jeudi, 02 janvier 2014
Icône j#5 - Technique de l'icône
Article "Technique de l'icône", in La revue Passy Notre-Dame, numéro 522, décembre 2013 :
La technique de la peinture a tempera, où les poudres de couleurs sont détrempées au jaune d'oeuf, remonte au Bas Empire romain. Les matières utilisées sont essentiellement d'origine naturelle.
Le support
C'est une planche de bois tendre (cyprès, platane, tilleul) ou contreplaqué marine, qui ne se déforme pas.
Apprêt
Après avoir marouflé la planche avec une toile de lin ou de coton usée, on pose une douzaine de couches de blanc de Meudon délayé au bain-marie dans de la colle de peau, puis on égalise la surface avec une pierre ponce.
Le dessin
Sa précision est fondamentale. C'est une épure sans indication de modelé, réalisée au pinceau avec une ocre rouge ou une terre verte. Les débutants peuvent faire un décalque.
La dorure
La dorure à la feuille à l'eau donne le plus beau résultat. On pose d'abord l' "assiette", mélange de terre d'Arménie et de colle animale en 2 ou 3 couches minces qui sont ensuite polies. On mouille abondamment l'assiette et on pose l'or. L'or peut être ensuite bruni à l'agate pour être brillant ou maté avec de la colle diluée.
Les couleurs
Elles sont d'origine naturelle : terres (de Sienne, Pouzzoles, Bohême), laque de garance, safran, des oxydes métalliques (cobalt, cadmium, plomb) et aussi quelques pigments artificiels dont la stabilité a été éprouvée. Ces poudres sont longuement mélangées au doigt avec du jaune d'oeuf dilué à l'eau, dosage délicat, car variable selon les pigments.
Enfin la peinture !
Pour avoir une harmonie d'ensemble, on pose la couleur de base sur chacun des motifs, assez diluée pour garder transparence et légèreté. On nuance par superposition de couleurs (pas de mélanges). On restaure ensuite le dessin (couleur très dense au contraire). Enfin, les éclaircissements, qui rendent le modelé des visages et les reliefs du corps à travers les vêtements.
Le vernis
On emploie l'huile de lin cuite, que l'on fait pénétrer avec la paume de la main, ce qui confère éclat et profondeur, mais aussi conservation optimale aux couleurs, car, à la longue, l'huile imprègne toute l'épaisseur de l'apprêt et atteint le bois.
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mercredi, 01 janvier 2014
Icône j#4 - La tradition orientale des icônes
Article "La tradition orientale des icônes", in La revue Passy Notre-Dame, numéro 522, décembre 2013, Jean-Christophe Moreau :
Des l'origine, les chrétiens ont cherché à avoir chez eux des images (du grec eikona) représentant le Christ, la Vierge Marie, des saints... La tradition veut même que ce soient des apôtres qui aient peint les premières icônes (saint Luc aurait peint la première icône de la Vierge Marie).
Sur ce point, catholiques et orthodoxes sont parfaitement d'accord. Là où les choses deviennent plus complexes, c'est que l'Eglise orthodoxe accorde à l'icône une très importante valeur théologique, voire liturgique, alors que l'Eglise catholique romaine a favorisé, au cours de l'histoire, l'émergence d'une esthétique propre, plus libre par rapport au culte. Comme l'exprime Léonide Ouspensky*, un des plus grands spécialistes de l'icône, aujourd'hui décédé : "pour l'Eglise orthodoxe, l'icône est un langage exprimant ses dogmes et son enseignement. C'est une théologie inspirée, présentée sous forme visuelle... Alors qu'en Occident "l'art religieux" s'est orienté vers l'humanisme et l'esthétisme dès la fin du Moyen Âge. L'icône, en Orient, est demeurée fidèle à sa vocation première : exprimer la transcendance."
Ainsi, l'icône est une "sainte image" et non une "image sainte".
Dans l'art religieux, tel qu'il s'est développé en Occident, l'artiste cherchera à exprimer ses sentiments personnels, et à les faire partager à la personne qui regardera l'oeuvre. Et la magie des "chefs-d'oeuvre" religieux c'est que - justement - cette piété est ressentie par tous, quelles que soient les époques. Qui n'a pas été profondément touché par la Pietà de Michel-Ange, les vitraux de la cathédrale de Chartres, ou encore la perfection d'une petite église romane de campagne ?
La peinture liturgique orthodoxe (qui aboutit à l'icône) procède d'un cheminement tout à fait différent : "C'est la voie de la soumission ascétique, de la prière contemplative. La beauté d'une icône, quoique comprise par chacun de ceux qui la regardent à sa façon personnelle, dans la mesure de ses possibilités, est exprimée par l'artiste objectivement, selon le refus de son moi, s'effaçant devant la vérité révélée", comme l'écrit de manière très précise Léonide Ouspensky*.
C'est ce qui est résumé - mais de manière bien incomplète - dans la formule : une icône est une prière.
La technique de peinture des icônes illustre ce cheminement : "les premières couches sont très sombres et progressivement les couleurs s'éclaircissent, pour marquer le passage des ténèbres vers la lumière de la Résurrection... La matière, entrant dans sa composition, doit être authentique. Il faut que son traitement soit conforme à la matière en question et que, de son côté, la matière soit conforme à l'emploi de l'objet. Il est essentiel que l'objet ne donne pas l'illusion d'être autre chose qu'il n'est pas. Aussi, dans l'icône, l'espace est limité par la surface plane de la planche et ne doit pas donner l'impression artificielle de la dépasser." Ibid
Mais attention, ne tombons pas dans le piège qui consisterait à penser que l'icône n'est qu'une tradition qui se perpétue. Ce serait manquer l'essentiel. L'icône est résolument dans son temps. C'est un peu comme si l'on considérait que le culte, tel que nous le pratiquons, n'est autre chose que souvenir d'un temps très ancien que nous essayons de faire revivre de la manière la plus fidèle. Ce serait faire fausse route. L'icône comme le culte sont l'expression même de la révélation divine, qui continue d'être, qui nous accompagne et vivifie notre devenir de chrétiens.
Alors, quand vous offrirez une icône à votre enfant ou votre petit-enfant, expliquez-lui bien que vous lui offrez un objet de culte.
* Mélanges de l'Institut orthodoxe français de Paris, IV, 1948, Léonide Ouspensky
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mardi, 31 décembre 2013
Voeux
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Icône j#3 - Le travail de l'icônographe
Article "Le travail de l'icônographe", in La revue Passy Notre-Dame, numéro 522, décembre 2013, Brigitte Fontaine :
L'artiste qui réalise une icône, oeuvre sacrée, ne fait pas que respecter les règles et directives établies par l'Eglise. Il devra, par l'inspiration divine, transmettre la vérité de la Parole de Dieu.
Devenir icônographe demande un long apprentissage autant pour la technique que pour la formation spirituelle. L'icônographie représente ce que l'Eglise croit et il en témoigne. Il n'exprime pas sa propre pensée, même s'il peut apporter des éléments personnels dans son travail. Avant de la traduire sur la planche, l'icônographe engendre l'icône en lui dans la prière, le silence et une certaine ascèse. L'icônographe jeûne, c'est-à-dire qu'il se discipline afin de pouvoir se concentrer sur son travail, soit en supprimant les boissons excitantes (vin, café) pour tracer des traits fins et réguliers, soit en supprimant de son mental tout ce qui gêne sa concentration (TV, bruit, musique). Peindre une icône demande temps et patience. Par ce jeûne, l'icônographe se donne les moyens de mieux travailler à une oeuvre sacrée. L'icônographe prie, pour s'ouvrir au don de Dieu et à l'Esprit Saint qui doit l'inspirer.
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lundi, 30 décembre 2013
Icône j#2 - Jésus, icône du Père
Article "Jésus, icône du Père", in La revue Passy Notre-Dame, numéro 522, décembre 2013, Mady Bedarrides :
A l'origine, le terme "icône" désigne toute image religieuse, quelle qu'en soit la technique. De nos jours, c'est une "image religieuse" réalisée selon des techniques particulières. Nul doute, l'art des icônes appartient au patrimoine de toute la chrétienté.
Avant le schisme (1054) qui sépara l'Eglise d'Occident de l'Elise d'Orient (devenue l'Eglise orthodoxe), les icônes s'étaient répandues pendant plus de quatre siècles dans tout le monde chrétien. Les icônes sont l'aboutissement d'un long cheminement.
Aux premiers temps de l'histoire de l'humanité, les hommes se servaient de l'image pour entrer en contact avec la divinité et utilisaient l'art comme un moyen d'évoquer la présence du divin (chez les Egyptiens par exemple). Pour les civilisations préchrétiennes, l'image possédait aussi un caractère sacré et symbolisait l'efficacité et la présence du pouvoir.
Dans l'Ancien Testament, la représentation de Dieu était impossible puisque toute image de Lui ne pouvait être qu'une idole païenne (Exode XX4).
Mais très vite, cette correspondance image-présence a été reprise par les premières communautés chrétiennes qui adoptèrent des modèles de l'antiquité païenne et leur donnèrent une signification nouvelle (l'image du Bon Pasteur, symbole de la philanthropie dans l'Antiquité classique, évoque la figure du Christ chez les chrétiens).
Enfin, Paul, dans son épître aux Colossiens, identifie le Christ comme "l'image du Dieu invisible". C'est l'incarnation de Dieu dans son fils Jésus qui permet Sa représentation : l'icône du Christ nous permet de contempler ce mystère.
Avec l'empereur Constantin, petit à petit, des peintres exécutent des images du Christ, de la Vierge, des saints, des martyrs, des prophètes qui sont placées dans les églises. Saint Basile (329-379) défendait ces images sacrées, se référant à l'épître de Paul : "L'honneur rendu à l'image passe à Celui que l'image représente" (de Spiritu sancto XVIII 45).
Le concile d'Ephèse en 431 définit l'icône comme un "temple" : lieu où celui qui est représenté est aussi mystérieusement présent : l'icône, qui peint le visible, manifeste l'invisible.
Mais en 726, l'empereur byzantin Léon III prend position contre le pape Grégoire II, contre le culte des images. Naît alors l'iconoclasme. Les persécutions commencent contre les défenseurs des icônes.
En 754, le fils de Léon III, Constantin V, convoque les évêques orientaux. Presque tous suivent l'empereur dans son opposition à la vénération des icônes qu'il considère comme de l'idolâtrerie. C'est un choc culturel. Léon IV, fils de Constantin, appelle au calme, sans lever l'interdit. C'est son épouse, Irène, qui, à sa mort, convoquera le concile oecuménique de Nicée en 787 pour annuler les décisions du concile de 754 et restaurer le culte des images. Une deuxième crise se déroule au IXe siècle, qui se terminera, elle aussi, par la restauration du culte des images au concile de Constantinople de 842 et le rétablissement solennel proclamé à Sainte-Sophie le 11 mars 843. A partir de cette date, puis du schisme de 1054, les icônes montrent un style déterminé par leur patriarcat d'origine et leur école.
Ce qui reste vrai pour chacune d'elles, c'est que par l'icône, Dieu se rapproche de nous et nous rappelle que notre destin est de le rejoindre.
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dimanche, 29 décembre 2013
Icône j#1 - Je te prends chez moi, icône
Extrait de l'article "En route vers l'écoute de l'apel de Dieu", in La revue Passy Notre-Dame, numéro 522, décembre 2013, Nathalie Pagès :
Sur une invitation de notre cardinal, une délégation de la paroisse a assisté aux premières vêtres de l'Avent à Notre-Dame durant lesquelles le cardinal a clôturé l'Année de la foi et ouvert celle de l'appel.
[...]
La célébration a commencé par une imrpessionnant procession de prêtres parisiens, suivis de Monseigneur Vingt-Trois. Puis les paroisses se sont avancées et ont déposé un lumignon et la liste des baptisés 2013.
Les chants rappelaient que nous sommes tous appelés à proclamer "une seule espérance", "un seul Seigneur", "un seul baptême", "une seule foi".
L'Evangile (Luc 5, 1-11) situant Jésus au bord du lac de Génésareth alors que les pêcheurs étaient descendus de leurs barqus après avoir pêché en vain toute la nuit a ouvert cette Année de l'appeL. Tel Simon à qui Jésus dit : "Avant au large, et jetez les filets pour prendre du poisson", nous sommes invités à répondre à l'appel du Christ. "Nous devons avancer au large et lancer les filets !" Nous devons être tel Simon et accepter avec courage cet appel que Dieu nous lance dans nos vies.
A notre Elise je dis : "Avance au large !", martèle Monseigneur Vingt-Trois. S'adressant à chacun il nous demande de ne pas fuir les débats principaux auxquels nous sommes confrontés : l'amour, la mort, l'engagement, la responsabilité et le sens du travail.
Aux jeunes, le cardinale précise qu'ils "sont le petit nombresur lequel repose l'avenir." "Si aujourd'hui tu réponds à l'appel du Christ tu construis pour demain un monde meilleur."
Aux enfants il a rappelé que leur "plus grande richesse est l'amour de leurs parents, mais aussi celui du Christ qui les accompagne chaque jours." "Sachez lui dire que vous l'aimez !" leur a-t-il demandé.
Après l'homélie, une icône rprésentant le Christ avec les apôtres dans la barque a été dévoilée et distribuée à chaque délégation afin que tous puissent prier autour d'elle dans les paroisses et au sein de chaque famille dans laquelle elle sera accueillie. Et qu'ainsi "chacun aille sur les chemins de justice à la rencontre du Seigneur", concluait le cardinal.
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samedi, 28 décembre 2013
Guns in movies replaced with thumbs-ups
07:00 Publié dans Farce et attrape, Films étrangers, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0)