dimanche, 15 décembre 2013
Prière de Charles Péguy #4
Crédits photographiques Jana Hobeika
La mort n'est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce à coté . Je suis moi, vous êtes vous .
Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes tooujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné.
Parlez moi comme vous l'avez toujors fait.
N'employez pas un ton différent, ne prenez pas un air triste et solennel.
Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.
Que nom nom soit prononcé, comme il l'a toujours été, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié. Elle est ce qu'elle a toujours été. Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vous simplement parceque je suis hors de vue?
Je vous attends, je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.
Vous voyez tout est bien.
Charles Péguy (1873-1914)
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dimanche, 08 décembre 2013
Prière de Charles Péguy #3
Eglise Saint-Sulpice
Crédits photographiques Jana Hobeika
À celle qui intercède.
La seule qui puisse parler avec l’autorité d’une mère.
À celle qui est infiniment riche.
Parce qu’aussi elle est infiniment pauvre.
À celle qui est infiniment haute.
Parce qu’aussi elle est infiniment descendante.
À celle qui est infiniment grande.
Parce qu’aussi elle est infiniment petite.
Infiniment humble.
Une jeune mère.
À celle qui est infiniment jeune.
Parce qu’aussi elle est infiniment mère.
À celle qui est infiniment joyeuse.
Parce qu’aussi elle est infiniment douloureuse.
À celle qui est toute Grandeur et toute Foi.
Parce qu’aussi elle est toute Charité.
À celle qui est toute Foi et toute Charité.
Parce qu’aussi elle est toute espérance.
À celle qui est infiniment au-dessus de nous.
Parce qu’aussi elle est infiniment parmi nous.
À celle qui est avec nous.
Parce que le Seigneur est avec elle.
À celle qui intercède. Parce qu’elle est bénie entre toutes les femmes.
Et que Jésus, le fruit de son ventre, est béni.
Charles Péguy (1873-1914)
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dimanche, 01 décembre 2013
Prière de Charles Péguy #2
Notre Dame de Grâce de Passy
Crédits photographiques Jana Hobeika
A celle qui est infiniment jeune, Parce qu'aussi elle est infiniment mère.
A celle qui est infiniment droite, Parce qu'aussi elle est infiniment penchée.
A celle qui est la plus imposante. Parce qu'aussi elle est la plus maternelle.
A celle qui est infiniment éternelle. Parce qu'aussi elle est infiniment temporelle.
A celle qui est infiniment au-dessus de nous. Parce qu'elle est infiniment parmi nous.
A celle qui est la mère et la reine des anges. Parce qu'elle est aussi la mère et la reine des hommes.
A celle qui est infiniment joyeuse, Parce qu'aussi elle est infiniment douloureuse.
Septante et sept fois septante douloureuse.
A celle qui est infiniment touchante, Parce qu'aussi elle est infiniment touchée.
A celle qui est toute Grandeur et toute Foi, Parce qu'aussi elle est toute Charité.
A celle qui est toute Foi et toute Charité, Parce qu'aussi elle est toute Espérance.
A celle qui est Marie. Parce qu'elle est pleine de grâce.
A celle qui est pleine de grâce. Parce qu'elle est avec nous.
A celle qui est avec nous. Parce que le Seigneur est avec elle.
Charles Péguy (1873-1914)
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dimanche, 24 novembre 2013
Prière de Charles Péguy #1
Notre Dame de Grâce de Passy
Crédits photographiques Jana Hobeika
Il y a des jours où les patrons et les saints ne suffisent pas. Alors il faut prendre son courage à deux mains. Et s'adresser directement à celle qui est au-dessus de tout. Être hardi. Une fois.
S'adresser hardiment à celle qui est infiniment belle, Parce qu'aussi elle est infiniment bonne.
A celle qui intercède. La seule qui puisse parler de l'autorité d'une mère.
S'adresser hardiment à celle qui est infiniment pure, Parce qu'aussi elle est infiniment douce ...
A celle qui est infiniment noble. Parce qu'aussi elle est infiniment courtoise. Infiniment accueillante.
Accueillante comme le prêtre qui au seuil de l'église va au-devant du nouveau-né jusqu'au seuil.
Au jour de son baptême. Pour l'introduire dans la maison de Dieu.
A celle qui est infiniment riche, Parce qu'aussi elle est infiniment pauvre.
A celle qui est infiniment haute, Parce qu'aussi elle est infiniment descendante.
A celle qui est infiniment grande, Parce qu'aussi elle est infiniment petite.
Infiniment humble. Une jeune mère.
Charles Péguy (1873-1914)
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vendredi, 20 septembre 2013
L'albatros - Baudelaire
Charles Baudelaire (1821-1867) - Jardin du Luxembourg
L'albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
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jeudi, 12 septembre 2013
Paris - Eustache Deschamps
Remerciements à Frédéric Bey
qui partage tant de chefs d’œuvres sur FB.
¤ ¤ ¤
Vignes de Montmartre
Crédits photographiques Jana Hobeika
Et visité en chacune partie
Jérusalem, Egypte et Galilée,...
Alexandrie, Damas et la Syrie,
Babylone, Le Caire et Tartarie,
Et tous les ports qui y sont,
Les épices et sucres qui s'y font,
Les fins draps d'or et soie du pays,
Valent bien mieux ce que les Français ont:
Rien ne se peut comparer à Paris.
C'est la cité sur toutes couronnée,
Fontaine et puits de sens et de clergie,
Sur le fleuve de Seine situé:
Vigne, bois, terre et prairie.
De tous les biens de la mortelle vie
A plus qu'autres cités n'ont;
Tous étrangers l'aiment et l'aimeront,
Car, pour déduit et pour être jolis,
Jamais cité telle ne trouveront:
Rien ne se peut comparer à Paris.
Mais elle est bien que ville fermée,
Et de châteaux de grande anceserie,
De gens d'honneur et de marchands peuplée,
De tous ouvriers d'armes, d'orfèvrerie;
De tous les arts c'est la fleurs, de quoi qu'on die:
Tous ouvrages adroits font;
Subtil engin, entendement profond
Verrez avoir aux habitants toudis,
Et loyauté aux oeuvres qu'ils feront:
Rien ne se peut comparer à Paris.
Eustache DESCHAMPS (1340-1406)
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mercredi, 07 août 2013
& Elle - Supervielle, Klimt, Bouguereau
Lady with fan, Klimt
Dieu crée la femme
Pense aux plages, pense à la mer,
Au lisse du ciel, aux nuages,
A tout cela devenant chair
Et dans le meilleur de son âge,
Pense aux tendres bêtes des bois,
Pense à leur peur sur tes épaules,
Aux sources que tu ne peux voir
Et dont le murmure t'isole,
Pense à tes plus profonds soupirs,
Ils deviendront un seul désir,
A cela dont tu chéris l'image,
Tu l'aimeras bien davantage.
Ce qui était beaucoup trop loin
Pour le parfum ou le reproche,
Tu vas voir comme il se rapproche
Se faisant femme jusqu'au lien,
Ce dont rêvaient tes yeux, ta bouche,
Tu vas voir comme tu le touches.
Elle aura des mains comme toi
Et pourtant combien différentes,
Elle aura des yeux comme toi
Et pourtant rien ne leur ressemble.
Elle ne te sera jamais
Complètement familière,
Tu voudras la renouveler
De mille confuses manières.
Voilà, tu peux te retourner
C'est la femme que je te donne
Mais c'est à toi de la nommer,
Elle approche de ta personne.
Idylle, Bouguereau
http://couples-et-duos.blogspot.fr/2011/11/couples-et-duos-chez-william-bouguereau.html
Jules Supervielle (1884-1960)
> Pour des textes de Jules Supervielle :
http://www.paperblog.fr/dossier/poetes/jules-supervielle/
> Pour une courte biographie :
http://www.babelio.com/auteur/Jules-Supervielle/5215
> Encore à propos de l'auteur :
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/supervielle...
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : supervielle, klimt, bouguereau