dimanche, 11 janvier 2015
En vers et contre tout - Grand Corps Malade
Calligramme, Apollinaire
http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-comment...
https://www.youtube.com/watch?v=BdvmyvB4zhA
C'est le calvaire sévère du poète et de ses vers
Envers et contre tout, le poète s'évertue à trouver des vers
Sans tergiverser il reste ouvert été comme hiver
Tout l'inspire, assis dans un verger verdâtre il observe l'air pervers d'un pivert
picorant sans vergogne un vers de terre
Il prend de la hauteur et en auteur vertueux et averti
Il convertit seul la véracité de cette scène en vers et contre tous
L'écriture est son univers, sa perversion
Il versifie sans se diversifier regardant les mots de face, de travers
Les posant à l'endroit, à l'envers,
rimant en vers rapides ou en vers lents
Vers l'an 2000 il doute, il se dit qu'il est en train de passer au travers
Ses parents l'avaient averti, ils ont une aversion pour ses vers
Ça, il l'a découvert,
Des fois même, il en perd ses vers
Mais malgré un père sévère, il persévère
et décide de mettre fin au calvaire
Il se tourne vers une maison de disques véritable pari vers un nouvel univers
Il fait confiance à la verve de son stylo
et attend de voir ce que ses propres vers dictent
Il s'avère qu'il obtient un rendez-vous le jour de son anniversaire
Il s'est bien couvert car dehors il pleut averse,
Notre poète est sagittaire, aujourd'hui dame nature est verseau
Vers sept heures dans son blouson vermillon
Il arrive devant ce grand immeuble de verre
Il appréhende, il se sent tout petit, rabougri, comme une verge effarouchée
L'hôtesse d'accueil lui dit qu'il est attendu au sixième étage bureau 666
Dans l'ascenseur il se dit qu'il va peut-être enfin mettre fin à ce sale hiver
Il a la gorge sèche, la pression bloque ses glandes salivaires
Il arrive devant la bonne porte, pose la main sur la poignée c'est tout vert à l'intérieur
La moquette est verte les rideaux sont verts la table et les chaises sont vertes
Et lui il a le vertige
Face à lui un homme, le poète sent que c'est une vermine
Il est habillé comme un ado mais doit avoir sa carte vermeille, ça l'émerveille
Il a la peau vérolée et un œil de verre
Il dit à notre poète qu'il a lu ses vers
Il pense qu'il a du talent mais qu'il n'est pas encore assez mûr,
Peut-être trop vert
Il l'invite à revenir vers l'hiver prochain,
Pour l'instant miser sur lui serait perdre de l'argent
Quand il a fini de déverser ses arguments renversants,
Notre poète se lève sans un mot, pour sortir et quitter cet univers sale
Il garde la tête haute et le cou droit mais il s'est pris un revers
Et même si pour l'instant il rit jaune en fait il est vert
Il est à deux doigts de se laisser pervertir à casser quelques vertèbres à cette vermine
Mais finalement, il décide de ne pas ajouter un nouveau fait divers glacé
Dans cet hiver déjà rude
Ce soir, il troquera sa tasse de verveine contre un verre de vermouth
Avant d'enlever son pull over et de se remettre à ses vers,
Sa façon à lui de se mettre au vert
C'est vrai qu'il n'est pas verni,
Que son ascension n'est pas verticale
Mais un jour il sait qu'il trouvera la clé de ce verrou
Et il pourra alors courir même s'il ne sait pas encore vers où
Il a confiance en l'avenir, en sa plume, en son style versatile
Il faut qu'il s'évertue
Même sans revolver, il faut que ses vers tuent
Alors pour lui et pour ses vers, pour son calvaire sévère,
Ce soir je lève mon verre
Malgré ces quelques heures noires pourvu que ses vers durent
> A consulter également à propos d'Apollinaire :
http://www.bookine.net/bibliographieguillaumeapollinaire.htm
07:00 Publié dans Ecrits, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : calligramme, poème, poésie, apollinaire, grand corps malade, vers
vendredi, 02 janvier 2015
Jacques S.
la grande chorégraphie cosmique de l'histoire humaine
chaque chemin de vie, tendu entre la terre et le ciel
y dessine ses volutes et ses arabesques
ses tornades ou ses mouvantes circonvolutions
dans l'enclave de liberté qui s'offre à chacun
entre l'orient et le ponant de chaque être
Plafond de l'Opéra Garnier, crédits photographiques Jana Hobeika
Poëme préintroductif à Le courage d'être soi, une charte du mieux-être avec soi-même et avec autrui, Jacques Salomé, 1999, Les Editions du Relié :
Pour chacun d'entre nous,
chaque trajectoire de recherche personnelle
dispose d'une place dans l'espace temps de l'univers.
Chaque existence a un rôle à jouer
dans la grande chorégraphie cosmique de l'histoire humaine.
Chaque chemin de vie, tendu entre la terre et le ciel,
y dessine ses volutes et ses arabesques,
ses tornades ou ses mouvantes circonvolutions,
Soumis qu'il est à des aspirations contradictoires
entre ancrage ou enracinement, élan ou envol.
Nos errances oscillent entre expansion vers les autres
et retour, repli ou centrage sur soi.
Nous nous cherchons par bonds successifs,
trois pas en avant et parfois deux en arrière
quand ce n'est pas un saut nécessaire sur le côté.
La quête sans fin du meilleur de soi se meut
dans l'enclave de liberté qui s'offre à chacun
entre dette et créance, allégeance et autonomie,
à la lisière du défini et de l'indéfinitif,
du passé et de son devenir,
entre l'orient et le ponant de chaque être.
Se procurer l'ouvrage :
Le courage d'être soi, une charte du mieux-être avec soi-même et avec autrui
Jacques Salomé
1999 (réédité en 2003)
Pocket Evolution, Les Editions du Relié
219 pages
http://www.amazon.fr/Courage-d%C3%AAtre-soi-mieux-%C3%AAt...
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie, Réflexions, philosophie | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 29 décembre 2014
Molière - Romain Duris, Fabrice Luchini, Edouard Baer
Film : Molière (2006, durée 2h)
Réalisateur : Laurent Tirard
Jean-Baptiste Poquelin (Romain Duris), monsieur Jourdain (Fabrice Luchini), Elmire Jourdain (Laura Morante), Henriette Jourdain (Fanny Valette), Louison Jourdain enfant (Mélanie Dos Santos), le maître de danse (Arié Elmaleh), le maître de peinture (Eric Berger)
Molière : Le ridicule n'est rien. L'ennemi, c'est le doute.
Jourdain : C'est assez. C'est assez pour ce soir. Nous avons déjà fait le hochet, la fleur, la goutte d'eau. Je suis épuisé.
Molière : Justement ! C'est quand on est fourbu, quand on ne pense plus, quand le corps a vaincu l'esprit, c'est alors que le travail commence. Allez, faites-moi... le cheval.
Jourdain : Ah non-non, pas le cheval. Ah non-non-non-non, pas le cheval ! Pas le cheval ! ... Hhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh !
Molière : Que croyez-vous faire là, monsieur ?
Jourdain : Le cheval.
Molière : Le cheval, et quel cheval, je vous prie ? Prétendez-vous être tous les chevaux réunis en un seul ? Ne savez-vous pas que, comme nous les hommes, chaque cheval est unique, qu'il a son caractère, sa personnalité. Vous me montrez un homme qui fait le cheval, monsieur Jourdain, pas un cheval. Hhh ! Hhh ! Hhhhhhhhhhhh ! Etes-vous un fier andaloux ? Hhhhhhhhhh ! Aussi fougueux que farouche. Hhhhhhhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhhhhhhhhhhh ! Hhhhhh ! Etes-vous un stud français, altier et noble ? Hhh! Hhh ! Hhh! Hhhhhhhhhhhhh ! Etes-vous un robuste percheron ? Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! C'est un métier, monsieur Jourdain. Un métier du sentir, et non du paraître. Maintenant, je vous prie, faites le cheval.
https://www.youtube.com/watch?v=KArslZXAQqg
Molière : Madame, voici justement un billet pour vous qu'un jeune homme vient d'apporter.
Elmire Jourdain : Pour moi ?
Madame, les compliments dont vous avez su honorer mon texte, ont fait grandir encore l'estime que mon cœur vous porte depuis que je vous ai aperçue de loin. Accordez-moi la grâce d'une entrevue et faites de moi le plus heureux des hommes. Je vous attendrai dans la ruine, au fond de la propriété, dès le coucher du soleil.
Elmire : C'est... C'est une lettre... d'un, d'un, d'un jardinier qui a... qui cherche un... un emploi... pour jardiner.... dans un jardin. Et comment était-il, ce jeune homme ?
Molière : Ma foi, bien mis de sa personne, élégant, mais sans emphase, plutôt bel homme, des traits fins.
Elmire : C'est tout ?
Molière : Madame, je ne l'ai vu qu'un instant.
Elmire : Ah oui. Bien sûr. Merci ! Merci !
Chacun devant sa glace.
Molière : ... Madame ...
Elmire : ... Monsieur ...
Molière : ... Madame ...
Elmire : ... Je suis ravie de faire votre connaissance ...
Molière : ... Et moi, madame, je suis comblé ...
Elmire : ... Votre texte a réveillé en moi des émotions que je croyais éteintes à jamais ...
Molière : ... J'espère ne pas avoir péché par audace ...
Elmire : ... Au contraire, votre audace a contraint la pudeur à libérer des sentiments que d'ordinaire elle étouffe ...
Molière : ... A vous écouter, elle reprend ses droits. Vous me faites rougir ...
Elmire : ... Votre esprit, monsieur, fait preuve d'une grande sensibilité ...
Molière : ... Mon esprit n'est rien, madame, c'est mon cœur qui parle ...
Elmire : ... Votre cœur ...
Molière : ... Ma plume a été guidée par vos seuls charmes. Sans eux elle n'eût rien écrit ...
Elmire : ... Ah monsieur ... Vous avez sur me toucher ... jusqu'au fond du cœur ... c'est pourquoi ... tenez ...
Molière : ... Non, madame ...
Elmire : ... Pour vous aider ...
Molière : ... Ce n'est pas de cela que je me nourris ... Madame ...
Molière : Pardonnez, madame, ce déguisement. Mais, pour des raisons que je ne puis dévoiler, mon identité doit rester secrète.
Elmire : Monsieur, je suis...
Molière : C'est moi, madame, qui suis comblé.
Elmire : Votre texte a réveillé en moi des émotions que...
Molière : Je sais, madame, mais qu'importe si j'ai péché par audace, la pudeur étouffe la beauté, j'ai écrit selon mon cœur.
Elmire : Monsieur, je suis venue parce que...
Molière : Parce que mon texte vous a touchée jusqu'au fond du cœur,je sais, madame, je sais-je sais.
Elmire : Comment ça, vous savez ? Je vous trouve bien satisfait.
Molière : Non, je voulais juste dire... que ce sont vos charmes...
Elmire : Monsieur, je ne vous autorise pas ! Quant à votre texte, on vous aura mal rapporté mes propos. Il est certes d'un bon niveau mais les sentiments qu'il traduit sont un peu naïfs à mon goût. Ah ! Comment osez-vous, monsieur ?
Molière : Pardon, madame, j'ai cru vous plaire.
Elmire : Me plaire ? Mais de quelle planète descendez-vous ?
Molère : J'ai pensé que...
Elmire : Vous pensez mal, monsieur. Voici pour votre peine. Je vous souhaite bon courage.
A propos de calligraphie :
http://julien.chazal.free.fr/pages/Activites-Professionnelles/Moliere.html
http://julien.chazal.free.fr/travaux_entrepri/Moliere/Titre/FrameSet.htm
http://julien.chazal.free.fr/travaux_entrepri/Moliere/Photos/FrameSet.htm
Bandes annonces
https://www.youtube.com/watch?v=CmEFxbsAo8Q
http://www.linternaute.com/cinema/film/6134/moliere/bande-annonce/
07:00 Publié dans Ecrits, Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Graphie, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moliere, romain, duris, fabrice, luchini, edouard, baer
samedi, 13 décembre 2014
Prolepse en décembre
Un élégant entre au Nemours et commande un café.
Il s'installe en terrasse, et malgré
la température tout à fait
d'hiver, retire son manteau bleu, qui laisse apparaître un nœud papillon bleu
assorti encore à son veston taillé un peu au milieu
du même tissu tout bonnement bleu.
Sans le moindre morbleu !
et dans un calme qui contraste un peu
avec le ballet sonore des garçons - rugby fans - qui œuvrent en ce lieu,
il déploie un journal in anglische, et semble prendre la pause,
alors que l'amie qui l'accompagnait discrètement s'éclipse.
Il va se passer quelque chose,
patience... patience.
Ce n'est que bien ensuite et alors que notre élégant commence à bleuir,
- autrement énoncé, par prolepse -,
qu'entrent en scène un photographe et son sbire,
ou est-ce l'inverse.
Quoi qu'il en soit,
le numérique,
c'est bigrement chic,
après quelques clics,
par abracadabra,
on voit déjà que "c'est nickel, ça, fouchtra".
Ni une ni deux,
- le temps,
étant de l'argent -,
tout le monde disparaît du lieu.
Notre élégant retrouve sa mie,
les voilà eux aussi jà partis.
Il n'y a rien à gagner - à part notre reconnaissance -, si vous trouviez
la publicité qui dans cet angle fut tirée,
dimanche 30 novembre 2014, ci
au café Nemours, Palais Royal, Paris
07:00 Publié dans Ecrits, Poësie, Trivialités parisiennes, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nemours
dimanche, 30 novembre 2014
Il faut lire - Pennac, Boon
http://kateevangelistarandr.blogspot.fr/2011/02/beloved-beta-readers.html
Source : http://www.20minutes.fr/culture/1488783-20141126-salon-li...
Daniel Pennac interviewé par Stéphane Leblanc.
1. Lisez vous-même
«Si vos enfants vous voient lire, ils liront à leur tour, mais comment les faire lire s'ils voient que vous ne lisez rien?» Pour Daniel Pennac, la transmission du plaisir de lire passe «par l'exemplarité».
2. Habituez-les dès leur plus jeune âge
Daniel Pennac suggère de lire des histoires aux enfants dès leur plus jeune âge. «Plus ils seront jeunes, plus ils s'habitueront facilement à pénétrer le gigantesque domaine des livres.»
3. Débutez par les contes
Autant commencer par ce que Daniel Pennac appelle «l'origine des origines: les contes; une nourriture symbolique dont les enfants ont besoin». Walt Disney n'est pas le dernier à l'avoir parfaitement compris.
4. Ne l'abandonnez pas
C'est sans doute le conseil le plus important: poursuivre la lecture avec l'enfant, même une fois qu'il sait lire et écrire. «Il faut continuer à l'accompagner, l'encourager et trouver une complicité avec lui.» Une méthode? Lire le premier chapitre avec lui pour amorcer l'envie de continuer seul.
5. Ne comptez pas que sur l'école
Le plaisir de la lecture du soir et l'obligation de lire pour l'école sont antinomiques. «Quand un enfant dit qu'il n'aime pas lire, d'abord il ne sait pas de quoi il parle puisqu’il ne lit pas, relève l'écrivain. Mais surtout, la lecture le fait souffrir parce qu'elle est invariablement suivie de questions pour vérifier s'il a compris».
6. Mais comptez un peu dessus quand même
Quand un instituteur propose à des enfants d'apporter à l'école les livres qu'ils lisent à la maison pour les partager avec leurs camarades, c'est une chance énorme, selon Daniel Pennac. «Car on n'est pas dans l'évaluation. Juste dans un partage qui peut donner envie de lire à son tour».
7. Essayez la lecture à haute voix
Daniel Pennac est un ardent défenseur de la lecture à haute voix. En famille? «C'est une affaire d'échange, mais il ne faut pas non plus emmerder tout le monde...», rigole l'écrivain.
Image extraite du film The reader (2009, durée 2h03), réalisateur : Stephen Daldry,
d'après le roman de Bernard Schlink Der Vorleser,
Hanna Schmitz (Kate Winslet), Michael Berg (Ralph Fiennes), Michael Berg jeune (David Kross), Brigitte (Jeannette Hain), Carla Berg (Susanne Lothar), Rose Mather / Ilana Mather (Lena Olin), Ilana Mather jeune (Alexandra Maria Lara), le professeur Rohl (Bruno Ganz), Julia (Hannah Herzsprung), Julia jeune (Ava Eusepi-Harris), Dieter Spenz (Volker Bruch), Emily Berg (Alissa Wilms)
Cinq prix dont l'oscar de la meilleure actrice pour Kate Winslet
https://www.youtube.com/watch?v=T8ZbP5oK9hY
Après le bal, Ramon Casas y Carbo
> A consulter également :
Un texte de Maya Kodeih Harmanani
http://fichtre.hautetfort.com/archive/2014/04/07/read.html
Pour davantage de peintures de lecteurs
https://lullastories.wordpress.com/2013/01/29/livre-dimag...
07:00 Publié dans Ecrits, Les mots français | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 21 novembre 2014
Louise L
Opéra Garnier, crédits photographiques Jana Hobeika
Quatrième sonnet, Louise Labé
Prédit me fut que devait fermement
Un jour aimer celui dont la figure
Me fut décrite ; et sans autre peinture
Le reconnus quand vis premièrement.
Puis le voyant aimer fatalement
Pitié je pris de sa triste aventure,
Et tellement je forçais ma nature,
Qu'autant que lui aimai ardentement.
Qui n'eût pensé qu'en faveur devait croître
Ce que le ciel et destins firent naître ?
Mais quand je vois si nubileux apprêts,
Vents si cruels et tant horrible orage,
Je crois qu'étaient les infernaux arrêts
Que de si loin m'ourdissaient ce naufrage.
> Pour l'intégrale de l’œuvre de Louise Labé : http://coulmont.com/labe/
> Quelques mots sur sa vie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_Lab%C3%A9
07:00 Publié dans Architecture, Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 11 novembre 2014
Aubade - Apollinaire, Van Gogh
Aubade chantée à Lætare un an passé - Apollinaire
C'est le printemps viens-t'en Pâquette
Te promener au bois joli
Les poules dans la cour caquètent
L'aube au ciel fait de roses plis
L'amour chemine à ta conquête
Mars et Vénus sont revenus
Ils s'embrassent à bouches folles
Devant des sites ingénus
Où sous les roses qui feuillolent
De beaux dieux roses dansent nus
Viens ma tendresse est la régente
De la floraison qui paraît
La nature est belle et touchante
Pan sifflote dans la forêt
Les grenouilles humides chantent
-
(Deuxième poème de " La chanson du mal aimé ", Alcools, écrit vers 1905)
Guillaume Apollinaire (1880-1918)
Eglise Saint-Germain des Prés, crédits photographiques Jana Hobeika
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : apollinaire, alcools