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vendredi, 16 novembre 2012

Les Arcandiers - De La Brosse, Pinon (fin)

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Film : Les Arcandiers (1991, durée 1h35)

Réalisateur : Manuel Sánchez

Tonio (Simon de La Brosse), Bruno (Dominique Pinon), Hercule (Charles Schneider), Véronique (Géraldine Pailhas), "l'ingénieur" fan de Johnny (Yves Afonso), Lamotte (Rudy Moraes)

 

¤     ¤     ¤ 

 

Tonio, la bouche pleine de pomme : C'est quoi ton nom ?

Véronique : Véronique.

Bruno : Véronique ? Qui rit quand on la nique ?

Tonio : Fais pas gaffe, hein, il est pas cuit. Tu vas où ?

Véronique : A Nantes.

Tonio : Ouais, benh nous, on va au Brésil.

Bruno : Ouais, y'a un bateau qui nous attend, à Saint-Nazaire. T'aurais pas une cigarette ?

Tonio : Tu fumes des brunes ? Oh laaa, ça vaut de la thune, ça. (un briquet)

Véronique : Je l'ai trouvé avec les cigarettes.

Bruno : T'en trouves des trucs, toi.

Hercule : T'aurais pas une bière ?

Tonio : Hé ooooh, c'est pas un bar-tabac, hein.

Hercule : Qu'est-ce t'en sais, toi, elle aurait pu trouver une bière.

 

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Hercule : Moi j'vous dis qu'on n'arrivera jamais.

Tonio : Dans trois jours on y est, à Saint-Nazaire.

Bruno : Saint-Nazaire, mon cul. Saint-Nazaire.

Hercule : C'était qui saint Nazaire ?

Bruno : C'était un saint. C'était peut-être bien le saint des nazes. 

 

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Véronique : Ca vous dirait de faire l'amour avec moi ?

Bruno : Putain, j'suis pas bien réveillé.

Tonio : Tu peux répéter, là ?

Véronique : J'aimerais bien faire l'amour avec vous.

Hercule : C'est bien ce qu'elle a dit ?

Bruno : Ca fait plaisir à entendre.

Véronique : Ca vous gêne ?

Tonio : Non-non, c'est pas ça. C'est quand même pas courant de rencontrer une fille comme toi. Et ça t'arrive souvent de demander aux mecs ?

Véronique : Non, d'habitude non, mais vous, vous me plaisez.

Bruno : Dommage qu'on t'ait pas rencontrée plus tôt.

 

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Tonio : Ca fait du bien. Oh, la dernière fois que j'ai baisé, c'est y'a deux ans, sur le pont, à Fourchambault. Tiens, file-moi une taffe.

Hercule : J'la sens pas, cette gonzesse. J'suis sûr que c'est une pute.

Tonio : T'es pas pédé ?

Hercule : Pourquoi tu dis ça ?

Tonio : J'ai l'impression que t'aimes pas les femmes.

Hercule : Des nanas, j'en ai baisé plus que tu crois, hein.

Tonio : C'est marrant, j'les ai jamais vues.

Hercule : C'est parce que j'suis discret.

Tonio : Très discret.

Hercule : Benh ouais.

Tonio : C'est c'que j'dis, t'es discret.

Hercule : J'sais pas, j'ai l'impression que tu t'fous d'ma gueule, là. J'aime pô ça.

Bruno : J'y arrive pas, elle rigole tout l'temps. Elle dit que j'ai une tête qui la fait marrer. T'y vas, toi ?

Hercule : Rends-moi ma clope.

Bruno : J'comprends pas pourquoi j'la fais rire.

Tonio : Parce que tu lui plais.

Bruno : Ouais, benh, c'est pas toujours ceux qui les font rire qui les baisent.

Tonio : Bon, benh on va pas coucher là.

Hercule : On déjeune toujours pas ce matin ?

Tonio : Ah ouais, t'as des thunes ?

Hercule : On peut quand même s'arrêter dans une ferme acheter des œufs.

 

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Véronique : Ca vous dirait d'aller au restaurant ? J'pourrais faire la pute sur le bord de la route.

Tonio : Hé, on n'est pas des maquereaux, hein. 

 

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L'automobiliste : Bonjour !

Véronique : Bonjour, c'est deux cent francs.

L'automobiliste : Oui, on fait ça où ?

Véronique : Là-bas. 

L'automobiliste : On peut pas faire ça dans ma voiture ?

Véronique : C'est mieux dans la cabane.

L'automobiliste : Oui, oui-oui, je vous rejoins.

Véronique : Ca vous plaît pas ?

L'automobiliste : Si, si-si, si-si, je vous rejoins. 

 

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Bruno : Qu'est-ce qu'elle est bonne, la paëlla.

Hercule : On mange quoi au Brésil ?

Tonio : Beaucoup de riz.

Bruno : Je crois que tu confonds avec les Chinois.

Véronique : Comment vous auriez fait si vous m'aviez pas rencontrée ?

Tonio : T'sais, nous, on s'est toujours débrouillés tous seuls dans la vie, hein. 

Bruno : On aurait peut-être mieux fait d'être aidés.

Véronique : Vous avez des passeports pour partir ?

Tonio : On voyage en clandestins.

Véronique : J'pourrais partir avec vous au Brésil ?

Tonio : J'croyais que t'allais à Nantes.

Véronique : Benh j'ai changé d'idée.

 

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Hercule : Ca veut dire quoi ornithologue ?

Tonio : Un psychiatre, un machin comme ça.

Bruno : Mais non, ornithologue, c'est un toubib pour la gorge.

Tonio : Qu'est-ce t'en sais ? Un mec qu'a du fric, en tout cas.

[...]

Véronique : J'espère que vous l'avez pas tué.

Hercule : J'ai pas tapé fort.

Bruno : Le problème avec toi, Hercule, c'est que tu sens pas ta force.

Hercule : On tue pas un mec comme ça. 

 

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Véronique : J'aime bien comme tu m'as appelée cette nuit.

Tonio : Ah bon ? Qu'est-ce que j't'ai raconté encore comme conneries ?

Véronique : Tu te rappelles pas ? Ma p'tite fauvette.

Tonio : T'as dû rêver.

Véronique : J'rêve jamais.

Tonio : T'entends des voix alors.

Véronique : Regarde là-haut. Tu sais qu'on raconte que si on fouillait au pied de l'arc-en-ciel, on trouverait un trésor ?

Tonio : Si on devait pas repartir, j'irais bien vérifier si c'est pas des conneries.

Véronique : Regarde-moi ? J'aime bien la couleur de tes yeux.

Tonio : Arrête de raconter des conneries un peu. Laisse-moi bosser.

Véronique : T'es toujours comme ça avec les filles ?

Tonio : Laisse-moi bosser, j'te dis.

Véronique : Bon, benh écoute, moi j'vais me recoucher si tu veux me rejoindre.

Tonio : Tu penses qu'à ça ?

Véronique : Moi j'ai tout l'temps envie d'faire l'amour. 

 

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Bruno : J'sais pas c'qu'elle y trouve, à Tonio, on n'est pas plus cons que lui. Remarque, avec les femmes, faut pas chercher à comprendre.

Hercule : Quand même, on peut s'poser des questions ? Surtout avec celle-là.

 

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Véronique : Quand est-ce qu'on repart ?

Tonio : Bientôt.

Véronique : Ce serait bien si on sortait un peu le soir au lieu de rester tout l'temps enfermés ici, non ? 

 

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Bruno :  Ca fait quand même du bien de revenir à la civilisation.

Le patron : Alors, ce Noël, joyeux ? Qu'est-ce que je vous sers ?

Tonio : Y'a une sacrée ambiance chez vous.

Le patron : Ils vont arriver.

Le DJ, au micro : On va s'amuser, on va faire la fête. Comme promis, la direction est d'accord, go, c'est parti !

[....]

Véronique : Vous dansez pas ?

Bruno : On sait pas.

Véronique : Pas besoin de savoir. 

Bruno : J'ai souvent remarqué que les femmes préfèrent les cons. Qu'est-ce t'en penses, Hercule ?

Hercule : Ca dépend des femmes. 

 

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L'homme de la boite de nuit : Ils te font pas danser, tes copains ?

Véronique : C'est pas mes copains, c'est mes frères.

L'homme : Vous vous ressemblez pas. Remarque, avec mes frangins, c'est pareil.  J'peux t'offrir un verre, ils diront rien ?

Véronique : Ils aiment pas trop qu'on me tourne autour.

L'homme : Si j'avais une sœur comme toi, j'aimerais pas trop non plus, hein.

 

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L'homme : Alors comme ça, c'est votre frengine ?

Bruno, en désignant Tonio : C'est surtout la sienne. Nous, on serait plutôt ses demi-frères.

 

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L'homme : Hé, dites donc, j'peux pas laisser monter votre sœur là-dedans, hein. Elle a transpiré toute la nuit et j'ai pas envie d'avoir une morte sur la conscience le jour de Noël, hein. Tu montes avec moi, toi.

Tonio : Non-non-non, elle reste avec nous, elle.

L'homme : Mais t'inquiète pas, j'vais pas te la voler, ta frengine.

Véronique : Fais pas cette tête.

Tonio : Moi, j'm'en fous, tu fais c'que tu veux, hein.

Bruno : T'es jaloux, toi, maintenant ?

Tonio : J'suis jaloux, moi ?

 

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Véronique : J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Il est pas mort, l'ornithologue. 

Bruno : Comment tu sais ? 

Véronique : Le type de la boite, c'était un policier. Il m'a raconté qu'ils avaient découvert un type assommé dans une cabane de chantier.

Hercule : J'vous avais dit, les mecs, j'avais pas tapé fort.

Tonio : Et toi, t'étais où, toi ? Toi on te cherche partout.

Véronique : On s'est baladés, on a... on a roulé toute la nuit.

Bruno : Il a pas tellement une tête à se balader avec les jeunes filles, ce mec-là. 

Tonio : Qu'est-ce tu veux dire par là, toi ?

Bruno : Rien. Les flics, en général, c'est pas très romantique.

Véronique : Bon, benh j'vais m'coucher.

Bruno : Bon, on part quand au Brésil ?

Tonio : Behn on part demain. 

 

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Tonio : Il nous ramène des timbres, lui ! Passe-moi le flingue et mets-toi au volant !

 

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Un policier : Arrêtez le moteur, descendez du véhicule. On vient de me signaler le vol de la voiture.

Hercule : Vous m'emmenez où ?

Un policier : A votre avis !

 

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L'ingénieur : Douze mètres carrés, j'ai mesuré. Tu prends le pajot, là, à côté. Tu mettras les patins, hein ? J'tiens pas à ce que tu dégueulasses ma piaule. T'es tombé pourquoi ?

Hercule : J'ai volé une voiture. Et toi ?

L'ingénieur : Moi, j'me suis castagné avec les cognes dans un bal ! J'ai éclaté une couille au brigadier. Coups et blessures sur un représentant des forces de l'ordre. Six mois de cabane pour une couille. [...]Remarque, j'en profite pour me remplumer, parce que j'bouffais pas gras à l'extérieur. [...] C'est quoi ton blaze ?

Hercule : Hercule.

L'ingénieur : Hercule ? Qui rit quand on l'encule ? Tu veux un canon ?

Hercule : T'as de l'alcool ?

L'ingénieur : Benh qu'est-ce tu crois ? Il suffit de sonner puis t'as un larbin qui te demande ce que tu veux. T'es comme à l'hôtel ici, sauf que tu paies pas. C'est pas beau ? Tiens.

Hercule : Qu'est-ce que c'est ? On dirait de l'eau de Cologne. 

L'ingénieur : Mais tu sais que t'es pas con, toi ? On devrait faire équipe tous les deux. Puis en plus, ça empêche de puer de la gueule. Parce qu'avec ce qu'ils nous donnent à becter ici, on aurait tendance à puer du bec. Tu veux de la lecture ?

Hercule : Ca dépend ce que t'as.

L'ingénieur chante : Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir. Oui gris, c'est gris, et c'est fini, oh oh oh oh. Ca me rend fou. J'ai cru à ton amour... [...] Oh putain, quand j'écoute ça, moi, tu vois, ça m'donne une de ces pêches, moi ! T'as vu les super gonzesses là-dessus ? J'me demande où elles crèchent. J'en ai jamais vu des comme ça dans l'coin.

Hercule : T'sais j'crois qu'il faut monter à Paris pour en trouver des comme ça. 

L'ingénieur : Eh benh ils doivent pas s'emmerder, les Parigots. T'es page combien, là ?

Hercule : Trois cent trente-trois. 

L'ingénieur : Qu'est-ce que tu penses de celle à cent soixante-cinq francs ?

Hercule : J'aime pas trop les blondes, moi. 

L'ingénieur : Mais tu trouves pas qu'elle ressemble à Sylvie Vartan ?

Hercule : Euh, non. Mon genre à moi, ce serait plutôt celle à cent quatre-vingt neuf francs, là. 

L'ingénieur : Chacun ses goûts ! Puis comme ça, chacun la sienne. T'es du coin, toi ?

Hercule : Non, de Nevers. 

L'ingénieur : Mais qu'est-ce que tu me racontes là ?

Hercule : Enfin à côté de Fourchanbault. 

L'ingénieur : Mais c'est extraordinaire c'que tu m'racontes là ! Mais j'suis né là-bas ! Mais c'est quand même incroyable ! Oh putain, j'sentais quelque chose. Quand j'tai vu débarquer, j'me suis dit : mais qu'est-ce que c'est que cet arcandier là ? Mais tu connais la Mireille alors !?

Hercule : Et le Trousier ! 

L'ingénieur : Trousier ? Celui qui se prend pour Einstein ?

Hercule : Benh oui !

L'ingénieur : Il est toujours là-bas ?

Hercule : Benh oui !!

L'ingénieur : Oh, mais nom de Dieu, mais qu'est-ce que t'es venu foutre dans l'coin, hein ?

Hercule : Benh j'suis parti pour aller au Brésil avec des copains. 

L'ingénieur : Qu'est-ce que tu m'racontes là ? Le Brésil ? C'est extraordinaire, c'est extraordinaire.

Hercule : Tu connais ?

L'ingénieur : Non, mais c'est extraordinaire. Tiens, torche-toi l'cul. C'est extraordinaire.

 

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Hercule : J'peux te demander quelque chose ?

L'ingénieur : Tu peux m'demander c'que tu veux. Mais faut pas en profiter, hein.

Hercule : Tu crois en Dieu ?

L'ingénieur : Mais t'es con ou quoi ? Si y'avait pas de bon Dieu, on serait pas là. Tu penses, j'ai eu le temps de gamberger tout ça, tu sais. Deux ans de taule. C'est vrai que t'as bien une tête d'arcandier, toi !

 

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Hercule : Sympa d'être venus me chercher. Fallait pas.

Véronique : On allait quand même pas partir sans toi au Brésil ?

Tonio : T'as grossi, toi.

Hercule : Ouais, benh vous, par contre, vous avez mauvaise mine, hein.

 

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Tonio : C'est une voiture de collection, hein.

Le ferrailleur : Ah, j'vous l'achète au prix de la ferraille.

Tonio : Combien ?

Le ferrailleur : Deux cent francs. Moi, c'est pour vous rendre service. La ferraille, j'en ai des tonnes.

Hercule : Il est pire que Lamotte, lui.

Le ferrailleur : Qu'est-ce qu'il dit, lui ?

Hercule : Non, rien, j'parlais à...

Tonio : C'est d'accord pour les deux cent balles.

 

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Hercule : Mais qu'est-ce que tu fous là ?

L'ingénieur : Mais j'te chercher depuis hier soir. J'ai fait tous les bistrots. Hé, j't'avais dit qu'on se reverrait, hein. [...] Dis donc, tu pourrais m'présenter là ?

Hercule : C'est Véronique.

L'ingénieur : Véronique ? Celle qui rit quand on la... !

 

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Tonio : Hé Hercule, il nous a dit que tu connais bien ici.

L'ingénieur : Ah j'connais tout le monde, moi, tout l'monde me connaît. Tu peux demander à n'importe qui. Pas vrai, Hercule ?

Tonio : Tu vas nous aider. On cherche à embarquer, on connaît personne.

Hercule : Ouais, on voudrait trouver un bateau où on pourrait bosser.

L'ingénieur : D'abord, qu'est-ce que vous allez foutre au Brésil ?

Tonio : Du commerce.

L'ingénieur : Du commerce, mais du commerce de quoi ?

Bruno : Benh euh, on sait pas encore. On s'est pas décidés.

L'ingénieur : Remarquez, c'est vos oignons.

Tonio : Y'a bien une combine pour embarquer, quoi ?

L'ingénieur : Y'a toujours moyen, mais qu'est-ce que vous savez faire ?

Tonio : Un peu tout.

Bruno : Ouais, on peut tout faire.

L'ingénieur : Bon benh ça va pas être facile. On verra ça demain. Vous créchez où ?

Hercule : Benh justement, on a vendu la voiture où on dormait. Mais putain, vous êtes dans la merde, alors !

Tonio : Tu peux nous trouver un endroit, toi.

Bruno : Benh ouais, avec toutes les relations que t'as ici.

L'ingénieur : Benh j'vous emmène à mon hôtel.

Tonio : On n'a pas de thunes.

L'ingénieur : Mais j'vous invite, moi, pauv' malheureux !! Heureusement que l'ingénieur est là ! 

 

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L'ingénieur : C'est ici ! Mais va falloir fermer votre gueule, hein. J'tiens pas à voir rappliquer tous les clodos de la ville.

Hercule : Qu'est-ce que j't'avais dit ? L'ingénieur, c'est pas un arcandier.

L'ingénieur : Et y'a tout le confort.

Véronique : C'est la première fois que je rentre dans une prison. Ca raisonne.

Hercule : Et toi, tu crèches où ?

L'ingénieur : En haut dans la quinze, c'est la date d'anniversaire de Johnny.

 

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Hercule : Tu crois qu'on va trouver un bateau pour le Brésil ?

Bruno : Dans l'fond, si c'est pour s'faire chier, on est aussi bien chez soi.

 

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Tonio : Moi, j'ai pas fait tout ce chemin là pour rien, les gars. Vous êtes vraiment des nazes, tous les deux, hein. Vous allez rester des arcandiers toujours.

Bruno : A Nevers, on s'faisait moins chier. Et au moins on bouffait tous les jours.

L'ingénieur : Hé les gars ! Oh, j'vous ai trouvé du boulot !

Hercule : Ah ouais ? 

 

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Tonio : On n'a pas l'air de cons, nous.

L'ingénieur : Mais qu'est-ce qu'on en a à foutre ? 

 

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Véronique : Tu m'aimes ?

Tonio : Quoi ?

Véronique : Est-ce que tu m'aimes ? On m'a jamais dit qu'on m'aimait.

Tonio : Tu veux qu'on t'aime ou t'as besoin qu'on te l'dise ?

Véronique : Les deux.

Tonio : T'es vraiment secouée, hein.

Véronique : J'suis enceinte, Tonio.

Tonio : Ah bon ?

Véronique : C'est tout ce que ça te fait.

Tonio : Qu'est-ce tu veux que j'fasse ? Que je m'tape le cul par terre ?

Véronique : J'sais pas. Tu pourrais m'dire que t'es content.

Tonio : Ah bon ?

 

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Tonio : Ca marche, on part ! J'ai trouvé un bananier, il part la semaine prochaine. 

Bruno : Et on voyage à l'œil sur ton bananier ?

Tonio : Tout est arrangé. En échange, on va bosser sur le bateau. Hé, qu'est-ce que j'vous avais dit, là ? C'est pas un démerde, le Tonio ? Hé, l'ingénieur, ça t'dirait de venir avec nous ?

Hercule : Benh ouais, tu pourrais venir avec nous.

L'ingénieur : Si vous m'emmenez avec vous, ... c'est que vous avez confiance en moi ? Oh c'est incroyable, ça. C'est extraordinaire ! J'sais pas si j'dois vous croire.

Tonio : Qu'est-ce tu crois, l'ingénieur ? On fait partie de la même famille.

L'ingénieur : Qu'est-ce que j'entends, là ? Oh dis donc, c'est beau comme une chanson de Johnny ! Alors si j'sais que j'peux compter sur vous, écoutez-moi bien, les gars, benh vous pouvez compter sur moi !! Yeah !

 

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Tonio : Vous avez pas vu Véro ?

Le barman : Je l'ai aperçue en début d'après-midi. 

Un habitué : Elle m'a donné ça pour vous.

Bruno : "Que le ciel vous garde en joie". Hé, c'est une connerie.

L'ingénieur : Ou elle a dû s'faire la malle, la p'tite.

Tonio : Qu'est-ce tu racontes, toi ? Elle s'est peut-être baladée, elle.

Bruno : Tu parles, elle s'est cassé, ouais. Remarque, c'était à prévoir. T'avais comment t'étais avec elle ?

L'ingénieur : Ah benh où elle a pu aller ?

Tonio : On va la retrouver !

Hercule : Tu sais même pas d'où elle vient.

L'ingénieur : C'est vrai, ça va pas être facile si tu sais pas d'où elle vient. Déjà qu'elle parlait pas beaucoup. Elle a peut-être dû prendre la nationale.

Bruno : Un p'tit cul comme ça, ça intéresse les routiers.

Tonio : Allez, on y va.

Hercule : On peut bien partir sans elle.

Tonio : Ouais, pis on peut partir sans toi aussi.

L'ingénieur : Si on s'payait un p'tit canon, les gars ?

Tonio : Mais on n'a pas le temps, nous ! Faut y aller maintenant.

 

¤    ¤    ¤

 

L'ingénieur qui démarre une voiture volée : Qu'est-ce qu'il y a comme cassettes ?

Tonio : Vi - val - di - les - quatre - saisons, Albi - no - ni - a - da - gio.

L'ingénieur : J'espère que c'est pas du jazz, y'a rien de plus gonflant. J'ai mes provisions. Que je t'aime, que je t'aime, que je t'aime !! [...] T'aimes la morue, toi ?

Tonio : Qu'est-ce ça peut t'foutre. Regarde devant toi.

L'ingénieur : Ah oui, j'tai vu, connard ! Con... Oh putain, elle est belle la route. Ca m'donne envie de battre mon record.

Hercule : Il est de combien ton record ?

L'ingénieur : Deux-cent dix. Putain, c'était pour le mariage de Johnny. On avait fêté ça. [...]

Bruno : Johnny, il t'avait invité à son mariage ?

L'ingénieur : Ah non-non, y'avait trop de monde, tu rigoles. Non mais il nous a écrit. T'en connais toi, des chanteurs valables qui te répondent ? Tiens, tu peux la lire dans mon blouson, avec la signature de Johnny et tout. Il est sympa, Johnny, y'en a pas beaucoup qui lui arrivent à la cheville. Tiens, montre à Tonio.

Tonio : C'est une photocopie, ça.

L'ingénieur : Qu'est-ce tu racontes ?

Tonio : C'est une photocopie, j'te dis !

 

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Le routier : Quel est votre nom ?

Véronique : Véronique.

Le routier : Celle qui rit quand on la nique ?

 

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jeudi, 15 novembre 2012

Les Arcandiers - De La Brosse, Pinon (suite)

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Film : Les Arcandiers (1991, durée 1h35)

Réalisateur : Manuel Sánchez

Tonio (Simon de La Brosse), Bruno (Dominique Pinon), Hercule (Charles Schneider), Véronique (Géraldine Pailhas), "l'ingénieur" fan de Johnny (Yves Afonso), Lamotte (Rudy Moraes)

 

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Tonio : Jamais ils penseront que c'est des gars du coin qui ont fait l'coup. On est vraiment fortiches les gars, hein. On va s'faire des couilles en or.

Bruno : Des petites en plaqué, ça m'suffirait... Ca s'passe trop bien pour qu'ça continue. Avec ce brouillard, et la morte derrière.

Tonio : Pouruoi qu'tu dis rien, Hercule ?

Hercule : Je r'garde la route, moi. 

 

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Le brocanteur : Mais qu'est-ce que vous m'ramenez là, les gars ?

Tonio : Quoi ? Tu reconnais pas la jeune fille ?

Le brocanteur : Vous avez piqué la sainte ? Mais vous êtes cinglés !

Tonio : Eh oh, t'inquiète pas, on n'est pas des branques, hein. Personne nous a vus.

Le brocanteur : Vous en êtes sûrs ? ... Dis donc, elle a d'beaux restes, la petite Soubirous.

Tonio : Eh ouais, quand ils l'ont sortie trente ans après sa mort, elle était nickel. Et les curés, ils disent qu'ils l'ont même pas momifiée.

Hercule : Si on commence à s'filer les chocottes avec des trucs comme ça... Si on allait plutôt s'coucher ?

Tonio : On va lui retirer les godasses, comme ça ils auront la preuve qu'on l'a ! Bon, Bruno, aide-moi.

Hercule : Moi j'y touche pas, hein.

 

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Bruno : On n'aurait pas dû laisser les godasses devant l'église. Un clodo qu'a dû les ramasser, y'a toujours des clodos qui traînent par là-bas.

Tonio : Qu'est-ce qu'on fait, on les rappelle ?

Hercule : Attendez les gars, y'a un enterrement qui sort... Vive les mariés !

Tonio : Allez, Hercule, viens, arrête de faire le con.

 

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Tonio, au téléphone : Comment ça, vous savez pas de quoi j'parle ? Hé, vous m'prenez pour un con ? Vous vous foutez d'ma gueule ? 

Tonio : Bon, y'a un os. Ah, ils veulent pas... ils veulent pas raquer, quoi. 

Hercule : Qu'est-ce qu'on fait ?

Tonio : Faut qu'j'réfléchisse.

 

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Hercule : On n'aurait peut-être pas dû la mettre dans la Loire.

 

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Tonio : Montez, les gars, j'ai quelqu'chose à vous dire.

 

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Hercule : Paraît que t'as reçu tes papiers militaires ?

Tonio : Benh oui.

Bruno : Ah bon ? Ton histoire de soutien de famille, ils y croient plus ?

Tonio : Benh non. Mon père, il a retrouvé du boulot.

Bruno : C'est con pour toi, ça.

Hercule : On ira t'voir à la caserne.

Tonio : Tu crois qu'un mec comme moi, il va aller s'faire chier un an à l'armée avec des connards ? J'pars au Brésil, moi. Comme ça, ils viendront pas m'emmerder là-bas.

Bruno : Et tu pars comment au Brésil ? A la nage ?

Tonio : Pauv' con. 

 

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Bruno : Tu peux mettre le chauffage ?

Tonio : Y'en a pas. 

Bruno : Putain, j'sens qu'on va se les geler.

Tonio : Vous êtes vraiment pas taillés pour l'aventure.

Bruno : Et pourquoi on suit la Loire ? Y'a pas d'autre chemin ?

Tonio : Si, mais moi j'ai pas d'assurance. Pas le permis non plus.

Hercule : T'aurais peut-être pu nous l'dire avant.

 

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Tonio : Y'a qu'à se servir, tout est là.

Bruno : Tu vois quelque chose, toi ?

Hercule : Benh, la Loire.

Bruno : Benh ouais, moi aussi.

Tonio : Et qu'est-ce qu'il y a dans la Loire ?

Hercule : Des cailloux ?

Tonio : Des cailloux... !

 

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Hercule : Trois plombes qu'on est là et on n'a pas encore vu la queue d'une ablette !

Bruno : Oh la-la-la-la, c'est plus des couilles que j'ai, c'est des boules de glace. Oh-la-la, c'est beau, ces cheminées ! On dirait une centrale nucléaire.

 

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Bruno : Peut-être qu'avec un peu de chance, on écrasera un hérisson sur la route.

Hercule : T'as déjà bouffé du hérisson, toi ?

Bruno : Ouais. Chez Manouche, avec des patates à la braise.

 

¤     ¤     ¤

 

Hercule : Ca sent l'cramé.

Tonio : Ca doit être une station d'épuration. Hé, vous allez voir le Brésil, c'est autre chose, les gars.

 

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Bruno : Alors ? 

Tonio : Laisser refroidir un petit peu, là.

Bruno : Il reste encore combien de bornes ?

Tonio : Mais j'en sais rien, moi, le compteur il marche plus. Bon, benh on va s'arrêter ici pour la nuit, les gars.

Bruno : Ah bon, elle roule pas la nuit ?

Tonio : Si mais j'tiens pas à user la batterie.

 

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Hercule : J'ai tellement faim, je commence à avoir des visions.

Tonio : Vous avez qu'à penser à autre chose, les gars.

Bruno : T'arrives à penser à autre chose quand t'as faim ?

Hercule : Hé les mecs, vous croyez en Dieu ?

Tonio : Qu'est-ce qui lui prend à lui ? Tu deviens barjo toi ou quoi !?

Bruno : Ca doit être le froid. Ca commence par les pieds, ça finit par la tête.

Hercule : On n'aurait jamais dû la jeter dans la Loire.

Bruno : C'est ça, ouais, on aurait dû l'emmener avec nous au Brésil.

 

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Hercule : C'est marrant ça, je bande.

Bruno : Ca doit être la fraîcheur du p'tit matin.

Tonio : Allez, range ta queue, Hercule.

Hercule : C'est quand même bizarre de bander sans raison.

Bruno : Benh ouais, tu sais, y'a des choses qu'on s'explique pas dans la vie. 

 

¤     ¤     ¤

 

Tonio : Oh merde, on nous a piqué le pare-brise ! Putain, mais on devrait les noyer à la naissance, ces mecs-là !

Hercule : On n'a vraiment pas de bol, les mecs.

Bruno : Putain, on va attraper la mort.

Hercule : Et si c'était la sainte ?

Tonio : Qu'il est branque, celui-là alors.

 

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Hercule : Ca m'reprend, j'ai encore des visions.

Bruno : T'inquiète pas, moi aussi j'commence à en avoir.

Tonio : On la prend. 

Bruno : Elle a peut-être quelqu'chose à manger.

 

à suivre...

mercredi, 14 novembre 2012

Les Arcandiers - De La Brosse, Pinon

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Film : Les Arcandiers (1991, durée 1h35)

Réalisateur : Manuel Sánchez

Tonio (Simon de La Brosse), Bruno (Dominique Pinon), Hercule (Charles Schneider), Véronique (Géraldine Pailhas), "l'ingénieur" fan de Johnny (Yves Afonso), Lamotte (Rudy Moraes)

 

¤     ¤     ¤

 
 

Bruno :  Alors, Hercule, qu'est-ce qui t'arrive ?

Hercule : Devine.

Bruno : Tu vas pas me dire qu'on t'a encore piqué ta mob. Tiens, j't'en roule une !

Hercule : Non.

Bruno : Allez !

Hercule : Non, j'te dis.

Tonio : Putain de blème. Tu peux rien laisser cinq minutes. Moi, j'vous l'dis, les gars, hein, il faut s'casser. Bon, moi j'vais aller bouffer, moi. A tout à l'heure chez Lamotte.

Hercule : Qu'est-ce qu'il a ?

Bruno : Il veut s'casser.

 

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Tonio : Si on allait au Brésil, hein ?

Hercule : Qu'est-ce qu'on irait foutre au Brésil ? Je parle pas espagnol, moi.

Tonio : L'espagnol ? Mais c'est le portuguais là-bas, nez-de-boeuf.

Hercule : Parlent pas l'espagnol, les Portuguais ?

Tonio : ...

Hercule : Forcément, tu m'causes tout l'temps, comment veux-tu qu'je joue, moi ?

Tonio : J'ai un oncle à mon vieux là-bas. Si je l'trouve, il nous aidera, c'est sûr.

Bruno : Tu parles. Les Da Silva, au Brésil, tu tapes d'un arbre, il en tombe quinze.

Tonio : Combien tu paries qu'on l'trouve ? T'as jamais ouvert un bottin, toi !

Bruno : Mais comment on va faire ? On est secs comme les couilles au Taupin. On a jamais quitté notre bled sauf pour aller en colo à la Bourboule. Toi, tu veux aller au Brésil. Allez, laisse tomber.

Tonio : Moi je m'demande ce que j'fous avec deux glands pareils.

Hercule : On s'demande, ouais.

Bruno : C'est vrai, on s'demande. Un mec aussi intelligent que toi, qu'est-ce qui peut bien foutre avec deux débiles comme nous.

Hercule : On s'demande.

 

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Tonio : Qu'est-ce que vous en pensez ?

Bruno : Fais voir ? ... C'est pas mon genre.

Hercule : Moi j'en ai rien à foutre de sainte Bernadette.

Tonio : Benh j'en suis tombé amoureux. Quand j'l'ai regardée, ça a été la révélation, le déclic. J'l'ai regardée, elle m'a regardé, on s'est compris.

Bruno : T'as picolé, Tonio.

Tonio : On va tirer la sainte, les gars.

Hercule : On va tirer une morte ?

Bruno : J't'ai déjà dit, c'est pas mon genre.

Hercule : Remarque, elle est pas mal.

Tonio : Bruno, qu'est-ce t'en penses ?

Bruno : J'en pense que... ça va encore merder.

Hercule : Il a pas tort.

 

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Bruno : "Je ne vous promets pas d'être heureuse en ce monde, mais dans l'autre". Elle annonce la couleur, Bernadette. On la transporte comment ? 

 

 

 à suivre...

 

mardi, 13 novembre 2012

Etymologie - Joyeux drille

 

joyeux drille.jpg
Source : Direct Matin, jeudi 8 novembre 2012

 

*

> Pour davantage : http://fichtre.hautetfort.com/les-mots-francais.html

 

 

 

 

 

lundi, 12 novembre 2012

Casino - Martin Scorsese, Robert de Niro, Sharon Stone, Joe Pesci

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Film : Casino (1995, durée 2h58)

Réalisateur : Martin Scorsese

Sam «Ace» Rothstein (Robert De Niro), Ginger McKenna (Sharon Stone), Nicky Santoro (Joe Pesci), Lester Diamond (James Woods), Frank Marino (Frank Vincent), Remo Gaggi (Pasquale Cajano), Phillip Green (Kevin Pollak), Billy Sherbert (Don Rickles), Artie Piscano (Vinny Vella), Andy Stone (Alan King), Pat Webb (LQ Jones), le sénateur (Dick Smothers)


Synopsis : Dans les années soixante-dix à Las Vegas, Ace Rothstein dirige d'une main de fer l'hôtel casino Tangiers, financé en sous-main par le puissant syndicat des camionneurs. Le Tangiers est l'un des casinos les plus prospères de la ville et Ace est devenu le grand manitou de Las Vegas, secondé par son ami d'enfance, Nicky Santoro. Impitoyable avec les tricheurs, Rothstein se laisse un jour séduire par une virtuose de l'arnaque d'une insolente beauté, Ginger McKenna. Amoureux, il lui ouvre les porte de son paradis et l'épouse. Ses ennuis commencent alors. (Source : http://www.programme-tv.net/cinema/109020-casino/) 

 

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Sam Rothstein en voix off : Mon plaisir était de regarder ma femme Ginger chauffer la salle. Tout le monde l'adorait. Comment on aurait pu faire autrement ? Elle pouvait être la femme la plus charmante du monde. Les gens se disputaient sa compagnie. On se sentait bien en sa présence.

- Bonsoir, madame Rothstein, comment allez-vous ? Vous êtes une des femmes les plus sublimes que j'ai rencontrées. Vous avez bien de la chance, monsieur Rothstein.

Sam Rothstein : Merci, merci bien du compliment.

Sam Rothstein en voix off C'était un jeune du casino, gentil garçon, intelligent. Pour qui il se prenait, ce merdeux ? Le lendemain je l'ai viré. Ginger faisait cet effet aux gens. Je crois même qu'elle les encourageait.

 

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Ginger Rothstein : Tu veux voir celui-là ? Papa m'a donné tous ces bijoux parce qu'il m'aime beaucoup, beaucoup. Passe ton bras là-dedans. Oh, somptueux ! Regarde, regarde ça, c'est papa qui me l'a donné.

Sam Rothstein en voix off Mais ils avaient beau l'aimer, ils ne savaient pas ce qui la faisait vibrer. Ginger étant comblée, je pouvais me concentrer sur ce que je savais le mieux faire

 

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Sam Rothstein : Je comprends que vos chiffres dégringolent. L'attraction, on la met devant, pas au fond. Amenez-les moi devant.

- D'accord, j'y vais, j'y vais.

Sam Rothstein : Retenez bien c'que je vais vous dire. Y a trois façon de faire les choses dans ce casino : la bonne façon, la mauvaise façon et ma façon à moi. Vous comprenez ?

- Je comprends. C'est très clair. Je... je l'fais tout d'suite. Et merci !

Sam Rothstein : Ne me remerciez pas, faites-le. Vous êtes chargé des machines à sou. Je devrais pas avoir à vous l'dire.

- Pardon, vous avez raison, monsieur Rothstein, je vous fais toutes mes excuses.

Sam Rothstein, en voix off : Je me suis retrouvé à travailler dix-huit heures par jour. C'était Ginger qui profitait le mieux de la grande vie à Vegas.

 

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Ginger Rothstein : J'ai besoin d'argent.

Sam Rothstein : Combien d'argent ?

Ginger Rothstein : Oh il m'en faut beaucoup plus que d'habitude.

Sam Rothstein : Retire-le de ton compte, il y a largement de quoi.

Ginger Rothstein : Oui, j'pourrais, bien sûr, seulement... j'ai besoin de plus que ça, j'ai besoin de vingt-cinq mille dollars.

Sam Rothstein : Vingt-cinq mille dollars ! Pour toi, il te les faut ?

Ginger Rothstein : Ouais.

Sam Rothstein : Pourquoi il te faut autant ?

Ginger Rothstein : Qu'est-ce que ça peut faire ? Il me les faut.

Sam Rothstein : Tout de même ! Il faudrait qu'je sache, c'est un sacré paquet. Il s'agit pas d'une boîte de pop-corn, hein, tu comprends ?

Ginger Rothstein : Je m'en rends compte, c'est pas la peine d'en faire une pendule. On va quand même pas se disputer pour ça, hein ? C'était important pour moi, laisse-tomber. Je voulais juste lui faire plaisir, c'est tout, pour une fois.

Sam Rothstein : Qui veut se disputer ? Dis-moi ce que tu veux en faire. Pour quelle raison tu ne peux pas me le dire ? Hein ? Voilà, maintenant je voudrais que tu me le dises. C'est vrai, ma femme vient me voir, elle me demande vingt-cinq mille dollars. De quoi t'as besoin, tu veux une fourrure ?

Ginger Rothstein : Non.

Sam Rothstein : Si tu veux une fourrure, j'te l'offre. Tu le sais bien, c'est pas pour l'argent, c'est pourquoi t'en as besoin, c'est tout c'que j'te d'mande. J'ai pas le droit de poser la question ?

Ginger Rothstein : Sam, j'ai été indépendante toute ma vie. Jamais je n'ai rien eu à demander à personne. Tu vois, toi t'es en train de m'obliger à supplier.

Sam Rothstein : Mais qu'est-ce...

Ginger Rothstein : Tu voudrais m'humilier tu ferais pas autrement ! Pourquoi tu m'obliges à me sentir mal ?

Sam Rothstein : Tu me demandes vingt-cinq mille dollars. J'ai pas envie que tu sois mal ! Je veux pouvoir te faire confiance. C'est de confiance qu'il s'agit. Je dois pouvoir mettre ma vie entre tes mains. Tu t'en rends compte ?

Ginger Rothstein : ...

Sam Rothstein : Est-ce que je peux te faire confiance ?

Ginger Rothstein : ...

Sam Rothstein : Est-ce que je peux te faire confiance ? ... Est-ce que je peux te faire confiance ? Réponds-moi. Est-ce que je peux te faire confiance ?

Ginger Rothstein : Tu peux me faire confiance.

Sam Rothstein : Bon, alors confie-moi pourquoi t'as besoin de ce pognon. 

 

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Ginger Rothstein : Qu'est-ce qui l'a obligé à faire ça, hein ? Dis-moi !

Nicky Santoro : Je sais que c'était pas très sympa...

Ginger Rothstein : Ah ouais, sans blague.

Nicky Santoro : ... mais essaie de le comprendre. Il a pu croire que ce mec voulait t'faire cracher ton fric ou...

Ginger Rothstein : Non.

Nicky Santoro : ... ou t'exploiter d'une façon ou d'une autre.

Ginger Rothstein : Non ! Je lui ai raconté toute l'histoire sur ce mec, avant qu'on se marie. Ca lui tombe pas du ciel, crois-moi.

Nicky Santoro : Ah tu lui as dit ? Benh j'savais pas.

Ginger Rothstein : Ouais, c'est juste un ami à moi, j'voulais lui donner un coup de main. C'est un crime ?

Nicky Santoro : Tu sais, la première fois que j'vous ai vus ensemble, tous les deux, j'l'avais jamais vu si heureux de toute sa vie. Oh, je sais, d'accord, c'est un chieur de youpin et tout ce qui s'en suit, mais je l'ai jamais vu, tu vois, je n'ai jamais vu ce mec réagir comme ça avec personne d'autre. J'crois qu'il t'a méchamment à la bonne, tu sais. Pour lui, c'est le grand amour, j't'assure.

Ginger Rothstein : Allons. J'savais à quoi j'm'exposais en m'fourrant là-dedans. Que le sol pouvait s'écrouler sous mes pieds, n'importe quand. Après tout, moi j'suis une bosseuse. Tu crois pas que je vais me fourrer dans ce genre de guêpier si j'suis pas sure d'être couverte à la fin, non ?

Nicky Santoro : Oui, c'est clair ça.

Ginger Rothstein : Il a mis de côté des bijoux pour moi. Un tas de bijoux.

Nicky Santoro : Tu veux dire le genre de très belles marchandises, y'en a pour combien ?

Ginger Rothstein : Tu veux... les voler ?

Nicky Santoro : Non... ? C'est pas pure curiosité. Je m'demandais combien il était prêt à investir sur ce genre de choses, c'est tout. 

Ginger Rothstein : D'après c'qu'on m'a dit, un bon million de dollars, peut-être plus.

Nicky Santoro : Eh benh, tu vois ? Il s'est pas moqué d'toi. Un million en bijoux, c'est pas rien. Ca veut dire qu'il t'a à la bonne, qu'il est fou d'toi ou alors c'est moi qui suis dingue.

Ginger Rothstein : Jamais j'aurais dû épouser ce mec. Il est gémeaux, triple gémeaux, la dualité. C'est des serpents à sonnette les gémeaux, tu peux pas t'fier à un serpent ! Snif ! Snif ! J't'assure.

Nicky Santoro : Ouais, j'vois c'que tu veux dire. Ecoute, Ginger. Tu vois, je... je pense pas que c'est... bon, de toute façon, j'ai pas la solution. Et je pense pas que c'est c'que t'as envie d'entendre parce que t'es en pétard contre S. Et y'a de quoi. Mais, tu vois, j'crois que tu devrais essayer de... pas trop faire de vagues. Vas-y mollo, tu vois ? Tu verras.

Ginger Rothstein : Il le tuait un peu plus ! Tu comprends ? Il a failli l'tuer ! Il avait pas à le tabasser. C'est vrai, enfin, j'ai pas baisé avec lui. Il m'oblige à m'cacher même pour aller voir mes copains ! Il pète les plombs là ou quoi ?

Nicky Santoro : Mais dis-toi que tout ça c'est parce qu'il est fou d'toi, il est jaloux, il sait plus c'qu'il fait.

Ginger Rothstein : Tu rêves. Il s'en branle de c'que j'fous.

Nicky Santoro : Ecoute, je vais essayer d'voir c'que c'est qu'ce merdier. Dès que j'le vois, j'lui causerai.

Ginger Rothstein : OK.

Nicky Santoro : Ca va ?

Ginger Rothstein : Oui. Merci. Snif ! T'es vraiment gentil.

Nicky Santoro : Hé, et vas-y mollo avec l'antigel. Tu sais bien qu'ce truc ça peut qu'empirer les choses. T'es une fille superbe, tu veux pas bousiller ton physique. J'ai vu des tas de nanas qu'ce machin-là a foutues en l'air.

Ginger Rothstein : T'es un ange.

Nicky Santoro : Allons-allons, j'veux pas t'voir malheureuse.

Ginger Rothstein : Snif !

Nicky Santoro : T'en fais pas.

Ginger Rothstein : Snif ! Merci.

Nicky Santoro : De rien.

 

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Sam Rothstein : Si tu le fais pas pour moi, fais-le pour Amy.

Ginger Rothstein : Oui, d'accord, d'accord.

Sam Rothstein : Tu comprends ? Tu bois trop, maintenant ça devient sérieux. J'vais t'inscrire à une cure, y'en a beaucoup qui sont très bien.

Ginger Rothstein : Snif ! J'en ai pas besoin.

Sam Rothstein : Si t'en as besoin. C'est très discret, ils mettent pas les noms dans les journaux.

Ginger Rothstein : C'est tout c'qui t'inquiète. C'qui peut m'arriver, tu t'en fous.

Sam Rothstein : Non, je t'aime.

Ginger Rothstein : Non tu m'aimes pas.

Sam Rothstein : Comment peux-tu dire ça ? Tu es une femme magnifique, tu es en train de te détruire. T'as pas besoin de tous ces trucs, tu sais, t'as pas besoin de cette sangsue qui vit sur ton dos. J'te connais mieux que si j't'avais fait. T'es une tigresse, t'es forte, plus forte que moi. Quand tu décides vraiment d'arriver à un but, tu y arrives mieux que tout le monde.

Ginger Rothstein : Hin-hin-hin...

Sam Rothstein : Tu vas y arriver.

Ginger Rothstein : Hin, oh mon Dieu. Oh mon Dieu... D'accord, d'accord... D'accord, je vais essayer, je vais essayer, je vais essayer. Vraiment. Te mets pas en colère, d'accord. Je vais y arriver. Hin-hin...

 

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dimanche, 11 novembre 2012

Considérations sur l'amour pour Dieu - saint Bernard

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Eglise Saint-Germain-des-prés 
Crédits photographiques Jana Hobeika

 

Extrait du Traité de saint Bernard, abbé de Clairvaux, sur l'amour de Dieu :

 

Reconnaissez dans quelle mesure Dieu mérite d'être aimé, ou plutôt, comprenez qu'il doit l'être sans mesure.

En effet, il nous a aimés le premier, lui si grand, nous si petits ; il nous a aimés avec excès, tels que nous sommes, et avant tout mérite de notre part ; voilà pourquoi la mesure de notre amour pour Dieu est d'excéder tout mesure ; d'ailleurs, puisque l'objet de notre amour est immense, infini (car Dieu est tel), quels doivent être, je le demande, le terme et la mesure de notre amour pour lui ? De plus, notre amour n'est pas gratuit ; c'est le payement d'une dette que nous avons contractée. Enfin, quand c'est l'Être immense et éternel, l'amour même par excellence, quand c'est un Dieu dont la grandeur est sans bornes, la sagesse incommensurable, la paix au-dessus de tout sentiment et de toute pensée ; quand, dis-je, c'est un tel Dieu qui nous aime, garderons-nous à son égard quelque mesure dans notre amour ?

Je vous aimerai donc, Seigneur, vous qui êtes ma force et mon appui, mon refuge et mon salut, vous qui êtes pour moi tout ce qui peut se dire de plus désirable et de plus aimable. Mon Dieu et mon soutien, je vous aimerai de toutes mes forces non pas autant que vous le méritez, mais certainement autant que je le pourrai, si je ne le puis autant que je le dois, car il m'est impossible de vous aimer plus que de toutes mes forces. Je ne vous aimerai davantage qu'après que vous m'aurez fait la grâce de le pouvoir, et ce ne sera pas encore vous aimer comme vous le méritez. Vos yeux voient toute mon insuffisance, mais je sais que vous inscrivez, dans votre livre de vie, tous ceux qui font ce qu'ils peuvent, lors même qu'ils ne peuvent tout ce qu'ils doivent.

J'en ai dit assez, si je ne me trompe, pour montrer comment Dieu doit être aimé, et par quels bienfaits il a mérité notre amour. Je dis par quels bienfaits, car pour leur excellence, qui pourrait la comprendre, qui pourrait l'exprimer, qui pourrait la sentir ?

 

samedi, 10 novembre 2012

Considérations sur la Jalousie - Corneille, Blake

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La forme spirituelle du guide des abîmes, William Blake

 
 
 
Extrait de "Jalousie", Pierre de Corneille
 

N'aimez plus tant, Phylis, à vous voir adorée :
Le plus ardent amour n'a pas grande durée ;
Les nœuds les plus serrés sont le plus tôt rompus ;
A force d'aimer trop, souvent on n'aime plus,
Et ces liens si forts ont des lois si sévères
Que toutes leurs douceurs en deviennent amères.

Je sais qu'il vous est doux d'asservir tous nos soins :
... Mais qui se donne entier n'en exige pas moins ;
Sans réserve il se rend, sans réserve il se livre,
Hors de votre présence il doute s'il peut vivre :
Mais il veut la pareille, et son attachement
Prend compte de chaque heure et de chaque moment.
C'est un esclave fier qui veut régler son maître,
Un censeur complaisant qui cherche à trop connaître,
Un tyran déguisé qui s'attache à vos pas,
Un dangereux Argus qui voit ce qui n'est pas ;
Sans cesse il importune, et sans cesse il assiège,
Importun par devoir, fâcheux par privilège,
Ardent à vous servir jusqu'à vous en lasser,
Mais au reste un peu tendre et facile à blesser.
Le plus léger chagrin d'une humeur inégale,
Le moindre égarement d'un mauvais intervalle,
Un sourire par mégarde à ses yeux dérobé,
Un coup d'œil par hasard sur un autre tombé,
Le plus faible dehors de cette complaisance
Que se permet pour tous la même indifférence ;
Tout cela fait pour lui de grands crimes d'état ;
Et plus l'amour est fort, plus il est délicat.
Vous avez vu, Phylis, comme il brise sa chaîne
Sitôt qu'auprès de vous quelque chose le gêne ;
Et comme vos bontés ne sont qu'un faible appui
Contre un murmure sourd qui s'épand jusqu'à lui.
Que ce soit vérité, que ce soit calomnie,
Pour vous voir en coupable il suffit qu'on le dit ;
Et lorsqu'une imposture a quelque fondement
Sur un peu d'imprudence, ou sur trop d'enjouement,
Tout ce qu'il sait de vous et de votre innocence
N'ose le révolter contre cette apparence,
Et souffre qu'elle expose à cent fausses clartés
Votre humeur sociable et vos civilités.
Sa raison au dedans vous fait en vain justice,
Sa raison au dehors respecte son caprice ;
La peur de sembler dupe aux yeux de quelques fous
Etouffe cette voix qui parle trop pour vous.
La part qu'il prend sur lui de votre renommée
Forme un sombre dépit de vous avoir aimée ;
Et, comme il n'est plus temps d'en faire un désaveu,
Il fait gloire partout d'éteindre un si beau feu :
Du moins s'il ne l'éteint, il l'empêche de luire,
Et brave le pouvoir qu'il ne saurait détruire.

Voilà ce que produit le don de trop charmer.
Pour garder vos amants faites-vous moins aimer ;
Un amour médiocre est souvent plus traitable :
Mais pourriez-vous, Phylis, vous rendre moins aimable ?
Pensez-y, je vous prie, et n'oubliez jamais,
Quand on vous aimera, que l'amour est doux ; mais...

  

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Pierre Corneille (1606-1684)