samedi, 03 mai 2014
Etymologie - Gynécée
Intérieur grec, Jean-Léon Gérôme
Extrait du Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis,1997 , Pierre Desproges, Seuil :
Gynécée n.m., du grec gunaïkos, la femme. Appartement de femmes à Athènes et à Rome, dans l'Antiquité, ou à Vierzon, dans le Cher, mais là ça ne compte pas, c'est un bordel.
On retrouve également le terme gynécée dans le vocabulaire arable littéraire classique, où il prend un sens nettement différent, "gynécée" signifiant ici - littéralement - "non-connaissance", comme le souligne son utilisation dans ce dialogue extrait des Contes des mille et une nuits :
"Ou kilé li misée di Lôvre ?
- Gynécée pas."
Se procurer l'ouvrage :
Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis
Pierre Desproges
1997 et 2013
Coll. Points, Seuil
138 pages
www.amazon.fr/Dictionnaire-superflu-lusage-l%C3%A9lite-nantis/dp/2757833979
*
> Pour davantage : http://fichtre.hautetfort.com/les-mots-francais.html
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jeudi, 01 mai 2014
Read
Vieille femme en train de lire, Rembrandt
Text by Maya Kodeih Harmanani, 2014
I held those neatly cut and piled stacks of paper, I inhaled their scent. I pressed my fingers against the glossy covers with their bright colors and images. I let my eyes wander through the shelves that encircled me. I was drunken by the quiet and the sacredness of the place. An overwhelming sensation of nostalgia invaded me. It had been months since I last visited a book store.
Holding the books reminded me of what I had lost after I became a heavy tablet user. E-books had replaced print books. Electronic shelves were being filled to free space on the shelves of my library. On days when I wanted to do nothing, I would sit in my living room, look at my library from far and spot some of the books I had finished reading. I would go grab one of them, leaf through it, read some passages, spot some notes I had scribbled in the margins and be transported to past moments, past sensations and past thoughts. I would travel back in time.
There's an unexplainable charm that exists in bookstores and in books, hidden between those pages and those shelves, and I would never like to loose it, not for any technology in the world.
Après le bal, Ramon Casas y Carbo
For more paintings of readers :
https://lullastories.wordpress.com/2013/01/29/livre-dimag...
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dimanche, 27 avril 2014
Faust - Goethe
Samson et Dalila, Rubens
Extrait de Faust, Goethe, 1964, Flammarion :
FAUST
Tu as donc des antipathies ?
MARGUERITE
Je dois me retirer.
FAUST
Ah ! ne pourrai-je jamais reposer une seule heure contre ton sein... presser mon cœur contre ton cœur, et mêler mon âme à ton âme ?
[...]
(Dans un creux du mur, l'image de la Mater dolorosa ; des pots de fleurs devant.)
MARGUERITE
Abaisse, ô mère de douleurs ! un regard de pitié sur ma peine !
Le glaive dans le coeur, tu contemples avec mille angoisses la mort cruelle de ton fils !
Tes yeux se tournent vers son père ; et tes soupirs lui demandent de vous secourir tous les deux !
Qui sentira, qui souffrira le mal qui déchire mon sein ?
l'inquiétude de mon pauvre cœur, ce qu'il craint, et ce qu'il espère ? toi seule, hélas ! peux le savoir !
En quelque endroit que j'aille, c'est une amère, hélas ! bien amère douleur que je traîne avec moi !
Je suis à peine seule, que je pleure, je pleure, je pleure ! et mon cœur se brise en mon sein !
Ces fleurs sont venues devant ma croisée ! tous les jours je les arrosais de mes pleurs : ce matin je les ai cueillies pour te les apporter.
Le premier rayon du soleil dans ma chambre me trouve sur mon lit assise, livrée à toute ma douleur !
Secours-moi ! sauve-moi de la honte et de la mort ! abaisse, ô mère de douleurs ! un regard de pitié sur ma peine !
Pietà de Villeneuve-lès-Avignon, Enguerrand Charonton
Musée du Louvre
Pieta, El Greco
Pietà, Gustave Moreau
Pour le Lacrimosa
http://fichtre.hautetfort.com/archive/2014/04/10/lacrimosa.html
Le Requiem se trouve ici
http://fichtre.hautetfort.com/archive/2014/02/20/requiem-mozart.html
Faust
Goethe
1964
Flammarion
185 pages
http://www.amazon.fr/Goethe-Faust-Traduction-Pr%C3%A9face...
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samedi, 26 avril 2014
Etymologie - Whisky
Autoportrait à la bouteille de vin, Munch
Extrait du Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis,1997 , Pierre Desproges, Seuil :
Whisky n.m. (mot anglais emprunté à l'irlandais). Eau-de-vie de grain que l'on fabrique surtout en Écosse et aux États-Unis.
Le whisky est le cognac du con.
Son bouquet évoque la salle d'emboîtage des vaccins antigrippaux de l'institut Mérieux. Additionné d'eau gazeuse, il insulte le palais de l'homme de goût qu'il éclabousse d'inopportune salaison et de bulles impies que le Champenois crache au noroît dans son mépris d'Albion.
En vieillissant, le whisky gagne en platitude ce qu'il perd en infamie. On peut y conserver ses bébés morts en bas Armagnac.
Se procurer l'ouvrage :
Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis
Pierre Desproges
1997 et 2013
Coll. Points, Seuil
138 pages
www.amazon.fr/Dictionnaire-superflu-lusage-l%C3%A9lite-nantis/dp/2757833979
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> Pour davantage : http://fichtre.hautetfort.com/les-mots-francais.html
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lundi, 21 avril 2014
La Résurrection du Christ - Grünewald, Tintoret, Veronese
La Résurrection, Mathias Grünewald
La Résurrection du Christ, Tintoret
> A consulter également : http://www.e-venise.com/scuole_venise/scuola_grande_san_r...
La Résurrection du Christ, Paolo Veronese
> A consulter également : http://www.wikipaintings.org/en/paolo-veronese
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dimanche, 20 avril 2014
Lacrimosa
Jeune pousse,
Écoute
Et chante
Pietà de Villeneuve-lès-Avignon, Enguerrand Charonton
Musée du Louvre
http://www.youtube.com/watch?v=k1-TrAvp_xs
Quatuor et piano
http://www.youtube.com/watch?v=0xgiSl-KibQ#aid=P6pkCPMtcOA
http://www.youtube.com/watch?v=hrtOXih-myU
Le Requiem se trouve ici
http://fichtre.hautetfort.com/archive/2014/02/20/requiem-mozart.html
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07:00 Publié dans Beaux-Arts, Foi, Musique, Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gustave moreau, pieta
dimanche, 13 avril 2014
La Beauté a sauvé le Monde
Arrivée de Jésus à Jérusalem, Gustave Doré
24 mars 2013, dimanche des Rameaux et de la Passion :
"La Beauté a sauvé le monde", Père Luc de Bellescize, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy
Le "plus beau des enfants des hommes" (Ps 45, 3) acclamé aux Rameaux se fera "sans beauté ni éclat, sans apparence qui nous séduise, homme de douleur, familier de la souffrance, devant qui on se voile la face" (Is 53, 3) au jour du Vendredi saint. S'il est une "beauté qui sauve le monde", selon le mot de Dostoïevsky, ce n'est pas celle qui séduit en attirant à elle-même, c'est celle qui conduit au Père, à travers le grand passage de la mort. C'est la beauté du Christ qui a pris sur lui "la laideur du Mal", pour la vaincre dans la splendeur de sa Résurrection.
"Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup" (Lc 9, 22). Cette "nécessité" que le Seigneur assume ne lui vient pas de l'extérieur - "Ma vie, nul ne la prend, dit Jésus, mais c'est moi qui la donne" (Jn 10, 18), elle est celle de la Charité même de Dieu qui veut chercher l'homme jusqu'au ravin des ténèbres. Et il n'est pas de ténèbres plus grandes que de découvrir au fond de soi que nous voulons la mort du Juste, et même la mort de Dieu. "Un soir j'ai assis la Beauté sur mes genoux, écrit Rimbaud dans Une saison en enfer, et je l'ai trouvée amère, et je l'ai injuriée". La puissance du matérialisme athée, la montée du nihilisme dans la déconstruction des fondements anthropologiques, qui est le véritable drame de notre société - et pas d'abord celui d'un prétendu conflit des religions, qui sert souvent de prétexte pour imposer un laïcisme radical - semblent écraser au cœur de l'homme tout élan vers Dieu. La douloureuse Passion assume aussi cela. "Il faut que le Fils de l'homme soit rejeté" (Lc 9, 22). "Car il faut, disait le cardinal Lustiger, que la volonté de mort et de destruction qui habite le cœur de l'homme soit manifestée", pour que le Christ la brise sur la douceur de Dieu. Le corps blessé du Christ est le signe de sa Miséricorde, de la Présence divine qui résonne aux profondeurs du Mal, afin que nul homme ne puisse dire qu'il souffre seul, ou qu'il meurt seul, afin que nul ne puisse dire qu'il est rejeté de Dieu, car Dieu a pris la place du rejeté.
Nous annonçons "Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié" (I Co 2, 2). Nous annonçons le Roi, qui règne par sa Croix. Le Christ s'est laissé blesser pour sauver l'homme blessé. Dieu a voulu connaître la mort en l'humanité du Fils, pour libérer l'homme de la mort, et de notre lien de connivence avec les ténèbres. Car aucun d'entre nous n'est "vierge" face à la mort. Par le péché qui fait en nous son œuvre, chacun de nous a posé son pied dans la tombe. Si nous pouvons devenir des êtres libres, y compris face à la mort, c'est parce que nous sommes cachés dans les plaies de Jésus crucifié. "Dans tes blessures, cache-moi", dit saint Ignace de Loyola dans sa belle prière de l'Anima Christi, "à ma mort appelle moi, afin qu'avec les saints je te loue pour les siècles des siècles. Amen". !
Père Luc de Bellescize
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Foi, Gravure | Lien permanent | Commentaires (0)