vendredi, 04 avril 2014
Shot by the man on fire
http://www.youtube.com/watch?v=T5Xl0Qry-hA
http://www.youtube.com/watch?v=WK0ZQmtDNek
I was five and he was six
We rode on horses made of sticks
He wore black and I wore white
He would always win the fight
Bang-bang, he shot me down
Bang-bang, I hit the ground
Bang-bang, that awful sound
Bang-bang, my baby shot me down
Seasons came and changed the time
When I grew up I called him mine
He would always laugh and say
Remember we used to play
Bang-bang, I shot you down
Bang-bang, you hit the ground
Bang-bang, that awful sound
Bang-bang, I used to shoot you down
Music played and people sang
Just for me the church bells rang
Now he's gone I don't know why
Until this day, sometimes I cry
He didn't even say goodbye
He didn't take the time to lie
http://www.youtube.com/watch?v=3x2ABSAMVno
http://www.youtube.com/watch?v=ajA0sNkQJ_0
http://www.youtube.com/watch?v=ZxJrdCIejus
> Pour Un dialogue du film :
http://fichtre.hautetfort.com/archive/2012/05/08/kill-bil...
http://www.youtube.com/watch?v=OOGOMm2NkDg
http://www.youtube.com/watch?v=gh4AeGUEcAY
http://www.youtube.com/watch?v=tTbZVBdNIzw
http://www.youtube.com/watch?v=Chh3Gohm2tM
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dimanche, 30 mars 2014
Au désert
La tentation du Christ au désert, Gustav Doré
Seigneur, avec Toi, nous irons au désert,
Poussés, comme Toi, par l'Esprit.
Seigneur, avec Toi, nous irons au désert,
Poussés, comme Toi, par l'Esprit.
Et nous mangerons la parole de Dieu.
Et nous choisirons notre Dieu.
Et nous fêterons notre Pâque au désert :
Nous vivrons le désert avec toi.
Seigneur, nous irons, au désert, pour guérir,
Poussés, comme Toi, par l'Esprit.
Seigneur, nous irons, au désert, pour guérir,
Poussés, comme Toi, par l'Esprit.
Et tu ôteras de nos cœurs le péché.
Et tu guériras notre mal.
Et nous fêterons notre Pâque au désert :
Ô vivant qui engendre la vie.
Seigneur, nous irons, au désert, pour prier,
Poussés, comme Toi, par l'Esprit.
Seigneur, nous irons, au désert, pour prier,
Poussés, comme Toi, par l'Esprit.
Et nous goûterons le silence de Dieu.
Et nous renaîtrons dans la joie.
Et nous fêterons notre Pâque au désert :
Nous vivrons dans la force de Dieu.
Seigneur, nous irons, au désert, vers ta croix,
Poussés, comme Toi, par l'Esprit.
Seigneur, nous irons, au désert, vers ta croix,
Poussés, comme Toi, par l'Esprit.
Et nous te suivrons au désert pas à pas.
Et nous porterons notre croix.
Et nous fêterons notre Pâque au désert :
Nous vivrons la folie de la Croix.
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jeudi, 08 août 2013
La démocratisation de la démocratie par la trahison des chefs
Remerciements à Aude Montrichard
qui me prête des livres bien choisis.
¤ ¤ ¤
La cour à Versailles
Extraits de La trahison des chefs, Guillaume Bigot, 2013, Fayard :
pp.11 à 16
Je suis né un an après Mai 68 et dix ans avant l'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher. Comme l'immense majorité de ceux de ma génération, j'ai grandi persuadé que toute autorité était une ruse des dominants (idées libertaire) ou un moyen de servir des intérêts individuels (idée libérale).
"Il est interdit d'interdire", scandaient les manifestants rue Soufflot ; "Riches de tous pays, unissez-vous !" reprendront les mêmes quelques décennies plus tard. La dénonciation de la morale bourgeoise puis celle des entraves à la libre entreprise ne s'opposaient qu'en apparence.
Avec le temps, ces deux vagues idéologiques, la libertaire - disqualifiant l'idée d'autorité - et la libérale - niant toute notion d'intérêt général -, convergèrent pour faire du bon plaisir individuel l'horizon indépassable de notre temps.
[...]
La principale caractéristique de ma génération de baby-boomers finnissants, c'est sa capacité à considérer cette involution inouïe comme tolérable et inéluctable.
Il est révélateur que ce soit un très vieil homme, au soir de sa vie, un compagnon de la Libération, qui ait tenté de réveiller les morts en signant un pamphlet intitulé Indignez-vous ! Mettons de côté la curiosité révérencieuse manifestée pour ce dernier des Mohicans, l'opuscule de Stéphane Hessel ne nous a pas sortis de notre torpeur.
Résister, s'indigner, se redresser, voilà des postures de chef ! Un monde qui ne croit plus aux chefs est forcément résigné.
Certaines époques ont aimé leurs dirigeants. D'autres ont voulu en changer. D'autres encore ont cru pouvoir s'en passer. La nôtre s'accomode de mauvais maîtres comme d'une fatalité. Nos contemporains pensent qu'ils n'ont d'autre choix que de faire du zèle pour en retirer un profit personnel, ou d'en faire le moins possible, pour le même motif. Ni les chefs ni les subordonnés ne croient plus à l'autorité. Nous pensons que toute collectivité se résume à un agrégat d'individus. Pour nous, le pouvoir est pantomime au service de qui l'exerce.
L'arène électorale n'intéresse que les professionels, c'est-à-dire les politiciens, les sondeurs ou les journalistes spécialisés. Pour une majorité de citoyens, la politique est devenue, au mieux, un divertissement. Evidemment, la démocratie demeure le moins mauvais système, mais les scrutins n'offrent plus prétexte aux foires d'empoigne de jadis. Le 10 mai 1981, les pharmacies des beaux quartiers avaient, en une nuit, épuisé leurs stocks de tranquillisants. Depuis, les passions politiques sont refroidies et la France choisit ses dirigeants par défaut. Barack Obama aura été le dernier leader à susciter un élan populaire. Un élan vite retombé lorsque l'orateur charismatique révéla un petit garçon timide et trop bien élevé.
Ultime signe de cette profonde désillusion, la présidentielle du printemps 2012 a consacré un homme normal, presque un anti-chef.
L'entreprise demeure l'un des derniers lieux où le bon plaisir individuel reste bridé. Il n'empêche, chez les salariés domine aussi ce mélange de déception et de résignation. [...]
Aujourd'hui, comment savoir qui est chef et qui ne l'est pas ? Rien de plus simple. Les premiers se plaignent de leurs troupes. Les seconds se lamentent contre les premiers. La génération Y conteste le modèle "corporate". En fait, nous avons tous un problème avec l'autorité.
Notre époque refoule le chef. Ce mécanisme inconscient découle de trois facteurs qui se conjugent et se renforcent : le souvenir cuisant des totalitarismes, la domination du libéralisme et ce que Marcel Gauchet a justement nommé la "démocratisation de la démocratie*."
Le marxisme comme le nazisme avaient promu d'effarants cultes du chef. Comme le rappelle Jean-Claude Monod** : "Le XXe siècle aura été celui des pathologies du charisme politique." Des centaines de millions de morts plus tard, quoi de surprenant à ce que nous nous méfiions des leaders charismatiques comme de la peste brune ou rouge.
Depuis 1989, le libéralisme et sa croyance dans la toute-puissance du marché barrent notre horizon. Marxisme et libéralisme partagent cette erreur de prédire l'effacement des frontières et l'extinction des Etats. Or, réduire le politique à l'économique revient à tenir le chef pour un épiphénomène passager.
Rejet de tout ce qui rappelle le totalitarisme (l'Etat, l'idéologie, le militantisme, le machisme, l'intolérance, la violence politique, le volontarisme et, bien sûr, le chef) et l'absolutisation de tout ce qui s'y oppose (la société civile, le relativisme, l'humanitaire, l'esprit de rébellion, le féminisme, la tolérance, la résignation face à la nature ou au marché) débouchent sur une sacralisation de l'individu. Cette "démocratisation de la démocratie" aboutit à une situation psychologique dans laquelle toute manifestation d'autorité est ressentie comme un viol de la conscience, comme un abus et une usurpation. La persistance des chefs est vécue comme la regrettable rémanence d'une forme d'irrationalité.
Fonctionnaires ou salariés, cadres ou employés, les subordonnés ne croient plus au "bon chef" et doutent qu'un tel spécimen ait jamais existé. [...]
L'idée que la conscience forme une parenthèse sacrée est aussi ancienne que le monothéisme. Si Dieu est un et s'il a fait l'homme à son image, chacun abrite une part de divin.
De ce constat, les démocrates ont déduit qu'ils devaient protéger l'individu face à l'Etat. Du caractère inviolable de la conscience, les anarchistes ont tiré des conséquences plus drastiques. Pour les partisans de l'autogestion, aucun individu ne doit obéir à un autre et, s'il le fait, il se déshonore. [...]
Ne jamais ployer, refuser toute autorité, c'est se prendre soi-même pour maître. Pour reprendre les termes de la psychanalyse, c'est se complaire "dans la toute-puissance". C'est également poursuivre un idéal viril que l'on retrouve dans de nombreuses traditions guerrières (le code d'honneur des chevaliers du Moyen Âge ou le bushido japonais***). "La liberté ou la mort", juraient les anarchistes espagnols. Cinq siècles plus tôt, les conquistadors avait prêté le même serment. Cet idéal libertaire qui ne crois pas au chef a pourtant sécrété patrons et caïds de première trempe.
Nécessité fait loi. Voulant triompher, les anars durent lutter et s'organiser, donc commander et obéir.
Les grands leaders anarchistes ne furent pas moins suivis que les autres. Peut-être le furent-ils davantage. Joseph Kessel**** peint la figure dantesque de Mkhno. Mi-bandit, mi-révolutionnaire, ce chef de guerre écuma l'Ukraine entre 1917 et 1921. Sous Makhno, le drapeau noir fit régner l'ordre. Les récits de la guerre d'Espagne abondent montrant des anarchistes dévoués corps et âme. Lorsqu'il était officier de la France libre, Pierre Messmer avait hérité d'anciens des Brigades internationales. L'ex-Premier ministre m'a vanté leur extraordinaire tenue au feu et leur formidable sens de la discipline. Personne ne se passe de chef. Jamais, nulle part.
En France, de 1792 jusqu'en 1958, par haine du pouvoir personnel et de la tête du roi - majestueuse entre toutes -, les républicains adoptèrent un régime d'assemblée, aux majorités éphémères.
Du grec mono, "un seul", et arkein, "commander", la monarchie consacrait le pouvoir solitaire. Les révolutionnaires mêlèrent dans un même opprobre le monarque et ceux qui, selon Beaumarchais, "s'étaient donné la peine de naître" (les aristocrates). Ces républicains avaient beau détester le pouvoir d'un seul, ils se placèrent sous le joug d'un patron. Les coupeurs de têtes suivirent aveuglément des chefs charismatiques. [...]
_______________________
* Marcel Gauchet, La Démocratie contre elle-même, Gallimard, 2002.
** Jean-Claude Monod, Qu'est-ce qu'un chef en démocratie ?, Seuil, 2012.
*** Le mot désigne le code d'honneur des samouraïs et signifie "la voie du guerrier".
**** Joseph Kessel, Makhno et sa Juive, Gallimard, "Folio", 2002.
Se procurer l'ouvrage :
La trahison des chefs
Guillaume Bigot
février 2013
Fayard
288 pages
http://www.amazon.fr/La-Trahison-chefs-Guillaume-Bigot/dp...
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Gravure, Politique & co | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : trahison des chefs, guillaume bigot
jeudi, 25 juillet 2013
Les Liaisons dangereuses - Les 5e et 9e Symphonies de Beethoven - Le Requiem de Mozart
Harissa vers 1900
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...
http://www.youtube.com/watch?v=t3217H8JppI&feature=pl...
http://www.youtube.com/watch?v=TBYtUs_aE7Y&feature=pl...
¤ ¤ ¤
Extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Liaisons_dangereuses
La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont se jouent de la société pudibonde et privilégiée dans laquelle ils vivent. Se livrant à la débauche, ils ne cessent, tout au long du livre, de se narrer leurs exploits au travers des lettres qu’ils s’envoient, car ils ne se fréquentent pas ouvertement, et qui constituent le corps de l’intrigue. Mais, pour rivaux qu’ils soient, ils n’en sont pas pour autant à égalité. Le vicomte de Valmont est un homme et, à ce titre, il peut se montrer un libertin flamboyant au grand jour et sans retenue. Les lettres qu’il écrit à la marquise de Merteuil ne sont que le récit triomphant de ses aventures.
Il n’en va pas de même pour cette dernière. Si elle se doit de rivaliser avec le vicomte sur le terrain des aventures d’alcôve, la marquise de Merteuil, de plus, est contrainte à la dissimulation. Son statut social (elle est marquise), matrimonial (elle est veuve) et son sexe (elle est une femme dans un monde dominé par les hommes) l’obligent à la duplicité et à la tromperie. Si le vicomte use aussi de ces armes, ce n’est que pour séduire puis pour perdre, en les déshonorant, les femmes dont il fait la conquête. Il ne fait que prendre un chemin aisé qui ne transgresse que la morale de son époque.
Pour être son égale, la marquise de Merteuil doit, en plus, réussir à s’extraire du rôle qui lui est dévolu. Elle a déclaré la guerre aux hommes et, se voulant « née pour venger [son] sexe », elle utilise toute son intelligence pour conserver son indépendance, ses amants et sa réputation. Toute la force du roman réside dans la double narration de ces deux intrigues entremêlées. Le récit de leurs aventures libertines respectives, de leurs stratégies et de leurs péripéties mais aussi le combat qu’ils se livrent l’un contre l’autre. Un combat qui apparaît tout d’abord comme un jeu de séduction pour ensuite se transformer en rivalité destructrice. En définitive, les deux combattants se prendront mutuellement ce qu’ils ont de plus précieux. Le vicomte mourra en duel après avoir succombé à l’amour de madame de Tourvel dont il aura pourtant causé la perte. Le brillant libertin agonisera en amoureux désespéré d’avoir détruit celle qu’il aimait. La marquise de Merteuil perdra sa réputation, que toute sa vie elle s’était attachée à préserver, sa fortune, en perdant un procès et sa féminité qu’une petite vérole flétrira en la défigurant.
La marquise de Merteuil est une libertine accomplie, qui a passé sa vie à se jouer des hommes tout en préservant son honneur sous des apparences de vertu. Elle décide, pour se venger de Gercourt, de faire de Cécile de Volanges sa pupille, en lui donnant une éducation libertine. Au fil des lettres, le lecteur découvre un personnage complexe qui a très jeune décidé de « venger son sexe ». Ses aventures amoureuses deviennent alors des conquêtes dont elle dispose à sa guise. Mariée jeune et veuve très rapidement, elle jouit d’une fortune importante. Par le passé, elle a été l’amante de Valmont et on apprend qu’elle a été la seule femme capable de lui tenir tête. Au début du roman, elle entretient une liaison avec un chevalier (Belleroche), mais après avoir tourné en ridicule le célèbre Prévan, elle trouve le moyen de s’en débarrasser pour se consacrer à Danceny. Son art de la dissimulation lui permet d’être perçue comme une femme vertueuse et elle devient la confidente de ses propres victimes, comme l’illustre exemple de Cécile de Volanges. Elle parvient même à manipuler Valmont en trouvant les mots pour le convaincre de rompre avec la seule femme qu’il ait jamais aimée, la présidente de Tourvel. Le personnage de Merteuil est vraiment fascinant car mystérieux et unique. Peu importe l'opinion du lecteur sur ses agissements, il ne peut qu'être admiratif des stratagèmes mis en place par la jeune femme pour vivre la vie à laquelle elle aspire dans une société patriarcale étouffante. Les femmes de son époque n'avaient pas le droit d'étudier les sciences, les philosophies... Car elles n'en étaient pas dignes, or, Mme de Merteuil explique dans la lettre 81 sa soif de connaissance, son besoin d'apprendre et de savoir. Dans un milieu où une femme n'est qu'un reflet de son époux, elle est devenue une machine, impassible et froide en surface pour pouvoir exister un peu. Sa relation avec le Vicomte de Valmont en est le parfait exemple et la faille en même temps. Il a une réputation de séducteur invétéré, et elle dit l'avoir voulu dès qu'elle a entendu parler de lui, comme un défi. Tout au long du roman, par plusieurs phrases, on sent une véritable profondeur entre les deux personnages principaux. Le fait même d'écrire en est un. La marquise de Merteuil cache soigneusement toutes les preuves de son libertinage et pourtant, raconte ses exploits dans les moindres détails à son allié et ami. C'est d'ailleurs la transmission des lettres par Valmont à Danceny lors de sa mort qui causera la perte de la marquise. Les deux libertins sont dans une constante surenchère. Ils veulent dominer l'autre, Merteuil parce que Valmont est un libertin avoué et reconnu, Valmont, parce que Merteuil est la seule femme qu'il n'ait jamais réussi à faire plier. Arrivés au sommet de leur art, l'affrontement est inévitable. La guerre est déclarée entre les deux, Merteuil se refusant à Valmont qui la voit comme un trophée et s'achèvera par leur perte. Valmont, libertin reconnu, meurt physiquement, Merteuil, modèle de vertu, meurt socialement.
La fin du roman est énigmatique, car aucun des personnages ne la revoit. « On dit qu'elle », « On dit que »... Mais personne ne peut confirmer les rumeurs. Il y a donc un mystère encore plus grand autour d'elle et elle devient presque un mythe. « On dit qu'elle » a été défigurée par la petite vérole, « On dit qu'elle » s'est enfuie en Hollande. Or, à cette époque, la Hollande est le pays des sorcières et des contes... Elle devient donc presque un personnage légendaire.
Le vicomte de Valmont agit sournoisement et met en place toute une stratégie pour séduire la présidente de Tourvel : on le découvre vite rusé, mais surtout très doué. Ses relations avec la marquise de Merteuil ne sont pas très explicites, chacun cherchant perpétuellement à impressionner l'autre pour se rendre plus désirable : ils étaient autrefois amants et, bien que désirant voler le cœur de la présidente, il se montre toujours autant épris de la marquise. Quant à elle, elle explique son désir de vengeance envers Gercourt, et c’est pourquoi elle essaie d’engager le vicomte à séduire Cécile : mais, trop intéressé par la présidente, il décline l'offre.
Ils en viennent alors à un pacte : s’il parvient à conquérir la Présidente de Tourvel, il pourra posséder la marquise qui lui résiste toujours. Son amour étant repoussé, il essaie encore de retourner la situation et conçoit comme une preuve d’amour le fait qu’elle l’autorise encore à lui écrire contre son départ. Il découvre que Madame de Volanges médisait sur son compte auprès de la présidente et, dès lors, pour s’en venger, il accepte l’ancienne mission que lui confiait la marquise : il se rend à Paris pour débaucher sa fille, prêt à séduire Cécile. Après avoir de tout son zèle contribué à la formation libertine de la « pupille » de Mme de Merteuil, il est chargé par la marquise de « s’emparer » de Danceny comme elle s’est emparée de Cécile, puis va être chargé par la même personne de relayer son rôle d'entremetteuse entre Cécile et le chevalier Danceny après que la mère de Cécile a eu connaissance de la relation unissant sa fille au chevalier. Après la fausse couche de Cécile, suite à sa relation avec le vicomte, ce dernier ne cesse d'irriter la marquise avec ses récits et surtout son amour inconscient pour la présidente.
Les interprétations sur ce personnage divergent. Certains diront qu'il se donne la mort pour avoir trahi Mme de Tourvel, d'autres penchent plutôt pour une autre thèse. Le Vicomte de Valmont reste un libertin et il serait trop simple de croire qu'une simple liaison puisse le ramener sur « le droit chemin ». La marquise de Merteuil et lui se livrent un combat à mort dans la dernière partie de l'œuvre, or, sa mort constitue la perte de son adversaire. Il meurt en la privant de sa réputation, chose vitale pour une femme du XVIIIe siècle. Le fait même qu'il remette au chevalier Danceny l'intégralité des lettres de Merteuil laisse à penser que son geste était mûrement réfléchi. C'est en se laissant tuer qu'il gagne leur bataille.
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...
http://www.youtube.com/watch?v=sPlhKP0nZII&feature=pl...
10:06 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Gravure, Littérature, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les liaisons dangereuses
vendredi, 07 juin 2013
Considérations sur l'art du roman - Romain Debluë
L'imprimerie, gravure d'après Jan van der Straet
Extrait de "Quand le furet s'endort", de Pierre Boutang, Romain Debluë, 2013
Étonnera nombreux, sans doute, interdits à l’imagination conceptuelle, l’hypothèse certes de prime abord saugrenue qu’un furet, tortueux petit animal que la langue latine d’un furittus fait petit voleur, puisse tenir en échec à la fois Kant et Hegel ; l’un en sa dichotomie entre fin et moyen radicalement appliquée à autrui, l’autre pas moins en sa dialectique du Maître et de l’Esclave. Le roman, en nos jours postérieurs, ayant déchu à n’être plus que son ombre, entendue poétique donc spectrale et en Enfer plusieurs fois descendue sans que jamais nul Orphée ne l’y puisse aller quérir, le roman n’a plus à présent vocation qu’à être miroir aux alouettes pour les quelques volucres de basse-cour qui emploient encore leur plume à s’y mirer littéraires et ne font que s’y abolir, – perpétuellement. S’il n’est plus aujourd’hui espace d’intelligence et de pensée, point ne faut-il pour autant amnésier qu’il naguère sut l’être et qu’avant que le Nouveau Roman sacre très haut l’exigence diabolique de laideur et de vacuité formofactice, il n’était pas miracle de pouvoir lire un roman pensant.
[...]
> Pour le texte intégral : http://amicusveritatis.over-blog.com/article-quand-le-fur...
07:03 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Gravure, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 02 mai 2013
L'âne et le roi
Il appelle son météorologue et lui demande l'évolution pour les heures suivantes.
Celui-ci le rassure en lui affirmant qu'il pouvait aller tranquillement à la pêche car il ne pleuvrait pas de la journée.
Comme la reine vivait près de là où il irait, le roi revêtit ses plus beaux atours.
Sur le chemin, il rencontra un paysan monté sur son âne qui en voyant le roi lui dit : "Seigneur, vaut mieux que vous rebroussiez chemin car il va beaucoup pleuvoir dans peu de temps."
Bien sûr, le roi continua en pensant : "Comment ce type peut-il mieux savoir que mon spécialiste très bien payé qui m'a indiqué le contraire, poursuivons".
Et c'est ce qu'il fit ... et bien sûr il plut à torrents.
Le roi trempé, sa reine se moqua de le voir dans un si piteux état.
Furieux, le roi retourna au palais et congédia son employé.
Il convoqua le paysan et lui offrit le poste, mais le paysan refusa : "Seigneur, je ne suis pas celui qui comprend quelque chose dans ces affaires de météo ni de climat, mais je sais que si les oreilles de mon âne sont baissées alors ça signifie qu'il va pleuvoir."
Et le roi a embauché l'âne...
C'est ainsi que commença la coutume de recruter des ânes pour les postes de conseillers les mieux payés!
09:45 Publié dans Beaux-Arts, Farce et attrape, Gravure, Politique & co | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 27 avril 2013
La vision d'Ezechiel - Raphaël
Raphaël (1483-1520)
Extraits du communiqué de presse sur l'oeuvre de Raphaël pris sur le site internet du Louvre :
> http://www.louvre.fr/sites/default/files/medias/medias_fi...
[...] Raphaël, tout juste trente ans en 1513, [...] travaille à la conception et à la réalisation de fresques monumentales et éboulissantes, au Vatican bien sûr, mais également à la Villa Farnésine ; il dessine des cartons pour la réalisation des tapisseries de la Chapelle Sixtine ; il reprend en tant qu'architecte, après la mort de Bramante en 1514, le chantier de la reconstruction de la Basilique Saint-Pierre ; il se trouve chargé du relevé des monuments de la Rome antique dans un but conservatoire, etc.
Courtisant et lettré, parfaitement intégré aux cercles humanistes au sein desquels il noue de solides amitiés, Raphaël incarne parfaitement le prototype de l'artiste universel et les idéaux de la Renaissance.
[...]
Après avoir suivi Pérugin, admiré Léonard de Vinci, observé Michel-Ange, regardé les statues antiques, Raphaël atteint à Rome la parfaite maîtrise de son art, fondée sur un sens inné de l'équilibre. Car dans l'ultime phase de sa carrière, c'est bien le génie de la composition qui frappe chez lui. Il a le don de l'image harmonieuse, tout à la fois forte et évidente, même si derrière cette aisance et cette simplicité apparentes se cachent des études approfondies de chaque détail et un important travail de recomposition, donc il ne craint pas d'aumgenter la complexité à meusre qu'il s'affirme. [...] L'impression laissée par les Madones de Raphaël, dont la douceux et l'élégance ont tant séduit la postérité, a sans doute contribué à faire oublier qu'il a révolutionné l'art du portrait, en explorant le premier des possibilités jusque-là délaissées par ses contemporains.
La vision d'Ezechiel, Raphaël
Le succès considérable de Raphaël l’empêche de faire face seul à toutes les commandes qu’il reçoit. Il met en place durant les dernières années un système particulièrement efficace, qui servit de modèle aux grands ateliers du XVIIe siècle. Le travail au sein de l’atelier répond à un fonctionnement très collaboratif. Raphaël invente les compositions, Penni se charge de les mettre au propre, raison pour laquelle il est souvent fait mention de lui comme du fattore, c'est-à-dire le "recopieur", et les élèves réalisent les cartons. Le maître intervient de nouveau au moment de l’exécution picturale mais c’est régulièrement Giulio Romano qui l’assiste, voire le remplace pour les commandes les plus prestigieuses. Cette délégation de plus en plus fréquente de la réalisation à ses assistants les plus brillants n’empêche pas Raphaël d’exercer un contrôle rigoureux sur l’ensemble de la production de son atelier, dont il assure ainsi l’homogénéité.
La vision d'Ezechiel, estampe, Nicolas de Larmessin
La Vision d'Ezechiel, à la Galleria Palatina, est une oeuvre unique dans la production romaine de Raphaël et de son école, et une invention sans précédent. Comme l'indique son titre, le tableau représente la vision du prophète Ezéchiel, mais celui-ci n'est qu'un minuscule personnage en bas à gauche, accompagné de son cheval et d'une seconde figure, peut-être un témoin ou un ange révélateur.
Autrement dit, c'est le spectateur qui a l'impression d'avoir la vision sous les yeux, et cette image troublante de l'apparition divine est renforcée par la présence d'un arbre qui apparaît tout petit sous un ciel de tempête. [...]
La vision d'Ezechiel, tapisserie, Atelier de Pieter van Aelst d'après un carton de Tommaso Vincidor
07:02 Publié dans Beaux-Arts, Foi, Gravure, Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)