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mardi, 26 novembre 2013

La France en 2013 - Lettre de Bouvard à Hollande

Monsieur Hollande,...
l’élection démocratique a fait de vous un président.

Elle vous a donné des droits, certes, mais pas TOUS les droits.

Elle vous a surtout donné des devoirs : garantir et défendre les valeurs fondamentales de notre nation.
En aucun cas, elle ne fait de vous un dictateur, menteur et manipulateur de surcroît.

Alors, de quel droit ?

De quel droit

faites-vous disparaitre les couleurs de notre drapeau du site de l’Elysée ?
L’Elysée ne vous appartient pas, Monsieur Hollande.

Il appartient aux Français qui vous l’ont prêté pour la durée de votre mandat.
Rendez-nous nos couleurs !

De quel droit

faites-vous disparaitre les archives de l’Elysée ?
La mémoire de la France ne vous appartient pas, Monsieur Hollande.
Elle appartient aux Français qui vous l’ont confiée pour la durée de votre mandat.

Faire croire que l’Histoire de France commence le 6 Mai 2012 et qu’avant, c’était le néant est une trahison de haut niveau.
Rendez-nous notre Histoire !

De quel droit

détournez-vous notre argent pour promouvoir sur le site de l’Elysée
une personne dont vous avez scellé vous-même le sort et le statut, c’est-à-dire « RIEN DU TOUT”, et d’affecter à ce « fantôme de la République » un service et des employés à nos frais ?

Le budget de l’Elysée ne vous appartient pas, Monsieur Hollande. Il vous a été concédé par les Français pour régler les dépenses afférentes à vos fonctions pour la durée de votre mandat.
Rendez-nous notre argent !

De quel droit

osez-vous influencer la Justice en interférant dans une affaire personnelle,
vous qui promettiez une « République Irréprochable »

Engagement 53 : je garantirai l’indépendance de la Justice.
La Justice ne vous appartient pas, Monsieur Hollande.
Elle appartient aux Français qui ne vous permettront pas de la bafouer.
Rendez-nous notre Justice

De quel droit

abusez-vous des pouvoirs qui vous sont conférés,
en plaçant vos amis à la tête de toutes les institutions, en recevant en cachette le chef du PS, en faisant de la République l’antichambre du Parti Socialiste ?

Engagement 48 : j’augmenterai les pouvoirs du Parlement, notamment sur les nominations aux plus hauts postes de l’Etat afin de les rendre irréprochables.

Engagement 51 : la désignation des responsables des chaines publiques de télévision et de radio dépendra d’une autorité indépendante et non plus du chef de l’Etat.

Rendez-nous notre indépendance,

MENTEUR !

De quel droit

privilégiez-vous une communauté religieuse et ignorez ostentatoirement les autres, vous qui prônez la laïcité

Engagement 46 : je proposerai d’inscrire la laïcité dans la Constitution.
Vous qui prétendez être le Président de tous les Français
Je veux rassembler toute la France.

La religion ne vous appartient pas, Monsieur Hollande. Elle appartient aux Français qui ne vous permettront pas de l’instrumentaliser à des fins électorales.
Honorez nos fêtes chrétiennes !

De quel droit

un de vos ministres impose-t-il aux établissements privés le principe de neutralité, en empêchant les débats sur le mariage homosexuel, alors qu’une autre en assure la promotion dans les écoles, aux côtés d’un membre de l’Inter-LGBT ?

Rendez-nous nos écoles, Monsieur Hollande !
Notre article ici et un autre là, et encore un autre.

De quel droit

supprimez-vous du Code Civil, du Code de la Famille et d’une douzaine d’autres Codes des termes qui sont le fondement même de notre société ?

De quel droit

détruisez-vous les valeurs de la famille ?
Libre à vous et Ségolène de demander à vos enfants de vous appeler parent 1 et 2, de bafouer les valeurs de votre propre famille.
L’héritage de notre modèle de société ne vous appartient pas, PARENT Hollande.

Il appartient aux Français qui ne sont pas dupes de tous les mensonges proférés publiquement par la double condamnée à qui vous avez confié la Justice de notre pays.
Rendez-nous nos Papas et nos Mamans.

Rendez-nous notre famille !

«Cela fait des semaines que vous voulez faire croire aux Français que les mots de Père et de Mère vont disparaître du Code Civil, mais ces mots demeurent dans le Titre 7 du Code Civil relatif à la filiation et dans le chapitre 8 »avait répliqué la ministre de la Justice Christiane Taubira. «Mais il serait bien misérable de notre part d’ouvrir le mariage sans en tirer les conséquences dans le Code Civil. Nous ne toucherons pas à ces mots quand cela ne sera pas nécessaire », avait-elle assuré.

De quel droit

recevez-vous une association représentant une minorité au premier claquement de doigts et menaces, et refusez cette rencontre aux élus de notre République ?
Les élus ne vous appartiennent pas, Monsieur Hollande.
Ils appartiennent aux Français qu’ils représentent.
Respectez nos parlementaires !

De quel droit

vos ministres, surtout le 1er d’entre eux, insultent-ils les chefs d’entreprises qui réussissent, les Français qui quittent le pays par votre faute, avec à leur actif des dizaines de créations d’emploi, des années de loyauté et une renommée internationale ?

Qu’avez-vous à votre actif, Monsieur Hollande,

sinon un poste en or à la Cour des Comptes pour un rendement nul (c’est vous qui l’avouez), un département des plus endettés, un parti que vous avez réussi à anéantir, une fausse déclaration de patrimoine et aucune expérience du pouvoir ?
Rendez-nous la valeur du travail !

De quel droit

mettez-vous en danger l’économie de notre pays en refusant d’écouter tous les indicateurs de votre mauvaise gestion ?
(rapport cinglant de la Cour des Comptes, rapport Gallois, mises en garde de la Commission Européenne et j’en passe).
Quand tous, unanimement, réclament d’urgence une baisse drastique des dépenses publiques et la réduction du cout du travail, vous faites exactement le contraire ; vous dépensez comme un fou et matraquez les Français de taxes en plombant la compétitivité.

Rendez-nous notre économie !

De quel droit

profitez-vous de notre armée pour redorer votre image désastreuse?

De quel droit

insultez-vous les Français en déclarant au Mali que c’était le plus beau moment de votre vie politique ?

De quel droit

faites-vous le paon, lorsque le vice-président des USA honore nos soldats ?
C’est un scandale, Monsieur Hollande ! Honte à vous !

Les Français ne sont pas derrière votre petite et mesquine personne.
Ils sont derrière leur armée, et soutiennent leurs soldats lorsque le pays est en guerre.
Il leur appartiendra de vous demander des comptes lorsque nos enfants qui se battent pour la liberté seront hors de danger, pas avant.

Rendez-nous notre armée !

De quel droit

voulez-vous accorder un droit de vote aux étrangers, sans exiger une réciprocité de la part des autres pays ?
Le droit de vote est un acte citoyen, Monsieur Hollande. Il ne vous appartient pas.
Les étrangers travaillant dans notre pays souhaitent l’exercer ?
Que n’ont-ils demandé la citoyenneté française ?

Rendez-nous notre identité nationale !

De quel droit

votre Gouvernement refuse-t-il la liberté de vote aux députés socialistes ?
De quel droit empêche-t-il la volonté du peuple de s’exprimer ?

De quel droit

tord-il le bras aux parlementaires, en refusant les débats de fond, en court-circuitant les procédures législatives, en confisquant la démocratie,
en refusant toutes les propositions telles que le référendum, l’union civile, le renforcement du pacs ?

Les députés ne vous appartiennent pas, Monsieur Hollande.

Ils appartiennent aux Français qui les ont élus pour défendre leurs choix et qui sauront s’en souvenir lors des prochaines élections.
Rendez-nous nos voix ! Rendez-nous notre démocratie !

Monsieur Hollande,

vous avez volé nos Couleurs, notre Histoire, notre économie, notre Justice, nos valeurs, notre démocratie, notre armée, notre identité.

GARE A LA COLÈRE
DU PEUPLE FRANÇAIS.
IL N’A PLUS RIEN A PERDRE.
VOUS LUI AVEZ TOUT PRIS.

Ph. Bouvard.

mardi, 24 avril 2012

Au mois de mai, fais ce qui te plaît

Pour le mois de mai, le Français, il voudrait faire ce qui lui plaît, comme dit le dicton.

Le Français, il voudrait bien sortir de la crise, et pas comme la Grèce.

Le Français, il voudrait bien être dorloté dans les bras du bisounours qui s'appelle "Grosnon", c'est le bisounours bleu, avec un nuage de pluie, celui qui irait bien pour traverser la crise sans prendre trop de bourrasques, il est tout de même frileux le Français.

Le Français, il voudrait quand même un chef d'Etat qui sache parler, qu'on puisse mettre dans un avion, qui ait des piles duracel sous le capot, et là, le Français, il doit bien reconnaître qu'il ne connaît que l'actuel, sa myopie l'empêche d'en envisager un autre.

Arianne Massenet, animatrice-journaliste sur Canal plus, hier, nous a mitraillés d'une kyrielle de lapsus qu'elle a nommés "François Sarkozy". Eh bien, cela donnerait, pour faire plaisir au Français et pour qu'il puisse garder sa momie bien au chaud tout contre son cœur, cela donnerait : 

bizougoud -.jpg

le Bizougoud

 

samedi, 21 avril 2012

Flashback ou déjà vu ?

 La droite  a perdu, à qui la faute ?

stéphane guillon.jpg

 

Extrait de "La droite a perdu, à qui la faute", chronique du 17 mars 2008 in On m'a demandé de vous calmer, Stéphane Guillon, 2009

 

La droite a perdu, à qui la faute ? Certainement pas à Rachida Dati, qui, cette semaine, dans Match, nous a montré intégralement sa cuisse droite. "Votez pour moi, vous verrez la gauche !" Rachida, une vraie brune, ça tombe bien, les hommages aux poilus se succèdent.

La droite a perdu. Ce n'est pas non plus la faute à Carla Sarkozy qui, elle aussi s'exhibe dans Match. Un reportage qui pourrait s'appeler : "Barbie à l'Elysée". Plusieurs tableaux : Barbie dans son bureau. Barbie prépare un dîner pour Shimon Peres. Barbie choisit des vins à plusieurs milliers d'euros la bouteille : Petrus 49. Un message fort destiné à nos amies caissières.

Problème de CP : partant du principe qu'une caissière obtient en trois semaines de grève 30 centimes d'euros supplémentaires par Ticket-Restaurant, combien de centaines d'années de grève lui faudrait-il pour s'offrir un verre de Petrus ?

Marie-Antoinette faisant découvrir au petit peuple de France les somptueuses caves de son mari. Il y a des têtes qui sont tombées pour moins que ça. Ce serait d'ailleurs une scène magnifique : Carla montant à l'échafaud place de la Concorde... sur une musique de Mireille Mathieu. Ca lui rappellerait les podiums. Suivrait Rachida Dati, de plus en plus mince, facile à décapiter. Et pour une fois habillée très sobrement : aucun créateur n'a voulu prêter de fringues, à cause des taches. Et puis, pour enflammer la foule, on finirait par les "Ceaucescu de Levallois-Perret", Isabelle et Patrick Balkany. Dans le rôle du bourreau, je vois bien Karl Lagerfeld : un look de croque-mort, un physique qui effraie les vautours... De plus, il connaît parfaitement l'encolure de Carla. Excusez-moi, la droite a perdu et je pense déjà à décapiter tout le monde, patientons un peu !

Et puis, rassurez-vous, tout ça n'arrivera pas, fini la présidence bling-bling, d'après Aujourd'hui en France, le Président veut prendre de la hauteur. Un souhait louable car, vu sa taille, ça lui réclame deux fois plus d'efforts. D'après ses conseillers, la métamorphose a déjà commencé. L'un d'eux affirme à l'AFP : "Depuis quelques semaines, Nicolas a ouvert une nouvelle séquence faite d'élégance et de discrétion." C'est vrai, hormis l'étalage de Petrus et Rachida Dati qui se croit au Moulin-Rouge, il y a un progrès.

A moins que ce ne soit une nouvelle directive du Président à ses troupes : "Les gars, soyez hyper-vulgaires, ça me rend plus classe !" 

 

* à propos des élections municipales françaises de 2008

 

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Se prpocurer l'ouvrage :

On m'a demandé de vous calmer

Stéphane Guillon

2009 ou 2010

Ed. Stock/France Inter ou Points humour

332 ou 328 pages

http://www.amazon.fr/gp/product/2757818589/ref=pd_lpo_k2_...

mercredi, 18 avril 2012

Collage-souvenir : "notre séjour en politique", France, 2012

A vous, dont la mémoire sélective pourrait un jour prochain oublier, dans l'idée d'un ersatz de musée des horreurs télévisuelles et internautiques de l'an deux mille douze, voici un modeste collage-souvenir, témoignage du point bas où nous sommes tombés ces derniers jours précédant les élections présidentielles.

 

Pour rappel, tout de même, "politique", cf le Dictionnaire de l'Académie Française, neuvième édition :
XIVe siècle. Emprunté, par l'intermédiaire du latin politicus, « relatif au gouvernement », du grec politikos, « qui concerne les citoyens, l'État », lui-même dérivé de polis, « cité ».
1. Anciennt. Relatif à la vie collective d'une communauté d'hommes vivant sous les mêmes lois. (...)
2. Qui a trait à l'art de gouverner un État, aux différentes manières de concevoir son organisation, son fonctionnement et ses relations avec les autres États. (...)
3. Qui concerne plus particulièrement les droits et les devoirs du citoyen d'un État. Les droits politiques, en vertu desquels un citoyen peut participer au fonctionnement des pouvoirs publics, et peut notamment voter pour des représentants élus, ou se porter candidat aux fonctions électives. (...)
4. Qui concerne les affaires publiques d'un gouvernement, d'un État, d'un pays. (...)
5. Par ext., parfois péj. Qui, dans les affaires privées, se montre habile et prudent. (...)

 

En images uniquement,

En l'absence de commentaires et de légendes,

En non-hommage à ceux qui ne feront fort heureusement pas légende pour ce qui suit. 

 

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mercredi, 11 avril 2012

Fichtre, les élections approchent.

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La momification du réel

 

Fichtre alors, le 22 avril approche à grands pas, suivi de son grand frère le 6 mai. Fichtre, non pas parce que nous ne saurions pas pour qui voter, non, fort heureusement, la chose est claire et nette. Fichtre, non pas parce qu’il nous faudrait nous organiser pour une translation jusque vers le bureau de vote du quartier, non, nous ne translaterons point. Non, fichtre parce que les citoyens, électeurs ou non, votants ou au vote pâle ou se faisant porter pâles, ont décidé de mettre encore une couche de bandelettes - de préférence d'un rose bien festif - sur la momie du réel !


Le réel n’est plus, en tout cas, il n'est plus là, il ne peut être là en vérité, nous ne le souffrons plus. Alors il est de plus en plus flou. L’on veut lui couvrir les paupières pour qu’il ne nous fixe plus de ses yeux effarés. L’on veut lui couvrir le front pour ne plus ressentir les ondes de ses pensées. L’on veut lui couvrir la bouche pour ne plus l’entendre ni vociférer ni même plus souffler le moindre soupir. L’on veut lui couvrir les oreilles pour qu’il n’entende plus les obscénités qui se disent autour de lui. Et lui couvrir le nez, pour qu’il étouffe, qu’il périsse, qu’il disparaisse ! Que nous puissions nous retrouver entre nous, enfin seuls.


Oui, le réel est un problème et les hommes et les femmes d’aujourd’hui ne veulent plus en entendre parler ni plus le voir à l’horizon. Ce sont ces mêmes hommes et ces mêmes femmes qui se sont dores et déjà attelés à repeupler notre planète de non-hommes et de non-femmes et de bidulles d’un nouveau non-genre. Ce sont les mêmes que le regretté Philippe Muray avait nommés Homo Festivus.


Les élections présidentielles qui approchent sont un beau symptôme de cette espèce malade, qui expectore un crachat bien vert-gluant qui condense en sa consistance toute la décrépitude vers laquelle nous poussons notre momie titubante. Dire que les hommes politiques ne tiennent pas leurs promesses est une bien douce banalité, elle est même presque rassurante à nos oreilles. Mais dire que le citoyen lui demande tacitement de lui mentir, pour continuer de le bercer et le laisser accroire que le monde il est beau le monde il est gentil, cela prend quelque ampleur à nos oreilles, cela grince un peu tout de même.


Stéphane Fouks* décrit la situation comme un accord tacite entre les Français et leurs candidats. Le peuple aurait selon lui négligé son hygiène buco-dentaire… Ecoutons-le, il nous intrigue : le Français ne s’est pas brossé les dents depuis trente ans, il a bien mangé, il a bien bu, il s'est même goinfré, bâfré, des sucreries, des trucs gras, épicés, de l’alcool, en veux-tu, en voilà, sans jamais se nettoyer la gueule autrement que du revers de sa manche. Et alors, il a les chicots tout marrons, infectes, il pue du bec, il refoule du goulot, il est bon pour le râtelier. Il le sait bien, la chose lui saute aux yeux devant sa glace lorsqu’il veut bien regarder en-delà ses grosses lèvres. Il a tout de même pris rendez-vous chez le dentiste, comme on se prépare au grand nettoyage de printemps. Et le dentiste qui lui plaît, au Français, c’est le dentiste qui va lui mentir… comme un arracheur de dents, n'est-il pas ? Mentir n'est plus un reproche, c'est LA qualité ultime que l'électeur français demande sans se l'avouer - bien sûr -, il reste de bon ton de rappeler que les politiciens ne tiennent pas leurs promesses électorales, c'est un refrain entraînant qui a toujours fait danser grand-mère. Le Français, il va donc chez le dentiste qui ne lui dira pas à l’avance qu’il faudra arracher quatre molaires et autant de prémolaires, et aussi lui remplacer les dents de devant, et cette histoire vaut pour la mâchoire du haut comme pour celle du bas. Il va chez celui qui ne lui dira pas que ces manœuvres se font sous anesthésie, et que l’aiguille, elle pique un peu beaucoup, et que toutes ces manipulations vont lui coûter la peau de sa momie... C’est pour lui que le Français il va voter.

Nous pensons aussi au philosophe Franco Berardi**, personnage haut en couleur malgré son abondante et folle chevelure tout à fait blanche, qui établit un lien entre le mouvement surréaliste dans le domaine de l’art et la crise  financière que nous connaissons. Pour lui, ce que les marchés financiers ont permis est similaire à ce que les surréalistes ont initié : la déconnexion entre le signifiant et le signifié. Sur les marchés financiers, les achats d’options et de produits structurés, ont permis aux investisseurs d’investir dans des investissements par-dessus l’économie réelle, sans contrepartie concrète, faisant des placements une montagne bien plus haute que l’empilement des entreprises, de l'agriculture, des services et de tout ce qui circule et existe dans notre monde.

Enfin, comment ne pas nous référer à l'à présent incontournable Philippe Muray qui écrivait, il y a déjà dix ans : "La bouffonnerie est devenue norme et le charlatanisme doxa. [...] Ce n'est sans doute pas demain la veille qu'Homo festivus prendra conscience de la misère de son époque, et encore moins de la sienne propre, tant il semble enclin à blanchir le présent et à condamner sans appel ceux qui oseraient en repérer la pathétique noirceur." ***

Pour continuer avec la marre pré-électorale dans laquelle nous devons encore croupir quelques jours, toujours Philippe Muray : "Car ce sont tous les élus, jusqu'aux plus bas échelons, et toutes les collectivités locales, et toutes les entreprises, toutes les cités, et jusqu'aux particuliers, qui ne se connaissent plus d'autre objectif que l'accroissement du festivisme ; lequel est à la fois une bonne affaire, une manière idéale de satisfaire aux exigences du vivre-ensemble, une excellent façon de s'éclater ou d'être soi-même, et surtout la meilleure solution pour positiver".**** Mais le plus important suit : "La différence essentielle, par rapport aux anciens terrorismes d'Etat, vient de ce que l'intervention, chez eux, était pratiquée à froid, sans anesthésie, et de manière sanglante, alors qu'en notre époque, on a appris à opérer sous anesthésiant (le festif est l'autre nom de cette méthode chirurgico-sociale)".*****

Que vous vous gargarisiez avec excitation à coup de discours politiques, ou que vous ayez déjà  besoin d'une petite anesthésie, vous aurez comme à l'accoutumée le choix de vos remèdes, autrement dit vos bandelettes, parce que si vous trouvez la chose pour l'instant indolore, tout esprit éclairé vous prédira que la suite est moins rose, la momie va tourner verte. Muray lui-même - nous pourrions dire que c'est un paradoxe ou qu'il était tout simplement contradictoire - Muray lui-même avait lui aussi sa petite momie, une momie médicale, qu'il ne voulait pas entendre parce qu'il avait deviné qu'elle pouvait bien être en train de lui signaler que son heure approchait et qui effectivement l'emporta en mars 2006, à 60 ans. Il n'était d'ailleurs pas à une contradiction ou un paradoxe près, lui, à peu près insensible à la Musique, qui enregistra pourtant des textes sur fond sonore, que d'aucuns nommeront chansons, rap, slam, que sais-je.

A la recherche de l'anesthésie quotidienne qui s'impose, certains débouchent le rouge, souvent les mêmes tirent une tige de l'étui létal dont chaque unité s'autofume en moins de quarante-cinq secondes et trente centièmes grâce à un savoir-faire des fabricants qui sont près de se qualifier pour les Jeux Olympiques (et dire que j'eus du bon tabac dans ma tabatière), d'autres plongeront un cachet dans leur gosier ou dans leur verre d'eau fraîche et plate, ou touilleront leur caféine, leur théine, leur médecine... Autant de bandelettes que l'on superpose au réel. Pour ma part, j'ai coutume de préférer bien m'enfouir dans les bras duveteux de Morphée, en me disant que de tous, la mieux équipée pour maintenir sa momie dans le rose, serait la Noiraude et son "Allô Docteur, c'est la Noiraude".

 

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* Stéphane Fouks, Co-président d'Euro RSCG, Vice-président d'Havas, lors d'une conférence intitulée "La communication politique : fantasme et réalité", à l'Université Paris IX Dauphine, le 3 avril 2012.

** Franco Berardi, philosophe et activiste italien, lors d'une conférence intitulée "L'effondrement, finance et politique, les bouleversements", à la Gaîté Lyrique, Paris, le 10 mars 2012.

*** Philippe Muray, Après l'histoire II, Essais, Les Belles Lettres, 2002, Avant-propos pp.10-11.

**** Philippe Muray, chronique intitulée "Poètes au printemps, Noël en décembre", en date d'avril 1999, in Après l'histoire II, Essais, Les Belles Lettres, 2002, p.79

***** Philippe Muray, chronique intitulée "La fête crache la loi", en date de juillet-août 1999, in Après l'histoire II, Essais, Les Belles Lettres, 2002, p.199