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lundi, 23 septembre 2013

Considérations sur le silence #5 - De Montherlant

 

 

Rares sont les mots qui valent mieux que le silence.
Comparés à lui, les mots les plus doux,
les plus douces musiques sont discordantes comme les cris des sourds-muets.

 

 

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Henry de Montherlant (1895-1972)

 

dimanche, 22 septembre 2013

Dans tes blessures, cache-moi - Le Pérugin

 

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La Crucifixion, Le Pérugin 

> http://fichtre.hautetfort.com/archive/2012/10/11/la-cruci...

 

24ème dimanche du Temps ordinaire, semaine du 15 au 21 septembre 2013 :

"Ton frère était mort, et il est revenu à la vie (Lc 15, 1-32)", Père Luc de Bellescize, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy 

 

L'Eglise n'a pas d'autre raison d'être que d'annoncer la miséricorde du Seigneur. C'est la bonne nouvelle que nous avons à proclamer au monde. Le corps blessé du Christ est le signe de sa Miséricorde, la réponse de Dieu au scandale du Mal. Nous annonçons Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. Nous annonçons le Roi, qui règne par sa croix. Dieu s'est laissé blesser pour sauver l'homme blessé. Le Seigneur s'est endormi dans la mort pour réveiller l'homme de la mort, et de notre lien de connivence avec les ténèbres. Car aucun d'entre nous n'est vierge face à la mort. Par notre péché, nous méritons la mort et pour nous elle est juste, comme l'exprime le bon larron. Si nous sommes des êtres libres, y compris face à la mort, c'est parce que nous sommes cachés dans les plaies de Jésus crucifié, signes de sa victoire. "Dans tes blessures, cache-moi", dit saint Ignace de Loyola dans sa belle prière de l'Anima Christi.

 

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Musée du Vatican
Crédits photographiqes Daphné Marciel

 

Jésus leur a dit : la Paix soit avec vous ! Puis il leur montra ses mains et son côté. La miséricorde du Seigneur n'est pas un chiffon rapide qui a effacé hâtivement les blessures du monde. C'est par ses plaies que Jésus donne sa Paix. Dieu n'a pas fermé les yeux sur le scandale du Mal. Il en a payé le prix. Le bienheureux Jean-Paul II, qui connaissait par expérience la puissance des ténèbres, s'est voulu apôtre de la Miséricorde, et il a porté sa part de la Croix du Rédempteur, afin de manifester au monde la tendresse de Dieu.

Je me souviens, c'était à Rome en l'an 2000, aux Journées Mondiales de la Jeunesse. Nous avions sauté les barrières avec quelques amis, et nous étions assis à côté du cardinal Lustiger, au pied des marches du podium, à la veillée du soir. Soudain, trois jeunes se mirent à courir vers le Pape. Deux d'entre eux furent immédiatement plaqués au sol par les gardes suisses. L'un d'entre eux réussit à parvenir jusqu'au Saint Père, qui le reçut dans ses deux bras grands ouverts. Il y eut ensuite un long dialogue entre ce jeune et le Pape, devant plus d'un million de pèlerins. Plusieurs fois, le secrétaire demanda au jeune de partir, mais Jean-Paul II le laissa rester. Ce fut un instant de grâce extraordinaire, comme un reflet de la Miséricorde d'un Dieu qui s'est laissé toucher, qui a ouvert son coeur, qui a ouvert ses bras à l'homme blessé afin qu'il puisse recevoir la Paix. Le Coeur ouvert du Christ en Croix est dispensateur de Paix. "Ton frère était mort, et il est revenu à la vie. Il était perdu, et il est retrouvé".

  

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Eglise Saint-Pierre
Crédits photographiques Daphné Marciel

 

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Eglise Saint-Pierre
Crédits photographiques Daphné Marciel

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Eglise Saint-Pierre
Crédits photographiques Daphné Marciel

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Eglise Saint-Pierre
Crédits photographiques Daphné Marciel

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Eglise Saint-Pierre
Crédits photographiques Daphné Marciel

 

samedi, 21 septembre 2013

Etymologie - Caracoler

 

Etymologie - Caracoler.jpg
Source : Direct Matin, jeudi 13 décembre 2012

 

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> Pour davantage : http://fichtre.hautetfort.com/les-mots-francais.html

 

 

vendredi, 20 septembre 2013

L'albatros - Baudelaire

  

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Charles Baudelaire (1821-1867) - Jardin du Luxembourg

 

L'albatros

 

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !


Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

 

jeudi, 19 septembre 2013

Considérations sur le silence #4 - Gibran

 Seuls avec Celui.

 

Un autre disciple lui dit : "parles-nous de ce que tu ressens dans ton coeur en ce moment même."

Il regarde cet homme, et l'on percevait dans sa voix comme le chant d'une étoile lorsqu'il répondit : "Quand vous rêvez éveillés, si vous vous taisez pour être à l'écoute de votre moi le plus intime, vos pensées, comme des flocons de neige, tombent et tourbillonnent, recouvrant d'un blanc silence tous les bruits de l'espace qui vous entoure... Vous descendrez plus bas que vos paroles, vous chercherez les sources perdues des ruisseaux, et vous serez une grotte cachée renvoyant l'écho des faibles voix des profondeurs que vous êtes incapables d'entendre maintenant. Vous descendrez plus bas que vos paroles, oui, plus bas que tous les sons, jusqu'au véritable coeur de la terre, et là, vous serez seuls avec Celui qui se promène aussi à travers la voie lactée."

 

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Gibran Khalil Gibran (1883-1931)

 

mercredi, 18 septembre 2013

Considérations sur le silence #3 - Krishnamurti

 

Niez totalement ce qui a été votre vie.

 

Extrait d'un entretien public de 1962, Krishnamurti (1895-1986), philosophe indien

C'est en général avec amertume que nous arrivons à la fin du connu, avec angoisse et crainte que nous voyons venir le moment où nos chaînes n'existeront plus... L'idée de mourir nous met dans un désespoir, sur lequel, si nous sommes habiles, nous construisons une philosophie désespérée, à moins que nous n'allions chercher une philosophie de l'espoir, à la façon de la plupart des personnes qui se disent religieuses.

Or l'important est de nier toute cette vie du connu parce que nous la comprenons, et que cette négation soit sans motif. On constate alors que l'on entre dans un état où l'on commence à se libérer du connu. Voilà une des choses que nous devons faire si nous voulons comprendre l'extraordinaire profondeur et la puissance créatrice de la mort... C'est n'est que lorsqu'il y a une fin qu'il peut y avoir un renouveau. Lors que le passé a pris fin, quelque chose de tout à fait neuf peut naître...

Si nous ne sommes pas dans cet état de création, qui est la mort, qui est l'amour, notre vie n'a que très peu de sens... Entrez en vous-même... Niez totalement ce qui a été votre vie, vos expériences, votre ambition, votre avidité, et vous verrez qu'en cette fin il y a une mort qui est une création intemporelle, et qui, si vous voulez lui donner un nom, peut s'appeler Dieu, l'immesurable, l'inconnu... Le silence ne peut pas être l'expérience du Moi....

Le silence total n'a pas de centre de conscience pour le percevoir... De cet immense silence de quiétude, où l'esprit n'est plus en quête de rien, n'est plus en expectative, ne sollicite plus, surgit un mouvement qui est création au delà du Temps, qui dépasse toute expression... Cette création est énergie ; énergie de mort, énergie d'amour. En elle il n'y a ni commencement ni fin. Elle ne survient qu'en la connaissance de soir, dont tout le processus est une méditation.

 

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Jiddu Krishnamurti (1895-1986)

 

mardi, 17 septembre 2013

Considérations sur le silence #2 - Rilke

Nous sommes solitude.

 

Nous pouvons, il est vrai, nous donner le change et faire comme si cela n'était pas. Mais c'est tout. Comme il serait préférable que nous comprenions que nous sommes solitude ; oui : et à partir de cette vérité, sans nul doute serons-nous alors pris de vertige, car tous nos horizons familiers nous auront échappé ; plus rien ne sera proche, et le lointain reculera à l'infini.

Seul un homme qui serait placé brusquement, et sans y avoir été aucunement préparé, de sa chambre au sommet d'une haute montagne, éprouverait quelque chose de pareil : une insécurité sans égale, un tel saisissement venu d'une force inconnue qu'il en serait presque détruit... Ainsi, pour celui qui devient solitude, toutes les distances, toutes les mesures changent. Beaucoup de ces changements sont subits. Comme chez cet homme au sommet de la montagne, naissent en lui des images extraordinaires, des sentiments étranges qui semblent défier sa résistance.

Au fond, le seul courage qui nous soit demandé est de faire face à l'étrange, au merveilleux et à l'inexplicable que nous rencontrons.

 

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Rainer Maria Rilke (1875-1926)