mardi, 11 septembre 2012
Où poser son séant pour faire plaisir à ses oreilles ?
Réponse 4 : à l'Opéra Garnier
> A consulter également :
Extérieur : http://www.andreas-praefcke.de/carthalia/france/f_paris_o...
Foyer : http://www.andreas-praefcke.de/carthalia/france/f_paris_o...
Salle : http://www.andreas-praefcke.de/carthalia/france/f_paris_o...
07:30 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : opera, garnier, paris
dimanche, 02 septembre 2012
Parisienne 37 au Cret de Rochefort - Guitry
Extrait de Mémoires d'un tricheur, Sacha Guitry, 1935
[...]
Paris !
Grande impression, dois-je dire - mais pas très bonne impression, je dois le dire. Non. Trop de monde. Ou, plus exactement, trop de mondes, au pluriel. Trop de riches et trop de pauvres, trop de filles sur les trottoirs, trop de gens qui travaillent et trop de gens qui chôment. Trop de grandeur et de misère. Trop de pluie quand il pleut, trop de chaleur quand il fait chaud, et, quand vient l'hiver, trop de froid.
C'était en vérité, trop grand, trop beau pour moi, Paris. Il m'a fallu bien des semaines, bien des mois pour en comprendre la splendeur - et, pour en goûter tout le charme, il m'a fallu bien des années.
En vérité, je crois qu'il faut en être, de Paris, pour se vanter de le connaître. [...]
Si l'on me demandait aujourd'hui brusquement ce que c'est que Paris, je répondrais tout de suite : "C'est la capitale de la France et c'est la plus belle ville du monde."
Puis, je réfléchirais - et j'ajouterais : "C'est autre chose également. Et c'est autre chose en plus."
Et j'essaierais de l'expliquer. Je dirais : "Toutes les villes ont un cœur, et ce qu'on appelle le cœur d'une ville, c'est l'endroit où son sang afflue, où sa vie se manifeste intensément, où sa fièvre se déclare, sorte de carrefour où toutes ses artères paraissent aboutir. Mais le cœur de Paris a ceci de particulier, c'est que chacun le place où il l'entend. Chacun a son Paris dans Paris. Le mien commence à l'Arc de Triomphe et se termine place de la République [...]. Ce que les Parisiens appellent entre eux Paris n'en est, en vérité, que la vingtième partie - et le nombre des Parisiens n'excède pas trois mille personnes. [...] Etre Parisien, ce n'est ni une fonction, ni un état, ni un métier - et cependant c'est tout cela. C'est unique et c'est inestimable - et ce n'est d'ailleurs pas à vendre. On en est, ou on n'en est pas. Et ceux qui n'en sont pas se demandent chaque matin ce qu'ils pourraient bien faire pour en être - et ceux-là n'en seront jamais ! Car, être de Paris, ce n'est ni une question de volonté, ni une question de fortune. Ce n'est même pas une question de valeur. C'est un indéfinissable mélange d'esprit, de goût, de snobisme, de jobardise, de bravoure et d'amoralité. On ne doit pas savoir au juste pourquoi on en est - et l'on doit seulement savoir pourquoi les autres n'en sont pas. Un Espagnol ne peut pas être Londonien, un Anglais ne peut pas être Berlinois : un Albanais peut être Parisien. Car pour en être, il ne s'agit pas d'être né à Paris - ni même en France. Il faut autre chose. Il faut être adopté par tous, sans que personne en ait parlé. Il y a dans ces élections quelque chose d'assez mystérieux, une sorte d'entente secrète. On est naturalisé Parisien, tout d'un coup, un beau soir. Oui, tous ces gens qui se haïssent, qui ne se quittent pas de l'année, qui échangent leurs femmes, leurs maîtresses et leurs amis, qui se regardent vieillir mais ne se voient pas changer, qui composent un véritable monde - je veux dire une véritable planète - avec ses moeurs, ses récréations, ses honneurs, son honneur et ses manies, oui, tous ces gens savent tomber d'accord, en un instant, quand il le faut."
S'il me fallait donner quelques conseils à un homme nouvellement élu Parisien, je lui dirais ceci : "Tu es élu ? Parfait. Maintenant, attention - pas de gaffes ! Le jour où tu as été élu, quel chapeau avais-tu ? Celui-là ? Bien. Mets-le. Il est vieux, dis-tu ? Ca ne fait rien. Mets-le. Tu avais cette cravate ridicule ? Tant pis, garde-la. Il ne faut plus jamais que tu en changes. Ceci est presque plus important que tout. Fais-toi refaire ce chapeau, fais-toi refaire cette cravate, prends modèle sur toi-même - et prends modèle aussi sur ceux qui en sont depuis trente ans. Que ta silhouette soit toujours la même, car il faut qu'on puisse te reconnaître de loin. Ta tête se fera petit à petit - c'est l'affaire d'un an ou deux. Quand elle sera faite, on la fera. C'est-à-dire qu'on fera sa caricature. Il faudra t'y conformer. C'est essentiel. Si l'on te fait un peu voûté, reste voûté. Ne grossis pas. Ne maigris pas. N'embête surtout pas les dessinateurs ! Ils ne te feraient plus. Mais la mode, dis-tu ? Là, je te mets tout de suite en garde. Lance-la si tu peux, mais ne la suis jamais. Tu ne dois pas être à la mode. Le vrai Parisien, c'est celui qui est en retard de quinze ans sur elle - ou en avance de quinze jours. Tu aurais l'air d'un provincial si tu suivais la mode. Voilà pour la façade. Le reste est moins facile. Au sujet de ta vie privée, on doit savoir de toi des choses assurément. Mais il n'est pas mauvais qu'elles soient imprécises. Il faut qu'on te croie marié si tu ne l'es pas - et divorcé si tu es marié. On ne doit connaître le nom de tes maîtresses que lorsque tu t'en es séparé. Il faut que tu aies l'air de cacher quelque chose, afin qu'une légende se crée autour de toi. Ainsi, sur ta fortune, il est bon que les avis soient partagés - et si tu peux laisser supposer que Napoléon III a été l'amant de ta grand-mère, ce sera excellent. Aux allusions qui t'y seront faites, tu souriras. D'ailleurs, en principe, n'avoue jamais rien - et tout ce qu'on dira de toi finira par être vrai - et tu finiras par le croire toi-même. Dans la conversation, sois optimiste, indulgent, paradoxal et cruel. Si tu as de l'esprit, sois féroce, impitoyable. Un "mot", c'est sacré. Tu dois le faire contre ta sœur, contre ta femme, s'il le faut - pourvu que le mot soit drôle. On n'a pas le droit de garder pour soi un mot drôle. Il y a des mots mortels. Tant pis ! Les mots qui sont mortels font vivre du moins ceux qui les font. Etre de Paris, cela nourrit son homme - et tu en vivras. Je peux même t'assurer que tu en mourras, ton chapeau sur la tête et ta cravate au cou."
[...]
Se procurer l'ouvrage :
Mémoires d'un tricheur
Sacha Guitry
1935
Ed. Gallimard, folio
157 pages
http://www.amazon.fr/M%C3%A9moires-dun-tricheur-Sacha-Guitry/dp/2070364348
11:00 Publié dans Ecrits, Littérature, Trivialités parisiennes, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sacha, guitry, mémoires, tricheur, paris, parisiens
vendredi, 31 août 2012
Où traîner ses guêtres pour faire plaisir à ses yeux ?
Réponse 3 : Dans le quartier latin
Rue Bonaparte
Eglise Saint-Germain-des-Prés
Eglise Saint-Germain-des-Prés
Eglise Saint-Germain-des-Prés
Eglise Saint-Sulpice
Jardin du Luxembourg
Jardin du Luxembourg
Place du Panthéon, statue de Corneille
Boulevard Raspail
08:56 Publié dans Beaux-Arts, Sculpture, Trivialités parisiennes, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : place, panthéon, paris, boulevard, raspail, jardin, luxembourg, rue, bonaparte, saint, sulpice
jeudi, 30 août 2012
Où traîner ses guêtres pour faire plaisir à ses yeux ?
Réponse 2 : au musée Rodin
Et dans les jardins du musée
Représentation de Victor Hugo
08:25 Publié dans Beaux-Arts, Sculpture, Trivialités parisiennes, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musée, rodin, paris, victor hugo, hugo
lundi, 27 août 2012
Où traîner ses guêtres pour faire plaisir à ses yeux ?
Réponse 1 : au musée du Louvre, aux peintures françaises du XIXème siècle
Bon à savoir : elles n'intéressent pas foule,
on y déambule tranquillement en plein mois d'août.
Mais n'allez pas le crier haut et fort sur tous les toits...
Réponse annexe : suivi d'un pique-nique à l'ombre d'un bosquet du jardin des Tuileries
08:47 Publié dans Trivialités parisiennes, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musée, louvre, jardin, tuileries, paris
mardi, 07 août 2012
Migniardises
Paris, le 7 août 2012
Cher Ami,
Pour vous, qui m'expliquiez un jour fort gentiment,
Qu'apprécier migniardises n'était pas gourmandise,
Me promenant près l'Académie, librement,
Quai Malaquais, et même tout à fait à ma guise,
Prenant des clichés pour votre et mon amusement,
Dans l'attente impatiente de votre arrivée,
Je m'arrêtai, rue Bonaparte, chez Ladurée*.
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Mes clichés dans la boite, j'avance à pas légers,
Croyant faire lèche-vitrine toute seule en matin,
Fière de n'avoir les migniardises que regardées.
Voilà que j'en entends d'autres qui font les malins,
Cliquetant eux aussi en prenant des clichés.
Qui ne sont pourtant pas là semblables aux miens.
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Voyez donc quelle est la hauteur de la donzelle,
Laquelle encor est fort augmentée d'escarpins,
Voyez donc, l'attroupement qui est autour d'elle,
Ils vont et viennent pressés, et s'activent tant et bien,
Profitant de la lumière du tôt qui rend belle.
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Jana Hobeika
Voudrait-on nous faire accroire donc
Que les bons et ronds macarons
Font aller les femmes en hauteur
Et plus seulement en rondeurs ?
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Cher Ami,
Approchez,
Regardez,
De plus près...
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L'affichage
Vous ménage
Bon voyage !
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* vendredi 3 août 2012, angle des rues Bonaparte et Jacob, Paris VI, vitrine Ladurée
09:58 Publié dans Trivialités parisiennes, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : migniardises, macarons, ladurée, napoléon, jacob, paris
dimanche, 13 mai 2012
La place était encore chaude... le thé aussi
Paris, le 13 mai 2012
Café, tisane, chocolat viennois, encore une fois, à la gentille terrasse ensoleillée tu m'attends, je t'entends, décide de ne plus attendre et précipitamment m'y rends.
Et qui vois-je, à ma table destinée, grand, sa tête encore plus*, avec à son bras une elle tout aussi grande et pourtant tristement vêtue ; je vois que la télévision ne grossit pas, et que reste fort longtemps chaud le thé dans l'affreux et encore fumeux récipient chinois, que le couple avait commandé, à ma table destinée.
Allez hop, débarrassez vite le tout que je pose mon séant, et ouste ! fini les chinoiseries, allez pour une bonne verveine-menthe à présent.
Café, tisane, chocolat viennois,
Encore une fois,
A la gentille terrasse ensoleillée tu m'attends,
Je t'entends, décide de ne plus attendre et précipitamment m'y rends.
Et qui vois-je, à ma table destinée,
Grand, sa tête encore plus*,
Avec à son bras une elle tout aussi grande et pourtant tristement vêtue ;
Je vois que la télévision ne grossit pas,
Et que reste fort longtemps chaud le thé dans l'affreux et encore fumeux récipient chinois,
Que le couple avait commandé, à ma table destinée.
Allez hop, débarrassez vite le tout que je pose mon séant,
Et ouste ! fini les chinoiseries, allez pour une bonne verveine-menthe à présent.
Jana Hobeika
* mardi 1er mai 2012, rue Jean Bologne, Paris XVI, un des frères Bogdanov et sa compagne
07:41 Publié dans Trivialités parisiennes, Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bogdanov, bologne, paris