samedi, 14 septembre 2013
Noce blanche - Bruno Cremer, Vanessa Paradis
Film : Noce blanche (1989, durée 1h32)
Réalisateur : Jean-Claude Brisseau
François Hainaut professeur de philosophie (Bruno Cremer), Mathilde Tessier élève (Vanessa Paradis), Catherine Hainaut son épouse et libraire (Ludmila Mikaël), Carpentier (François Négret), le concierge à Dunkerque (Jean Dasté), la conseillère d'éducation (Veronique Silver), le surveillant (Philippe Tuin)
César du meilleur espoir féminin pour Vanessa Paradis.
Mathilde : J'ai eu un peu peur tout à coup, peur que tu sois plus là. Là-bas, j'arrivais presque plus à penser à autre chose qu'à toi. Je tournais en rond, j'allais au téléphone. Tout le monde m'était indifférent. Ma mère à moitié morte et défigurée par la souffrance, même mon père et même mes frères. J'arrive plus à me passer de toi. Flanque ta femme à la porte.
François : C'est pas possible.
Mathilde : Alors quitte-la. On vivra chez moi, c'est pas grand mais on déménagera si tu veux.
François : C'est pas possible.
Mathilde : A cause du lycée ?
François : Tu as dix-sept ans.
Mathilde : Et alors ?
François : Dans dix ans, je serai déjà un vieillard.
Mathilde : C'est quand tu me parles comme ça que tu l'es. De toute façon, tu en connais beaucoup des couples qui tiennent longtemps ? Regarde autour de toi. C'est toi que j'aime. Que tu sois âgé, gros, maigre, malade, vieillissant n'y changera rien. C'est profond en moi. De toute façon, où on sera dans dix ans ? Morts si ça se trouve, toi, ou moi. Je t'aime comme j'ai jamais aimé. C'est toi qui a fait de moi une femme. Et tu vois pas que je te supplie.
François : Et on vivra de quoi, d'amour et d'eau fraîche ?
Mathilde : Ce sera romantique. Qu'est-ce que tu veux dire ?
François : Jamais personne n'acceptera qu'un prof de mon âge aille avec une de ses élèves. Sans compter que tu es mineure.
Mathilde : Mais demande ton changement dans une autre ville ? S'il le faut, pour les autres je ferai semblant d'être ta fille. Ou je me cacherai. Pour que personne me voit, je resterai enfermée, comme une recluse. J'ai plus d'orgueil, j'ai plus rien, pourvu que je reste avec toi tout le temps.
François : Ca ne durerait pas deux mois.
Mathilde : Rappelle-toi, un jour tu m'as dit que personne pouvait savoir ce que la vie pouvait lui réserver, que le manque de confiance, que le désespoir étaient des marques d'orgueil. Tu m'as dit qu'il fallait rester vierge devant la Providence. Alors... les autres peuvent penser ce qu'ils veulent, nous on est différents. Il nous faut notre voie à nous. Aie confiance en moi, et en la vie.
François : Je n'ai pas le droit de te prendre ta vie.
Mathilde : Ca veut dire que t'as pas le courage de quitter ta femme pour partager ta vie avec moi. On va faire l'amour une dernière fois. Après il restera rien. Si on a encore besoin de se voir seuls.
07:00 Publié dans Films français, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noce blanche, bruno cremer, vanessa paradis
vendredi, 13 septembre 2013
Vivre dangereusement ou l'arrivée du printemps
Crédits photographiques Jana Hobeika
Paris, le 13 septembre 2013
VIVRE DANGEREUSEMENT OU L'ARRIVEE DU PRINTEMPS
On avait l'air fin tout à l'heure,
Délaissant - et même dédaignant - le manteau
Sous prétexte de chaleur,
Oubliant la vengeance à venir de la peau.
On fait moins le malin alors,
Devant le tourniquet du métro
Voyant que notre titre de transport
Est resté dans la poche droite... du mentionné manteau.
On fait aussi moins le malin
Devant la serrure, avec rien dans la main,
Réalisant que notre trousseau de clés
Tient compagnie à notre titre transport
... au fond de la poche droite... du fameux manteau.
Manteau fidèle à nos frissons tout l'hiver,
Pourtant tu es délaissé dès les premiers rayons de soleil
Dans les bras desquels nous nous ruons sans mémoire.
Et la vengeance du manteau oublié n'a pas sa pareille.
Changer de sac à main ou de pardessus seulement,
C'est déjà vivre dangereusement.
Jana Hobeika
07:00 Publié dans Farce et attrape, Photographie, Trivialités parisiennes, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 12 septembre 2013
Paris - Eustache Deschamps
Remerciements à Frédéric Bey
qui partage tant de chefs d’œuvres sur FB.
¤ ¤ ¤
Vignes de Montmartre
Crédits photographiques Jana Hobeika
Et visité en chacune partie
Jérusalem, Egypte et Galilée,...
Alexandrie, Damas et la Syrie,
Babylone, Le Caire et Tartarie,
Et tous les ports qui y sont,
Les épices et sucres qui s'y font,
Les fins draps d'or et soie du pays,
Valent bien mieux ce que les Français ont:
Rien ne se peut comparer à Paris.
C'est la cité sur toutes couronnée,
Fontaine et puits de sens et de clergie,
Sur le fleuve de Seine situé:
Vigne, bois, terre et prairie.
De tous les biens de la mortelle vie
A plus qu'autres cités n'ont;
Tous étrangers l'aiment et l'aimeront,
Car, pour déduit et pour être jolis,
Jamais cité telle ne trouveront:
Rien ne se peut comparer à Paris.
Mais elle est bien que ville fermée,
Et de châteaux de grande anceserie,
De gens d'honneur et de marchands peuplée,
De tous ouvriers d'armes, d'orfèvrerie;
De tous les arts c'est la fleurs, de quoi qu'on die:
Tous ouvrages adroits font;
Subtil engin, entendement profond
Verrez avoir aux habitants toudis,
Et loyauté aux oeuvres qu'ils feront:
Rien ne se peut comparer à Paris.
Eustache DESCHAMPS (1340-1406)
07:00 Publié dans Ecrits, Photographie, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montmartre, vin, raisin, vignoble, paris
mercredi, 11 septembre 2013
Recrutement
(Source : Le Figaro, mercredi 19 décembre 2012)
08:00 Publié dans Farce et attrape | Lien permanent | Commentaires (0)
Etymologie - Faire amende honorable
Source : Direct Matin, mardi 26 février 2013
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> Pour davantage : http://fichtre.hautetfort.com/les-mots-francais.html
07:30 Publié dans Les mots français | Lien permanent | Commentaires (0)
Etymologie - Monter sur ses grands chevaux
Source : Direct Matin, vendredi 15 février 2013
*
> Pour davantage : http://fichtre.hautetfort.com/les-mots-francais.html
07:00 Publié dans Les mots français | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 10 septembre 2013
La fièvre au corps - William Hurt, Kathleen Turner
Film : La fièvre au corps / Body Heat (1981, durée 1h55)
Réalisateur : Lawrence Kasdan
Ned Racine avocat en Floride (William Hurt), Matty Walker femme mariée (Kathleen Turner), monsieur Walker le riche mari (Richard Crenna)
Ned : Vous pouvez rester avec moi si vous voulez, à condition que vous ne me parliez pas de la chaleur.
Matty : Je suis une femme mariée.
Ned : Ca veut dire quoi ?
Matty : Ca veut dire que je ne cherche pas de compagnie.
Ned : Vous auriez dû dire "Je suis une femme mariée et heureuse".
Matty : Il n'y a que moi que ça regarde.
Ned : Quoi ?
Matty : Si je suis heureuse ou non.
Ned : Vous êtes vraiment heureuse ?
Matty : Vous, vous êtes un peu lourd. C'est un défaut qui me plaît.
Ned : Qu'est-ce qui vous plaît encore ? La paresse ? La laideur, la luxure ? J'ai tous les défauts.
Matty : Vous n'êtes pas paresseux. Dites-moi, ce genre de baratin, ça marche avec combien de femmes ?
Ned : Uniquement avec celles qui n'ont pas beaucoup vécu.
Matty : Ca me rassure. Je me demandais si j'étais encore dans le coup.
Ned : Vous voulez que je vous offre un verre ?
Matty : Je vous l'ai déjà dit, j'ai un mari.
Ned : Je lui en offrirai un à lui aussi.
Matty : Il n'est pas en ville.
Ned : Vous avez un mari idéal. Nous allons boire à sa santé.
Matty : Il ne vient que pour le week-end.
Ned : Alors là, il commence à me plaire de plus en plus. Il faut vite prendre votre décision parce que dans une demi-heure, je vais m'énerver, je vais me tirer.
Matty : Vous voulez m'offrir quelque chose ?
Ned : Oui.
Matty : Alors je veux une glace.
Ned : A quoi ?
Matty : Cerise.
Ned : (au glacier) Cerise, mettez-en deux... Vous n'êtes pas de Miranda Beach. Je vous aurais remarquée.
Matty : Cette ville est si petite que ça ?
Ned : Oh... Pine Heaven ? Vous devez habiter Pine Heaven. Au bord de la plage. Vous avez une villa.
Matty : A quoi voyez-vous cela ?
Ned : Vous avez le style Pine Heaven.
Matty : Le style Pine Heaven, c'est quoi ?
Ned : Petite fille gâtée.
Matty : Je suis gâtée, c'est vrai Je suis gâtée. Et pas vous ?
Ned : Moi ? Je rêve d'être gâté. Je rêve d'une femme qui s'occuperait de moi, une femme qui me masserait mes muscles fatigués, qui me ferait mon lit.
Matty : Alors mariez-vous.
Ned : Je parlais juste pour ce soir.
Matty en tache son chemisier avec sa glace.
Matty : Oh ! Benh bravo Matty.
Ned : Matty ? J'adore. C'est juste sur votre cœur.
Matty : Ca me rafraîchit. Avec la chaleur qu'il fait.
Ned : Je vous ai interdit de parler de la chaleur.
Matty : Vous voulez bien m'apporter une serviette en papier ? Trempez-la dans l'eau fraîche.
Ned : Tout de suite. Je vais même vous enlever la tâche.
Matty : Vous ne voulez pas la lécher ?
Il part aux latrines. A son retour, elle n'est plus là.
Matty : Mais qui je vois ? Ca alors, c'est une coïncidence.
Ned : Je vous connais ?
Matty : L'homme qui interdit que l'on parle de la chaleur. C'est dommage, je vous aurais parlé de mes mobiles.
Ned : Vos mobiles ?
Matty : Chez moi, j'ai des mobiles musicaux. Dès qu'ils se mettent à tinter, je sors en espérant un peu d'air frais, c'est ce qu'ils veulent dire d'habitude. Mais pas cette année. Cette année, l'air est si lourd.
Ned : Comme quelqu'un que je connais ?
Ned, au barman : Un bourbon quelconque avec de la glace.
Ned : Vous en voulez un autre ?
Matty : Oui. Que faites-vous à Pine Heaven ?
Ned : Je suis pas un plouc, je suis allé jusqu'à Miami une fois.
Matty : C'est curieux comme certains hommes, dès qu'ils sentent une proie, la traquent comme des chiens.
Ned : J'en suis pas à ce point-là.
Matty : Comment vous vous appelez ?
Ned : Ned Racine.
Matty : Matty Walker.
Ned : Oh, ça va ?
Matty : Oui, très bien. Ma température normale est entre 38 et 39. Ce n'est pas grave, c'est quelque chose dans le moteur.
Ned : Vous avez peut-être besoin d'une révision ?
Matty : Ne me dites pas que vous avez l'outil qu'il faut.
Ned : Je ne parle pas comme ça.
Matty : Comment m'avez-vous trouvée ?
Ned : Il n'y a qu'un bar à Pine Heaven.
Matty : Vous n'auriez pas dû venir. Vous repartirez déçu.
Ned, voyant une brochette d'hommes qui le regardent éberlués : Qu'est-ce que j'ai fait ?
Matty : Ils ont tous voulu s'asseoir à côté de moi. Vous êtes le premier que j'ai laissé faire.
Ned : Vous venez si souvent que ça ?
Matty : Beaucoup d'hommes sont des enfants.
Ned : Vous devriez rester boire chez vous.
Matty : Trop triste.
Ned : Vous ne devriez pas vous habiller comme ça.
Matty : J'ai une blouse et une jupe, je ne vois pas ce que vous voulez dire.
Ned : Alors vous devriez changer de corps.
Matty : Il y a des moments, je ne sais pas. J'en ai tellement marre de tout que je finis par m'en foutre. Est-ce que vous me comprenez, Ned ?
Ned : Je sais qu'il y a des moments où il y a tellement de merde qui me tombe dessus qu'il faudrait que je porte un chapeau.
Matty : Oui, vous me comprenez. Il va falloir que je vous laisse, je dois rentrer.
Ned : Je vous ramène.
Matty : Non, j'ai une voiture.
Ned : Alors je vous suis. Je veux voir les mobiles.
Matty : Vous voulez voir les mobiles ?
Ned : Je veux entendre leur musique.
Matty : C'est tout. Je vous laisse venir mais c'est tout.
Ned : J'ai horreur des complications.
Matty : Je viens souvent dans ce bar. Il peut m'arriver de passer y prendre un verre avec mon mari. Ca ne vous gêne pas de sortir avant moi, m'attendre dans votre voiture ? Je sais que ça semble idiot.
Ned : Qui croyez-vous tromper avec cette comédie ? Ils ont bien vu que vous me draguiez.
Elle le gifle.
Matty : Fichez-moi la paix maintenant.
Elle s'assied à une table seule. Il part.
Ned : C'est aussi bien que chez moi... Pas de bonne ?
Matty : Elle rentre chez elle le soir.
Ned : Vous n'avez pas peur de rester seule ?
Matty : Non.
Ned : Alors c'était vrai, les mobiles. Qu'est-ce que c'est ?
Matty : Une tonnelle.
Ned : Non, non, là-bas.
Matty : La remise à bateau.
Ned : Qu'est-ce qu'il y a dedans ?
Matty : Un bateau... C'est le foutoire là-dedans, il y a, il y a juste une vieille barque, des rames, des chaises longues, des trucs comme ça... Vous devriez vous en aller maintenant.
Ned : Je viens juste d'arriver.
Matty : Vous avez vu les mobiles alors allez-vous en... Je suis vraiment désolée, je n'aurais pas dû vous laisser venir.
Ned : Vous n'êtes pas aussi forte que vous voulez le faire croire.
Matty : Non, je suis faible.
Elle l'embrasse à peine, ferme la porte et le laisse dehors. Il marche jusqu'à sa voiture puis revient. Il essaie d'ouvrir la porte d'entrée, elle est fermée à clé. Il contourne la maison, il la voit debout qui le regarde fixement depuis l'intérieur. Il casse une baie vitrée et il entre.
07:00 Publié dans Films étrangers, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : body, heat, fièvre, corps, william, hurt, kathleen, turner