis né là-bas ! Mais c'est quand même incroyable ! Oh putain, j'sentais quelque chose. Quand j'tai vu débarquer, j'me suis dit : mais qu'est-ce que c'est que cet arcandier là ? Mais tu connais la Mireille alors !?
Hercule : Et le Trousier !
L'ingénieur : Trousier ? Celui qui se prend pour Einstein ?
Hercule : Benh oui !
L'ingénieur : Il est toujours là-bas ?
Hercule : Benh oui !!
L'ingénieur : Oh, mais nom de Dieu, mais qu'est-ce que t'es venu foutre dans l'coin, hein ?
Hercule : Benh j'suis parti pour aller au Brésil avec des copains.
L'ingénieur : Qu'est-ce que tu m'racontes là ? Le Brésil ? C'est extraordinaire, c'est extraordinaire.
Hercule : Tu connais ?
L'ingénieur : Non, mais c'est extraordinaire. Tiens, torche-toi l'cul. C'est extraordinaire.
¤ ¤ ¤
Hercule : J'peux te demander quelque chose ?
L'ingénieur : Tu peux m'demander c'que tu veux. Mais faut pas en profiter, hein.
Hercule : Tu crois en Dieu ?
L'ingénieur : Mais t'es con ou quoi ? Si y'avait pas de bon Dieu, on serait pas là. Tu penses, j'ai eu le temps de gamberger tout ça, tu sais. Deux ans de taule. C'est vrai que t'as bien une tête d'arcandier, toi !
¤ ¤ ¤
Hercule : Sympa d'être venus me chercher. Fallait pas.
Véronique : On allait quand même pas partir sans toi au Brésil ?
Tonio : T'as grossi, toi.
Hercule : Ouais, benh vous, par contre, vous avez mauvaise mine, hein.
Tonio : C'est une voiture de collection, hein.
Le ferrailleur : Ah, j'vous l'achète au prix de la ferraille.
Tonio : Combien ?
Le ferrailleur : Deux cent francs. Moi, c'est pour vous rendre service. La ferraille, j'en ai des tonnes.
Hercule : Il est pire que Lamotte, lui.
Le ferrailleur : Qu'est-ce qu'il dit, lui ?
Hercule : Non, rien, j'parlais à...
Tonio : C'est d'accord pour les deux cent balles.
¤ ¤ ¤
Hercule : Mais qu'est-ce que tu fous là ?
L'ingénieur : Mais j'te chercher depuis hier soir. J'ai fait tous les bistrots. Hé, j't'avais dit qu'on se reverrait, hein. [...] Dis donc, tu pourrais m'présenter là ?
Hercule : C'est Véronique.
L'ingénieur : Véronique ? Celle qui rit quand on la... !
Tonio : Hé Hercule, il nous a dit que tu connais bien ici.
L'ingénieur : Ah j'connais tout le monde, moi, tout l'monde me connaît. Tu peux demander à n'importe qui. Pas vrai, Hercule ?
Tonio : Tu vas nous aider. On cherche à embarquer, on connaît personne.
Hercule : Ouais, on voudrait trouver un bateau où on pourrait bosser.
L'ingénieur : D'abord, qu'est-ce que vous allez foutre au Brésil ?
Tonio : Du commerce.
L'ingénieur : Du commerce, mais du commerce de quoi ?
Bruno : Benh euh, on sait pas encore. On s'est pas décidés.
L'ingénieur : Remarquez, c'est vos oignons.
Tonio : Y'a bien une combine pour embarquer, quoi ?
L'ingénieur : Y'a toujours moyen, mais qu'est-ce que vous savez faire ?
Tonio : Un peu tout.
Bruno : Ouais, on peut tout faire.
L'ingénieur : Bon benh ça va pas être facile. On verra ça demain. Vous créchez où ?
Hercule : Benh justement, on a vendu la voiture où on dormait. Mais putain, vous êtes dans la merde, alors !
Tonio : Tu peux nous trouver un endroit, toi.
Bruno : Benh ouais, avec toutes les relations que t'as ici.
L'ingénieur : Benh j'vous emmène à mon hôtel.
Tonio : On n'a pas de thunes.
L'ingénieur : Mais j'vous invite, moi, pauv' malheureux !! Heureusement que l'ingénieur est là !
L'ingénieur : C'est ici ! Mais va falloir fermer votre gueule, hein. J'tiens pas à voir rappliquer tous les clodos de la ville.
Hercule : Qu'est-ce que j't'avais dit ? L'ingénieur, c'est pas un arcandier.
L'ingénieur : Et y'a tout le confort.
Véronique : C'est la première fois que je rentre dans une prison. Ca raisonne.
Hercule : Et toi, tu crèches où ?
L'ingénieur : En haut dans la quinze, c'est la date d'anniversaire de Johnny.
Hercule : Tu crois qu'on va trouver un bateau pour le Brésil ?
Bruno : Dans l'fond, si c'est pour s'faire chier, on est aussi bien chez soi.
¤ ¤ ¤
Tonio : Moi, j'ai pas fait tout ce chemin là pour rien, les gars. Vous êtes vraiment des nazes, tous les deux, hein. Vous allez rester des arcandiers toujours.
Bruno : A Nevers, on s'faisait moins chier. Et au moins on bouffait tous les jours.
L'ingénieur : Hé les gars ! Oh, j'vous ai trouvé du boulot !
Hercule : Ah ouais ?
Tonio : On n'a pas l'air de cons, nous.
L'ingénieur : Mais qu'est-ce qu'on en a à foutre ?
Véronique : Tu m'aimes ?
Tonio : Quoi ?
Véronique : Est-ce que tu m'aimes ? On m'a jamais dit qu'on m'aimait.
Tonio : Tu veux qu'on t'aime ou t'as besoin qu'on te l'dise ?
Véronique : Les deux.
Tonio : T'es vraiment secouée, hein.
Véronique : J'suis enceinte, Tonio.
Tonio : Ah bon ?
Véronique : C'est tout ce que ça te fait.
Tonio : Qu'est-ce tu veux que j'fasse ? Que je m'tape le cul par terre ?
Véronique : J'sais pas. Tu pourrais m'dire que t'es content.
Tonio : Ah bon ?
Tonio : Ca marche, on part ! J'ai trouvé un bananier, il part la semaine prochaine.
Bruno : Et on voyage à l'œil sur ton bananier ?
Tonio : Tout est arrangé. En échange, on va bosser sur le bateau. Hé, qu'est-ce que j'vous avais dit, là ? C'est pas un démerde, le Tonio ? Hé, l'ingénieur, ça t'dirait de venir avec nous ?
Hercule : Benh ouais, tu pourrais venir avec nous.
L'ingénieur : Si vous m'emmenez avec vous, ... c'est que vous avez confiance en moi ? Oh c'est incroyable, ça. C'est extraordinaire ! J'sais pas si j'dois vous croire.
Tonio : Qu'est-ce tu crois, l'ingénieur ? On fait partie de la même famille.
L'ingénieur : Qu'est-ce que j'entends, là ? Oh dis donc, c'est beau comme une chanson de Johnny ! Alors si j'sais que j'peux compter sur vous, écoutez-moi bien, les gars, benh vous pouvez compter sur moi !! Yeah !
Tonio : Vous avez pas vu Véro ?
Le barman : Je l'ai aperçue en début d'après-midi.
Un habitué : Elle m'a donné ça pour vous.
Bruno : "Que le ciel vous garde en joie". Hé, c'est une connerie.
L'ingénieur : Ou elle a dû s'faire la malle, la p'tite.
Tonio : Qu'est-ce tu racontes, toi ? Elle s'est peut-être baladée, elle.
Bruno : Tu parles, elle s'est cassé, ouais. Remarque, c'était à prévoir. T'avais comment t'étais avec elle ?
L'ingénieur : Ah benh où elle a pu aller ?
Tonio : On va la retrouver !
Hercule : Tu sais même pas d'où elle vient.
L'ingénieur : C'est vrai, ça va pas être facile si tu sais pas d'où elle vient. Déjà qu'elle parlait pas beaucoup. Elle a peut-être dû prendre la nationale.
Bruno : Un p'tit cul comme ça, ça intéresse les routiers.
Tonio : Allez, on y va.
Hercule : On peut bien partir sans elle.
Tonio : Ouais, pis on peut partir sans toi aussi.
L'ingénieur : Si on s'payait un p'tit canon, les gars ?
Tonio : Mais on n'a pas le temps, nous ! Faut y aller maintenant.
¤ ¤ ¤
L'ingénieur qui démarre une voiture volée : Qu'est-ce qu'il y a comme cassettes ?
Tonio : Vi - val - di - les - quatre - saisons, Albi - no - ni - a - da - gio.
L'ingénieur : J'espère que c'est pas du jazz, y'a rien de plus gonflant. J'ai mes provisions. Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime !! [...] T'aimes la morue, toi ?
Tonio : Qu'est-ce ça peut t'foutre. Regarde devant toi.
L'ingénieur : Ah oui, j'tai vu, connard ! Con... Oh putain, elle est belle la route. Ca m'donne envie de battre mon record.
Hercule : Il est de combien ton record ?
L'ingénieur : Deux-cent dix. Putain, c'était pour le mariage de Johnny. On avait fêté ça. [...]
Bruno : Johnny, il t'avait invité à son mariage ?
L'ingénieur : Ah non-non, y'avait trop de monde, tu rigoles. Non mais il nous a écrit. T'en connais toi, des chanteurs valables qui te répondent ? Tiens, tu peux la lire dans mon blouson, avec la signature de Johnny et tout. Il est sympa, Johnny, y'en a pas beaucoup qui lui arrivent à la cheville. Tiens, montre à Tonio.
Tonio : C'est une photocopie, ça.
L'ingénieur : Qu'est-ce tu racontes ?
Tonio : C'est une photocopie, j'te dis !
Le routier : Quel est votre nom ?
Véronique : Véronique.
Le routier : Celle qui rit quand on la nique ?
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jeudi, 15 novembre 2012
Les Arcandiers - De La Brosse, Pinon (suite)
Film : Les Arcandiers (1991, durée 1h35)
Réalisateur : Manuel Sánchez
Tonio (Simon de La Brosse), Bruno (Dominique Pinon), Hercule (Charles Schneider), Véronique (Géraldine Pailhas), "l'ingénieur" fan de Johnny (Yves Afonso), Lamotte (Rudy Moraes)
Tonio : Jamais ils penseront que c'est des gars du coin qui ont fait l'coup. On est vraiment fortiches les gars, hein. On va s'faire des couilles en or.
Bruno : Des petites en plaqué, ça m'suffirait... Ca s'passe trop bien pour qu'ça continue. Avec ce brouillard, et la morte derrière.
Tonio : Pouruoi qu'tu dis rien, Hercule ?
Hercule : Je r'garde la route, moi.
Le brocanteur : Mais qu'est-ce que vous m'ramenez là, les gars ?
Tonio : Quoi ? Tu reconnais pas la jeune fille ?
Le brocanteur : Vous avez piqué la sainte ? Mais vous êtes cinglés !
Tonio : Eh oh, t'inquiète pas, on n'est pas des branques, hein. Personne nous a vus.
Le brocanteur : Vous en êtes sûrs ? ... Dis donc, elle a d'beaux restes, la petite Soubirous.
Tonio : Eh ouais, quand ils l'ont sortie trente ans après sa mort, elle était nickel. Et les curés, ils disent qu'ils l'ont même pas momifiée.
Hercule : Si on commence à s'filer les chocottes avec des trucs comme ça... Si on allait plutôt s'coucher ?
Tonio : On va lui retirer les godasses, comme ça ils auront la preuve qu'on l'a ! Bon, Bruno, aide-moi.
Hercule : Moi j'y touche pas, hein.
Bruno : On n'aurait pas dû laisser les godasses devant l'église. Un clodo qu'a dû les ramasser, y'a toujours des clodos qui traînent par là-bas.
Tonio : Qu'est-ce qu'on fait, on les rappelle ?
Hercule : Attendez les gars, y'a un enterrement qui sort... Vive les mariés !
Tonio : Allez, Hercule, viens, arrête de faire le con.
Tonio, au téléphone : Comment ça, vous savez pas de quoi j'parle ? Hé, vous m'prenez pour un con ? Vous vous foutez d'ma gueule ?
Tonio : Bon, y'a un os. Ah, ils veulent pas... ils veulent pas raquer, quoi.
Hercule : Qu'est-ce qu'on fait ?
Tonio : Faut qu'j'réfléchisse.
Hercule : On n'aurait peut-être pas dû la mettre dans la Loire.
Tonio : Montez, les gars, j'ai quelqu'chose à vous dire.
Hercule : Paraît que t'as reçu tes papiers militaires ?
Tonio : Benh oui.
Bruno : Ah bon ? Ton histoire de soutien de famille, ils y croient plus ?
Tonio : Benh non. Mon père, il a retrouvé du boulot.
Bruno : C'est con pour toi, ça.
Hercule : On ira t'voir à la caserne.
Tonio : Tu crois qu'un mec comme moi, il va aller s'faire chier un an à l'armée avec des connards ? J'pars au Brésil, moi. Comme ça, ils viendront pas m'emmerder là-bas.
Bruno : Et tu pars comment au Brésil ? A la nage ?
Tonio : Pauv' con.
Bruno : Tu peux mettre le chauffage ?
Tonio : Y'en a pas.
Bruno : Putain, j'sens qu'on va se les geler.
Tonio : Vous êtes vraiment pas taillés pour l'aventure.
Bruno : Et pourquoi on suit la Loire ? Y'a pas d'autre chemin ?
Tonio : Si, mais moi j'ai pas d'assurance. Pas le permis non plus.
Hercule : T'aurais peut-être pu nous l'dire avant.
Tonio : Y'a qu'à se servir, tout est là.
Bruno : Tu vois quelque chose, toi ?
Hercule : Benh, la Loire.
Bruno : Benh ouais, moi aussi.
Tonio : Et qu'est-ce qu'il y a dans la Loire ?
Hercule : Des cailloux ?
Tonio : Des cailloux... !
Hercule : Trois plombes qu'on est là et on n'a pas encore vu la queue d'une ablette !
Bruno : Oh la-la-la-la, c'est plus des couilles que j'ai, c'est des boules de glace. Oh-la-la, c'est beau, ces cheminées ! On dirait une centrale nucléaire.
Bruno : Peut-être qu'avec un peu de chance, on écrasera un hérisson sur la route.
Hercule : T'as déjà bouffé du hérisson, toi ?
Bruno : Ouais. Chez Manouche, avec des patates à la braise.
¤ ¤ ¤
Hercule : Ca sent l'cramé.
Tonio : Ca doit être une station d'épuration. Hé, vous allez voir le Brésil, c'est autre chose, les gars.
Bruno : Alors ?
Tonio : Laisser refroidir un petit peu, là.
Bruno : Il reste encore combien de bornes ?
Tonio : Mais j'en sais rien, moi, le compteur il marche plus. Bon, benh on va s'arrêter ici pour la nuit, les gars.
Bruno : Ah bon, elle roule pas la nuit ?
Tonio : Si mais j'tiens pas à user la batterie.
Hercule : J'ai tellement faim, je commence à avoir des visions.
Tonio : Vous avez qu'à penser à autre chose, les gars.
Bruno : T'arrives à penser à autre chose quand t'as faim ?
Hercule : Hé les mecs, vous croyez en Dieu ?
Tonio : Qu'est-ce qui lui prend à lui ? Tu deviens barjo toi ou quoi !?
Bruno : Ca doit être le froid. Ca commence par les pieds, ça finit par la tête.
Hercule : On n'aurait jamais dû la jeter dans la Loire.
Bruno : C'est ça, ouais, on aurait dû l'emmener avec nous au Brésil.
Hercule : C'est marrant ça, je bande.
Bruno : Ca doit être la fraîcheur du p'tit matin.
Tonio : Allez, range ta queue, Hercule.
Hercule : C'est quand même bizarre de bander sans raison.
Bruno : Benh ouais, tu sais, y'a des choses qu'on s'explique pas dans la vie.
¤ ¤ ¤
Tonio : Oh merde, on nous a piqué le pare-brise ! Putain, mais on devrait les noyer à la naissance, ces mecs-là !
Hercule : On n'a vraiment pas de bol, les mecs.
Bruno : Putain, on va attraper la mort.
Hercule : Et si c'était la sainte ?
Tonio : Qu'il est branque, celui-là alors.
Hercule : Ca m'reprend, j'ai encore des visions.
Bruno : T'inquiète pas, moi aussi j'commence à en avoir.
Tonio : On la prend.
Bruno : Elle a peut-être quelqu'chose à manger.
à suivre...
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mercredi, 14 novembre 2012
Les Arcandiers - De La Brosse, Pinon
Film : Les Arcandiers (1991, durée 1h35)
Réalisateur : Manuel Sánchez
Tonio (Simon de La Brosse), Bruno (Dominique Pinon), Hercule (Charles Schneider), Véronique (Géraldine Pailhas), "l'ingénieur" fan de Johnny (Yves Afonso), Lamotte (Rudy Moraes)
¤ ¤ ¤
Bruno : Alors, Hercule, qu'est-ce qui t'arrive ?
Hercule : Devine.
Bruno : Tu vas pas me dire qu'on t'a encore piqué ta mob. Tiens, j't'en roule une !
Hercule : Non.
Bruno : Allez !
Hercule : Non, j'te dis.
Tonio : Putain de blème. Tu peux rien laisser cinq minutes. Moi, j'vous l'dis, les gars, hein, il faut s'casser. Bon, moi j'vais aller bouffer, moi. A tout à l'heure chez Lamotte.
Hercule : Qu'est-ce qu'il a ?
Bruno : Il veut s'casser.
Tonio : Si on allait au Brésil, hein ?
Hercule : Qu'est-ce qu'on irait foutre au Brésil ? Je parle pas espagnol, moi.
Tonio : L'espagnol ? Mais c'est le portuguais là-bas, nez-de-boeuf.
Hercule : Parlent pas l'espagnol, les Portuguais ?
Tonio : ...
Hercule : Forcément, tu m'causes tout l'temps, comment veux-tu qu'je joue, moi ?
Tonio : J'ai un oncle à mon vieux là-bas. Si je l'trouve, il nous aidera, c'est sûr.
Bruno : Tu parles. Les Da Silva, au Brésil, tu tapes d'un arbre, il en tombe quinze.
Tonio : Combien tu paries qu'on l'trouve ? T'as jamais ouvert un bottin, toi !
Bruno : Mais comment on va faire ? On est secs comme les couilles au Taupin. On a jamais quitté notre bled sauf pour aller en colo à la Bourboule. Toi, tu veux aller au Brésil. Allez, laisse tomber.
Tonio : Moi je m'demande ce que j'fous avec deux glands pareils.
Hercule : On s'demande, ouais.
Bruno : C'est vrai, on s'demande. Un mec aussi intelligent que toi, qu'est-ce qui peut bien foutre avec deux débiles comme nous.
Hercule : On s'demande.
Tonio : Qu'est-ce que vous en pensez ?
Bruno : Fais voir ? ... C'est pas mon genre.
Hercule : Moi j'en ai rien à foutre de sainte Bernadette.
Tonio : Benh j'en suis tombé amoureux. Quand j'l'ai regardée, ça a été la révélation, le déclic. J'l'ai regardée, elle m'a regardé, on s'est compris.
Bruno : T'as picolé, Tonio.
Tonio : On va tirer la sainte, les gars.
Hercule : On va tirer une morte ?
Bruno : J't'ai déjà dit, c'est pas mon genre.
Hercule : Remarque, elle est pas mal.
Tonio : Bruno, qu'est-ce t'en penses ?
Bruno : J'en pense que... ça va encore merder.
Hercule : Il a pas tort.
Bruno : "Je ne vous promets pas d'être heureuse en ce monde, mais dans l'autre". Elle annonce la couleur, Bernadette. On la transporte comment ?
à suivre...
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