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samedi, 24 mai 2014

Etymologie - Ne pas faire de quartier

 

quartier, ne pas faire de quartier, etymologie
Source : Direct Matin, lundi 24 février 2013

 

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> Pour davantage : http://fichtre.hautetfort.com/les-mots-francais.html

 

vendredi, 23 mai 2014

L'Algérie III

 

 

algérie,virginie buisson,la mort des autres

 

 

Extraits de L'Algérie ou la mort des autres, Virginie Buisson, 2000, Folio :

[...]

J'ai vu le fils Aupetit qui titubait sur sa bicyclette ; il s'est écroulé devant chez lui.
J'ai crié, un voisin s'est précipité, le médecin militaire d'Aïn-Bessem est arrivé, nous a éloignés.
L'armée a décidé de l'évacuer sur Alger, la colonne de l'escorte s'est formée devant la brigade.
La nuit venait, pour la dernière fois jusqu'à la fin de la guerre, la route de Sakamody s'est ouverte pour un civil.

Les militaires n'ont pas attrapé l'homme qui a tiré.

Des fellaghas ont coupé les poteaux électriques, nous n'avons plus de lumière et plus d'eau. Nous dînons à la bougie et je vais à la source avec mes frères.
Les journaux racontent des embuscades ; il paraît qu'un régiment va s'installer à Bir-Rabalou.

Tout le monde parle des "événements", la surveillance se fait plus lâche à la maison. Je guette les convois militaires.
Il y en a qui traversent le village, mais juste pour prendre de l'eau, ils ne restent pas.
Les soldats se rafraîchissent à la source. J'ai échangé un chapeau kabyle à large bord cotre un litre de vin.

Des spahis ont parqué leurs chevaux dans les champs derrière la villa.
Ils ressemblent vraiment à la photo du zouave dans la salle à manger de ma tante en France.
Je n'avais jamais vu de chevaux de si près, avec mes frères on tournait autour, leur sexe surtout nous fascinait.

Les spahis sont restés quelques jours, puis ils sont partis en opération.
Ils avaient dormi dans les granges autour de la villa, le matin, j'avais fait ma toilette avec eux à la source, ils avaient accroché des glaces aux arbres pour se raser, ils s'étaient aspergés en riant.

Ils ont été abattus dans un défilé très étroit du Bougahouden, il paraît qu'ils sont tombés un par un jusqu'au dernier.

L'armée a ramené les corps et enseveli les chevaux sous la chaux.

Les femmes des gendarmes descendent leurs chaises tous les après-midi à quatre heures.
Elles tricotent.
Les enfants jouent à leurs pieds.
Elles m'appellent pour les aider à étendre le linge, pour plier les draps, pour garder les bébés.
Quand leurs maris sont de garde et qu'elles ont peur de rester seules, je vais dormir avec elles, et, leur peur s'ajoute à la mienne.
Quand elles se racontent des histoires, elles m'éloignent ; je n'ai jamais l'âge qu'il faut.

[...]

Le soir, mon père est rentré. Il a posé de grenades sur la table de nuit. Il a appris à ma mère à se servir du fusil.

Le lendemain, la grille de la maison a été fermée à clé. Les gendarmes ont empilé des sacs de sable et déroulé des barbelés devant toutes les issues.
Les colons isolés se sont repliés sur le village. Les autres ont fortifié leur ferme.
Mon père a démonté mon vélo et l'a rangé dans la cave.

[...]

La trappe s'est refermée.
Cela a duré six mois.
Le ronron des femmes de flics. Leurs tricots. Les orangeades d'après la sieste, Nous Deux, Confidences, Intimité, leurs ovaires, leur mari. La messe du dimanche.
Et les cris que j'étouffais. Les courses, arrimée à ma mère ; les jours de repose de mon père, avec des pages de divisions à faire, punition de mon indiscipline. Mes fenêtres ouvertes sur les champs de blé, sur des amandiers en fleurs. Mes poings serrés, mes ongles dévorés, ma colère étouffée.

Un jour, je suis montée sur la fenêtre. Nous habitions au deuxième étage. J'ai eu envie de sauter pour voir si une autre vie existait. Mais j'ai eu peur de m'abîmer.

Il fait très chaud, je n'arrive pas à dormir.

J'ouvre mes volets, j'écoute les crapauds, les cigognes. Je ne peux pas sortir, mais au moins je suis libre, je peux avoir le visage nu.
La journée il faut composer, ne pas avoir l'air absent, être là. C'est long un jour quand tout est connu ; j'ai surtout peur des repas.

Mon père a deux verres, un pour boire, un pour me lancer de l'eau à la figure. Je fais des boulettes avec mon pain, je ne supporte pas les silences. Il y a tout un code que je découvre petit à petit, d'abord il faut manger, obéir, ne pas traîner en faisant les courses, ne pas répondre à ma mère, donner mes jouets à mes frères, aimer être à la maison.

A mon âge on ne doit pas s'ennuyer.
"A ton âge, ta mère travaillait."
Je me prends à rêver de pension, d'orphelinat.
La vraie vie s'éloigne, je m'installe dans la vie rêvée où je suis seule.

[...]

L'école,
les repas,
les voisines.

Mon horizon est clos par le leur. Elles parlent, j'écoute, je rêve, j'attends.

[...]

 

 

 

algérie, virginie buissonSe procurer l'ouvrage :

L'Algérie ou la mort des autres

Virginie Buisson

2000

Folio

96 pages

http://www.amazon.fr/LAlg%C3%A9rie-mort-autres-Virginie-B...

 

 

 

jeudi, 22 mai 2014

She waits XX - Je t'aime

 

formidable,charles aznavour

 

 


http://www.youtube.com/watch?v=XAi2pZcdQYE

 


http://www.youtube.com/watch?v=4frUu9-7su0

 

Je t´écris c´est plus romantique
Comme un amant du temps jadis
Sur un papier couleur de lys
A l´encre bleue, et je m´applique
Quand ma plume - manque de chance -
Fait en sortant de l´encrier
Une tache sur le papier
Que je déchire et recommence

Je t´aime A.I.M.E.
T´aime le cœur en feu
Faut-il un X à "feu" ?
Ça me pose un problème
Allez, je barre "feu"
Mais je garde "je t´aime"
Je t´aime A.I.M.E.
Simplement j´y ajoute
Ces mots : "à la folie"
Mais soudain j´ai un doute
Folie avec un "L"
Un seul "L" ou bien deux?
Deux ailes serait mieux

Tellement plus joli
Et bien sûr plus vivant
Vivant, comme une envie
Que le bonheur agrafe
Comme un papillon bleu
Au cœur d´un amoureux
Inquiet de l´orthographe

A l´école j´étais le cancre
Dont on ne pouvait rien tirer
Guettant l´heure de la récré
L´œil fixe et les doigts tachés d´encre
Aujourd’hui je me désespère
J´ai des lacunes et je le sais
Mais, amoureux, il me vient des
Velléités épistolaires

Je t´aime A.I.M.E.
Et je n´ai foi qu´en toi
Comment écrire "foi"
Privé d´un dictionnaire
Il y a tant de fois
Dans le vocabulaire
Je peine et je m´en veux
Allez je place un "S"
Mieux vaut peut-être un "E"
Franchement ça me stresse
Et mon foie fait des nœuds
Des heures d´affilée
Penché sur le papier

Je corrige et rature
Puis j´envoie tout valser
Maudissant l´écriture
  Écœuré j´abandonne
Au diable mon stylo
Je dirais tous ces mots
Tranquille au téléphone
Je prends le combiné
Compose un numéro
Je n´ai plus de problèmes
Allô, amour, allô ?
Ah oui, c´est encore moi
Pour la énième fois
Qui t´appelle, tu vois
Pour te dire : "je t´aime"

 

07:00 Publié dans Chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : aznavour

mercredi, 21 mai 2014

She waits XIX - J'ai peur

 

formidable,charles aznavour

 

http://www.youtube.com/watch?v=WnO89vplSCQ

 

J'ai peur
Que tu ne m'aimes pas autant
Que moi je t'aime et qu'il se peut
Que ton amour soit simplement
Un jeu

J'ai peur
Qu'un amoureux occasionnel
Surgissant dans ta vie un jour
Propose à ton cœur un nouvel
Amour

Je ne puis être magnanime
Je t'aime tant, je t'aime trop
Seule la jalousie m'anime
Je suis peut-être ton bourreau
Mais je suis surtout ta victime
Sans un mot

J'ai peur
Comme un enfant glacé d'effroi
Seul et tremblant au fond du lit
Froid d'un sordide orphelinat
La nuit

J'ai peur
A tout moment je n'y peux rien
Et je te fais souffrir malgré moi
Quand je veux savoir d'où tu viens
Et vas

J'ai peur
Mon cœur ne se contrôle pas
Souvent inquiet, toujours jaloux
Il se méfie de toi, de moi
De tout

Tu es tout ce que j'ai en tête
Tu es le jour et moi la nuit
Je suis pas beau tu es parfaite
Je tiens à toi plus qu'à ma vie
Nous somme la belle et la bête
Réunis

J'ai peur
Et si tu viens à me quitter
Je sais que mon cœur portera
Le deuil de ces années passées
Marquées
Par toi

07:00 Publié dans Chanson | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 20 mai 2014

She waits XVIII - J'en déduis que je t'aime

 

formidable,charles aznavour

 


http://www.youtube.com/watch?v=efJaxqQxP5Y

 


http://www.youtube.com/watch?v=iLp6fR2goz4

 

Par la peur de te perdre et de ne plus te voir
Par ce monde insensé qui grouille dans ma tête
Par ces nuits sans sommeil où la folie me guette
Quand le doute m'effleure et tend mon cœur de noir
J'en déduis que je t'aime

Par le temps que je prends pour ne penser qu'à toi
Par mes rêves de jour où tu règnes en idole
Par ton corps désiré de mon corps qui s'affole
Et l'angoisse à l'idée que tu te joues de moi
J'en déduis que je t'aime

Par le froid qui m'étreint lorsque je t'aperçois
Par mon souffle coupé, par mon sang qui se glace
Par la désolation qui réduit mon espace
Et le mal que souvent tu me fais malgré toi

Par la contradiction de ma tête et mon cœur
Par mes vingt ans perdus qu'en toi je réalise
Par tes regards lointains qui parfois me suffisent
Et me font espérer en quelques jours meilleurs
J'en déduis que je t'aime

Par l'idée que la fin pourrait être un début
Par mes joies éventrées par ton indifférence
Par tous les mots d'amour qui restent en souffrance
Puisque de te les dire est pour moi défendu
J'en déduis que je t'aime
J'en déduis mon amour.

 

07:00 Publié dans Chanson | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 19 mai 2014

Les mots des films - Doria, Bedos

 

 

dimanche, 18 mai 2014

Chercheurs, chercheuses

 

Eglise saint sulpice (16).JPG
Eglise Saint-Sulpice
Crédits photographiques Jana Hobeika

 

8ème dimanche du Temps Ordinaire, semaine du 2 au 8 mars 2014 :

"Si nous parlions lecture...", Père Antoine Louis de Laigue, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy

Chercheurs de Dieu - si nous le sommes -, nous éprouvons sa présence ou nous désolons de son absence, nous goûtons le bienfait de sa lumière ou nous attristons de l'obscurité qui l'entoure. Heureux ou douloureux, tantôt l'un et tantôt l'autre probablement, nous cheminons, nous cherchons, nous quêtons un sourire du Seigneur lui-même.

Mais dans cette quête de Dieu, nous trouvons l'être humain. Notre esprit se heurte à son épaisseur corporelle comme à sa lenteur, à sa solitude et à son appétit de rencontre, à son manque et à son attente d'une plénitude.

Souvent cependant, lovées au creux du cœur lui-même, le cœur de mon voisin comme le mien, violence et peur entravent l'élan ou la générosité ou le désir de vérité et de bonté.

[...]

 

13:25 Publié dans Foi | Lien permanent | Commentaires (0)