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mardi, 14 mai 2013

The-blue-pipe - II - and she is soon to be mine - à la guerre comme à la guerre

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Anatole France

 

 

Verdun, octobre 1917, Frédéric Lefèvre reçoit une pipe que lui adresse Muselli,
enveloppée dans un quatrain
:

Brûle ami, dans ce fourneau-ci
La plante sèche et parfumée
Et de tes tristesses aussi
Ne fais que cendres et fumées
 

 

 

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Anthony Quinn                                   Jean Marais

 

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Celles-ci sont des pipes de lecture

A consulter également : 
Textes et images : http://mes-ecrits-vains.over-blog.net/article-la-pipe-1-4...
En peinture, écrivains, cinéastes,... : http://mes-ecrits-vains.over-blog.net/article-la-pipe-sui...
En Littérature : http://fumeursdepipe.net/litterature1.htm
En chansons, textes, poëmes : http://fumeursdepipe.net/litterature.htm

Pour une encyclopédie de portraits : http://fumeursdepipe.net/personnalites.htm
Se fournir en articles pour fumer : http://www.pipe.fr/boutique/liste_rayons.cfm

 

lundi, 13 mai 2013

The-blue-pipe - I - and she is soon to be mine - Baudelaire, Apollinaire, Courbet

 

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Baudelaire, pipe à la bouche, par Courbet

 

La pipe, Baudelaire

Je suis la pipe d'un auteur ; 
On voit, à contempler ma mine 
D'Abyssinienne ou de Cafrine, 
Que mon maître est un grand fumeur.

Quand il est comblé de douleur,
Je fume comme la chaumine 
Où se prépare la cuisine
Pour le retour du laboureur.

J'enlace et je berce son âme 
Dans le réseau mobile et bleu 
Qui monte de ma bouche en feu,

Et je roule un puissant dictame 
Qui charme son cœur et guérit 
De ses fatigues son esprit.
 

 

 

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Apollinaire (1880-1918)

 

Cors de chasse, Apollinaire

Notre histoire est noble et tragique
Comme le masque d’un tyran
Nul drame hasardeux ou magique
Aucun détail indifférent
Ne rend notre amour pathétique
 

Et Thomas de Quincey buvant
L’opium poison doux et chaste
À sa pauvre Anne allait rêvant
Passons passons puisque tout passe
Je me retournerai souvent
 

Les souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi le vent

 

> Pour une analyse du texte : http://odautrey.free.fr/corsdechasse.htm

> Pour quelques mots sur Apollinaire : http://www.maulpoix.net/Apollinaire.htm

 

 

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L'homme à la pipe, autoportrait, Courbet

 

 

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Celles-ci sont des pipes de lecture

 

lundi, 06 mai 2013

Vos enfants - Gibran, Delacroix

 

Delcroix, lutte de= jacob avec l'ange
Lutte de Jacob avec l'ange, Delacroix


> A consulter pour plus de Delacroix : http://www.eternels-eclairs.fr/tableaux-delacroix.php

 

 Extrait du Prophète, Khalil Gibran, 1923

 

Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit,
Parlez-nous des Enfants.
Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même,
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées,
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes,
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter,
pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
Mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance
pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie ;
Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.

 

> A consulter pour plus de Gibran : http://lapoesiequejaime.net/gibran.htm


mercredi, 17 avril 2013

Les amants de Montmorency - Alfred de Vigny

alfred de vigny
Alfred de Vigny (1797-1863), par Felix Nadar

 

                          I

Etaient-ils malheureux, Esprits qui le savez !
Dans les trois derniers jours qu'ils s'étaient réservés ?
Vous les vîtes partir tous deux, l'un jeune et grave,
L'autre joyeuse et jeune. Insouciante esclave,
Suspendue au bras droit de son rêveur amant,
Comme à l'autel un vase attaché mollement,
Balancée en marchant sur sa flexible épaule
Comme la harpe juive à la branche du saule ;
Riant, les yeux en l'air, et la main dans sa main,
Elle allait, en comptant les arbres du chemin,
Pour cueillir une fleur demeurait en arrière,
Puis revenait à lui, courant dans la poussière,
L'arrêtait par l'habit pour l'embrasser, posait
Un oeillet sur sa tête, et chantait, et jasait
Sur les passants nombreux, sur la riche vallée
Comme un large tapis à ses pieds étalée ;
Beau tapis de velours chatoyant et changeant,
Semé de clochers d'or et de maisons d'argent,
Tout pareils aux jouets qu'aux enfants on achète
Et qu'au hasard pour eux par la chambre l'on jette.
Ainsi, pour lui complaire, on avait sous ses pieds
Répandu des bijoux brillants, multipliés
En forme de troupeaux, de village aux toits roses
Ou bleus, d'arbres rangés, de fleurs sous l'onde écloses,
De murs blancs, de bosquets bien noirs, de lacs bien verts
Et de chênes tordus par la poitrine ouverts.
Elle voyait ainsi tout préparé pour elle :
Enfant, elle jouait, en marchant, toute belle,
Toute blonde, amoureuse et fière ; et c'est ainsi
Qu'ils allèrent à pied jusqu'à Montmorency.

 

                          II

Ils passèrent deux jours d'amour et d'harmonie,
De chants et de baisers, de voix, de lèvre unie,
De regards confondus, de soupirs bienheureux,
Qui furent deux moments et deux siècles pour eux.
La nuit on entendait leurs chants ; dans la journée
Leur sommeil ; tant leur âme était abandonnée
Aux caprices divins du désir ! Leurs repas
Etaient rares, distraits ; ils ne les voyaient pas.
Ils allaient, ils allaient au hasard et sans heures,
Passant des champs aux bois, et des bois aux demeures,
Se regardant toujours, laissant les airs chantés
Mourir, et tout à coup restaient comme enchantés.
L'extase avait fini par éblouir leur âme,
Comme seraient nos yeux éblouis par la flamme.
Troublés, ils chancelaient, et le troisième soir,
Ils étaient enivrés jusques à ne rien voir
Que les feux mutuels de leurs yeux. La nature
Etalait vainement sa confuse peinture
Autour du front aimé, derrière les cheveux
Que leurs yeux noirs voyaient tracés dans leurs yeux bleus.
Ils tombèrent assis, sous des arbres ; peut-être ...
Ils ne le savaient pas. Le soleil allait naître
Ou s'éteindre... Ils voyaient seulement que le jour
Etait pâle, et l'air doux, et le monde en amour...
Un bourdonnement faible emplissait leur oreille
D'une musique vague, au bruit des mers pareille,
Et formant des propos tendres, légers, confus,
Que tous deux entendaient, et qu'on n'entendra plus.
Le vent léger disait de la voix la plus douce :
" Quand l'amour m'a troublé, je gémis sous la mousse. "
Les mélèzes touffus s'agitaient en disant :
" Secouons dans les airs le parfum séduisant
" Du soir, car le parfum est le secret langage
" Que l'amour enflammé fait sortir du feuillage. "
Le soleil incliné sur les monts dit encor :
" Par mes flots de lumière et par mes gerbes d'or
" Je réponds en élans aux élans de votre âme ;
" Pour exprimer l'amour mon langage est la flamme."
Et les fleurs exhalaient de suaves odeurs,
Autant que les rayons de suaves ardeurs ;
Et l'on eût dit des voix timides et flûtées
Qui sortaient à la fois des feuilles veloutées ;
Et, comme un seul accord d'accents harmonieux,
Tout semblait s'élever en choeur jusques aux cieux ;
Et ces voix s'éloignaient, en rasant les campagnes,
Dans les enfoncements magiques des montagnes ;
Et la terre, sous eux, palpitait mollement,
Comme le flot des mers ou le coeur d'un amant ;
Et tout ce qui vivait, par un hymne suprême,
Accompagnait leurs voix qui se disaient : " Je t'aime. "

 

                          III

Or c'était pour mourir qu'ils étaient venus là.
Lequel des deux enfants le premier en parla ?
Comment dans leurs baisers vint la mort ? Quelle balle
Traversa les deux coeurs d'une atteinte inégale
Mais sûre ? Quels adieux leurs lèvres s'unissant
Laissèrent s'écouler avec l'âme et le sang ?
Qui le saurait ? Heureux celui dont l'agonie
Fut dans les bras chéris avant l'autre finie !
Heureux si nul des deux ne s'est plaint de souffrir !
Si nul des deux n'a dit : " Qu'on a peine à mourir ! "
Si nul des deux n'a fait, pour se lever et vivre,
Quelque effort en fuyant celui qu'il devait suivre ;
Et, reniant sa mort, par le mal égaré,
N'a repoussé du bras l'homicide adoré ?
Heureux l'homme surtout, s'il a rendu son âme,
Sans avoir entendu ces angoisses de femme,
Ces longs pleurs, ces sanglots, ces cris perçants et doux
Qu'on apaise en ses bras ou sur ses deux genoux,
Pour un chagrin ; mais si la mort les arrache,
Font que l'on tord ses bras, qu'on blasphème, qu'on cache
Dans ses mains son front pâle et son coeur plein de fiel,
Et qu'on se prend du sang pour le jeter au ciel. -
Mais qui saura leur fin ? -
Sur les pauvres murailles
D'une auberge où depuis on fit leurs funérailles,
Auberge où pour une heure ils vinrent se poser
Ployant l'aile à l'abri pour toujours reposer,
Sur un vieux papier jaune, ordinaire tenture,
Nous avons lu des vers d'une double écriture,
Des vers de fou, sans rime et sans mesure. - Un mot
Qui n'avait pas de suite était tout seul en haut ;
Demande sans réponse, énigme inextricable,
Question sur la mort. - Trois noms, sur une table,
Profondément gravés au couteau. - C'était d'eux
Tout ce qui demeurait... et le récit joyeux
D'une fille au bras rouge. " Ils n'avaient, disait-elle,
Rien oublié. " La bonne eut quelque bagatelle
Qu'elle montre en suivant leurs traces, pas à pas.
Et Dieu ? - Tel est le siècle, ils n'y pensèrent pas.

 

 

> Pour plus de poësie d'Alfred de Vigny :
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/alfred_de_vigny/index.html



> Pour des citations d'Alfred de Vigny :
http://www.babelio.com/auteur/Alfred-de-Vigny/9906/citations


 

alfred de vigny   marie dorval, alfred de vigny
Alfred de Vigny (1797-1863)                   Marie Dorval (1798-1849)


> A propos de son amour pour Marie Dorval :
http://lieuxcommuns.over-blog.com/article-correspondance-...


L'été 1831, alors que la seconde doit jouer la pièce du premier, La Maréchale d'Ancre, ils deviennent amants. Le poète installe sa muse dans un appartement de la rue Montaigne, où ils se retrouvent avec passion. Peu à peu, celle-ci s'éteindra, mais les amants restent attachés l'un à l'autre. En 1838, après de violentes disputes, ils se séparent. Vigny est extrêmement jaloux, au point de faire suivre sa "vieille maîtresse" par l'inspecteur Vidocq lui-même, ne supportant pas sa liaison avec un poète plus jeune, Jules Sandeau.

"Tout était passion chez elle, la maternité, l'art, l'amitié, le dévouement, l'indignation, l'aspiration religieuse ; et comme elle ne savait et ne voulait rien modérer, rien refouler, son existence était d'une plénitude effrayante, d'une agitation au-dessus des forces humaines...", écrit à propos de Marie Dorval son amie George Sand.


jeudi, 28 mars 2013

L'aurore s'allume III - Victor Hugo, Turner

le grand canal de Venise, William Turner
Le Grand Canal de Venise, William Turner

 

 

Ô Terre ! ô merveilles
Dont l'éclat joyeux
Emplit nos oreilles,
Eblouit nos yeux !
Bords où meurt la vague,
Bois qu'un souffle élague,
De l'horizon vague
Plis mystérieux !

Azur dont se voile
L'eau du gouffre amer,
Quand, laissant ma voile
Fuir au gré de l'air,
Penché sur la lame,
J'écoute avec l'âme
Cet épithalame
Que chante la mer !

Azur non moins tendre
Du ciel qui sourit
Quand, tâchant d'entendre
Je cherche, ô nature,
Ce que dit l'esprit,
La parole obscure
Que le vent murmure,
Que l'étoile écrit !

Création pure !
Etre universel !
Océan, ceinture
De tout sous le ciel !
Astres que fait naître
Le souffle du maître,
Fleurs où Dieu peut-être
Cueille quelque miel !

Ô champs ! ô feuillages !
Monde fraternel !
Clocher des villages
Humble et solennel !
Mont qui portes l'aire !
Aube fraîche et claire,
Sourire éphémère
De l'astre éternel !

N'êtes-vous qu'un livre,
Sans fin ni milieu,
Où chacun pour vivre
Cherche à lire un peu !
Phrase si profonde
Qu'en vain on la sonde !
L'oeil y voit un monde,
L'âme y trouve un Dieu !

Beau livre qu'achèvent
Les coeurs ingénus ;
Où les penseurs rêvent
Des sens inconnus ;
Où ceux que Dieu charge
D'un front vaste et large
Ecrivent en marge :
Nous sommes venus !

Saint livre où la voile
Qui flotte en tous lieux,
Saint livre où l'étoile
Qui rayonne aux yeux,
Ne trace, ô mystère !
Qu'un nom solitaire,
Qu'un nom sur la terre,
Qu'un nom dans les cieux !

Livre salutaire
Où le cour s'emplit !
Où tout sage austère
Travaille et pâlit !
Dont le sens rebelle
Parfois se révèle !
Pythagore épèle
Et Moïse lit !

 

> A consulter également : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor...

  

tondeuse,barbeVictor Hugo (1802-1885)

mercredi, 27 mars 2013

L'aurore s'allume II - Victor Hugo, Turner

Tempête en mer, William Turner
Tempête en mer, William Turner

 

Vérité profonde !
Granit éprouvé
Qu'au fond de toute onde
Mon ancre a trouvé !
De ce monde sombre,
Où passent dans l'ombre
Des songes sans nombre,
Plafond et pavé !

Vérité, beau fleuve
Que rien ne tarit !
Source où tout s'abreuve,
Tige où tout fleurit !
Lampe que Dieu pose
Près de toute cause !
Clarté que la chose
Envoie à l'esprit !

Arbre à rude écorce,
Chêne au vaste front,
Que selon sa force
L'homme ploie ou rompt,
D'où l'ombre s'épanche ;
Où chacun se penche,
L'un sur une branche,
L'autre sur le tronc !

Mont d'où tout ruisselle !
Gouffre où tout s'en va !
Sublime étincelle
Que fait Jéhova !
Rayon qu'on blasphème !
Oeil calme et suprême
Qu'au front de Dieu même
L'homme un jour creva !

 

> A consulter également : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor...

 

tondeuse,barbeVictor Hugo (1802-1885)

mardi, 26 mars 2013

L'aurore s'allume I - Victor Hugo, Turner

Heidelberg, William Turner
Heidelberg, William Turner

 

L'aurore s'allume ;
L'ombre épaisse fuit ;
Le rêve et la brume
Vont où va la nuit ;
Paupières et roses
S'ouvrent demi-closes ;
Du réveil des choses
On entend le bruit.

Tout chante et murmure,
Tout parle à la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits ;
Le vent parle aux chênes,
L'eau parle aux fontaines ;
Toutes les haleines
Deviennent des voix !

Tout reprend son âme,
L'enfant son hochet,
Le foyer sa flamme,
Le luth son archet ;
Folie ou démence,
Dans le monde immense,
Chacun recommence
Ce qu'il ébauchait.

Qu'on pense ou qu'on aime,
Sans cesse agité,
Vers un but suprême,
Tout vole emporté ;
L'esquif cherche un môle,
L'abeille un vieux saule,
La boussole un pôle,
Moi la vérité !

> A consulter également : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor...

 

 

tondeuse,barbeVictor Hugo (1802-1885)