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dimanche, 23 novembre 2014

Considérations sur le corps - Nicholas Vujicic

 

venus, milo
Venus, Milo - Musée du Louvre
http://www.destination360.com/europe/france/paris/venus-de-milo

 

Nicholas James Vujicic, is an Australian preacher and motivational speaker born with Tetra-amelia syndrome, a rare disorder characterized by the absence of all four limbs. As a child, he struggled mentally and emotionally, as well as physically, but eventually came to terms with his disability and, at the age of seventeen, started his own non-profit organization, Life Without Limbs. Vujicic presents motivational speeches

 


http://www.youtube.com/watch?v=8jhcxOhIMAQ

 

 

mardi, 18 novembre 2014

Elle leur refait le portrait

 

ero ellad, street art

 

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Source : 20 Minutes, mercredi 8 octobre 2014

 

ero ellad, street art

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A consulter, la page Facebook d'Ero Ellad pour une gallerie complète :
https://www.facebook.com/eroelladEro Ellad.jpg

 

mardi, 04 novembre 2014

Frédéric B

 

Beigbeder

 

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"Grâce à lui (L'Attrape-cœur), j'ai découvert qu'on avait le droit de tout critiquer.
Depuis, je n'ai jamais arrêté."

"Je me sens un peu limité dans mon corps de Frédéric Beigbeder qui a presque cinquante ans.
Je préférerais de loin être une jeune fille new-yorkaise,
avec un collier de perles, en 1940."

"C'est dangereux un écrivain parce que c'est mégalo [...] et en plus, souvent, ils ne sont pas complètement stupides donc ce sont des dangers publics. Ce sont des pilleurs, des menteurs, des mythos, des égoïstes, des nombrilistes."

 

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beigbeder,frédéric

 

Entretien avec Frédéric Beigbeder, Judith Kerber, Metro, le 25 septembre 2014 :

 

C'est une histoire d'amour qui ne va ps faire mentir la chanson. Dans son nouveau roman, Oona & Salinger, Frédéric Beigbeder relate la rencontre entre J. D. Salinger, l'auteur de L'Attrape-cœurs, et Oona O'Neill, future Madame Chaplin.

 

Quand avez-vous découvert L'Attrape-cœurs ?

J'ai découvert ce roman à l'âge de 14 ans et j'ai eu l'impression qu'il avait été écrit pour moi. J'étais le contraire de Holden [le personnage principal, un ado viré de son collège, qui passe trois jours à déambuler dans New York pour éviter de rentrer chez ses parents, ndlr]. Il passe son temps à se plaindre. Il est enragé. Moi, j'étais un petit garçon très bien élevé, très poli, très obéissant. Grâce à lui, j'ai découvert qu'on avait le droit de tout critiquer. Depuis, je n'ai jamais arrêté.

 

Pourquoi vous êtes-vous intéressé à cette histoire que Salinger a eue avec Oona O'Neill ?

Parce que je suis un grand romantique, je suis très fleur bleue. J'adore les histoires d'amour ratées. Je trouve ça beau. Salinger s'est fait larguer pour Chaplin, en pleine Seconde Guerre mondiale. J'imagine que ça m'a fait penser à mes nombreux râteaux.

 

beigbeder,frédéric

 

On vous sent très proche de ces personnages...

Oui, j'avais envie d'être avec ces gens-là, d'être ces gens-là. C'est le miracle du roman. Vous choisissez des personnages et puis vous devenez eux pendant quatre ans. Je me sens un peu limité dans mon corps de Frédéric Beigbeder qui a presque cinquante ans. Je préférerais de loin être une jeune fille new-yorkaise, avec un collier de perles, en 1940.

 

Dans le livre, une copine d'Oona définit les écrivains comme des "égocentriques affreusement intelligents", ça vous correspond ?

Oui très bien. Toutes les saloperies que je dis dans le livre me concernent malheureusement. C'est dangereux un écrivain parce que c'est mégalo. C'est un métier assez prétentieux et en plus, souvent, ils ne sont pas complètement stupides donc ce sont des dangers publics. Ce sont des pilleurs, des menteurs, des mythos, des égoïstes, des nombrilistes. Et en plus, ils sont en liberté. Mais que fait la police ?

 

Dans ce livre, vous parlez aussi de votre femme Lara. On a l'impression qu'elle vous a assagi...

Dans la mesure où le mariage protège la santé peut-être. Quand je suis célibataire, je me couche très tard, je bois énormément alors que quand je suis marié, je suis plus sain. Mais le mariage ne m'empêche pas d'avoir peur d'être quitté.

 

Beigbeder, Frédéric

 

 

> A consulter également : http://fichtre.hautetfort.com/archive/2014/04/09/99f.html

 

 

lundi, 27 octobre 2014

Tchaïkovski et ses six symphonies

 

Chez Tchaïkovski, perfection formelle et science du développement symphonique,
profondeur et sincérité de l'inspiration, capable d'exprimer
les tribulations de l'homme face à son destin
avec un degré de généralité et une universalité dignes de Beethoven.

Et sentiment versatile, passant sans transition de l'effusion mélancolique et sentimentale
à la verve la plus insouciante et la plus débridée.

 

Tchaikowsky.PNG

 

"Tchaïkovski, les six symphonies", Michel Fleury, in Cadences, l'actualité des concerts et de l'Opéra, n°267 octobre 2013 :

A l'instar de La Pastorale de Beethoven, les symphonies de Tchaïkovski tiennent le juste milieu entre la symphonie classique et le poème symphonique. Par leur dimension métaphysique opposant l'homme et le destin, par les lignes athlétiques de la construction portée d'un bout à l'autre par un dynamisme autoritaire, par le sens de la progression dramatique magnifiée en de magistrales conclusions, Tchaïkovski peut être considéré comme l'héritier le plus légitime du maître de Bonn.

Bien que les trois premières symphonies d'Anton Rubinstein et les deux premières de Rimski-Korsakov leurs soient antérieures, les six symphonies de Tchaïkovski représentent la contribution la plus accomplie au XIXe siècle d'un compositeur russe au genre inauguré cinquante ans plus tôt par Beethoven. Elles ne possèdent ni l'héroïsme flamboyant ni les somptueux atours orientaux de la Symphonie n°2 de Borodine ou des deux symphonies de Balakirev. Elles sont loin d'atteindre à l'envoûtante magie et à la richesse d'évocation de la Symphonie n°2 ou de Schéhérazadede Rimski-Korsakov. Elles l'emportent cependant sur ces rivales par la perfection formelle et la science du développement symphonique, et par la profondeur et la sincérité de leur inspiration, capable d'exprimer les tribulations de l'homme face à son destin avec un degré de généralité et une universalité dignes de Beethoven. Avec elles, Tchaïkovski s'impose comme le digne successeur du maître de Bonn en terre russe (même si les symphonies de Rubinstein affichent plus ouvertement leurs filiations beethovénienne et schumanienne) et comme le fondateur de la symphonie russe, promise aux sommets atteints par la suite par Glazounov, Rachmaninov, Scriabine, Miaskovsky et Prokofiev.

Contrairement à ses rivaux du Groupe des Cinq, Tchaïkovski n'a pas affirmé son identité russe par un recours systématique à des tournures mélodiques ou harmoniques empruntées au folklore. Il reste cependant aujourd'hui pour ses compatriotes le plus russe des compositeurs russes : son inspiration scrute l'âme slave au plus profond, et sa musique est en conséquence russe "en profondeur", en marge de tout caractère extérieur et superficiel. L'un de ses traits les plus slaves tient à son sentiment versatile, passant sans transition de l'effusion mélancolique et sentimentale à la verve la plus insouciante et la plus débridée. Une insatisfaction chronique (le fameux "nitchevo" cher aux Russes), la conscience aiguë jusqu'à l'obsession de forces hostiles ou menaçantes qui contrecarrent sans relâche les initiatives de l'homme se rattachent à une tradition russe immémoriale. [...] Enfin, conformément aux préceptes slavophiles alors en vogue, les lourdes menaces du destin se dissipent lorsque l'homme, solitaire et en proie aux tourments se tourne vers la nature consolatrice et la vie simple, saine et harmonieuse des villageois ; telle est la leçon de la Symphonie n°4, et il y aura beaucoup de fêtes villageoises débridées dans les autres symphonies.

Les trois premières symphonies
Entre description et musique pure

Tout cela est déjà présent dans la Symphonie n°1 en sol mineur op.13 "Rêves d'hiver" (1867). Elle coûta beaucoup de peine au compositeur qui connut après sa composition une grave crise psychologique, assortie comme d'ordinaire chez lui de douloureuses répercussions physiques. Les réminiscences de la nature nordique sous la neige, observée lors des voyages entre Saint-Pétersbourg et Moscou, se mêlent à un sentiment congénital de regret voilé de mélancolie. Tchaïkovski, au contraire des musiciens du Groupe des cinq, n'a que peu de flair pour la description et l'évocation pittoresque : il s'agit bien plutôt, chez lui, de paysages de l'âme, et les images hivernales s'imposent à l'auditeur par le truchement des états d'âme. Le mouvement lent nous transporte dans une "Contrée brumeuse et lugubre" : l'appel mélancolique d'un oiseau au travers des immensités de la steppe se même à un beau thème russe d'allure "moussorgskienne", le cœur se serre sur une bouffée d'angoisse un glas lointain et tout chavire dans le néant.

La Symphonie n°2 en ut mineur op.17 "Petite-Russienne" (1872) a été commencée en Ukraine, à Kamenka, sur le domaine des Davydov (cousins du compositeur). Elle se distingue des autres symphonies par sa tonalité exubérante et joyeuse de bout en bout. Elle enthousiasma les Cinq, à commencer à par leur mentor, Stassov, qui, au dire de Moussorgski, "brailla" de joie...

La Symphonie n°3 en ré majeur op.29 dite "Polonaise" (1875) est la moins caractérisée des symphonies et son caractère de pot pourri explique qu'elle reste la moins jouée.

Le cycle du fatum

Les Symphonies n°4, 5 et 6 sont indissociables : elles forment toutes trois un cycle que l'on intitulerait volontiers "cycle du fatum", car elles illustrent chacune à sa manière un aspect du destin inexorable qui plane au-dessus des plus belles aspirations humaines comme une ombre funeste, en quoi elles pourraient s'intituler respectivement Pathétique n°1, 2 et 3.

Ce combat de l'homme contre son destin est abordé dans la Symphonie n°4 en fa mineur op.36 (1877) sous l'angle des réalités humaines. Elle est dédiée à Nadejda von Meck, bienfaiteur et mécène du compositeur et aussi son "égérie à distance" (on sait que le musicien ne pouvait aimer une femme que de loin) : "A mon meilleur ami". La composition en alterna avec celle de l'opéra Eugène Onéguine, puis fut interrompue par le funeste mariage du compositeur. Dans une longue lettre à Madame von Meck, l'auteur a donné une analyse détaillée de l’œuvre, avec les citations musicales afférentes. La symphonie est la première à être conçue sous une forme méticuleusement cyclique, la plupart des idées dérivant de la lugubre sonnerie entendue au début : ce motif est précisément celui du fatum. Le vaste premier mouvement retrace les ravages exercés par cette force maléfique sur notre existence, et les mirages du bonheur toujours aussi illusoires. Résignation à une tristesse sans issue, peine et désespoir, refuge dans le rêve, pure vision du bonheur qui s'avère n'être qu'un leurre, rechute sous le joug de l'impitoyable destin... Œuvre beethovénienne s'il en est de par l'athlétique solidité de sa construction, la puissance du rythme et des contours thématiques, l'efficacité musclée de l'orchestration, mais l'attitude du Russe face au destin est l'exact contraire de celle u maître de Bonn : "Toute notre existence est une succession de réalités pénibles, et de rêves éphémères, d'illusions de félicité. Point de havre. Nous dérivons sur cet océan jusqu'au moment où nous sombrons dans son néant, engloutis par les flots". Mélancolie du souvenir 'second mouvement), images incohérentes et confuses un soir d'ivresse (scherzo) : un certain impressionnisme presque verlainien souligne le caractère de songe éveillé de l'existence.

Sans doute le seul recours est-il de se mêler à la fête populaire : "le peuple sait, lui, s'abandonner au plaisir". Et le finale endiablé, sur une chanson populaire nous propose la joie des autres comme palliatif au drame de notre existence. Ainsi la Quatrième propose-t-elle une expérience vécue et pour ainsi dire impressionniste du fatum.

Un épilogue macabre et énigmatique

La Symphonie n°5 en mi mineur op.64 (1888) transpose cette dialectique sur le plan spirituel, religieux et métaphysique. Au dire de l'auteur, l'introduction exprime "la soumission totale devant le destin, ou, ce qui est pareil, devant la prédestination inéluctable de la providence. Puis viennent les murmures, les plaintes, les reproches. Ne vaut-il pas mieux se jeter à corps perdu dans la foi ?" Un immense thème (thème du destin), sombre, triste, à la fois marche et choral, sert de principe unificateur : comme Franck à la même époque, Tchaïkovski recherche l'unité dans les métamorphoses et le retour de motifs "cycliques". Échappée pastorale ou mondaine (la valse est un mode d'expression cher à l'auteur), effusion noblement lyrique concédée au principe consolateur et à une lueur d'espoir apparue au loin sur l'horizon : les ombres se dissipent dans le glorieux et vaste finale. Le thème du destin s'est métamorphosé en un fervent choral dans le mode majeur. L'ambiguïté demeure cependant : faut-il entendre ce triomphe comme la victoire du destin, ou comme celle de la foi religieuse, à savoir le refuge dans une croyance salvatrice ?

Les symphonies de Tchaïkovski comportent un programme implicite : c'est particulièrement vrai de la plus célèbre de toutes, la Symphonie n°6 en si mineur op.74 (1893), la seule à porter un titre (Pathétique). Au dire de l'auteur, elle comporterait un programme "profondément subjectif" qu'il appartiendrait à l'auditeur de deviner. Dédiée au neveu de Tchaïkovski, Vladimir Davydov, elle offrirait une rétrospective des tribulations et des frustrations du compositeur, de sa solitude et de l'échec de sa vie affective, assortie d'une prémonition de mort prochaine et par voie de conséquence d'un véritable "requiem à usage individuel", une hypothèse corroborée par l'utilisation dans le premier mouvement d'un choral issu du Requiem orthodoxe : "Qu'il repose avec les saints !" Cette longue méditation sur la mort fait voisiner la somptuosité des biens de ce monde avec les plus macabres symboles (Jean-Jacques Normand), à la manière des peintures du XVIIe siècle catholique intitulées "vanités" : une Valse à cinq temps constitue une évocation cruelle du plaisir en ce qu'il comporte de plus glacial, de plus passager et de plus indifférent, ou la solennelle jubilation d'un scherzo diabolique, véritable "vanité" chargée de surcroît de la force destructrice du destin. Cet arrière-plan pessimiste jusqu'au sinistre explique que le plan traditionnel soit bouleversé : en miroir de la sombre et lente introduction (qui utilise le motif d'introduction de la Sonate Pathétique de Beethoven), le final est un vaste Lamento funèbre [...] où alternent des élans de révolte angoissés et la résignation, un instant éclairci par la lueur éphémère de l'espoir (la foi ?) avant le retour des ombres de l'introduction et le définitif effacement dans une nuit que l'on pressent éternelle.

Le dépositaire de la tradition beethovénienne

Ces œuvres constituent une démonstration du génie de Tchaïkovski à transfigurer un matériau souvent banal ou même frisant le sentimental : l'harmonisation et l'instrumentation savent ennoblir ces formules, les charger de fraîches et puissantes émotions, tandis que l'art du développement à son stade suprême s'avère capable de les combiner, de les superposer et de les imbriquer en un magistral travail de marqueterie : en quoi le Maître russe s'impose, au même titre que Brahms ou Franck, comme l'un des plus authentiques dépositaires de la tradition beethovénienne.

Prémonition ou hasard : Tchaïkovski est mort brutalement, dans des circonstances non encore élucidées (choléra ou suicide imposé par un "tribunal d'honneur" ?) quelques jours après avoir dirigé personnellement cette macabre et énigmatique Pathétique...

 

dimanche, 26 octobre 2014

The Art Of Piano

 

Great Pianists Of The 20Th Century

 

piano, pianiste, ombre chinoise
http://theatredesombres.free.fr/Jordanie_Amman.htm

 


http://www.youtube.com/watch?v=vpiMAaPTze8

 

pianiste, sculpture, piano
http://www.casart.fr/vda/oeuvre13_Le-Pianiste.html

 

jeudi, 16 octobre 2014

Considérations sur la maternité et le couple chez l'artiste - Martha Argerich

 

lady with fan, femme à l'éventail, klimt
Lady with fan, Klimt

 

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About Martha Argerich, pianist

 "Nowadays I'm touched by the passion people feel for her. And my childhood beliefs resurface.
My mother is a supernatural being in touch with something beyond the reach of ordinary mortals."

 

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http://www.youtube.com/watch?v=2Kkj782DzJQ

 


http://www.youtube.com/watch?v=nOmqBYJ5-lM

 


http://www.youtube.com/watch?v=Q5VKlt3iJvQ

 


http://www.youtube.com/watch?v=CHWYofrfPak


Documentary Bloody daughter
Directed by her daughter Stephanie Argerich Blagojevic.
Produced in 2012 and available on www.medici.tv's catalogue
available on subscription.



lundi, 13 octobre 2014

Pour une réconciliation avec Wagner

 

A l'intention de ceux qui sont fâchés avec

Wagner (1813-1883)
wagner, cosima, liszt wagner, cosima, liszt wagner, cosima, liszt
wagner, cosima, liszt  wagner, cosima, liszt

 

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Un lied

Parce qu'il faut sortir un peu des sentiers battus de ses opéras

edgar degas,lied Edgar Degas 
Image du film "La ruée vers l'or", Chaplin
Femme à sa toilette
, Degas

 

Tannhäuser, "O Du mein holder Abendstern(O douce étoile feu du soir)

 

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Un texte

Parce que certains compositeurs savent tenir l'autre plume

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Washwoman Quartier Latin Paris, 1928, crédits photographiques André Kertész
After the Grand Prix, Paris 1907,
crédits photographiques Edward Steichen

 

 Extrait d'une visite à Beethoven, 1840 :

[...] Ce que je me rappelle, c'est qu'un soir, ayant entendu une symphonie de Beethoven, j’eus dans la nuit un accès de fièvre, je tombai malade, et qu’après mon rétablissement je devins musicien. Cette circonstance peut expliquer la préférence que je donnai constamment dans la suite aux œuvres de Beethoven, quelque belle musique que j’aie maintes fois entendue. C’était pour moi une affection, une idolâtrie à part. Ma plus vive jouissance fut de me plonger dans l’étude intime, approfondie de ce puissant génie, jusqu’à ce que je crus m’être identifié pour ainsi dire avec lui, jusqu’à ce que mon esprit nourri d’inspirations de plus en plus sublimes me parût être devenu une parcelle de ce rare et merveilleux esprit, jusqu’à ce qu’enfin j’arrivai à cet état d’exaltation que bien des gens traitent de démence.

Folie bien tolérable pourtant, et bien inoffensive. Cela ne me procurait qu'un pain fort sec et une boisson fort crue ; car on ne s'enrichit pas en Allemagne à courir le cachet. Après avoir vécu de la sorte assez longtemps dans ma mansarde, je vins un jour à penser que le grand artiste, objet de ma profonde vénération, vivait encore, et j'eus peine à m'expliquer comment cette idée ne m'était pas venue plus tôt. Le fait est que jamais jusque-là je ne m'étais représenté Beethoven sous une forme humaine pareille à la nôtre, et soumis aux besoins et aux appétits de la nature. Et cependant il existait, il vivait à Vienne, et dans une condition à peu près semblable à la mienne. Dès lors je n'eus plus un instant de repos ; toutes mes pensées, tous mes désirs étaient dirigés vers un seul but : voir Beethoven. [...]

> Le texte intégral indispensable http://maxencecaron.fr/2013/05/une-visite-a-beethoven-nou...

 

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Un élément biographique

Wagner a épousé Cosima, la fille de Liszt.

wagner, cosima