mercredi, 27 mars 2013
L'aurore s'allume II - Victor Hugo, Turner
Tempête en mer, William Turner
Vérité profonde !
Granit éprouvé
Qu'au fond de toute onde
Mon ancre a trouvé !
De ce monde sombre,
Où passent dans l'ombre
Des songes sans nombre,
Plafond et pavé !
Vérité, beau fleuve
Que rien ne tarit !
Source où tout s'abreuve,
Tige où tout fleurit !
Lampe que Dieu pose
Près de toute cause !
Clarté que la chose
Envoie à l'esprit !
Arbre à rude écorce,
Chêne au vaste front,
Que selon sa force
L'homme ploie ou rompt,
D'où l'ombre s'épanche ;
Où chacun se penche,
L'un sur une branche,
L'autre sur le tronc !
Mont d'où tout ruisselle !
Gouffre où tout s'en va !
Sublime étincelle
Que fait Jéhova !
Rayon qu'on blasphème !
Oeil calme et suprême
Qu'au front de Dieu même
L'homme un jour creva !
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Victor Hugo (1802-1885)
07:16 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, william turner
mardi, 26 mars 2013
L'aurore s'allume I - Victor Hugo, Turner
Heidelberg, William Turner
L'aurore s'allume ;
L'ombre épaisse fuit ;
Le rêve et la brume
Vont où va la nuit ;
Paupières et roses
S'ouvrent demi-closes ;
Du réveil des choses
On entend le bruit.
Tout chante et murmure,
Tout parle à la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits ;
Le vent parle aux chênes,
L'eau parle aux fontaines ;
Toutes les haleines
Deviennent des voix !
Tout reprend son âme,
L'enfant son hochet,
Le foyer sa flamme,
Le luth son archet ;
Folie ou démence,
Dans le monde immense,
Chacun recommence
Ce qu'il ébauchait.
Qu'on pense ou qu'on aime,
Sans cesse agité,
Vers un but suprême,
Tout vole emporté ;
L'esquif cherche un môle,
L'abeille un vieux saule,
La boussole un pôle,
Moi la vérité !
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Victor Hugo (1802-1885)
07:16 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, william turner
dimanche, 24 mars 2013
Dimanche des Rameaux - Gustave Doré, Félix Nadar
Arrivée de Jésus à Jérusalem, Gustave Doré
Gustave Doré, photographié par Félix Nadar
09:43 Publié dans Beaux-Arts, Foi, Gravure, Photographie | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 23 mars 2013
Proust chez Maxim's
Remerciements à Cyril Grunspan
pour cette invitation bien choisie.
¤ ¤ ¤
"Le grand monde de Marcel Proust"
Exposition temporaire au musée Maxim's.
> http://www.aiguille-en-fete.com/Le-grand-monde-de-Marcel-...
> http://www.offi.fr/expositions-musees/maxims-3833/le-gran...
> http://www.maxims-musee-artnouveau.com/caricature.php
Pendant trois semaines encor, venez assister au récit enjoué de monsieur le Conservateur du musée, qui vous montrera les portraits, les objets et l'ambiance qui ont inspiré Marcel Proust dans la conception des personnages de La Recherche. A commencer par trois femmes, pas moins, pour la duchesse de Guermantes, dont en voici deux, photographiées par Nadar. Le tout généreusement agrémenté de savoureuses anecdotes.
La comtesse de Greffhule Madame Standish
Et pour le baron de Charlus, toujours photographié par Nadar.
Robert de Montesquiou
La décoration, en particulier pour les luminaires, rend hommage aux femmes.
Toujours pour les dames, un set de beauté, reçu en cadeau...
... et des robes, confectionnées de nos jours mais dans des tissus d'époques.
Pour ce qui est plus généralement des lieux...
¤ ¤ ¤
Pierre-André Hélène, Conservateur du Musée Maxim's
07:05 Publié dans Architecture, Beaux-Arts, Ecrits, Littérature, Trivialités parisiennes, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : recherche, proust, temps perdu, guermantes, charlus, marcel
vendredi, 22 mars 2013
Chanson - L'âme en fleur - Victor Hugo, Degas
La danseuse étoile, Edgar Degas
Si vous n'avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?
Pourquoi me faire ce sourire
Qui tournerait la tête au roi ?
Si vous n'avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?
Si vous n'avez rien à m'apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?
Sur le rêve angélique et tendre,
Auquel vous songez en chemin,
Si vous n'avez rien à m'apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?
Si vous voulez que je m'en aille,
Pourquoi passez-vous par ici ?
Lorsque je vous vois, je tressaille :
C'est ma joie et c'est mon souci.
Si vous voulez que je m'en aille,
Pourquoi passez-vous par ici ?
> A consulter également : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor...
Victor Hugo (1802-1885)
07:08 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 21 mars 2013
Vieille chanson du jeune temps - Victor Hugo, Gustave Caillebotte
Rue de Paris, temps de pluie, Gustave Caillebotte
Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
J'étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son oeil semblait dire: " Après ? "
La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J'allais ; j'écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.
Moi, seize ans, et l'air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
Je ne vis pas son bras blanc.
Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d'un air ingénu,
Son petit pied dans l'eau pure
Je ne vis pas son pied nu.
Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.
Je ne vis qu'elle était belle
Qu'en sortant des grands bois sourds.
" Soit ; n'y pensons plus ! " dit-elle.
Depuis, j'y pense toujours.
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Victor Hugo (1802-1885)
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, caillebotte
mercredi, 20 mars 2013
Elle était déchaussée - Victor Hugo, Degas
Femme s'essuyant le cou, Degas
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t'en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l'eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
> A consulter également : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor...
Victor Hugo (1802-1885)
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, degas