samedi, 23 janvier 2016
Aubert chante Houellebecq #1 - isolement
https://www.youtube.com/watch?v=oRhSK-P-7RA
Isolement
Où est-ce que je suis ?
Qui êtes-vous ?
Qu’est-ce que je fais ici ?
Emmenez-moi partout,
Partout mais pas ici,
Faites-moi oublier
Tout ce que j’ai été
Inventez mon passé,
Donnez sens à la nuit.
Inventez le soleil
Et l’aurore apaisée
Non je n’ai pas sommeil,
Je vais vous embrasser
Êtes-vous mon amie ?
Répondez, répondez.
Où est-ce que je suis ?
Il y a du feu partout
Je n’entends plus de bruit,
Je suis peut-être fou.
Il faut que je m’étende
Et que je dorme un peu,
Il faudrait que je tente
De nettoyer mes yeux.
Dites-moi qui je suis
Et regardez mes yeux
Êtes-vous mon amie ?
Me rendrez-vous heureux ?
La nuit n’est pas finie
Et la nuit est en feu
Où est le paradis ?
Où sont passés les dieux ?
_______________________________________________
Translation by Clint Margrave :
Isolation
Where am I?
Who are you?
What am I doing here?
Take me anywhere,
Anywhere but here,
Make me forget
All that I was
Invent my past,
Give sense to the night
Invent the sun
And the peaceful dawn
I don’t need sleep
I am going to kiss you
Are you my friend?
Answer me, answer me
Where am I?
There is fire all around
I don’t hear any noise
Maybe I’m crazy
I need to lie down
And rest awhile
I need
To cleanse my eyes
Tell me who I am
Look at me
Are you my friend?
Will you make me happy?
The night is not over
The night is on fire
Where is paradise?
What happened to the gods?
https://www.youtube.com/watch?v=Z_YlVt9cww0
> A consulter également :
https://www.youtube.com/watch?v=LPgVasqJhW4 pour On n'est pas couché
http://www.houellebecq.info/temoignages.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Po%C3%A8tes_maudits
14:28 Publié dans Chanson, Ecrits, littérature contemporaine | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 07 mai 2015
La lune aux Français
Même si je sais que les races humaines n’existent pas, j’ai un petit doute concernant une hypothétique race de cons. Parce que dans ce bouquin, j’ai rencontré des spécimens qui auraient fait douter le père Darwin et sa théorie de l’évolution ! Des néo-nazis, ma poule. Et du genre pas commode, avec dans leurs cartables tout l’attirail du parfait petit facho : ratonnades, propagande puante et idéaux du moyen âge bête. Heureusement que j’ai pu me détendre un peu en jouant à la dînette avec mon oncle, pour aider un ami restaurateur. Enfin « un ami », si on passe outre le fait qu’il ait oublié de me préciser que son boui-boui se faisait racketter depuis quelques mois!
Donc en plat du jour je te propose une brochette de blaireaux flambée au kérosène ou de la cervelle de moineaux aux pruneaux. Priyatnava appetita !
La Lune aux Français
Ben Orton
2014
Les Éditions Létales
- pages
http://www.leseditionsletales.com/crbst_9.html
> A consulter également : http://fichtre.hautetfort.com/archive/2014/03/07/dari-valko.html
07:00 Publié dans Ecrits, littérature contemporaine | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 01 avril 2015
Valérie T - Nicolas Bedos, Gaspard Proust
https://www.youtube.com/watch?v=xGXMJr7gcbM
Vous pourriez dire bien des choses en somme, vos sourires en toc, vos reproches , vos coups de griffe comme vos baisers,
j'en ferai toujours des boulettes de papier car je me les sers moi même avec assez de verve
mais je ne permets pas qu'un(e) autre me les serve.
L'original Cyrano de Bergerac, Edmond de Rostand :
– Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit
Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d’une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.
Le florilège de Gaspard Proust - Gaspard Proust du 20/12
http://www.canalplus.fr/c-infos-documentaires/c-salut-les-terriens/pid7531-gaspard-proust.html?vid=1186867
https://www.youtube.com/watch?v=NO-XlilP-PU
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mercredi, 11 mars 2015
Frédéric D #5 - Les salauds vont en enfer
Frédéric Dard, chez lui à Genève, en 1973
Extrait de "Les salauds vont en enfer" (1956), Les Chefs d’œuvre de la littérature d'action, Editions Fleuve noir, 1969 :
Je me souviens que ce matin-là le ciel était blanc. Un de ces cieux, vous savez, dans lesquels on voudrait pouvoir écrire des présages en caractères filandreux ! Un ciel qui inciterait les hommes à recommencer le monde... ou à le finir une fois pour toutes !
Paris pendait comme un drapeau fané au fronton d'un édifice public. Il faisait doux et triste.
Avec un soupir je me suis mis à gravir la volée de marches conduisant à cette entrée, à la fois solennelle et crasseuse, des Services.
Quand vous franchissez ce porche, l'odeur du monde vous échappe, et un peu sa couleur aussi. Vous vous mettez à évoluer dans un élément bizarre, un peu flou, un peu âcre et très incertain.
Cela vient de ce que dans ce bâtiment il se passe des choses... Comment vous expliquer ? ... Enfin, des choses, quoi ! Des choses que l'homme de la rue ignore, pour la plus grande paix de sa conscience, et dont nous ne parlons jamais pour la plus grande paix de la nôtre !
Parce que, avant de vous en dire davantage, je dois vous faire un aveu : nous possédons une conscience tout de même. Mais elle est tellement enfouie sous notre DEVOIR que nous ne percevons pratiquement plus sa voix, lorsque, comme toutes les consciences, il lui arrive de protester.
C'est mieux ainsi, croyez-moi.
[...]
Se procurer l'ouvrage :
Les chefs d’œuvre de la littérature d'action
Les salauds vont en enfer (1956)
Frédéric Dard
1969
Editions Fleuve noir
412 pages
http://www.amazon.fr/chefs-doeuvre-litterature-daction-sa...
07:08 Publié dans Ecrits, littérature contemporaine | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 09 février 2015
Ses yeux sont devenus liquides
http://enisor81.canalblog.com/archives/2010/04/13/17560808.html
Extrait de La dame qui dormait sur les bancs, Jean-Luc Luciani, 2009, SEDRAP Jeunesse :
Le jour de l'anniversaire de mes huit ans, mon père m'a demandé ce que je souhaitais comme cadeau et j'ai répondu que je voulais qu'il me dresse la liste de toutes les choses extraordinaires que ma mère savait faire.
Il a pris une feuille de papier, plus le stylo à plume argenté qui va avec, et il a écrit en 1 que si elle plantait une roue, un vélo poussait. En 2, il n'a plus rien écrit parce qu'ensuite ses yeux sont devenus liquides et qu'un écharpe de tristesse a fait trois fois le tour de sa gorge et l'a serré si fort qu'il ne pouvait même plus parler. Tout juste respirer.
[...]
Ma mère est partie lorsque j'étais encore toute petite. Si petite que je ne me souviens de rien. Je sais seulement qu'un matin, elle a rempli une valise, elle a descendu la grande allée qui mène à l'arrêt de bus et après ça, on ne l'a plus jamais revue.
Il paraît qu'au début, mon père ne s'est pas vraiment inquiété. Il disait qu'elle finirait bien par rentrer, mais pour finir maman n'est jamais revenue.
Une fois encore, mon père s'était trompé. En plus de toutes ses autres erreurs où "il s'est mis le doigt dans l’œil", comme dit grand-père Lyvan.
Et grand-mère Lotty d'ajouter aussitôt :
- Jusqu'au coude qu'il se l'est mis, le doigt !
Je m'appelle Laura et mon père, lui, se prénomme Erik. Avec grand-père Lyvan et grand-mère Lotty, vous avez la famille Kaven au grand complet. Quatre personnes. Pas une de plus. [...]
Il y a aussi un poisson rouge qui vit dans ma chambre, il s'appelle Oscar et je l'aime beaucoup même s'il ne me parle pas. Il ne fait rien d'autre que tourner dans son aquarium et me regarder avec ses grands yeux ronds. Moi, je l'observe tandis qu'il nage et ça me suffit pour être bien.
Pour me sentir moins seule.
J'habite dans une ville qui, selon grand-mère Lotty, est assez grande pour que l'on puisse s'y promener toute la journée sans jamais croiser quelqu'un que l'on connaisse. Elle dit aussi que parfois les gens font semblant de ne pas vous reconnaître mais, que dans ce cas-là, ça ne compte pas.
[...]
La dame qui dormait sur les bancs
Jean-Luc Luciani
2009
SEDRAP Jeunesse
.. pages
http://www.amazon.fr/dame-qui-dormait-bancs-roman/dp/2758107570
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jeudi, 05 février 2015
Funny best seller Brit writer
07:00 Publié dans Ecrits, Farce et attrape, littérature contemporaine | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 03 février 2015
Dormir en elle, voyage en cathédrale
http://www.pinterest.com/pin/573575702515072120/
Extrait de Voyage en cathédrale, Notre Dame de Rodez, Alain Willaume, Robert Dulau, 1991, Editions du Rouergue :
Page 31
Aimer
"Pour bien la connaître, il faut dormir en Elle."
Premiers mots prononcés. Il en parlait comme d'un désir qui point, qui s'articule, avec ses lignes de force, ses couleurs, ses angles morts, ses images dérobées ; une sorte de photogrammétrie du corps, d'un corps immense qui naît, s'anime parce que la main a imperceptiblement bougé. Sa main a dû franchir tout un lot d'assemblages, d'espaces d'attraction, de chicanes, de fourrés pour s'aventurer plus librement hors des visions immédiates, au-delà des reflets, - les reflets qui copient tous nos mouvements - vers un espace autre où Elle respire.
Et l'on se tient couché, presque muet en son emprise. Tête renversée, et ce ciel toujours inintelligible.
"Pour bien la connaître, il faut dormir en Elle."
Il prononçait ces mots avec presque gravité, comme on livre un secret, un secret éprouvé. Depuis quand la connaissait-il ? Combien de cheminements, d'itinéraires gratuits, toujours en solitaire. Avait-il en son cœur dressé tous les points, les zones récalcitrantes, une carte d'état major, d'état majeur ? Et les domaines enfouis toujours en dérobade ? Et les parts de faiblesse où Elle semble mourir. Il y eut un ciel chargé, un regard plus fort et deux mains qui se touchent, des doigts se joignent puis se scellent : un serment clandestin.
"Pour bien la connaître, il faut dormir en Elle."
Son domaine à Elle s'étend à presque tous les temps, à celui de la nuit qui travaille furtive. La nuit c'est une respiration plus lente. Elle s'apaise, se laisse remplir par toutes les perceptions parmi les plus lointaines, les plus rafraîchissantes. Elle attend qu'il vienne. Elle attend son retour et se retire dans le profond de l'ombre.
Il va venir comme chaque soir et jouer au passe-muraille. Il va parler, la caresser, entrer en sympathie. Mais de toute cela, il ne saura plus rien, aura tout oublié.
Il faudrait pourtant retenir quelques fragments de nuit : le défilé d'images captives.
"Dormir en Elle"
Une évidence, une presque certitude. Par ces premières paroles, Lui, le compagnon, l'amant fou d'une folie rejoint tous les mystères des amours impossibles.
http://www.photo-aveyron.com/article-3444262.html
Voyage en Cathédrale, Notre Dame de Rodez
Alain Willaume, Robert Dulau
1991
Editions du Rouergue
148 pages
http://www.amazon.fr/Voyage-en-cath%C3%A9drale-notre-dame...
07:00 Publié dans Ecrits, Foi, littérature contemporaine, Photographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage en cathédrale, notre dame de rodez