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jeudi, 01 mai 2014

Read

 

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Vieille femme en train de lire, Rembrandt

 

 

Text by Maya Kodeih Harmanani, 2014

 

I held those neatly cut and piled stacks of paper, I inhaled their scent. I pressed my fingers against the glossy covers with their bright colors and images. I let my eyes wander through the shelves that encircled me. I was drunken by the quiet and the sacredness of the place. An overwhelming sensation of nostalgia invaded me. It had been months since I last visited a book store.

Holding the books reminded me of what I had lost after I became a heavy tablet user. E-books had replaced print books. Electronic shelves were being filled to free space on the shelves of my library. On days when I wanted to do nothing, I would sit in my living room, look at my library from far and spot some of the books I had finished reading. I would go grab one of them, leaf through it, read some passages, spot some notes I had scribbled in the margins and be transported to past moments, past sensations and past thoughts. I would travel back in time.

There's an unexplainable charm that exists in bookstores and in books, hidden between those pages and those shelves, and I would never like to loose it, not for any technology in the world.

 

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Après le bal, Ramon Casas y Carbo

 

 

For more paintings of readers :

https://lullastories.wordpress.com/2013/01/29/livre-dimag...

 

dimanche, 27 avril 2014

Faust - Goethe

 

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Samson et Dalila, Rubens

 

 

 

Extrait de Faust, Goethe, 1964, Flammarion

 

FAUST


Tu as donc des antipathies ?

MARGUERITE

Je dois me retirer.

 

FAUST

Ah ! ne pourrai-je jamais reposer une seule heure contre ton sein... presser mon cœur contre ton cœur, et mêler mon âme à ton âme ?

 

 

[...]

(Dans un creux du mur, l'image de la Mater dolorosa ; des pots de fleurs devant.)

MARGUERITE

Abaisse, ô mère de douleurs ! un regard de pitié sur ma peine !
Le glaive dans le coeur, tu contemples avec mille angoisses la mort cruelle de ton fils !
Tes yeux se tournent vers son père ; et tes soupirs lui demandent de vous secourir tous les deux !
Qui sentira, qui souffrira le mal qui déchire mon sein ?
l'inquiétude de mon pauvre cœur, ce qu'il craint, et ce qu'il espère ? toi seule, hélas ! peux le savoir !

En quelque endroit que j'aille, c'est une amère, hélas ! bien amère douleur que je traîne avec moi !
Je suis à peine seule, que je pleure, je pleure, je pleure ! et mon cœur se brise en mon sein !

Ces fleurs sont venues devant ma croisée ! tous les jours je les arrosais de mes pleurs : ce matin je les ai cueillies pour te les apporter.
Le premier rayon du soleil dans ma chambre me trouve sur mon lit assise, livrée à toute ma douleur !
Secours-moi ! sauve-moi de la honte et de la mort ! abaisse, ô mère de douleurs ! un regard de pitié sur ma peine !

 

Pietà de Villeneuve-lès-Avignon, Enguerrand Charonton
Pietà de Villeneuve-lès-Avignon
, Enguerrand Charonton
Musée du Louvre

 

 

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Pieta, El Greco

 

 

Pietà, Gustave Moreau

gustave moreau, pieta

gustave moreau, pieta

gustave moreau, pieta

 

Pour le Lacrimosa
http://fichtre.hautetfort.com/archive/2014/04/10/lacrimosa.html

 

 Le Requiem se trouve ici
http://fichtre.hautetfort.com/archive/2014/02/20/requiem-mozart.html

 

 

 

goethe, faustSe procurer l'ouvrage :

Faust

Goethe

1964

Flammarion

185 pages

http://www.amazon.fr/Goethe-Faust-Traduction-Pr%C3%A9face...

 

 

samedi, 26 avril 2014

Etymologie - Whisky

 

rimbaud,munch
Autoportrait à la bouteille de vin, Munch

 

 

Extrait du Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis,1997 , Pierre Desproges, Seuil :

 

Whisky n.m. (mot anglais emprunté à l'irlandais). Eau-de-vie de grain que l'on fabrique surtout en Écosse et aux États-Unis.

Le whisky est le cognac du con.

Son bouquet évoque la salle d'emboîtage des vaccins antigrippaux de l'institut Mérieux. Additionné d'eau gazeuse, il insulte le palais de l'homme de goût qu'il éclabousse d'inopportune salaison et de bulles impies que le Champenois crache au noroît dans son mépris d'Albion.

En vieillissant, le whisky gagne en platitude ce qu'il perd en infamie. On peut y conserver ses bébés morts en bas Armagnac.

 

 

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Se procurer l'ouvrage :

Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis

Pierre Desproges

1997 et 2013

Coll. Points, Seuil

138 pages

www.amazon.fr/Dictionnaire-superflu-lusage-l%C3%A9lite-nantis/dp/2757833979

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> Pour davantage : http://fichtre.hautetfort.com/les-mots-francais.html

 

lundi, 21 avril 2014

La Résurrection du Christ - Grünewald, Tintoret, Veronese

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La Résurrection,
Mathias Grünewald

 

 

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Cliquez pour agrandir

 

 

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La Résurrection du Christ, Tintoret

> A consulter également : http://www.e-venise.com/scuole_venise/scuola_grande_san_r...

 

 

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La Résurrection du Christ, Paolo Veronese

>  A consulter également : http://www.wikipaintings.org/en/paolo-veronese

 

dimanche, 20 avril 2014

Lacrimosa

 

Jeune pousse,

Écoute

Et chante

 

 

Pietà de Villeneuve-lès-Avignon, Enguerrand Charonton
Pietà de Villeneuve-lès-Avignon
, Enguerrand Charonton
Musée du Louvre

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=k1-TrAvp_xs

 

 

Quatuor et piano


http://www.youtube.com/watch?v=0xgiSl-KibQ#aid=P6pkCPMtcOA

 


http://www.youtube.com/watch?v=hrtOXih-myU

 

 

Le Requiem se trouve ici
http://fichtre.hautetfort.com/archive/2014/02/20/requiem-mozart.html


 

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gustave moreau, pieta
Pietà
, Gustave Moreau

 

gustave moreau, pieta
Pietà
, Gustave Moreau

 

gustave moreau, pieta
Pietà
, Gustave Moreau

 

mercredi, 02 avril 2014

La guitare de diamants III - Truman Capote

 

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Un matin à l'étang, Gustav Klimt

 

 

Pour la version originale, en anglais : http://capoteweb.com/a-diamond-guitar/

 

Extrait de La guitare de diamants, 1958, Truman Capote, Folio Gallimard :

 

"Raconte-moi une histoire, dit Mr. Schaeffer qui se sentait nerveux et sans force quand il ne parvenait pas à atteindre son ami. Raconte-moi la fois où tu es allé sur le champ de courses de Miami.

- Je n'ai jamais été aux courses", dit Tico Feo, admettant ainsi son plus extravagant mensonge. [...]

[...] Tandis que les autres prisonniers s'habillaient il s'assit sur le bord de sa couchette et accorda sa guitare. C'était étrange, car il devait savoir que plus jamais il n'en jouerait.

Les cris des oiseaux suivaient les hommes à travers les bois fumeux du matin. Ils marchaient en file unique, quinze par groupe, un gardien fermant la marche de chaque groupe. Mr. Schaeffer transpirait comme si le temps était chaud et n'arrivait pas à régler son pas sur celui de son ami qui le précédait, claquant des doigts et sifflant avec les oiseaux.

[...] Armstrong s'assit sur une souche, une chique de tabac lui faisant une joue de travers et son fusil pointé vers le soleil. Il avait des yeux rusés de tricheur. Vous ne pouviez jamais savoir de quel côté il regardait.

Un autre homme donna le signal. Bien que Mr. Schaeffer sût aussitôt que ce n'était pas la voix de son ami, la panique serra son cou comme une corde. A mesure que la matinée avançait il se faisait une telle rumeur dans ses oreilles qu'il doutait de pouvoir entendre le signal quand il viendrait.

[...] Une pierre coupante comme un rasoir entailla la paume de sa main alors qu'il dévalait de la rive glissante dans l'eau. Il se redressa et se mit à courir. Ses jambes étaient longues et il se maintenait presque à la même hauteur que Tico Feo. Des fusées d'eau glacée éclataient autour d'eux. Derrière et devant eux, à travers les bois, les voix des hommes retentissaient, sonnant creux comme des voix dans une caverne.

[...]

Mr. Schaeffer ne vit pas le tronc qui barrait le ruisseau. Il croyait courir encore alors que ses jambes battaient l'air autour de lui comme s'il était une tortue renversée sur le dos.

Tandis qu'il luttait ainsi, il lui sembla que le visage de son ami suspendu au-dessus du sien faisait partie du ciel blanc de l'hiver. Il était si lointain et le jugeait. Il demeura ainsi, suspendu un instant comme un oiseau-mouche, mais en cet instant il put voir que Tico Feo n'avait jamais souhait qu'il le suivît, n'avait jamais pensé qu'il le pourrait. Et il se souvint s'être dit, une fois, qu'il faudrait beaucoup de temps avant que son ami devînt un homme fait. Quand ils le trouvèrent, il était encore étendu dans une eau à hauteur de cheville, comme si c'était un après-midi d'été et qu'il flottait paresseusement dans le courant.

Depuis cela, trois hivers ont passé, et de chacun on a pu dire qu'il était le plus froid et le plus long. Deux récents mois de pluie ont creusé des ornières plus profondes dans la route argileuse conduisant à la ferme et c'est plus difficile que jamais d'y parvenir, et plus difficile encore de s'en éloigner. Deux nouveaux phares ont été ajustés aux murs et ils brûlent là, toute la nuit, comme les yeux d'une chouette géante. A part cela, il n'y a guère de changement. Mr. Schaeffer, par exemple, est toujours le même, sauf une couche de neige plus épaisse sur ses cheveux, et du fait d'une cheville brisée il boite en marchant. [...]

 

 

> A consulter également : http://echo.levillage.org/317/6151.cbb 

 

breakfast at tiffany's, petit dejeuner chez tiffany, truman capoteSe procurer l'ouvrage :

Petit-déjeuner chez Tiffany

Truman Capote

1958 (1962 pour la traduction)

Folio, Gallimard

192 pages

http://www.amazon.fr/Petit-d%C3%A9jeuner-chez-Tiffany-Truman-Capote/dp/2070363643/ref=sr_1_7?ie=UTF8&qid=1362135760&sr=8-7

 

 

 

mardi, 01 avril 2014

La guitare de diamants II - Truman Capote

 

 

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Danae, Gustav Klimt

 

Pour la version originale, en anglais : http://capoteweb.com/a-diamond-guitar/

 

Extrait de La guitare de diamants, 1958, Truman Capote, Folio Gallimard :

 

Tout le monde n'aimait pas Tico Feo. Soit qu'ils en fussent jaloux ou pour des raisons plus subtiles, certains prisonniers racontaient de laides histoires sur son compte. Tico Feo lui-même ne semblait pas s'en apercevoir. Quand les hommes s'assemblaient autour de lui, qu'il jouait de sa guitare ou chantait de ses chansons, on pouvait voir qu'il se croyait aimé. La plupart des hommes éprouvaient une sorte d'amour pour lui. Ils attendaient cette heure entre la soupe et l'extinction des lumières. Ils en dépendaient. "Tico, joue-nous de ta boîte", lui demandaient-ils. Ils ne se rendaient pas compte qu'ensuite la tristesse était plus grande que jamais. Le sommeil leur courait après comme un lapin mécanique et leurs yeux s'attardaient méditativement sur le lueur du feu qui crépitait derrière la grille du poêle. Mr. Schaeffer était le seul à comprendre leur émotion car il l'éprouvait aussi. C'était simplement que son ami avait ressuscité les rivières bruns où sautent les poissons, et les femmes avec le soleil dans leurs cheveux.

Bientôt Tico Feo obtint la faveur d'une couchette près du poêle, à côté de Mr. Schaeffer. Mr. Schaeffer savait dès le début que son ami était un terrible menteur. Ce n'était d'ailleurs pas la vérité qu'il cherchait dans les récits d'aventure de Tico Feo, dans ses succès et ses rencontres avec des gens illustres. Le plaisir qu'il y prenait était celui des histoires toutes simples, telles qu'on en peut lire dans un magazine, et cela le réchauffait d'entendre le murmure tropical de la voix de son ami, dans l'obscurité.

Sauf qu'il n'existait entre eux aucun rapport physique de fait ou d'intention, encore que de telles choses ne fussent pas ignorées à la ferme, ils se comportaient comme des amants. De toutes les saisons, le printemps est la plus épuisante, les tiges jaillissent de l'écorce terrestre durcie par l'hiver, de jeunes feuilles craquent hors des branches condamnées à périr, le vent engourdissant circule à travers la verdure neuve. Il en était de même pour Mr. Schaeffer. Une libération, l'assouplissement des muscles durcis.

On était en fin janvier. Les deux amis étaient assis sur les marches du dortoir, chacun tenant une cigarette à la main. Une lune, mince et jaune comme un morceau d'écorce de citron, s'incurvait au-dessus d'eux, et à sa clarté, des fils de gelée blanche luisaient comme des traces d'argent que laissaient les escargots. Depuis bien des jours, Tico Feo s'était retiré en lui-même, silencieux comme un voleur aux aguets dans l'obscurité. Inutile de lui demander : "Tico, joue-nous de ta boîte." Il se contentait de vous regarder avec des yeux doux et distraits.

 

 

> A consulter également : http://echo.levillage.org/317/6151.cbb 

 

breakfast at tiffany's, petit dejeuner chez tiffany, truman capoteSe procurer l'ouvrage :

Petit-déjeuner chez Tiffany

Truman Capote

1958 (1962 pour la traduction)

Folio, Gallimard

192 pages

http://www.amazon.fr/Petit-d%C3%A9jeuner-chez-Tiffany-Truman-Capote/dp/2070363643/ref=sr_1_7?ie=UTF8&qid=1362135760&sr=8-7