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mardi, 17 septembre 2013

Considérations sur le silence #2 - Rilke

Nous sommes solitude.

 

Nous pouvons, il est vrai, nous donner le change et faire comme si cela n'était pas. Mais c'est tout. Comme il serait préférable que nous comprenions que nous sommes solitude ; oui : et à partir de cette vérité, sans nul doute serons-nous alors pris de vertige, car tous nos horizons familiers nous auront échappé ; plus rien ne sera proche, et le lointain reculera à l'infini.

Seul un homme qui serait placé brusquement, et sans y avoir été aucunement préparé, de sa chambre au sommet d'une haute montagne, éprouverait quelque chose de pareil : une insécurité sans égale, un tel saisissement venu d'une force inconnue qu'il en serait presque détruit... Ainsi, pour celui qui devient solitude, toutes les distances, toutes les mesures changent. Beaucoup de ces changements sont subits. Comme chez cet homme au sommet de la montagne, naissent en lui des images extraordinaires, des sentiments étranges qui semblent défier sa résistance.

Au fond, le seul courage qui nous soit demandé est de faire face à l'étrange, au merveilleux et à l'inexplicable que nous rencontrons.

 

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Rainer Maria Rilke (1875-1926)

 

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