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mercredi, 10 septembre 2014

Pendant ce temps, dans le bureau de la Mairesse de Paris

 

"Vos nouveaux élus 2014-2020", cahier central inséré dans A Paris, le magazine de la ville de Paris, n°50 Printemps 2014 :

 

 

La vie démocratique parisienne :
Comment le Conseil de Paris et les Conseils d'arrondissement fonctionnent-ils ?

 

mairesse, paris, anne hidalgo

mardi, 09 septembre 2014

Considérations sur le roman II - quand l'écriture frontale engagée n'est pas envisageable

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Le roman, quand l'écriture frontale engagée n'est pas envisageable

Le roman, pour donner un visage et une voix aux geôliers, aux tortionnaires, aux assassins

Le roman, pour désensorceler l'histoire à travers la littérature

Pour explorer les espaces de silences à travers une parabole dantesque

 

 

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"Désensorceler l'histoire", Thierry Clermont - tclermont@lefigaro.fr -, Le Figaro, fascicule Le Figaro et vous, jeudi 12 juin 2014

 

Etoile montante de la jeune génération, ayant grandi pendant la période de transition qui a succédé à l'effondrement de l'URSS? Sergueï Lebedev a publié, à trente et un ans, un premier roman magistral : La limite de l'oubli. Son incipit donne le ton, nous laisse deviner le souffle poétique qui va traverser cette fresque septentrionale : "Je me trouve à l’extrémité de l'Europe. Ici, on voit, à nu dans chaque falaise, l'os jaune de la pierre et une terre ocre ou flamboyante semblable à de la chair."

Lebedev nous dévoile une Atlantide imaginaire qui s'étend sur 300 pages, une quête et une enquête à travers le grand Nord sibérien, au-delà du cercle polaire, sur les traces laissées par les camps, sur l'engloutissement de l'archipel du goulag.

Le narrateur, ayant survécu, enfant, à la morsure d'un chien grâce à une transfusion sanguine, cherche à connaître l'identité et la vie de celui dont le sang coule désormais dans ses veines. S'ensuit une errance à travers la taïga silencieuse, les marécages sibériens, les paysages de désolation et d'abandon à la Tarkovski : baraquements désossés, anciens ateliers, neige immobile, cimetières fantômes, entre ciel et bouleaux... Au fil des pages, on comprend qu'en Russie, l'éviction de la mémoire s'est réalisée dans la géographie, dans les cartes.

Lebedev ne témoigne pas sur l'univers concentrationnaire en soi mais s'interroge sur la façon dont celui-ci s'est diffusé dans la société russe, à travers la mémoire, l'oublie et le secret. En traquant ces empreintes émotionnelles, l'auteur, petit-fils d'un officier ayant combattu à Stalingrad, a réussi un coup de force qui lui permet de regarder le présent au miroir d'un passé tragique. Un miroir brisé, qui ici ou là, par la puissance des descriptions d'une belle force onirique, apparaît comme un vitrail éclaté. Dans son cheminement vers la mémoire, avec pour témoins objectifs les lacs, les forêts et la toundra, l'écrivain est parvenu à trouver un langage pour dire cette mémoire en péril, ce hiatus entre savoir et non-savoir : La limite de l'oubli peut se lire comme le représentation géographique de ce hiatus.

Il y a quelques jours, Lebedev était de passage à Paris où il déclarait : "Mon but est de désensorceler l'histoire de la Russie à travers la littérature. Fragiles historiquement, nous avons à peine émerge comme génération. Nous sommes une génération dispersée, privée de solidarité, un groupe qui n'est pas constitué. Nous vivons comme si bourreaux et victimes n'avaient jamais eu d'enfants. Nous souffrons de ce chaînon manquant. Et cet héritage vit en nous tous, à travers nos peurs et nos angoisses. Pour ma part, je ne me sens pas particulièrement proche des autres jeunes écrivains russes. La littérature d'aujourd'hui est une sorte de champ de mines où chacun d'entre nous sait pertinemment où les mines sont cachées... où chacun est surtout intéressé par lui-même. Dans mon roman j'ai voulu redonner un visage, une voix, aux geôliers, aux tortionnaires, aux assassins. Ces acteurs n'ont jamais pris la parole... J'ai exploré ces espaces de silence à travers une parabole dantesque.

Journaliste à la revue Pervoïe Sentiabria (Premier septembre), Lebedev, qui revendique l'influence de Buzzati, Melville, Proust proust et Brodsky, vient d'achever son second roman, L'Année de la comète, à paraître chez Verdier en 2015 [...]

 

 

verdier,la limite de l'oubli,sergueï lebedev,auteur russe,ecrivain russe,roman russeSe procurer l'ouvrage :

La limite de l'oubli

Sergueï Lebedev

2014

Traduit par Luba Jurgenson

Verdier

316 pages

www.amazon.fr/limite-loubli-Sergueï-Lebedev/dp/286432749X/

 

 

 

 

 

lundi, 08 septembre 2014

Considérations sur le roman I

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Le roman, quand l'écriture frontale engagée n'est pas envisageable

Le roman, pour donner la parole aux miséreux comme aux arrivistes,

aux humiliés, aux offensés, proscrits et exclus

 

 

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"[...] Les jeunes auteurs critiquent la décadence morale de leur pays", entretien de Fanny Mossière (éditrice) par Thierry Clermont - tclermont@lefigaro.fr -, Le Figaro, fascicule Le Figaro et vous, jeudi 12 juin 2014

 

Le Figaro : Qu'est-ce qui caractérise la jeune littérature russe ?
Fanny Mossière : En Russie, les revues littéraires (Znamia, Novy Mir, Oktyabr...) sont très actives. C'est d'abord par ce biais que le public découvre les nouvelles voix de la littérature. Bien souvent, les romans y sont publiés en plusieurs fois, avant de paraître en volume : c'est le cas de Mikhaïl Chichkine, Pismovnik (traduit par Deux heures moins dix), best-seller en Russie. Zakhar Prilepine, Roman Sentchine, Oleg Pavlov ont d'abord été publié en revue ; celles-ci font office de défricheurs pour les maisons d'édition. Les écrivains des années 1990-2000 s'intéressent au contexte social et à la vie quotidienne ; la tendance est réaliste, voire hyperréaliste. Le discours est social et politique ; aujourd'hui comme tout au long de l'histoire de la Russie, l'écrivain se doit d'être engagé.
Dmitri Bykov, auteur de satires politiques, publie des chroniques dans la presse, s'exprime à la radio et à la télévision. Prilepine est populaire précisément en raison, de son engagement politique ; ses romans (pour la plupart traduits en français) mettent souvent en scène des activistes, généralement d'extrême gauche. Les jeunes écrivains décrivent la misère sociale, le chaos qui a suivi l'effondrement de l'URSS, la corruption, l'arrivisme et la perte de repères. Ils mettent en regard le passé soviétique avec la société actuelle. Beaucoup situent leurs textes dans les années 1990, marquées par la corruption et la désorganisation totale.

Parmi eux, Roman Sentchine est un cas à part. Qu'apporte-t-il de nouveau ?
Souvent cité par les écrivains de sa génération comme un modèle, Sentchine est l'un des représentants de ce "nouveau réalisme" : il décrit avec une précision clinique les difficultés du quotidien et les conséquences de la bataille permanente que livrent les Russes pour échapper à la misère. Dans Les Eltychev, l'écrivain dépeint la déchéance d'une famille sibérienne, contrainte de quitter sa petite ville pour un village sinistré. Autre illustration : dans Informatsia, Sentchine décrit l'arrivisme de la nouvelle classe moyenne moscovite ; les personnages, en proie à la solitude et au vide, font preuve de la même dégradation morale que leurs alter ego de la province.

Quelles sont leurs principales influences ?Les écrivains de la nouvelle génération traitent également des grands thèmes de la littérature universelle, comme l'amour, la mort, la relation à Dieu et à la nature. En cela, ils se réclament de la littérature russe des XIXe et XXe siècles et revendiquent l'influence de Tolstoï, Dostoëvski, Bounine, lauréat du Nobel en 1933. Pour d'autres, Edouard Limonov est la référence absolue. Oleg Pavlov, qui a publié son premier roman en 1994, à 24 ans (Conte militaire, publié en français dans la trilogie Récits des derniers jours en 2012), plonge le lecteur au cœur de l'armée, aux confins d'un empire dévasté. Dans Le Banquet du neuvième jour, Pavlov use de son talent de portraitiste et de son humour noir pour raconter l'odyssée délirante d'un détachement qui rapatrie le cadavre d'un soldat. Ses descriptions des camps de l'armée évoquent le goulag, mais aussi le moment absurde et tragique du déclin de l'empire. Fidèle au thème des humiliés et des offensés, Pavlov reflète les aspects obscurs de l'existence, le monde des proscrits et des exclus, de l'histoire cruelle, presque fantastique, de la Russie.

 

dimanche, 07 septembre 2014

Sonate en fa majeur de Mozart K300k - Gould, Barenboim, Haebler

 

Composée en 1774

Une des deux premières sonates pour piano composées par Mozart,

à l'âge de dix-huit ans

 

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https://www.youtube.com/watch?v=Eo7uHkSaAQ8   
https://www.youtube.com/watch?v=_3CRSK-Y9mg


https://www.youtube.com/watch?v=lVC8F36KfPU

 

https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&a...

 


https://www.youtube.com/watch?v=kAGrJv2VMuM

 

 

 

07:00 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 06 septembre 2014

Etymologie - grève

 

galère, rame, sncf, ratp, transports, grève
Source : Le Figaro, fascicule Le Figaro et vous, jeudi 12 juin 2014

 

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> Pour davantage : http://fichtre.hautetfort.com/les-mots-francais.html

 

 

vendredi, 05 septembre 2014

Sade à haute voix par Huppert

 

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http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Donatien_Alphonse_Fran%C3%A7ois_comte_de_Sade_dit_le_marquis_de_Sade/141980

 

Extrait de "Le plaisir de lire Sade", Raphaëlle Rérolle, Le Monde, samedi 28 juin 2014 :

Il y a quelque ironie à rencontrer Isabelle Huppert dans les salons de l'Hôtel de l'Abbaye, à Paris, pour parler du marquis de Sade : c'est peu dire que les livres du "Divin Marquis" (1740-1814) sentent le soufre. 

 

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http://teemix.aufeminin.com/stars/isabelle-huppert/album973933/isabelle-huppert-album-du-fan-club-23286290.html#p24

 

L'actrice évoque, pour Le Monde, la lecture qu'elle doit faire des textes de Sade, le 28 juin, à Spolète, en Italie, dans le cadre du Festival des deux mondes. Cette manifestation, qui se tient du 27 juin au 13 juillet, mêle musique, théâtre, art et littérature, avec notamment une belle programmation de poésie persane. Isabelle Huppert lira un montage de textes réalisé par Raphaël Enthoven. Il s'agit d'extraits de Justine ou les Malheurs de la vertu et de Juliette ou les Prospérités du vice, deux romans parus en 1791 et en 1801. La première, jeune orpheline, tente de défendre sa vertu contre les violences infligées par les hommes croisés sur sa route. La deuxième expérimente toutes les formes de dépravation et se livre à une attaque en règle contre la morale et la religion. Laissons la parole à la comédienne.

"Je n'ai pas ressenti de difficulté particulière à lire ces textes ou à les assumer. Dans la lecture, il y a une mise à distance. La voix me fait incarner les personnages de Justine et de Juliette. Donc, cela fait diversion à la violence que peut engendrer la lecture silencieuse : c'est un être vivant qui parle. Justine ou les Malheurs de la vertu et Juliette ou les Prospérités du vice permettent des identifications à ces jeunes filles, contrairement à ce qui se passerait avec des personnages des Cent vingt journées de Sodome, un texte nettement plus radical !

L'histoire de Juliette est assez conceptuelle, mais celle de Justine est très descriptive, y compris topographiquement. Il y a un suspense, une naïveté. C'est pathétique, bien sûr, mais aussi très drôle. Il est certain que la plupart des gens ne voient pas Sade comme un auteur comique, mais la chose que je ressens en le lisant, c'est l'humour.

Dans le public, les gens l'entendent d'ailleurs un peu comme un récit picaresque, surtout du côté de Justine. Il s'agit de véritables aventures, elle passe d'un lieu à l'autre, on imagine le paysage, le temps qu'il fait. Il y a quelque chose d'absolument terrifiant dans son récit, mais ce que fait ressortir la lecture, c'est la naïveté, la confiance aveugle qu'elle met à chaque fois dans ceux qui la tourmentent. il y a aussi chez Sade un comique de l'excès, une telle accumulation de déboires qu'ils finissent par devenir drôles.

La mise en parallèle des textes est brillante. Le montage de Raphaël Enthoven oppose les destins de Justine et de Juliette, leurs attitudes face à la vie, l'une éclairant constamment l'autre. Avec Sade, il y a l'effroi qu'on peut ressentir sur le fond, mais il y a aussi le plaisir d'une langue très voluptueuse.

 

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http://www.laforgecir.com/Artistique/Projets-en-cours/portrait-isabelle-huppert/portrait-isabelle-huppert.fhtm

 

J'ai ajouté au début une lettre d'amour envoyée à Sade par sa belle-sœur, pour montrer qu'il était quelqu'un à qui on envoyait ce genre de lettres très amoureuses. D'ailleurs, quand il fut pour la première fois condamné à mort, il est parti pour l'Italie avec cette belle-sœur. Et n'oublions pas qu'il s'intéressait beaucoup au théâtre. Amoureux d'une comédienne, il fit restaurer un petit théâtre à l'intérieur du château de Saumane, dans le Vaucluse, où il avait passé une partie de son enfance.

Ce qui est intéressant dans la lecture, c'est de mettre le spectateur dans un état de découverte. Certains connaissent les textes, d'autres non. Moi, je fais en sorte de les découvrir plus ou moins en même temps qu'eux. Je ne prépare pas du tout : je lis l'ensemble une fois ou deux, pas plus. Je ne prévois pas de faire une rupture à un endroit plus qu'à un autre, de mettre tel ou tel ton. Cela donne une sorte de fraîcheur  la lecture, en créant un effet de surprise, une forme de naturel. Je lis différemment chaque fois, de même qu'au théâtre je joue différemment tous les soirs.

C'est un exercice que je n'ai pas souvent pratiqué. J'ai un jour lu, à Paris, des pages de Maurice Blanchot, à la Cinémathèque, c'était L'Attente, l'oubli, des textes de Patti Smith et de Julia Kristeva, à l'Odéon et, pour la télévision, des textes de Nathalie Sarraute. Celle-ci disait tout le temps que ses écrits étaient faits pour être dits à haute voix. Elle trouvait d'ailleurs que je les lisais trop vite et elle n'était pas très contente !

En lisant à haute voix, j'ai l'impression qu'en peu de temps j'arrive à transmettre un texte. Ce n'est pas vraiment difficile, mais il me semble que, quand on lit, on fait tout de même un peu plus que lire. Il ne s'agit pas non plus d'aller trop loin dans l'interprétation, ce n'est pas du théâtre. Je respecte une sorte de frontière invisible. Cela se fait de manière intuitive. Même quand on va assez loin, on est tout naturellement limité par la posture et par la feuille qu'on tient dans ses mains ou qu'on regarde. Cette feuille devient une barrière naturelle qu'on ne peut pas franchir. Lorsque je lis, je ne suis pas privée de mon corps, je l'utilise différemment. Cela reste un corps, même dans cette immobilisme partiel.

 

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http://teemix.aufeminin.com/stars/isabelle-huppert/album973933/isabelle-huppert-album-du-fan-club-23286290.html

 

Lorsque j'ai joué dans la pièce 4.48 Psychose, de Sarah Kane, aux Bouffes du Nord, à Paris, je ne bougeais pas, mais je n'étais pas dépourvue de corps, uniquement de mouvement. Dans une lecture, c'est pareil : on a le souffle, les mains, les yeux. Ce qui est intéressant, et qui transforme les choses, c'est la manière dont on joue avec le regard des spectateurs.

Quand vous pensez lecture, vous pensez à des yeux qui ne quittent pas la feuille. Or, moi j'aime bien aller de la lecture à l'adresse : c'est dans ce va-et-vient que se déploie l'art de la lecture. Dès que le regard se pose sur quelqu'un, on peut créer de l'imaginaire, du drame à l'infini. Il faut se dire qu'on s'adresse à un grand nombre et en même temps à une seule personne. A un individu plutôt qu'à une masse informe. C'est le metteur en scène Bob Wilson qui m'a appris cela. Cela permet de se concentrer.

Dans une lecture, on s'en donne à cœur joie, car on est face au public. C'est un peu la situation du gros plan, le rêve de toute actrice. Comme on est tout seul, l'attention n'est pas dispersée.

Et puis, il y a les silences, les temps. IL y a aussi la manière d'intégrer l'espace : on peut faire mille choses, se déplacer. Là, je ne me déplace qu'à un seul moment, un tout petit peu, vers la fin, quand ça devient vraiment très dur. J'ai ressenti le besoin de le faire.

 

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http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Isabelle-Huppert-en-plein-film-d-horreur-dans-le-remake-de-Suspiria-3366266

 

Je ne suis pas une lectrice vorace, mais chronique : je lis tout le temps, quoique pas beaucoup. Cela dit, il m'est difficile d'imaginer la vie sans lecture. Une maison sans livres m'angoisse. Au fond, c'est autant une nécessité qu'un plaisir. Je lis de tout, mais plutôt les romans. Dans un monde idéal, je lirais vraiment tout - toute La Recherche du temps perdu, par exemple, dans l'ordre ! Je me dis que cela doit être bien de s'isoler pendant des jours pour lire Proust ou tout Balzac. Les lectures, ce sont des promesses, c'est aussi bien de les avoir devant soi que derrière. Ce qui compte, ce n'est pas ce qu'on vous raconte, c'est comment c'est raconté.

Les livres qui ont compté pour moi, il y en a beaucoup, mais peut-être que les plus importants sont ceux qu'on lit en premier ou très jeune. Ils font alors figure de romans d'apprentissage, à un moment de la vie où les livres peuvent encore façonner votre vision du monde. Par exemple, quand j'avais 15 ans, j'ai aimé lire Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, entre autres, bien que je ne sache pas si ce texte me ferait le même effet maintenant.

Je me souviens aussi des Mémoires d'une jeune fille rangée, d'où émanaient un enthousiasme, une puissance de vie, une énergie joyeuse qui me plaisaient. J'aimais la liberté de ce livre, par exemple le fait que Simone de Beauvoir pouvait être heureuse en étant seule, quand elle décrivait ses années de professorat à Marseille. Cette indépendance, c'était une découverte.

J'ai été très impressionnée aussi par le premier roman de Doris Lessing, Vaincue par la brousse, qu'elle a écrit à 27 ans. C'est une histoire inspirée de celle de sa mère, où il est question d'une femme blanche qui tombe amoureuse de son boy noir, et qui sombre dans la folie, dans la Rhodésie des années 1940. Cette lecture a précédé le film que j'ai fait avec Claire Denis en 2010, White Material.

Et puis il y a les livres dans lesquels je peux me projeter comme actrice, en y voyant un possible personnage, ce qui m'autorise ainsi  lire de mauvais romans, car on sait bien que ce n'est pas forcément la grande littérature qui fait les meilleurs films. Le saut dans la fiction est très excitant : dans ces cas-là, je ne suis plus une lectrice normale, amis une lectrice actrice. C'est comme si quelque chose prenait feu tout de suite, une sorte d'incendie. Ou un coup de foudre. Je me représente les choses, des images surgissent, dans une sorte de fusion entre soi et ce qu'on est en train de lire. Et cela, bien que je sache très bien que ces livres ne seront presque jamais, ou très rarement transformés en films : ce livre sur lequel vous avez rêvé, ce personnage dans lequel vous vous êtes projeté doivent ensuite faire naître le désir d'un metteur en scène.

Pourtant, cela m'arrive parfois. J'avais jeté mon dévolu sur un livre grâce à Michel Polac qui m'en avait parlé : L'inondation, d'Evgueni Zamiatine, dont j'avais pris les droits. Un petit Dostoïevski, en beaucoup plus sec. Un Crime et châtiment au féminin. Igor Minaiev, metteur en scène ukrainien, l'a réalisé en 1994, c'est un très beau film.

S'il y a un risque à lire Sade, je ne l'ai pas mesuré... Mais il n'y a aucun risque à lire Sade aujourd'hui ! De toute façon, il n'y a vraiment aucun risque à prendre des risque. Je ne sais même pas que ce sont des risques, et cela me donne de la liberté. Il y a une grand part d'inconscience là-dedans. Et peut-être une curiosité qui l'emporte sur tout le reste. Etre curieux, c'est une définition de la vie. Après tout, ça veut dire quoi, se casser la figure ? La peur de rater ? Eh bien, ce n'est pas grave !

De toute façon, le ratage, c'est très subjectif quelle différence faire entre une chose ratée et une chose réussie ? Et puis, une fois que c'est fait, c'est fait : ce qui compte, c'est le plaisir de l'avoir fait.

 

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http://www.ohmymag.com/isabelle-huppert/wallpaper

 

jeudi, 04 septembre 2014

Considérations sur le jeu de mot - psychanalyse et Napoléon - Stéphane De Groodt

 

Virtuose et surréaliste

 

de groodt, canal plus, canal+, le supplément

Source : Le Supplément, Canal +, le dimanche 4 mai 2014

[...]
 

 

de groodt, canal plus, canal+, le supplément
http://www.babelio.com/auteur/Stephane-de-Groodt/290869/photos

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9phane_De_Groodt

Il est pilote de course professionnel pendant une quinzaine d'années avant d'entamer sa carrière de comédien. Il se fait remarquer notamment en Formule Renault, F3000, Porsche SuperCup, aux 24 h de Spa, ou encore en Procar où il décrocha le titre de Champion de Belgique en BMW Compact Cup.

Il est le créateur de la série File dans ta chambre, diffusée sur France 2, RTBF et Canal+ Belgique, dont les textes sont coécrits par sa femme Odile d'Oultremont. Il est aussi une des voix des personnages animés de la série Une minute avant retraçant des événement historiques une minute avant qu'ils se produisent. Ce programme est diffusé sur Canal+ depuis août 2010. Il est aussi la voix des publicités Carrefour diffusées sur toutes les chaînes de télévision, ainsi que le père Dumas dans la saga B-Box.

Depuis la rentrée 2012, il est présent tous les dimanches dans l'émission de Canal+ Le Supplément dans laquelle il anime une chronique de quelques minutes intitulée Retour vers le futur. Cette chronique fonctionne sur le même principe que celle qu'il présentait jusqu'en 2012 dans l'émission La Matinale sur Canal+ avec Maïtena Biraben, où il racontait sa rencontre avec des personnages célèbres sur un ton humoristique mêlant jeux de mots et calembours. Il y présentait également un "courrier des téléspectateurs" imaginaire et loufoque. Il reprend cette chronique hebdomadairement sur RTL aux côtés de Stéphane Bern dans À la bonne heure où il commente un faux courrier d'auditeurs improbables. Depuis la rentrée 2013, après avoir quitté RTL on le retrouve sur France Inter dans l'émission Comme on nous parle animée par Pascale Clark, tous les jeudis il anime une chronique de quelques minutes intitulée Mes mails, il commente une série de faux mails d'auditeurs adressés à France Inter et Pascale Clark.

Son humour absurde et très littéraire ainsi que le rythme effréné de ses jeux de mots le rapprochent d'humoristes comme Raymond Devos ou Pierre Desproges. Toutefois, Stéphane De Groodt se considère influencé par des humoristes comme Pierre Repp.