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lundi, 07 juillet 2014

Fable politique

 

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http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Jean_de_La_Fon...

 

Source : http://perrico.over-blog.com/article-une-fable-de-la-fontaine-version-roumanoff-89630723.html

 

Un renard prénommé Nicolas sur une basse-cour régnait.
Mais
il était contesté :
«Il ne fait pas rentrer assez de blé.
Nous n’avons plus de grains à picorer,
se lamentaient les animaux affamés.

— Je fais de mon mieux, répondait Nicolas.
Sans
moi, ça serait pire, croyez-moi.
Il
y a une énorme crise mondiale.
Ne l’oubliez pas, c’est infernal. »

Beaucoup d’animaux voraces
rêvaient pourtant de prendre sa place.
A gauche, la vache Martine et la pintade Ségolène
crurent, un temps, pouvoir devenir reines.
Mais
ce fut le pigeon François qui leur fit la nique.
Aidé, malgré lui, par le cochon Dominique,
qui manqua d’aller à l’abattoir,
pour avoir culbuté une grande poule noire.

Mais la pire ennemie du roi Nicolas et du pigeon François
était la fille d’un loup borgne qui avait échoué à devenir roi.
Cette
louve à la voix rauque et à la chevelure blonde
se faisait passer pour une brebis aux yeux du monde.
Elle répétait comme une litanie : «Il faut plus de poulets pour renvoyer chez eux
les animaux étrangers, sans eux,
nous serions tellement plus heureux.»

Certains moutons l’écoutaient béats :
«Bêê, elle dit tout haut ce que nous pensons tout bas.»

Le pigeon François, le roi Nicolas,
l’ours Mélenchon et la taupe Eva
faisaient de leur mieux pour éradiquer la terrible maladie
répandue par la louve déguisée en brebis
qui avait pour nom haine et démagogie.


Hélas  ! à six mois/deux ans des élections,
personne ne sait encore pour de bon qui de la farce sera le dindon.

 

Anne Roumanoff

 

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http://www.boutiquesdemusees.fr/fr/decoration/tablier-toile-de-jouy-les-delices-des-4-saisons/355.html

http://enseignedegersaint.typepad.fr/provence/2008/01/toile-de-jouy-t.html

lundi, 25 juin 2012

Le Meunier, son Fils et l'Ane - La Fontaine

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Fable : "Le Meunier, son Fils et l'Ane", Jean de La Fontaine 

 

L'invention des Arts étant un droit d'aînesse,
Nous devons l'Apologue à l'ancienne Grèce.
Mais ce champ ne se peut tellement moissonner
Que les derniers venus n'y trouvent à glaner.
La feinte est un pays plein de terres désertes.
Tous les jours nos Auteurs y font des découvertes.
Je t'en veux dire un trait assez bien inventé ;
Autrefois à Racan Malherbe l'a conté.
Ces deux rivaux d'Horace, héritiers de sa Lyre,
Disciples d'Apollon, nos Maîtres, pour mieux dire,
Se rencontrant un jour tout seuls et sans témoins
(Comme ils se confiaient leurs pensers et leurs soins),
Racan commence ainsi : Dites-moi, je vous prie,
Vous qui devez savoir les choses de la vie,
Qui par tous ses degrés avez déjà passé,
Et que rien ne doit fuir en cet âge avancé,
A quoi me résoudrai-je ? Il est temps que j'y pense.
Vous connaissez mon bien, mon talent, ma naissance.
Dois-je dans la Province établir mon séjour,
Prendre emploi dans l'Armée, ou bien charge à la Cour ?
Tout au monde est mêlé d'amertume et de charmes.
La guerre a ses douceurs, l'Hymen a ses alarmes.
Si je suivais mon goût, je saurais où buter ;
Mais j'ai les miens, la cour, le peuple à contenter.
Malherbe là-dessus : Contenter tout le monde !
Ecoutez ce récit avant que je réponde.

J'ai lu dans quelque endroit qu'un Meunier et son fils,
L'un vieillard, l'autre enfant, non pas des plus petits,
Mais garçon de quinze ans, si j'ai bonne mémoire,
Allaient vendre leur Ane, un certain jour de foire.
Afin qu'il fût plus frais et de meilleur débit,
On lui lia les pieds, on vous le suspendit ;
Puis cet homme et son fils le portent comme un lustre.
Pauvres gens, idiots, couple ignorant et rustre.
Le premier qui les vit de rire s'éclata.
Quelle farce, dit-il, vont jouer ces gens-là ?
Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense.
Le Meunier à ces mots connaît son ignorance ;
Il met sur pieds sa bête, et la fait détaler.
L'Ane, qui goûtait fort l'autre façon d'aller,
Se plaint en son patois. Le Meunier n'en a cure.
Il fait monter son fils, il suit, et d'aventure
Passent trois bons Marchands. Cet objet leur déplut.
Le plus vieux au garçon s'écria tant qu'il put :
Oh là ! oh ! descendez, que l'on ne vous le dise,
Jeune homme, qui menez Laquais à barbe grise.
C'était à vous de suivre, au vieillard de monter.
- Messieurs, dit le Meunier, il vous faut contenter.
L'enfant met pied à terre, et puis le vieillard monte,
Quand trois filles passant, l'une dit : C'est grand'honte
Qu'il faille voir ainsi clocher ce jeune fils,
Tandis que ce nigaud, comme un Evêque assis,
Fait le veau sur son Ane, et pense être bien sage.
- Il n'est, dit le Meunier, plus de Veaux à mon âge :
Passez votre chemin, la fille, et m'en croyez.
Après maints quolibets coup sur coup renvoyés,
L'homme crut avoir tort, et mit son fils en croupe.
Au bout de trente pas, une troisième troupe
Trouve encore à gloser. L'un dit : Ces gens sont fous,
Le Baudet n'en peut plus ; il mourra sous leurs coups.
Hé quoi ! charger ainsi cette pauvre bourrique !
N'ont-ils point de pitié de leur vieux domestique ?
Sans doute qu'à la Foire ils vont vendre sa peau.
- Parbleu, dit le Meunier, est bien fou du cerveau
Qui prétend contenter tout le monde et son père.
Essayons toutefois, si par quelque manière
Nous en viendrons à bout. Ils descendent tous deux.
L'Ane, se prélassant, marche seul devant eux.
Un quidam les rencontre, et dit : Est-ce la mode
Que Baudet aille à l'aise, et Meunier s'incommode ?
Qui de l'âne ou du maître est fait pour se lasser ?
Je conseille à ces gens de le faire enchâsser.
Ils usent leurs souliers, et conservent leur Ane.
Nicolas au rebours, car, quand il va voir Jeanne,
Il monte sur sa bête ; et la chanson le dit.
Beau trio de Baudets ! Le Meunier repartit :
Je suis Ane, il est vrai, j'en conviens, je l'avoue ;
Mais que dorénavant on me blâme, on me loue ;
Qu'on dise quelque chose ou qu'on ne dise rien ;
J'en veux faire à ma tête. Il le fit, et fit bien.

Quant à vous, suivez Mars, ou l'Amour, ou le Prince ;
Allez, venez, courez ; demeurez en Province ;
Prenez femme, Abbaye, Emploi, Gouvernement :
Les gens en parleront, n'en doutez nullement.

 

Jean de La Fontaine (1621-1695)
Jean de La Fontaine (1621-1695)

 

> A consulter également : http://www.lafontaine.net/lesFables/listeFables.php?tri=a...