jeudi, 14 août 2014
De la vraie liberté
A la Closerie des lilas, crédits photographiques mth
DE LA VRAIE LIBERTE
Ceux qui pensent ici posséder quelque chose
Le possèdent bien moins qu’ils n’en sont possédés ;
Et ceux dont l’amour-propre en leur faveur dispose
Sont autant de captifs par eux-mêmes gardés.
Les appétits des sens ne font que des esclaves ;
La curiosité comme eux a ses liens :
Et les plus grands coureurs ne courent qu’aux entraves
Que jettent sous leurs pas les charmes des faux biens.
Ils recherchent partout les douceurs passagères,
Plus que ce qui conduit jusqu’à l’éternité ;
Et souvent pour tout but ils se font des chimères,
Qui n’ont pour fondement que l’instabilité.
Hors ce qui vient de Dieu, tout passe, tout s’envole,
Tout en son vrai néant aussitôt se résout ;
Et, pour te dire tout d’une seule parole,
Quitte tout, mon enfant, et tu trouveras tout.
Pierre CORNEILLE
07:00 Publié dans Ecrits, Foi, Photographie, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : plafonnier, closerie, closerie des lilas, mth
dimanche, 20 juillet 2014
Psaume 26
Crédits photographiques Jana Hobeika
Psaume 26
Le Seigneur est ma lumière et mon salut,
de qui aurai-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie,
devant qui tremblerai-je ?
J'ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie
Ecoute, Seigneur, je t'appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
Mon cœur m'a redit ta parole :
"Cherchez ma face".
07:00 Publié dans Foi, Photographie | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 30 juin 2014
Kiki de Montparnasse
"Le Paris bohème de Kiki de Montparnasse", in A Paris, le magazine de la ville de Paris, n°50 Printemps 2014 :
Femme libérée et muse des plus grands artistes, Kiki est l'une des figures emblématiques des Années folles.
Avant d'être couronnée "reine de Montparnasse" dans les années 1920, Kiki naît quasiment la tête dans le ruisseau, le 2 octobre 1901. Alice Ernestine Prin de son vrai nom, cette gamine illégitime élevée par sa grand-mère à Châtillon-sur-Seine, en Bourgogne, connaît une enfance miséreuse.
Elle débarque à Paris, gare de l'Est, en 1913, à l'âge de 12 ans. Sa mère l'a fait venir pour qu'elle apprenne un métier et reçoive un minimum d'instruction. L'école communale, celle de la rue de Vaugirard, au coin de la rue Dulac (15e) où elles habitent, Alice ne la fréquentera qu'un an. Mais ce quartier de Montparnasse, elle ne le quittera jamais.
Dès l'âge de 13 ans, elle gagne son pain : elle devient livreuse, brocheuse pour la reliure du Kamasutra, puis bonne à tout faire chez une boulangère. Renvoyée, elle accepte pour survivre de poser nue chez un sculpteur. Quand sa mère l'apprend, elle la met à la rue.
Alice a 16 ans. La vie est dure et elle ne sait pas toujours où dormir. Mais elle est une battante, et futée. Elle qui a toujours rêvé d'une vie d'artiste pose comme modèle pour les peintres et les sculpteurs qui ont investi le quartier du Montparnasse.
Elle fréquente la brasserie Le Dôme, 108, boulevard du Montparnasse (14e), et surtout La Rotonde, au numéro 105 (6e). En 1918, elle y rencontre le peintre polonais Maurice Mendjisky et emménage avec lui. Il la surnomme Kiki, son nom de femme libre et libérée. La brune au tempérament aussi généreux que volcanique adopte alors une coupe courte, souligne ses yeux de khôl et redessine ses lèvres d'un rouge flamboyant. Elle est immortalisée par Kisling, Foujita, Calder, Modigliani...
Mais l'une de ses plus grandes rencontres reste celle avec Man Ray. En décembre 1921, le peintre et photographe américain s'éprend de la jeune femme alors âgée de 20 ans. Durant sept ans, elle sera son égérie et sa passion.
Après avoir séjourné à l'hôtel Istria, au 29, rue Campagne Première (14e), le couple emménage dans le bâtiment voisin, au 31 bis, composé d'ateliers d'artistes. Man et Kiki fréquentent de nombreux peintres, poètes et écrivains, parmi lesquels Picasso, André Breton, Paul Eluard, Henri Matisse... En 1922, Kiki se met elle aussi à la peinture. Dans un style naïf et joyeux, ses œuvres représentent des scènes de sa vie, des lieux, des portraits, comme celui de Jean Cocteau, devenu un ami. Lors de sa première exposition, à la galerie Au sacre du printemps, 5, rue du Cherche-Midi (6e), en 1927, Robert Desnos écrit : "A travers tes beaux yeux, que le monde est joli."
Kiki par Man Ray Kiki par Moïse Kisling
Son centre du monde à elle ne change pas, c'est toujours Montparnasse. Kiki fait fureur au Jockey, premier cabaret de nuit ouvert en 1923 au 146, boulevard du Montparnasse (14e). Elle y chante, danse le french cancan, puis anime les soirées du cabaret Le Bœuf sur le toit, rue de Penthièvre (aujourd'hui au 34, rue du Colisée, 8e), ou encore celles de La Coupole, nouvelle brasserie inaugurée fin 1927 au 102, boulevard du Montparnasse (14e).
En 1929, c'est le sacre. A 28 ans, Kiki est désignée "reine de Montparnasse" lors d'un gala de bienfaisance organisé à Bobino, rue de la Gaîté (14e). Elle publie avec succès un livre de souvenirs* et s'installe avec son nouvel amant et éditeur, le journaliste Henri Broca, dans une maison avec jardin à Arcueil (Val-de-Marne). Mais il sombre rapidement dans la folie, Kiki doit le faire internet. En 1931, à 30 ans, elle avoue un cafard terrible, pèse 80 kilos et boit pour rester gaie. Quand elle arrête l'alcool, c'est pour la drogue.
Avec André Laroque, son nouvel amant qui joue de l'accordéon, ils se produisent au Cabaret des Fleurs, rue du Montparnasse. Mais la guerre met fin à l'insouciance. En 1939, les folles nuits des Montparnos s'en sont allées. Man Ray est retourné à Hollywood, Kisling gagne aussi les Etats-Unis, Foujita est au Japon... et Kiki à l'asile. Arrêtée pour détention de stupéfiants, elle est enfermée à l'hôpital de la Salpêtrière (13e). La reine de Montparnasse finit dans la misère, comme elle a commencé. Quand elle est inhumée en 1953, à 52 ans, au cimetière parisien de Thiais, son convoi funèbre croule sous les "trophées" d'une gloire passée : les couronnes funéraires du Jockey, du Select, du Dôme, de la Coupole et de La Rotonde.
Kiki par Luigi Corbellini Kiki par Ernest Correleau
Kiki par Moïse Kisling Kiki par Man Ray
Kiki par Fujita Kiki par Gustaw Gwozdecki
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&...
http://ladytigerproductions.com/2012/05/14/authentically-...
A consulter également :
http://dantebea.com/tag/kiki-de-montparnasse/
http://dantebea.com/2013/10/22/kiki-de-montparnasse-alice...
http://dantebea.com/category/articles/kiki-de-montparnass...
http://aureta.typepad.com/blog/2010/03/guest-blogger-dani...
* Souvenirs d'une Montparnos, publié en 1929, le livre de souvenirs de Kiki de Montparnasse est un véritable succès. En 1930, l'édition anglaise, Kiki's Memoirs, est préfacé par Ernest Hemingway. Mais l'ouvrage, jugé trop indécent, est interdit aux Etats-Unis. Kiki en rédige une nouvelle version en 1938. Le manuscrit est égaré pendant soixante-cinq ans. Il faudra attendre sa publication intégrale en 2005 pour découvrir sous sa plume simple et joyeuse son enfance, son arrivée à Paris, ses amis, ses amants et les années folles des Montparnos.
Se procurer l'ouvrage :
Souvenirs retrouvés
Kiki
2005
Ed. José Corti
256 pages
http://www.amazon.fr/Souvenirs-retrouv%C3%A9s-Kiki-Montpa...
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Peinture, Photographie, Portraits de personnalités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kiki, montparnasse, muse, man ray, moise kisling, kees van donge, gustaw gwozdecki, luigi corbellini, julian mandel, gaston paris, ernest correleau
lundi, 23 juin 2014
Dora Maar
Nu par Dora Maar Dora Maar par Izis
Sources : http://soleildanslatete.centerblog.net/rub-dora-maar-.html
http://laregledujeu.org/2013/02/22/12471/dora-maar-de-gue...
"Dora Maar, enfin sans Picasso", Adrien Goetz, Le Figaro, fascicule Le Figaro et vous, jeudi 12 juin 2014
A l'enterrement d'Henriette Theodora Markovitch, au cimetière de Clamart en 1997, il y avait sept personnes. Célèbre à jamais sous le nom de Dora Maar, cette inconnue survivait dans tous les musées du monde, parce que Picasso, qui vécut avec elle durant neuf ans une grande passion, l'avait peinte, dévorée des yeux, dévorée tout court. Elle avait été pour lui la "femme qui pleure".
Cette inconnue avait été proche de George Bataille, d'André Breton, de Paul Eluard, d'Henri Cartier-Bresson, cette inconnue avait participé aux réunions du groupe surréaliste, elle avait exposé des photographies, des collages, des peintures... Cette inconnue qui connaissait tout le monde avait participé à la réalisation de Guernica en photographiant toutes les étapes du travail du peintre - ce fut sa gloire, et sa perte.
Victoria Combalia, l'historienne qui se consacre à sa redécouverte, a réuni au Palais Fortuny, à Venise, un choix magistral et magique d’œuvres de Dora. Elle s'est concentrée sur la meilleure époque, ces années 1930 dont elle fut l'incarnation, sorte d'Athéna aux yeux pers* à qui rien n'échappait - jusqu'à la fatale rencontre, en 1936, avec Picasso. D'où ce titre, qui sonne si bien en italien "Dora Maar, nonostante Picasso", malgré l'ogre, nonobstant les portraits faits par le Minotaure qu'elle aimait - et qui vivait alors avec une autre. Un seul Picasso dans l'exposition : il peint Dora avec des yeux en losange, si semblables à ses yeux à lui dans une photographie de Dora, exposée non loin, qu'on comprend tout : en la peignant elle, il ne s'occupait que de lui.
Les portraits exécutés par Dora Maar sont une révélation. Ses modèles sont au cœur de la vie intellectuelle de ces années : Marie-Laure de Noailles intimidante, Jean-Louis Barrault en slip, Paul et Nusch Eluard dans les bras l'un de l'autre ou René Crevel - deux photos de lui sont inédites... Ses scènes de rue métaphysiques s'affirment comme le meilleur de son œuvre : la façade de l'hôtel Sphinx, des mendiants, des clochards chics, des soldats estropiés, une femme à la fenêtre de sa roulotte, un garçon endormi devant le rideau de fer d'un magasin. Ces clichés auraient dû suffire à lui assurer une place dominante dans l'histoire de la photographie de l'entre-deux-guerres.
Daniela Ferretti, qui dirige le Palais Fortuny, où tant d'élégantes de la première moitié du XXe siècle ont cherché dans ce décor proustien les plus beaux tissus du monde, a imaginé d'accompagner la célébration de Dora Maar par un accrochage dédié aux femmes. Au rez-de-chaussée, un excellent choix d’œuvres de femmes photographes, depuis Julia Margaret Cameron (1815-1879) jusqu'à aujourd'hui, forme pour elle comme un cortège d'honneur. Dans les étages, la photographe Anne-Karin Furunes, née en Norvège en 1961, a installé de grands formats qui fascinent : des surfaces noires perforées dessinent des visages agrandis pris dans les photographies de Mariano Fortuny. Ils rayonnent dans la lumière qui nimbe, par les hautes fenêtres, les toits des palais vénitiens.
"Dora Maar nonostante Picasso",
Palais Fortuny, Venise, jusqu'au 14 juillet 2014.
Catalogue Skira-Muve, 37€.
* Des yeux d'une couleur tirant sur le bleu-vert ou d'un mélange où le bleu domine. Athéna est typiquement désignée sous le nom de "déesse aux yeux pers".
Dora Maar par Picasso
Extraits du site La règle du jeu, Marcel Fleiss, 2013
Pour quelques anecdotes à propos de la vente et l'exposition de ses photos, et sa mort :
http://laregledujeu.org/2013/02/22/12471/dora-maar-de-gue...
[...]
Nous fixons un rendez-vous pour le lendemain ou le surlendemain à 15 H. Je prends dans ma poche des photos de tous ses tableaux, et comme je suis toujours un peu pressé, je sonne en avance à « Markovitz », son nom d’état civil. 14 H 40, 14 H 50, toujours pas de réponse. A 15 H. pile, elle me répond : « Jeune homme, quand je dis 15 H., c’est 15 H., et pas avant. Donc vous pouvez monter, c’est au deuxième étage. » Dora Maar est sur le pas de son appartement, la porte pratiquement refermée derrière elle, et s’étonne de ne pas voir les tableaux. Je lui dis que je lui ai amené les photos. Elle les regarde furtivement : « Ils sont tous faux ! ». Je lui réponds que je suis bien embêté car je les ai acheté à une galerie. Je lui montre même la facture. Elle me dit qu’elle désire voir les tableaux quand même, plutôt que les photos. Je reprends un rendez-vous, et cette fois, je ne sonne pas avant l’heure. J’arrive avec tous les tableaux, je les lui montre.
Elle me reçoit toujours sur le palier, mais j’entrevois derrière la porte l’appartement. On dirait l’antre d‘une clocharde. Le ménage n’avait pas dû être fait depuis des années. J’aperçois la cuisine avec des plats dans tous les sens. Horrible. Je lui dis de prendre un avocat si les tableaux sont faux. [...]
Les photos acquises, je me doutais qu’il y avait encore beaucoup de choses. Je lui demandais si elle voulait encore me vendre des choses. Elle me dit qu’elle ne pouvait malheureusement pas. Il y avait encore beaucoup de choses au coffre, au Crédit Lyonnais, me précisa-t-elle, mais tout était promis à la paroisse du VIe arrondissement. Or, à ma grande surprise, quand elle décéda, sa concierge me prévint qu’elle était dans un cercueil à l’Hôtel Dieu, sans vêtements. Je lui donnai de l’argent afin qu’elle achète une robe noire, que Dora Maar ne reste pas dans cet état. Il faut dire qu’elle n’avait pas d’amis du tout.
Elle avait complètement rompu avec tout le monde. Elle me disait du mal de tous, ne voulait plus voir James Lord, ni ses anciens amis. Elle ne fit qu’une exception, à ma demande, et finit par donner suite à une pression insistante de Heinz Berggruen, qui avait perdu son numéro de téléphone. Elle l’avait donc revu, lui qui l’avait exposée, et qui essaya de lui acheter un Picasso, sans y parvenir.
Sa concierge me fit part que des commissaires priseurs et des huissiers avaient inventorié l’appartement. Un généalogiste avait retrouvé deux membres de la famille n’ayant jamais entendu parler de Dora Maar, un en France, l’autre en Russie. Dora Maar était une femme qui n’aimait ni les avocats ni les médecins, et probablement pas davantage les notaires. [...]
Extraits du site Beyond the Arts
Pour une mini-biographie de Dora Maar :
http://beyondartandmind.tumblr.com/post/36359837279/frenc...
Dora Maar (1907 – 1997) was a French photographer, poet and painter. Maar is usually remembered as the sultry model and muse whose features were immortalised in Picasso’s Weeping Woman series. Those who knew Maar have painted a picture of a stunningly beautiful woman with an acute intelligence and mercurial temperament matched by the flamboyance of her dress.
Dora Maar was born Henriette Theodora Marković in Paris, France. Dora grew up in Argentina. In 1927 at the age of 20, she began studying painting in Paris, but shortly after switched to photography at the “Ecole des Photographie de la Ville de Paris.”
Maar supported herself in the 1920s and 1930s as a commercial photographer with portraits and advertisements, and pursued street photography and avant-garde experimentation in her spare time. In her photographs, Maar imbued blind beggars and impoverished children with unusual dignity; made distinctively austere Surrealist collages, montages and setup images (a pair of shoes seemingly walking on a beach) ; and created two haunting works using the ceiling of a cathedral, turned upside down. She got on film what might be called street Surrealism : a discarded doll, hanging from a nail on a wood fence; a group of tussling children with an extra pair of legs. Her photographic work has a distinctive formal clarity and emotional directness.
Maar met Picasso in January in Paris, when she was 29 years old and he 54. She was the subject of many paintings by Picasso and he appeared in many of her works as well. In 1943 Maar suffered depression and a nervous breakdown, following the final, painful break up of a ten-year relationship with Picasso. She recovered after receiving psychiatric treatment from her friend Jacques Lacan, before re-entering the cultural life of Paris as a proud and independent woman. Her career as a photographer ended abruptly when Picasso made light of her talent, but she continued to paint, write poetry and latterly take or rework photographs until the last two years of her life. Dora Maar, who became a devout Catholic and recluse, died in 1997 aged 89. She is reported to have said before her death ‘After Picasso only God’.
Pour davantage de tableaux de Dora Maar Par Picasso :
http://www.pablo-ruiz-picasso.net/theme-doramaar.php
http://www.pablo-ruiz-picasso.net/theme-weepingwoman.php
Pour davantage de photos par Dora Maar :
http://beyondartandmind.tumblr.com/post/36359837279/frenc...
A consulter également (les images sont cliquables) :
http://fichtre.hautetfort.com/archive/2012/11/09/pablo.html
http://fichtre.hautetfort.com/archive/2012/11/16/guernica...
http://fichtre.hautetfort.com/archive/2012/10/08/guernica...
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Peinture, Photographie, Portraits de personnalités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : picasso, dora maar
dimanche, 08 juin 2014
Nos yeux
Il est temps de quitter vos tombeaux
De sortir du sommeil de la nuit
D'aller vers la lumière acclamer le Dieu trois fois Saint
Crédits photographiques Elie Mehdi
5ème dimanche de Pâques, semaine du 18 au 24 mai 2014 :
"Accoutumer nos yeux", Père Luc de Bellescize, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy
Pour qui a déjà eu le privilège de passer la vigile pascale dans une abbaye qui a gardé le trésor du chant grégorien, un des joyaux de la tradition catholique, le premier Alleluia que les moines chantent alors n'éclate pas immédiatement comme une victoire, dans le son des trompettes et du cor. Il n'écrase pas tout de sa joie. Il s'élève d'abord lentement au cœur de la nuit, comme s'il sortait de terre, comme s'il était intimidé de faire entendre sa voix après le grand silence du Carême. L'Alleluia de Pâques semble surgir du tombeau, dans la douceur d'un matin où tout se réveille, où le Christ Roi se relève du sommeil de la mort. Il est d'abord comme un murmure, comme une question adressée au Père, comme un désir qui jaillit du dedans. Il s'élève dans une joie profonde, mais encore voilée, comme si l'homme hésitait encore à crier à pleine gorge.
Sur cette terre paradoxale, d'obscurité et de larmes, il nous faut apprendre à habituer nos yeux. On ne peut pas scruter tout de suite le visage du Ressuscité. Dans l'Evangile il n'apparaît d'abord que par une pierre roulée, des linges et des anges. Ce n'est qu'après tous ces signes qu'il se donne à voir, comme s'il voulait faire entrer ses apôtres dans une pédagogie de la vision.
Il faut d'abord lever les yeux sur le Crucifié, il faut d'abord entrer dans le tombeau vide pour reconnaître que le Christ est ressuscité. La foi n'est pas directement la pleine vision. Elle passe par des signes, car il nous faut habituer nos yeux à la grande lumière pascale, comme on fixe le soleil au sortir du sommeil. D'abord entrer dans l'obscurité du rocher avant de contempler la gloire de Dieu.
Parce que la foi ne s'impose pas, elle se propose, elle s'offre en tremblant comme un mystère, comme une flamme à travers la nuit, mais cette flamme est plus puissante que le pouvoir des ombres.
07:00 Publié dans Foi, Photographie | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 05 juin 2014
Le cigare de Sigmund
Avis aux fumeurs occasionnels ou passionnels
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Freud (1856-1939)
Source : http://did.asso.fr/les-cyberscopies/98-philippe-grimbert-...
[...] « Ce qui est bon est mauvais », aurait tendance à marteler le discours moralisateur ou hygiéniste d'aujourd'hui, renouant avec une forme de culpabilité névrotique : la chanson s'est ainsi trouvée reléguée au rang d'art mineur, le tabac diabolisé bien au delà de sa réelle toxicité. [...]
Pas de fumée sans Freud ? Sans doute, si l'on suit à la trace le parcours douloureux de la relation qu'entretint tout au long de sa vie l'inventeur de la psychanalyse avec son cigare : du propre aveu de Freud, le tabac fut l'indispensable adjuvant, la condition sine qua non à l'élaboration de son œuvre. Mais tout aussi sûrement cette addiction le mena à la destruction et à la mort, dans une volonté d'aveuglement qui mérite d'être interrogée. L'auteur suit Freud tout au long de ce parcours passionnel qu'il faut bien appeler l'« inanalysé freudien », à la rencontre d'une difficile question : pourquoi fume-t-on ? [...]
Crédits photographiques Jana Hobeika
Remerciements Laurie Hobeika
Sigmund Freud et sa fille Anna
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mercredi, 04 juin 2014
Y'a coloc sous les jupes des filles
Crédits photographiques Sarah Auzureau, designer graphique et dir. artistique
instagram bysardine - sarah.auzureau@icloud.com
Y'a une formule dans le film qui me fascine, c'est "Je m'en peux plus"
Et là je dis "merci", merci d'avoir résumé ma vie [...]
Généralement c'est hormonal,
ça m'arrive pendant mon syndrome prémenstruel [...]
"J'sais pas pourquoi j'suis hystérique comme ça,
excuse-moi, j'me comporte comme une folle".
J'me comporte comme une folle ?
"O-ho, est-ce que j'me comporte comme une folle ?!" [...]
La femme par Nora Hamzawi - Le Grand Journal du 02/06
Certaines personnes diront que les femmes sont instables.
Pas du tout. Pas du tout.
En fait, le seul problème, c'est juste qu'on est plusieurs en fait dans notre tête,
et donc que là, typiquement pendant que je vous parle,
à la fois j'me dis "ah la-lah, j'espère que ça va leur plaire, c'que j'fais et tout"
et à la fois, j'me dis "arrête, arrête, Nora, de t'infantiliser comme ça !
Tu fais ton taf et puis c'est tout !"
Mais en même temps, j'ai quand même envie que ça vous plaise.
Non mais là, j'ai l'impression d'avoir réclamé,
du coup j'culpabilise.
Donc en fait, c'est un p'tit peu ça, la vie d'une femme.
C'est comme si tu prenais cinquante meufs qui pouvaient pas se blairer,
tu décidais de les foutre en coloc. Où ça ?
Dans ta tête !
[...]
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