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mercredi, 22 avril 2015

Céphalées - Devic

 

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Wolff : "Par migraine, j'entends : céphalée périodique, habituellement unilatérale au début, et qui peut devenir généralisée. Les maux de tête s'associent avec de l'irritabilité et des nausées, souvent avec de la photophobie, des vomissements, de la constipation et de la diarrhée. IL n'est pas rare que les attaques soient précédées de scotome, d'hémianopsie, de paresthésies unilatérales et de désordres de la parole. La douleur est habituellement limitée au crâne, mais elle peut inclure la face et la nuque ; la durée  de l'attaque est de quelques heures à quelques jours, son intensité peut aller d'une lourdeur modérément douloureuse à une extrême sévérité. Souvent d'autres membres de la famille du malade ont présenté les mêmes maux de tête".

Les 7 critères de Friedman :

- céphalée pulsatile, récidivante, unilatérale ou non
- accompagnement de nausées et de troubles digestifs
- prodromes oculaires
- antécédents familiaux de migraine
- phénomènes neurologiques et vaso-moteurs pendant la crise
- action sédative de l'ergotamine
- profil psychologique particulier : perfectionnisme et rigidité.

 

Extrait de "Traitement de la migraine", Pr. M. Devic, Lyon :

Historique

Ce mystérieux et inaccessible désordre, dont on s'est plu à dire qu'il était avec le "coup de froid" le responsable des plus grandes pertes de temps, de travail comme de plaisir, est sans doute propre au genre humain. Compagnon de son histoire, il y a laissé sa trace qui se perd bien au-delà des peuples dits anciens, tels ces babyloniens qui en avaient éprouvé assez de désagréments pour en faire une divinité. On retrouve dans le Dialogue de Charmide la trace des conceptions pré-hippocratiques contenues dans le culte de Zalmoxis : Platon présente Socrate, fort moderne, se proposant d'utiliser une méthode psychothérapique. Si les écrits d'Hippocrate contiennent de remarquables descriptions de maux de tête qui gonflent et pulsent les vaisseaux crâniens, la plus grande confusion régna parmi les multitudes de douleurs crâniennes jusqu'au dernier siècle avant notre ère où la "migraine" émerge de l'admirable description d'Arétée de Cappadoce. Il distingue les céphalées graves et durables, les céphalalgies légères et, sous le nom de "heterocrania", il isola "un céphalée unilatérale et paroxystique associée à des nausées, et se reproduisant périodiquement". Gallien accepta l'entité, fit un rapprochement avec l'épilepsie, en isola la céphalée de tension et proposa le terme de "hemicrania", latinisé en "hemicranium", puis dégradé en "hemigranea" : la "migraine" trouve enfin en France au XIXe siècle tant son nom universellement adopté que sa personnalité clinique.

Mais la science de Claudius Galenius de Pergame, civtime paradoxale de son génie, s'était figée en doctrine et, étrange aventure aristotélicienne de notre art, immobilisa la médecine jusqu'au XVIIe siècle. L'observation clinique recommence avec Harvey, et surtout Thomas Willis : "L'afflux de sang est augmenté, il dilate les vaisseaux, distend fortement les membranes et écarte les fibres nerveuses en y créant des froissements douloureux" ("De Anima Brutorum", Oxford, 1672).

Mais les meilleurs artisans furent les médecins migraineux. Charles Lepoix, en 1714, publie son auto-observation et croit aux facteurs climatiques ; vers 1724, John Jacob Wepfer fait publier à Schaffhouse 26 remarquables documents, et observe sur lui-même les phénomènes de vaso-dilatation. Quelques années plus tard, en 1778, dans son "Traité des nerfs et de leurs maladies", puis en 1783, Tissot réalise une synthèse des composantes douloureuses et digestives : s'il mérite bien le nom de "classique de la migraine" que lui décerne Moebius ("Die Migräne", Vienne, 1894), il contribue à une longue et bien fâcheuse conception digestive de la maladie. En 1860, DUbois Raymond le migraineux, sous le terme de "vasomotor neurosis", relie l'action du sympathique cervical et la vaso-constriction des vaisseaux dits "crâniens". C'est alors que s'ouvre l'ère des grandes descriptions cliniques, telles celle de Trousseau qui, frappé par ces manifestations violentes et fluxionnaires, songe à un terrain goutteux ; celle de Charcot enfin qui, en 1876, dans une leçon consacrée aux causes de l'"hémiopie latérale" en donne la description suivante : "Il s'agit d'une forme particulière de la migraine, c'est-à-dire d'un accident essentiellement transitoire, revenant par accès, marqué surtout par la coexistence d'un scotome scintillant, d'une hémiopie latérale plus ou moins prononcée et quelquefois d'un certain degré d'aphasie et d'engourdissement dans la face et les membres du côté droit. La céphalalgie, les nausées et les vomissements terminent habituellement la scène". Charcot reviendra à plusieurs reprises sur les migraines, en particulier en 1880 avec la fameuse description de la migraine ophtalmoplégique, tandis qu'avec Ferre ("La Migraine ophtalmique", 1881), puis avec Babinski, il consacre le terme de "migraine accompagnée". Tandis que la clinique de la migraine finit de s'élaborer, commencent les premières interprétations psychopathologiques et les recherches thérapeutiques. En France s'est perpétuée une tradition d'intérêt, et nous retiendrons, selon leurs diverses orientations, les travaux de Pasteur Valery-Radot et ses élèves, ceux d'Alajouanine, Garcin, David, Ajuriaguerra, Hecaen, Nick et Pluvinage... ; ceux des gastro-entérologues qui luttèrent plus que d'autres contre l'ambiguïté des pathogénies et thérapeutiques digestives des migraines (Caroli, Vachon, Girard, etc.).

En fait, les travaux fondamentaux qui édifièrent les conceptions physiopathologiques de la migraine avec ses incidences thérapeutiques ne commencèrent guère que vers 1930. Les noms de Harold G. Wolff, Adrian M. Ostfeld, Charles Kunk, John Graham, K. Finley, ARnold Friedman, Sicuteri, Lance, etc., reviendront au cours de notre exposé. [...]

 

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Bilan du traitement

[...] Est-il nécessaire de rappeler les sages conseils dont bénéficieraient beaucoup de migraineux s'il existait un moyen de les leur faire suivre : hygiène de vie, exercice physique harmonieux, modéré et régulier au grand air évidemment, lecture de détente, réduction des soucis, du surmenage, des contrariétés, changement de climat et de niveau : la mer pou les uns, la montagne pour les autres, et pourquoi pas un séjour aux "Eaux". Eviter un régime sévère qui, sauf cas rares et mets connus de chaque intéressé, ne peut qu'entretenir la contrainte, l'obsession de la crise et la frustration...

Dans le domaine du possible, c'est-à-dire des médicaments, il est aisé de faire accepter un traitement de la crise migraineuse même s'il doit être un peu subtil. Mais les véritables migraines, dès qu'elles se répètent deux fois par mois, et quelques fois moins, nécessitent un traitement de fond. On doit en expliquer le but et en obtenir la permanence pendant des mois. Il faut, au départ, un peu d'enthousiasme, et donner à chacun l'impression qu'il s'agit de "sa" migraine, aussi originale dans ses éléments complexes qu'il l'est lui-même. Au fil des semaines et des mois, il faut, servitude commune au malade et au médecin, obtenir des nouvelles et y répondre, sans se lasser jamais d'adapter le traitement et sans aucun a priori quant à l'efficacité et à la tolérance. La simplicité est bien une qualité maîtresse de tout traitement au long cours, mais ici, elle n'est guère obtenue qu'au détriment évident de l'efficacité. L'association des trois groupes fondamentaux (vasculaire, antisérotonine, psychotropes) s'impose, souvent nuancée encore par une combinaison de divers "antisérotonines" à faibles doses et de quelques psychotropes. Il faut se persuader que l'effort est quelquefois récompensé : un tiers de bons résultats, un tiers de satisfaisants !

 

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[...] Nous avons réservé dans la conclusion la place qui doit revenir à ce qu'il est convenu d'appeler la "psychiatrie dans le traitement des migraines".

La migraine n'est pas une maladie psychosomatique. C'est un syndrome autonome dont nous commençons à connaître les bases anatomiques et biochimiques, qui est indiscutablement de nature génétique, régi par des facteurs dont la pénétrance nous échappe encore. Mais tout individu susceptible d'être un migraineux ne fait pas forcément et constamment des migraines : leur apparition est fonction d'un grand nombre de facteurs. Les uns sont très probablement organiques purs, répondant à des faits physicochimiques : telle la pression atmosphérique, un produit alimentaire, un cycle ovarien.

D'autres sont d'ordre psychologique à part entière ou relative : il y entrera tantôt une part psychique fortement mâtinée de physique, comme par exemple dans le surmenage, la fatigue ; et d'autres fois, le facteur mental sera beaucoup plus pur, comme une émotion, un chagrin, un souci. Parfois, la personnalité du malade paraît plus directement en cause, véritable facteur permanent de risque : ce sera le classique profil migraineux où l'anxiété, la rigidité, la manie vérificatrice, le scrupule, le perfectionnisme, l'ambition, etc., paraissent aller de pair avec la maladie migraineuse, comme si un même facteur constitutionnel génétique régnait aussi bien sur la céphalée que sur le comportement. D'autres fois, que le sujet laisse ou non apparaître cette structure mentale, il semble que l'on puisse incriminer un conflit profond entre le malade, sa famille, son conjoint, sa profession, son supérieur, etc. Il est alors tentant d'expliquer la maladie migraineuse par le facteur psychologique ; il devient encore plus alléchant d'essayer de trouver l'explication parfaitement méconnue du malade dans son inconscient et si possible dans son enfance, et toujours avec un élément sexuel : et en triturant le passé, de montrer que l'on possède "la clef qui explique tout"... à condition d'être parmi les initiés. Nous voyons là le processus a-scientifique, stérilisant de tout progrès, exemplaire retour en arrière à l'âge des doctrines, fidèle image de la scolastique aristotélicienne dont n'a changé que la terminologie du moderne Diafoirus.

 

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Un peu schématiquement, le facteur psychologique peut apparaître sous deux aspects principaux. Tantôt, un migraineux sévère recèle en lui une angoisse, un rancœur, une déception, une inadaptation sexuelle ou autre, une frustration dont il n'a pas conscience et dont l'importance lui échappe. La valeur thérapeutique de la "révélation" de cette difficulté est d'une appréciation difficile ; certains voudront au contraire soit valoriser l'avenir en y proposant un but, soit espérer favoriser l'oubli, seul remède aux grandes peines humaines. Il est évident que dans de tels cas, le facteur réactionnel ou autonome imprime "à la migraine de ce migraineux" une composante psychiatrique particulière. Tantôt, une migraine rebelle se colore différemment : le syndrome algique est manifestement remanié par un comportement de type hystérique, patho-cultivé par l'entourage ; devenu sa raison d'être, lui permettant de s'imposer à une place qui lui paraît indûment refusée, ou se transformant en refuge devant des difficultés, des responsabilités et des décisions qu'il veut éluder, il représente son mode d'expression en face d'une situation sans solution réelle ou acceptée.

Nombreux sont ces cas, terrain idéal des intrications étroites en migraines authentiques, psychalgies, tension headache, "mal d'Atlas", l'un déformant l'autre et le favorisant. C'est alors que s'installent des céphalées continues, obsédantes, quotidiennes, qui relient une crise à l'autre et tendent à l'effacer. Savoir déceler les deux éléments et y adapter le traitement n'est pas chose aisée. La migraine du psychopathe ou la psychalgie du migraineux ouvre aussi largement les portes de la psychothérapie que celles de la pharmacopée. Il devient alors évident que la façon de donner fait autant que ce que l'on donne. Devant ces situations qui sont très fréquentes à des degrés divers, le rôle du médecin praticien, plus encore s'il est médecin de famille, est irremplaçable. Connaissant ses malades, leurs antécédents, leurs problèmes, il est plus apte que quiconque à comprendre et à aider. Il serait donc désolant que s'accentue le délaissement des médecins pour les problèmes humains psychiatriques, c'est-à-dire authentiquement médicaux : l'évolution scientifique de la médecine ne doit pas être vétérinaire, chaque art a ses obligations et ses difficultés.

 

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Sans doute longtemps sous-estimé, le handicap qu'apporte la migraine à la qualité de la vie de tant d'êtres humains a fait naître puis s'organiser depuis quelque vingt ans de véritables clubs d'études cliniques et thérapeutiques, de petits groupes de médecins et fondamentalistes, cliniciens et biologistes. On aperçoit de-ci de-là l'accumulation des documents qui, de seules observations cliniques et thérapeutiques, deviennent d'un volume quelque peu inquiétant. On veut espérer que cette fastidieuse et pénible mise en cartes "ad usum ordinateur", comme il se doit aujourd'hui, aura été bien programmée ! Toute initiative reste la bienvenue. Sur un plan plus modeste, nous avons entrepris de rechercher quelles pouvaient être les constantes fondamentales communes à la plupart de nos migraineux et orienté notre travail avec P. Trouillas et Bétuel sur les identifications des groupes HLA et sur l'analyse du système immunitaire de ces individus.

Il est éminemment souhaitable que ne se constituent pas des "cliniques de migraine", des "spécialistes de migraine" ; ils verront globalement dirigés sur eux, non pas les migraines, mais les "maux de tête", et le médecin praticien reviendra à l'époque précédant les observations de Arétée de Cappadoce : n'ayant même plus l'énergie et le désir de faire un diagnostic, il adressera dans une même confusion l'urémique, l'hypertendu, la néoformation cérébrale, le surmené dépressif et quelquefois le migraineux. IL importe que tout médecin se persuade qu'il possède dans l'immense majorité des cas tous les éléments pour qu'un diagnostic soit fait et conduise à la suppression des crises rares et légères et à la dégradation du potentiel évolutif des migraines sévères répétées ; qu'il sache aussi que près d'un quart environ d'entre elles échapperont à lui comme à tout autre.

 

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cephalees.jpgL'ouvrage :

Les céphalées

G. Serratrice, S. Angeletti - Marseille
M. Girard - Lyon
P. Vercelletto - Nantes
J. Nick, P. Bakouche, A. Reignier - Paris
M. Devic - Lyon

années 70

Articles de recherche médicale
Conception et réalisation Elpé Productions
Imprimé par Oberthur, Rennes

319 pages

 

mardi, 10 février 2015

Considération sur la peinture - PEPA

 

illustration peintre PEPA.jpg
Vogel - "Peintres" -  L'assiette au Beurre, avril 1904

 

J'ai tendance à mépriser cordialement les hommes de lettres qui se mêlent de nous exprimer leur extase devant la peinture, - au moins autant, que les artistes-peintres qui commettent ça comme un délit, sans vouloir se tacher, et le petit doigt en l'air ; - tels qu'ils cultiveraient des géraniums sur un balcon, ou qu'ils remueraient leur pinceau dans une tasse de thé.

Pour comprendre quelque chose à un tableau, il faut en avoir pris plein les yeux de giclées et de dégoulinades, - comme Michel-Ange arc-bouté sous sa voûte céleste de la Sixtine...

Enfin, sans aller jusque là... il convient, au moins, de savoir que la peinture est un métier salissant, au moins autant que de démonter un pneu, ou de changer une chaîne de vélo... - un métier qui vous fout des crachats de couleurs sur la barbe, vous postillonne des éclats de pigments sur le plastron, et vous laisse volontiers, sous les ongles et au bout des doigts, de l'indécrassable noir de fusain, ou de mine de plomb ; - pour peu qu'on s'en approche de trop près, qu'on ne commettre pas l'acte d'un coup de dessin ou de brosse distrait, et avec le souci de se mettre, aux mains, des gants de caoutchouc qui seraient l'équivalent d'une capote anglaise enfilée ailleurs...

 

Pierre-Emmanuel Prouvost d'Agostino - "Journal impossible"
7 février 2015

 

samedi, 06 décembre 2014

Louis XIV # 2

 

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Documentaire Secrets d'histoire : Louis XIV, les passions du roi-soleil (durée 1h30)

 

 

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Depuis son sacre, Louis XIV aurait le don de guérir les écrouelles.

 

 

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 Louis XIV doit épouser sa cousine germaine, l'infante Marie-Thérèse.

 

 

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Mais il vit sa première histoire d'amour avec Marie Mancini, la propre nièce de Mazarin. Elle aimait la poésie, la littérature, les arts auxquels elle a initié Louis XIV. Elle était maigre.

 

 

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Le 6 juin 1660 à Saint-Jean de Luz, on célèbre le mariage franco espagnol. Quinze mille personnes auraient voulu pouvoir entrer à l'église saint Jean Baptiste.

 

  

 

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La chambre de noces où Louis XIV découvre l'infante Marie-Thérèse d'Espagne.

 

 

 

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Paris accueille sa nouvelle reine. Marie-Thérèse n'est pas grande, son visage est lourd et rose. Elle n'est pas éclatante et le roi va se lasser d'elle.

  

 

 

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Il commence par tomber amoureux de Louise de Lavallière, demoiselle d'honneur d'Henriette d'Angleterre. Sa beauté est délicate, elle est indifférente aux biens matériels.

 

 

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Mazarin décède. Louis XIV règne par lui-même à vingt-deux ans.

 

 

à suivre...

 

 

 

vendredi, 05 décembre 2014

Louis XIV # 1

 

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Documentaire Secrets d'histoire : Louis XIV, les passions du roi-soleil (durée 1h30)

 

 

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Louis XIV, une naissance tardive. 

 

 

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Un frère.

 

 

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Très choyé par sa mère, Anne d'Autriche.

 

 

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Le cardinal Mazarin, premier ministre, éduque le jeune roi jusqu'à l'âge adulte.

 

 

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 Louis XIV assiste à son premier conseil à l'âge de cinq ans, selon la volonté de Mazarin.

 

 

 

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De nature robuste plutôt qu'intellectuelle et aimant le plein air, il recevra un riche enseignement en latin, mathématiques, escrime, luth, guitare,...

 

 

 

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Catherine-Henriette Bellier, dite Cateau-la-borgnesse, la baronne de Beauvais, à qui il manquait un œil, l'éveille aux femmes.

 

 

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La révolte de la fronde qui dure cinq an, alors que Louis XXIV en est un spectateur âgé de seulement dix ans, remet en cause l'autorité de Mazarin. Louis XIV est alors sensible à l'ordre qu'il veut rétablir, il veut maintenir l'harmonie et éviter la violence.

 

 

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Il est sacré à seize ans roi de France en la cathédrale de Reims, où il reçoit l'épée, le sceptre et la couronne.

 

à suivre...

vendredi, 05 septembre 2014

Sade à haute voix par Huppert

 

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http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Donatien_Alphonse_Fran%C3%A7ois_comte_de_Sade_dit_le_marquis_de_Sade/141980

 

Extrait de "Le plaisir de lire Sade", Raphaëlle Rérolle, Le Monde, samedi 28 juin 2014 :

Il y a quelque ironie à rencontrer Isabelle Huppert dans les salons de l'Hôtel de l'Abbaye, à Paris, pour parler du marquis de Sade : c'est peu dire que les livres du "Divin Marquis" (1740-1814) sentent le soufre. 

 

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http://teemix.aufeminin.com/stars/isabelle-huppert/album973933/isabelle-huppert-album-du-fan-club-23286290.html#p24

 

L'actrice évoque, pour Le Monde, la lecture qu'elle doit faire des textes de Sade, le 28 juin, à Spolète, en Italie, dans le cadre du Festival des deux mondes. Cette manifestation, qui se tient du 27 juin au 13 juillet, mêle musique, théâtre, art et littérature, avec notamment une belle programmation de poésie persane. Isabelle Huppert lira un montage de textes réalisé par Raphaël Enthoven. Il s'agit d'extraits de Justine ou les Malheurs de la vertu et de Juliette ou les Prospérités du vice, deux romans parus en 1791 et en 1801. La première, jeune orpheline, tente de défendre sa vertu contre les violences infligées par les hommes croisés sur sa route. La deuxième expérimente toutes les formes de dépravation et se livre à une attaque en règle contre la morale et la religion. Laissons la parole à la comédienne.

"Je n'ai pas ressenti de difficulté particulière à lire ces textes ou à les assumer. Dans la lecture, il y a une mise à distance. La voix me fait incarner les personnages de Justine et de Juliette. Donc, cela fait diversion à la violence que peut engendrer la lecture silencieuse : c'est un être vivant qui parle. Justine ou les Malheurs de la vertu et Juliette ou les Prospérités du vice permettent des identifications à ces jeunes filles, contrairement à ce qui se passerait avec des personnages des Cent vingt journées de Sodome, un texte nettement plus radical !

L'histoire de Juliette est assez conceptuelle, mais celle de Justine est très descriptive, y compris topographiquement. Il y a un suspense, une naïveté. C'est pathétique, bien sûr, mais aussi très drôle. Il est certain que la plupart des gens ne voient pas Sade comme un auteur comique, mais la chose que je ressens en le lisant, c'est l'humour.

Dans le public, les gens l'entendent d'ailleurs un peu comme un récit picaresque, surtout du côté de Justine. Il s'agit de véritables aventures, elle passe d'un lieu à l'autre, on imagine le paysage, le temps qu'il fait. Il y a quelque chose d'absolument terrifiant dans son récit, mais ce que fait ressortir la lecture, c'est la naïveté, la confiance aveugle qu'elle met à chaque fois dans ceux qui la tourmentent. il y a aussi chez Sade un comique de l'excès, une telle accumulation de déboires qu'ils finissent par devenir drôles.

La mise en parallèle des textes est brillante. Le montage de Raphaël Enthoven oppose les destins de Justine et de Juliette, leurs attitudes face à la vie, l'une éclairant constamment l'autre. Avec Sade, il y a l'effroi qu'on peut ressentir sur le fond, mais il y a aussi le plaisir d'une langue très voluptueuse.

 

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http://www.laforgecir.com/Artistique/Projets-en-cours/portrait-isabelle-huppert/portrait-isabelle-huppert.fhtm

 

J'ai ajouté au début une lettre d'amour envoyée à Sade par sa belle-sœur, pour montrer qu'il était quelqu'un à qui on envoyait ce genre de lettres très amoureuses. D'ailleurs, quand il fut pour la première fois condamné à mort, il est parti pour l'Italie avec cette belle-sœur. Et n'oublions pas qu'il s'intéressait beaucoup au théâtre. Amoureux d'une comédienne, il fit restaurer un petit théâtre à l'intérieur du château de Saumane, dans le Vaucluse, où il avait passé une partie de son enfance.

Ce qui est intéressant dans la lecture, c'est de mettre le spectateur dans un état de découverte. Certains connaissent les textes, d'autres non. Moi, je fais en sorte de les découvrir plus ou moins en même temps qu'eux. Je ne prépare pas du tout : je lis l'ensemble une fois ou deux, pas plus. Je ne prévois pas de faire une rupture à un endroit plus qu'à un autre, de mettre tel ou tel ton. Cela donne une sorte de fraîcheur  la lecture, en créant un effet de surprise, une forme de naturel. Je lis différemment chaque fois, de même qu'au théâtre je joue différemment tous les soirs.

C'est un exercice que je n'ai pas souvent pratiqué. J'ai un jour lu, à Paris, des pages de Maurice Blanchot, à la Cinémathèque, c'était L'Attente, l'oubli, des textes de Patti Smith et de Julia Kristeva, à l'Odéon et, pour la télévision, des textes de Nathalie Sarraute. Celle-ci disait tout le temps que ses écrits étaient faits pour être dits à haute voix. Elle trouvait d'ailleurs que je les lisais trop vite et elle n'était pas très contente !

En lisant à haute voix, j'ai l'impression qu'en peu de temps j'arrive à transmettre un texte. Ce n'est pas vraiment difficile, mais il me semble que, quand on lit, on fait tout de même un peu plus que lire. Il ne s'agit pas non plus d'aller trop loin dans l'interprétation, ce n'est pas du théâtre. Je respecte une sorte de frontière invisible. Cela se fait de manière intuitive. Même quand on va assez loin, on est tout naturellement limité par la posture et par la feuille qu'on tient dans ses mains ou qu'on regarde. Cette feuille devient une barrière naturelle qu'on ne peut pas franchir. Lorsque je lis, je ne suis pas privée de mon corps, je l'utilise différemment. Cela reste un corps, même dans cette immobilisme partiel.

 

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http://teemix.aufeminin.com/stars/isabelle-huppert/album973933/isabelle-huppert-album-du-fan-club-23286290.html

 

Lorsque j'ai joué dans la pièce 4.48 Psychose, de Sarah Kane, aux Bouffes du Nord, à Paris, je ne bougeais pas, mais je n'étais pas dépourvue de corps, uniquement de mouvement. Dans une lecture, c'est pareil : on a le souffle, les mains, les yeux. Ce qui est intéressant, et qui transforme les choses, c'est la manière dont on joue avec le regard des spectateurs.

Quand vous pensez lecture, vous pensez à des yeux qui ne quittent pas la feuille. Or, moi j'aime bien aller de la lecture à l'adresse : c'est dans ce va-et-vient que se déploie l'art de la lecture. Dès que le regard se pose sur quelqu'un, on peut créer de l'imaginaire, du drame à l'infini. Il faut se dire qu'on s'adresse à un grand nombre et en même temps à une seule personne. A un individu plutôt qu'à une masse informe. C'est le metteur en scène Bob Wilson qui m'a appris cela. Cela permet de se concentrer.

Dans une lecture, on s'en donne à cœur joie, car on est face au public. C'est un peu la situation du gros plan, le rêve de toute actrice. Comme on est tout seul, l'attention n'est pas dispersée.

Et puis, il y a les silences, les temps. IL y a aussi la manière d'intégrer l'espace : on peut faire mille choses, se déplacer. Là, je ne me déplace qu'à un seul moment, un tout petit peu, vers la fin, quand ça devient vraiment très dur. J'ai ressenti le besoin de le faire.

 

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http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Isabelle-Huppert-en-plein-film-d-horreur-dans-le-remake-de-Suspiria-3366266

 

Je ne suis pas une lectrice vorace, mais chronique : je lis tout le temps, quoique pas beaucoup. Cela dit, il m'est difficile d'imaginer la vie sans lecture. Une maison sans livres m'angoisse. Au fond, c'est autant une nécessité qu'un plaisir. Je lis de tout, mais plutôt les romans. Dans un monde idéal, je lirais vraiment tout - toute La Recherche du temps perdu, par exemple, dans l'ordre ! Je me dis que cela doit être bien de s'isoler pendant des jours pour lire Proust ou tout Balzac. Les lectures, ce sont des promesses, c'est aussi bien de les avoir devant soi que derrière. Ce qui compte, ce n'est pas ce qu'on vous raconte, c'est comment c'est raconté.

Les livres qui ont compté pour moi, il y en a beaucoup, mais peut-être que les plus importants sont ceux qu'on lit en premier ou très jeune. Ils font alors figure de romans d'apprentissage, à un moment de la vie où les livres peuvent encore façonner votre vision du monde. Par exemple, quand j'avais 15 ans, j'ai aimé lire Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, entre autres, bien que je ne sache pas si ce texte me ferait le même effet maintenant.

Je me souviens aussi des Mémoires d'une jeune fille rangée, d'où émanaient un enthousiasme, une puissance de vie, une énergie joyeuse qui me plaisaient. J'aimais la liberté de ce livre, par exemple le fait que Simone de Beauvoir pouvait être heureuse en étant seule, quand elle décrivait ses années de professorat à Marseille. Cette indépendance, c'était une découverte.

J'ai été très impressionnée aussi par le premier roman de Doris Lessing, Vaincue par la brousse, qu'elle a écrit à 27 ans. C'est une histoire inspirée de celle de sa mère, où il est question d'une femme blanche qui tombe amoureuse de son boy noir, et qui sombre dans la folie, dans la Rhodésie des années 1940. Cette lecture a précédé le film que j'ai fait avec Claire Denis en 2010, White Material.

Et puis il y a les livres dans lesquels je peux me projeter comme actrice, en y voyant un possible personnage, ce qui m'autorise ainsi  lire de mauvais romans, car on sait bien que ce n'est pas forcément la grande littérature qui fait les meilleurs films. Le saut dans la fiction est très excitant : dans ces cas-là, je ne suis plus une lectrice normale, amis une lectrice actrice. C'est comme si quelque chose prenait feu tout de suite, une sorte d'incendie. Ou un coup de foudre. Je me représente les choses, des images surgissent, dans une sorte de fusion entre soi et ce qu'on est en train de lire. Et cela, bien que je sache très bien que ces livres ne seront presque jamais, ou très rarement transformés en films : ce livre sur lequel vous avez rêvé, ce personnage dans lequel vous vous êtes projeté doivent ensuite faire naître le désir d'un metteur en scène.

Pourtant, cela m'arrive parfois. J'avais jeté mon dévolu sur un livre grâce à Michel Polac qui m'en avait parlé : L'inondation, d'Evgueni Zamiatine, dont j'avais pris les droits. Un petit Dostoïevski, en beaucoup plus sec. Un Crime et châtiment au féminin. Igor Minaiev, metteur en scène ukrainien, l'a réalisé en 1994, c'est un très beau film.

S'il y a un risque à lire Sade, je ne l'ai pas mesuré... Mais il n'y a aucun risque à lire Sade aujourd'hui ! De toute façon, il n'y a vraiment aucun risque à prendre des risque. Je ne sais même pas que ce sont des risques, et cela me donne de la liberté. Il y a une grand part d'inconscience là-dedans. Et peut-être une curiosité qui l'emporte sur tout le reste. Etre curieux, c'est une définition de la vie. Après tout, ça veut dire quoi, se casser la figure ? La peur de rater ? Eh bien, ce n'est pas grave !

De toute façon, le ratage, c'est très subjectif quelle différence faire entre une chose ratée et une chose réussie ? Et puis, une fois que c'est fait, c'est fait : ce qui compte, c'est le plaisir de l'avoir fait.

 

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http://www.ohmymag.com/isabelle-huppert/wallpaper

 

lundi, 07 juillet 2014

Fable politique

 

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http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Jean_de_La_Fon...

 

Source : http://perrico.over-blog.com/article-une-fable-de-la-fontaine-version-roumanoff-89630723.html

 

Un renard prénommé Nicolas sur une basse-cour régnait.
Mais
il était contesté :
«Il ne fait pas rentrer assez de blé.
Nous n’avons plus de grains à picorer,
se lamentaient les animaux affamés.

— Je fais de mon mieux, répondait Nicolas.
Sans
moi, ça serait pire, croyez-moi.
Il
y a une énorme crise mondiale.
Ne l’oubliez pas, c’est infernal. »

Beaucoup d’animaux voraces
rêvaient pourtant de prendre sa place.
A gauche, la vache Martine et la pintade Ségolène
crurent, un temps, pouvoir devenir reines.
Mais
ce fut le pigeon François qui leur fit la nique.
Aidé, malgré lui, par le cochon Dominique,
qui manqua d’aller à l’abattoir,
pour avoir culbuté une grande poule noire.

Mais la pire ennemie du roi Nicolas et du pigeon François
était la fille d’un loup borgne qui avait échoué à devenir roi.
Cette
louve à la voix rauque et à la chevelure blonde
se faisait passer pour une brebis aux yeux du monde.
Elle répétait comme une litanie : «Il faut plus de poulets pour renvoyer chez eux
les animaux étrangers, sans eux,
nous serions tellement plus heureux.»

Certains moutons l’écoutaient béats :
«Bêê, elle dit tout haut ce que nous pensons tout bas.»

Le pigeon François, le roi Nicolas,
l’ours Mélenchon et la taupe Eva
faisaient de leur mieux pour éradiquer la terrible maladie
répandue par la louve déguisée en brebis
qui avait pour nom haine et démagogie.


Hélas  ! à six mois/deux ans des élections,
personne ne sait encore pour de bon qui de la farce sera le dindon.

 

Anne Roumanoff

 

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http://www.boutiquesdemusees.fr/fr/decoration/tablier-toile-de-jouy-les-delices-des-4-saisons/355.html

http://enseignedegersaint.typepad.fr/provence/2008/01/toile-de-jouy-t.html

dimanche, 13 avril 2014

La Beauté a sauvé le Monde

 

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Arrivée de Jésus à Jérusalem, 
Gustave Doré

 

 

24 mars 2013, dimanche des Rameaux et de la Passion :

"La Beauté a sauvé le monde", Père Luc de Bellescize, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy 

 

Le "plus beau des enfants des hommes" (Ps 45, 3) acclamé aux Rameaux se fera "sans beauté ni éclat, sans apparence qui nous séduise, homme de douleur, familier de la souffrance, devant qui on se voile la face" (Is 53, 3) au jour du Vendredi saint. S'il est une "beauté qui sauve le monde", selon le mot de Dostoïevsky, ce n'est pas celle qui séduit en attirant à elle-même, c'est celle qui conduit au Père, à travers le grand passage de la mort. C'est la beauté du Christ qui a pris sur lui "la laideur du Mal", pour la vaincre dans la splendeur de sa Résurrection.

   "Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup" (Lc 9, 22). Cette "nécessité" que le Seigneur assume ne lui vient pas de l'extérieur - "Ma vie, nul ne la prend, dit Jésus, mais c'est moi qui la donne" (Jn 10, 18), elle est celle de la Charité même de Dieu qui veut chercher l'homme jusqu'au ravin des ténèbres. Et il n'est pas de ténèbres plus grandes que de découvrir au fond de soi que nous voulons la mort du Juste, et même la mort de Dieu. "Un soir j'ai assis la Beauté sur mes genoux, écrit Rimbaud dans Une saison en enfer, et je l'ai trouvée amère, et je l'ai injuriée". La puissance du matérialisme athée, la montée du nihilisme dans la déconstruction des fondements anthropologiques, qui est le véritable drame de notre société - et pas d'abord celui d'un prétendu conflit des religions, qui sert souvent de prétexte pour imposer un laïcisme radical - semblent écraser au cœur de l'homme tout élan vers Dieu. La douloureuse Passion assume aussi cela. "Il faut que le Fils de l'homme soit rejeté" (Lc 9, 22). "Car il faut, disait le cardinal Lustiger, que la volonté de mort et de destruction qui habite le cœur de l'homme soit manifestée", pour que le Christ la brise sur la douceur de Dieu. Le corps blessé du Christ est le signe de sa Miséricorde, de la Présence divine qui résonne aux profondeurs du Mal, afin que nul homme ne puisse dire qu'il souffre seul, ou qu'il meurt seul, afin que nul ne puisse dire qu'il est rejeté de Dieu, car Dieu a pris la place du rejeté.

   Nous annonçons "Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié" (I Co 2, 2). Nous annonçons le Roi, qui règne par sa Croix. Le Christ s'est laissé blesser pour sauver l'homme blessé. Dieu a voulu connaître la mort en l'humanité du Fils, pour libérer l'homme de la mort, et de notre lien de connivence avec les ténèbres. Car aucun d'entre nous n'est "vierge" face à la mort. Par le péché qui fait en nous son œuvre, chacun de nous a posé son pied dans la tombe. Si nous pouvons devenir des êtres libres, y compris face à la mort, c'est parce que nous sommes cachés dans les plaies de Jésus crucifié. "Dans tes blessures, cache-moi", dit saint Ignace de Loyola dans sa belle prière de l'Anima Christi, "à ma mort appelle moi, afin qu'avec les saints je te loue pour les siècles des siècles. Amen". !

 

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Père Luc de Bellescize