vendredi, 02 janvier 2015
Jacques S.
la grande chorégraphie cosmique de l'histoire humaine
chaque chemin de vie, tendu entre la terre et le ciel
y dessine ses volutes et ses arabesques
ses tornades ou ses mouvantes circonvolutions
dans l'enclave de liberté qui s'offre à chacun
entre l'orient et le ponant de chaque être
Plafond de l'Opéra Garnier, crédits photographiques Jana Hobeika
Poëme préintroductif à Le courage d'être soi, une charte du mieux-être avec soi-même et avec autrui, Jacques Salomé, 1999, Les Editions du Relié :
Pour chacun d'entre nous,
chaque trajectoire de recherche personnelle
dispose d'une place dans l'espace temps de l'univers.
Chaque existence a un rôle à jouer
dans la grande chorégraphie cosmique de l'histoire humaine.
Chaque chemin de vie, tendu entre la terre et le ciel,
y dessine ses volutes et ses arabesques,
ses tornades ou ses mouvantes circonvolutions,
Soumis qu'il est à des aspirations contradictoires
entre ancrage ou enracinement, élan ou envol.
Nos errances oscillent entre expansion vers les autres
et retour, repli ou centrage sur soi.
Nous nous cherchons par bonds successifs,
trois pas en avant et parfois deux en arrière
quand ce n'est pas un saut nécessaire sur le côté.
La quête sans fin du meilleur de soi se meut
dans l'enclave de liberté qui s'offre à chacun
entre dette et créance, allégeance et autonomie,
à la lisière du défini et de l'indéfinitif,
du passé et de son devenir,
entre l'orient et le ponant de chaque être.
Se procurer l'ouvrage :
Le courage d'être soi, une charte du mieux-être avec soi-même et avec autrui
Jacques Salomé
1999 (réédité en 2003)
Pocket Evolution, Les Editions du Relié
219 pages
http://www.amazon.fr/Courage-d%C3%AAtre-soi-mieux-%C3%AAt...
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Ecrits, Peinture, Poësie, Réflexions, philosophie | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 01 janvier 2015
Pour la paix des ménages #3
07:00 Publié dans Farce et attrape | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 31 décembre 2014
Vœux
Avis aux passagers du galion
C'était il y a un an : http://fichtre.hautetfort.com/archive/2013/12/31/voeux.html
12:23 Publié dans Votre dévouée | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voeux, 2015
Pour la paix des ménages #2
07:00 Publié dans Farce et attrape | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 30 décembre 2014
Pour la paix des ménages #1
07:00 Publié dans Farce et attrape | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 29 décembre 2014
Molière - Romain Duris, Fabrice Luchini, Edouard Baer
Film : Molière (2006, durée 2h)
Réalisateur : Laurent Tirard
Jean-Baptiste Poquelin (Romain Duris), monsieur Jourdain (Fabrice Luchini), Elmire Jourdain (Laura Morante), Henriette Jourdain (Fanny Valette), Louison Jourdain enfant (Mélanie Dos Santos), le maître de danse (Arié Elmaleh), le maître de peinture (Eric Berger)
Molière : Le ridicule n'est rien. L'ennemi, c'est le doute.
Jourdain : C'est assez. C'est assez pour ce soir. Nous avons déjà fait le hochet, la fleur, la goutte d'eau. Je suis épuisé.
Molière : Justement ! C'est quand on est fourbu, quand on ne pense plus, quand le corps a vaincu l'esprit, c'est alors que le travail commence. Allez, faites-moi... le cheval.
Jourdain : Ah non-non, pas le cheval. Ah non-non-non-non, pas le cheval ! Pas le cheval ! ... Hhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh !
Molière : Que croyez-vous faire là, monsieur ?
Jourdain : Le cheval.
Molière : Le cheval, et quel cheval, je vous prie ? Prétendez-vous être tous les chevaux réunis en un seul ? Ne savez-vous pas que, comme nous les hommes, chaque cheval est unique, qu'il a son caractère, sa personnalité. Vous me montrez un homme qui fait le cheval, monsieur Jourdain, pas un cheval. Hhh ! Hhh ! Hhhhhhhhhhhh ! Etes-vous un fier andaloux ? Hhhhhhhhhh ! Aussi fougueux que farouche. Hhhhhhhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhhhhhhhhhhh ! Hhhhhh ! Etes-vous un stud français, altier et noble ? Hhh! Hhh ! Hhh! Hhhhhhhhhhhhh ! Etes-vous un robuste percheron ? Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! C'est un métier, monsieur Jourdain. Un métier du sentir, et non du paraître. Maintenant, je vous prie, faites le cheval.
https://www.youtube.com/watch?v=KArslZXAQqg
Molière : Madame, voici justement un billet pour vous qu'un jeune homme vient d'apporter.
Elmire Jourdain : Pour moi ?
Madame, les compliments dont vous avez su honorer mon texte, ont fait grandir encore l'estime que mon cœur vous porte depuis que je vous ai aperçue de loin. Accordez-moi la grâce d'une entrevue et faites de moi le plus heureux des hommes. Je vous attendrai dans la ruine, au fond de la propriété, dès le coucher du soleil.
Elmire : C'est... C'est une lettre... d'un, d'un, d'un jardinier qui a... qui cherche un... un emploi... pour jardiner.... dans un jardin. Et comment était-il, ce jeune homme ?
Molière : Ma foi, bien mis de sa personne, élégant, mais sans emphase, plutôt bel homme, des traits fins.
Elmire : C'est tout ?
Molière : Madame, je ne l'ai vu qu'un instant.
Elmire : Ah oui. Bien sûr. Merci ! Merci !
Chacun devant sa glace.
Molière : ... Madame ...
Elmire : ... Monsieur ...
Molière : ... Madame ...
Elmire : ... Je suis ravie de faire votre connaissance ...
Molière : ... Et moi, madame, je suis comblé ...
Elmire : ... Votre texte a réveillé en moi des émotions que je croyais éteintes à jamais ...
Molière : ... J'espère ne pas avoir péché par audace ...
Elmire : ... Au contraire, votre audace a contraint la pudeur à libérer des sentiments que d'ordinaire elle étouffe ...
Molière : ... A vous écouter, elle reprend ses droits. Vous me faites rougir ...
Elmire : ... Votre esprit, monsieur, fait preuve d'une grande sensibilité ...
Molière : ... Mon esprit n'est rien, madame, c'est mon cœur qui parle ...
Elmire : ... Votre cœur ...
Molière : ... Ma plume a été guidée par vos seuls charmes. Sans eux elle n'eût rien écrit ...
Elmire : ... Ah monsieur ... Vous avez sur me toucher ... jusqu'au fond du cœur ... c'est pourquoi ... tenez ...
Molière : ... Non, madame ...
Elmire : ... Pour vous aider ...
Molière : ... Ce n'est pas de cela que je me nourris ... Madame ...
Molière : Pardonnez, madame, ce déguisement. Mais, pour des raisons que je ne puis dévoiler, mon identité doit rester secrète.
Elmire : Monsieur, je suis...
Molière : C'est moi, madame, qui suis comblé.
Elmire : Votre texte a réveillé en moi des émotions que...
Molière : Je sais, madame, mais qu'importe si j'ai péché par audace, la pudeur étouffe la beauté, j'ai écrit selon mon cœur.
Elmire : Monsieur, je suis venue parce que...
Molière : Parce que mon texte vous a touchée jusqu'au fond du cœur,je sais, madame, je sais-je sais.
Elmire : Comment ça, vous savez ? Je vous trouve bien satisfait.
Molière : Non, je voulais juste dire... que ce sont vos charmes...
Elmire : Monsieur, je ne vous autorise pas ! Quant à votre texte, on vous aura mal rapporté mes propos. Il est certes d'un bon niveau mais les sentiments qu'il traduit sont un peu naïfs à mon goût. Ah ! Comment osez-vous, monsieur ?
Molière : Pardon, madame, j'ai cru vous plaire.
Elmire : Me plaire ? Mais de quelle planète descendez-vous ?
Molère : J'ai pensé que...
Elmire : Vous pensez mal, monsieur. Voici pour votre peine. Je vous souhaite bon courage.
A propos de calligraphie :
http://julien.chazal.free.fr/pages/Activites-Professionnelles/Moliere.html
http://julien.chazal.free.fr/travaux_entrepri/Moliere/Titre/FrameSet.htm
http://julien.chazal.free.fr/travaux_entrepri/Moliere/Photos/FrameSet.htm
Bandes annonces
https://www.youtube.com/watch?v=CmEFxbsAo8Q
http://www.linternaute.com/cinema/film/6134/moliere/bande-annonce/
07:00 Publié dans Ecrits, Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Graphie, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moliere, romain, duris, fabrice, luchini, edouard, baer
dimanche, 28 décembre 2014
Considérations sur la violence, la religion et la femme - le décentrage empathique
Les deux carrosses, Claude Gillot (1673-1722)
Musée du Louvre
Source : http://www.illustre.ch/illustre/article/boris-cyrulnik-%C...
Propos de Boris Cyrulnik
[...]
La violence, jusqu’aux années 60, était adaptative. J’ai connu l’époque où les ouvriers travaillaient douze heures par jour et six jours par semaine. Le travail était violent, les rapports sociaux aussi. Quand je suis venu au monde, en 1937, il n’y avait pas de caisse de retraite, pas de sécurité sociale, donc la violence des hommes était une valeur pour s’adapter à la violence du monde. Les femmes méprisaient d’ailleurs les hommes non violents. Elles les appelaient femmelettes, omelettes… Les mères méprisaient leur fils s’il n’était pas bagarreur. Et puis, après les années 60, il y a eu la croissance économique et l’émergence des droits de l’homme. On s’est demandé alors si la violence était vraiment, dans notre société, une manière de vivre ensemble et d’être heureux.
[...]
La violence n’était plus adaptée à un contexte de paix. On s’est rendu compte qu’elle n’apportait que du malheur: violence conjugale, violence familiale, violence culturelle, violence de la guerre. La violence que l’on voit ressurgir aujourd’hui n’est pas due à une réadaptation à un contexte de violence, mais à l’émergence d’une idéologie totalitaire: l’islamisme, le djihadisme. On voit réapparaître la violence la plus effroyable pour défendre un Dieu. C’est un retour à la barbarie.
[...]
Il y a une formule qui s’applique bien en l’occurrence, c’est celle de La Boétie, le copain de Montaigne. Il parle du bonheur dans la servitude volontaire. Pourquoi les hommes éprouvent-ils un tel bonheur à se soumettre? Parce que dès qu’on s’engage dans un groupe, que ce soit chez les nazis, les communistes ou les djihadistes, on n’a plus d’angoisse. Tous les criminels de guerre disent la même chose: «Je n’ai fait qu’obéir, donc je ne suis responsable de rien.» Cette perte de jugement apporte un grand bénéfice psychologique. C’est un tranquillisant.
[...]
La religion qui a le plus protégé les femmes, c’est le christianisme, parce qu’il y avait la Vierge Marie. J’ai un peu de mal à comprendre la violence des djihadistes contre les femmes, de même que j’ai un peu de mal à comprendre pourquoi il y a tant de femmes qui sont séduites par les djihadistes. [...] Ça me rappelle le nazisme, là aussi. Les nazis avaient un mépris incroyable pour les femmes: ils les traitaient de juments, de poules. Pourquoi ont-elles voté pour le nazisme? Parce que le nazisme leur promettait mille ans de bonheur. Le même discours que les djihadistes! Si vous vous voilez, vous serez une femme vertueuse, on va vous respecter, vous serez plus près de Dieu. Beaucoup de femmes appellent cela le féminisme djihadiste. Vous comprenez cela, vous? [...] Lévi-Strauss disait qu’on fait circuler les femmes pour faire du social. On les marie au gré des nécessités: tu épouseras Untel parce qu’il a un champ voisin du mien, parce que c’est le fils d’un roi qui nous permettra d’éviter la guerre… En donnant les femmes, on assure la paix sociale. Mais ça implique que la personnalité des femmes n’existe pas.
[...]
Je pense qu’on ne sait pas vivre en paix. On est plus doué pour vivre dans la guerre, même si ça nous fait souffrir, que pour vivre dans la paix. Parce que pour vivre en paix, il faut prendre l’initiative du bonheur. Il faut organiser des fêtes, il faut parler gentiment, il faut chercher à comprendre l’autre, cet autre qui n’a pas la même couleur de peau que moi, pas la même religion, pas le même niveau social. Je dois me décentrer empathiquement de qui je suis pour me représenter qui il est.
[...]
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Peinture, Politique & co, Réflexions, philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boris, cyrulnik, gillot, deux carrosses