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samedi, 08 mars 2014

Dari Valko

 

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Une collection est lancée qui pourrait bien vous accrocher durablement.

 

A première vue, on fait dans l'originalité chez Les Éditions Létales en osant la couverture blanche et les petits prix au milieu des géants du noir. Et on ne se prive pas non plus graphiquement en faisant faire une pirouette au K de monsieur Valko. Le ton est donné.

 

Dari Valko, Ben Orton

 

Qui est donc Dari Valko ? A notre sens, il s'agit d'un personnage paradoxal et haut en couleurs. L'on pourrait dire en un mot qu'il décoiffe malgré sa boule à zéro. Mais laissons les jeux de mots bien pensés à l'auteur qui est particulièrement généreux en la matière, et on ne peut pas dire que rire soit déplaisant.

Aussi à aucun moment êtes-vous à l'abri d'inversions, de néologismes, de mots rares ou de calembours, le tout emballé dans un langage oral et argotique - et parsemé d'une ponctuation hors norme - qui affirment un terrain de jeu qui a été longtemps celui de San Antonio alias Frédéric Dard. Si ce dernier vous a manqué, voici donc son digne héritier : Dari Valko alias Ben Orton, héros-écrivain qui narre ses exploits à la première personne, tutoie et interpelle son lecteur à tout-va, et pourquoi pas.

Là où Dari se distingue, c'est par ses paradoxes. On note qu'il vient du froid, en atteste son regard bleu perçant ; pourtant il est sans attrait pour l'alcool ni aucune autre substance du genre ni d'un autre d'ailleurs. Profession garde du corps, ex-légionnaire ; pourtant il n'est armé que de ses muscles et son intelligence. Il va droit au but ; tout en improvisant avec les moyens du bord. Et derrière les pecs bat un coeur - comme il aime à le préciser.

Et lorsque Dari interpelle son lecteur, ce dernier n'est pas non plus à l'abri d'épisodes pédagogiques qui expliquent une expression, donnent des astuces de grand sportif et même une recette de cuisine... car oui, un héros moderne, ça n'est pas perdu quand ça entre dans la pièce que l'on nomme "cuisine".

 

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Les images sont cliquables

 

Le premier volume situe le sujet dans le milieu politique et l'action démarre à la toute première phrase. Les présentations n'ont pas besoin d'être faites outre mesure ; on se laisse embarquer sans autre formalité que la quatrième de couverture. Le deuxième volume se déroule dans le monde du cinéma en collusion avec celui de la mafia. Et pour vous offrir un scoop en avant-première, le troisième volume - qui est en préparation - a lieu en partie entre les murs de l'éducation nationale et pour le reste en plein trafic humain.

Vous lirez à votre guise, l'auteur semble arrangeant, qui a tenu compte des contraintes des lecteurs post-modernes : alors vous dévorerez d'un trait pied-au-plancher, ou vous goûterez par courtes accélérations dans les transports, salles d'attente et autres endroits désagréables où il vous tiendra compagnie efficacement.

 

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A consulter également :

http://www.darivalko.com/

L'éditeur : http://www.leseditionsletales.com/index.html

Un extrait écrit de Fais pas ta star : http://www.darivalkomobile.com/

Une lecture de Un doigt de politique : http://www.youtube.com/watch?v=t-WzCh9eMKw
 

 

Et déjà une légende urbaine :
http://www.dailymotion.com/video/x18iuyw_pamela-anderson-...

 

 

dari valko,ben orton,san antonio, un doigt de politiqueSe procurer l'ouvrage :

Un doigt de politique

Ben Orton

2013

Les Éditions Létales

135 pages

http://www.leseditionsletales.com/crbst_9.html

 

 

 

dari valko,ben orton,san antonioSe procurer l'ouvrage :

Fais pas ta star

Ben Orton

2013

Les Éditions Letales

150 pages

http://www.leseditionsletales.com/crbst_9.html

 

 

 

mercredi, 26 février 2014

San Antonio, c’est graveleux docteur ? #3

 

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Source : http://www.starzik.com/magazine/847-san-antonio-frederic-...

 

Les Hercule Poirot, Arsène Lupin, Sherlock Holmes n’arrivent pas à la braguette de San Antonio. Impossible de jouer les critiques Dard, sa gouaille Rabelaisienne a trop nourri notre bagage linguistique pour lui botter le derche.

San Antonio fait office d’oiseau rare dans la famille des détectives. A sa création, en 1949, il a apporté un vent de fraicheur au monde noir et parfois glauque du polar. San Antonio c’est du bagout de bon goût, des cabrioles pour fidèles voyeurs.

L’érection qu’a suscitée en nous San Antonio n’aurait pas pu naître sans un subterfuge littéraire. Frédéric Dard, papa intellectuel de San Antonio, a fait du personnage l’auteur de ses romans. En d’autres termes, Dard a signé ses romans San Antonio. Celui-ci n’est donc pas seulement le héros de ses aventures et le narrateur de ses histoires, c’est aussi l’écrivain de ses livres.

Ce n’est pas tant la double casquette du bonhomme qui nous séduit, mais son langage fleuri. Prince du calembour, roi de l’humour graveleux, le commissaire San Antonio manie la langue de Molière avec un talent fou. Aucune expression, aucune tournure ne sont laissées au hasard. Les livres de San Antonio regorgent de grivoiseries, de petits mots tels que « roustons » qu’on avait oubliés ou qu’on n’osait prononcer. Les périphrases polissonnes sont aussi de la partie. Ainsi pour parler d’orgasme San Antonio dit qu’il « poinçonne son ticket d’arc-en-ciel ».

On a oublié de vous dire, San Antonio est un obsédé de l’amour. Le commissaire vicelard s’est même lancé dans la refonte d’un Kamasutra très personnel plus complet que l’original. On est ravi de découvrir la signification du tire-bouchon moldave, du hanneton téméraire ou de la pompe à vélo investigatrice.

Celui qui a dit « L’amour, d’abord, ça ne se dit pas, ça se fait » ne cesse de raconter ses frasques sexuelles sans pudeur aucune et avec humour surtout.

Alors si le scénario est un peu facile parfois, s’il est naïf par rapport aux Sherlock Holmes et aux Miss Marpple, on s’en tamponne le coquillard. La gauloiserie de San Antonio, son humour ordurier, sa verve absolument inimitable excitent le scabreux qui sommeille en nous et c’est ça le principal.

 

Retrouvez toutes les aventures de San Antonio sur Starzik.com

 

 

lundi, 24 février 2014

San-Antonio alias Frédéric Dard #1

 

 

Frédéric Dard.jpg
Frédéric Dard, chez lui à Genève, en 1973

 

Extrait de "La face cachée de Frédéric Dard", Sébastien Lapaque (slapaque@lefigaro.fr), Le Figaro littéraire, jeudi 13 février 2014 :

 

Souvent, c'est l'arbre qui cache la forêt. Mais avec Frédéric Dard (1921-2000), c'est toujours la forêt des livres écrits avec une régularité de métronome - "Trois pages par jour, confiait-il, mais trois pages tous les jours" - qui cache un bosquet. 180 volumes des aventures de San-Antonio, la créature qui a fini par dévorer son créateur en devenant plus célèbre que lui, nous font généralement oublier la cinquantaine de volumes dans lesquels Frédéric Dard a donné le meilleur de lui-même. Parmi ceux-ci, les 28 ites que l'écrivain nommait lui-même les "romans de la nuit" - un peu comme Georges Simenon avait parlé de "romans de la destinée" à propos de la crème de sa production : Le Testament Donadieu, Les Patard, le Bourgmestre de Furnes, etc.

[...]

Frédéric Dad, comme Georges Simenon, est un écrivain qu'on aurait tort de négliger sous prétexte qu'il fut un Hercule de la littérature de gare. D'abord parce que la littérature de gare n'est pas sans noblesse - de aurice Dekobra à Gérard de Villiers. Ensuite parce qu'à l'instar du maître liégeois, son disciple lyonnais fut un romancier capable de donner d'éblouissantes leçons sur leur propre terrain aux meilleurs écrivains de sa date. Du point de vue de la nervosité de l'intrigue, C'est toi le venin n'arainsi rien à envier à Thérèse Desqueyroux de François Mauriac ; pour ce qui est du coup de théâtre final, celui du Monte-Charge vaut bien celui de Un crime de Georges Bernanos ; quant au narrateur de Cette morte dont tu parlais, il n'est pas interdit d'en faire un cousin de L'Etranger de Camus. Vous souriez ? Lisez les sept "romans de la nuit" aujourd'hui rassemblés en volume. [...]

Non seulement parce qu'il écrivait ses livres en pensant au cinéma, mais aussi parce qu'il avait retenu les leçons du nouveau réalisme américain dont la "Série Noire" avat lancé la mode à partir de 1945. Das ses "romans de la nuit" publiés entre 1951 et 1966, Frédéric Dard a su acclimater en France une esthétique béhavioriste consistant à mettre en scène des personnages dont on ignore presque tout des pensées intimes - comme l'avait fait auparavant Boris Vian sous le pseudonyme de Vernon Sullivan avec ses romans de durs à cuire : J'irai cracher sur vos tombes, Et on tuera tous les affreux.

La haute valeur de la part méconnue de l'oeuvre de Frédéric Dard n'est pas à proprement parler une révélation. Les lecteurs disposant d'un bon radar l'avaient repérée depuis longtemps. Dans Le Nouveau Dictionnaire des auteurs de Laffont-Bompiani, publié en 1994, Alain Quesnel célébrait ainsi la valeur de ses romans sans gaudriole ni jeux de mots. "Ici, l'intrigue policière se plie à une analyse psychologique des plus fines qui révèle une vision pessimiste de la condition humaine. Dard peut légitimement être situé du côté de chez Céline, Marcel Aymé, voire Roger Nimier, à cause de son rejet désespéré de la "connerie univerelle"." [...]

 

 

A lire également :

http://www.lefigaro.fr/sortir-paris/2010/06/28/03013-2010...