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lundi, 30 décembre 2013

Icône j#2 - Jésus, icône du Père

 

 icone, notre dame de grace de passy, ndgp

 

Article "Jésus, icône du Père", in La revue Passy Notre-Dame, numéro 522, décembre 2013, Mady Bedarrides :

A l'origine, le terme "icône" désigne toute image religieuse, quelle qu'en soit la technique. De nos jours, c'est une "image religieuse" réalisée selon des techniques particulières. Nul doute, l'art des icônes appartient au patrimoine de toute la chrétienté.

Avant le schisme (1054) qui sépara l'Eglise d'Occident de l'Elise d'Orient (devenue l'Eglise orthodoxe), les icônes s'étaient répandues pendant plus de quatre siècles dans tout le monde chrétien. Les icônes sont l'aboutissement d'un long cheminement.

Aux premiers temps de l'histoire de l'humanité, les hommes se servaient de l'image pour entrer en contact avec la divinité et utilisaient l'art comme un moyen d'évoquer la présence du divin (chez les Egyptiens par exemple). Pour les civilisations préchrétiennes, l'image possédait aussi un caractère sacré et symbolisait l'efficacité et la présence du pouvoir.

Dans l'Ancien Testament, la représentation de Dieu était impossible puisque toute image de Lui ne pouvait être qu'une idole païenne (Exode XX4).

Mais très vite, cette correspondance image-présence a été reprise par les premières communautés chrétiennes qui adoptèrent des modèles de l'antiquité païenne et leur donnèrent une signification nouvelle (l'image du Bon Pasteur, symbole de la philanthropie dans l'Antiquité classique, évoque la figure du Christ chez les chrétiens).

Enfin, Paul, dans son épître aux Colossiens, identifie le Christ comme "l'image du Dieu invisible". C'est l'incarnation de Dieu dans son fils Jésus qui permet Sa représentation : l'icône du Christ nous permet de contempler ce mystère.

Avec l'empereur Constantin, petit à petit, des peintres exécutent des images du Christ, de la Vierge, des saints, des martyrs, des prophètes qui sont placées dans les églises. Saint Basile (329-379) défendait ces images sacrées, se référant à l'épître de Paul : "L'honneur rendu à l'image passe à Celui que l'image représente" (de Spiritu sancto XVIII 45).

Le concile d'Ephèse en 431 définit l'icône comme un "temple" : lieu où celui qui est représenté est aussi mystérieusement présent : l'icône, qui peint le visible, manifeste l'invisible.

Mais en 726, l'empereur byzantin Léon III prend position contre le pape Grégoire II, contre le culte des images. Naît alors l'iconoclasme. Les persécutions commencent contre les défenseurs des icônes.

En 754, le fils de Léon III, Constantin V, convoque les évêques orientaux. Presque tous suivent l'empereur dans son opposition à la vénération des icônes qu'il considère comme de l'idolâtrerie. C'est un choc culturel. Léon IV, fils de Constantin, appelle au calme, sans lever l'interdit. C'est son épouse, Irène, qui, à sa mort, convoquera le concile oecuménique de Nicée en 787 pour annuler les décisions du concile de 754 et restaurer le culte des images. Une deuxième crise se déroule au IXe siècle, qui se terminera, elle aussi, par la restauration du culte des images au concile de Constantinople de 842 et le rétablissement solennel proclamé à Sainte-Sophie le 11 mars 843. A partir de cette date, puis du schisme de 1054, les icônes montrent un style déterminé par leur patriarcat d'origine et leur école.

Ce qui reste vrai pour chacune d'elles, c'est que par l'icône, Dieu se rapproche de nous et nous rappelle que notre destin est de le rejoindre.

 

07:04 Publié dans Foi | Lien permanent | Commentaires (0)

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