dimanche, 10 novembre 2013
Psaume 89 - Raphaël
La Vierge à la rose - Raphaël
> http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vierge_%C3%A0_la_rose_%28...
Tu fais retourner l'homme à la poussière ;
Tu as dit : "Retournez, fils d'Adam !"
A tes yeux, mille ans sont comme hier,
C'est un jour qui s'en va, une heure dans la nuit.
Tu les as balayés : ce n'est qu'un songe ;
Dès le matin, c'est une herbe changeante :
Elle fleurit le matin, elle change ;
Le soir, elle est fanée, desséchée.
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
Que nos coeurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes visiteurs.
Rassasie-nous de ton amour au matin,
Que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu.
Consolide pour nous l'ouvrage de nos mains.
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dimanche, 03 novembre 2013
Il n'y a d'amour que du particulier - El Greco, Titien, Blake, Rubens, Fragonard
Pieta, El Greco
Pieta, Titien
29ème dimanche du Temps ordinaire, semaine du 20 au 26 octobre 2013 :
"Il n'y a d'amour que du particulier", Père Luc de Bellescize, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy
> http://www.ndgrace-passy.com/editoriaux/edito131020.htm
La foi chrétienne vient révolutionner la pensée grecque, qui privilégie l'universel au mépris du particulier. Socrate, dans le Banquet de Platon, veut s'élever de la beauté sensible des êtres vers l'amour de la beauté en soi, qui seule est digne de la conquête du philosophe. Il s'agit de s'arracher à l'unique, qui n'est qu'ombre et poussière, pour entrer dans l'universel abstrait. Il s'agit de dépasser les visages pour parvenir au monde des Idées, quitter l'unique concret, que l'on voit, pour entrer le monde idéal, que l'on ne voit pas. Ainsi, dans le mythe de la caverne - La République, VII -, l'homme libre doit se détourner de ce qu'il voit pour marcher à la lumière qu'il ne voit pas, et qui, pour Platon, est la seule réalité qui vaille la peine d'être cherchée, car l’existence n'est qu'un théâtre d'ombres et la vie est un songe qui se dissipe au sortir du sommeil. Mais quand Jésus guérit, il touche un homme entre tous, un homme réel et concret, et affirme la dignité de cet homme-là, à un moment précis du temps qui passe. Le Christ est venu nous dire qu’il n’y a d’amour que du particulier. Tant qu'on n'a pas aimé le particulier, on n'a jamais aimé.
Le christianisme est un anti platonisme. « Non pas le dieu des philosophes, écrivait Pascal, mais le dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ». Il exalte la chair comme Temple de l'Esprit, il pense que nous n'avons pas à nous détourner du monde pour entrer en Dieu, mais que Dieu est entré Lui-même dans le monde. Il croit que Celui qui est le « Tout » s'est fait homme, a pris sur lui un visage unique, parce que nous sommes uniques à ses yeux. Il est stricte justice de réaliser à quel point le Christ a irrigué les racines de notre société, combien la foi en un Dieu qui s'est fait homme a bouleversé notre conception de l'homme, et combien tout le personnalisme occidental est dû à notre enracinement dans le mystère de la croix du Seigneur, dans le visage « vulnérable » de Dieu. « Les droits de l’homme, Dieu merci ! », écrivait le cardinal Lustiger. Ils sont enracinés bien davantage dans la Lumière du Christ que dans la pensée des Lumières, qui a vu le retour de l'universalisme païen et du culte de l'abstrait. Nous avons perdu la contemplation de l’icône du Christ, nous avons refusé le mystère du Crucifié et estompé le « plus grand amour » pour exalter le grand horloger de Voltaire, l'Être suprême de la révolution française vénéré par cet homme très ascète et très religieux qu'était Robespierre, ou par certaines loges maçonniques déistes, que l'on célébrait publiquement tandis que les têtes roulaient par milliers, car là où Dieu perd son visage, les hommes n'ont plus de visages.
L'amour d'Adam et Eve, William Blake
Samson et Dalila, Rubens
Diane et Endymion, Fragonard
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dimanche, 13 octobre 2013
Debout resplendis - Titien
Sisyphe, Titien
Jérusalem, Jérusalem, quitte ta robe de tristesse !
Jérusalem, Jérusalem, chante et danse pour ton Dieu !
Debout resplendis car voici ta lumière,
Et sur toi la gloire du Seigneur.
Lève les yeux et regarde au loin,
Que ton coeur tressaille d'allégresse,
Voici tes fils qui reviennent vers toi
Et tes filles portées sur la hanche.
Toutes les nations marcheront vers ta lumière,
Et les rois à ta clarté naissante.
De nombreux troupeaux de chameaux te couvriront,
Les trésors des mers afflueront vers toi,
Ils viendront d'Epha, de Saba, de Qédar,
Faisant monter vers Dieu la louange.
Les fils d'étrangers rebattront tes remparts
Et leurs rois passeront par tes portes.
Je ferai de toi un sujet de joie.
On t'appellera "Ville du Seigneur"
Les jours de ton deuil seront tous accomplis,
Parmi les nations tu me glorifieras.
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dimanche, 06 octobre 2013
Je viens vers Toi, Jésus - Cranach
Tête du Christ couronné d'épines, Lucas Cranach l'Ancien
Comme l'argile se laisse faire
entre les mains agiles du potier,
Ainsi mon âme se laisse faire,
ainsi mon coeur te cherche, toi mon Dieu.
Je viens vers toi, Jésus.
Je viens vers toi, Jésus.
Comme une terre qui est aride,
ainsi mon coeur désire ton eau vive.
Tu es la source qui désaltère :
qui croit en toi n'aura plus jamais soif.
Je viens vers toi, Jésus.
Je viens vers toi, Jésus.
Comme un veilleur attend l'aurore
ainsi mon âme espère en ta Parole.
Car ta Parole est une lampe,
une lumière allumée sur mes pas.
Eglise Saint-Sulpice
Crédits photographiques Jana Hobeika
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vendredi, 04 octobre 2013
Considérations sur le silence et sur la virginité - Rembrandt, Turner, Rubens
Paysage au château, Rembrandt
2e dimanche de l'Avent, semaine du 9 au 15 décembre 2012 :
"Un ange passe", Père Luc de Bellescize, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy
Un ange passe. C'est une parole qui tente d'exprimer un silence. Le silence est l'écrin nécessaire pour accueillir la parole.
Pascal disait que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne pas savoir se tenir en silence dans une chambre.
La Vierge se tient en silence dans sa chambre. Non pas le silence lourd et pesant de celui qui s'enferme en lui-même et se mure à toute influence extérieure pour rester dans son monde, non pas le silence de mort, mais le silence qui précède l'irruption de la vie, le silence comme capacité d'écoute, comme disponibilité à accueillir un autre que soi. Le silence comme présence et comme patience.
La Vierge a pu accueillir la Parole de l'Ange parce qu'elle attendait le Messie d'Israël, parce qu'elle était capable de patience. Elle était la Vierge du silence, et elle a pu enfanter la Parole. Un ange a passé, et elle a engendré le Christ.
L'apparition d'un ange, Turner
A Nazareth, nous pouvons prier devant ce que la tradition nous présente comme la maison de la Vierge, quelques pierres éparses qui ont vu pourtant le passage de l'Ange et l'Incarnation de Dieu, qui ont été les témoins muets de l'événement de Salut qui a changé la face du monde.
La jeune fille de Nazareth est Vierge, mais elle sait qu'elle ne pourra trouver sa vie qu'en la donnant. Sa virginité n'est pas le signe de son enfermement dans une citadelle imprenable, mais elle est une offrande à la puissance de Dieu, une disponibilité à la grâce.
Elle est pour nous le modèle de la liberté dans l'Alliance avec Dieu. L'Immaculée a laissé le Seigneur écrire en elle, comme on "écrit" une icône, le Mystère du Salut. Il y a un lien entre son silence et sa virginité. Le silence pour que retentisse la Parole. La virginité pour qu'elle devienne épouse, pour que l'Esprit Saint la prenne sous son ombre. La Vierge s'est gardée pour pouvoir mieux se donner.
On ne peut se donner qu'en s'étant d'abord gardé. On ne peut répondre qu'en ayant d'abord appris à se taire.
L'Annonciation, Rubens
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dimanche, 29 septembre 2013
Approchons-nous de la Table - William Blake
Le dernier repas de Jésus, William Blake
Approchons-nous de la table
Où le Christ va s'offrir parmi nous.
Offrons-lui ce que nous sommes
Car le Christ va nous transformer en lui.
Voici l'admirable échange
Où le Christ prend sur lui nos péchés.
Mettons-nous en sa présence,
Il nous revêt de sa divinité.
Père, nous te rendons grâce
Pour ton Fils, Jésus Christ le Seigneur.
Par ton Esprit de puissance,
Rends-nous dignes de vivre de tes dons.
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dimanche, 22 septembre 2013
Dans tes blessures, cache-moi - Le Pérugin
La Crucifixion, Le Pérugin
> http://fichtre.hautetfort.com/archive/2012/10/11/la-cruci...
24ème dimanche du Temps ordinaire, semaine du 15 au 21 septembre 2013 :
"Ton frère était mort, et il est revenu à la vie (Lc 15, 1-32)", Père Luc de Bellescize, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy
L'Eglise n'a pas d'autre raison d'être que d'annoncer la miséricorde du Seigneur. C'est la bonne nouvelle que nous avons à proclamer au monde. Le corps blessé du Christ est le signe de sa Miséricorde, la réponse de Dieu au scandale du Mal. Nous annonçons Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. Nous annonçons le Roi, qui règne par sa croix. Dieu s'est laissé blesser pour sauver l'homme blessé. Le Seigneur s'est endormi dans la mort pour réveiller l'homme de la mort, et de notre lien de connivence avec les ténèbres. Car aucun d'entre nous n'est vierge face à la mort. Par notre péché, nous méritons la mort et pour nous elle est juste, comme l'exprime le bon larron. Si nous sommes des êtres libres, y compris face à la mort, c'est parce que nous sommes cachés dans les plaies de Jésus crucifié, signes de sa victoire. "Dans tes blessures, cache-moi", dit saint Ignace de Loyola dans sa belle prière de l'Anima Christi.
Musée du Vatican
Crédits photographiqes Daphné Marciel
Jésus leur a dit : la Paix soit avec vous ! Puis il leur montra ses mains et son côté. La miséricorde du Seigneur n'est pas un chiffon rapide qui a effacé hâtivement les blessures du monde. C'est par ses plaies que Jésus donne sa Paix. Dieu n'a pas fermé les yeux sur le scandale du Mal. Il en a payé le prix. Le bienheureux Jean-Paul II, qui connaissait par expérience la puissance des ténèbres, s'est voulu apôtre de la Miséricorde, et il a porté sa part de la Croix du Rédempteur, afin de manifester au monde la tendresse de Dieu.
Je me souviens, c'était à Rome en l'an 2000, aux Journées Mondiales de la Jeunesse. Nous avions sauté les barrières avec quelques amis, et nous étions assis à côté du cardinal Lustiger, au pied des marches du podium, à la veillée du soir. Soudain, trois jeunes se mirent à courir vers le Pape. Deux d'entre eux furent immédiatement plaqués au sol par les gardes suisses. L'un d'entre eux réussit à parvenir jusqu'au Saint Père, qui le reçut dans ses deux bras grands ouverts. Il y eut ensuite un long dialogue entre ce jeune et le Pape, devant plus d'un million de pèlerins. Plusieurs fois, le secrétaire demanda au jeune de partir, mais Jean-Paul II le laissa rester. Ce fut un instant de grâce extraordinaire, comme un reflet de la Miséricorde d'un Dieu qui s'est laissé toucher, qui a ouvert son coeur, qui a ouvert ses bras à l'homme blessé afin qu'il puisse recevoir la Paix. Le Coeur ouvert du Christ en Croix est dispensateur de Paix. "Ton frère était mort, et il est revenu à la vie. Il était perdu, et il est retrouvé".
Eglise Saint-Pierre
Crédits photographiques Daphné Marciel
Eglise Saint-Pierre
Crédits photographiques Daphné Marciel
Eglise Saint-Pierre
Crédits photographiques Daphné Marciel
Eglise Saint-Pierre
Crédits photographiques Daphné Marciel
Eglise Saint-Pierre
Crédits photographiques Daphné Marciel
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