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mercredi, 10 juin 2015

Gemma Bovery - Anne Fontaine, Fabrice Luchini

 

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Film : Gemma Bovery (2014, durée 1h39)

Réalisateur : Anne Fontaine

Gemma Bovery, l'Anglaise (Gemma Arterton), Charles Bovery, son mari anglais (Jason Flemyng), Patrick Large, son ex anglais (Mel Raido)

Martin Joubert, le boulanger (Fabrice Luchini), Valérie Joubert, la femme du boulanger (Isabelle Candelier), Julien Joubert, le fils (Kacey Mottet Klein)

Hervé de Bressigny, le châtelain (Niels Schneider), Madame de Bressigny, sa mère (Edith Scob)

Wizzy, la voisine trop bilingue (Elsa Zylberstein), Rankin, son mari anglais (Pip Torrens)

 

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Source : https://www.amazon.fr/review/RJTWAY0MPNM7A/ref=cm_cr_rdp_perm

Comme dans chacun ses films, Anne Fontaine installe dans « Gemma Bovery » une atmosphère dans laquelle réalité et fiction s'entremêlent avec beaucoup de subtilité et de finesse pour emporter le spectateur de fausses pistes en évidences.

Le scénario raconte l'histoire de Martin Joubert (Fabrice Luchini), passionné de littérature, qui a fui Paris depuis 7 ans pour reprendre dans la campagne normande la boulangerie de son père. L'arrivée comme nouveaux voisins d'un couple d'Anglais va mettre fin, selon ses mots à « dix années de tranquillité sexuelle ». Lorsqu'il découvre que sa charmante voisine (Gemma Arterton) s'appelle Gemma Bovery, Martin se sent immédiatement projeté dans son roman favori, « Mme Bovary » que Flaubert a justement écrit dans le village où il réside. Martin ne sait bientôt plus s'il se fourvoie à imaginer pour Gemma le destin d'Emma Bovary, s'il cherche à le provoquer par diverses manipulations où s'il est simplement le témoin partial d'une histoire qui le dépasse.

Grâce à des dialogues savoureux et des acteurs merveilleux, notamment Luchini en boulanger mélancolique et monomaniaque, le film d'Anne Fontaine fascine par ses divers rebondissements. On n'a d'yeux, comme tous les hommes qui la croisent dans l'histoire, pour la très belle Gemma Arterton dont on ne parvient pas à saisir la réalité du caractère. On peut se demander parfois si elle n'en fait pas trop avec sa peur maladive des souris, son amour inconsidéré pour toutes sortes de pain ou lorsqu'elle est piquée par une abeille. Mais ces situations permettent des métaphores plus évidentes avec l'état d'esprit du XIXe siècle toujours présent en filigrane, et une ambiance générale très romanesque. Notons aussi la présence d'Elsa Zylberstein dans le rôle désopilant de la très snob Wizzy et une très agréable bande musicale avec par exemple les chansons du groupe Moriarty.

« Gemma Bovery » manque sans doute du « je ne sais quoi » qui en aurait fait un très grand film, mais n'en reste pas moi une véritable réussite, agréable et originale.

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Valérie Joubert : Je pensais qu'elle se vendrait jamais cette bicoque

Martin Joubert : Benh c'est fait. Y'a des Anglais. Devinez comment ils s'appellent.

Valérie Joubert : Mange, Julien.

Julien : J'ai pas faim.

Valérie Joubert : Mange, t'es en plein croissance, il faut te nourrir. Comment ils s'appellent ?

Martin Joubert : Devinez.

 

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Julien : Sherlock Holmes. James Bond. Mc Donald.

Martin Joubert : Bovery. Bo-ve-ry. Il s'appelle Charles. Et elle, Gemma. C'est pas dément ? Ici, en Normandie, là même où Flaubert a écrit son chef d’œuvre.

Julien : On a vu le film en classe. C'était trop nul.

Valérie Joubert : Moi je préfère La princesse de Clèves.

Julien : Moi Call of duty.

Valérie Joubert : Non mais écoute, là. On parles de livres, pas de jeux vidéo.

Martin Joubert : Tu veux que je te dises ? J'aimerais mieux que tu te drogues plutôt que d'entendre des conneries pareilles.

 

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Martin Joubert, en voix off : En une seconde, avec ce petit geste insignifiant, c'en a été fini de dix ans de tranquillité sexuelle.

 

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Martin Joubert, en voix off : Au fond de son âme cependant, elle attendait un événement ; comme les matelots en détresse, elle promenait sur la solitude de sa vie des yeux désespérés cherchant au loin quelque voile blanche dans les brumes de l'horizon.

 

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Valérie Joubert : Toi, évidemment, dès que n'importe quelle fille a peur d'une souris, tu trouves ça bouleversant.

Martin Joubert : Moi ?

Valérie Joubert : Benh oui, j'te connais, je sais comment tu fonctionnes... En plus, c'est vraiment l'Anglaise coincée, pas un sourire, rien, elle s'emmerde dans la vie. Puis elle est jolie mais elle est pas si jolie que ça, elle est même assez banale.

Martin Joubert : Une femme banale qui supporte pas la banalité de sa vie, je trouve pas ça si banal, moi.

Valérie Joubert : Madame Bovary. Il y avait longtemps ! Elle est banale. Elle est banale, point barre.

 

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Martin Joubert : Ça n'a rien à voir. Ça c'est : pain brioché.

Gemma Bovery : Et la baguette, là, c'est quoi ?

Martin Joubert : Baguette épi.

Gemma Bovery : Baguette épi ? Mmh. Et celui-là ?

Martin Joubert : Il est à l’épeautre. Kind of blé.

Gemma Bovery : Hhh. Ça sent très très bon.

Martin Joubert : Oh vous avez raison, rien ne sent aussi bon que le pain. Hhh. Une belle boule dorée. Faut la voir lever, c'est un spectacle magnifique.

Gemma Bovery : Sounds beautiful.

Martin Joubert : Ca vous dirait de regarder comment se fait ce pain ?

Gemma Bovery : Oui !

Martin Joubert : Benh alors suivez-moi. Attention, y'a une marche hein...

 

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Martin Joubert : Rentrez bien vos mains. Doucement, doucement. Voilà, c'est ça. Voilà, massez bien la pâte. Voilà. Very good. Very good, voilà. Voyez elle est à vous, là.

Gemma Bovery : It feels really nice. Very... calm.

Martin Joubert : C'est mon yoga à moi. Faire ça tous les jours. It removes all the bad mood. Finish !

Gemma Bovery : Magique.

Martin Joubert : Magique... Toucher le pain, c'est toucher la terre. La croûte originelle d'où est sortie la vie. C'est immerger ses sens. Y'a rien de plus naturel. Y'a rien de plus humble.... que le, que le blé.

Gemma Bovery : Il fait chaud ici.

Martin Joubert : Il fait très très chaud.

 

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Martin Joubert : Vous l'avez lu ?

Gemma Bovery : Non.

Martin Joubert : C'est un chef d’œuvre. Ça m'a foudroyé à l'âge de seize ans. Une femme qui attend tout de l'amour et qui est toujours déçue. Une histoire banale racontée par un génie. Flaubert a inventé un caractère qui est devenu universel sur une femme qui s'ennuie. C'est devenu presque un archétype. Archétaÿpe, you know ? C'est un peu compliqué c'que j'vous raconte, non ?

Gemma Bovery : Non mais... Ça a l'air vachement marrant.

Martin Joubert : Je sais pas si c'est vachement marrant mais en tout cas vous, vous maîtrisez de mieux en mieux la langue française, non ?

Gemma Bovery : Merci. Où est Carrington ? Carrington !!?

Martin Joubert : Gus, tu viens ?

 

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Martin Joubert : Vous avez vu c'qui nous est tombé dessus cette nuit ?

Gemma Bovery : Ah oui. On a des problèmes. Des trous dans le toit, the toilets sont trop pleins.

Martin Joubert : Oui, mais les gens, ils pensent que la vie à la campagne c'est merveilleux. Mais il faut une force intérieure très grande pour ne pas sombrer. Very strong, inside. Vous savez, contrairement aux idées reçues, il y a énormément de prescriptions d'anti-dépresseurs à la campagne.

Gemma Bovery : Oui ?

Martin Joubert : Oui, ou alors y'a le Calva. Là vous avez le meilleur producteur de la région. Vous voulez goûter ?

Gemma Bovery : Pourquoi pas.

Martin Joubert : Venez.

Gemma Bovery : Calva... Merci. It's strong.

Martin Joubert : It's Calva.

 

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Martin Joubert, en voix off : C'est la première fois que je voyais ses jambes. Elle regardait les savons, les bougies, les éponges. Des cochonneries pour touristes. Des désodorisants aux senteurs grotesques. C'est alors que j'ai vu Hervé de Bessigny. Alors là il s'est produit quelque chose de très étrange. A la seconde où j'ai posé les yeux sur lui, j'ai eu l'impression d'être un metteur en scène. Un metteur en scène qui venait de crier "moteur !".

 

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Martin Joubert, en voix off : Je me rappelle avoir éprouvé une étrange jubilation. Je les voyais déjà nus, enlacés. Madame Bovary croisait le chemin du châtelain local Rodolphe, tout comme Gemma venait de croiser celui d'Hervé.

 

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Hervé de Bressigny : Oui. Allô, maman. Mais non, j'suis pas essoufflé, qu'est-ce que tu racontes... Ah non, j'fais pas mon jogging. J'travaille. Qu'est-ce que tu veux que j'fasse d'autre ?

 

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Martin Joubert, en voix off : J'avais envie de lui dire : "il est encore temps de te reprendre. De tout arrêter. Tu es en train de te jeter à corps perdu dans une histoire qui n'a aucun avenir. Il va te détruire comme Rodolphe a détruit la Bovary. La mort est au bout, Gemma. La mort est au bout."

 

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Valérie Joubert : Qu'est-ce que tu fais ?

Martin Joubert : Je réfléchis.

Valérie Joubert : A deux heures du matin ?

Martin Joubert : On choisit pas.

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Martin Joubert, en voix off : Comment tuer une histoire d'amour qui n'est pas la vôtre et qui vous fait souffrir ? J'ai d'abord essayé la transmission de pensée : "quitte-le, Gemma, quitte-le. Laisse-le tomber, ce p'tit con."

 

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Martin Joubert, en voix off : Gemma m'avait demandé de l'accompagner à Rouen, chez l'avocat de Madame de Bressigny. Elle m'avait donné rendez-vous à la Cathédrale. J'étais surpris. Benh oui, j'étais surpris que Gemma me donne rendez-vous là. Est-ce qu'elle l'avait fait exprès ? Dans Madame Bovary, Emma aussi a rendez-vous à la Cathédrale de Rouen, juste avant cette promenade en fiacre, qui engendre peut-être la plus belle scène érotique de la littérature du dix-neuvième siècle. Une femme qui se fait sauter dans un fiacre, surtout que le voyage était très très très long !

 

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dimanche, 07 juin 2015

120 ans de cinéma

 

1895-2015

 

https://www.youtube.com/watch?v=i2QGCcrPnNk

http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/un-etudiant-compile-120-ans-de-cinema-dans-une-video-de-7-minutes-13491/

La liste complète des films:

Une scène au jardin de Roundhay
La Sortie de l'usine Lumière à Lyon
L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat 
Lover of Beauty 
Edison’s Films
Edison’s The Kiss
Le Voyage dans la Lune
The Great Train Robbery
The General
Les Vampires
The Birth of a Nation
Intolerance
Pandora’s Box
The Cabinet of Dr. Caligari
The Kid
Broken Blossoms
Way Down East
Nanook of the North
The Phantom of Opera
L’âge d’or
Sunrise: A Song of Two Humans
La Grève
Le Cuirassé « Potemkine »
Metropolis Citizen Kane
La Belle et La Bête
The Dictator
Le Quai des Brumes
The Wonderful Wizard of Oz
City Lights
M
Les sept samouraïs
Rashōmon
A Date with Judy
Sunset Boulevard
Frankenstein
The Night of the Hunter
Witness for the Prosecution
La Dolce Vita
Singing in the rain
12 Angry Men
Psycho
Casablanca
Double Indemnity
Eve
Gentlemen Prefer Blondes
Gone With The Wind
It's a Wonderful Life
Paths of Glory
Rebel Without a Cause
To Kill a Mockingbird
Les quatre cent coups
La grande vadrouille
Les Tontons Flingueurs
Belle de jour
La piscine
New York-Miami
Vertigo
Dr. Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb
North by Northwest
Lawrence of Arabia
Lolita
Breakfast at Tiffany's
Le Mépris
A Bout de Souffle
Some Like It Hot
Manhattan
Mad Max
Top Gun
Taxi Driver
The Goodfellas
The Godfather
Rugging Bull
Once Upon Time in America
The Godfather II
Apocalypse Now
Full Metal Jacket
The Red Line
Platoon
Hook
Schindler’s List
Once Upon Time in The West
The Good, The Bad, The Ugly
The Quick and the dead
Stagecoach
Butch Cassidy and the Sundance Kid
Little Big Man
Danse avec les loups
Giant
Rio Bravo
The Wild Bunch
Dead Man
Unforgiven
3:10 to Yuma
No country for Old Men
The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford
True Grit
Django Unchained
Fantasia
Snow White
Cinderella
Alice Worlderland
Dumbo
The Sword in the Stone
Pinocchio
The Lion King
Sleeping Beauty
Balto
The Jungle Book
Aladdin
Peter Pan
Mulan
Tarzan
Princesse Mononoké
The Nightmare Before Christmas
Fantastic Mr. Fox
Le voyage de Chihiro
Lady and the Tramp
Beauty and the Beast
Corpse Bride
Bambi
Rox et Rouky
Dragon
Pocahontas
Toy Story
Monster and Cie
Finding Nemo
Les incredibles
Wall-E
Up
Toy Story 3
Fight Club
Terminator 2: Judgment Day
Jurassic Park
Men in Black
Requiem For A Dream
Reservoir Dogs
A.I. Artificial Intelligence
Pulp Fiction
Las Vegas Parano
Matrix
Spider-man 2
Lord of The Ring
Star Wars The Menace Phantom
Harry Potter and The Philosopher’s Stone
X-Men 2
American History X
Dr. No
Casino Royal
Star Wars The Revenge of The Sith
Pirates of the Caribbean: The Curse of the Black Pearl
Sherlock Holmes
Sherlock Holmes A Game of Shadows
Kick Ass
Harry Potter and The Prisoner Azkaban 
Minority Report
Shining
A Nightmare on Elm Street
Saw
Insidious
Watchmen
300
Transformer: The Dark Side of The Moon
Harry Potter and The Deadly Hallows part 2
Avengers
Mission Impossible III
Saving Private Ryan
There Will Be Blood
V for Vendetta
Avatar
Star Trek IX
Die Hard
Léon
Titanic
Alien
Edward Scissorhands
Sin City
Eyes Wide Shut
Yves Saint Laurent
De battre mon cœur s’est arrêté
Usual Suspect
Basic Instinct
Brokeback Mountain
Kill Bill
Secret Window
Les petits mouchoirs
The Shawshank Redemption
Birdman
Drive
La môme
The Wolf of The Wall Street
Interstellar 
Man of Steel
Batman Begins
The Dark Knight
The Dark Knight Rises Batman
Batman Returns
The Godfather
Jaws
Raiders of the Lost Ark
Star Wars Empire Strikes Back
Taxi Driver
Back to The Future
Rain Man
Scarface
2001 Space Odyssey
The Tree of Life
Pulp Fiction
Lost Highway
Heat
Forrest Gump
La Haine
A Clockwork Orange
The Big Lebowski
Donnie Darko
The Notebook
Dirty Dancing
Mulholland Drive
Braveheart
Blade Runner
Gladiator
Se7en
The Artist
American Beauty
Amélie Poulain
The Great Gatsby
Black Swan

 

jeudi, 23 avril 2015

La vie d'un honnête homme - Guitry, PEPA

 

sacha guitry, guitry

 

 

Guitry proclamait volontiers qu'il fût "un homme heureux"... Or, on oublie souvent que le bonheur ne rend pas forcément gai. Et, s'il encourage parfois à la bonté, ce n'est pas pour autant qu'il doive immanquablement pousser à l'indulgence.

Je pense que peu de gens - et même, d'amateurs ou admirateurs du talent de Sacha - connaissent ce film... fort peu fréquenté, et encore plus rarement rediffusé, contrairement aux plus célèbres... qui finissent, avouons-le - même, si on y prend un indiscutable plaisir - par "tourner en boucle"... et par nous priver du revers fort intéressant de la personnalité du bonhomme.

C'est pourtant un chef-d’œuvre amer et sans espoir, - d'une drôlerie grinçante, et dont le parfait immoralisme recèle une cruauté lucide, pas éloignée, avant la lettre, de l'absurde de Beckett ou Ionesco... sortie de ce qu'il a de pire et de plus lucide dans Mirbeau, Jules Renard, - et même, chez Tristan Bernard, et plus sûrement encore, pour peu qu'on y aille voir de près, chez les "deux Alfred" : Jarry et Capus... dont Guitry aimait tant à citer le célèbre : "Dans la vie, tout s'arrange toujours ; - même, mal"...

Hâmûr, famille, convenances, mensonges, raison sociale, vertus et apparences... et, jusqu'à la mort elle-même : rien n'en réchappe... et, cette fois, ce n'est pas du tout d'un éclat de rire léger - quoique ravageur -, que sont pulvérisés tour à tour, devant le spectateur, tous ces complaisants miroirs à illusions.

Ici, nous avons affaire au Guitry qui, encore transi par la douche froide qu'il a reçue en 44, note dans ses carnets cette phrase d'Ambrose Bierce : "Dos : partie de l'anatomie de vos amis que vous avez tout loisir d'examiner, lorsque vous vous trouvez dans le malheur, les ennuis ou l'adversité...", et qui place son film sous l'invocation du mot, non moins impitoyable, de Joseph de Maistre : "J'ignore ce qu'est l'existence d'un voyou : je ne l'ai jamais été. Mais, je sais que la vie d'un honnête homme est une chose abominable".

Bref...

Le noir est la couleur qui sied le mieux à l'humour ; - d'aucuns iront même, dont moi, jusqu'à dire que c'est la tenue de soirée, l'élégance en frac du pessimisme absolu.

 

Pierre-Emmanuel Prouvost d'Agostino
18 février 2015

 

mardi, 10 mars 2015

Napoléon

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Téléfilm : Napoléon, quatre épisodes (2002, 1/1h45, 2/1h50, 3/1h55, 4/1h50)

Réalisateur : Yves Simoneau

D'après Max Gallo

Napoléon (Christian Clavier), Charles Talleyrand (John Malkovich), Joseph Fouché (Gérard Depardieu), Joachmin Murat (Claudio Amendola), Jean-Baptiste Muiron (Guillaume Depardieu), Jean Lannes (Sébastian Koch), le tsar Alexandre Ier (Toby Stephens), Armand Augustin Louis (Heino Ferch), Joseph Bonaparte (Ennio Fantastichini)

Joséphine de Beauharnais (Isabelle Rossellini), Letizia Bonaparte (Anouk Aimée)

 

¤   ¤   ¤   deuxième partie   ¤   ¤   ¤

 

Joséphine : Si vous saviez, ma chère mère, comme je suis contente de vous voir.

Letizia : Et de m'éblouir avec votre palais ?

Joséphine : Voyons, c'est juste une jolie maison de campagne.

Letizia : A la campagne, en Corse, nous on élevait des chèvres. Qu'est-ce que c'est que ces bêtes bizarres que j'ai aperçues sur vos pelouses, en train de sautiller de façon grotesque ?

Joséphine : Ce sont des kangourous, ils sont drôles, n'est-ce pas ? Je ne sais pas si je pourrai les garder, ils m'ont saccagé un parterre de tulipes, à quatre mille francs l'oignon.

Letizia : Quatre mille francs pour une seule fleur ?

Joséphine : Mais la beauté, la beauté n'a pas de prix.

Letizia : Moi, avec quatre mille francs, j'élevais toute la famille pendant toute une année.

Joséphine : Napoléon ne manque jamais de rendre hommage à la façon dont vous les avez élevés, lui et ses frères et sœurs. Le jour où il aura un enfant...

Letizia : Vous auriez déjà dû lui en donner un.

Joséphine : Croyez-moi, ma chère mère, c'est mon vœu le plus profond, mais seulement...

Letizia : Seulement quoi ?

Joséphine : Tout ce que j'ai tenté a échoué, les diètes, les neuvaines, la magie. J'ai même fait venir un sorcier des Caraïbes.

Letizia : Il n'y a pas besoin d'avoir recours à toutes ces bêtises, pour la chose la plus simple du monde. A moins évidemment que... vous ne soyez devenue stérile.

Joséphine : Il faut aussi un père pour faire un enfant.

Letizia : N'allez pas imaginer que je veux absolument être grand-mère. Non, je ne veux rien de vous. C'est pour Napoléon que je m'inquiète. C'est pas seulement un enfant qu'il lui faut, c'est un héritier.

Joséphine : Un héritier, mais pourquoi donc ? Napoléon n'est pas un roi, c'est un républicain. Il ne jure que par les idées de la République.

Letizia : De toute façon, sans héritier, sa vie est en danger. 

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Talleyrand : Le poseur de bombe a été guillotiné ce matin, quant aux autres, ils ont été arrêtés et interrogés. Nous avons découvert que derrière l'attentat se tramait un complot, car après votre élimination, un prince de la maison de Bourbon devait prendre le pouvoir en France.

Napoléon : Quel prince ? Le gros benêt qui se fait appeler Louis XVIII ? Non, il est trop vieux, trop impotent pour se lancer dans l'aventure de la prise du pouvoir.

Talleyrand : Peut-être, mais il y a son frère, le comte d'Artois. Réfugié en Angleterre, il a pu trouver là-bas des appuis et de l'argent.

Napoléon : Oui, c'est possible, c'est possible. Les Anglais ont toujours été prêts quand il s'agit de me nuire. Mais Artois manque d'envergure, il est trop timoré et puis tellement brouillon.

Talleyrand : Il est certain que vous avez raison. Il faudrait plutôt imaginer quelqu'un d'un peu plus jeune et plus exalté pour ne pas dire plus fou. Pourquoi pas le duc d'Enghein ?

Napoléon : Le cousin de Louis XVI ?

Talleyrand : Il possède tous les critères et c'est un Bourbon, et il a assez de fougue pour plaire au peuple et assez de panache pour séduire la noblesse. Et quant au retour à la royauté, ce serait comme une sainte croisade pour lui.

 

¤    ¤    ¤

 

Joséphine : J'ai entendu du bruit. Tu n'étais pas couché ? Regarde-moi, pourquoi tu ne me regardes pas ? Tu as fait cette chose-là ? Cette chose atroce, malgré mes supplications, celles de ta mère et celles de toute ta famille.

Napoléon : Cette affaire ne concerne ni toi, ni ma famille. C'est une affaire d'Etat. Ça concerne le gouvernement de la France. Et moi.

Joséphine : Oui, toi, oui, tu pouvais lui faire grâce, tu n'avais besoin de personne, tu n'avais qu'un seul mot à dire.

Napoléon : Si lui m'avait demandé de l'épargner. Seulement, ces gens-là, ces Bourbons, sont tellement prétentieux.

Joséphine : Prétentieux ? Mais innocents ! Ils n'étaient même pas en France au moment de l'attentat de saint-Nicaise.

Napoléon : Ses amis l'étaient. S'ils ne l'ont pas fait en son nom, ils l'ont fait pour lui. Et contre moi.

Joséphine : Cette infamie nous portera malheur. Malheur à toi et malheur et à moi qui n'ai pas su t'empêcher. Et malheur à tous ceux qui ont trempé dans ce crime. 

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A partir de maintenant, lorsqu'on voudra me parler, il faudra désormais employer cette formule "son altesse impériale le grand électeur."

Julie : Et moi, ta femme, on m'appellera comment dans tout ça ?

Caroline : Ecoutez, Julie, vous n'êtes que la belle-sœur de l'Empereur, il ferait beau voir que vous ayez un titre alors que nous, ses véritables sœurs, nous ne sommes même pas princesses.

Pauline : Parle pour toi, Caroline. Moi je suis princesse.

Eh bien, ce n'est pas juste. C'est vrai ça, pourquoi elle, et pas nous ?

Napoléon : Parce que Pauline a épousé le prince Borgese. Est-ce ma faute à moi si toi et Caroline avez préféré vous marier avec les généraux ?

Murat : Mon cher Bonaparte, j'espère que tu ne considères par mon mariage avec Caroline comme une mésalliance.

Napoléon : Tu es mon ami, Murat. Et ça vaut tous les titres. Quand je donne mon amitié, je ne la reprends jamais, tandis qu'une couronne, ça peut se perdre. Mais je te saurais gré de ne plus m'appeler "ton cher Bonaparte". Quand tu me parles, souviens-toi de me dire "Sire". Cette nouvelle vous concerne également.

Murat : Nous sommes en famille.

Bonaparte : Oui, la famille impériale désormais, sur laquelle tous les princes d'Europe ont le regard fixé et n'en croient pas leurs yeux. Quoi, ces Bonaparte, même pas aristocrates, à peine français, prétendent au titre d'altesse.

Caroline : Nous aurons leur prouver que nous sommes leurs égaux.

Napoléon : Ne te fais pas d'illusion, Caroline. Si nous voulons que ces gens-là nous traitent en égaux, nous devons nous exprimer et nous comporter comme eux. Au moindre faux-pas ils nous accableront de leur mépris. Ça me serait personnellement tout à fait égal. Sauf qu'à travers moi, c'est du respect et de l'honneur de la France qu'il s'agit.

 

[...]

 

Napoléon : Penses-tu qu'elle m'aurait abandonné si j'avais perdu la partie le 18 Brumaire, si j'avais été jeté en prison ou même exécuté ? Non, Lucien, jamais Joséphine ne m'aurait lâché. Et maintenant que je deviens le maître, je devrais la renvoyer ? J'ai décidé qu'elle serait couronné en même temps que moi. Dès lors, Joséphine ne sera plus seulement ta belle-fille, elle sera aussi l'Impératrice, tu veilleras à t'en souvenir.

Letizia : Ça ne m'empêchera pas de penser que...

Napoléon : Tu penseras en silence, à deux pas derrière elle.

 

Il ouvre la porte et sort dans le couloir.

 

Napoléon : Vous écoutez aux portes, Talleyrand ?

Talleyrand : Je ne faisais que passer par là, Sire, mais je marche lentement.

Napoléon : Vous êtes ministre des affaires étrangères pas ministre des affaires de famille.

Talleyrand : Oui, bien sûr, mais malgré tout je n'ai pas pu m'empêcher d'écouter. Je dois avouer que votre frère a raison. Un empereur qui est sans héritier est un homme extrêmement fragile de par sa position et il suffit de mener à bien un attentat contre lui et tout est totalement balayé. Non seulement cela concerne l'homme mais également son œuvre. Si vous prenez le temps nécessaire, je suis sûr que vous trouverez les mots d'adieu qui ne la blesseront pas trop.

Napoléon : Ce ne sont pas les mots qui me manqueraient, Talleyrand, c'est le cœur, parce que j'aime Joséphine. Je l'ai toujours énormément aimée.

 

¤   ¤   ¤

 

Napoléon : Dieu que vous êtes belle ! Sais-tu que je te donnerais à peine vingt-cinq ans ?

Joséphine : Le maquillage. C'est un peintre qui l'a conçu. On a aidé à le poser en travaillant ombre et clarté à même mon visage, comme si j'étais un chef d’œuvre.

Napoléon : C'est ce que tu es.

Joséphine : Ton chef d’œuvre alors. Le chef d’œuvre de ton amour. Tu me permets de dire ça ?

Napoléon : Tu en doutes ?

Joséphine : Pas quand tu me regardes comme ça. Pas quand nous sommes seuls toi et moi. Ce qui me fait peur, ce qui salit tout, ce sont les autres, à qui je vais offrir la plus belle occasion de me haïr.

Napoléon : Il suffira de ne pas les voir. De n'attacher tes regards que sur moi seul.

Joséphine : Mais au moment le plus grand, il faudra bien que je te dérobe mon regard, pour incliner la tête.

Napoléon : Sache bien alors que c'est moi qui ne verrai que toi. 

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Napoléon : Où est ma mère ?

Jacques-Louis David : Nulle part, Sire, madame votre mère ayant préféré ne pas assister à la cérémonie, je n'ai pas cru devoir...

Napoléon : Elle n'a pas supporté de voir glorifier Joséphine. Querelle de chattes. Mais la postérité ne comprendrait pas son absence en un pareil moment. Là, David, veuillez la peindre là, au milieu des tribunes. Je compte sur vous pour qu'elle soit bien en vue. Faites-lui une robe magnifique et veillez à ce qu'elle ait l'air radieuse.

Jacques-Louis David : Sire, je ne sais pas si votre mère appréciera.

Napoléon : Elle commencera par être furieuse. On a un caractère très entier, comme tout le reste de la famille d'ailleurs. Avec le temps, elle me sera reconnaissante de lui avoir évité de passer pour une personne à l'esprit étriqué et mesquin, voilà. Très beau, David, ça sera très beau. Dans combien de temps pensez-vous l'avoir fini ?

Jacques-Louis David : Il faut le temps, Sire ! Un an, deux ans peut-être.

Napoléon : Allons, allons, David, pressez.  

Murat : S'il faut vraiment faire couler le sang, il serait peut-être temps qu'il soit anglais, parce que la population de Boulogne...

Napoléon : Quoi, qu'est-ce qu'elle a à dire la population de Boulogne ? J'entretiens deux cent mille hommes aux portes de la ville. Deux cent mille gaillards qui, depuis qu'ils stationnent ici ont dû faire la fortune de tous les marchands de vin et toutes les putains de la région.

Murat : C'est vrai que cette armée commence à sentir la vinasse et le cul.

Napoléon : Rassure-toi, Murat, elle sentira bientôt la poudre.

 

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Talleyrand : Pardonnez-moi, Sire, je crois que vous pouvez peut-être cesser de regarder vers l'Angleterre à présent.

Napoléon : Vous m'amenez des nouvelles de l'amiral Villeneuve ?

Talleyrand : En effet, Sire, monsieur de Villeneuve a estimé que ses escadres étaient trop vulnérables et que ses marins étaient trop mal préparés pour affronter l'amiral Nelson. Il préfère attendre, Sire.

Napoléon : Derrière un rocher, comme un enfant peureux. Le lâche, l'imbécile ! Mais ne sait-il pas qu'à la guerre avoir du génie, c'est avoir de l'audace ? Ne comprend-il pas que, sans ses bateaux pour me porter, je suis ici comme un cul-de-jatte !?

Talleyrand : Mais il est peut-être préférable que votre majesté n'ait pas traversé la Manche. Parce que l'Angleterre a réussi à persuader la Russie et l'Autriche de lancer une attaque contre nous par l'est pendant que notre armée était occupée ici à l'ouest. C'est une excellente stratégie, et bien anglaise.

Napoléon : Mais les Anglais ont-ils oublié que mon arme, c'est la vitesse ? Dans vingt jours, je serai au cœur de l'Allemagne. Murat, changement de programme. Que les clairons sonnent le rassemblement. Départ immédiat, quarante kilomètres par jour, cinq minutes de pause par heure. Ça sera épuisant alors je veux que les tambours précèdent et ferment la marche, et qu'ils battent sans cesse pour donner du cœur aux hommes.

Murat : Avec vous à leurs côtés, ils n'en manqueront certes pas.

Napoléon : Non, je ne serai pas avec eux. Je serai à l'opéra, à la comédie, au bal, à la chasse, partout où l'on rit, où l'on s'amuse. Je dois donner le change. Si je suis vu à Paris, jamais l'ennemi n'imaginera que mon armée se précipite à sa rencontre. Je sais, messieurs, on n'a jamais vu deux cent mille hommes et tout leur fourniment exécuter une telle pirouette. Mais c'est parce qu'on le croit impossible que nous allons le faire. Et c'est aussi pourquoi, à compter de ce jour, on ne dira plus l'armée, mais la grande armée. 

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Napoléon : J'ai une guerre qui n'attend que moi. L'heure n'est pas aux mondanités. Allez, lève-toi, Joséphine, nous partons cette nui.

Joséphine : Nous partons ?

Napoléon : Oui, pour Strasbourg. Lorsque les hommes verront que tu fais partie du voyage, ils en déduiront que la guerre ne sera ni trop féroce ni trop longue. C'est très important pour leur moral.

Joséphine : Tu calcules toujours tout.

Napoléon : Oui, j'essaie.

Joséphine : As-tu déjà fait l'amour dans une berline lancée à toute vitesse dans la nuit ?

 

¤    ¤    ¤

 

Joséphine : Mon pauvre ami, tu es tout trempé !

Napoléon : Tout à l'heure au bivouac, Roustan me préparera un bon bain chaud. Tu sais que ça me guérit de tout.

Joséphine : Pas d'être séparé de moi, j'espère.

Napoléon : Je veux que tu m'écrives, une lettre par jour, c'est le moins, deux ça serait mieux. Non, mais écoute attentivement, s'il devait m'arriver quelque chose, c'est toi qui assurerait la régence jusqu'à ce que...

Joséphine : Jusqu'à ce que ton fils soit en âge de te succéder.

Napoléon : Mon fils ?

Joséphine : Tu m'as prise avec une telle passion, cette nuit dans la berline, que je ne serais pas étonnée que tu m'aies fait un bel enfant.

Napoléon : En cas de malheur, c'est le fils de Louis et d'Hortense qui me succédera. Un Bonaparte, tu vois, j'ai tout prévu.

Joséphine : Prévois surtout de me revenir. Moi, je ne peux pas vivre sans toi.

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Talleyrand : Tout cela en une seule journée, Sire ?

Napoléon : En quelques heures à peine, oui. Vingt mille tués chez eux, entre six et huit mille chez nous.

Talleyrand : Sire, je crois que j'en...

Napoléon : Assez vu ? Non, Talleyrand, non, pas encore... Ouvrez grand les yeux. Regardez, écoutez, reniflez jusqu'à la nausée s'il le faut, parce que vous allez négocier la paix. Je veux que vous sachiez combien elle a coûté. 

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Napoléon : Tu joues vraiment n'importe comment aujourd'hui.

Joséphine : Veux-tu que je cède ma place à mademoiselle Denuelle ? Oh, peut-être elle ne sait pas jouer aux échecs. Elle ne peut pas être douée pour tout.

Napoléon : Mais tu devrais le savoir mieux que moi. Eléonore Denuelle est une de tes suivantes.

Joséphine : Et une de tes maîtresses.

Napoléon : Ce sont les ragots, ça.

Joséphine : Non seulement elle est ta maîtresse, mais c'est une maîtresse amoureuse.

Napoléon :  Mais enfin, supposé que ce soit vrai, la seule chose qui devrait compter, c'est si moi je suis amoureux d'elle.

Joséphine : Très bonne question. Et quelle est la réponse ? Elle t'excite ? Mais tu n'est pas amoureux, la-la-la-la, la-la-la-la,...

Napoléon : Tu vois, tu vois tu n'as rien à craindre. Joue donc.

Joséphine : Je n'ai pas peur d'Eléonore Denuelle, pas plus que toutes les autres petites... que tu as mises dans ton lit et que tu mettras encore dans ton lit. La seule chose que je craigne, c'est que tu m'aimes de moins en moins. Jusqu'au jour où tu ne m'aimeras plus du tout.

Napoléon : Ça n'arrivera jamais.

Joséphine : Mais tout arrive, mon ami. La preuve, échec au roi.

Napoléon : A moins que je sacrifie ma reine. Auquel cas...

Joséphine : Je serais échet et mat. Faisons une autre partie, celle-là ne tourne bien ni pour toi ni pour moi.

 

¤    ¤    ¤

 

Letizia : Si tu disparaissais, qu'est-ce que je deviendrais, moi ? Tu sais ce qu'il faut que tu fasses ? Il faut me faire donner une rente.

Napoléon : Quand tu penses à ma mort, c'est ça que tu vois ? Une rente ?

Letizia : Préparer l'avenir n'a jamais tué personne. Puis ce n'est pas à toi que je demande l'argent, Napoléon, c'est à l'Etat. J'ai donné mon fils à l'Etat, il peut quand même me donner un petit quelque chose en retour, non ?

Napoléon : Ces dispositions que tu me réclames, je les ai déjà prises, figure-toi. Je ne t'en ai rien dit parce que je craignais de te bouleverser en te parlant de ma mort mais je vois que je me trompais. Vous êtes tous pareils, sans cesse après moi, vous n'en avez jamais assez, une famille de vampires.

 

¤    ¤    ¤

 

La comtesse Marie Walewska :  Soyez le bienvenu, Sire, mille fois le bienvenu, sur notre terre de Pologne qui vous attend pour se relever. Et... je ne sais plus. J'avais préparé mille choses dont je voulais vous parler, et maintenant que je vous vois, je ne sais plus que dire.

Napoléon : Moi non plus je ne sais que dire, ce qui va nous obliger à nous revoir... quand nous aurons vous et moi retrouvé les mots qui nous manquent. Vous voulez bien ?

La comtesse Marie Walewska : Merci, monsieur.

 

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Napoléon : Quand un si vieil homme épouse une si jeune femme, il devrait avoir à cœur pour se faire pardonner de la couvrir de bijoux. Mais je verrai à y remédier.

La comtesse Marie Walewska : Sire, ce n'est pas cela que j'espère de votre majesté. Mon pays n'existe plus. La Prusse, l'Autriche et la Russie l'ont dépecé. Rendez-moi ma Pologne.

 

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La comtesse Marie Walewska : Doucement, Sire, venez à moi comme un homme, pas comme un conquérant.

Napoléon : Pourquoi avez-vous peur, madame ?

La comtesse Marie Walewska : C'est sans importance.

Napoléon : Ah si, si, pour moi ça en a. N'êtes-vous pas ici de votre plein gré ? J'ai cru comprendre que monsieur de Caulaincourt s'est montré persuasif, mais il n'aura pas osé vous forcer, je le connais, ça n'est pas son genre. Un marquis, pensez donc.

La comtesse Marie Walewska : D'autres que lui m'ont conseillé de profiter de cette opportunité pour peut-être pouvoir toucher le cœur de votre majesté. Le prince Poniatowski, et jusqu'à mon propre mari. C'est toute la Pologne, Sire, qui me jette dans vos bras.

Napoléon : N"ayez pas peur, madame, vous n'y êtes pas encore dans mes bras. Voyez, voyez, plus je m'approche de vous et plus vous reculez.

La comtesse Marie Walewska : Je serai bientôt dos au mur.

Napoléon : Et que croyez-vous que je ferai alors ?

La comtesse Marie Walewska : On dit que vous ne vous embarrassez guère pour prendre ce que vous voulez.

Napoléon : Il ne vous arrivera rien que vous n'ayez voulu, ma chère madame. Au revoir, comtesse.

La comtesse Marie Walewska : Sire ! Rendez la Pologne souveraine.

Napoléon : C'est ça que vous êtes venue me demander ? Donner un roi à la Pologne ? Je ne peux pas prendre un tel engagement. J'ai toute l'Europe à mes basques qui cherche à me saigner. Non, mais je peux vous promettre que, je peux te jurer que, de même que je n'oublierai jamais cet instant, jamais non plus je n'oublierai ce qui t'a amenée ici ce soir. Donne-moi un peu de temps. Si je vois que les Polonais sont dignes d'être une nation...

La comtesse Marie Walewska : Bien sûr qu'ils en sont dignes. Regardez-moi. Jugez-les d'après moi. Je suis l'une d'entre eux.

Napoléon : Impétueuse, passionnée, courant vers moi comme une folle au risque de se faire étouffer par la foule. Et ensuite refusant de me revoir. Si la Pologne te ressemble, quel petit pays fantasque.

La comtesse Marie Walewska : Que faut-il faire pour que vous aimiez ce petit pays fantasque ?

Napoléon : Te laisser aimer.

 

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Caulaincourt : Les cosaques viennent d'entrer dans Paris. Les Parisiens sont prêtes à toutes les lâchetés pour protéger leur ville. Ils ont même applaudi la décision des puissances alliées exigeant votre abdication, abdication dont voici les conditions.

Napoléon : Je n'ai pas besoin de lire ça pour savoir qu'elles sont inacceptables.

Caulaincourt : Inespérées peut-être, Sire, mais inacceptables est un mot que l'on doit effacer de notre vocabulaire. On vous enjoint de quitter la France. Cependant, on vous accorde la souveraineté de l'île d'Elbe. C'est au large des côtes italiennes.

Napoléon : Je connais. Un caillou. Napoléon, roi d'un caillou. Grotesque.  

 

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Garde : Le prince de Bénévent demande à être reçu par sa majesté le roi. 

Le roi Louis XVI : Prince de Bénévent, et quoi encore ? Vous m'obligeriez, monsieur, en renonçant à vous affubler de ces titres de carnaval dont vous a gratifié l'usurpateur. Qu'est-ce que c'est ?

Talleyrand : Une dépêche de Chappe, administrateur en chef du Télégraphe. A voir son agitation, cela semble de la plus haute importance.

Le roi Louis XVI : L'agitation, est-ce que je me suis agité, moi, durant toutes les années que l'inénarrable Bonaparte a passées à se prélasser dans ce fauteuil ? J'ai attendu mon heure et mon heure est venue. Et à présent, le fauteuil est à moi. On y est très mal d'ailleurs, je vais le faire refaire. Vous savez ce qu'elle raconte, votre dépêche ?

Talleyrand : Bien sûr que non.

Le roi Louis XVI : Bonaparte a débarqué en Provence. Portez donc ça au ministre de la guerre, il verra ce qu'il convient de faire.

 

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Murat : Sire, me voici.

Napoléon : Je vois. Tu es passablement en retard. Je croyais que tu devais venir me rejoindre après être passé à Naples chercher des soi-disant renforts.

Murat : C'était il y a plus d'un an déjà.

Napoléon : Oui, je ne te le fais pas dire.

Murat : Je sais que vous et moi avons eu une déplorable année, Sire. Mais à quelque chose malheur est bon, dit-on. Lorsque j'ai perdu la couronne de roi de Naples, je suis pleinement redevenu ce que j'étais, le maréchal Murat, Murat le grand cavalier, celui dont vous aurez besoin pour cette guerre qui s'annonce.

Napoléon : Besoin ? Je ne crois pas. Ni besoin, ni surtout envie. Je te remercie de tes offres de services mais je préfère m'en passer.

Murat : Vous êtes donc à ce point rancunier ?

Napoléon : Rancunier. Je t'ai donné ma sœur, je t'ai donné un royaume, tu me trahis. Comment oses-tu te présenter devant moi, Murat ? Je n'ai plus confiance en toi. Ney te remplacera à la tête de la cavalerie.

 

lundi, 29 décembre 2014

Molière - Romain Duris, Fabrice Luchini, Edouard Baer

 

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Film : Molière (2006, durée 2h)

Réalisateur : Laurent Tirard

Jean-Baptiste Poquelin (Romain Duris), monsieur Jourdain (Fabrice Luchini), Elmire Jourdain (Laura Morante), Henriette Jourdain (Fanny Valette), Louison Jourdain enfant (Mélanie Dos Santos), le maître de danse (Arié Elmaleh), le maître de peinture (Eric Berger)

Dorante (Edouard Baer), Célimène (Ludivine Sagnier), Valère (Gonzague Requillart), Thomas (Gilian Petrovski), Madeleine Béjart (Sophie-Charlotte Husson)
 
 

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Molière : Le ridicule n'est rien. L'ennemi, c'est le doute.

 

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Jourdain : C'est assez. C'est assez pour ce soir. Nous avons déjà fait le hochet, la fleur, la goutte d'eau. Je suis épuisé.

Molière : Justement ! C'est quand on est fourbu, quand on ne pense plus, quand le corps a vaincu l'esprit, c'est alors que le travail commence. Allez, faites-moi... le cheval.

Jourdain : Ah non-non, pas le cheval. Ah non-non-non-non, pas le cheval ! Pas le cheval ! ... Hhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh !

Molière : Que croyez-vous faire là, monsieur ?

Jourdain : Le cheval.

Molière : Le cheval, et quel cheval, je vous prie ? Prétendez-vous être tous les chevaux réunis en un seul ? Ne savez-vous pas que, comme nous les hommes, chaque cheval est unique, qu'il a son caractère, sa personnalité. Vous me montrez un homme qui fait le cheval, monsieur Jourdain, pas un cheval. Hhh ! Hhh ! Hhhhhhhhhhhh ! Etes-vous un fier andaloux ? Hhhhhhhhhh ! Aussi fougueux que farouche. Hhhhhhhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhhhhhhhhhhh ! Hhhhhh ! Etes-vous un stud français, altier et noble ? Hhh! Hhh ! Hhh! Hhhhhhhhhhhhh ! Etes-vous un robuste percheron ? Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! C'est un métier, monsieur Jourdain. Un métier du sentir, et non du paraître. Maintenant, je vous prie, faites le cheval.

 

https://www.youtube.com/watch?v=KArslZXAQqg

 

Molière : Madame, voici justement un billet pour vous qu'un jeune homme vient d'apporter.

Elmire Jourdain : Pour moi ?

Madame, les compliments dont vous avez su honorer mon texte, ont fait grandir encore l'estime que mon cœur vous porte depuis que je vous ai aperçue de loin. Accordez-moi la grâce d'une entrevue et faites de moi le plus heureux des hommes. Je vous attendrai dans la ruine, au fond de la propriété, dès le coucher du soleil.

Elmire : C'est... C'est une lettre... d'un, d'un, d'un jardinier qui a... qui cherche un... un emploi... pour jardiner.... dans un jardin. Et comment était-il, ce jeune homme ?

Molière : Ma foi, bien mis de sa personne, élégant, mais sans emphase, plutôt bel homme, des traits fins.

Elmire : C'est tout ?

Molière : Madame, je ne l'ai vu qu'un instant.

Elmire : Ah oui. Bien sûr. Merci ! Merci !

 

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Chacun devant sa glace.

 

Molière : ... Madame ...

Elmire : ... Monsieur ...

Molière : ... Madame ...

Elmire : ... Je suis ravie de faire votre connaissance ...

Molière : ... Et moi, madame, je suis comblé ...

Elmire : ... Votre texte a réveillé en moi des émotions que je croyais éteintes à jamais ...

Molière : ... J'espère ne pas avoir péché par audace ...

Elmire : ... Au contraire, votre audace a contraint la pudeur à libérer des sentiments que d'ordinaire elle étouffe ...

Molière : ... A vous écouter, elle reprend ses droits. Vous me faites rougir ...

Elmire : ... Votre esprit, monsieur, fait preuve d'une grande sensibilité ...

Molière : ... Mon esprit n'est rien, madame, c'est mon cœur qui parle ...

Elmire : ... Votre cœur ...

Molière : ... Ma plume a été guidée par vos seuls charmes. Sans eux elle n'eût rien écrit ...

Elmire : ... Ah monsieur ... Vous avez sur me toucher ... jusqu'au fond du cœur ... c'est pourquoi ... tenez ...

Molière : ... Non, madame ...

Elmire : ... Pour vous aider ...

Molière : ... Ce n'est pas de cela que je me nourris ... Madame ...

 

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Molière : Pardonnez, madame, ce déguisement. Mais, pour des raisons que je ne puis dévoiler, mon identité doit rester secrète.

Elmire : Monsieur, je suis...

Molière : C'est moi, madame, qui suis comblé.

Elmire : Votre texte a réveillé en moi des émotions que...

Molière : Je sais, madame, mais qu'importe si j'ai péché par audace, la pudeur étouffe la beauté, j'ai écrit selon mon cœur.

Elmire : Monsieur, je suis venue parce que...

Molière : Parce que mon texte vous a touchée jusqu'au fond du cœur,je sais, madame, je sais-je sais.

Elmire : Comment ça, vous savez ? Je vous trouve bien satisfait.

Molière : Non, je voulais juste dire... que ce sont vos charmes...

Elmire : Monsieur, je ne vous autorise pas ! Quant à votre texte, on vous aura mal rapporté mes propos. Il est certes d'un bon niveau mais les sentiments qu'il traduit sont un peu naïfs à mon goût. Ah ! Comment osez-vous, monsieur ?

Molière : Pardon, madame, j'ai cru vous plaire.

Elmire : Me plaire ? Mais de quelle planète descendez-vous ?

Molère : J'ai pensé que...

Elmire : Vous pensez mal, monsieur. Voici pour votre peine. Je vous souhaite bon courage.

 

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A propos de calligraphie :
http://julien.chazal.free.fr/pages/Activites-Professionnelles/Moliere.html
http://julien.chazal.free.fr/travaux_entrepri/Moliere/Titre/FrameSet.htm
http://julien.chazal.free.fr/travaux_entrepri/Moliere/Photos/FrameSet.htm

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Bandes annonces

https://www.youtube.com/watch?v=CmEFxbsAo8Q

 http://www.linternaute.com/cinema/film/6134/moliere/bande-annonce/

 

samedi, 06 décembre 2014

Louis XIV # 2

 

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Documentaire Secrets d'histoire : Louis XIV, les passions du roi-soleil (durée 1h30)

 

 

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Depuis son sacre, Louis XIV aurait le don de guérir les écrouelles.

 

 

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 Louis XIV doit épouser sa cousine germaine, l'infante Marie-Thérèse.

 

 

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Mais il vit sa première histoire d'amour avec Marie Mancini, la propre nièce de Mazarin. Elle aimait la poésie, la littérature, les arts auxquels elle a initié Louis XIV. Elle était maigre.

 

 

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Le 6 juin 1660 à Saint-Jean de Luz, on célèbre le mariage franco espagnol. Quinze mille personnes auraient voulu pouvoir entrer à l'église saint Jean Baptiste.

 

  

 

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La chambre de noces où Louis XIV découvre l'infante Marie-Thérèse d'Espagne.

 

 

 

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Paris accueille sa nouvelle reine. Marie-Thérèse n'est pas grande, son visage est lourd et rose. Elle n'est pas éclatante et le roi va se lasser d'elle.

  

 

 

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Il commence par tomber amoureux de Louise de Lavallière, demoiselle d'honneur d'Henriette d'Angleterre. Sa beauté est délicate, elle est indifférente aux biens matériels.

 

 

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Mazarin décède. Louis XIV règne par lui-même à vingt-deux ans.

 

 

à suivre...

 

 

 

vendredi, 05 décembre 2014

Louis XIV # 1

 

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Documentaire Secrets d'histoire : Louis XIV, les passions du roi-soleil (durée 1h30)

 

 

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Louis XIV, une naissance tardive. 

 

 

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Un frère.

 

 

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Très choyé par sa mère, Anne d'Autriche.

 

 

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Le cardinal Mazarin, premier ministre, éduque le jeune roi jusqu'à l'âge adulte.

 

 

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 Louis XIV assiste à son premier conseil à l'âge de cinq ans, selon la volonté de Mazarin.

 

 

 

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De nature robuste plutôt qu'intellectuelle et aimant le plein air, il recevra un riche enseignement en latin, mathématiques, escrime, luth, guitare,...

 

 

 

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Catherine-Henriette Bellier, dite Cateau-la-borgnesse, la baronne de Beauvais, à qui il manquait un œil, l'éveille aux femmes.

 

 

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La révolte de la fronde qui dure cinq an, alors que Louis XXIV en est un spectateur âgé de seulement dix ans, remet en cause l'autorité de Mazarin. Louis XIV est alors sensible à l'ordre qu'il veut rétablir, il veut maintenir l'harmonie et éviter la violence.

 

 

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Il est sacré à seize ans roi de France en la cathédrale de Reims, où il reçoit l'épée, le sceptre et la couronne.

 

à suivre...