vendredi, 22 mars 2013
Chanson - L'âme en fleur - Victor Hugo, Degas
La danseuse étoile, Edgar Degas
Si vous n'avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?
Pourquoi me faire ce sourire
Qui tournerait la tête au roi ?
Si vous n'avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?
Si vous n'avez rien à m'apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?
Sur le rêve angélique et tendre,
Auquel vous songez en chemin,
Si vous n'avez rien à m'apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?
Si vous voulez que je m'en aille,
Pourquoi passez-vous par ici ?
Lorsque je vous vois, je tressaille :
C'est ma joie et c'est mon souci.
Si vous voulez que je m'en aille,
Pourquoi passez-vous par ici ?
> A consulter également : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor...
Victor Hugo (1802-1885)
07:08 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 21 mars 2013
Vieille chanson du jeune temps - Victor Hugo, Gustave Caillebotte
Rue de Paris, temps de pluie, Gustave Caillebotte
Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
J'étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son oeil semblait dire: " Après ? "
La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J'allais ; j'écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.
Moi, seize ans, et l'air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
Je ne vis pas son bras blanc.
Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d'un air ingénu,
Son petit pied dans l'eau pure
Je ne vis pas son pied nu.
Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.
Je ne vis qu'elle était belle
Qu'en sortant des grands bois sourds.
" Soit ; n'y pensons plus ! " dit-elle.
Depuis, j'y pense toujours.
> A consulter également : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor...
Victor Hugo (1802-1885)
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, caillebotte
mercredi, 20 mars 2013
Poëmes de Victor Hugo - Benoit Marchon
Préface, Benoit Marchon
La poésie de Victor Hugo est un océan de mots.
Elle a le mouvement régulier des marées. Elle chante, danse et s'amuse à nos oreilles, comme le clapotis d'une mer apaisante. C'est une houle légère qui nous berce, ou une vague énorme qui nous soulève. Parfois, c'est un vent de tempête, qui hurle et rugit. Ce sont des flots en colère qui se déchaînent.
La poésie de Victor Hugo rafraîchit l'esprit comme de l'eau froide sur le visage, ou nous réchauffe le coeur comme une douce baignade d'été. Elle a des couleurs et des lumières changeantes au fil des heures et des saisons. Elle est à l'image de la vie, avec ses grandes plages tranquilles et ses hautes falaises dangereuses.
Se procurer l'ouvrage :
Poèmes de Victor Hugo
Préface de Benoit Marchon, illustrations de François Avril
2012
Bayard Jeunesse
63 pages
http://www.amazon.fr/Po%C3%A8mes-Victor-Hugo-Fran%C3%A7oi...
07:05 Publié dans Ecrits, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0)
Elle était déchaussée - Victor Hugo, Degas
Femme s'essuyant le cou, Degas
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t'en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l'eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
> A consulter également : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor...
Victor Hugo (1802-1885)
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, degas
vendredi, 01 mars 2013
Pour n'être pas changés en bêtes - Baudelaire
Crédits photographiques Tamara Spitzer-Hobeika
07:51 Publié dans Ecrits, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 28 février 2013
La mort baudelairienne
Photo edited from original by Noelia Hobeika
La Mort des pauvres
C'est la Mort qui console, hélas! et qui fait vivre;
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le coeur de marcher jusqu'au soir;
À travers la tempête, et la neige, et le givre,
C'est la clarté vibrante à notre horizon noir
C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,
Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir;
C'est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques
Le sommeil et le don des rêves extatiques,
Et qui refait le lit des gens pauvres et nus;
C'est la gloire des Dieux, c'est le grenier mystique,
C'est la bourse du pauvre et sa patrie antique,
C'est le portique ouvert sur les Cieux inconnus!
— Charles Baudelaire
Photo edited from original by Noelia Hobeika
Recolorisation Jana Hobeika
The Death of the Poor
It's Death that comforts us, alas! and makes us live;
It is the goal of life; it is the only hope
Which, like an elixir, makes us inebriate
And gives us the courage to march until evening;
Through the storm and the snow and the hoar-frost
It is the vibrant light on our black horizon;
It is the famous inn inscribed upon the book,
Where one can eat, and sleep, and take his rest;
It's an Angel who holds in his magnetic hands
Sleep and the gift of ecstatic dreams
And who makes the beds for the poor, naked people;
It's the glory of the gods, the mystic granary,
It is the poor man's purse, his ancient fatherland,
It is the portal opening on unknown Skies!
— William Aggeler, The Flowers of Evil (Fresno, CA: Academy Library Guild, 1954)
Photo edited from original by Noelia Hobeika
Recolorisation Jana Hobeika
The Death of Paupers
It's Death comforts us, alas! and makes us live.
It is the goal of life, it brings us hope,
And, like a rich elixir, seems to give
Courage to march along the darkening slope.
Across the tempest, hail, and hoarfrost, look!
Along the black horizon, a faint gleam!
It is the inn that's written in the book
Where one can sleep, and eat, and sit and dream.
An Angel, in magnetic hands it holds
Sleep and the gift of sweet ecstatic dreams,
And makes a bed for poor and naked souls.
It is God's glory and the mystic grange:
The poor man's purse and fatherland it seems,
And door that opens Heavens vast and strange.
— Roy Campbell, Poems of Baudelaire (New York: Pantheon Books, 1952)
Photo edited from original by Noelia Hobeika
Recolorisation Jana Hobeika
The Death of the Poor
Death? Death is our one comfort! — is the bread whereby
We live, the wine that warms us when all hope is gone;
The very goal of Life. That we shall one day die:
This is the thought which gives us courage to go on.
Clear on the black horizon, through the blinding sleet,
That beacon burns; — oh, Death, thou inn of wide renown!
Is it not written in the book: "Here all may eat;
Here there is rest for all; here all may sit them down?"
Thou hovering Angel, holding in thy magic hand
Slumber and blissful dreams; thou Glory overhead;
Mysterious attic, filled with treasures manifold;
The poor man's purse, and his remembered fatherland;
Thou, that remakest nightly the beggar's crumpled bed;
Thou only door ajar, pledge of the peace foretold!
— Edna St. Vincent Millay, Flowers of Evil (NY: Harper and Brothers, 1936)
Photo edited from original by Noelia Hobeika
Recolorisation Jana Hobeika
La Mort des pauvres
'tis Death that helps us live, 'tis Death consoles;
Death is life's goal; 'tis the one hope that cheers,
and, like a cordial, spurs our slackening souls,
bestowing strength to march till night appears;
through snow and hoar-frost, where the tempest rolls
toward the black hills, Death's leaping fire veers;
Death is the famous Inn the Book extols,
where we shall dine and rest among our peers;
Death is an angel, with his fingers full
of magic sleep and dreams most wonderful,
— who smoothes the bed whereon the beggar lies;
Death is the glory of the gods, the gold
all poor folk hoard, their fatherland of old,
Death is the portal wide to unknown skies!
— Lewis Piaget Shanks, Flowers of Evil (New York: Ives Washburn, 1931)
Source : http://fleursdumal.org/poem/198
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mercredi, 27 février 2013
L'aube baudelairienne
Photo edited from original by Tamara Spitzer-Hobeika
L'Aube spirituelle
Quand chez les débauchés l'aube blanche et vermeille
Entre en société de l'Idéal rongeur,
Par l'opération d'un mystère vengeur
Dans la brute assoupie un ange se réveille.
Des Cieux Spirituels l'inaccessible azur,
Pour l'homme terrassé qui rêve encore et souffre,
S'ouvre et s'enfonce avec l'attirance du gouffre.
Ainsi, chère Déesse, Etre lucide et pur,
Sur les débris fumeux des stupides orgies
Ton souvenir plus clair, plus rose, plus charmant,
À mes yeux agrandis voltige incessamment.
Le soleil a noirci la flamme des bougies;
Ainsi, toujours vainqueur, ton fantôme est pareil,
Ame resplendissante, à l'immortel soleil!
— Charles Baudelaire
Photo edited from original by Tamara Spitzer-Hobeika
Recolorisation Jana Hobeika
Spiritual Dawn
When debauchees are roused by the white, rosy dawn,
Escorted by the Ideal which gnaws at their hearts
Through the action of a mysterious, vengeful law,
In the somnolent brute an Angel awakens.
The inaccessible blue of Spiritual Heavens,
For the man thrown to earth who suffers and still dreams,
Opens and yawns with the lure of the abyss.
Thus, dear Goddess, Being, lucid and pure,
Over the smoking ruins of stupid orgies,
Your memory, clearer, more rosy, more charming,
Hovers incessantly before my widened eyes.
The sunlight has darkened the flame of the candles;
Thus, ever triumphant, resplendent soul!
Your phantom is like the immortal sun!
— William Aggeler, The Flowers of Evil (Fresno, CA: Academy Library Guild, 1954)
Photo edited from original by Tamara Spitzer-Hobeika
Recolorisation Jana Hobeika
Spiritual Dawn
When in the company of the Ideal
(That gnawing tooth) Dawn enters, white and pink,
The rooms of rakes — each sated beast can feel
An Angel waking through the fumes of drink.
For downcast Man, who dreams and suffers still,
The azure of the mystic heaven above,
With gulf-like vertigo, attracts his will.
So, Goddess, lucid Being of pure love,
Over the smoking wreck of feasts and scandals,
Your phantom, rosy and enchanting, flies
And still returns to my dilated eyes.
The sun has blackened out the flame of candles.
So your victorious phantom seems as one,
O blazing spirit, with the deathless Sun!
— Roy Campbell, Poems of Baudelaire (New York: Pantheon Books, 1952)
Photo edited from original by Tamara Spitzer-Hobeika
Recolorisation Jana Hobeika
L'Aube spirituelle
when to the drunkard's room the flushing East
comes with her comrade sharply-clawed, the Dream,
she wakens, by a dark avenging scheme,
an angel in the dull besotted beast.
deep vaults of inaccessible azure there,
before the dreamer sick with many a phasm,
open, abysmal as a beckoning chasm.
thus, deity, all pure clear light and air,
over the stupid orgy's reeking track
— brighter and lovelier yet, thine image flies
in fluttering rays before my widening eyes.
the sun has turned the candles' flame to black;
even so, victorious always, thou art one
— resplendent spirit! — with the eternal sun!
— Lewis Piaget Shanks, Flowers of Evil
(New York: Ives Washburn, 1931)
Photo edited from original by Tamara Spitzer-Hobeika
Recolorisation Jana Hobeika
Source : http://fleursdumal.org/poem/141
07:54 Publié dans Ecrits, Photographie, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0)